• il y a 6 mois
Sylvie Josserand, avocate nîmoise et candidate RN aux élections européennes

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00:00Il est 7h45, belle reprise en Lozère et dans le Gard avec France Blogue Gard Lozère, lundi matin.
00:07Début d'une semaine très politique avec les élections européennes dimanche.
00:11Notre invitée donc ce matin, Cantin, c'est une gardoise, candidate Rassemblement National à six jours du scrutin.
00:16Oui bonjour Sylvie Josserand.
00:17Bonjour.
00:18Merci beaucoup d'être en studio avec nous.
00:20L'idée ce matin c'est que les auditeurs fassent un petit peu votre connaissance.
00:24Vous êtes nimoise, avocate, on va y revenir.
00:27Et donc vous lancez dans ce scrutin, dans ces européennes.
00:30Pourquoi donc ces européennes, ce scrutin-là en particulier ?
00:33Je me suis décidée et j'ai répondu présente à l'appel qui m'a été lancé par la liste du Rassemblement National.
00:45Donc c'est une histoire qui commence il y a dix ans, en 2014,
00:51lorsque je suis amenée à défendre quelqu'un qui est bien connu dans la région,
00:57qui est le maire de Boccaire, monsieur Julien Sanchez.
00:59Et je suis amenée à le côtoyer et à voir la manière dont il travaille.
01:06Et puis parallèlement, je suis assez déçue de ce qui se passe.
01:11Nous sommes en 2014, donc il y a eu des élections présidentielles en 2012.
01:17Et je suis déçue par les euphémismes, les non-dits, la poussière qu'on cache sous le tapis.
01:26Donc ce double mouvement...
01:28C'est quoi cette poussière, Sylvie Josephant ?
01:30Eh bien la poussière que l'on cache sous le tapis, ou les euphémismes, c'est ne pas dire ce qui est vraiment.
01:35C'est ne pas dire, ne pas appeler un chat un chat.
01:40Ne pas dire qu'il y a des difficultés de délinquance et qu'il peut y avoir un lien parfois avec l'immigration.
01:50C'est ne pas dire qu'il y a des gens qui travaillent et qui ne peuvent pas s'offrir un loyer et qui doivent dormir dans leur voiture.
02:00C'est ne pas dire que des entreprises ont des coûts, des charges astronomiques.
02:05C'est ne pas dire ce qui est.
02:08Donc je suis confrontée à cette difficulté et en même temps je vois parallèlement des gens qui travaillent,
02:17qui disent les choses telles qu'elles sont et qui essayent d'y apporter des solutions.
02:22Vous vous êtes rapprochée du Rassemblement National, d'abord pour une histoire d'affection que vous aviez pour Julien Sanchez
02:28et puis pour ce que vous avez pu constater chez lui de son investissement.
02:33Une affection, je suis son avocat.
02:36Il y a des liens qui se sont créés.
02:38Je le vois travailler, je le vois travailler de l'intérieur.
02:42Et il est vrai que si je ne l'avais pas vu travailler de l'intérieur, peut-être je n'aurais pas eu cette interpellation qui a été la mienne à ce moment-là.
02:51Parce que ce qui est intéressant dans votre cas, c'est qu'en 88, pour le deuxième mandat de François Mitterrand,
02:56vous colliez des affiches pour le candidat socialiste, le président sortant.
03:00Oui, oui.
03:02Comment vous avez passé d'un bord à l'autre ?
03:04Mes valeurs sont restées inchangées.
03:06Le problème est que les valeurs de gauche ne sont plus portées par la gauche.
03:13Et la gauche s'intéresse désormais à des questions peut-être intéressantes également,
03:20mais qui ne sont pas forcément celles de tout un chacun.
03:25Quand quelqu'un ne peut plus payer ses factures d'électricité, par exemple,
03:31il me semble que ça n'interpelle plus tellement à gauche, alors que ça interpelle ailleurs.
03:37Et moi, en tant qu'avocat, j'ai cette possibilité, cette chance d'avoir dans mon cabinet une clientèle qui m'explique son quotidien.
03:53Et une clientèle de toute origine.
03:56J'ai une photographie sociologique qui m'est rendue possible grâce à mon métier.
04:04Il y a certains de vos clients que vous aidez via notamment l'aide juridictionnelle,
04:08donc c'est des clients qui n'ont pas les moyens, en gros, de se payer leur défense.
04:12Ceux-là, comment vous comptez les aider au Parlement européen ?
04:16Eh bien, tout simplement par des votes qui seront des votes de bon sens.
04:23Je prends l'exemple de l'électricité.
04:26Ça a été un thème de campagne, mais vous avez la France qui est dotée de l'arsenal nucléaire.
04:34On a la possibilité d'avoir de l'électricité décarbonée et pas chère.
04:41Et pour des raisons notamment allemandes, on est tenu d'acheter une électricité à un prix qui est celui du marché spot
04:55et qui n'est pas du tout favorable à l'intérêt général et à l'intérêt français.
05:01On est sur des tarifs européens, pour simplifier un petit peu pour les auditeurs.
05:04On le disait tout à l'heure, vous êtes aussi avocate, pénaliste notamment.
05:09Qu'est-ce qui, dans votre métier justement, fait que vous vous êtes rapprochée des idées du Rassemblement national ?
05:14Eh bien, quand je dis qu'il y a une difficulté s'agissant par exemple du narcotrafic,
05:25je suis toujours un peu triste de voir qu'on ne se rend pas compte, ou on ne veut pas,
05:35parce que je ne veux pas croire qu'on ne le sache pas, que c'est une gangrène qui met en péril l'État lui-même.
05:43Et il y a un mois et demi, le 22 mars à Nîmes, j'ai organisé à l'université un colloque sur le blanchiment d'argent sale avec mes étudiants.
05:53Parce que vous, ces trafiquants, vous les retrouvez au tribunal, en vérité ?
05:59Eh bien, vous n'avez pas forcément les plus hauts placés dans la hiérarchie.
06:04Vous avez souvent des petites mains, des lampistes.
06:10Mais le problème, c'est un problème qui est très très sérieux et qui met en péril l'État lui-même.
06:18C'est sans doute la priorité de Jordan Bardella, c'est l'immigration.
06:24Il dit souvent, Jordan Bardella, qu'il y a un lien entre l'immigration et la délinquance.
06:28Est-ce que vous le faites, vous, de votre expérience d'avocate, ce lien à Nîmes ?
06:34Mais il n'y a pas que Jordan Bardella qui fait ce lien.
06:37Quand j'écoute M. le ministre de l'Intérieur, M. Darmenin, il explique qu'il y a force statistique à l'appui,
06:45qu'il y a une proportion importante de la délinquance qui émane d'étrangers.
06:51Donc, encore une fois, c'est un constat, ce sont des faits, ce ne sont pas des interprétations.
06:59Ce sont des faits statistiques qui sont donnés par le ministère de l'Intérieur.
07:03France Bleu-Garloser, 7h53, Sylvie Josserand, avocate et candidate RN à six jours de scrutin, notre invité.
07:09– Oui, Sylvie Josserand a parlé de l'immigration, il y a aussi l'agriculture,
07:11on voit que les agriculteurs se mobilisent aujourd'hui.
07:14Jordan Bardella, dans son programme, propose de sortir de la politique agricole commune
07:20pour créer une politique agricole française, ça veut dire quoi ?
07:24– Alors, il y a du bon sens, simplement du bon sens.
07:29Se nourrir, c'est une nécessité absolue.
07:32La famine, c'est ce qui arrive quand on ne peut pas se nourrir.
07:38Il y a des agriculteurs acquis, français, qui font d'excellents produits,
07:45à qui l'Europe impose des normes pour toujours une meilleure qualité.
07:50Pourquoi pas ?
07:52La difficulté, elle est que ces agriculteurs,
07:54ils sont mis en concurrence avec d'autres produits
07:58provenant d'agriculteurs qui exercent dans d'autres pays,
08:03et les produits n'ont pas les mêmes qualités,
08:06ne sont pas soumis aux mêmes normes,
08:08ce qui provoque une concurrence déloyale, c'est facile à comprendre.
08:12Vous avez de la viande qui vient d'Argentine,
08:15et on vous dit, en France, vous devez avoir telle ou telle norme.
08:20Donc forcément, il y a un moment où il y a un goulot d'étranglement,
08:24et le consommateur ne s'y retrouve pas,
08:26puisque la viande qui est moins chère est sans doute privilégiée
08:29par celui qui a moins d'argent.
08:32Donc ce n'est pas très compliqué de dire qu'il faut revoir la copie,
08:39et faire en sorte qu'il y ait soit une concurrence loyale,
08:43soit une priorité pour nos agriculteurs français.
08:46Donc refuser notamment ce traité de libre-échange avec le Mercosur,
08:50donc les pays en gros d'Amérique latine.
08:52Ce n'est pas toujours facile, ce n'est pas toujours évident,
08:55comment dire, d'imposer ses vues quand on est à Bruxelles,
08:58puisqu'il faut s'accorder à 27, c'est très compliqué.
09:00– Alors c'est très compliqué, mais l'époque, le tournant est historique,
09:06je pense, et c'est la raison pour laquelle, me semble-t-il,
09:11il faut se rendre compte que chaque voix va compter à cette élection.
09:17Les Français peuvent considérer que Bruxelles c'est loin,
09:22que l'élection européenne est loin de leurs préoccupations,
09:25et en réalité pas du tout.
09:27Les décisions qui sont prises à Bruxelles ont des conséquences directes,
09:34un impact immédiat sur leur quotidien.
09:39Donc il faut absolument aller voter,
09:42et de surcroît, la majorité n'est pas possible, certes, puisqu'il faudrait…
09:51– Un vote à l'unanimité.
09:52– Non, la majorité n'est pas possible,
09:54mais il y a une minorité de blocage qui est possible.
09:56Et en ce moment, il est possible que la minorité de blocage
10:01puisse exister par le regroupement de toutes les droites extrêmes,
10:07puisqu'on les appelle comme ça, de pays européens,
10:11tels que la Hongrie, l'Italie.
10:12– Donc vous pourriez, effectivement…
10:15À qui vous pourriez vous allier ?
10:17J'ai une dernière petite question,
10:18si ça n'avait pas été Jordan Bardella,
10:20candidat cette fois aux Européennes,
10:22est-ce que vous auriez rallié le Rassemblement national ?
10:25– Oui, oui, je l'aurais rallié,
10:27parce que j'en ai assez, encore une fois, des euphémismes et des non-dits.
10:33– Sylvie Chausson, bonjour,
10:34merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu-Garloser,
10:37donc à six jours des élections européennes,
10:38je rappelle que vous êtes candidate,
10:40donc sur la liste du Rassemblement national,
10:42à la 26ème place, donc potentiellement en position éligible,
10:46étant donné aujourd'hui les sondages du Rassemblement national.
10:48Merci à vous.
10:49– Merci pour votre invitation.
10:50– Et vos appels en direct ce matin,
10:51sur quel est votre priorité, votre thème prioritaire
10:55pour ces élections européennes ?
10:56Un numéro de téléphone pour nous appeler en direct dans le 6904 66 21 36 37.

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