Valérie Hayer est l'invitée du Grand Oral des Européennes, présenté par Benjamin Duhamel, sur BFMTV.
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00:00 Cette semaine, l'Assemblée nationale a voté une résolution demandant au gouvernement de lui soumettre le CETA,
00:03 traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada.
00:05 Je rappelle que vous soutenez ce traité de libre-échange.
00:07 Le Sénat s'est opposé à sa ratification.
00:10 Si les députés le rejettent aussi quand il sera soumis au vote des députés,
00:14 est-ce qu'il faudra mettre fin à ce traité ou est-ce qu'il pourra s'appliquer quand même ?
00:18 Puisque je précise qu'en termes de droit, si le gouvernement ne signifie pas à la Commission le vote,
00:24 il peut quand même s'appliquer.
00:25 Aujourd'hui, il s'applique partiellement.
00:27 Je souhaite qu'il y ait un débat à l'Assemblée nationale sur cette question-là.
00:30 Je souhaite surtout qu'on sorte des postures sur la question des accords de commerce en général et du CETA en particulier.
00:36 On l'a vu au Sénat, ça a été l'alliance de la CARP et du Lapin,
00:39 quelques mois, quelques semaines avant les élections européennes.
00:42 Je vois bien et on voit bien le jeu des oppositions et des uns et des autres.
00:45 La réalité, c'est que nous, sur les accords de commerce, on a une position qui n'est pas dogmatique.
00:49 Il faut la regarder au cas par cas.
00:51 Pardonnez-moi, parce que j'entends votre position et on la connaît sur le CETA.
00:53 La question, elle est très précise. Si les députés rejettent le CETA après que les sénateurs ont rejeté le CETA,
01:00 est-ce qu'il pourra quand même s'appliquer ou est-ce qu'il faudra que la France signifie à la Commission européenne
01:05 que le Parlement français ayant rejeté le CETA, il ne pourra plus s'appliquer ?
01:08 Ce sera à la responsabilité du gouvernement français de le notifier, de le signaler.
01:12 Moi, je suis députée européenne, donc évidemment, je suis moi-même.
01:14 Je crois savoir que vous êtes la liste de la majorité, que hier, Gabriel Attal a pris la parole à votre meeting.
01:18 Donc, qu'est-ce que vous souhaitez, vous, en tant que chef de file de la délégation au Parlement européen et tête de liste ?
01:23 Moi, qu'est-ce que je souhaite ? D'abord, je le redis, ce sera la décision du gouvernement.
01:27 Je suis députée européenne moi-même.
01:29 Évidemment, je souhaite que les positions des parlementaires soient entendues
01:33 et on verra ce qui se passera à l'Assemblée nationale.
01:35 Donc, il faudra abandonner le CETA si les députés s'opposent à la ratification du traité.
01:38 Moi, je souhaite qu'il y ait un débat apaisé et sorti des postures à l'Assemblée nationale.
01:43 Je souhaite que chacun sorte des positions dogmatiques sur cette question-là.
01:47 C'est ça, la priorité, dans l'intérêt des Français.
01:49 Le CETA, il est bon. Il est bon pour notre économie.
01:52 Mais est-ce qu'il est bon au point de contourner le vote des parlementaires français ?
01:55 Je vous le dis.
01:56 Un, je suis respectueuse des votes des parlementaires.
01:58 Moi-même, je suis parlementaire.
01:59 Deux, je souhaite qu'il y ait un débat apaisé, sorti des postures, sur cette question-là.
02:03 On s'en reparle peut-être après les élections européennes.
02:06 Parce qu'au Sénat, on avait bien vu les postures, l'Alliance de la Carpe et du Lapin,
02:11 notamment des Républicains qui ont eux-mêmes, à l'époque, signé, sous Sarkozy, l'accord du CETA
02:16 et qui, maintenant, sont vende-bout contre cet accord.
02:19 Regardons après les élections européennes et voyons s'il y a encore autant de postures.
02:23 Parce que, fondamentalement, sur le fond, cet accord, il est bon pour nos producteurs,
02:28 pour notre économie.
02:29 Et là encore, je pense que, sur ces questions-là en particulier, il faut être pragmatique.
02:35 Il y a des bons accords, il y en a des mauvais.
02:37 Les mauvais accords, on a dit non, c'est l'accord notamment avec le Mercosur,
02:40 les pays d'Amérique latine.
02:41 Et les bons, on en a besoin pour notre économie.