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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00A 19h, ravie de vous retrouver ce soir, j'espère que vous allez bien, tout de suite la Minute Info avec Simon Guélin, bonsoir Simon.
00:00:07Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous, vous savez qu'aujourd'hui est un jour très important.
00:00:11Pourquoi ?
00:00:12C'est la Saint-Simon.
00:00:13Bonne fête Simon.
00:00:17Merci beaucoup.
00:00:19On vous embrasse, ça y est c'est fini pour la Minute Info.
00:00:22Merci beaucoup, c'est fini, on y va.
00:00:23A Montpellier, une enquête a été ouverte après les décès d'une jeune femme qui a appelé plusieurs fois le SAMU.
00:00:28Agée de 25 ans, elle est décédée le 15 octobre dernier des suites d'une méningite aiguë.
00:00:32Son entourage accuse donc le SAMU de ne pas avoir pris son cas au sérieux.
00:00:36A l'approche de la fête de la Toussaint, Bruno Retailleau appelle à une extrême vigilance autour des lieux de culte chrétien.
00:00:42Le ministre de l'Intérieur qui a rappelé le niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser sur notre pays.
00:00:48Et puis au Proche-Orient, Israël discute actuellement d'un nouveau plan d'accord sur la libération des otages.
00:00:53C'est une information communiquée par le bureau du Premier ministre israélien ce soir.
00:00:57Et par ailleurs, Benjamin Netanyahou affirme que l'Iran cherche à fabriquer des stocks de bombes nucléaires pour détruire l'état hébreu chrétien.
00:01:04Merci et encore bonne fête mon cher Simon.
00:01:08Et au sommaire ce soir, Emmanuel Macron veut transformer le site historique de la monnaie de Paris en musée africain.
00:01:18C'est l'institution la plus ancienne de France chargée de la fabrication des pièces de monnaie française depuis l'an 864.
00:01:26L'idée date de trois ans mais le projet vient d'être validé par le gouvernement.
00:01:30On peut être pour ou contre, mais nous chercherons à comprendre ce soir le but de cette transformation d'un bijou de la capitale française.
00:01:38Après la volonté de faire payer l'entrée de Notre-Dame, malgré l'existence du musée du Quai Branly, notamment musée des arts et civilisations d'Afrique,
00:01:45malgré l'existence du musée de l'immigration, pourquoi ?
00:01:49Que devient la culture française ? Que deviennent la mémoire de la culture et du peuple de France ?
00:01:54L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:57La porte des ténèbres s'ouvre enfin à Toulouse.
00:02:01C'est le titre d'un article de presse qui décrit ce qui s'est passé dans la ville ce week-end.
00:02:07Dans les rues de Toulouse, d'immenses créatures des enfers se sont baladées.
00:02:11L'imposant spectacle conçu par la compagnie de théâtre de rue La Machine semble avoir ébloui les petits et les grands qui sont venus très nombreux.
00:02:21Les athées n'y verront pas de mal.
00:02:25Les chrétiens y voient des références claires démoniaques et ils l'ont fait savoir.
00:02:31Dans cette société de valorisation du mal, est-ce bien surprenant ?
00:02:35L'ignorance et la disparition de la foi laissent-ils la place aux ténèbres ?
00:02:40L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:44Effacement de notre culture d'un côté, valorisation du mal et des ténèbres de l'autre.
00:02:49Pendant ce temps, la France continue de plonger.
00:02:53Dans les rues ce week-end, des policiers ont été attaqués au sabre.
00:02:56Un enfant de 5 ans a reçu des balles en pleine tête dans un contexte de narcotrafic.
00:03:02Le député Andy Kerbera, pris en flagrant délit d'achat de drogue, est toujours excusé.
00:03:08Et la France se fait critiquer par l'ONU car elle n'accepte pas de hijab dans le sport.
00:03:13L'ONU demande à la France d'annuler nos lois.
00:03:17Retour sur l'actualité du week-end avec Marc Menendez.
00:03:21Gérard Depardieu, malade, n'a pas pu venir à son procès qui s'est ouvert aujourd'hui.
00:03:28L'acteur est déjà condamné médiatiquement par tous avant même son procès.
00:03:34Voilà qui nous montre comment le milieu du cinéma est assez intransigeant.
00:03:38Certains acteurs ou réalisateurs ne tournent plus, avec ou sans condamnation d'ailleurs.
00:03:43Et d'autres condamnés sont plébiscités.
00:03:47Comme le réalisateur Langelly.
00:03:49Après son succès, elle est misérable.
00:03:52En route pour un nouveau film sur le général Dumas.
00:03:55Comment comprendre ce deux poids deux mesures ?
00:03:58Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:04:01Et puis j'aimerais bien comprendre pourquoi certaines informations passent sous silence.
00:04:06La dernière en date, samedi, des milliers de Britanniques ont manifesté à Londres
00:04:12pour réclamer des mesures fermes contre l'immigration de masse.
00:04:16Se sont mobilisés aussi pour exiger la libération d'un leader identitaire emprisonné,
00:04:21Tommy Robinson.
00:04:23Peut-on analyser ce silence médiatique ?
00:04:26L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:29Voilà Anne, une heure avec nous mon secrétaire ce soir,
00:04:33pour tout se dire et sans tabou, c'est parti.
00:04:48Il y a quelques heures, c'est vrai.
00:04:51Il y a des heures, parce que vous dites un heure.
00:04:56Il est toujours en forme.
00:04:57Vous avez passé un bon week-end ?
00:04:58Oui, excellent, excellent.
00:04:59J'ai pensé à vous, tout va bien.
00:05:00Bon, j'adore, j'adore.
00:05:02Charlotte va bien, Gabriel aussi, mon Mathieu aussi.
00:05:05Toujours.
00:05:06Bon, alors on va commencer d'abord par la campagne publicitaire pour le livre de Jordan Bardella.
00:05:10On en avait parlé à Mathieu Bocoté, qui ne sera finalement pas diffusé dans les gares.
00:05:16On l'a appris aujourd'hui.
00:05:17L'entreprise responsable des panneaux publicitaires dans les gares françaises et le métro parisien
00:05:21justifie cette décision par une violation de ses principes de neutralité.
00:05:28Jordan Bardella accuse la direction de la SNCF de céder, je cite,
00:05:33aux intimidations d'une minorité d'activistes radicalisés
00:05:36et ainsi de commettre un dérapage grave.
00:05:39Aujourd'hui, dit-il, c'est ma voix qui est censurée,
00:05:43mais demain, ce seront d'autres qui, elles aussi, seront réduites au silence.
00:05:48Avant de vous donner la parole, Mathieu, et puis on fait un tour de table sur la question,
00:05:51regardez le communiqué de Sud Rail, par exemple.
00:05:55Face à notre pression, Média Transports annonce que la publicité pour le livre de Jordan Bardella
00:05:59ne sera pas diffusée dans nos gares et nos stations.
00:06:02Nous combattons toujours les idées de l'extrême droite
00:06:05qui sont aux antipodes des intérêts des salariés EES.
00:06:11Question. Faut-il s'en étonner ?
00:06:14Bien sûr que non. La cible avait été donnée, il faut abattre ce livre de Bardella.
00:06:20Posons-nous simplement la question, s'il y avait eu une campagne de promotion pour Sandrine Rousseau,
00:06:25pour Jean-Pierre Raffarin, trouvez le personnage que vous souhaitez,
00:06:28est-ce qu'on peut imaginer un seul instant Sud Rail se mobiliser ?
00:06:33Est-ce qu'on peut imaginer un seul instant la CGT se mobiliser ? Bien sûr que non.
00:06:36Ils le disent, c'était le discours d'un de leurs leaders aujourd'hui,
00:06:39cela nous permet de rappeler que le RN n'est pas un parti comme un autre.
00:06:43Alors l'autre nom de cela, c'est de la discrimination politique explicite
00:06:47contre un parti auquel on veut bloquer l'accès à l'espace public.
00:06:52Ce n'est pas surprenant. Par ailleurs, paradoxalement,
00:06:54ça lance une campagne de publicité par effet de contraste immense pour ce livre,
00:06:58qui va coûter moins cher à l'éditeur. C'est comme ça.
00:07:01Oui, en descendant là tout à l'heure, je me demandais si j'avais déjà vu
00:07:05une publicité pour le livre d'un homme politique dans le métro.
00:07:08Je prends régulièrement le métro, je n'avais pas souvenir de ça.
00:07:11Alors Mathieu me faisait très justement remarquer que les livres politiques
00:07:14se vendent plus ou moins avec une campagne de pub.
00:07:16On le fait souvent sur un livre qui va potentiellement se vendre
00:07:19et pas sur tous les livres en général.
00:07:21Donc je ne sais pas quelle est l'habitude de la régie.
00:07:24Ce qui est sûr et certain, et Mathieu le rappelait,
00:07:27c'est que les syndicats ne l'ont fait que parce qu'ils considèrent
00:07:29que le RN n'est pas un parti comme les autres, c'est leur terme,
00:07:32et qu'aujourd'hui ils se félicitent, c'était le patron de la CGT Cheminot,
00:07:36en effet, qui se félicitait de dire que c'est bien la preuve qu'on peut
00:07:39continuer à dire que le RN n'est pas un parti comme les autres.
00:07:41Et là se pose la question de à qui appartiennent les gars,
00:07:44et dans une démocratie, qui décide du parti qui est autorisé ou pas,
00:07:49et qui régit les mêmes règles.
00:07:50Je fais juste remarquer pour qu'on comprenne l'état d'esprit quand même,
00:07:53que la régie RATP, il y a quelques années, avait refusé d'inscrire
00:07:58sur un concert qui était donné au profit des chrétiens d'Orient
00:08:01pendant la guerre où ils se faisaient massacrer par l'État islamique,
00:08:03en invoquant, un, la laïcité, deux, la neutralité nécessaire
00:08:07dans un conflit extérieur.
00:08:08Vous m'avez bien entendu, la neutralité nécessaire entre les chrétiens d'Orient
00:08:11et l'État islamique.
00:08:12Donc à l'époque, ils avaient refusé cette mention-là,
00:08:14donc on voit bien que c'est à géométrie variable,
00:08:16parce que par ailleurs vous pouvez faire la pub pour des sites
00:08:18de rencontres extras, enfin adultérins, là par contre il y a zéro sujet.
00:08:22Personne ne se pose la question de la neutralité dans ces cas-là, par exemple.
00:08:25J'ai l'impression, je prends moins souvent le métro,
00:08:29mais d'avoir vu des publicités où des femmes portent un foulard,
00:08:34où des femmes portent donc l'élément castrateur,
00:08:38l'élément de discrimination, l'élément de contre-émancipation.
00:08:44Et ça, ça ne fusque pas ces gens.
00:08:46Et en plus, ils écrivent en écriture inclusive,
00:08:49c'est-à-dire cette écriture qui sabre non seulement notre culture en général,
00:08:55mais qui est trop violente, qui empêche de réfléchir.
00:08:58Et apparemment, elle les a tellement empêchés de réfléchir
00:09:01qu'ils ne sont plus capables d'avoir une synthèse correcte
00:09:04quand ils sont confrontés à un événement.
00:09:06C'est pourquoi ils arrivent à cette censure,
00:09:08car il n'y a pas d'autre mot, c'est intolérable,
00:09:10et ça serait applicable à n'importe quel homme politique
00:09:13s'ils avaient ce type de retrait.
00:09:15– Dernier mot, Gabrielle.
00:09:16– Moi, je suis très frappée par la réaction de la gauche,
00:09:19et notamment de Sandrine Rousseau,
00:09:21qui nous expliquait que les conservateurs américains
00:09:23qui retiraient des livres dans les bibliothèques,
00:09:25c'était vraiment très grave.
00:09:26Et là, elle se réjouit, elle dit, c'est vraiment de la résistance,
00:09:28elle utilise le mot résiste.
00:09:30– Ah, j'aime bien ce mot-là.
00:09:32– Donc, il y a vraiment de discours, il n'y a aucun souci de cohérence,
00:09:37ce n'est pas grave.
00:09:38Et puis, je suis d'accord, je pense que ça va susciter
00:09:40une espèce d'effet Streisand, ou en tout cas,
00:09:42donner l'image pour Jordan Bardella d'un Solzhenitsyn persécuté.
00:09:46Donc, pour son bouquin, c'est peut-être pas mal.
00:09:48– Oui, mais pour la démocratie, c'est grave.
00:09:50– Tout va bien, on est en France, on est en démocratie,
00:09:53pays de la liberté.
00:09:54Mathieu Bocoté, c'est le nouveau projet d'Emmanuel Macron,
00:09:59transformer la monnaie de Paris en musée des mondes africains.
00:10:05Certains s'enthousiasment, d'autres s'inquiètent,
00:10:08et il voit le signe d'une substitution identitaire au cœur de Paris.
00:10:13Question, de quoi cette volonté de remplacement est-elle le nom ?
00:10:18D'abord, ce projet 2021.
00:10:20Son apparition dans le paysage mental et politique, c'est 2021.
00:10:24Et Emmanuel Macron, suite à la publication d'un rapport
00:10:28de l'historien camerounais Achille Mbembe sur la question du rapport
00:10:32de la France à la mémoire coloniale ou post-coloniale,
00:10:35il se dit qu'il faut faire un grand geste symbolique, identitaire,
00:10:40pour transformer le rapport qu'ont les Français
00:10:43à leur expérience coloniale, à l'expérience coloniale,
00:10:47à l'histoire coloniale, pour changer le rapport
00:10:50à l'histoire coloniale, tout simplement.
00:10:52Donc, il faut faire un geste fort au cœur de l'univers symbolique parisien.
00:10:56On aura compris, bien évidemment, que ça s'inscrit dans cette logique
00:11:00déjà annoncée par Emmanuel Macron en 2021.
00:11:02Rappelez-vous, lorsqu'à la télévision américaine, il dit
00:11:05« nous devons déconstruire notre histoire ».
00:11:08Nous devons déconstruire notre histoire par rapport aux faits colonials,
00:11:12parce que cette histoire porte en elle la possibilité de discrimination
00:11:16et pour être capable d'éradiquer le racisme,
00:11:18nous devons réécrire notre histoire.
00:11:20Donc, la France, de ce point de vue, on comprend, avec la décolonisation,
00:11:24elle n'a pas rompu avec son histoire coloniale.
00:11:26On l'invite tout simplement à adopter le rapport des anciens colonisés sur elle
00:11:30et à porter sur elle un regard hyper critique en se disant
00:11:34« cette histoire, nous l'assumons désormais, mais de manière négative.
00:11:37Cette histoire nous oblige, par exemple, aujourd'hui,
00:11:40à accueillir des populations toujours plus nombreuses.
00:11:42Ce serait notre devoir à l'endroit des anciennes populations décolonies.
00:11:45C'est, soit dit en passant, au Royaume-Uni,
00:11:47ce qui amène le premier ministre actuel, il y a une pression immense sur lui
00:11:51pour engager des politiques de réparation qui se comptent par milliards
00:11:54pour les peuples colonisés du Commonwealth.
00:11:56Donc, la question coloniale aujourd'hui, c'est à la fois une question symbolique,
00:12:00forte, obliger les Occidentaux à être hyper critiques envers leur histoire,
00:12:04obliger les Français à maudire leur propre histoire en se disant
00:12:07« pourquoi avons-nous semé tant de mal dans le monde ? »
00:12:10Mais plus encore, ça a des conséquences financières très pratiques,
00:12:13ne l'oublions jamais.
00:12:15Alors, il y a ce musée. L'idée progresse peu à peu.
00:12:18Et là, en avril, on se dit « où peut-on l'installer ? »
00:12:22Parce que c'est un nouveau musée.
00:12:23Qui dit nouveau musée pourrait se dire nouveau lieu.
00:12:26Eh bien non, pas vraiment.
00:12:27L'idée qui surgit, apparemment, au terme d'un comité interministériel important,
00:12:32donc c'est des gens qui sont payés pour avoir des responsabilités immenses
00:12:35qui sont arrivés à cette conclusion, on va plutôt l'installer à la Monnaie de Paris.
00:12:39À la Monnaie de Paris, le bâtiment actuel, vous avez rappelé effectivement,
00:12:44c'est une très longue histoire, le bâtiment actuel tel qu'on le connaît, 1775.
00:12:48Ça c'est avant l'indépendance américaine.
00:12:50Juste qu'on comprenne bien dans notre esprit, ça fait longtemps.
00:12:53C'est la continuité historique.
00:12:54Quand on parle de continuité historique, ce n'est pas seulement symbolique,
00:12:57c'est ancré dans des institutions, ancré dans des symboles,
00:13:00marqué par la pierre, marqué par le travail des hommes au fil des générations.
00:13:05On se dit, on va décider d'installer ce nouveau musée
00:13:09voué à la célébration des cultures d'Afrique,
00:13:12la maison des mondes africains, la Mansa.
00:13:15On va l'installer à la Monnaie de Paris.
00:13:17Comment on va faire ça?
00:13:18On va partager les lieux.
00:13:19Il y aura les lieux pour la Monnaie de Paris
00:13:21et il y aura le lieu pour ce musée des mondes africains.
00:13:24Je précise que la Monnaie de Paris, ça fonctionne très bien.
00:13:28Normalement, quand l'État gère quelque chose, ça se passe mal.
00:13:30Mais là, pour une fois, c'est assez réussi.
00:13:33On y trouve une mise en valeur tout à fait réelle
00:13:36d'un patrimoine architectural.
00:13:38Ce n'est pas déficitaire.
00:13:39Ils ne perdent pas d'argent.
00:13:40Vous vous rendez compte?
00:13:41Une agence étatique ou para-étatique qui ne perd pas d'argent,
00:13:44ça mérite d'être souligné quand même.
00:13:46Alors, quoi qu'il en soit, c'est là.
00:13:48Et là, les employés eux-mêmes, les salariés de la Monnaie de Paris
00:13:51disent, un instant, vous savez, on n'est pas contre ce projet de musée.
00:13:54On trouve que c'est une très bonne idée, bien évidemment.
00:13:56Mais ne pourrait-on pas l'installer ailleurs qu'ici?
00:13:59Ici, ça forme un tout, la Monnaie de Paris.
00:14:01Ça forme un tout.
00:14:02Tout est cohérent.
00:14:03Tout se tient.
00:14:04Nous obliger à déplacer des salles, déplacer des lieux,
00:14:06réaménager complètement les lieux pour faire la place à ce musée
00:14:10des mondes africains, vous déstabilisez la Monnaie de Paris.
00:14:13Vous ne permettez pas à ce musée de trouver un lieu
00:14:15qui lui soit naturel.
00:14:16Au final, c'est une perte pour tout le monde.
00:14:19Et la question qu'on peut se poser alors, c'est pourquoi?
00:14:22Pourquoi avoir choisi ce lieu?
00:14:24Il y en avait d'autres.
00:14:25Pourquoi avoir choisi ce lieu?
00:14:26Et la question, l'hypothèse qu'on peut lancer,
00:14:28c'est que peut-être s'agit-il d'un geste de conquête
00:14:30symbolique au cœur de l'univers parisien.
00:14:32Vous parlez d'une conquête symbolique.
00:14:34Qu'est-ce que vous entendez par là?
00:14:35Vous savez...
00:14:36Qu'est-ce qui vous gêne le plus?
00:14:37C'est que ce soit un musée africain ou bien le fait
00:14:40qu'on déstructure la Monnaie de Paris?
00:14:42Le point de départ, ce qui m'énerve surtout, je vais vous dire,
00:14:45c'est le discours hyper-critique, pénitentiel,
00:14:48qui oblige toujours la France à s'excuser d'exister.
00:14:50On comprend que pour les militants décoloniaux,
00:14:53qui se retrouvent même quelques fois au sommet de l'État,
00:14:55la France ne pourra se faire pardonner qu'une fois le jour
00:14:58où elle aura consenti à sa propre abolition.
00:15:00En n'existant plus, elle ne pourra plus faire le mal
00:15:02et encore son souvenir s'aimerait le mal dans le monde.
00:15:04Ça, c'est ce qui m'énerve.
00:15:05Ensuite, très concrètement, c'est dont il y a des questions ici.
00:15:07La conquête.
00:15:08C'est une conquête symbolique.
00:15:09Qu'est-ce que j'entends par là?
00:15:10On a un lieu qui a une portée symbolique importante,
00:15:13qui incarne la continuité de l'histoire de France.
00:15:15On pourrait même dire la continuité régalienne
00:15:17de l'histoire de France.
00:15:18Donc, quand on décide de s'emparer de ce lieu
00:15:21pour lui prêter une nouvelle vocation,
00:15:23c'est qu'on comprend qu'il s'agit d'effacer quelque chose
00:15:26pour le remplacer par une autre.
00:15:28Et là, je vais vous donner deux exemples historiques
00:15:30avant de revenir à la monnaie de Paris.
00:15:31Sainte-Sophie.
00:15:32Alors, vous me direz, qu'est-ce que je fais avec ça?
00:15:34Istanbul, Sainte-Sophie, 1453, la prise de Constantinople.
00:15:38Sainte-Sophie est convertie en mosquée.
00:15:42En 1934, ça devient un musée.
00:15:44Et en 2020, tout récemment, travail d'Erdogan,
00:15:46ça redevient une mosquée.
00:15:48Pourquoi est-ce que je mentionne ça?
00:15:50Parce que quand une religion en vient à supplanter une autre,
00:15:53quand une civilisation en vient à supplanter une autre,
00:15:55que se passe-t-il?
00:15:57On s'empare de ces symboles, on les désacralise
00:16:00et on les remplace par ses propres symboles.
00:16:02Donc ça, c'est assez important.
00:16:04D'ailleurs, ça avait créé un malaise immense en 2020
00:16:07quand Erdogan a voulu relancer la chose.
00:16:09Autrement dit, la conquête des symboles.
00:16:11J'arrive chez vous et je m'empare de votre symbole
00:16:13pour vous dire que ce n'est plus chez vous
00:16:15un nouveau symbole de remplace-tout.
00:16:17Une identité se substitue à une autre.
00:16:19Un deuxième exemple, plus franco-français, celui-là.
00:16:22Sainte-Geneviève, le Panthéon.
00:16:24C'est assez intéressant de voir...
00:16:26Les religions ne se tournent pas toujours vers Dieu.
00:16:28Quelquefois, il y a des religions laïques,
00:16:30c'est ce qu'on prévoit dans la modernité.
00:16:32Qu'est-ce qu'on voit?
00:16:34La substitution, en quelque sorte, d'un endroit religieux
00:16:36au Panthéon, donc le culte républicain,
00:16:38dans toute sa splendeur et toute sa force, probablement.
00:16:41C'est aussi, au moment de la Révolution française,
00:16:43une manière de dire, on s'empare de ce symbole,
00:16:45on efface la vieille religion qui le portait,
00:16:47on efface la vieille marque religieuse qui était la sienne
00:16:49et on impose une religion nouvelle,
00:16:51la religion laïque, la religion républicaine,
00:16:53la religion civique de la Révolution.
00:16:55On s'empare de ce lieu.
00:16:57Guerre des mémoires, guerre des idéaux,
00:16:59guerre des idéologies, à l'intérieur même d'un pays,
00:17:01une forme de guerre civile des mémoires.
00:17:03Là, c'est la même chose.
00:17:05Premièrement, religion. Deuxièmement, idéologie.
00:17:07Troisièmement, civilisation.
00:17:09L'africanisation de la France
00:17:11est un phénomène démographique, pour l'essentiel, pour l'instant.
00:17:13C'est un phénomène démographique,
00:17:15c'est le grand reflux des populations
00:17:17autrefois colonisées vers la métropole,
00:17:19ce qui transforme en profondeur
00:17:21la société française,
00:17:23la population française,
00:17:25le peuple français.
00:17:27Mais cette espèce de substitution
00:17:29de populations identitaires
00:17:31doit être parachevée symboliquement.
00:17:33Et dès lors, c'est là qu'on peut comprendre,
00:17:35à tout le moins c'est ainsi que je le comprends,
00:17:37que la Moyenne de Paris est le symbole de la France d'hier.
00:17:39La France qui doit s'incliner,
00:17:41qui doit se passer
00:17:43devant ce symbole nouveau,
00:17:45ce musée des cultures africaines
00:17:47au cœur de Paris.
00:17:49C'est justement parce que c'est un symbole régalien
00:17:51au cœur de l'identité française,
00:17:53au cœur de l'histoire française,
00:17:55qu'il doit s'effacer pour un autre symbole.
00:17:57C'est une entreprise de
00:17:59réingénierie identitaire.
00:18:01Vous savez,
00:18:03Lénine disait des intellectuels, des artistes,
00:18:05qu'ils devaient être des ingénieurs des âmes.
00:18:07On peut considérer qu'aujourd'hui,
00:18:09plusieurs historiens se voient comme des ingénieurs des âmes
00:18:11et que plusieurs politiques
00:18:13se voient comme des technocrates des âmes.
00:18:15Il s'agit de changer l'identité
00:18:17du peuple français
00:18:19en s'emparant de ces symboles un après l'autre.
00:18:21Je me permets de revenir à certaines paroles importantes
00:18:23du chef de l'État au fil des années.
00:18:252017, pas de culture française.
00:18:27On oublie à quel point
00:18:29c'est une phrase essentielle
00:18:31dans le parcours intellectuel d'Emmanuel Macron.
00:18:33Le peuple français n'existe pas,
00:18:35sauf s'il faut en parler négativement.
00:18:37Les Gaulois réfractaires. Alors soudainement,
00:18:39les Français de souche, en guillemets, réapparaissent,
00:18:41mais pour en dire du mal.
00:18:43Plus récemment, la cérémonie des Jeux,
00:18:45explicitement orientée vers cette idée
00:18:47de transformer l'identité française
00:18:49et de choquer ceux qui étaient
00:18:51attachés, dis-je, à une France
00:18:53plus traditionnelle.
00:18:55Là, on est dans une opération symbolique
00:18:57qui, au-delà des raisons pragmatiques,
00:18:59parce qu'on va toujours nous présenter des raisons pragmatiques,
00:19:01des raisons comptables, des raisons monétaires,
00:19:03des raisons d'aménagement pratique d'une ville
00:19:05à l'espace limité,
00:19:07sur le fond des choses, il s'agit simplement
00:19:09de parachever une entreprise,
00:19:11de modification des symboles
00:19:13qui laissait voir en ce musée une partie
00:19:15de leur avenir. Peut-être sommes-nous,
00:19:17peut-être sommes-nous devant
00:19:19ce que notre ami Philippe de Villiers appelle
00:19:21une entreprise de mémoricide.
00:19:23Son livre sort demain,
00:19:25si je ne m'abuse,
00:19:27une référence explicite
00:19:29effectivement à son livre,
00:19:31ce que vous venez de souligner. En quoi cette entreprise
00:19:33de substitution culturelle
00:19:35révèle-t-elle celle du mémoricide ?
00:19:37Ce que souligne Philippe de Villiers.
00:19:39Je me permets d'y revenir, parce que c'est un livre
00:19:41dont on doit parler.
00:19:43A la blague, on se disait la semaine dernière,
00:19:45Philippe de Villiers nous dit
00:19:47que c'est son plus beau livre, comme d'habitude.
00:19:49Franchement, il a raison. C'est un livre exceptionnel.
00:19:51C'est un livre exceptionnel.
00:19:53Alors,
00:19:55qu'est-ce que c'est le mémoricide, sur le plan conceptuel ?
00:19:57C'est cette idée de pratiquer
00:19:59l'ablation de la mémoire d'un peuple,
00:20:01l'ablation de son identité.
00:20:03On le vide de son passé, de sa culture,
00:20:05de tout ce qu'il a été,
00:20:07pour le neutraliser, pour le transformer
00:20:09en masse inerte, en population
00:20:11déculturée, en population
00:20:13déracinée, en population
00:20:15ne sachant plus où elle habite. Vous connaissez la formule
00:20:17à Rome, on fait comme les Romains, mais dans les
00:20:19temps présents, nous ne savons plus ce
00:20:21qu'est Rome, nous ne savons plus qui sont les Romains
00:20:23et on leur demande de dégager.
00:20:25Et un peuple qui perd
00:20:27sa mémoire est un peuple qui se dépersonnalise
00:20:29et qui surtout, sur le plan
00:20:31politique et intellectuel,
00:20:33perd son système immunitaire,
00:20:35sur le plan symbolique, la capacité
00:20:37d'identifier quelles sont les menaces
00:20:39pour lui, quelles sont les chances, la capacité
00:20:41d'identifier ce qui est important pour lui,
00:20:43pour son avenir, et ce qui pourrait
00:20:45le tuer, ce qui pourrait le blesser
00:20:47intimement, ce qui pourrait en
00:20:49finir avec lui. Et Philippe de Villiers,
00:20:51dans ce livre absolument remarquable,
00:20:53fait une forme d'analyse,
00:20:55mais c'est à la fois un livre
00:20:57d'un homme politique qui nous raconte une part
00:20:59de sa vie, une part des mémoires, des
00:21:01mémorialistes, c'est un conteur formidable,
00:21:03disons-le, c'est un poète, un civilier,
00:21:05et c'est aussi une analyse très fine des mécanismes
00:21:07mentaux qui nous poussent
00:21:09aujourd'hui à l'abolition de nous-mêmes.
00:21:11À l'abolition de nous-mêmes, et par une entreprise
00:21:13aussi, qui consiste, je le redis,
00:21:15en arrachant la mémoire d'un peuple, on lui
00:21:17arrache le cœur, et on efface son âme,
00:21:19et de ce point de vue, ce livre est une
00:21:21formidable manière de se rebooster
00:21:23le système immunitaire.
00:21:25Merci pour votre regard,
00:21:27mon cher Mathieu. Dans un instant, on parlera
00:21:29de ce qui se passe à Londres.
00:21:31Ces manifestations dont personne ne parle,
00:21:33nous allons en parler.
00:21:35Alors, ma chère Gabrielle, ce week-end, il s'est passé quelque chose
00:21:37d'exceptionnel.
00:21:39Ça, c'est de passer à Toulouse, un spectacle
00:21:41de rue géant.
00:21:43Alors, ça s'appelle, je cite,
00:21:45un opéra urbain qui avait déjà
00:21:47connu une première édition en 2018,
00:21:49sans rien de particulier à signaler,
00:21:51et là, l'opus cette année s'intitulait
00:21:53« Le gardien du temple,
00:21:55la porte des ténèbres ».
00:21:57Cet opus a attiré 1,2 millions
00:21:59de personnes dans les rues
00:22:01de Toulouse, mais cette année,
00:22:03l'événement a suscité
00:22:05une profonde polémique. Pourquoi ?
00:22:07Oui, alors, il faut déjà préciser
00:22:09que ce spectacle d'autobah de géant,
00:22:11vous savez, en ce moment, on parle beaucoup de
00:22:13sous, a coûté
00:22:154,7 millions
00:22:17d'euros des fonds publics,
00:22:19parce qu'il y a eu une tentative de mécénat
00:22:21qui a rapporté 150 000 euros. Donc, on est loin
00:22:23du compte. Donc, 4,7 millions
00:22:25d'euros de fonds publics.
00:22:27Alors, du côté
00:22:29des catholiques, monseigneur
00:22:31de Quérimay, l'archevêque de Toulouse a décidé
00:22:33de consacrer la vie des diocèses
00:22:35au Sacré-Cœur de Jésus.
00:22:37C'est l'expression dédiée, le 16 octobre
00:22:39dernier. Et puis, peut-être plus
00:22:41rare, les protestants aussi
00:22:43ont fait
00:22:45savoir leur mécontentement
00:22:47par l'avoir du pasteur Didier
00:22:49Bernis qui a écrit « La porte de Toulouse
00:22:51c'est la porte du ciel et des étoiles,
00:22:53des arts et du savoir,
00:22:55la porte de l'Occitanie et de la Garonne,
00:22:57mais pas la porte des ténèbres ». Et il a enjoint
00:22:59le maire, la prochaine fois, à avoir
00:23:01un peu plus de discernement dans le
00:23:03choix des événements culturels
00:23:05qu'ils financent
00:23:07et soutiennent. Alors, il faut
00:23:09remonter peut-être à l'origine
00:23:11de l'inquiétude. Alors, dès le départ,
00:23:13l'affiche
00:23:15avait suscité
00:23:17de fortes
00:23:19inquiétudes. En effet,
00:23:21on voit des églises qui brûlent.
00:23:23Trois ou quatre églises qui brûlent ?
00:23:25Trois ou quatre églises qui brûlent qui sont identifiables,
00:23:27du reste, des églises de
00:23:29Toulouse. Alors, le maire,
00:23:31M. Moudinck, dit
00:23:33« Non, alors, c'est pas vraiment les églises qui brûlent. Les flammes sont
00:23:35devant les églises. » Alors,
00:23:37je vais dire une
00:23:39expression que j'aime bien.
00:23:41C'était pas la dernière scène, non.
00:23:43Voilà, exactement. On connaît le processus.
00:23:45Donc, il faut pas prendre les
00:23:47chrétiens pour des crétins.
00:23:49On va s'arrêter là pour
00:23:51marquer la pause. J'aime bien votre phrase.
00:23:53On va pas prendre les chrétiens pour des chrétins.
00:23:55Et puis, surtout, on a vu
00:23:57les images.
00:23:59Des personnes athées peuvent dire
00:24:01« Tiens, on comprend pas trop ».
00:24:03D'autres peuvent comprendre la
00:24:05puissance, la symbolique des images
00:24:07et surtout les mots, aussi,
00:24:09en plus de tout ça. La porte des ténèbres,
00:24:11cette célébration du mal.
00:24:13Aujourd'hui, en 2024,
00:24:15en France, il faut se poser des questions.
00:24:17A tout de suite.
00:24:23On retourne sur le plateau de Face à l'Info.
00:24:25Revenons sur
00:24:27ce qui s'est passé à Toulouse ce week-end.
00:24:29On en parlait avec Charlotte tout à l'heure.
00:24:31L'image qu'on a vue, mettez-la, ma belle,
00:24:33France, s'il vous plaît. C'est la chef d'édition
00:24:35qui me parle à l'oreillette.
00:24:37Elle est présentée comme la femme du diable.
00:24:39Alors, on va
00:24:41s'arrêter sur ce qui s'est passé, qui a
00:24:43choqué énormément
00:24:45ce vendredi à Toulouse.
00:24:47Dites-nous tout.
00:24:49Ce spectacle, ce sont des
00:24:51automates géants, c'est très impressionnant,
00:24:5310 mètres,
00:24:55qui se promenaient dans les rues de
00:24:57Toulouse. On comprend le budget faranique,
00:24:59parce qu'il y a tout un système de rouage
00:25:01et de câbles extrêmement compliqué pour les animer.
00:25:03C'est vrai que c'est assez fascinant.
00:25:05Vous avez les personnages.
00:25:07Il y a Astérion, le Minotaure et
00:25:09Ariane la Grande-Araignée. Le clou des spectacles,
00:25:11c'est l'élite que la métropole
00:25:13de Toulouse nous présente ainsi. C'est une femme
00:25:15scorpion qui contrôle le passage
00:25:17dans notre monde et celui des enfers.
00:25:19Missionnée par Hades,
00:25:21l'élite erre de ville en ville à la recherche
00:25:23d'âmes damnées. Comme il y a
00:25:25beaucoup de références,
00:25:27certaines à la mythologie grecque,
00:25:29on utilise
00:25:31le mot mythologique, alors qu'en réalité
00:25:33ce n'est pas
00:25:35le programme de sixième bien
00:25:37rassurant et gentillet. L'élite
00:25:39ce n'est pas du tout Artémis.
00:25:41C'est une démonne à l'origine
00:25:43mésopotamienne,
00:25:45qui était réputée faire mourir les enfants
00:25:47et puis envoûter sexuellement
00:25:49les hommes. Et puis c'est un
00:25:51démon biblique
00:25:53de l'Ancien Testament. C'est une espèce
00:25:55d'anti-Ève et donc d'anti-
00:25:57Nouvelle-Ève. Vous savez que la Nouvelle-Ève
00:25:59c'est la Vierge. Et il y a des
00:26:01féministes qui avaient repris ce nom du reste
00:26:03parce qu'elles disaient que c'était une Ève révoltée
00:26:05qui ne voulait pas se soumettre
00:26:07à Adam. Vous savez
00:26:09comme les féministes aiment reprendre aussi les sorcières,
00:26:11ça faisait partie des symboles qu'elles aimaient reprendre.
00:26:13Petit détail, il y a
00:26:15une croix inversée sur les boucles d'oreilles
00:26:17de Lilith. Ce n'est pas neutre
00:26:19évidemment. Alors si vous voulez
00:26:21plus de renseignements, vous pouvez aller voir
00:26:23le frère Paul Adrien sur Youtube
00:26:25a fait un développement
00:26:27tout à fait intéressant sur ce sujet.
00:26:29Le maire se dit étonné
00:26:31des réactions, les organisateurs
00:26:33aussi. Non mais là aussi
00:26:35il ne faut pas prendre les chrétiens,
00:26:37on s'est l'inverse, les chrétiens pour des chrétiens.
00:26:39Évidemment qu'il y allait avoir
00:26:41des réactions. Je vais vous dire que ce n'est pas les chrétiens qui disent
00:26:43que c'est démoniaque. C'est démoniaque au sens du
00:26:45Larousse. Ça traite du démon.
00:26:47Vous voyez, s'il y avait des anges, on dirait que
00:26:49c'est angélique ou des fées féériques
00:26:51et là c'est vraiment démoniaque.
00:26:53Alors il faut quand même, parce que les gens
00:26:55peuvent peut-être s'étonner,
00:26:57donner quelques extraits choisis
00:26:59de cette gentille distraction.
00:27:01Alors je lis parce qu'il y a un livret, vous savez comme c'est un opéra,
00:27:03il y a un livret qui est sur le site
00:27:05de Toulouse
00:27:07et donc c'est extrêmement facile d'aller le voir
00:27:09si vous n'avez pas peur de faire des cauchemars.
00:27:11Donc, trois signes prodigieux,
00:27:13la croix de Satan, le sigile de Lucifer
00:27:15et le signe de la bête sont apparis
00:27:17sur les rives du fleuve. Ils sont les clés
00:27:19de la porte des ténèbres. Alors ces trois signes étaient
00:27:21apparents. Il y a un prêtre
00:27:23Toulousain qui m'a dit, ça m'a fait vraiment un drôle d'effet
00:27:25quand je suis sortie de mon église, de voir un
00:27:27666 dans l'espace public
00:27:29par exemple.
00:27:31Il y a aussi, alors on lit plus loin,
00:27:33deux créatures maléfiques. Les rues
00:27:35sont maintenant infestées. Elles réveilleront les morts
00:27:37et trouveront les damnés. Par ma flamme
00:27:39je brûlerai leur corps et emprisonnerai
00:27:41leurs âmes. Vous voyez, c'est frais, c'est sympa. On a
00:27:43envie d'offrir une barbe à papa
00:27:45au petit dernier. On peut
00:27:47citer aussi, j'en appelle à la mort,
00:27:49j'en appelle aux forces du mal, j'en appelle aux démons,
00:27:51aux forces
00:27:53de l'ombre, à l'apocalypse. Alors moi, je me dis,
00:27:55il y a quelques années, on s'est demandé si le père Fouettard
00:27:57qui accompagnait Saint Nicolas, n'allait pas
00:27:59faire peur aux enfants. C'est vraiment
00:28:01fichu de nous et je reste polie.
00:28:03Alors il faut savoir, pour connaître
00:28:05quand même toutes les clés de cette histoire, que
00:28:07le personnage, l'automate
00:28:09de Lilith est en réalité
00:28:11nanté. Il avait été fait
00:28:13pour le Hellfest, c'est-à-dire
00:28:15la fête de l'enfer qui est à
00:28:17Clisson. C'est un festival
00:28:19de rock-metal. Alors il y a
00:28:21beaucoup de gens qui vont là-bas sans trop
00:28:23savoir de quoi vraiment il s'agit, mais comme
00:28:25là, beaucoup de gens suivaient, trouvaient ça fantastique
00:28:27et sans voir l'aspect
00:28:29diabolique. Et donc,
00:28:31cet automate devait rester
00:28:33devant les portes de l'enfer
00:28:35pour accueillir devant le festival
00:28:37de l'enfer. Puis la métropole de Nantes, qui n'a pas
00:28:39beaucoup d'argent en ce moment, avait un peu reculé devant
00:28:41le coup. Et là, on vient d'apprendre tout d'un coup
00:28:43que le festival Hellfest
00:28:45a trouvé les sous. Alors on peut se demander si ce n'est pas
00:28:47le prêt à la métropole de Toulouse.
00:28:49Je leur ai posé la question. Ils ne m'ont pas
00:28:51répondu. Mais évidemment, dans les 4,7
00:28:53millions d'euros, il y a
00:28:55beaucoup de choses à faire. Alors
00:28:57évidemment, on connaît la chanson par cœur, vous l'avez
00:28:59dit tout à l'heure. Comme pour la scène des
00:29:01JO, les organisateurs vont prendre de
00:29:03gros ceux qui protestent. Ils vont dire
00:29:05« Mais enfin, vous n'avez pas du tout vu ce que vous avez
00:29:07vu. Ce n'est pas du tout ça. »
00:29:09Et
00:29:11vont se moquer d'eux
00:29:13comme s'ils étaient tout à fait obscurantistes.
00:29:15Mais il faut voir que cette parade a été quand même
00:29:17conçue de façon très troublante
00:29:19comme une contre-procession votive.
00:29:21Je ne sais pas si vous vous souvenez de ces processions
00:29:23votives qui étaient dans toutes les villes
00:29:25autrefois. On portait
00:29:27une statue d'un saint, de la Vierge,
00:29:29du Christ. Il y a le
00:29:31Jésus Christi, par exemple, en Espagne.
00:29:33Et puis, on défilait
00:29:35en procession dans toute la ville pour demander
00:29:37sa protection. Là, c'est comme si les Toulousains
00:29:39avaient demandé la protection de
00:29:41Lilith. C'est quand même assez
00:29:43troublant.
00:29:45Le maire
00:29:47se justifie en disant « Oui, mais à la fin, le Minotaure
00:29:49gagne contre Lilith. »
00:29:51Enfin, le Minotaure, il mange aussi
00:29:53des enfants. Donc, c'est
00:29:55pas spécialement un spectacle
00:29:57tout à fait réjouissant.
00:29:59J'en appelle à la mort,
00:30:01j'en appelle aux forces du mal, j'en appelle
00:30:03aux démons, aux forces de l'ombre,
00:30:05à l'apocalypse, pour reprendre
00:30:07ce qui est défini dans le livret
00:30:09comme vous l'avez cité tout à l'heure. Pourtant,
00:30:11Gabrielle, le spectacle a rencontré
00:30:13un franc succès. 1,2 millions
00:30:15de personnes. Comment
00:30:17l'expliquer ?
00:30:19C'est assez évident parce que ces gens ont été
00:30:21impressionnés par la
00:30:23prouesse technique et le gigantisme
00:30:25qui est, encore une fois, assez fascinant.
00:30:27Et puis, avec l'argent des impôts, on peut
00:30:29faire beaucoup de choses.
00:30:31Et puis, c'est tellement simple
00:30:33de s'appuyer sur l'ignorance et puis
00:30:35l'attirance pour l'ésotérisme
00:30:37qui tient au lieu aujourd'hui de spiritualité.
00:30:39Vous savez, Chesterton disait « Quand les gens
00:30:41croiront plus en Dieu, ils ne croiront pas en rien,
00:30:43ils croiront en n'importe quoi. » Écoutez,
00:30:45on y est un peu. Et moi,
00:30:47ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi
00:30:49personne n'y voit une atteinte à la laïcité.
00:30:51Vous voyez ? Lilith fait partie
00:30:53de l'histoire biblique. Je pense qu'il y aurait eu
00:30:55une procession. Tout le monde
00:30:57aurait poussé des cris d'orfraie.
00:30:59Mais là,
00:31:01visiblement, personne ne s'interroge.
00:31:03Pourquoi n'ont-ils pas créé des automates
00:31:05laïcs ? On pourra imaginer
00:31:07une tête de Yoda sur
00:31:09un corps de licorne, je ne sais rien,
00:31:11sans connotation religieuse.
00:31:13Alors, le plus
00:31:15dingue dans tout ça, c'est que le maire,
00:31:17M. Mouding, dans son livret,
00:31:19parle trois fois de vivre ensemble.
00:31:21Ce spectacle, c'est vraiment pour le
00:31:23vivre ensemble auquel on tient.
00:31:25Je ne sais pas déjà si dans le vivre ensemble,
00:31:27il voit la porte des enfers.
00:31:29Auquel cas, ce n'est pas
00:31:31une intéressante vision, mais je ne suis pas
00:31:33sûre que ce soit sa vision personnelle.
00:31:35Et par ailleurs, là aussi,
00:31:37ils suivent vraiment nous. Quand vous avez
00:31:39provoqué autant de gens
00:31:41de votre ville, comment pouvez-vous
00:31:43prétendre défendre
00:31:45le vivre ensemble ?
00:31:47Je rappelle simplement, parce que je ne voudrais pas finir
00:31:49sur une note noire, que ce prêtre qui m'a
00:31:51dit avoir vu ses signes en sortant,
00:31:55pour vous faire passer des nuits blanches,
00:31:57pour essayer de rééquilibrer,
00:31:59eh bien,
00:32:01il m'a dit qu'il y avait beaucoup,
00:32:03beaucoup de catéchumènes actuellement
00:32:05à Toulouse, et qu'il lui disait
00:32:07notamment, alors pas spécialement spectacles,
00:32:09mais qu'ils étaient repoussés
00:32:11par toute la noirceur
00:32:13et l'esprit de mort qui règne aujourd'hui.
00:32:15Mathieu Bocoté, ce spectacle vous a
00:32:17aussi marqué ce week-end, on en a parlé.
00:32:19Oui, mais c'est difficile de ne pas être marqué.
00:32:21En fait, il y a une forme de fascination pour le mal
00:32:23aujourd'hui qui est banalisée.
00:32:25C'est difficile de ne pas être marqué. Je vous fais remarquer que personne n'en parle.
00:32:27C'est-à-dire que c'est tellement
00:32:29infusé, que c'est tellement
00:32:31normal que... Et vous avez raison,
00:32:33mais quand on a de telles images devant soi,
00:32:35on ne peut pas ne pas se demander, mais
00:32:37qu'est-ce qu'ils ont en tête ? Celui qui fait
00:32:39un tel spectacle, ensuite la liberté artistique est totale.
00:32:41Moi, je ne censure personne. Mais j'essaie
00:32:43de savoir qu'est-ce qu'ils ont en tête,
00:32:45pourquoi réveiller de tels symboles, et puis
00:32:47une petite part superstitieuse,
00:32:49je me dis qu'on ne joue pas
00:32:51avec de tels symboles sans qu'il n'y ait
00:32:53d'une certaine manière ou de l'autre
00:32:55des conséquences. On cherche à réveiller des images
00:32:57qui ne devraient pas être réveillées.
00:32:59Ensuite, on fait ce qu'on veut, mais qu'on me permette
00:33:01de confesser quelque chose qu'on me malaise.
00:33:03On fait ce qu'on veut, mais ça fait
00:33:05des années qu'on nous impose Halloween.
00:33:07C'est l'horreur. Ce sont les cadavres.
00:33:09Ce sont les revenants.
00:33:11Et avec des gamins que l'on encourage dès l'âge
00:33:13de 5 ans à aller frapper chez le voisin,
00:33:15d'entrer dans les boutiques, je vous jette
00:33:17un mauvais sort si vous ne me donnez pas de bonbons.
00:33:19C'est-à-dire qu'après, il ne faut pas s'étonner
00:33:21qu'il y ait de la violence. Il y a quelque chose
00:33:23de lugubre. Il y a une destruction
00:33:25des âmes au sens philosophique
00:33:27du terme. Et donc,
00:33:29là, on a
00:33:31une société
00:33:33qui se plaint d'avoir de plus en plus
00:33:35de violence,
00:33:37de ne plus avoir de cours de morale à l'école,
00:33:39mais là, ce ne sont plus des cours de morale.
00:33:41– Et vous, l'homme de gauche, vous n'êtes pas sensible
00:33:43à ce spectacle, le non-croyant,
00:33:45le laïc ? – Mais tous les ans
00:33:47à Halloween, jure, je dis,
00:33:49c'est épouvantable.
00:33:51Moi, quand j'étais gamin, moins d'images
00:33:53comme ça me traumatisaient, m'empêchaient de dormir.
00:33:55Personne ne se pose de questions là-dessus.
00:33:57Alors, d'un côté,
00:33:59c'est le soi-disant de la création
00:34:01pour de la création, et de l'autre côté, c'est faire
00:34:03du commerce pour du commerce en
00:34:05instillant dans l'esprit des mômes
00:34:07quelque chose de noir, de destructeur.
00:34:09– Oui, parce que là,
00:34:11ce n'est pas juste la création, c'est la création subventionnée,
00:34:13si je puis me permettre, donc on peut peut-être…
00:34:15– 4,7 millions d'euros. – En effet, avoir un avis
00:34:17un peu plus précis, c'est comme le blasphème
00:34:19d'État, ce n'est pas la liberté
00:34:21d'un journal, par exemple, privé.
00:34:23C'est deux choses extrêmement différentes.
00:34:25Et par ailleurs, en effet,
00:34:27la question des enfants, alors on se pose la question
00:34:29de savoir si une fessée à 4 ans et demi va les traumatiser
00:34:31pour le reste de leur vie, et là, on fait un spectacle
00:34:33destiné à des enfants, financé par l'argent
00:34:35de leurs parents, pour invoquer et
00:34:37appeler sur nous les forces du mal.
00:34:39En fait, ce qui nous a marqué,
00:34:41c'est simplement qu'on a l'impression que c'est sous nos yeux.
00:34:43On fait des chroniques à répétition
00:34:45tous les jours pour expliquer l'état de la France,
00:34:47pour voir, là, il n'y a pas de question
00:34:49d'y aller rationnel d'un côté, et ceux qui croient
00:34:51à l'existence du surnaturel de l'autre,
00:34:53nous avons sous les yeux l'existence
00:34:55du mal qui se…
00:34:57qui se… comment dire…
00:34:59qui vomit, on va dire, par le biais
00:35:01de ses esclaves, parce que par ailleurs, il y a une chose
00:35:03que pensent les chrétiens, et je pense beaucoup d'autres gens,
00:35:05c'est que le diable n'a pas des…
00:35:07comment dire… des amis, il a des esclaves.
00:35:09En fait, la première chose qu'il retire,
00:35:11c'est la liberté. Donc si vous voyez, en effet,
00:35:13après, on peut se poser la question de
00:35:15« mais qu'est-ce qui se passe dans la tête ? Est-ce qu'ils sont pleinement libres ?
00:35:17Est-ce qu'ils sont responsables ? » Si on attire
00:35:19sur nous, et si on invoque en permanence
00:35:21la volonté d'être esclaves
00:35:23des forces du mal, derrière, ça va être
00:35:25compliqué de lutter.
00:35:27– Et pendant ce temps, Marc Menand,
00:35:29votre chronique sur la France
00:35:31qui continue de plonger
00:35:33dans les rues, ce week-end,
00:35:35en France, un enfant de 5 ans,
00:35:37pour remonter sur ce que vient de dire
00:35:39Charlotte Dornelas, un enfant de 5 ans
00:35:41a reçu une balle dans la tête.
00:35:43– Oui, mais
00:35:45si on doit épouser nos propos,
00:35:47c'est-à-dire qu'il y a de plus en plus
00:35:49de gamins déprimés, il y a de plus en plus
00:35:51de drogues, c'est ça qui est terrifiant.
00:35:53Alors là, on a le ministre
00:35:55de l'Intérieur qui dit « la gangrène
00:35:57du narcotrafic
00:35:59est en train de pourrir
00:36:01des quartiers hantés
00:36:03partout sur notre territoire,
00:36:05la guerre doit être totale ». Mais où est la guerre ?
00:36:07Alors là, on a un petit gamin qui,
00:36:09avec son père, qui a compris
00:36:11qu'il était
00:36:13potentiellement
00:36:15visé pour un guet-apens,
00:36:17qui alerte les forces
00:36:19de police, qui saute pour aller
00:36:21chez ses parents se réfugier
00:36:23parce qu'il sait qu'il est la cible,
00:36:25et ce pauvre petit bonhomme, imaginez un
00:36:27enfant de 5 ans avec des gaillards
00:36:29qui sont cagoulés et on tire.
00:36:31Une course-poursuite.
00:36:33Et qui est là, qui menace
00:36:35tout le quartier, pas uniquement
00:36:37ce pauvre petit bambin.
00:36:39Et alors ce qui est extraordinaire,
00:36:41c'est pas un événement comme ça
00:36:43qui jaillit au milieu de nulle part, non.
00:36:45Un mois auparavant,
00:36:47il y avait eu
00:36:49bataille entre deux clans
00:36:51dans ce quartier, on est à Rennes,
00:36:53on est à 3 minutes
00:36:55du centre-ville,
00:36:57dans un quartier qui apparemment avait été conçu
00:36:59pour être un petit lieu idyllique.
00:37:01Lieu tellement idyllique que
00:37:03dans un collège, il y a quelque temps,
00:37:05on a fermé l'école pendant
00:37:0748 heures parce qu'il y avait eu
00:37:09des règlements de compte dans
00:37:11la cour de récréation.
00:37:13Voilà ce que l'on vit à Rennes.
00:37:15Et donc il y a un mois,
00:37:17le RAID est intervenu.
00:37:19Que fait-on ? On arrête
00:37:2120 gaillards. Et bien sur,
00:37:23les 20 gaillards, il y en a un seul
00:37:25qui est en garde à vue.
00:37:27C'est-à-dire qu'on s'aperçoit qu'il y a
00:37:29une incapacité de pouvoir
00:37:31juridiquement consigner
00:37:33des gens alors que l'on sait
00:37:35qu'ils sont les porteurs de quelque chose
00:37:37de démoniaque, de destructeur.
00:37:39Et le RAID, c'est la deuxième fois en un an
00:37:41qu'il intervient à Rennes.
00:37:43Mais dans votre introduction tout à l'heure, vous avez parlé
00:37:45de Lorient. Là, c'est un personnage
00:37:47qui tenait une discothèque
00:37:49il y a quelques années, connu pour des faits de violence.
00:37:51Il a monté une location
00:37:53de voiture. Apparemment,
00:37:55il fait faillite. Et pour autant, il semblerait
00:37:57qu'il continue de
00:37:59louer des voitures. On vient
00:38:01tenter de saisir
00:38:03ces véhicules dont il dispose.
00:38:05Il se rebelle. On appelle la police.
00:38:07Il sort un sabre et il frappe
00:38:09un enterre. Un enterre.
00:38:11La semaine dernière, vous avez un garçon
00:38:13de 19 ans qui est tué par un autre
00:38:15garçon de 19 ans. Son excuse
00:38:17à celui-là, c'est de dire
00:38:19j'avais bu de l'alcool
00:38:21et puis également
00:38:23j'avais sniffé
00:38:25un gaz hilarant. Alors, je ne savais plus
00:38:27ce que je faisais et j'ai été prendre une arme.
00:38:29Déjà, il faut l'avoir, l'arme.
00:38:31Et il tire sur
00:38:33ce camarade, peut-être, au milieu
00:38:35d'un groupe. Le groupe s'en va
00:38:37au moment où l'autre s'effondre
00:38:39et il n'y a pas la moindre assistante
00:38:41de personne dans ce danger. C'est-à-dire qu'on est
00:38:43dans une société
00:38:45où le respect des uns
00:38:47et des autres n'existe pas.
00:38:49Quand on fait une enquête, comme nos confrères
00:38:51du Parisien dans ce quartier à Rennes,
00:38:53on arrive à quoi comme conclusion ?
00:38:55Eh bien que la mixité
00:38:57n'y est plus possible, que
00:38:59on se terre chez soi passé
00:39:01une certaine heure. Mais en revanche,
00:39:03ces gens qui
00:39:05font régner la terreur pour leurs petits
00:39:07bénéfices odieux,
00:39:09continuent, eux, d'aller en liberté.
00:39:11Alors là, quand même, ça nous interpelle sur quoi ?
00:39:13Sur celui qui est
00:39:15député, qui est aujourd'hui considéré
00:39:17comme un pauvre petit malade,
00:39:19comme M. Andy Kerbra.
00:39:21Mais M. Andy Kerbra,
00:39:23voilà ce qu'il permet. Voilà
00:39:25ce dont il est l'un des éléments
00:39:27moteurs.
00:39:29En se droguant, en allant
00:39:31acheter de la drogue à un pauvre
00:39:33petit gamin qui est
00:39:35mineur. Eh bien, il
00:39:37encourage cette violence. Et alors,
00:39:39que disent les politiques ? On en a
00:39:41parlé la semaine dernière. Mais moi, je suis
00:39:43quand même là outré. On a tous
00:39:45ces événements.
00:39:47Personne ne correlle.
00:39:49Que l'on soit de l'opposition, que l'on
00:39:51soit de son clan, ou je ne sais trop quoi,
00:39:53je dis bien de son clan, on est
00:39:55en quelque sorte entre nous,
00:39:57entre gens vivants de
00:39:59la République, puisqu'on touche des
00:40:01indemnités de députés, d'élus, etc.
00:40:03– C'est pas des indemnités, c'est quand même...
00:40:05– Oui, non, mais on dit que ce sont
00:40:07des indemnités. C'est pour ça qu'ils payent moins d'impôts.
00:40:09Bref, toujours est-il que ces gens
00:40:11n'ont pas la responsabilité de dire
00:40:13dehors. Il n'est pas question
00:40:15qu'un représentant
00:40:17de la République qui porte
00:40:19la bannière tricolore puisse
00:40:21ainsi dire « non, je suis malade
00:40:23et il faut que je me guérisse ».
00:40:25Vous rendez compte l'imposture dans laquelle
00:40:27nous nous inscrivons.
00:40:29Alors ça, c'est la première partie. Après,
00:40:31vous avez évoqué aussi ce qui
00:40:33se passe du côté de l'ONU.
00:40:35L'ONU qui, alors,
00:40:37c'est pas l'organisme en tant que tel,
00:40:39mais trois représentants
00:40:41qui sont un groupe de travail
00:40:43sur la discrimination
00:40:45à l'égard des femmes et des filles. Là, on a envie
00:40:47de rire. C'est-à-dire qu'un groupe
00:40:49de travail sur la
00:40:51discrimination à l'égard
00:40:53des femmes et des filles. Que dit-il
00:40:55ce groupe ? Trois personnes.
00:40:57Il dit « Eh bien,
00:40:59l'utilisation du
00:41:01hijab dans le sport,
00:41:03parce qu'on l'interdit en France,
00:41:05c'est discriminatoire.
00:41:07Ça doit être annulé. » C'est-à-dire que
00:41:09le signe de discrimination,
00:41:11ce qui empêche les femmes
00:41:13d'être libres, eh bien, il faut
00:41:15l'autoriser au nom d'une discrimination.
00:41:17Vous vous rendez compte de ce principe ?
00:41:19On est dans l'abolition. On rejoint
00:41:21l'édito de notre
00:41:23Mathieu, à savoir, on balaye
00:41:25toutes nos valeurs. C'est ce qui a été
00:41:27la fondation
00:41:29du courant des Lumières.
00:41:31Lutter contre ce qui
00:41:33c'est tous ces carcans
00:41:35intellectuels et mentaux. Eh bien, là,
00:41:37on veut nous les imposer au nom
00:41:39d'une autre culture. Et alors, que fait-on
00:41:41valoir ? C'est dans le sport. Mais dans
00:41:43le sport, il y a des fédérations comme
00:41:45celle du judo, du rugby,
00:41:47les jeunes filles, elles peuvent comme ça
00:41:49se laisser
00:41:51aller à leur conviction.
00:41:53Sauf que c'est en dehors
00:41:55de la charte du sport. C'est en dehors de la
00:41:57charte olympique. C'est interdit.
00:41:59Mais vous savez comment c'est réapparu ?
00:42:01Eh bien, en 2014, les jeunes
00:42:03filles de l'équipe d'Iran,
00:42:05de football, ont dit « Eh bien, nous, on
00:42:07ne disputera pas les éliminatoires si on n'a
00:42:09pas le droit de porter notre voile ». Eh bien,
00:42:11paf, on leur a donné la permission.
00:42:13Et là, il y a une jeune fille qui a gagné un
00:42:15match en étant voilée
00:42:17en Australie
00:42:19au tennis.
00:42:21Et on trouve que c'est une victoire
00:42:23parce qu'elle a pu imposer ses convictions.
00:42:25Ce qui est contraire à tout l'esprit
00:42:27sportif. Marc Menand,
00:42:29vous avez poussé un gros coup de poing sur la table
00:42:31à propos de la drogue. Espérons que
00:42:33le chef de l'État, qui en visite en ce
00:42:35moment au Maroc, puisse
00:42:37aborder ce sujet avec le Roi.
00:42:39180 000 familles
00:42:41vivent là-bas grâce à
00:42:43ce que l'on appelle « la montagne du
00:42:45cannabis ». Vous vous rendez compte ?
00:42:47C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on essaie d'avoir
00:42:49des rapports avec cet État, mais
00:42:51c'est un État dont le PIB
00:42:53dépend de la drogue.
00:42:55On voit ici les images
00:42:57d'Emmanuel Macron qui vient d'arriver
00:42:59au Maroc, accompagné
00:43:01de neuf ministres.
00:43:03Il est sur place pour une visite d'État
00:43:05de trois jours. Cette visite vise
00:43:07à renouer avec des liens distendus.
00:43:09On a eu l'occasion d'en parler ici, dans Face à l'Info,
00:43:11depuis plusieurs années, avec le
00:43:13Roi Mohamed VI. Évidemment, on en
00:43:15parlera dès demain
00:43:17pour en savoir plus.
00:43:19Merci infiniment, mon cher
00:43:21Marc. Charlotte Dornelas,
00:43:23on nous parle
00:43:25de l'un des projets les plus ambitieux
00:43:27de 2025. Le réalisateur
00:43:29Lajili devrait adapter
00:43:31l'histoire du père d'Alexandre
00:43:33Dumas, celui qui a écrit Les Trois Mosquetaires,
00:43:35donc le père d'Alexandre Dumas,
00:43:37premier général noir de
00:43:39l'armée française. Mais certains
00:43:41s'étonnent de la carrière
00:43:43de ce réalisateur
00:43:45jugé sulfureux. Pourquoi ?
00:43:47Avant de parler du film
00:43:49et donc de ce qu'il va faire
00:43:51autour du père d'Alexandre Dumas,
00:43:53alors là, ça rejoint à ce que disait
00:43:55Mathieu tout à l'heure, et notamment à Emmanuel Macron
00:43:57qui nous avait parlé de trouver dans l'histoire
00:43:59des personnes issues des
00:44:01différentes minorités pour renommer nos rues. Vous savez, les gens ne sont
00:44:03plus qu'issues des différentes minorités.
00:44:05Donc on n'a plus Alexandre Dumas et son père général
00:44:07de l'armée napoléonienne, non, on a Alexandre Dumas
00:44:09métis, son père noir,
00:44:11donc toute l'histoire est revue
00:44:13à cette aune-là. Donc on verra
00:44:15quel film il fait à partir de l'histoire
00:44:17en effet assez épatante de son père.
00:44:19On verra quel film il fait
00:44:21vu les différentes déclarations de Lajili.
00:44:23Ça pourra faire une autre chronique
00:44:25que Mathieu fera à merveille.
00:44:27Voilà, Lajili, il est originaire de Montfermeil
00:44:29et pour revenir à votre question
00:44:31puisque ça a étonné plus d'un,
00:44:33et il a dans le cinéma une carrière relativement
00:44:35brillante en effet,
00:44:37il a commencé par tourner des images, vous savez, pendant les émeutes
00:44:39de 2005. Donc il tourne
00:44:41ses images, etc., et ça prend quelques
00:44:43années. Il est finalement reconnu
00:44:45de ce milieu-là avec son film
00:44:47Les Misérables, qui
00:44:49d'ailleurs Emmanuel Macron l'avait lu et avait demandé
00:44:51à ses services de prendre des dispositions
00:44:53pour les banlieues à partir de la vision
00:44:55d'un film, qui a été
00:44:57primé à Cannes en 2019,
00:44:59consacré au César, il en avait obtenu 4
00:45:01quand même en 2020, puis sélectionné
00:45:03aux Oscars dans la foulée.
00:45:05Donc il a vraiment un parcours en effet
00:45:07assez incroyable via ce film.
00:45:09Françuc Sème n'a pas d'Oscar.
00:45:11Françuc Sème n'a pas d'Oscar, mais il avait été présélectionné.
00:45:13Il est rentré dans l'Académie des Oscars.
00:45:15Il y a une grosse reconnaissance
00:45:17à partir de ce film dans le milieu du cinéma.
00:45:19Et son aura, ses réussites
00:45:21diverses, lui permettent même de mettre
00:45:23en place une école du cinéma gratuite
00:45:25à Clichy, dans laquelle
00:45:27défile la crème du cinéma français.
00:45:29On a beaucoup de noms, Aznavissius,
00:45:31Leïla Bechti, Vincent Cassel,
00:45:33Ludovine Seignier. Netflix s'est
00:45:35intéressée à cette école. Il y en a deux autres qui ont
00:45:37ouvert depuis, une au Sénégal et l'autre
00:45:39à Marseille, pour
00:45:41donner des formations et un accès absolument
00:45:43gratuit à ces jeunes que l'on dit
00:45:45en permanence abandonnés.
00:45:47J'ouvre une parenthèse, simplement les petits
00:45:49de la Creuse ou de la Picardie n'ont
00:45:51pas cette chance. Quand on pense abandon en France,
00:45:53il faudrait qu'on élargisse aussi notre domaine d'abandon
00:45:55parfois. Je referme la parenthèse.
00:45:57Il y a un accord même
00:45:59avec les ateliers Médicis, qui avaient
00:46:01été inaugurés en 2018 par l'État
00:46:03cette fois-ci, et par le biais des ateliers
00:46:05Médicis, des postes leur sont
00:46:07régulièrement proposés, des postes de travail
00:46:09dans le milieu du cinéma, sont régulièrement
00:46:11proposés à ces candidats,
00:46:13le tout étant également subventionné.
00:46:15Il y a une partie privée et une partie
00:46:17subventionnée par l'État.
00:46:19C'est une grande aventure permise par le succès
00:46:21de Lajli. Et l'un des formateurs
00:46:23de cette école avait dit
00:46:25il y a quelques années, le fait qu'il soit devenu
00:46:27cinéaste au moment des émeutes,
00:46:29qu'il se retrouve en compétition pour la Palme d'Or,
00:46:31c'était au moment où il était en compétition,
00:46:33ça fait de lui un modèle.
00:46:35On va revenir sur le modèle. Et le milieu du cinéma,
00:46:37très friand de modèles
00:46:39absolument irréprochables, on le voit
00:46:41ces derniers temps, accompagne
00:46:43largement la carrière de Lajli.
00:46:45Et la question, évidemment,
00:46:47vous disiez, il y a certaines personnes qui s'en étonnent,
00:46:49c'est parce qu'en parallèle, Lajli a
00:46:51aussi eu, et continue
00:46:53à avoir d'ailleurs, une carrière judiciaire assez
00:46:55importante. En 2012,
00:46:57il a une condamnation à son actif pour, je cite,
00:46:59arrestation, enlèvement, séquestration
00:47:01ou détention arbitraire suivie d'une libération
00:47:03avant le 7ème jour,
00:47:05qui avait été révélée par le
00:47:07journal Causeur en 2019.
00:47:09Et en juillet dernier, il était poursuivi pour
00:47:11abus de confiance,
00:47:13détournement de fonds,
00:47:15et il a évité le procès cet été
00:47:17en plaidant coupable, vous savez, c'est une de ses
00:47:19alternatives aux poursuites, vous pouvez plaider coupable,
00:47:21et en acceptant de payer
00:47:23une amende de 50 000 euros pour abus de
00:47:25confiance, donc, concernant l'emploi des
00:47:27fonds, subventionnés encore une fois,
00:47:29de la fameuse association. Cette
00:47:31fois-ci, ça avait été révélé par Mediapart,
00:47:33donc comme ça, de Causeur à Mediapart, on est
00:47:35d'accord, il n'y a pas un acharnement idéologique,
00:47:37a priori. Donc voilà pourquoi
00:47:39c'est évidemment pas sa carrière
00:47:41cinématographique qui interroge,
00:47:43mais plus sa carrière judiciaire
00:47:45qui, cette fois-ci, n'intéresse
00:47:47absolument pas le milieu du cinéma.
00:47:49D'autant plus que l'affaire Depardieu nous le
00:47:51montre, Charlotte Dornelas, on sait
00:47:53le milieu du cinéma, assez
00:47:55intransigeant, pourtant,
00:47:57puisque certains acteurs ou réalisateurs
00:47:59ne tournent plus, avec
00:48:01ou sans condamnation,
00:48:03d'ailleurs, et certains
00:48:05ont même été blanchis par l'injustice.
00:48:07Est-ce que ça a été le cas, par exemple, pour
00:48:09le réalisateur La Djili ?
00:48:11Non, et c'est vraiment peu de le dire,
00:48:13c'est-à-dire que c'est un non-sujet.
00:48:15Alors, on va revenir dessus.
00:48:17D'abord, il y a les propos
00:48:19politiques de La Djili.
00:48:21En dehors de la question judiciaire, La Djili,
00:48:23par exemple, il y a quelque temps, disait, quand il faisait la promo
00:48:25de son film Les Misérables, je cite
00:48:27« La police a le feu vert pour tuer les Noirs et les
00:48:29Arabes », en France.
00:48:31Voilà, c'est un homme qui fait
00:48:33des films, ici une association
00:48:35avec des subventions d'argent public, on ne lui demande pas vraiment
00:48:37de compte sur ce qu'il déclare.
00:48:39On note que quand Jean Dujardin fait une
00:48:41cérémonie d'ouverture pour la coupe du monde de rugby
00:48:43où il célèbre une France
00:48:45classée « rance » par certains médias, là, la question
00:48:47lui est reposée souvent, il en a même
00:48:49reparlé assez récemment.
00:48:51La mémoire peut être longue.
00:48:53Il y a certaines déclarations sur le terrain
00:48:55politique, ou en tout cas sociétal,
00:48:57qui passent
00:48:59sans problème, d'autres
00:49:01moins. Alors, revenons
00:49:03au fait. Pour lui, la ligne est
00:49:05claire. Pour La Djili, la ligne est claire dans le monde du cinéma.
00:49:07La justice s'occupe
00:49:09de sa carrière judiciaire, le cinéma
00:49:11non. Le cinéma s'intéresse à son
00:49:13talent, au film qu'il fait. Très bien, c'est
00:49:15une ligne intéressante, chacun
00:49:17son métier, moi j'ai aucun problème.
00:49:19Et la liste des acteurs
00:49:21pour lesquels le positionnement du monde du cinéma
00:49:23est exactement contraire, n'en finit
00:49:25plus de grandir.
00:49:27Alors, on avait eu, évidemment,
00:49:29La Djili avait été récompensée au moment où
00:49:31Polanski, vous vous souvenez qu'avait été récompensée,
00:49:33avait provoqué un scandale
00:49:35terrible. Alors, l'affaire judiciaire de Polanski, elle est
00:49:37extrêmement compliquée, vous savez, il avait
00:49:39été recherché aux Etats-Unis, il était retenu en Suisse,
00:49:41la Suisse avait dit qu'il avait purgé sa peine, donc avait
00:49:43refusé de l'extrader. Finalement, il devait avoir
00:49:45un procès au civil
00:49:47l'année prochaine. Le tout, c'était pour agression
00:49:49sexuelle sur mineurs. Et
00:49:51le procès est à nouveau annulé en raison
00:49:53d'une entente entre les deux parties. Entre les deux
00:49:55parties, ça veut dire entre la victime et l'agresseur.
00:49:57Donc, il y a eu une entente, donc il n'y aura pas de procès
00:49:59au civil. L'affaire est compliquée,
00:50:01mais la justice,
00:50:03en l'occurrence, était passée.
00:50:05On a eu Harry Habitant. Autre exemple, Harry Habitant,
00:50:07lui, il a eu un non-lieu. En l'occurrence,
00:50:09il y a quelques jours, il a eu une date
00:50:11dans un théâtre, et il y a eu des manifestations
00:50:13devant. La prochaine date, elle est en 2024
00:50:15à Londres. Et, vous voyez,
00:50:17le milieu du cinéma dans lequel il était promis
00:50:19un avenir intéressant,
00:50:21l'a relativement abandonné. Malgré un non-lieu.
00:50:23Et il avait bénéficié
00:50:25d'un non-lieu. On parle de Gérard Depardieu,
00:50:27évidemment. Alors, Gérard Depardieu,
00:50:29là, il a été banni aussi bien par le milieu
00:50:31du cinéma qu'il a renié quasiment pour les...
00:50:33Alors, une partie du milieu, évidemment.
00:50:35Mais même, médiatiquement,
00:50:37on a eu que des papiers qui étaient la chute
00:50:39du Nikon, le monstre dans tous ses états.
00:50:41Enfin, vous avez toutes sortes de
00:50:43titres. Alors là, c'était avant même le procès,
00:50:45puisqu'il était censé commencer aujourd'hui, et qu'il vient d'être
00:50:47renvoyé. Et nous avons
00:50:49Nicolas Bedos, autre exemple assez récent.
00:50:51Alors, il a été condamné, il a fait appel de sa condamnation,
00:50:53mais vous noterez que dans le milieu du cinéma,
00:50:55personne n'avait attendu
00:50:57la condamnation ou non de Nicolas
00:50:59Bedos. Là, je ne suis pas en train d'interroger
00:51:01ce que l'on pense des comportements,
00:51:03des comportements quand ils sont
00:51:05avérés ou reconnus, des comportements
00:51:07quand ils sont jugés ou non.
00:51:09La question des comportements m'intéresse moins
00:51:11que la question de qu'est-ce qui fait office
00:51:13de repère collectif pour savoir qui
00:51:15a le droit de continuer à
00:51:17oeuvrer dans le monde du cinéma ou
00:51:19non. C'est un fait. Pour certains,
00:51:21c'est la justice. La justice tranche
00:51:23et il n'y a pas de condamnation
00:51:25à ne plus jouer dans un film. C'est une
00:51:27condamnation qui n'existe pas.
00:51:29Donc, pour certains, on se réfère à ce
00:51:31qu'a dit la justice. Il a purgé sa peine
00:51:33très bien. Pour d'autres, c'est la morale
00:51:35qui tranche et la morale redéfinie
00:51:37par les obsessions en général
00:51:39du moment. Mais alors, il est difficile
00:51:41de ne pas soulever, évidemment, l'hypocrisie
00:51:43quant à
00:51:45la carrière de Lajli.
00:51:47En 2019, je vous le disais, son film
00:51:49est sélectionné aux Oscars. C'est à ce moment-là
00:51:51que l'information sort d'un causeur.
00:51:53Elle est reprise par Valeurs Actuelles
00:51:55et Lajli
00:51:57intente un procès aux deux. Pourquoi ? Parce que
00:51:59dans les qualifications, je vous disais, les raisons pour lesquelles
00:52:01il a été condamné, ils avaient ajouté pour meurtre,
00:52:03pour tentative de meurtre, pardon,
00:52:05et il se trouve que, initialement, il était
00:52:07poursuivi pour tentative d'assassinat
00:52:09et que c'est une poursuite qui a été
00:52:11abandonnée. Vous savez, le tribunal peut s'adapter
00:52:13et les juges peuvent s'adapter, qui avait été abandonnée
00:52:15en cours de route. Donc, c'est parfaitement vrai que celle-ci
00:52:17avait été... Mais bon, les deux journaux
00:52:19ont été relaxés parce que le tribunal a jugé
00:52:21leur bonne foi dans l'exposé des motifs.
00:52:23Mais demeure quand même une condamnation
00:52:25à trois ans de prison, dont un
00:52:27a exerci. C'est pas rien. Alors, très rapidement,
00:52:29quelle est l'affaire ? C'est en 2009.
00:52:31Un ami du réalisateur, qui est par ailleurs
00:52:33le fondateur de l'association de soutien
00:52:35Asiède et Bouna, vous vous souvenez
00:52:37de l'affaire, qui apprend que sa sœur
00:52:39entretient une relation avec le mari
00:52:41de leur cousine. Il est à ce moment-là
00:52:43au Sénégal, il rentre en France, il organise
00:52:45une expédition punitive, il s'en prend
00:52:47à sa sœur, qui a quand même un droit fracturé
00:52:49et un traumatisme crânien.
00:52:51Il va voir l'amant,
00:52:53il l'enferme dans le coffre après l'avoir
00:52:55tapé et l'amant en question
00:52:57réussit à s'enfuir du coffre.
00:52:59Alors l'adjli a participé à cette
00:53:01vie répunitive et c'est la raison pour laquelle il a
00:53:03été condamné. Lui dit qu'il était
00:53:05venu pour faire médiation
00:53:07entre les deux parties. Le tribunal n'a
00:53:09pas été convaincu. Il a bien été
00:53:11condamné pour arrestation, enlèvement, séquestration
00:53:13ou détention arbitraire, je vous le disais tout
00:53:15à l'heure. Et la peine en appel
00:53:17reste de trois ans, dont un avec sursis
00:53:19ce qui n'est pas rien quand même. Peine
00:53:21en effet qu'il a purgé. Donc quand
00:53:23sort l'information, l'adjli dit oui c'est vrai
00:53:25mais c'est une peine que j'ai purgée.
00:53:27C'est absolument vrai. C'est aussi l'argument
00:53:29donné par tous les autres que plus
00:53:31personne ne rappelle et que plus personne
00:53:33ne fait participer
00:53:35au cinéma.
00:53:37C'est aussi par exemple l'argument
00:53:39qu'avait évoqué la Suisse au moment de
00:53:41refuser l'extradition de Roman Polanski
00:53:43qui avait dit oui mais il a purgé sa peine.
00:53:45Et lui a été directement
00:53:47visé au César pendant lesquels
00:53:49l'adjli a été récompensé.
00:53:51Quelques mois plus tard,
00:53:53Adèle Haenel, vous vous souvenez, qui s'était levée
00:53:55quand Roman Polanski avait été
00:53:57décoré, qui avait
00:53:59dit on se lève, on se casse, Adèle Haenel
00:54:01quelques mois plus tard, elle rentre à l'Académie
00:54:03des Oscars avec l'adjli.
00:54:05A l'époque Adèle Haenel n'avait pas parlé de justice
00:54:07elle a dit oui mais même des années après
00:54:09il y a la question de l'exemplarité. On ne récompense
00:54:11pas quelqu'un condamné pour ça. Très bien.
00:54:13Enfin les condamnations là en l'occurrence
00:54:15ce n'est pas très brillant non plus.
00:54:17Quel est le positionnement ? Encore une fois, j'essaie juste de comprendre.
00:54:19En 2022, il est sélectionné pour faire
00:54:21partie du jury à Cannes. En 2024,
00:54:23je vous le disais, il est choisi par Pathé
00:54:25notamment, qui produit
00:54:27le film pour réaliser le film, nous dit-on,
00:54:29le plus ambitieux de l'année 2025.
00:54:31Le traitement est donc
00:54:33difficilement comparable entre
00:54:35les différents acteurs.
00:54:37Comment expliquer
00:54:39une telle différence de traitement ?
00:54:41C'est vrai qu'on aimerait savoir
00:54:43si c'est la question de la justice, si c'est la question
00:54:45de la morale, mais qui définit ce qui est important
00:54:47moralement ou pas, parce que
00:54:49en effet, violer une fille
00:54:51c'est grave, séquestrer
00:54:53un homme et l'enlever
00:54:55c'est grave aussi, me semble-t-il.
00:54:57Par ailleurs, si c'est la question des femmes, il y en a une
00:54:59dans l'histoire dans laquelle l'ADJ est
00:55:01impliquée. Si c'est la délinquance des cols
00:55:03blancs, dont on entend aussi beaucoup parler
00:55:05dans un certain milieu,
00:55:07c'est la seconde, puisqu'il a été condamné
00:55:09cette fois-ci pour détournement de fonds.
00:55:11Donc on a un peu tout. Et quand
00:55:13Causer sort l'info, je vais vous lire
00:55:15juste une phrase de Télérama à l'époque, qui à mon avis
00:55:17éclaire la raison de la différence
00:55:19de traitement. À l'époque, Télérama écrit ceci
00:55:21« Une fâcheuse coïncidence
00:55:23» donc le fait que cette info sorte
00:55:25« Une fâcheuse coïncidence qui portera
00:55:27probablement préjudice au destin du film
00:55:29et en dit long des préjugés
00:55:31qui collent à la banlieue. »
00:55:33Et dans le même article, Télérama nous écrit
00:55:35« L'ADJ ne parle jamais de son séjour en prison
00:55:37les journalistes avaient jusqu'à présent
00:55:39toujours respecté son silence
00:55:41le réalisateur qui a purgé sa peine
00:55:43n'ayant plus eu affaire à la justice depuis. »
00:55:45Alors, je suis d'accord, mais c'est vraiment
00:55:47pas le comportement des journalistes cette fois-ci
00:55:49pour d'autres. C'est pas les journalistes qui se disent
00:55:51« S'il a décidé de ne pas en parler, on va pas en parler. »
00:55:53C'est pas exactement leur métier, par ailleurs.
00:55:55Et là, quand on nous dit
00:55:57« Ca en dit long sur les préjugés qui collent à la banlieue »
00:55:59mais qu'on reconnaît que cette condamnation existe
00:56:01c'est-à-dire que le seul fait d'évoquer une condamnation
00:56:03est un préjugé concernant la banlieue
00:56:05je pense que, une fois encore,
00:56:07les faits et les victimes et le fait que la justice passe
00:56:09comptent moins que le profil
00:56:11des condamnés
00:56:13ou des personnes qui sont même poursuivies
00:56:15par la justice, tout simplement.
00:56:17Merci infiniment, Charlotte, pour votre regard.
00:56:19Demain
00:56:21à 19h, nous aurons
00:56:23une invitée exceptionnelle
00:56:25il s'agit de Sarah Knafo
00:56:27députée européen
00:56:29et on lui posera toutes les questions
00:56:31sur son actualité, mais aussi
00:56:33sur le budget
00:56:35sur ce qui se passe aujourd'hui
00:56:37elle a eu des mots très vifs
00:56:39au niveau du budget 2025
00:56:41on en parlera notamment
00:56:43avec elle demain, 19h
00:56:45dans Face à l'info
00:56:47invitée exceptionnelle.
00:56:49Dernier sujet, Mathieu Bocoté
00:56:51un sujet dont personne ne parle
00:56:53samedi, des milliers de Britanniques
00:56:55ont manifesté à Londres pour réclamer
00:56:57des mesures fermes contre l'immigration
00:56:59de masse. Ils se sont mobilisés aussi
00:57:01pour exiger la libération
00:57:03d'un leader identitaire emprisonné, Tommy Robinson
00:57:05pourtant on n'en parle plus en France
00:57:07question pourquoi.
00:57:09Alors, c'est assez particulier, des milliers
00:57:11des dizaines de milliers, selon plusieurs
00:57:13rassemblés à Londres
00:57:15pour une manifestation qui avait été
00:57:17annoncée il y a un temps déjà
00:57:19avec deux revendications
00:57:21essentiellement. Le retour de la stratégie
00:57:23rwandaise pour la question des réfugiés
00:57:25on en a déjà parlé ici
00:57:27donc faire en sorte que les demandeurs d'asile
00:57:29passent par le Rwanda
00:57:31et ne puissent pas avoir accès directement au territoire
00:57:33national. Deuxièmement, l'arrêt
00:57:35de stopper les bateaux
00:57:37qui débarquent sans cesse
00:57:39en Grande-Bretagne. Les Britanniques
00:57:41rassemblés disent qu'on en a assez
00:57:43tout simplement, gardons à l'esprit
00:57:45les manifestations de cet été, les émeutes
00:57:47anti-immigration, violentes
00:57:49par ailleurs, suite
00:57:51à l'assassinat de trois jeunes filles par le
00:57:53fils d'un immigré rwandais
00:57:55en Grande-Bretagne.
00:57:57S'ajoute à ça, le personnage
00:57:59de Tommy Robinson, qui entre temps
00:58:01s'est fait mettre en prison. Alors qui est ce
00:58:03personnage? Je me permets d'en parler un peu.
00:58:05Il a 41 ans, alors je précise tout de suite
00:58:07c'est pas un enfant de coeur. Le fait qu'il
00:58:09se soit mobilisé contre les excès de l'immigration
00:58:11massive, j'y reviens dans un instant, il a
00:58:13un parcours trouble, c'est quelqu'un
00:58:15dont on ne voudrait probablement pas voir sa fille
00:58:17l'épouser, disons ça comme ça. C'est pas un enfant
00:58:19de coeur, ce qui ne veut pas dire qu'il ne
00:58:21se mobilise pas pour une question légitime
00:58:23aujourd'hui. Que reproche-t-on
00:58:25à Tommy Robinson depuis plusieurs années en Grande-Bretagne
00:58:27d'avoir tout fait pour
00:58:29dévoiler publiquement, notamment
00:58:31le rôle des gangs
00:58:33pakistanais, on en a souvent parlé ici, des gangs
00:58:35pakistanais qui ont organisé un système
00:58:37d'esclavagisme sexuel de jeunes
00:58:39filles de la classe ouvrière blanche
00:58:41britannique, au service donc de
00:58:43ces gangs pakistanais qui avaient organisé
00:58:45cela. Robinson, plus largement
00:58:47s'inquiète des effets
00:58:49de l'implantation de l'islam
00:58:51au Royaume-Uni.
00:58:53Il s'en inquiète beaucoup. Et qu'est-ce qu'il est?
00:58:55Il est devenu la cible
00:58:57de persécutions récurrentes, dans tous les sens
00:58:59du terme, pour le faire taire,
00:59:01pour le transformer en délinquant de telle manière
00:59:03que peu importe ce qu'il dit, on dit c'est un
00:59:05condamné multirécidiviste, n'en parlons pas.
00:59:07Dernière raison pourquoi il est arrêté
00:59:09en ce moment, parce qu'il a été arrêté sur la base
00:59:11de la loi antiterroriste. Aïe, aïe, aïe, un
00:59:13terroriste c'est très grave. Sur quelle base?
00:59:15Il a refusé de donner son code PIN de téléphone
00:59:17lorsqu'on l'a arrêté. Donc vous ne donnez pas le code
00:59:19de votre téléphone, terrorisme.
00:59:21Autrement dit, Mathieu Bocote,
00:59:23les militants identitaires britanniques sont aussi
00:59:25victimes de persécutions judiciaires?
00:59:27Ça fait penser à la France. Si je peux me permettre,
00:59:29les identitaires, entre guillemets, le registre
00:59:31se pose autrement, mais les identitaires sont la cible
00:59:33d'une persécution fréquente, il faut le dire.
00:59:35Bancaires, financières, juridiques
00:59:37sont traînés devant les tribunaux régulièrement.
00:59:39Mais allons plus loin, allons plus loin.
00:59:412015, les manifestations en France,
00:59:43pas en France, en Allemagne,
00:59:45contre l'arrivée, la vague migratoire
00:59:47qui s'en venait, c'était
00:59:49des manifestations massives, vraiment massives.
00:59:51Elles ont été présentées comme des manifestations
00:59:53fondamentalement nazies, absolument
00:59:55illégitimes. Qui veut s'associer
00:59:57à des nazis? Manifestations illégitimes.
00:59:59En France, les manifestations contre
01:00:01les cras, les centres de migrants
01:00:03extrêmes droitisés, toujours, on les accuse même
01:00:05de mettre le feu un peu partout, donc on les présente
01:00:07comme des criminels. Les mouvements
01:00:09populaires sont disqualifiés,
01:00:11les mouvements militants sont interdits,
01:00:13les propos sont criminalisés. Alors quand
01:00:15on voit tout cela, on comprend pourquoi
01:00:17le récit qu'il nous a fait, ce qui s'est passé en Grande-Bretagne
01:00:19le suivant, soit on n'en parle pas,
01:00:21occultation, occultation,
01:00:23soit on en parle, diabolisation, diabolisation,
01:00:25n'y touchez jamais. Donc soit
01:00:27vous vous taisez, soit vous dégobillez,
01:00:29mais dans tous les sens du terme, vous faites tout
01:00:31pour que jamais vous ne vous en approchiez.
01:00:33Très intéressant à analyser.
01:00:35Merci beaucoup mon cher Mathieu, Charlotte,
01:00:37Gabriel, Marc.
01:00:39Excellente suite de programme, l'heure des pros 2,
01:00:41avec Eliott Deval. À demain.

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