Première partie
Les Prédateurs est un téléfilm français en deux parties réalisé par Lucas Belvaux, diffusé en 2007. Ce téléfilm traite de l'affaire Elf.
Les Prédateurs est un téléfilm français en deux parties réalisé par Lucas Belvaux, diffusé en 2007. Ce téléfilm traite de l'affaire Elf.
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00:00:52 Et nous vous donnerons à 20h pile mais pas avant les résultats de ce deuxième tour de l'élection présidentielle.
00:01:00 Dans maintenant 5 secondes vous pourrez découvrir le président. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs voici le nouveau président de la république.
00:01:07 François Mitterrand réélu président de la république 54,1% des voix. Jacques Chirac 45,9% des voix.
00:01:18 François Mitterrand président de la république pour la seconde fois de sa carrière. Il bat un record.
00:01:24 C'est la première fois sous la cinquième qu'un homme est élu au suffrage universel direct deux fois de suite.
00:01:31 Toutes mes félicitations monsieur le président.
00:01:33 Vous savez ce que dit Bernadette Chirac. Elle dit les français n'aiment pas mon mari.
00:01:38 Oui et c'est assez touchant cette tristesse dans son regard. Cela vient seulement de lui apparaître.
00:01:44 Visiblement certaines évidences nous prennent comme ça en traître.
00:01:48 Vous avez l'air content le floc et vous le serez puissant encore très bientôt.
00:01:54 Vous me souvenez quand vous vouliez quitter la France et changer de vie après Rounepoulenc.
00:02:00 Je vous avais demandé de rester et d'être patient.
00:02:02 Ce n'était pas seulement pour tenter d'apaiser un homme que j'estime et que je savais blesser.
00:02:08 Vous avez été injustement évincé.
00:02:11 Ne revenons pas là-dessus. Mais tout malin est bien, il faut croire.
00:02:17 Vous êtes encore là, moi aussi, et j'ai en tête des charges qui pourraient vous plaire.
00:02:23 Mais peut-être pensez-vous vous-même à quelque chose. Parfois on a des envies.
00:02:27 Eh bien je dois avouer qu'Elfe me tenterait beaucoup.
00:02:32 Elfe ? Rien que ça ? Comment vous y allez ?
00:02:37 Je me suis pas mal intéressé ces derniers temps, monsieur le président.
00:02:40 Aujourd'hui, Elfe est ce qu'on appelle une belle endormie.
00:02:42 Bien sûr, de très belles opérations sont à mettre à son crédit.
00:02:45 Mais il me semble que l'entreprise s'endort sur ses lauriers, qu'elle a besoin d'être redynamisée.
00:02:51 Vous vous y prendriez comment ?
00:02:53 Il faudrait trouver de nouveaux gisements, développer le raffinage et la distribution.
00:02:57 Et puis sans doute aussi mettre un peu d'ordre dans la gestion des participations financières qu'Elfe a dans toutes sortes d'entreprises.
00:03:04 Mais ce n'est pas que cela, Elfe, le floc.
00:03:08 C'est aussi l'entretien de liens décisifs avec de nombreux pays,
00:03:12 de relations étroites avec des chefs d'État qui comptent.
00:03:16 Elfe est une vitrine de la France.
00:03:19 Être à sa tête n'est pas être à la tête d'une entreprise comme une autre.
00:03:22 C'est un gros morceau. Il faut être de taille.
00:03:27 Vous savez ça ?
00:03:28 Oui, bien sûr, monsieur le président.
00:03:31 Mais je me dis qu'avec vos conseils, je saurai m'acquitter aussi du versant plus diplomatique de cette mission.
00:03:37 Vous avez entendu la même chose que moi pour Elfe ?
00:03:39 Alors quoi ?
00:03:40 Mon cher, ce serait le floc prigent qui remplacerait Pecker à Elfe.
00:03:44 Quoi ? Ce socialiste parvenu de le floc ? Parce que quand même, c'est ça, non ?
00:03:49 Bin, Pim Flop, mais c'est pas possible, il faut faire quelque chose.
00:03:51 Je suis bien de cet avis. Franchement, entre nous, je trouve ça tellement scandaleux.
00:03:55 Il faudrait aller voir Rocard.
00:03:57 Rocard ? Effectivement, on se doute bien que ce n'est pas sa décision.
00:04:00 Mais c'est quasi fait ou... ?
00:04:01 C'est un gros bruit, disons. Mais je me demandais même pourquoi vous n'en parliez pas, à vrai dire.
00:04:06 Ça nous pendait au nez, évidemment.
00:04:08 En même temps, ce qui est rassurant, c'est qu'on ne se rend pas les seuls à vouloir sa peau.
00:04:13 J'en ai plus qu'assez de toutes ces histoires, c'est toujours les mêmes.
00:04:16 Tous ces types ont le bras trop long, ils n'accepteront jamais que j'occupe un poste comme celui-là.
00:04:19 Ah, je les vois bien, tous faire la vie de bouche. Comment ça ? C'est le floc fringant et pas un des nôtres.
00:04:23 Et merde ! C'est précisément pour ça que je voulais mettre les bouts aux Etats-Unis et tout redémarrer là-bas, moi.
00:04:28 Mitterrand m'a rappelé ce matin.
00:04:32 Il m'a dit que c'était délicat de me nommer à Elf maintenant.
00:04:35 Il a reconduit Becker pour un an. Voilà.
00:04:37 Oui, mais bon, s'ils s'organisent en face, pourquoi est-ce qu'on ne s'organiserait pas nous aussi de notre côté ?
00:04:44 Je dis, voyons donc ce que le talent pur peut face au grand corps d'Etat sclérosé.
00:04:51 Tu sais quoi ? Organisons la riposte.
00:04:55 J'ai déjà d'ailleurs quelques idées sur ce qu'on pourrait faire.
00:04:58 Je vous préviens, ça va très mal se passer si vous ne terminez pas ce classe.
00:05:02 C'est une spécialité familiale que je ne fais qu'une fois par an.
00:05:04 S'il vous plaît, faites-lui honneur.
00:05:06 Roland, je vais me fâcher. Reprenez-en, faites-moi plaisir.
00:05:09 Je m'exécute avec délice.
00:05:11 Je trouve que c'est un régal, vraiment.
00:05:14 Et tout à fait normal aussi que ce bonheur n'ait lieu qu'une fois par an.
00:05:17 Il ne faudrait pas non plus s'y habituer.
00:05:19 Je dînais l'autre soir chez un ministre, dont le plan secret était sans doute d'empoisonner tous ses convives.
00:05:24 Nous avons tous été malades.
00:05:26 Jeterait son nom par pudeur, une réputation d'empoisonneur n'est jamais une bonne chose.
00:05:30 Je pourrais vous citer beaucoup de bonnes tables du gouvernement.
00:05:34 Sans doute.
00:05:36 Sans doute suis-je mal tombé.
00:05:38 On dîne bien chez Rocart.
00:05:42 Pourquoi Rocart ?
00:05:43 Comme ça.
00:05:44 Je me dis simplement que si y'a un qui nous empoisonne par ses décisions, c'est bien lui.
00:05:47 Un coup en avant, un coup en arrière.
00:05:49 L'envie de plaire au mauvais, le talent pour s'aliéner les bons.
00:05:51 Il se donne du mal, vraiment.
00:05:52 Ça fait une éternité que la politique industrielle du gouvernement n'a pas été aussi tarte.
00:05:56 Et alors Dumas, il a dit quoi de la soirée ?
00:06:01 Rien de particulier, il avait l'air content.
00:06:03 Il renâcle parfois quand certains de nos invités sont disant hors du cercle.
00:06:07 Mais là...
00:06:08 Mais pas là.
00:06:09 Non, pas là du tout.
00:06:10 La conversation a roulé d'une façon qui lui a plu.
00:06:12 En grande partie grâce à Le Floc Prigent d'ailleurs, je crois qu'il l'a amusé.
00:06:15 C'est bien.
00:06:17 Mais c'est pas assez.
00:06:19 Il faut que vous lui parliez de Le Floc.
00:06:22 Que vous lui expliquiez précisément quel genre d'homme et de dirigeant il est.
00:06:28 Avant, il eut ses qualités sur deux, trois points.
00:06:30 Ceux qui comptent.
00:06:32 L'efficacité, l'oubli de soi, la puissance de vue, que sais-je encore.
00:06:37 Ah oui, tant que ça.
00:06:39 Oui, c'est pas juste un agréable conviv', j'ai bien compris.
00:06:42 Mais ça, cette formidable publicité de votre ami Le Floc, vous ne voulez pas la faire vous-même ?
00:06:47 Roland aime bien vous parler aussi.
00:06:49 Dois-je vraiment vous expliquer pourquoi j'en passe par vous ?
00:06:52 Non, non, mais c'est juste la première fois que vous me demandez vraiment quelque chose, alors sans doute je suis un peu surprise.
00:07:00 C'est important.
00:07:02 Nous avons affaire en face à forte partie.
00:07:06 Et l'appui d'un homme comme Dumas peut vraiment peser dans la balance.
00:07:11 Vraiment.
00:07:12 Et si Le Floc est nommé Elf, vous savez quoi ?
00:07:16 On sera les rois du pétrole.
00:07:18 Je saurais vous renvoyer l'ascenseur.
00:07:21 Non mais Alfred, je ne le ferai pas pour deux.
00:07:23 Ecoutez-moi bien, ma tête Christine, il y a tellement de fric dans le pétrole qu'ils ne savent pas quoi en faire, sans rire.
00:07:30 Et moi en revanche, j'ai quelques idées sur ce qu'on pourrait en faire du fric en général.
00:07:35 Des idées dans des styles très divers.
00:07:38 Et si vous en avez vous-même des idées, pensez-y.
00:07:43 C'est vrai que... disons... je ne serai pas contre une bouffée d'air.
00:07:50 Comme quoi ?
00:07:52 Mon mari vit de plus en plus mal, ma relation avec Roland Dumas.
00:07:56 Et je crois que ça n'a pas beaucoup de sens de continuer à vivre ainsi ensemble.
00:08:01 Mais voilà, je n'ai pas les moyens de partir, c'est aussi simple que ça.
00:08:04 Et bien voilà, voilà une cause qui mériterait qu'on se décarcasse pour elle.
00:08:08 Fixons-nous cet objectif Christine et appelons-la notre cause commune.
00:08:13 Et je vous le promets, si ça marche, les vaches maigres ne tueront pas.
00:08:18 Alors ?
00:08:20 C'est très habile, pour ne pas avoir l'air mauvais camarade, on me propose quand même quelque chose.
00:08:24 Rokhar Bloch pour Elf, méga ze France, il a l'air de trouver que ça m'irait comme un gant, sauf que non, ça me reste là maintenant.
00:08:29 Alors je dis non merci, mais c'est non.
00:08:32 C'est très bien, mais le problème, pourquoi serais-tu arrangeant ?
00:08:35 Avec les imbéciles qui se consolident.
00:08:38 Oui mais si je continue comme ça, je vais me retrouver sans rien, échoué comme un imbécile justement.
00:08:42 Peut-être même que tout est déjà complètement joué.
00:08:45 Rokhar ne m'a proposé Gazze France que parce qu'il savait que je refuserais.
00:08:51 Et ça lui fait une belle excuse pour ne plus rien me proposer d'autre.
00:08:54 Ah ben ça c'est sûr, mais à ta place j'irais prendre l'air.
00:08:57 Personne n'a envie d'engager un patron qui fait une tronche pareille.
00:09:00 Change-toi les idées, tu découragerais un régiment de zoa avec cette tête là.
00:09:04 T'as peut-être raison.
00:09:07 Bonsoir messieurs.
00:09:11 - Bonsoir. - Maurice Widerman, un vieil ami.
00:09:14 - Enchanté. - Alfred Sirven, mon complice de Rennes-Poulenc, Fatima Belahide.
00:09:17 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:09:20 Fatima repart demain à Vignon, mais j'ai réussi à la convaincre de m'accompagner à notre rendez-vous.
00:09:24 Elle avait très peur de vous rencontrer.
00:09:27 Alors je lui ai expliqué que mes amis étaient du même bois que moi.
00:09:30 Et que si elle m'aimait, elle vous aimerait aussi.
00:09:33 Les rares fois où Fatima est à Paris, je ne trouve pas ça normal de ne pas être tout le temps avec elle.
00:09:37 C'est bien quand ça fait ça, non ?
00:09:39 À Vignon, c'est pour votre travail ou vous êtes originaires de là-bas ?
00:09:43 Originaire, non, mais je suis avec ma famille, mes amis, et je travaille là-bas.
00:09:46 C'est ma ville, vraiment.
00:09:48 Et pour très longtemps. Fatima va venir vivre avec moi à Paris.
00:09:51 Vraiment ? Félicitations à tous les deux.
00:09:54 Je me disais aussi qu'il y avait anguille sous roche,
00:09:57 qu'il y a des trucs qui se boivent tout de suite sur la tête de Loïc,
00:10:00 comme quand il y a une femme dans le paysage, par exemple.
00:10:03 À votre nouvelle vie ?
00:10:06 Le président m'a proposé la SNCF.
00:10:10 Sans blague.
00:10:12 Quand ?
00:10:13 Ce matin. J'ai refusé, naturellement.
00:10:16 Bah oui.
00:10:18 Bon, Christine de Vieillancourt a réussi à organiser un nouveau dîner avec Dumas,
00:10:23 et mercredi en 8.
00:10:25 Alors note le bien sur tes tablettes et annule déjà tout ce que tu as s'il le faut.
00:10:28 Moi, je suis sûr que c'est dans la poche.
00:10:30 Tu veux tellement être patron d'Elf que Mitterrand va t'exhauster à rien pour avoir la paix.
00:10:35 Ça va être sans sasse.
00:10:37 Et les Corsards vont les trouver verts.
00:10:39 Les Corsards ?
00:10:40 Oui. Ce sont les gens des mines.
00:10:43 Ce sont eux et d'autres qui veulent mettre la main sur Elf,
00:10:46 mais qui ne l'auront pas.
00:10:48 Mais pourquoi tous ces gens veulent Elf ?
00:10:50 C'est bien simple.
00:10:52 Le président d'Elf, c'est quasiment un ministre.
00:10:55 Et on ne le sait pas assez, mais Elf, c'est quand même la plus grosse boîte de France.
00:10:59 Allô, oui ? Oui, oui, je vous le passe.
00:11:05 Oui ?
00:11:07 Oui, oui, c'est moi.
00:11:10 Oui ?
00:11:13 Et alors, c'est sûr, maintenant ?
00:11:17 Oui, merci.
00:11:20 Merci, au revoir.
00:11:21 Fatima ! Ça y est ! Président !
00:11:24 Je suis président d'Elf ! Elf va quitter Elf !
00:11:26 Je suis président ! Président !
00:11:29 Tu te rappelles ? Je suis patron d'un premier entreprise français !
00:11:32 Génial ! Génial !
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00:12:02 Monsieur le président, c'est un très grand honneur pour moi de vous rencontrer.
00:12:05 Très heureux.
00:12:06 Permettez-moi de vous présenter Jean-Louis Didier, responsable de la sécurité du groupe.
00:12:10 Bonsoir, monsieur le président.
00:12:12 Bonsoir. Mes hommages à ma présidente.
00:12:15 Monsieur le président, permettez-moi de vous présenter Joan Gavebrous,
00:12:25 qui était jusqu'à présent l'assistante de Michel Becker, votre prédécesseur.
00:12:28 Bonsoir, monsieur le président, si vous voulez bien me suivre.
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00:12:40 Votre bureau, monsieur le président.
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00:13:03 Cette maison a un grand pouvoir.
00:13:06 Elle vous prend et elle ne vous lâche pas.
00:13:09 Connaissez-vous son histoire ? Enfin, je veux dire, toute son histoire.
00:13:14 Parce que souvent on n'en connaît qu'une partie, pas forcément la même.
00:13:20 Comme si à chacun, elle ne livrait qu'un morceau.
00:13:25 Justement, racontez-moi, Taralot.
00:13:28 Au départ, c'est Pierre Guillaume qui a été chargé par le général de Gaulle
00:13:36 de constituer la société E.L.F.
00:13:39 Le but était d'assurer l'indépendance énergétique de la France.
00:13:43 Oui, ne dépendre de personne.
00:13:45 Voilà. Cette indépendance était forcément susceptible d'être menacée d'une façon ou d'une autre,
00:13:50 à un moment ou à un autre, car les pays où les gisements se trouvaient
00:13:54 passaient tous par des hauts et des bas, disons.
00:13:57 Risquaient de le faire.
00:13:59 Vouloir cette indépendance consistait donc non seulement à la viser,
00:14:02 mais aussi à chercher aussitôt les moyens de la préserver.
00:14:05 Le meilleur moyen de garder le contrôle sur les gisements pétroliers africains
00:14:09 était, et est encore aujourd'hui, d'impliquer financièrement les dirigeants des pays pétroliers.
00:14:15 ALF a donc choisi de les rémunérer directement sur le pétrole produit.
00:14:20 C'est logique.
00:14:22 Bien, ça se passe comme ça.
00:14:25 Officiellement, E.L.F. paye un prix généralement assez bas au gouvernement du pays.
00:14:31 Et officieusement, E.L.F. verse de l'argent aux dirigeants.
00:14:36 De trois manières.
00:14:37 Il y a d'abord ce qu'on appelle les frais de pré-reconnaissance.
00:14:41 C'est comme un droit d'entrée pour obtenir une autorisation de prospecter
00:14:45 dans un nouveau champ pétrolifère.
00:14:48 Ensuite, il y a un pourcentage par baril de pétrole produit
00:14:51 versé directement au président, à sa famille ou aux personnes qu'il désigne,
00:14:56 à condition toutefois qu'elle ne soit pas française.
00:15:01 C'est ce qu'on appelle les abonnements.
00:15:05 Puis enfin, il y a les pré-financements,
00:15:08 qui consistent à gager le pétrole produit dans le futur.
00:15:13 E.L.F. garantit un prêt bancaire aux États, souvent un cours de trésorerie,
00:15:17 en se remboursant sur le pétrole produit pendant un certain nombre d'années.
00:15:21 C'est bien pour tout le monde.
00:15:24 Les présidents africains, au passage, prennent une commission sur ces emprunts.
00:15:29 Mais attention, l'ensemble du processus est visé par la présidence de la République
00:15:37 et aussi par l'inspection des douanes.
00:15:40 Et ces frais sont déduits de l'impôt que paye E.L.F. à l'État français.
00:15:46 Et enfin, El Afiba, E.L.F. et Omar Bongo
00:15:53 ont créé cette banque qui permet de gérer confidentiellement
00:15:57 un certain nombre d'opérations à destination des pays africains.
00:16:03 Mais aussi, c'est bon à savoir,
00:16:11 le siège tient en permanence à disposition du président d'Elf
00:16:16 une somme d'argent liquide qu'il peut utiliser comme il le désire.
00:16:23 Ah oui.
00:16:25 Ce qui revient à dire que c'est Tarallo qui a la main sur quasiment tout.
00:16:28 C'est lui qui ouvre et ferme les robinets.
00:16:30 Tout ce pouvoir dans les mains d'un seul homme, ça ne me plaît pas.
00:16:32 C'est dangereux par principe.
00:16:34 Qu'est-ce que tu comptes faire ?
00:16:36 C'est pas compliqué.
00:16:38 Faut juste qu'il apprenne à déléguer un peu.
00:16:40 Non ?
00:16:41 Oui, ça me paraît très bien.
00:16:44 Et puis, il y a la question du système des fonds occultes.
00:16:49 Faut prendre des décisions fermes sur leur destination finale
00:16:52 et se fixer des objectifs précis.
00:16:55 Ces sommes-là, il faut savoir ce qu'on doit en faire.
00:16:57 Et surtout, essayer d'en rééquilibrer la répartition.
00:17:02 Oui.
00:17:04 Il n'y a pas non plus tellement de raisons pour qu'il ne profite quoi faire, ce système.
00:17:08 Si.
00:17:10 Ben, allez-y, le floc. Foncez.
00:17:14 Le président Mitterrand et moi sommes complètement d'accord sur la ligne générale.
00:17:18 Mais il a émis le souhait que les fonds dégagés par la société,
00:17:22 via le système des pré-reconnaissances, des abonnements, etc.,
00:17:27 que ces fonds-là soient plus strictement contrôlés.
00:17:30 Et je me suis dit que, pour un meilleur contrôle,
00:17:34 le plus sage serait d'y affecter une seule personne dont ce serait la charge particulière.
00:17:39 Et j'ai pensé qu'Alfred Sirven était l'homme de la situation.
00:17:44 Alors voilà. Je vous demanderai de le mettre progressivement au courant des diverses procédures.
00:17:50 Et aussi, bien sûr, de lui faire rencontrer nos correspondants africains.
00:17:55 Jusqu'au moment où Sirven sera complètement autonome et pourra vous remplacer auprès d'eux.
00:18:00 Très bien, très bien.
00:18:03 Vous pouvez compter sur moi.
00:18:07 Je vais m'y employer dès à présent.
00:18:12 Merci, Taralo. Nous allons faire du bon travail ensemble.
00:18:16 Bien sûr.
00:18:18 Mais quelle question, Christine !
00:18:24 Le directeur des affaires générales s'occupe des affaires générales, pardi.
00:18:28 Par exemple, l'embauche de certains cadres de la société.
00:18:32 Et c'est la raison de ce rendez-vous. J'ai pensé à vous pour un poste.
00:18:35 Vous n'y êtes pas opposé.
00:18:37 - Euh, vous voulez dire ici, à Elf ? - Oui.
00:18:40 - Mais pour faire quoi ? - Ah ben pour faire quoi, je ne sais pas encore.
00:18:43 Je ne suis pas allé aussi loin que ça.
00:18:45 Et franchement, vous n'avez pas besoin, vous non plus, d'en savoir plus.
00:18:48 Je voulais qu'on soit d'accord sur le principe.
00:18:50 C'est juste une façon de vous rémunérer.
00:18:53 Attendez, Christine. J'ai une assistante là-côté qui s'occupe de tous ces trucs-là.
00:18:58 Pendant que vous êtes là, on va régler ça tout de suite.
00:19:08 Eh bien, mon petit, soyez gentil. Dès que vous avez un moment,
00:19:10 il faudra m'établir un contrat cadre pour un salaire mensuel de 50 000 francs brut.
00:19:16 C'est pour Madame Christine de Vieillejoncourt.
00:19:19 Il va de soi que le nom de Madame de Vieillejoncourt ne doit figurer sur aucun registre.
00:19:23 Mais vous savez mieux que moi comment procéder, n'est-ce pas ?
00:19:26 Quelle fonction souhaitez-vous voir mentionnée sur le contrat ?
00:19:29 Oh ben, je ne... Attendez.
00:19:32 Christine, qu'est-ce que vous voulez comme fonction ?
00:19:37 Bon, d'accord.
00:19:38 Eh ben voilà !
00:19:46 On va dire qu'elle est chargée d'une étude préalable
00:19:49 à la mise en place de plans de retraite complémentaires pour Alpha Titan.
00:19:52 C'est bien, ça, non ?
00:19:54 Eh ben voilà !
00:19:57 Ça roule !
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00:21:14 Un accueil réservé aux amis du Gabon. Rien de plus, rien de moins.
00:21:18 Monsieur Tarallon sait aussi recevoir à l'occasion.
00:21:21 Je vous en prie, c'est tout naturel.
00:21:23 Ah, votre neveu était ravi de découvrir Paris.
00:21:27 Ça me fait plaisir de vous rendre service.
00:21:29 D'autant que malheureusement, nous allons avoir de moins en moins l'occasion de nous voir.
00:21:33 Comment ça ?
00:21:35 En effet, Monsieur Lefloque m'a demandé de...
00:21:39 de prendre un peu de recul et de passer la main à...
00:21:43 Alfred Sirven...
00:21:45 dans le suivi des affaires africaines.
00:21:49 Monsieur Lefloque, est-ce vrai ?
00:21:51 Oui, en effet, mais ce n'est pas le mot que j'aurais employé.
00:21:55 Cela me paraît absolument hors de propos.
00:21:58 Je suis même étonné qu'une telle hypothèse ait pu voir le jour.
00:22:02 Permettez-moi de vous dire,
00:22:05 et je mets ceci sous le compte de l'énergie, peut-être parfois un peu désordonnée,
00:22:09 qui emplit toute personne appelée à de telles responsabilités.
00:22:13 Mais c'est une parfaite méconnaissance du dossier.
00:22:16 Les liens d'André Tarallon et de notre pays sont anciens et étroits.
00:22:20 Ce sont des liens d'amitié et de respect et de confiance aussi.
00:22:25 Il n'est pas envisageable de remplacer un homme tel que lui, par quelque ce soit.
00:22:31 Croyez-moi.
00:22:33 Je vous en prie.
00:22:34 Je n'ai pas le temps, Lefloque. Je ne peux pas vous voir aujourd'hui.
00:22:42 De toute façon, je suis mécontent. J'attendais des résultats et je trouve qu'ils tardent.
00:22:46 Mes amis politiques se plaignent, ils n'ont pas tort. Vous aviez pris des engagements.
00:22:50 Vous disiez vouloir répartir l'argent. Or, rien n'est encore réparti, me semble-t-il.
00:22:53 Mais, Monsieur le Président...
00:22:54 Ne revenez me voir qu'avec de bonnes nouvelles.
00:22:56 Débrouillez-vous pour qu'il en ait vite.
00:22:58 Le Gabon est un pays captivant.
00:23:00 Captivant, oui.
00:23:01 Vous avez fait un excellent travail là-bas, Tarallo. J'en suis conscient.
00:23:06 Et je trouve que ce n'est pas une bonne idée que vous vous retiriez, même en douceur.
00:23:10 Votre expérience est indispensable à la bonne marche de la compagnie.
00:23:14 C'est pourquoi j'envisage de vous nommer, ce qui est en réalité une promotion,
00:23:17 si vous en êtes d'accord,
00:23:19 Directeur Général des Hydrocarbures.
00:23:22 Une création de l'économie.
00:23:24 Directeur Général des Hydrocarbures.
00:23:27 Une création de postes dignes de vous.
00:23:29 Je ne sais quoi vous dire.
00:23:34 En tout cas, merci.
00:23:37 Un grand merci, merci vraiment.
00:23:40 Vous savez, les rapports entre Elf et l'Afrique sont vraiment ma vie.
00:23:45 Rien ne pouvait me faire plus plaisir que de rester au service de la société
00:23:49 et d'œuvrer aux liens qui nous unissent, à ces pays amis.
00:23:53 Bien, bien. Alors l'affaire est faite.
00:23:56 Vous continuerez à gérer les fonds annexes dont vous aviez la charge, on ne changera rien.
00:24:01 Mais je demanderai à Alfred Sirven de trouver de nouveaux moyens d'alimenter cette caisse.
00:24:05 Et si d'aventure il avait besoin de vos compétences,
00:24:09 je voudrais que vous lui apportiez votre concours.
00:24:12 Naturellement.
00:24:13 Il faut créer une deuxième caisse noire.
00:24:15 Une sorte de caisse parallèle qu'on pourra utiliser comme on veut.
00:24:18 Tu comprends, il faut trouver un moyen de générer des fonds disponibles à tout moment.
00:24:21 C'est toi qui t'en occuperas.
00:24:23 Tu as carte blanche pour ça.
00:24:25 Et c'est seulement à moi, et à moi seul, que tu rendras des comptes.
00:24:29 Eh bien formidable ! J'allais m'endormir.
00:24:33 Ah au fait, David Joncourt m'a rappelé pour son appartement.
00:24:38 Elle perd pas le nord celle-là.
00:24:40 Alors, je fais comme on l'avait dit, on lui achète son lit d'amour.
00:24:43 Si c'est ce que tu as promis, oui, une seule parole.
00:24:46 La greluche d'hier, tu sais, la députée PS,
00:24:49 elle commence à me courir sur le haricot, celle-là.
00:24:52 Je lui ai proposé de salarier sa secrétaire,
00:24:55 mais c'est la générale des eaux qui s'en charge déjà, figure-toi.
00:24:58 Alors elle, elle insiste lourdement,
00:25:00 et elle semble avoir envie d'une baraque dans le Luberon, figure-toi.
00:25:04 Elle prend folle la guêpe, hein.
00:25:06 Mais alors là...
00:25:07 Allons, Alfred.
00:25:08 Une brillante élère qui a grandi à l'ongle des éléphants du parti,
00:25:10 qui sera bientôt ministre.
00:25:11 Donne-lui ce qu'elle veut.
00:25:12 Tu devrais même pas demander.
00:25:16 À ce jour, les assurances du groupe Elf sont réparties sans cohérence, je dirais,
00:25:20 entre une centaine de courtiers différents.
00:25:22 Il existe, figurez-vous, presque autant de courtiers que de filiales du groupe.
00:25:27 Personne n'a jamais dû vraiment s'intéresser à la question de manière globale.
00:25:31 D'où cette impressionnante dispersion.
00:25:34 Mais Valentini, lui, s'y est intéressé.
00:25:37 Et il s'est dit, pourquoi ne pas regrouper
00:25:40 toutes les assurances du groupe Elf dans une même compagnie,
00:25:44 et faire ainsi des économies substantielles ?
00:25:47 Car c'est bien ça le but, non ?
00:25:50 Alors vous verrez dans le dossier que je vais vous laisser
00:25:53 que ces économies peuvent monter à...
00:25:56 200 millions de francs.
00:25:59 Tant que ça.
00:26:00 Mais c'est quoi le deal avec votre courtier Valentini ?
00:26:03 La commission est généreuse, ou bien faut faire des économies aussi là-dessus ?
00:26:07 Oh, pas du tout, pas du tout.
00:26:09 Quand Valentini bouge, c'est pas pour des prunes.
00:26:12 J'ai obtenu 30% du courtier que je représente.
00:26:15 À moins, je ne bouge pas.
00:26:17 Quand même, tout ça claqué en l'air, ça me paraît beaucoup, non ?
00:26:21 Mais si les services Elf confirment cette analyse,
00:26:24 et s'ils disent que l'économie s'élèverait bien à ce montant, alors ?
00:26:27 Mais moi, je vois autre chose là-dedans.
00:26:30 À propos d'une nouvelle source de financement.
00:26:33 Ça pourrait effectivement nous intéresser.
00:26:38 Mais il y a une condition.
00:26:41 Oui, d'accord. Mais une seule.
00:26:44 Bon, allez, laquelle ?
00:26:46 Eh bien voilà.
00:26:47 La société dispose d'une caisse alimentée par des fonds d'origine variée.
00:26:52 Ces fonds sont utiles pour financer des opérations qui servent les intérêts du groupe.
00:26:57 Bref.
00:26:58 Il me semblerait élégant, plus qu'élégant même, normal.
00:27:02 Parce que l'élégance nous en fiche un peu tous les deux, n'est-ce pas ?
00:27:06 Normal donc que vous reversiez une partie de votre substantielle commission dans la dite caisse.
00:27:14 Une partie, ça va chercher combien pour vous ?
00:27:18 75%, disons. Voilà.
00:27:21 L'affaire est faite si vous versez 75% de votre commission.
00:27:25 C'est très simple.
00:27:28 [Rire]
00:27:30 Normal, j'avais dit que j'appellerais vite.
00:27:40 Bon, j'ai deux nouvelles pour vous. Une bonne et une mauvaise.
00:27:44 La bonne, c'est que c'est bon. Elle fait prêt à vous confier toutes les assurances du groupe.
00:27:48 Oui, n'est-ce pas ?
00:27:50 Et la mauvaise, c'est simplement que mes tarifs ont augmenté.
00:27:54 Je ne veux plus 30% de la commission, j'en veux la moitié.
00:27:57 Mais oui.
00:27:59 C'est un point d'eau à laisser.
00:28:03 Écoutez, réfléchissez et vous me rappelez.
00:28:07 Très bien.
00:28:10 Vous faites le bon choix.
00:28:12 Allez, à bientôt.
00:28:14 [Chantonne]
00:28:20 [Chantonne]
00:28:21 Fatima, Fatima.
00:28:25 Monsieur Steiner ?
00:28:29 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:28:31 Maurice m'a dit que vous alliez vous marier.
00:28:33 Mes félicitations.
00:28:34 Merci.
00:28:35 À la rubrique "Rendant à César",
00:28:39 je dois vous dire que je viens d'envoyer à Elf une lettre assez salée.
00:28:43 Où je dis tout ce que j'ai sur le cœur.
00:28:45 À quel propos ? Vous avez un lien avec la société ?
00:28:49 Au moment de l'OPA sur Penwalt,
00:28:51 on ne peut pas dire que je sois resté libre à croiser.
00:28:54 J'aurais préféré ne pas avoir à la rappeler.
00:28:56 Je déteste avoir réclamé 15 millions de dollars.
00:28:59 Ah oui ? Vous avez vraiment travaillé pour nous, alors ?
00:29:03 Un peu, oui.
00:29:04 Elf me doit en grande partie son succès dans cette affaire.
00:29:07 Je l'ignorerai.
00:29:10 Quelque chose à boire, peut-être ?
00:29:13 C'est vrai que la plupart des filiales d'Elf se portent vraiment bien.
00:29:16 Et à Tocquem, on est un bel exemple.
00:29:18 Bravo, Piochal. Votre OPA sur Penwalt est une réussite.
00:29:21 On sait que les Américains nous donneraient plus de fil à retordre,
00:29:25 mais je ne dis pas ça pour minimiser vos mérites.
00:29:27 Loin de là.
00:29:28 En revanche, il semblerait qu'il y ait un contentieux entre Steiner et Elf.
00:29:32 Vous pouvez m'en dire plus ?
00:29:33 Parce que si je l'écoute, Steiner serait face à des ingrats.
00:29:36 C'est lui qui vous en a parlé ?
00:29:38 Il est culotté, hein ?
00:29:40 Bien sûr, il est intervenu dans l'OPA, mais ça a duré très peu de temps.
00:29:45 En gros, il a fait partie du paysage pendant un moment, et puis plus du tout.
00:29:50 Ses prétentions sont totalement affondées.
00:29:53 On ne lui doit rien, absolument rien.
00:29:55 Il dit n'importe quoi.
00:29:57 Vous en êtes certain parce qu'il a l'air sûr de lui ?
00:29:59 Si ça vous tranquillise, je vous fais parvenir le rapport du service juridique.
00:30:04 Il est on ne peut plus clair sur la question.
00:30:07 Oui, très bien, faisons ça.
00:30:08 Je veux savoir où on en est dans cette affaire.
00:30:14 Alfred, quelles ponctualités ?
00:30:16 Quand il s'agit de récupérer du fric, toujours.
00:30:19 Je t'étais justement en train de recompter.
00:30:21 Alors, vous savez déjà à quoi vous allez l'utiliser ?
00:30:24 Ne vous inquiétez pas, on trouvera bien. Les occasions ne manquent pas.
00:30:28 C'est pas ce que je pensais.
00:30:30 Elf loue toujours ses avions, non ?
00:30:33 Oui, pourquoi ?
00:30:35 Ça doit vous coûter bonbon.
00:30:37 Ça ne vous donnerait pas le coup d'en acheter plutôt ?
00:30:40 Faites-vous compte et pensez-y, j'ai peut-être un bon plan pour ça.
00:30:44 Voici le rapport du service juridique. Vous verrez que vous n'avez aucune chance de gagner.
00:30:47 Mais j'ai une proposition à vous faire.
00:30:50 La société a besoin de cash pour des opérations particulières.
00:30:55 Je constitue pour ça une caisse annexe.
00:30:58 Vous voulez dire une caisse noire ?
00:31:00 En quelque sorte.
00:31:02 Alors imaginons la situation.
00:31:05 Elf fait semblant de préférer régler le différent à l'amiable et vous verse un dédommagement.
00:31:10 Disons 5 millions en échange du retrait de votre plainte.
00:31:13 Et vous, ce dédommagement, vous en reversez une partie dans la caisse annexe.
00:31:16 Combien ?
00:31:18 60%.
00:31:20 J'en donnais vos liens avec Biderman, il sera facile de faire transiter cet argent par ses comptes à lui.
00:31:25 Comme vous faites souvent des affaires ensemble, tout cela passera inaperçu.
00:31:28 Ça demande réflexion.
00:31:32 Nous en venons au dernier point.
00:31:37 Jeffrey Steiner s'obstine à nous réclamer une commission dans l'affaire Penwald.
00:31:40 Ses avocats ont porté plainte.
00:31:43 J'avoue ne pas comprendre leur attitude, ils n'ont absolument aucune chance.
00:31:48 Une plainte reste une plainte et ce n'est jamais bon.
00:31:50 Je pense que si nous lui donnons 5 millions de dollars au lieu des 15 qu'il réclame,
00:31:55 il acceptera de la retirer et c'est dans notre intérêt qu'il la retire.
00:31:58 Pardonnez-moi Président, mais qu'il la retire ou pas, où est le problème puisque sa plainte est sans objet.
00:32:05 Il n'a rien contre nous, nous sommes inattaquables.
00:32:07 Steiner ne peut pas gagner.
00:32:09 On ne sait pas, un procès n'est jamais gagné d'avance.
00:32:12 De plus, Steiner porte plainte aux Etats-Unis.
00:32:14 Je ne voudrais pas qu'une procédure judiciaire vienne freiner ou retarder l'introduction d'Elf à la bourse de New York,
00:32:19 qui est quasi imminente.
00:32:21 Il me semble préférable de transiger. Payons, beaucoup moins mais payons.
00:32:24 Et je suis certain qu'il n'y aura plus de dossier Steiner, ni de procédure judiciaire.
00:32:28 Bon, bah, ce dernier point étant réglé, nous pouvons lever la séance.
00:32:35 [Bruit de pas]
00:32:37 J'ai demandé à Claude Richard d'être là aujourd'hui, non seulement parce que c'est mon avocat,
00:32:51 mais parce que c'est celui de Biderman. Il sait tout, donc vous pouvez parler franchement.
00:32:55 Pour parler franchement, Pioche a le monde merde. Son obstination devient gênante.
00:33:00 Plus il s'emploie à me convaincre du bien fondé de sa position, plus la mienne risque de devenir suspecte.
00:33:05 Alors voilà ce que je conseille de faire pour être couvert de tous les côtés, au cas où.
00:33:10 Elf va mandater Steiner à lui confier une étude, et donc le payer pour cette étude.
00:33:15 Imaginons par exemple qu'Elf décide de racheter une entreprise américaine.
00:33:19 Je ne sais pas, il n'y a pas une boîte sur laquelle Elf aimerait mettre la main ?
00:33:22 Marathon Oil.
00:33:25 Voilà, parfait. Disons alors qu'Elf décide de racheter Marathon Oil,
00:33:28 et que c'est Steiner qui examine la faisabilité de l'opération.
00:33:31 Je vous dis ça parce que je crois qu'il est préférable qu'il y ait entre vous un lien contractuel.
00:33:36 C'est une garantie de tranquillité, en quelque sorte.
00:33:40 Et ainsi les cinq millions en question concernent à la fois le renoncement à la plainte,
00:33:44 et la mission qui est confiée à Steiner.
00:33:47 Pas mal. Ça me paraît être une bonne idée.
00:33:53 Et vous avez eu la confirmation de ça ?
00:33:55 100% ?
00:33:57 Bien, bien, pari.
00:33:59 Tout se passe comme convenu. Les trois millions de dollars ont été versés sur ton compte en Suisse.
00:34:04 Tu penses qu'ils sont déjà disponibles ?
00:34:07 Je dirais que oui.
00:34:09 Oui, Biderman. Dites-moi, pouvez-vous transférer les trois millions de dollars
00:34:21 qui étaient sur mon compte très récemment hier ou...
00:34:23 Vous voyez de quoi je parle ?
00:34:25 Bon, pouvez-vous me transférer de cette somme en liquide à Paris ?
00:34:28 Oui, j'attends une seconde, mais pas beaucoup plus.
00:34:32 Je vous laisse, hein.
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00:35:17 Voilà, c'est pas plus compliqué que ça.
00:35:20 T'en veux un verre ?
00:35:22 Non, pas vraiment. Allez, à la prochaine.
00:35:25 À la prochaine.
00:35:28 [Bruit de la rue]
00:35:30 Il va chercher dans les combien, celui-là ?
00:35:53 Le diamant rose ?
00:35:54 Oui.
00:35:55 10 millions.
00:35:56 Deux francs ?
00:35:57 Oui, monsieur, deux francs.
00:35:58 Merci.
00:36:03 Voilà.
00:36:13 Connus.
00:36:14 Celui-là ?
00:36:29 Oui.
00:36:30 Connus, hein ? Ah oui.
00:36:32 Magnifique.
00:36:34 Très beau.
00:36:36 Ouais.
00:36:38 Voilà.
00:36:39 D'accord.
00:36:40 Merci.
00:36:41 7 millions.
00:36:44 À peine un poil plus.
00:36:46 C'est ce que j'appelle avoir été raisonnable.
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00:38:02 symbole du pouvoir. Bâtiment officiel brûlé, les biens du président Bongo systématiquement
00:38:07 attaqués. Visez également les compagnies pétrolières installées au Gabon. 10 personnes
00:38:11 travaillant pour Shell et Alpha Kitten sont actuellement retenues en otages à Port Gentil,
00:38:16 la deuxième ville du pays. A l'origine de cette flambée de violence, la mort hier dans
00:38:21 des circonstances non encore élucidées de Joseph Frejambé, le numéro 2 du parti Gabonais
00:38:26 du progrès. Pour l'opposition, un assassinat politique. L'opposition qui réclame maintenant
00:38:31 le départ du président Omar Bongo.
00:38:33 Oui Brulard, c'est le Floc. Vous pouvez nous en dire plus sur la situation ? On tient,
00:38:51 on tient. C'est pas la première fois que ça bouge, vous savez. Ce sont surtout les
00:38:55 étudiants qui mènent la danse, ils veulent plus de démocratie, plus de crédit pour
00:38:59 les universités, le trintin un peu. Plusieurs villas appartenant à des cadres de la société
00:39:05 ont été saccagées mais bon, on en a vu d'autres. Il suffit de serrer les dents un
00:39:11 moment. Je ne veux prendre aucun risque. J'ai pris la décision de rapatrier tout le monde
00:39:17 et d'arrêter la production, je voudrais que vous fassiez le nécessaire. Pardonnez-moi
00:39:21 monsieur mais je crois que la décision serait très mal vécue ici. Spécialement par Omar
00:39:26 Bongo. La production pétrolière est la principale source de devise du Gabon. Son arrêt, même
00:39:31 momentané, risquerait d'être interprété par les manifestants comme un lâchage de
00:39:34 bon goût. Je crois qu'il faut laisser passer la nuit et nous y verrons plus clair. C'est
00:39:38 tout vu Brulard, ma décision est prise. Une nuit de plus peut être une nuit de trop et
00:39:42 je ne veux risquer la vie de personne. Alors on évacue et on arrête la production, un
00:39:46 point c'est tout. Nous sommes d'accord ? Je n'ai pas besoin de répéter. Très bien
00:39:50 monsieur le président, je fais le nécessaire, je vous tiens au courant. Plus de deux tiers
00:40:03 des français ont déjà quitté Port Gentil depuis que les compagnies pétrolières, dont
00:40:07 Elfaquitaine, ont cessé leurs activités là-bas. Alors comme vient de le raconter ce français,
00:40:10 il se confirme qu'une partie de la ville de Port Gentil échappe aux contrôles des
00:40:14 autorités. Les manifestants veulent le départ du président Bongo. Ce ne sont que des soubresauts
00:40:19 qui ne parviendront pas à ébranler le régime. Et je m'étonne même que vous en fassiez
00:40:25 si grand cas. Mais monsieur le président, est-ce que l'arrêt par Elf de la production
00:40:30 n'est pas au contraire le signe que la situation prend des proportions très inquiétantes ? Cette
00:40:34 décision est proprement scandaleuse, irrationnelle et aussi criminelle. Je la considère comme
00:40:43 une attaque personnelle. Je donne 48 heures à la compagnie pour qu'elle revienne sur
00:40:49 sa décision. Délai au-delà duquel je n'aurai aucun mal à trouver d'autres partenaires
00:40:55 qui sauront se montrer plus coopératifs avec mon pays, le Gabon. Je vous remercie monsieur
00:41:01 le président. C'est moi. Renforcement aujourd'hui de la présence militaire française au Gabon.
00:41:06 Vous avez entendu ? Oui. Au portail pour les brevets, immédiatement. Et relancer la production
00:41:12 sans attendre. Très bien. Allons-y. Je préviens qu'il faut 36 heures au moins pour que ça
00:41:16 reprenne. On ne peut pas faire autrement. Tout ceci est le résultat d'une regrettable méprise
00:41:25 monsieur le président, vraiment. Et rien ne serait arrivé si des informations trompeuses
00:41:29 ne nous étaient parvenues. Jamais sinon nous n'aurions pris une telle décision à laquelle
00:41:34 monsieur Taralo était d'ailleurs farouchement opposé. Veuillez accepter monsieur le président
00:41:39 toutes les excuses de la société. Mais qui écoutez-vous ? Qui donc a pu vous fournir
00:41:44 des informations aptes à faire basculer le pays dans la catastrophe ? Quand même pas
00:41:50 votre directeur local, pas Brulard. Si. Et en toute logique nous l'avons écouté. Il
00:42:00 n'est plus question que je traite avec lui désormais. J'ai déjà oublié son nom. Il
00:42:06 est prévu qu'il saute monsieur le président. Il sera remplacé dans les plus brefs délais.
00:42:10 Bien, bien, bien, bien. Oublions. Rien d'autel qu'un entretien de visu. Tant de choses peuvent
00:42:18 être réglées si simplement qu'on parle la même langue. Brulard c'est très pénible que l'on soit,
00:42:23 mais il n'y a aucun moyen de faire autrement. Seul votre départ peut restaurer un peu la
00:42:28 confiance. C'est injuste. Je me maudis d'avoir à le faire mais nous sommes coincés. Et ceci se
00:42:35 passe à un autre niveau qu'à celui de nos amours propres respectifs. Vous savez comme moi. Ne le
00:42:40 prenez pas comme une éviction. Bien au contraire. J'ai besoin d'un homme de votre envergure à la
00:42:45 direction stratégique de l'entreprise. Vous y venez plus vite que prévu mais ça m'arrange.
00:42:48 J'ai décidé de vous confier l'opération de rachat d'Occidental Petroleum. C'est un autre
00:42:56 type de responsabilité. Un bon cran au dessus je dirais. Loïc ? Oui ? J'ai quelque chose à te dire.
00:43:20 Il y a quelque chose qui t'a pas ? Écoute, je trouve ça un peu honteux. Tu m'offres une vie si
00:43:37 agréable mais je crois que je m'ennuie. C'est terrible non ? Tu m'emmènes partout et tout,
00:43:44 je sais que c'est absurde mais je crois que ma vie d'Avignon me manque un peu. Et mes amis aussi.
00:43:51 C'est tout à fait normal ma chérie. Tu vas t'habituer. Et puis travailler doit te manquer
00:43:56 aussi non ? Essaye de trouver quelque chose à faire qui te plairait. En attendant, tu devrais
00:44:05 penser à ta carte d'Europe. On va avoir beaucoup de réceptions, il faut que tu aies de belles tenues.
00:44:08 Si tu veux, je te laisse la carte bancaire Elf. La voiture, le chauffeur, tout. C'est drôle ça non ?
00:44:19 Etienne, vous pouvez m'aider s'il vous plaît ? Merci. Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que la
00:44:45 bleue n'est pas mieux ? Non, moi je préfère celle-là. Oui ? Je vais prendre les deux alors.
00:44:51 Je vous dois combien ? 35 000 francs madame s'il vous plaît. Ça fait longtemps que je voulais vous
00:45:00 présenter mon grand ami André Guelfy. J'étais sûr que vous vous plairiez. Mais avec vous les
00:45:05 grands voyageurs, j'ai eu un mal de chien à mettre au point ce rendez-vous. Quand le
00:45:09 floc est à Paris, Guelfy est à Moscou ou inversement ou presque. Mais c'est ça Mathieu.
00:45:14 Quand on est les maîtres du monde, on ne perd plus tellement son temps à dîner. Moi,
00:45:20 je ne dîne presque plus. J'ai remarqué que juste parler avec des gens qui me plaisent,
00:45:27 avec lesquels j'accroche, ça me suffit amplement. En fait, ce qui me tient debout moi, c'est le
00:45:36 rapport humain. Et on a ça en commun, mon bon ami Valentini et moi. Tenez, la semaine dernière,
00:45:44 on est quoi là ? Mardi ? Mardi, c'est ça. Donc jeudi dernier, j'étais avec François Sagan. Ah,
00:45:52 une chic femme celle-là, vraiment, une chic femme, une amie maintenant. Samedi dernier,
00:45:58 j'étais avec Boris Helsing. Alors lui par contre, il mange et il boit aussi. Et aujourd'hui,
00:46:03 je suis avec le président d'ELF. Ce n'est pas la belle vie ça ? Ce qu'André omet de vous dire,
00:46:09 c'est que s'il est comme ça partout, c'est parce qu'il voyage dans son propre avion. Ce qui
00:46:14 simplifie tout. Vous me l'accorderez ? Je vous l'accorde de bon cœur. En fait, je pense qu'André
00:46:19 pourrait faciliter le travail d'ELF au Venezuela. Ah bon ? Comment ça ? Je viens de négocier pour
00:46:26 la Snecma en fait. Et c'est sûr, je connais pas mal de gens proches du pouvoir là-bas. C'est
00:46:32 bien de savoir. Ça m'intéresse. Et précision, André est au courant des petits arrangements qui
00:46:37 sont d'usage dorénavant. Dans les autres bonnes nouvelles, je vous signale que le rachat d'Oxy
00:46:45 est bouclé. Affaire Ronde m'a mené félicitations. Nous pensons maintenant, ce n'est encore qu'au
00:46:50 stade d'hypothèse, mais autant en parler dès aujourd'hui, à une autre opération. Excusez-moi,
00:46:56 je suis très heureux que cet achat ait pu être réalisé. Est-ce néanmoins une réussite quand
00:47:02 on rachète une compagnie à un prix qui a si peu à voir avec sa valeur réelle ? Nous avons payé Oxy
00:47:06 bien trop cher. Son prix a été surévalué, c'est la première chose qui me préoccupe. La deuxième,
00:47:10 c'est que je ne m'explique pas bien le montant de la commission versée à cette occasion. Il y a
00:47:15 certainement une raison. L'explication est très simple. Oxy vaut le prix que nous l'avons payé,
00:47:24 quant au montant de la commission, il correspond à un travail effectué qui était nécessaire. Je
00:47:30 suis surpris d'avoir expliqué de pareilles choses. Ces explications ne suffisent pas,
00:47:34 je ne suis pas d'accord, je ne cautionnerai pas l'opération. Mais qu'est-ce qui vous prend ? Qu'est
00:47:37 ce que c'est que ce cirque ? Allez, laissez-nous seuls, débarrassez-moi le plancher. Foutez-moi le
00:47:42 camp, s'il vous plaît. Mais c'est pas possible ! C'est pas possible de faire comme vous le faites.
00:48:02 Vous devez vous excuser, et publiquement, et vous démerder. Vous dites que vous trouvez que
00:48:07 l'opération est correcte de bout en bout, vous dites ce que vous voulez, je m'en fous. Mais vous
00:48:10 vous excusez ou alors vous démissionnez. A vous de voir. Vous vous rendez compte de ce que vous êtes
00:48:14 en train de faire ? Si vous croyez que vous me faites peur, vous vous trompez lourdement. Je
00:48:19 ne vous crains pas et je ne démissionnerai pas. Je ne vous ai pas entendu frapper. Je me désire
00:48:36 aussi que vous n'entendiez pas très bien. Je vais essayer d'être clair. C'est une lettre de
00:48:42 démission, elle est déjà rédigée, donc parfaite. Vous n'avez pas besoin de la lire. Je vous conseille
00:48:48 de la signer dans les plus brefs délais et de ne pas faire d'embrouilles. La vie est déjà courte,
00:48:53 mais si d'aventure vous cherchez à écourter la vôtre, on paie facilement des gens pour ça,
00:48:58 vous pouvez me croire. Vous avez beaucoup de chance d'être trop vieux pour qu'on vous casse la
00:49:07 gueule. Vous avez raison, en profitez.
00:49:10 Nous ne voulons pas intervenir dans les affaires intérieures. Pour nous,
00:49:35 cette forme subtile de colonialisme qui consisterait à faire la leçon en permanence
00:49:43 aux états africains et à ceux qui les dirigent, c'est une forme de colonialisme aussi perverse
00:49:50 que tout autre. Lorsque je dis démocratie, lorsque je dis que c'est la seule façon de parvenir à un
00:49:59 état d'équilibre au moment où apparaît la nécessité d'une plus grande liberté, j'ai
00:50:06 naturellement un schéma tout près. Système représentatif, élection libre, multipartisme,
00:50:18 liberté de la presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure. À vous,
00:50:28 peuple libre, à vous, état souverain que je respecte, de choisir votre voie,
00:50:36 d'en déterminer les étapes et l'allure. Quelle mouche a piqué votre président,
00:50:42 je vous le demande. Son discours de la bole est absolument irréaliste, mais il n'est pas tombé
00:50:48 dans l'oreille de sourd, évidemment. Et que se passe-t-il au Congo, maintenant ? L'opposition
00:50:53 réclame des élections à corps et à cri, et j'ai dû promettre d'en organiser. Nous sommes
00:50:58 précipités dans un processus qui nous dépasse tous, et je n'ose imaginer ce qui va se passer.
00:51:04 Je trouve la France bien ingrate, messieurs, si c'est ainsi qu'elle pense récompenser un fidèle
00:51:11 allié. En disant ça, l'idée du président Mitterrand n'est certainement pas de vous mettre,
00:51:17 vous et nos autres pays amis, dans une situation délicate. Je veux bien le croire, oui,
00:51:24 mais le résultat n'est-il pas le même ? Je vais en parler. Comptez sur moi, président Sassou. Je
00:51:31 vous promets d'intervenir au plus haut niveau. Je vous assure, j'ai vu en Sassou Nguesso un homme
00:51:37 qui s'est senti bafoué. Par ailleurs, ses arguments se défendent. Il travaille depuis des années à
00:51:41 l'équilibre et au développement de son pays. Et franchement, n'est-il pas le seul Congolais à
00:51:46 avoir toutes les qualités requises pour faire un vrai chef d'État ? Il s'en est ouvert à vous en
00:51:51 confiance, visiblement. C'est une bonne chose. Oui, et je sens bien ce qu'il en redoute. C'est
00:51:58 que de nouvelles élections ne fassent que raviver les vieux démons. Ceux de la guerre civile de
00:52:03 1959, oui. Est-ce qu'il ne faudrait pas lui laisser plus de latitude et lui laisser décaler les
00:52:09 élections ? Ce serait la solution pour préserver les relations entre nos deux pays. J'entends ce
00:52:14 que vous me dites, mais la France ne peut pas se déjuger, le floc. Il faut donc écouter et en
00:52:20 tirer des enseignements ce que nous faisons. Mais n'ayez crainte, je crois que l'on peut faire
00:52:26 confiance à Sassou Nguesso pour trouver un moyen de gagner les élections. Bon, Mungo, par exemple,
00:52:32 il arrive très bien. Ne vous inquiétez pas. Un gigantesque déballage. La conférence nationale
00:52:43 devait se tenir 15 jours. Elle a duré plus de trois mois. 1200 participants, plus de 67 partis
00:52:49 politiques, 134 associations. Le Congo vit tout entier au rythme de ses états généraux. Dès les
00:52:56 premières heures, la journée continue a été instaurée pour que les Congolais puissent suivre
00:53:01 en direct leur histoire. Au programme, un projet de constitution, un calendrier électoral, une loi
00:53:07 sur la presse, bref, l'accession à la démocratie. A trois jours de sa clôture, la conférence
00:53:12 nationale s'apprête à nommer un premier ministre. Il sera chargé d'assurer la transition démocratique
00:53:17 et le bon déroulement des futures élections. Au moment de la mise en place de la conférence
00:53:22 nationale, je me suis engagé devant la nation à nommer premier ministre l'homme qui serait
00:53:29 ainsi désigné. Aujourd'hui, votre choix est fait. Je respecterai ma parole. Oui, je pose la question.
00:53:37 Où voyons-nous les signes de l'enrichissement de notre pays grâce à notre pétrole? Où est passée
00:53:43 cette main qu'on nous avait promise? Drôle de tête, non? Il n'a pas tellement une tête de premier
00:53:49 ministre. Il va falloir qu'il ait une tête comme on m'a prévu. Depuis le début, tous les gouvernements
00:53:58 qui se sont succédés l'ont purement et simplement détourné. Mais fions-nous. Qui se met en tête de
00:54:04 faire procéder à des audits? C'est une accusation. Il faut prendre nos précautions. Leurs ailes pourraient être gênantes.
00:54:11 Nous sommes tous conscients, Elf, du rôle de premier plan que vous jouez dans la mise en place
00:54:15 effective du processus démocratique, monsieur le premier ministre. La cause nous tient à coeur.
00:54:20 Et nous souhaitons vous apporter notre soutien sous la forme de fonds que nous vous allouerons
00:54:26 au titre des abonnements pétroliers. Voyez, un geste simple, ils sont toutes logiques pour nous.
00:54:33 À hauteur de combien? Eh bien, nous pourrons parler de deux millions de dollars pour commencer.
00:54:42 Votre offre me comble irréfutablement, monsieur Sirven. Remercier votre société pour moi. Je vais y réfléchir.
00:54:52 C'est tout. Pardon, je sais, c'est pas le l'heure. Valentinier est mort. Oh merde. Il était au quai.
00:55:22 Un varctus ou quelque chose. Il est même tabac. C'est pas vrai. Merci le pauvre. Il s'est démerdé pour
00:55:29 appeler Tarallo de l'hôpital. Il a dû sentir que c'était la fin. Ils ont un peu parlé. C'est catastrophique.
00:55:37 Il y avait combien sur ses comptes? C'est pas... Entre les assurances et les diverses commissions qui transitait
00:55:47 chez lui, 400 millions, peut-être plus. Mais on va quand même pas laisser tout ce fric à ses héritiers.
00:55:54 Il faut absolument se démerder pour le récupérer. Bon écoute, tout n'est peut-être pas encore foutu.
00:55:57 Je connais un peu son fils. On va essayer de le convaincre. Les papiers. Si jamais ils tombent sous le ménage,
00:56:05 je les cuit. Ouais, t'en fais pas. On les cube.
00:56:16 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:18 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:20 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:22 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:24 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:26 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:28 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:30 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:32 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:34 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:36 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:38 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:40 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:42 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:44 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:46 Oui, je l'attendais, il fait de l'entrée.
00:56:48 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:50 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:52 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:54 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:56 (Bruit de machine à cuisson)
00:56:58 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:00 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:02 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:04 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:06 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:08 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:10 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:12 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:14 Ça s'est bien passé ?
00:57:15 Oui, monsieur.
00:57:16 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:18 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:20 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:22 Je retiens pas plus longtemps.
00:57:24 Pour qu'on trahisse le compte.
00:57:26 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:28 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:30 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:32 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:34 C'est bon.
00:57:36 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:38 Tame sur les roulettes. Tu sais comment j'ai fait ?
00:57:40 Non, je ne sais pas. Et franchement, ça ne m'intéresse pas.
00:57:42 Toute cette cuisine m'ennuie.
00:57:44 On se voit plus tard.
00:57:46 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:48 Je connaissais assez peu votre père.
00:57:50 Mais je le respectais énormément.
00:57:52 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:54 C'était un homme d'une grande valeur.
00:57:56 (Bruit de machine à cuisson)
00:57:58 (Bruit de machine à cuisson)
00:58:00 (Bruit de machine à cuisson)
00:58:02 Savez-vous quelles étaient les relations exactes
00:58:04 de votre père avec Elf ?
00:58:06 (Bruit de machine à cuisson)
00:58:08 Votre père était détenteur d'un certain nombre
00:58:10 de comptes bancaires sur lesquels transitait de l'argent
00:58:12 appartenant à la société
00:58:14 qu'il gérait, disons.
00:58:16 Nous le rémunérions pour cela, bien sûr.
00:58:18 La disparition est une tragédie personnelle.
00:58:20 Et une très mauvaise nouvelle
00:58:22 pour nous. Car sans lui,
00:58:24 tout le système risque de s'effondrer.
00:58:26 Et si ce système capote, c'est toute la société
00:58:28 qui va au devant de sérieuses difficultés.
00:58:30 Mais que nous pouvons éviter si vous nous accordez
00:58:32 votre soutien.
00:58:34 (Bruit de machine à cuisson)
00:58:36 Accepteriez-vous de nous aider
00:58:38 et de poursuivre ainsi la mission de votre père ?
00:58:40 C'est que je...
00:58:42 Je sais pas si je suis capable.
00:58:44 Nous vous guiderons, bien sûr.
00:58:46 D'accord, je le ferai.
00:58:52 Je le ferai pour mon père.
00:58:54 Et pour ce que la société a fait
00:58:58 au moment de ses obsèques.
00:59:00 Vous pouvez compter sur moi.
00:59:02 C'est une décision qui vous honore.
00:59:04 Venez.
00:59:06 Allons manger un morceau.
00:59:08 Vous comprenez que la plus grande discrétion est nécessaire.
00:59:10 Ce système n'est pas officiel.
00:59:12 Bien que nous ayons la vale
00:59:14 des plus hautes autorités de l'Etat.
00:59:16 Oui, oui, j'ai compris.
00:59:18 Et comment se fait la répartition ?
00:59:20 En général, on fait comme ça.
00:59:22 Un quart pour vous, un quart pour Tarallo.
00:59:24 L'autre moitié pour moi.
00:59:26 Ensuite, je m'occupe de répartir
00:59:28 entre le floc et moi.
00:59:30 (Bruit de porte)
00:59:32 Tout se passe bien ?
00:59:34 Oui, on a fini.
00:59:36 On boit un coup ?
00:59:38 Tu aurais préféré sortir ?
00:59:42 T'aurais dû me le dire.
00:59:44 Non, non, t'inquiète pas.
00:59:48 Je m'inquiète pas.
00:59:50 Je m'inquiète jamais avec toi.
00:59:52 Je voudrais juste que tu sois un tout petit peu plus contente.
00:59:54 Ça, oui.
00:59:56 Quoi ? J'ai dit quelque chose de drôle ?
00:59:58 Non, c'est gentil.
01:00:00 Qu'est-ce que tu dirais d'avoir une...
01:00:02 fondation comme Daniel Mitterrand ?
01:00:04 Une fondation à vocation humanitaire.
01:00:06 Comme ça, tu pourrais t'investir dans des projets,
01:00:08 chapeauter des équipes, même.
01:00:10 Moi, je trouve que ça t'irait bien.
01:00:12 En tout cas, si tu reprends une activité,
01:00:14 il faut que ce soit quelque chose qui te stimule vraiment,
01:00:16 avec de vrais enjeux, des combats à mener.
01:00:18 Et je me suis dit que ce serait pas une mauvaise chose pour Elf
01:00:20 que le nom de la société soit associé à des grandes causes.
01:00:22 Ce serait même formidable pour l'image du groupe.
01:00:24 Moi, très sincèrement, c'est dans les choses de Jean-Lac que je te vois.
01:00:26 Et puis, ce sera l'occasion de concevoir un projet ensemble.
01:00:28 Alors, qu'est-ce que t'en penses ?
01:00:30 Franchement, je suis pas sûre d'en être capable.
01:00:32 Attends, en fait, Emma, je veux pas entendre ça.
01:00:34 C'est pour tout le monde pareil, non ?
01:00:36 Avant d'avoir fait une chose qu'on n'a pas faite,
01:00:38 et puis imagine une fondation Elf
01:00:40 qui s'occuperait de nos pays amis,
01:00:42 qui financerait des hôpitaux, des orphelinats, des écoles.
01:00:44 Sans compter que ça aurait vraiment du chien
01:00:46 que ça soit la femme du président qui s'en occupe. Non ?
01:00:48 La fondation est l'expression d'une volonté
01:00:50 qui est au cœur même de l'activité de la société Elf.
01:00:52 Accompagner le développement pétrolier
01:00:54 et l'essor économique de nos pays partenaires
01:00:56 par des actions humanitaires
01:00:58 qui ne sont à la vérité
01:01:00 que l'évolution naturelle de notre présence dans ces pays.
01:01:02 Je veux parler de la responsabilité humaine
01:01:04 d'un grand groupe international.
01:01:06 Responsabilité écologique, d'abord.
01:01:08 Parce que l'on ne peut puiser
01:01:10 dans les ressources naturelles de la Terre
01:01:12 que l'on peut puiser dans le pays.
01:01:14 Et c'est ce que je veux dire.
01:01:16 Je veux parler de la responsabilité humaine
01:01:18 d'un grand groupe international.
01:01:20 Parce que l'on ne peut puiser dans les ressources naturelles de la Terre
01:01:22 et fabriquer des produits sensibles
01:01:24 sans se préoccuper de l'avenir de la planète.
01:01:26 Responsabilité humaine, ensuite.
01:01:28 Parce que la mise à l'écart dramatique de l'électricité...
01:01:30 Non mais moi je veux bien tout remballer.
01:01:32 Je cracherai pas sur une explication quand même.
01:01:34 C'est la patronne.
01:01:36 Elle est allergique à l'alcool de moquette.
01:01:38 La vache.
01:01:40 Toute la moquette va gicler.
01:01:42 Elle est à au moins 600 m2 là, non ?
01:01:44 Une allergie, c'est une allergie.
01:01:46 On peut pas rigoler avec ça.
01:01:48 Allez hop.
01:01:50 En dépit de tous nos efforts au Congo,
01:01:58 certains ministres de la Conférence nationale
01:02:00 sont en train de signer des accords
01:02:02 avec d'autres compagnies pétrolières
01:02:04 dans notre dos.
01:02:06 Autrement dit,
01:02:10 on est gentiment en train de se faire enfler.
01:02:12 Et c'est pas en faute d'avoir graissé les pattes,
01:02:14 nom de Dieu.
01:02:16 Il faut absolument reprendre la main.
01:02:18 Le Congo est un enjeu stratégique
01:02:20 bien trop important pour la société.
01:02:22 Écoutez...
01:02:26 Il y a peut-être une bonne nouvelle.
01:02:28 Le chef d'état-major de l'armée congolaise,
01:02:32 le général Moukoko, un fidèle de Sassou,
01:02:34 est mécontent, je dirais même furieux,
01:02:38 depuis qu'il a découvert un projet d'épuration
01:02:42 des fidèles à Sassou au sein de l'armée.
01:02:44 Le point positif,
01:02:46 c'est que c'est pas un homme à se laisser faire.
01:02:48 Je dirais même que...
01:02:52 il est prêt à agir.
01:02:54 Ça veut dire quoi ?
01:02:56 Renverser le gouvernement ?
01:02:58 Ceci dit, ça nous arrangerait.
01:03:02 Faudrait pas qu'on soit en première ligne, bien sûr.
01:03:04 Mais c'est une piste à creuser.
01:03:06 Tâtez le terrain et tenez-moi au courant.
01:03:12 La situation est grave pour nous comme pour vous,
01:03:14 si je comprends bien.
01:03:16 Le gouvernement a besoin d'une leçon.
01:03:18 J'ai exposé mon point de vue et mon plan au président Sassou.
01:03:20 Il est d'accord, une intervention de l'armée lui paraît souhaitable.
01:03:24 En quoi pourrions-nous vous aider, mon général ?
01:03:28 De quoi avez-vous besoin ?
01:03:30 Êtes-vous en mesure de l'évaluer dès à présent ?
01:03:32 C'est très simple.
01:03:34 Il me faut de l'argent et de conseils techniques.
01:03:36 Combien d'argent ?
01:03:38 3 millions.
01:03:40 3 millions de dollars, évidemment.
01:03:42 Ce matin, l'armée menée par moi-même
01:04:08 a destitué le premier ministre.
01:04:10 C'est pour le bien et la sécurité de tous.
01:04:14 Toute résistance sera considérée
01:04:18 comme une menace à l'ordre et l'équilibre du pays.
01:04:20 Et nous agirons face à elle comme face à l'ennemi.
01:04:24 Ne posez aucune résistance.
01:04:28 Pour votre bien.
01:04:32 Excellences, je sais que je vous mets dans l'embarras,
01:04:34 mais je suis très bien sûr que ce serait passer autrement.
01:04:36 Vous avez bien fait, monsieur le premier ministre.
01:04:40 Maintenant, il faudra attendre un peu.
01:04:42 Vous serez notre hôte aussi longtemps que vous ne jugerez souhaitable.
01:04:46 Nous aurons vite du neuf, je pense.
01:04:50 Vous avez raison.
01:04:54 Je vous remercie.
01:04:56 Je vous remercie.
01:04:58 Je vous remercie.
01:05:00 Vous aurez vite du neuf, je pense.
01:05:02 Tout le monde sait que Sassou Nguesso est derrière l'armée.
01:05:06 Il tente le coup.
01:05:08 Mais il comprendra vite qu'il n'a pas du tout intérêt
01:05:10 à entrer dans une épreuve de force
01:05:12 avec la communauté internationale.
01:05:14 Les États-Unis condamnent vivement cette action
01:05:18 qui ne va pas manquer de plonger le pays dans le désordre.
01:05:22 Et face à cela,
01:05:26 la position de mon gouvernement est claire.
01:05:28 Toute interruption éventuelle
01:05:30 du processus démocratique
01:05:34 sera vue avec désapprobation.
01:05:36 Ça y est.
01:05:40 Sassou a rencontré Mélendroit, l'ambassade des États-Unis.
01:05:42 Il est obtenu des garanties sur le fait que les élections
01:05:46 ont bien lieu et que leur organisation serait transparente.
01:05:48 C'est le mot utilisé.
01:05:54 Je ne me trouve pas bien ce que ça veut dire.
01:05:56 Toujours est-il que Sassou a décidé de mettre fin
01:05:58 à la tentative de coup d'État.
01:06:00 Sans rire.
01:06:02 On plie alors ? On rend mal ?
01:06:04 Pour attendre confirmation.
01:06:06 Mais dans bonne voie.
01:06:08 Bon.
01:06:10 Le Congo a une longue frontière commune
01:06:12 avec le Gabon.
01:06:14 Et je ne sais pas du tout
01:06:16 ce que les élections vont donner.
01:06:18 C'est impossible de ne pas s'inquiéter.
01:06:20 Vous comprenez, Sirven ?
01:06:22 En tout cas,
01:06:24 il ne faut pas que Sassou soit chassé du pouvoir.
01:06:26 Or, ça en prend le chemin.
01:06:30 Les ethnies du Sud
01:06:34 sont majoritaires au Congo.
01:06:36 Sassou, lui, il est du nord du pays
01:06:40 et ne peut compter que sur un maximum de 20% de voix.
01:06:42 C'est presque joué d'avance.
01:06:46 Malheureusement.
01:06:48 C'est un drame.
01:06:52 Car seul Sassou
01:06:54 a les capacités pour diriger le pays
01:06:56 à l'heure qu'il est.
01:06:58 Vous pensez pouvoir faire quelque chose ?
01:07:00 J'ai eu une idée
01:07:02 que j'ai soumise à Sassou.
01:07:04 Et que Sassou a adoptée.
01:07:06 Voilà.
01:07:10 Ça consisterait
01:07:14 à favoriser la candidature
01:07:16 de Pascal Lissouba.
01:07:18 C'est un sudiste.
01:07:20 C'est aussi un de mes cousins.
01:07:22 C'est un biologiste reconnu
01:07:24 et il est très populaire au Congo.
01:07:26 Avec une bonne campagne,
01:07:28 il peut arriver en tête
01:07:30 aux élections.
01:07:32 Sassou se dégisterait en sa faveur.
01:07:34 Et une fois élu,
01:07:36 Lissouba s'associerait
01:07:38 avec Sassou pour diriger le pays.
01:07:40 Alors, si j'ai demandé à vous voir,
01:07:46 c'est que
01:07:48 j'ai besoin de vous
01:07:50 pour financer la campagne de Pascal Lissouba.
01:07:52 Bonjour Marcel.
01:08:08 Ah, monsieur Lissouba.
01:08:14 Vous n'êtes pas trempé, vous.
01:08:16 Vous êtes en l'air de sortir que moi.
01:08:18 Vous rencontrez chez vous, hein ?
01:08:28 Pascal Lissouba !
01:08:30 Pascal Lissouba !
01:08:32 Pascal Lissouba !
01:08:34 Pascal Lissouba !
01:08:36 Pascal Lissouba !
01:08:38 Pascal Lissouba !
01:08:40 Cher frère,
01:08:42 merci d'être là.
01:08:44 Regardez autour de vous.
01:08:46 Ce sont les tribus qui ont confisqué
01:08:48 le pouvoir depuis trop longtemps
01:08:50 en opprimant les habitants du Sud.
01:08:52 Et aujourd'hui,
01:08:56 le toc s'insonne pour les bourreaux du Nord.
01:08:58 La revanche de Nibollec
01:09:02 qui ont tant souffert est en marche.
01:09:04 Impitoyable.
01:09:06 Regardez. Voyez, il va nous arrêter.
01:09:08 Pascal Lissouba !
01:09:10 Pascal Lissouba !
01:09:12 Pascal Lissouba !
01:09:14 Si dans 5 ans je n'ai pas tenu mes promesses,
01:09:16 jetez-moi à la mer.
01:09:18 Je suis là pour vous servir.
01:09:22 Et l'OMF pour me servir.
01:09:24 (Applaudissements)
01:09:26 (Applaudissements)
01:09:28 (Applaudissements)
01:09:30 (Applaudissements)
01:09:32 (Bruits de la foule)
01:09:34 (Bruits de la foule)
01:09:36 (Bruits de la foule)
01:09:38 (Bruits de la foule)
01:09:40 (Bruits de la foule)
01:09:42 (Bruits de la foule)
01:09:44 (Bruits de la foule)
01:09:46 (Bruits de la foule)
01:09:48 (Bruits de la foule)
01:09:50 (Bruits de la foule)
01:09:52 (Bruits de la foule)
01:09:54 (Bruits de la foule)
01:09:56 (Bruits de la foule)
01:09:58 (Bruits de la foule)
01:10:00 (Bruits de la foule)
01:10:02 (Bruits de la foule)
01:10:04 (Bruits de la foule)
01:10:06 (Bruits de la foule)
01:10:08 (Bruits de la foule)
01:10:10 (Bruits de la foule)
01:10:12 (Bruits de la foule)
01:10:14 (Bruits de la foule)
01:10:16 (Bruits de la foule)
01:10:18 (Bruits de la foule)
01:10:20 (Bruits de la foule)
01:10:22 (Bruits de la foule)
01:10:24 (Bruits de la foule)
01:10:26 (Bruits de la foule)
01:10:28 -Savez-vous, Fatima, combien de temps j'ai dû négocier pour obtenir ce ravissant secrétaire ?
01:10:34 -Combien ? -6 mois.
01:10:36 Et pied à pied.
01:10:38 Mais je le voulais. Je l'ai eu.
01:10:40 Venez.
01:10:42 Il aurait appartenu à une princesse russe qui écrivait là des lettres brûlantes à son défunt mari,
01:10:49 tué pendant la Révolution.
01:10:51 Son bois respire.
01:10:53 Et la nuit venue, quand la lumière décroît, il livre son parfum de centales.
01:10:58 -Vraiment ? -Oui, oui, je vous assure.
01:11:01 Venez, Fatima.
01:11:03 Et là, un boudoir qui devrait vous intéresser.
01:11:06 C'est une petite pièce que j'aime beaucoup.
01:11:08 J'aime bien me retirer pour réfléchir et pour méditer un peu.
01:11:13 Ce steiner, quel con !
01:11:21 Quand je l'ai vu draguer ma femme sous mes yeux, j'ai failli le frapper.
01:11:25 Avec ses airs supérieurs, on a très vite une envie irrésistible de corriger.
01:11:30 Il y a un moyen facile. On va lui acheter sa bicoque.
01:11:35 C'est le malin, mais je sais qu'il a un gros besoin de liquidité en ce moment.
01:11:39 Ce serait marrant, ça.
01:11:41 Ça lui ramènerait son caca, la berlotte.
01:11:44 Surtout qu'on a le fric pour.
01:11:46 Quel look délicieux, ce steiner.
01:11:48 Et puis, quelle gentillesse d'avoir pris le temps de nous faire visiter.
01:11:51 Il faut dire qu'il est magnifique, son hôtel.
01:11:54 On peut l'acheter, si tu veux.
01:11:56 Quoi ?
01:11:57 Ben, l'hôtel particulier.
01:12:00 On peut l'acheter, si tu veux.
01:12:02 Loïc, ce serait tellement merveilleux.
01:12:05 Je n'avais pas ce chiffre en tête, je l'avoue.
01:12:10 C'est votre maximum.
01:12:12 Je ne sais pas, depuis que je vous l'ai fait visiter, je me dis que...
01:12:17 Après tout, pourquoi le vendre ?
01:12:19 J'en ai redécouvert le charme, et maintenant, je ne sais plus.
01:12:22 C'est sûr qu'un certain type d'offre me convaincrait, mettons, 5 millions ou plus.
01:12:28 Mais disons que... je m'attendais à autre chose de vous.
01:12:34 Pardon de vous présenter ça comme ça, mais c'est ce que je ressens.
01:12:37 Bon, steiner, 65 millions, on n'en parle plus.
01:12:40 65 millions de francs, ça adoucit la douleur de devoir vous en séparer, non ?
01:12:46 Franchement.
01:12:47 Oui, oui, alors, oui.
01:12:50 À 65 millions, l'hôtel particulier est à vous.
01:12:53 C'est un prix d'ami.
01:12:56 Pas mal, non ?
01:13:09 Effectivement.
01:13:11 Faut bien ça.
01:13:12 Vu ce que l'OIC est payé par rapport aux dirigeants d'une boîte privée,
01:13:16 il peut bien se payer quelques petits avantages, non ?
01:13:19 C'est l'argent, comme ça, mais en fait, pas tellement.
01:13:21 Venez, je vais vous faire visiter.
01:13:23 Vous vous rappelez peut-être que j'avais évoqué il y a quelque temps
01:13:28 le désir de tirer parti de ce terrain que j'ai près de Bonifacio.
01:13:33 Bon, écoutez, je crois que c'est en train de prendre tournure dans mon esprit.
01:13:38 Oui, oui, bien sûr, bien sûr, j'ai toujours envie que ce soit vous qui vous occupiez des plans.
01:13:43 Pourrait-on prendre rendez-vous ?
01:13:45 J'aimerais l'acheter, celui-ci. Vaut toujours 10 millions.
01:13:49 Oui, monsieur. Dois-je faire la facture au nom de Elf ?
01:13:53 Oui. Comme d'habitude.
01:13:57 [Musique]
01:14:00 Oui, à propos du petit salon bleu, j'aurais une nouvelle suggestion à faire.
01:14:15 Vous serait-il possible d'y aménager un oratoire ?
01:14:19 Ma femme est très croyante.
01:14:21 Donc une petite chapelle ?
01:14:24 Que vous verriez comment ?
01:14:26 Oh, rien d'ostentatoire, non.
01:14:28 Un simple lieu de recueillement.
01:14:32 Alors l'autre jour, à Drouot, j'ai repéré deux vitraux du 18ème.
01:14:38 Alors, très pur, très simple. J'ai mis une option dessus à tout hasard.
01:14:43 Et vous avez pris une décision sur les dimensions de la piscine ?
01:14:46 La dernière fois, vous hésitiez entre 150 et 200 mètres carrés.
01:14:50 [Musique]
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01:15:28 [Musique]
01:15:31 [Musique]
01:15:37 [Musique]
01:15:43 Toutes nos félicitations, Monsieur le Président.
01:15:53 Oui, félicitations.
01:15:54 Comment vous sentez-vous dans vos nouvelles fonctions ? C'est une sacrée étape.
01:15:57 Comme vous dites, Monsieur le Flock, comme vous dites. Une sacrée étape.
01:16:01 Mais je ne suis pas sûr que ce soit dans la bonne direction.
01:16:04 Regardez autour de vous.
01:16:06 Regardez, ça vaut le coup.
01:16:08 Les partisans de Sassou ont tout pillé avant de partir.
01:16:11 Même les prises électriques.
01:16:13 Nous ne sommes nulle part.
01:16:16 Nulle part.
01:16:21 En revanche, on avancerait notamment si ELF avançait de l'argent.
01:16:25 De l'argent sur les bénéfices futurs.
01:16:28 C'est comme ça qu'on fait, non ?
01:16:30 J'ai calculé. Avec 150 millions, on aura de quoi se retourner.
01:16:34 On pourra payer les fonctionnaires qui n'ont rien touché depuis des mois.
01:16:38 C'est une source de conflit que je ne veux pas entretenir plus longtemps.
01:16:42 Le pays est au bord du carreau, Messieurs.
01:16:44 Je vous le dis parce que je ne sais pas si c'est clair depuis Paris.
01:16:47 Si, si, vous pensez, les choses sont très claires.
01:16:51 Or, vous vous étiez engagé une fois au pouvoir à vous entourer des ministres fidèles à Sassou.
01:16:56 Or, il ne nous apparaît pas que la situation suive cette voie.
01:17:01 Je ne veux rien avoir à faire avec Sassou. C'est un assassin.
01:17:05 Je ne gouvernerai pas avec lui. C'est hors de question.
01:17:08 D'ailleurs, il a fui comme un lâche, ce chien de Sassou.
01:17:12 Alors, comment fait-on ?
01:17:15 ELF peut avancer cet argent ou pas ?
01:17:19 Il faut que nous réfléchissions. Ce ne sont pas des décisions qu'on prend comme ça.
01:17:23 Revoyons-nous demain pour en reparler.
01:17:26 Alors, à demain, Messieurs.
01:17:30 C'est comme ça qu'il réagit après tout ce qu'on a déjà fait.
01:17:33 Et en plus, tout devrait lui arriver sur un plateau. Il ne doute de rien, vraiment.
01:17:37 Sans compter que si le Congo gage sa production de pétrole des années à venir,
01:17:42 ça l'enfera des dettes assurées pendant 15 ou 20 ans.
01:17:47 Et ça, le FMI ne l'acceptera jamais.
01:17:50 Pour tracer sa route au mépris de tout, il est là, bien sûr.
01:17:53 Mais pour ce qui est d'avoir une parole, et nous, on devrait plier et trouver que c'est une bonne idée.
01:17:56 Et merde !
01:17:58 Merde !
01:17:59 Merde !
01:18:01 Merde !
01:18:03 Merde !
01:18:05 Merde !
01:18:07 Merde !
01:18:09 Merde !
01:18:10 Merde !
01:18:11 Merde !
01:18:13 Merde !
01:18:15 Merde !
01:18:16 Merde !
01:18:17 Merde !
01:18:18 Merde !
01:18:19 Merde !
01:18:20 Merde !
01:18:21 Merde !
01:18:22 Merde !
01:18:23 Merde !
01:18:24 Merde !
01:18:25 Merde !
01:18:26 Merde !
01:18:27 Merde !
01:18:28 Merde !
01:18:29 Merde !
01:18:30 Merde !
01:18:31 Merde !
01:18:32 Merde !
01:18:33 Merde !
01:18:34 Merde !
01:18:35 Merde !
01:18:36 Merde !
01:18:37 Merde !
01:18:38 Merde !
01:18:39 Tout ce que je sais, c'est que j'aurais dû mettre une balle dans la tête de Lissouba tant qu'il était encore temps.
01:18:44 C'est le sort réservé aux traîtres, non ?
01:18:46 Et puis aussi, parfois les traîtres sont aidés, et on est trahi deux fois.
01:18:53 Lissouba peut encore faire machine arrière, quand il verra qu'il est en train de se couper de tous ses alliés.
01:19:02 Tu sais, il serait peut-être pas la peine d'attendre bien longtemps.
01:19:07 Si Lissouba maintient le cap qu'il a choisi, il va droit dans le mur.
01:19:12 C'est écrit d'avance.
01:19:14 L'attitude pour le moins hostile que vous avez adoptée vis-à-vis de Sassou est très mal perçue par Paris.
01:19:19 Nos accords n'allaient pas dans cette direction.
01:19:22 Et la situation d'aujourd'hui, d'une certaine façon, leur fait violence.
01:19:25 Nous sommes face à une situation de crise.
01:19:27 Personne n'est content.
01:19:28 Les cas de conscience n'ont pas lieu d'être.
01:19:30 Nous ne faisons que perdre du temps.
01:19:32 Ce que je veux savoir, moi, c'est si les 150 millions vont tomber.
01:19:36 Est-ce que je vais pouvoir payer mes fonctionnaires ? Oui ou non ?
01:19:39 Mais c'est une idée idiote !
01:19:40 Gager les produits pétroliers sur un si long terme, c'est compromettre l'avenir du pays pour des années.
01:19:44 Vous ne vous rendez pas compte ?
01:19:45 Une idée idiote ? Vous me traitez d'idiot, monsieur Le Floc.
01:19:49 Mais pas du tout, pas du tout !
01:19:51 Ce que veut dire le président Le Floc, c'est que cette idée contient des risques.
01:19:56 Nous sommes inquiets pour vous.
01:19:59 Pas pour votre pays.
01:20:01 Ce n'est pas ce que je comprends.
01:20:03 Moi, je dois avancer.
01:20:05 Je ne sais pas si je peux continuer à avancer dans ces conditions avec vous.
01:20:09 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:11 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:13 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:15 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:17 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:19 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:21 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:23 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:25 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:27 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:29 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:31 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:33 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:35 Je ne peux pas continuer à avancer.
01:20:37 (Rires)
01:20:39 (Rires)
01:20:41 (Rires)
01:20:43 (Rires)
01:21:11 Monsieur le Président, j'ai été honoré quand vous m'avez nommé directeur de la fondation ELF.
01:21:16 Et je m'acquitte de mes charges avec le plus grand plaisir, car notre mission est assurément des plus passionnantes.
01:21:21 Venez-en, faites. Qu'est-ce qui se passe ?
01:21:23 Madame la Présidente est très catégorique.
01:21:30 Elle change très souvent d'avis.
01:21:32 Avis que nous nous efforçons de respecter toujours.
01:21:35 Mais ces revirements deviennent systématiques.
01:21:38 Et souvent problématiques.
01:21:40 Et surtout, commencent à se voir au dehors.
01:21:43 Je crains qu'à terme, la fondation ne pâtisse gravement de cette situation.
01:21:48 C'est bien de me le dire, je vais voir ce que je peux faire.
01:21:56 Merci.
01:21:58 Et la fondation, quoi de neuf ?
01:22:02 Ça fait un petit moment que tu ne m'en as pas parlé.
01:22:05 Tout va comme tu veux ?
01:22:07 Ça va, ça va. Rien de spécial.
01:22:09 On prend toujours un petit peu de temps pour se mettre en place, mais c'est normal.
01:22:12 C'est la lourdeur bureaucratique, non ?
01:22:14 Mais es-tu assez entourée pour que les choses avancent bien ?
01:22:16 Ou alors tu trouves que...
01:22:18 Ça, pour être entourée, oui, ça je le suis.
01:22:20 Tu sais que c'est important de savoir déléguer, de faire confiance.
01:22:26 De se fixer un objectif et puis un autre. C'est comme ça qu'on avance le mieux.
01:22:30 Là, t'es sur quoi ? Dans Felina ou ton projet d'école ?
01:22:33 Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? C'est quoi ces questions ?
01:22:35 Quelqu'un t'a parlé ? On trouve que les choses ne vont pas comme il faut, c'est ça ?
01:22:38 Ça ne me surprend pas. Je sais bien qu'il est comme ça, ton monde.
01:22:41 On attend que les gens trébuchent, on ne permet pas qu'ils fassent leur preuve.
01:22:43 Non, ce n'est pas comme ça, peut-être ?
01:22:45 - Mais, Fatima... - Laisse-moi tranquille ! Laisse-moi tranquille !
01:22:47 Je suis tranquille !
01:22:49 [Musique]
01:22:52 [Musique]
01:23:20 Qu'est-ce qu'il y a ?
01:23:21 Tu te dis souvent, encore ?
01:23:24 Je vais me séparer de Fatima.
01:23:29 Non.
01:23:30 - C'est vrai, je savais... - Non, non.
01:23:34 C'est tout réfléchi.
01:23:36 Et le plus vite sera le mieux, après les vacances, sans doute.
01:23:40 [Musique]
01:23:42 [Chante]
01:23:52 Loïc ! Loïc !
01:23:57 Tu as fait tes valises ?
01:23:59 Demain matin, on part à New York, tu te souviens ?
01:24:01 Tu n'oublies jamais pour le travail, mais là, comme c'est des vacances, je me méfie.
01:24:04 Oui, je vais y mettre après le dîner, j'en porte juste deux, trois trucs.
01:24:08 [Chante]
01:24:10 Lynn Ford, je suis la secrétaire de Maurice Biderman.
01:24:33 - Bonjour. - Bonjour, Monsieur Leflore Prigent.
01:24:36 - Fatima. - Bonjour, Madame.
01:24:38 Je suis ravie de vous rencontrer, j'ai beaucoup entendu parler de vous.
01:24:41 J'espère que cette villa vous plaira.
01:24:44 - Je vous fais faire le tour ? - Bien sûr.
01:24:47 Mais dites-moi franchement, si elle vous convient ou pas.
01:24:49 Et aussi, voici le pas de Maurice.
01:24:54 - Merci. - Je vous en prie.
01:24:57 Voici un des salles.
01:25:01 Salle à manger, comme vous voulez.
01:25:04 Et puis, quand il fait beau, vous pouvez manger sur la terrasse.
01:25:07 [Bruit de pas]
01:25:10 [Bruit de pas]
01:25:12 [Bruit de pas]
01:25:41 - Qu'est-ce qui va pas, Loïc ? - Je peux savoir à la fin ?
01:25:44 Ça fait cinq jours que tu n'as pas desserré les dents, c'est très agréable, je t'assure.
01:25:49 Pour une fois qu'on prend un peu le large, moi qui me faisais une joie de ce séjour.
01:25:56 Je vois bien que tu n'es pas dans ton état normal.
01:26:08 Qu'est-ce qui se passe ? Tu crois que je ne pourrais pas comprendre, c'est ça ?
01:26:37 J'ai commandé un taxi.
01:26:39 Le siège vient d'appeler, je dois me rendre d'urgence à Abu Dhabi pour finaliser un contrat.
01:26:42 Mon avion décombe dans trois heures.
01:26:44 - Attends, je viens avec toi. - Non, toi tu restes. C'est très bien ici.
01:26:47 Profite bien de la fin du séjour.
01:26:51 [Le taxi arrive]
01:26:53 Loïc !
01:27:10 Loïc !
01:27:18 Loïc !
01:27:19 Loïc !
01:27:26 Loïc !
01:27:27 Vous êtes sur la boîte vocale de Loïc Le Floc-Prigent, merci de laisser un message.
01:27:52 Loïc, c'est moi. Je suis rentrée et... je comprends pas.
01:27:57 Est-ce que tu peux me rappeler pour m'expliquer ce qui se passe parce que là, moi... je ne sais pas.
01:28:02 Au revoir.
01:28:21 Oui Geneviève, c'est Madame Le Floc.
01:28:23 - Bonjour Madame. - Bonjour.
01:28:25 Je voudrais parler à mon mari, vous me le passez s'il vous plaît ?
01:28:27 - Je ne peux pas vous le passer. - Comment ça vous ne pouvez pas ?
01:28:30 - Non, c'est impossible. - Il est en rendez-vous ?
01:28:32 Non, non.
01:28:33 - Il est là mais vous ne pouvez pas me le passer. - Je lui ferai part de votre appel. Au revoir Madame.
01:28:40 [Bip de téléphone]
01:28:42 [Bip de porte]
01:28:58 Ah c'est toi. Entre.
01:29:04 [Bip de porte]
01:29:06 Fatima, je débarque comme ça, pardon.
01:29:13 Je suis là parce que j'ai un message pour toi de la part de Loïc.
01:29:18 La position n'est pas facile.
01:29:21 Voilà, Loïc veut divorcer et il veut que je voie les détails avec toi.
01:29:25 - Quoi ? - Écoute, j'en sais pas beaucoup plus et il ne me demande pas.
01:29:29 Il est persuadé que tu as une liaison.
01:29:32 Quoi ? Mais ça va pas non ? Où est-ce qu'il est allé chercher ça ?
01:29:35 Je sais pas mais il a l'air assez sûr de son fait.
01:29:38 Mais il s'est rien passé ? Qui lui a raconté ça ?
01:29:42 - Je sais pas. Personne. - C'est impossible, il m'aime.
01:29:45 - Je le sais, c'est impossible, ça ne vient pas de lui. - Écoute, Fatima...
01:29:47 Non, je ne t'écouterai pas. Je vais voir Loïc.
01:29:49 C'est pas toi qui dois me parler.
01:29:51 Comment est-ce qu'il peut trouver si lâche et t'envoyer à sa place ?
01:29:54 Va t'en, sors de chez moi. Fous-moi le camp maintenant, c'est pas toi qui dois me parler !
01:29:58 Loïc !
01:30:00 Loïc veut que tu donnes ta démission de la fondation.
01:30:05 Dis-lui qu'il n'en est pas question, je ne divorcerai pas et je ne démissionnerai pas non plus.
01:30:08 Plutôt que de crever !
01:30:27 Fatima, comme je te l'ai déjà dit, je veux divorcer.
01:30:29 Ma décision est prise, je ne reviendrai pas dessus.
01:30:32 Tu dois l'accepter. C'est comme ça, il n'y a rien d'autre à dire.
01:30:36 Je veux aussi que tu démissionnes de la fondation Elf et que tu quittes l'appartement de fonction.
01:30:42 Tu iras chez Claude Richard, signe ta lettre de démission, il t'expliquera la procédure.
01:30:47 J'ai bien sûr prévu de te dédommager, j'ai déterminé une somme pour toi qui me semble juste.
01:30:52 Et j'ai chargé Maurice Bidermann de s'en occuper.
01:30:56 Je ne divorcerai pas, n'y compte pas. Jamais de la vie.
01:30:59 Si tu refuses, tu fous une grosse bêtise, une très grosse bêtise.
01:31:05 J'essaie de t'expliquer calmement les choses, alors écoute-moi bien.
01:31:10 Tu n'as pas intérêt à faire de problèmes.
01:31:14 Je ne serai pas toujours là pour te protéger.
01:31:19 Je ne serai pas toujours là pour te protéger.
01:31:21 Laissez-nous s'il vous plaît.
01:31:48 C'est la CATA.
01:31:49 Lissouba vient de signer avec Occidentale Pétroleum.
01:31:52 Quoi ?
01:31:54 Les infos sont de première main.
01:31:57 C'est la taupe qu'on a au gouvernement qui vient de m'appeler.
01:32:00 Voilà.
01:32:01 Catastrophe annoncée et confirmée.
01:32:04 Merde ! Merde ! Merde ! Merde !
01:32:06 Merde !
01:32:07 Ah bah quoi ? Ramassez-moi tout ça !
01:32:13 Je voudrais rester planté là comme un imbécile.
01:32:15 Pourquoi vous ? Parce que ce que j'ai à dire est dans vos cordes.
01:32:19 Celle de votre journal.
01:32:21 Bon. D'accord.
01:32:23 Mais vous savez, aucun ordre chené.
01:32:26 Nous avons besoin de preuves.
01:32:28 Ce sont de vrais dossiers que nous montons.
01:32:31 Des enquêtes qui s'appuient sur des faits avérés.
01:32:33 Tout ce que vous me racontez est très intéressant,
01:32:35 mais je ne peux pas me permettre de vous croire sur parole.
01:32:40 Quand je vous dis qu'à Elf, les gêneurs sont éliminés, ça ne vous suffit pas ?
01:32:43 Si.
01:32:45 Mais je veux des faits précis et déillés.
01:32:48 Pas des impressions ou des soupçons.
01:32:51 Écoutez, trouvez-moi des preuves de ce que vous avancez, et nous reparlerons.
01:32:56 C'est comme ça que ça marche.
01:32:57 J'ai besoin de quelque chose de solide à me mettre sous la dent.
01:33:00 Quelque chose de concret, d'indiscutable.
01:33:02 Vous me rappelez ?
01:33:07 Vous me rappelez ?
01:33:09 Vous me rappelez ?
01:33:37 Allô ?
01:33:38 Maintenant ?
01:33:42 Mais il est tard.
01:33:45 Bon.
01:33:48 Où est-ce ?
01:33:49 D'accord.
01:33:53 Bonsoir.
01:33:54 Bonsoir.
01:34:23 Non.
01:34:24 Pas du tout.
01:34:25 J'avais un certain nombre de rendez-vous dans la journée.
01:34:27 Inutile de m'enfariner, ma petite.
01:34:29 Vous avez vu un journaliste du Canard.
01:34:31 Ici, à 4h, cet après-midi.
01:34:35 On est au courant de tout ce que vous faites.
01:34:37 Heure par heure, minute par minute, presque.
01:34:39 Vous téléphonez, je le sais.
01:34:41 Je sais à qui, à quelle heure est-ce que vous dites.
01:34:43 Vous allez au resto, je sais ce que vous mangez.
01:34:46 Au cinéma, je sais quel film, quelle séance.
01:34:49 Et l'âge de la caissière.
01:34:52 Je sais tout.
01:34:53 Et en gros, vous accumulez les conneries.
01:34:56 Mais le coup du journaliste, là...
01:35:00 C'est une très mauvaise idée.
01:35:02 Une très mauvaise idée pour vous.
01:35:04 Vous avez de la chance d'être l'ex-femme de Le Floc.
01:35:08 Parce qu'autrement, j'aurais réglé ça illico-presto.
01:35:13 Une bonne fois pour toutes.
01:35:15 Mais je pense que tout peut encore s'arranger.
01:35:21 On vous propose une dernière concertation avec Guelfy
01:35:24 qui s'est proposé de jouer les conciliateurs.
01:35:27 Vous avez intérêt à saisir l'occasion.
01:35:31 Il y en aurait peut-être pas d'autres.
01:35:33 Oui, je comprends, vous n'avez pas assez d'assurance.
01:35:44 Je sais que ma situation n'est pas mirobolante, mais justement...
01:35:47 Augmenter mon capital, ce serait un moyen de sortir la tête hors de l'eau.
01:35:51 Ce prêt que je vous demande me permettrait de le faire.
01:35:53 Monsieur Biderman, votre groupe est déjà lourdement endetté.
01:35:57 Et c'est presque un euphémisme.
01:35:59 Messieurs, nous nous connaissons assez.
01:36:00 Vous savez bien que plusieurs fois, j'ai pour ainsi dire touché le fond,
01:36:03 que personne ne donnait cher du groupe.
01:36:04 Mais combien de fois aussi n'ai-je pas réussi à refaire surface ?
01:36:07 Non, je mens ?
01:36:09 Non. Bon.
01:36:11 Aujourd'hui, je vous dis, parce que je sais que c'est la vérité,
01:36:13 que cette augmentation de capital est la solution.
01:36:15 Fouad Biderman.
01:36:17 Et de combien avez-vous besoin ?
01:36:19 130 millions, je me débrouille.
01:36:21 En gros, les rats quittent le navire, ils attendent que je me noie.
01:36:29 Je vais avoir une procédure d'alerte sur le dos.
01:36:32 Je t'ai souvent fait le coup, mais là, si tu m'aides pas, je suis foutu.
01:36:35 De combien tu as besoin ?
01:36:40 163 millions.
01:36:43 D'accord, ça marche. Je te file ça.
01:36:49 Merci bien, Loïc. Je... Je sais pas quoi dire.
01:36:52 Ne dis rien.
01:36:53 Ça me fait plaisir de te filer un coup de main.
01:36:56 Biderman est dans une vraie mauvaise passe.
01:36:59 Faut faire quelque chose.
01:37:00 On a parlé de 163 millions.
01:37:03 Mais ça doit être fait dans la plus grande discrétion.
01:37:05 Faut éviter une accusation du style "comblement de passif".
01:37:09 Évidemment.
01:37:10 Vous verrez ça, André.
01:37:12 Oui. Comptez sur moi.
01:37:16 C'est fini les rendez-vous dans les palaces, si je comprends bien.
01:37:18 Parlons clair, Fatima.
01:37:20 Nous savons tous pourquoi nous sommes là.
01:37:23 Alors, à combien évaluez-vous votre préjudice ?
01:37:28 Il me faut au moins 50 000 francs par mois.
01:37:33 Une voiture, je vois pas comment je ferais sans.
01:37:36 Et un appartement, ça va de soi.
01:37:38 Tout ça me paraît raisonnable.
01:37:41 Pour ce qui est de l'appartement,
01:37:44 je sais qu'il serait préférable qu'il soit à l'étranger.
01:37:47 Pour des questions de discrétion, bien sûr.
01:37:50 Et aussi parce que le floc préférerait que vous quittiez Paris pour un moment.
01:37:55 C'est mieux pour vous deux.
01:37:57 On m'envoie au diable ? On a honte ?
01:37:59 Écoutez.
01:38:01 Il est normal que votre séparation fasse des remous.
01:38:05 Ça, vous pouvez le comprendre, quand même.
01:38:07 Et puis, c'est pas un exil.
01:38:09 C'est une tranquillité, au contraire.
01:38:11 Loin de ces dracasseries.
01:38:12 Le temps que tout se règle.
01:38:14 Dans ces conditions, si vous voulez que je change de pays,
01:38:18 je veux 100 000 francs par mois.
01:38:20 C'est une bonne guerre.
01:38:24 Je crois que nous allons faire affaire.
01:38:26 Voilà une bonne nouvelle.
01:38:28 Nous allons mettre tout ça par écrit.
01:38:31 Donc récapitulons les termes de l'accord entre Loïc, le floc, Préjean et vous-même.
01:38:35 Vous disposerez d'une rente mensuelle de 100 000 francs
01:38:38 et d'une renault 25 d'une valeur de 250 000.
01:38:41 L'accord prévoit aussi que votre loyer sera payé
01:38:44 et que des travaux dans l'appartement que vous occupez actuellement seront pris en charge.
01:38:48 En outre, 15 millions de francs seront placés à votre nom
01:38:51 et un appartement à Londres d'une valeur de 3 300 000 francs sera acquis pour vous.
01:38:56 C'est Maurice Bidermann qui veillera au bon déroulement de toutes ces étapes,
01:39:00 qui coordonnera un petit peu tout cela.
01:39:02 Je vous donne également un signe et une lettre d'actilographie
01:39:05 à l'intention des membres du conseil d'administration.
01:39:07 Vous pouvez la lire, si vous voulez.
01:39:09 C'est une lettre toute simple dans laquelle vous indiquez
01:39:11 que vous quittez la fondation pour des raisons personnelles.
01:39:14 Voilà.
01:39:16 Il y en a 30 exemplaires.
01:39:19 Merci, messieurs. Vous pouvez vous asseoir.
01:39:23 Madame.
01:39:25 Je m'étonne qu'aucune prestation compensatoire n'ait été réclamée.
01:39:33 C'est absolument rarissime dans un dossier de ce type.
01:39:35 Comment l'expliquez-vous ?
01:39:36 Je comprends votre surprise, madame le juge.
01:39:38 Mais nous n'avons été mariés que peu de temps, 16 mois en tout.
01:39:40 Alors vraiment, ça me semble tout à fait normal.
01:39:42 Mais cela ne tient pas à la durée de l'union. Vous le savez, ça.
01:39:45 Oui, oui. Mais je suis satisfaite des dispositions prises.
01:39:48 Bon.
01:39:50 Le divorce entre madame Fatima Belaïd et monsieur Lefloc Prigent est prononcé.
01:40:05 Bon.
01:40:06 Bonjour, Alpha de Cervennes, à Paris.
01:40:24 Très bien, merci.
01:40:25 Votre paquet est prêt. Vous passez le prendre quand vous voulez.
01:40:28 Maintenant, c'est vous que ça regarde, hein ?
01:40:31 Elle est bonne compagne.
01:40:35 Je vous laisse.
01:40:36 L'argent pour les élections.
01:40:58 Je vous ai mis les noms des destinataires dessus, comme ça, il n'y a pas d'embrouille.
01:41:01 Bien, monsieur.
01:41:02 Le gagnant de ce scrutin 93, et ce vainqueur s'appelle l'UPF,
01:41:07 avec en tête le RPR 261 sièges.
01:41:10 Tu vas voir qu'on va se retrouver avec Baladur, Premier ministre.
01:41:14 Et ça, c'est une vraie tuile.
01:41:16 Vous voulez voir Chirac ?
01:41:19 Avec tout ce qu'on a fait pour le RPR, on verra peut-être l'ascenseur.
01:41:23 68 députés contre 265 dans la précédente assemblée.
01:41:27 Le Parti communiste, 25. Il peut constituer un groupe parlementaire.
01:41:31 Et enfin, le Front national, qui avait déjà...
01:41:33 Écoutez, Le Floch, j'en parlais justement il y a 15 jours avec mon ami Bongo.
01:41:38 Et il vous a vraiment à la bonne, s'il vous plaît, c'est l'expression.
01:41:41 Je ne crois pas qu'il faille faire valser toutes les têtes dès qu'il y a un changement de gouvernement.
01:41:46 De mon côté, j'appuierai votre maintien à la tête d'Elf, au moins jusqu'à la privatisation.
01:41:52 Merci. Ça me touche, vraiment.
01:41:55 Je t'ai inquiét pour la continuité industrielle de l'entreprise,
01:41:58 mais les relations avec Baladur ne sont pas très bonnes.
01:42:00 Oui, je sais. Il vous avait débarqué de Rhone-Poulenc d'une façon pas très élégante, si je me souviens bien.
01:42:06 Je lui avais fait remarquer à l'époque. Je vous l'avais dit.
01:42:10 Non, mais je vous remercie.
01:42:12 Tiens. Pour vous montrer que je ne vous raconte pas de bobards,
01:42:17 je l'appelle devant vous.
01:42:20 Allô, Édouard ? C'est Jacques.
01:42:29 Vous parlez de la nomination des présidents des entreprises publiques.
01:42:32 Eh bien, monsieur le Premier ministre, j'espère que nous travaillerons en bonne intelligence,
01:42:36 autant qu'il est possible, pour le bien de la France.
01:42:39 Je vous raccompagne.
01:42:42 Ah, encore une chose, monsieur le Président.
01:42:49 Oui ?
01:42:50 Je compte demander le remplacement de Loïc le floc-président à la tête d'Elf.
01:42:54 Ah, chez Witte.
01:42:57 Oui. Il faut préparer la privatisation. Je songe à Philippe Jaffray pour le remplacer.
01:43:03 Je vois. Il a travaillé avec vous au ministère des Finances, si j'ai bonne mémoire.
01:43:10 Exactement.
01:43:11 Avec Elf, vous vous attaquez à un gros morceau. Certains de vos amis risquent d'être surpris.
01:43:19 Mais je pense que vous savez ce que vous faites. Je ne m'opposerai pas à la nomination de Jaffray.
01:43:27 Merci, monsieur le Président.
01:43:29 Je vous en prie, monsieur le Premier ministre.
01:43:31 Vous êtes sûr ?
01:43:36 Ça me paraît énorme. Jamais Edouard ne me ferait un coup pareil.
01:43:40 C'est confirmé. J'ai eu tranché un industrie. Jaffray vient nommer Elf.
01:43:44 Je n'en reviens pas. J'en ai encore parlé à Edouard, mardi.
01:43:48 On a passé une demi-heure à comparer les mérites de Monod et de je sais plus qui. Mais pas Jaffray.
01:43:55 [Bip]
01:43:56 Je suis en réunion. J'avais demandé qu'on ne me dérange pas.
01:43:59 Qui ça ? Le Floc ?
01:44:02 Bon, passez-le-moi.
01:44:06 Quel chieur, celui-là !
01:44:09 Bonjour, cher ami.
01:44:12 Enfin, il y a aussi la question de la caisse noire.
01:44:14 Il faut savoir ce qu'on en fait, comment.
01:44:17 Qu'est-ce qu'il en dit, le Floc ?
01:44:20 Rien, comme d'habitude. Démarrez-vous.
01:44:24 De toute façon, je vous le dis tout de suite que de mon côté, il n'est pas question de donner tout ce prix qu'à Jaffray et compagnie.
01:44:29 J'en ai assez sué pour le récolter.
01:44:31 Si vous voulez, d'un éloi de part, je ne vous en empêcherai pas.
01:44:36 C'est vrai, on s'est tous donné assez de mal.
01:44:40 [Musique]
01:44:54 [Toc-Toc]
01:44:56 Oui ?
01:44:59 Monsieur le Président ?
01:45:02 Monsieur le Président ?
01:45:06 [Musique]
01:45:12 C'est une journée pénible pour vous.
01:45:14 Vous avez pris plaisir à cette présidence, m'a-t-on dit. Je comprends.
01:45:19 Mais peut-être vous êtes vous, justement, un peu trop investi personnellement.
01:45:25 C'est un danger qu'il faut savoir éviter.
01:45:27 Enfin, c'est à coup sûr dans ce changement de gouvernance que la compagnie conserve son énergie, n'est-ce pas ?
01:45:35 C'est en tout cas bien ainsi qu'Edouard Valadier revoit les choses.
01:45:37 N'en faites pas trop, Jaffray, c'est un peu facile.
01:45:39 Je suis même surpris que vous cédiez à cette tentation.
01:45:42 On m'avait décrit un serviteur réservé, intègre, juste.
01:45:46 On s'est sans doute trompé.
01:45:49 De toute façon, aucun des engagements pris à mon égard n'a été tenu.
01:45:53 Chirac m'avait pourtant assuré que je ne serai pas remplacé avant janvier prochain.
01:45:57 C'était sans doute une erreur. Vous avez mal compris.
01:46:03 Parfois, on veut tellement les choses qu'on finit par s'imaginer qu'elles sont possibles.
01:46:06 Puis, vous savez ce que dit aussi volontiers Jacques Chirac.
01:46:12 Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
01:46:16 Mais bon, tout ça est archi-normal, après tout.
01:46:22 Je ne vois pas pourquoi vos amis n'auraient pas envie de mettre la main sur le pactole.
01:46:31 J'imagine que vous avez quelques dossiers à évoquer avant de partir.
01:46:34 Non, aucun dossier.
01:46:35 Vous verrez ça avec mes collaborateurs. Au revoir.
01:46:38 Au revoir.
01:46:58 Je veux un tableau complet des activités initiées par le FLOC dans tous les domaines.
01:47:01 Exploration, extraction, raffinage, distribution, participation financière.
01:47:06 Je veux que tout soit expertisé et audité le plus précisément possible.
01:47:10 La conjoncture est difficile et...
01:47:15 Je crains que mon prédécesseur n'ait pas mis tous les atouts de son côté
01:47:19 pour permettre à la société d'y faire face de la façon la plus appropriée, dirons-nous.
01:47:26 Me suis-je bien fait comprendre ?
01:47:28 Ah, Eva.
01:47:32 Asseyez-vous.
01:47:34 J'ai un dossier pour vous.
01:47:38 J'en ai déjà trop, monsieur le substitut.
01:47:41 Oui, mais celui-ci peut vraiment vous intéresser.
01:47:44 La commission des opérations boursières vient de nous transmettre son rapport
01:47:51 sur le renflouement du groupe textile Biderman par Elphakiten.
01:47:55 Quand on se plonge dans le dossier, des tas de choses semblent vraiment bizarres.
01:47:58 D'abord, énormément d'argent a servi à financer des acquisitions
01:48:03 qui sont apparemment des fuites en avant.
01:48:05 Elph a claqué comme ça pas moins de 820 millions de francs.
01:48:09 Et 820 millions, ce n'est pas un simple faux pas.
01:48:14 En y regardant un peu, on découvre, à travers des montages compliqués,
01:48:19 des filiales exotiques immatriculées dans des paradis fiscaux.
01:48:23 La routine.
01:48:24 Mais là, de façon inattendue.
01:48:27 Avec en prime un véritable tour de passe-passe qui devrait vous plaire.
01:48:32 Écoutez bien.
01:48:33 Une filiale d'Elph a prêté de l'argent à Biderman
01:48:36 pour que ce dernier rembourse une autre filiale d'Elph.
01:48:40 Et plus étrange encore, une troisième filiale a accordé un prêt à Biderman
01:48:47 pour qu'il rachète la dite filiale.
01:48:50 Épatant, non ?
01:48:52 Oui.
01:48:53 C'est le mot, ça.
01:48:55 En outre, comme Le Floch et Biderman sont des amis de très longue date,
01:48:59 il est normal de vérifier qu'il n'y ait pas eu de contrepartie illégale à ce soutien.
01:49:03 J'ai donc décidé d'ouvrir une information judiciaire
01:49:06 pour abus de biens sociaux, abus de confiance, complicité et recel.
01:49:11 Si on met le nez dans cette histoire, cela risque de provoquer pas mal de remous.
01:49:17 Mais vous avez le pied marin, non ?
01:49:22 Est-ce que je suis sûr de voir votre soutien pendant ces remous ?
01:49:26 Absolument. Soutien indéfectible garanti.
01:49:30 Alors allons-y.
01:49:34 Ce sont des arrangements qui échappent totalement aux non-uniciés.
01:49:47 Ils vont se mettre pour endosser tout ça
01:49:50 et seront tentés d'y voir des entourloupes,
01:49:52 alors que c'est juste une façon de le faire.
01:49:55 Un autre.
01:49:56 Je suis Eva Jolie, la juge qui instruit le dossier Elf.
01:49:58 La société Elf est d'accord pour communiquer
01:50:00 toutes les pièces comptables et les documents qui vous seront nécessaires.
01:50:03 Il est en rendez-vous à l'extérieur, Madame. Je suis désolée.
01:50:06 Expliquez-moi pourquoi vous acquisitionnez le siège alors que nous sommes partie civile.
01:50:09 La logique m'échappe, là.
01:50:11 Ce qui compte, c'est entrer dans la place. On verra ce qu'on trouve.
01:50:14 Ça ne se passera pas comme ça, vous pouvez me croire.
01:50:17 J'ai déjà rédigé un communiqué pour la presse.
01:50:19 Rédigé, maître, rédigé.
01:50:21 La presse adore ça et moi, je ne lis pas les journaux.
01:50:23 Un de mes amis, un homme politique haut classé, m'a parlé de vous
01:50:26 et m'a dit en substance que vous croyiez un danger imminent.
01:50:29 À votre place, je demanderai des protections policières.
01:50:32 Elf a des participations dans beaucoup d'entreprises.
01:50:35 Nous sommes présents dans des champs d'activité les plus divers
01:50:38 et nous y mettons d'ailleurs un point d'honneur, en quelque sorte.
01:50:41 Abus de pouvoir au préjudice de la société nationale Elf Aquitaine,
01:50:44 abus de biens sociaux et de crédits,
01:50:46 complicité d'abus de biens et de crédits dans le cadre du financement du groupe Bidermann,
01:50:50 utilisation d'amples effectifs au sein de la filiale suisse du groupe Elf Aquitaine,
01:50:54 détournement de fonds publics.
01:50:56 La durée de séjour est de...
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01:52:05 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org