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00:00 Driss Haït-Youssef, bonsoir. Vous êtes docteur en droit public, spécialiste de la sécurité intérieure.
00:06 Cet épisode est-il de nature à nous faire peur ou au contraire à nous rassurer ?
00:10 La police semble se montrer efficace pour lutter contre le terrorisme.
00:15 J'ai plutôt tendance à dire rassuré parce que les services de police accompagnés du parquet national antiterroriste,
00:21 sous la supervision du parquet national antiterroriste, pardon,
00:24 ont su repérer un individu qui n'était pas fiché par les services de renseignement et services de police,
00:30 est appréhendé dans des conditions à peu près normales sur la préparation d'un attentat pendant les Jeux Olympiques.
00:37 Donc c'est évidemment de nature à nous rassurer, même si la menace existe encore.
00:41 Justement, on sait qu'il y a de nombreuses personnes fichées S qui bénéficient actuellement d'une surveillance accrue.
00:48 En l'occurrence, le jeune homme qui a été arrêté en Chechnya de 18 ans n'était pas connu des services de renseignement.
00:54 De quelle manière aujourd'hui on traque toutes ces personnes qui passent sous les radars,
00:58 mais qui se révèlent un jour apprentis djihadistes ?
01:02 Alors on ne peut pas donner évidemment la manière dont les services de renseignement travaillent,
01:05 mais ils ont aujourd'hui des outils pour évidemment détecter ce genre d'individus
01:11 qui se baladeraient sur les réseaux sociaux ici ou là,
01:13 ou qui pourraient évoquer d'éventuels projets ou collecter des informations de nature à commettre,
01:19 en tout cas à préparer un attentat.
01:21 Donc les services de renseignement aujourd'hui ont une palette d'outils à leur disposition.
01:25 La loi leur permet de réaliser certaines techniques d'investigation
01:29 qui permet évidemment de remonter, en tout cas d'interpeller ce genre d'individus.
01:34 Je l'ai dit, la personne incriminée c'est un Tchétchène de 18 ans.
01:39 Depuis 2018, il y a plusieurs affaires de terrorisme qui impliquent des djihadistes originaires de Tchétchénie.
01:46 Pourquoi sont-ils particulièrement actifs sur notre sol ?
01:49 Parce qu'on a une organisation terroriste là-bas, notamment Daesh au Khorasan, c'est en Afghanistan.
01:56 Et puis on a, c'est vrai, une menace dans le nord-caucase.
01:59 C'est vrai qu'on parle de Lingushi, on parle du Daguestan, on parle de la Tchétchénie,
02:03 on parle également de l'Afghanistan, du Tajikistan.
02:05 On parle de ces zones évidemment où nous avons une menace terroriste qui est très importante.
02:10 D'ailleurs, au mois de mars dernier, un attentat assez spectaculaire à Moscou,
02:14 et on fait à peu près 135 morts, 140 morts, a démontré la puissance de cette organisation terroriste.
02:19 En France, vous l'avez parfaitement rappelé, il y a des tentatives d'attentats
02:22 et des attentats commis par des nord-caucases.
02:26 On parle effectivement d'un attentat au couteau dans le quartier de l'Opéra en 2018.
02:30 On parle également de l'assassin de Samuel Paty, qui est un Tchétchène.
02:34 On parle de l'assassin de Dominique Bernard, qui est un Lingushi.
02:40 Les services de renseignement ont parfaitement bien pris en compte cette menace
02:43 qu'elles traitent régulièrement, qu'elles traitent plutôt bien.
02:46 Après, la question, c'est de savoir si on a des relations avec un certain nombre de services de renseignement
02:52 dans ces pays, en particulier aussi pour la Russie,
02:54 qui nous permettraient d'avoir des informations sur ces individus
02:57 qui voudraient commettre des attentats en France ou en Europe,
02:59 parce qu'également, on a eu des interpellations notamment en Allemagne et puis en Belgique sur des nord-caucases.
03:06 Pour revenir à la sécurité durant les Jeux olympiques,
03:08 on a tendance à croire que ce sont les sites les plus emblématiques qui vont être visés,
03:13 qui pourraient en tout cas être visés.
03:15 Mais au contraire, est-ce qu'il faut davantage se méfier des sites annexes, et notamment à Saint-Etienne ?
03:21 Alors là, on peut peut-être évoquer une forme d'opportunité pour cet individu,
03:26 parce qu'il habitait dans la zone géographique.
03:29 Donc peut-être qu'il a été peut-être au plus simple en tentant de commettre un préparant,
03:35 un attentat au stade à Saint-Etienne, stade de football à Saint-Etienne.
03:40 Mais au fait, la réalité, c'est qu'il y a de l'opportunisme quand il n'y a pas de la préparation.
03:47 Merci, merci beaucoup Driss Haït-Youssef de nous avoir consacré ces quelques minutes sur l'antenne de France 24.
03:53 Merci.
03:54 C'est maintenant l'heure de passer au...