• il y a 6 mois
Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD, revient sur les derniers rebondissements de l'affaire Depardieu-Complément d'enquête.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Coup de tonnerre dans l'affaire opposant Gérard Depardieu et complément d'enquête Geoffroy Lejeune.
00:04 Ça a été annoncé ce matin par le journal du dimanche, par votre journal.
00:09 La justice a sommé la société de production de restituer les images à l'acteur dans un souci de transparence.
00:15 C'est une affaire qu'on a beaucoup traité ces derniers mois sur notre antenne.
00:20 Une séquence est au cœur de ce tollé judiciaire et médiatique dans laquelle Gérard Depardieu est vu en train de tenir des propos à caractère sexuel envers une petite fille.
00:29 C'est comme ça que ça a été présenté par complément d'enquête.
00:33 Cette séquence ainsi présentée par complément d'enquête est contestée par l'acteur depuis le début.
00:39 L'acteur ainsi qu'Yann Moix, le réalisateur de ce reportage en Corée du Nord, depuis des mois, disent de "Rendez-nous les rushs parce que ça n'est pas représentatif de ce qui s'est passé".
00:50 Complément d'enquête refusait, la production refusait.
00:52 Et il s'avère que la justice a dit "Les amis, va peut-être falloir les rendre".
00:56 Alors racontez-nous cette histoire dingue.
00:58 Mais en fait, c'est un séisme parce que vous avez tout bien résumé, je rentre un peu dans le détail.
01:02 Mais il y a ce complément d'enquête qui paraît à l'automne dernier, dans lequel on voit Gérard Depardieu tenant des propos à caractère sexuel, oui, mais aussi presque pédophile,
01:12 sur une petite fille en Corée du Nord dans un documentaire tourné par Yann Moix.
01:17 Le documentaire sort, c'est un bouleversement absolu, médiatiquement un tsunami incroyable.
01:25 Et Gérard Depardieu dit, dans l'indifférence générale, "Je ne parlais pas de cette petite fille, je parlais de quelqu'un d'autre.
01:31 Oui, c'est vulgaire, c'est grossier, etc. Mais je ne parlais pas d'une petite fille".
01:34 Yann Moix, qui était présent sur le tournage, dit "Il ne parlait pas de cette petite fille".
01:37 Mais France Télévisions et la société de production disent "Nous maintenons notre version, c'est absolument de elle dont il parlait, etc."
01:45 Ça a été authentifié par un lui-même ?
01:47 Il s'engage à ce moment-là une bagarre, un bras de fer médiatique, entre des gens qui disent "On aimerait bien savoir, on aimerait bien en voir un peu plus,
01:54 parce qu'on voit, nous, un produit fini, monté, "traffiqué", c'est-à-dire travaillé, des images travaillées.
02:01 On ne sait pas si vraiment Gérard Depardieu est à cet endroit-là, à ce moment-là, en train de parler de cette fillette-là,
02:06 ou si ça a été travaillé par des monteurs, etc., dans ce métier.
02:10 Entre des gens comme moi, par exemple, je pose la question au JVD, je suis allé en parler chez Cyril Hanouna, ici chez Pascal Praud, etc.
02:17 Et la société de production et France 2 qui disent "Nous avons vu les images, nous authentifions que c'est vraiment ça qui s'est passé,
02:24 il n'y a circulé, il n'y a rien à voir." Et ils ont même fait appel à un... parce que la pression est devenue un peu forte à un moment donné...
02:29 À un huissier !
02:30 Nous, on demandait à voir les rushs, c'est-à-dire les images non montées, et ils ont fait appel à un huissier qui a certifié de manière extrêmement ambiguë,
02:38 en gros, il n'a rien certifié, tout en certifiant avec un tampon officiel du huissier, en disant "Oui, je certifie qu'il y a bien sur les plans une fillette."
02:46 Ce qui ne dit pas qu'il n'y a pas une autre personne. Et donc, Yann Moix et Gérard Depardieu ont porté plainte contre la société de production,
02:54 en demandant à récupérer les rushs. Il se trouve que l'avocat de Yann Moix et de Gérard Depardieu, Jérémy Assou, qui est le même d'ailleurs,
03:01 qui est chez Cyril Hanouna ce soir, pour en parler, a réussi, a obtenu hier de la justice, à récupérer ces rushs pour pouvoir les voir sans montage,
03:13 sans travail, sans possibilité de trafiquer.
03:16 Je crois, si je ne m'abuse, que la société de production a fait appel de cette décision.
03:19 Absolument.
03:20 Parce que, en fait, cette société de production ne veut pas, je ne sais pas pourquoi, ne veut pas rediffuser ces rushs.
03:28 J'ai le souvenir, le 22 décembre dernier, au moment où le huissier avait donc confirmé qu'un avocat m'avait envoyé un message qui, régulièrement,
03:37 ne te fait pas avoir par l'intervention d'un huissier de justice. C'est une stratégie d'avocat, je le sais, je l'ai déjà fait.
03:42 L'huissier n'a aucune compétence pour authentifier cette vidéo. L'huissier n'a pas le droit d'interpréter la vidéo.
03:47 L'huissier ne peut faire qu'une chose, écrire et décrire ce qu'il voit et ce qu'il constate.
03:51 Mais je vous l'avais dit ici, d'ailleurs. Je vous l'avais dit ce jour-là.
03:54 Et ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, ils ont gagné beaucoup de temps.
03:57 Et d'ailleurs, peut-être en faisant appel, ils vont en gagner.
03:58 Mais ce qui est intéressant, c'est que moi, j'ai eu Gérard Depardieu au téléphone aujourd'hui.
04:02 J'ai eu d'ailleurs Yann Moix, j'ai eu leur avocat commun.
04:06 En fait, ce qu'eux demandent, et c'est intéressant, personne ne prétend que cette séquence n'existe pas.
04:12 Mais on prétend qu'il y a un doute sur le fait qu'elle soit réellement ce qui a été montré dans le document d'enquête.
04:17 Donc, ils ont demandé, et moi, mon métier, ça a été de poser la question.
04:22 On a demandé à la voir, cette séquence.
04:24 Et depuis le début, il y a un blocage, un blackout, en fait, de la part de France Télé sur ce sujet, qui est au moins suspect.

Recommandations