Philippe Albert explique la vie de groupe lors d'un grand tournoi avec l'équipe nationale

  • il y a 4 mois
Philippe Albert explique la vie de groupe lors d'un grand tournoi avec l'équipe nationale

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00:00 Philippe, un tournoi c'est beaucoup de joueurs ensemble, c'est beaucoup normalement de stars,
00:14 en tout cas de joueurs importants, c'est les meilleurs de la nation qui vont à un tournoi.
00:18 Comment est-ce qu'on vit dans un groupe, sachant que ça peut durer 3 semaines, 4 semaines,
00:23 un mois, enfin plus d'un mois ?
00:24 Là, le rôle de l'entraîneur et de son staff est prépondérant, parce que les titulaires,
00:30 vous n'aurez pas de problème avec eux.
00:32 Ce qui est le plus difficile à gérer, ce sont les gars qui doivent être sur le banc,
00:37 voire écartés pour certains de rencontres.
00:38 Et là, il y a un travail psychologique qui doit être déterminant pour leur faire comprendre
00:45 que les 11 titulaires sont les meilleurs, mais qu'en cas de pépins, ils sont tous
00:52 capables de rentrer et de faire le même boulot.
00:55 Et parfois, ça a causé, je me souviens, quelques petits soucis à l'entraînement.
01:01 Quand la veille ou l'avant-veille d'un match, les titulaires jouaient contre les réservistes,
01:06 croyez-moi que les réservistes n'enlevaient pas le pied, au contraire.
01:10 Donc il fallait être très attentif à cela, mais que ce soit en Italie ou aux Etats-Unis,
01:17 les Coupes du Monde 90 et 94, on n'a jamais eu aucun problème.
01:21 Il y avait beaucoup de respect aussi, malgré tout, entre les joueurs.
01:23 Et c'est très important pour tenter d'aller loin dans ce genre de compétition.
01:29 Et vous, vous avez connu les deux rôles, entre guillemets.
01:31 En 90, vous êtes réserviste sous Guiteis à la Coupe du Monde et en 94, là, vous êtes
01:35 un titulaire indiscutable.
01:38 Vous marquez d'ailleurs deux buts.
01:39 Deux buts.
01:40 Face à la Hollande et l'Allemagne.
01:42 En 90, avec Marc Wilmot, je me souviens, on était content d'être dans le noyau parce
01:46 qu'on avait terminé la saison de fort belle manière en étant en double duel face à
01:54 la Cémilan, finaliste de la Coupe Belgique, je pense.
02:00 Donc voilà, on était content d'être là.
02:03 Même si, je pense qu'on aurait...
02:06 Moi, j'ai joué le dernier match face à l'Espagne.
02:10 Guiteis était très malin à ce niveau-là.
02:13 Déjà qualifié après deux matchs, on fait plaisir aux joueurs qui ne vont plus être
02:19 actifs pour la suite de la compétition.
02:23 Donc très content, déjà, d'être là.
02:25 Une expérience incroyable dans un groupe de joueurs où il y avait de véritables stars
02:30 aussi à l'époque, comme Cullemans, comme Gerrets, De Mol, Klaisters, Prudhomme, De
02:37 Wolff.
02:38 Donc c'était quand même pas mal du tout.
02:40 Et en 94, là, c'est complètement différent.
02:43 Vous êtes certain d'être titulaire parce que vous avez participé à la qualif du début
02:47 à la fin.
02:48 Et sauf blessure, vous allez être du voyage et dans le 11 de base.
02:53 Donc là, l'approche est complètement différente.
02:56 Quel est le plus difficile à vivre dans un tournoi ? En Italie, forcément, on reste
03:00 en Europe, etc.
03:01 Mais aux Etats-Unis, avec l'éloignement avec la famille, etc.
03:04 Qu'est-ce qui est le plus difficile à gérer humainement pour un joueur ?
03:07 Dans les deux compétitions, les femmes avaient été invitées par la fédération, ce qui
03:14 était chouette.
03:15 Aux Etats-Unis, ce qui était le plus dur à gérer, c'était cette chaleur.
03:19 On était en Floride, à Orlando.
03:21 On jouait à midi heure locale.
03:22 Il faisait 50 degrés, pas d'ombre.
03:25 Donc là, il faut quand même physiquement être prêt.
03:29 On l'était parce qu'on sortait d'un stage à fond romeux, en altitude.
03:34 Et là, physiquement, franchement, d'ailleurs, la fin de match face à l'Allemagne, si les
03:40 gens n'ont pas vu cette rencontre, le dernier quart d'heure, les 20 dernières minutes,
03:43 les Allemands étaient cuits physiquement et nous, on était largement au-dessus.
03:47 Et si on égalise, je pense qu'on se qualifie.
03:51 Donc, on est passé tout près parce que là, physiquement, franchement, on était largement
03:54 au-dessus.
03:55 Vous étiez à deux doigts d'étrangler l'arbitre ce jour-là.
03:57 Aussi, mais pour d'autres raisons.

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