Transition énergétique : "Les fermes solaires se rapprochent une à une de la production d'une centrale nucléaire", se réjouit le directeur de la filiale de Bouygues, Equans
La plus grosse filiale de Bouygues est spécialisée dans l'énergie. Son directeur général, Jérôme Stubler nous présente les diverses activités qui font qu'Equans participe au "franchissement des 30% d'énergie renouvelable dans le monde".
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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous.
00:06 Quelle est aujourd'hui la plus grosse filiale du groupe Bouygues ?
00:09 Ce n'est ni la construction, ni les travaux publics,
00:12 mais la filiale spécialisée dans l'énergie,
00:15 baptisée Iquance, rachetée par Bouygues à Engie il y a maintenant quasiment 3 ans,
00:20 et dont vous êtes le directeur général.
00:22 Jérôme Stublair, bonsoir.
00:23 Bonsoir.
00:24 Qu'est-ce qui explique cette bonne performance, cette croissance de l'ordre de 5% en un an ?
00:29 Écoutez, on est sur un marché porteur.
00:31 Iquance, c'est quoi ?
00:32 Iquance, c'est 90 000 collaborateurs.
00:34 C'est une des plus grosses entreprises des énergies et services dans le monde.
00:38 Iquance, c'est un chiffre d'affaires de près de 19 milliards d'euros,
00:41 ce qui fait de nous une société du même niveau que Thalès.
00:44 C'est une société qui est un leader mondial des énergies et services.
00:48 Et en fait, les énergies, c'est une transition énergétique incroyable qui est en train de se produire.
00:53 C'est des besoins de transformation énergétique.
00:55 Vous savez peut-être qu'on a franchi cette année dans le monde 30% d'énergie renouvelable.
01:01 On peut s'en féliciter.
01:02 Et vous, vous y participez ?
01:04 On y participe.
01:05 On construit des fermes solaires.
01:07 On transporte l'énergie en faisant des lignes haute tension.
01:10 Et bien sûr, on aide à décarboner les entreprises une à une.
01:15 Et pour décarboner les entreprises, un grand bout de l'histoire,
01:19 c'est de les pousser à faire plus de consommation électrique et moins de consommation de gaz,
01:23 c'est-à-dire à électrifier leur usage de l'énergie.
01:26 Vous avez commencé à l'aborder dans plusieurs domaines.
01:29 Vous offrez différents services en énergie.
01:31 Quels sont les marchés dans lesquels vous opérez qui sont eux-mêmes le plus en croissance ?
01:37 Vous êtes notamment dans les data centers, dans les smart buildings, dans le photovoltaïque.
01:41 On a commencé à l'évoquer.
01:43 Aujourd'hui, dans le terme de l'usage de l'énergie, il y a effectivement un domaine qui est en très forte croissance,
01:48 qui est celui du data center.
01:50 Parce qu'en fait, il y a des transformations avec l'intelligence artificielle
01:54 qui arrivent avec la concentration des données.
01:57 Et la concentration des données dans un data center, c'est économique d'un point de vue énergétique,
02:02 parce qu'en fait, on consomme moins d'énergie quand on concentre les data dans un data center plutôt que de les disperser.
02:06 Mais ça consomme beaucoup d'énergie.
02:07 Oui, mais moins que si on les disperse.
02:09 Et puis, il y a par exemple un autre domaine qui est en très forte croissance.
02:12 Bien sûr, c'est la production de fermes solaires, où on construit des très grandes fermes solaires.
02:17 Il y a des fermes solaires qui commencent à être à un niveau pas loin, une à une, de la production d'une centrale nucléaire.
02:24 Donc, c'est des très fortes puissances.
02:26 Dans quel pays en particulier ?
02:28 En Australie.
02:29 En Australie, on est en train de faire des fermes solaires.
02:30 Où il y a du foncier en fait.
02:31 Il y a de la place en Australie.
02:33 Et il y a du soleil.
02:34 Il y a du soleil.
02:35 Donc, on est capable de faire des fermes solaires.
02:36 On en fait une de près de 500 mégawatts.
02:38 Et puis, il y a un autre domaine aussi qui est en forte croissance.
02:40 C'est la transformation qu'il y a du véhicule électrique,
02:43 où on travaille sur des gigafactories de batteries.
02:47 En Suède, en France, aux Etats-Unis.
02:49 En France aussi, vous y êtes ? Parce qu'il y a pas mal de projets en France.
02:51 On est sur les trois gigafactories, où on travaille sur ce qu'on appelle les utilities.
02:56 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:57 Les services.
02:58 Les systèmes énergétiques qui vont produire de l'air sec, qui vont produire de la chaleur, du froid,
03:04 pour faire en sorte de pouvoir fabriquer ces batteries dans des conditions qui sont optimumes
03:10 en termes de propreté et de système climatique.
03:16 Alors, votre carnet de commandes, il est pourtant en léger repli.
03:19 Moins 2% au premier trimestre par rapport à 2023.
03:23 C'est quoi l'idée, en fait ?
03:25 C'est de réduire le carnet de balles et de gagner en efficacité ?
03:27 Alors, tout d'abord, depuis le début de l'année, il se porte très, très bien.
03:29 Donc, notre carnet de commandes a continué à croître.
03:33 Il y a eu une petite baisse du carnet de commandes,
03:35 qui était en fait liée à un effet cyclique.
03:38 On avait signé de très grosses affaires au début de l'année 2023.
03:42 Donc, quand on comparait sur 12 mois glissants,
03:44 Notamment ces fermes solaires dont on a parlé.
03:46 En fait, on avait construit, on avait signé deux grandes gigafactories de batteries en début 2023.
03:52 Et après, quand on compare, évidemment, on a consommé ce carnet et on avait un petit peu moins renouvelé.
03:56 Mais ça se porte très bien.
03:57 Et aujourd'hui, votre carnet de commandes, en termes de proportion,
04:00 vous avez commencé à parler de toutes vos activités.
04:03 C'est quoi le gros de vos carnet de commandes aujourd'hui ?
04:06 Parce que ça permet de voir aussi quelles sont les activités qui se portent le mieux,
04:11 qui sont en plus forte croissance.
04:13 Notre carnet de commandes est fait de 800 000 affaires.
04:16 Et ça, c'est quelque chose qu'il faut comprendre.
04:18 C'est qu'en fait, on travaille pour beaucoup de secteurs d'activité,
04:21 pour l'industrie, pour le transport, pour la production d'énergie, pour le transport d'énergie.
04:27 Donc, c'est plein de petites affaires, quelques grosses affaires.
04:30 Enfin, de petites affaires, 19 milliards de chiffre d'affaires.
04:33 On réalise 96% de chiffre d'affaires en Europe, en France, en Belgique, en Suisse, en Angleterre, en Hollande,
04:41 et aux États-Unis et au Canada.
04:43 Alors, aux États-Unis, justement, on sait que les États-Unis sont très proactifs,
04:48 qu'ils ont l'IAW, Inflation Reduction Act.
04:52 On sait que les États-Américains eux-mêmes sont très proactifs
04:54 et font voir les différentes entreprises pour leur dire "Venez chez nous".
04:57 Est-ce que vous, vos clients, aujourd'hui, européens, se tournent vers les États-Unis ?
05:02 On a une très forte croissance aux États-Unis.
05:04 Les États-Unis est un marché, en fait, qui, effectivement, a des incitations pour la transition énergétique,
05:11 des gros investissements, effectivement, dans le véhicule électrique,
05:14 des gros investissements pour renforcer leur réseau électrique.
05:18 Et qui sont moins chers en énergie, aussi.
05:20 Avec, effectivement, des gros investissements qui sont faits, aussi, aujourd'hui, dans l'hydrogène,
05:25 dans la molécule de l'hydrogène verte.
05:27 Donc, tout ça, effectivement, fait en sorte qu'on a des marchés en forte croissance.
05:32 Nous, on travaille énormément, par exemple, sur les pompes à chaleur.
05:35 On a une des plus grosses usines de pompes à chaleur aux États-Unis,
05:39 qui nous permet de décarboner de manière massive, en fait, les centres commerciaux.
05:43 On apporte un système énergétique nouveau, avec un rendement assez incroyable.
05:48 On utilise même la géothermie aux États-Unis pour pomper de l'énergie dans le sol
05:52 et faire en sorte de diminuer l'énergie qui est consommée.
05:55 - Et donc, c'est un marché, aujourd'hui, en forte croissance, pour vous, chez Equance ?
05:59 - C'est un marché en forte croissance.
06:01 On a une croissance qui est une des plus fortes aux États-Unis, par rapport à ce qu'on fait dans le monde.
06:05 - Alors, vous visitez une amélioration de votre rentabilité.
06:07 Elle est, aujourd'hui, en dessous de 3%.
06:09 Vous voulez la faire passer à 4% cette année, 5% l'an prochain.
06:12 Comment comptez-vous vous y prendre, Jérôme Sublert ?
06:14 - Alors, en fait, tout d'abord, c'est de pousser ce qu'on appelle l'excellence opérationnelle,
06:18 c'est-à-dire de faire bien nos projets.
06:20 Alors, j'ai l'air d'enfoncer une porte ouverte, mais ça passe par là.
06:23 - Parce que vous avez des clients captifs, une fois qu'ils sont chez vous,
06:26 ils n'ont pas de raison d'aller ailleurs.
06:28 - Oui, travailler avec quelque chose qui est très important pour le groupe Bouygues,
06:30 c'est-à-dire qu'on travaille dans le respect de nos collaborateurs,
06:33 on motive nos collaborateurs à la réussite,
06:37 et on partage la valeur avec nos collaborateurs, la valeur créée.
06:40 Et ça, ça suscite, en fait, une motivation qui fait que nos équipes se donnent du mal
06:46 et que ça améliore la rentabilité.
06:47 Évidemment, après, on travaille sur tous les aspects de l'amélioration de la rentabilité.
06:50 On a un plan de marche, on est exactement sur notre plan de marche.
06:54 Donc, pour l'instant, ça ne se passe pas trop mal.
06:56 - Avec bientôt trois ans d'existence.
06:58 Merci beaucoup, Jérôme Stublair, directeur général d'ICONS,
07:02 trois ans plutôt au sein de Bouygues, pardon, invité Echo de France Info ce soir.
07:06 - Merci.