Débat des Européennes à Radio France : la mise au point de François-Xavier Bellamy

  • il y a 3 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, le coup de gueule de François-Xavier Bellamy, le candidat LR aux européennes, quant à la venue inattendue du Premier ministre en soutien à Valérie Hayer sur le plateau du "Grand oral" à Radio France.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcript
00:00 (Générique)
00:04 Toujours en compagnie de Jules Torres du JDD et de Jean-Claude Lassier pour commenter l'actualité.
00:10 Actualité chez nos confrères de Radio France, tiens, débat des européennes.
00:14 Avec ce matin, donc, devant un parterre de jeunes, on a sorti le Grand Amphi pour justement accueillir tous ces jeunes
00:22 et que ces jeunes puissent écouter la parole politique de chacun des principaux candidats à cette élection européenne.
00:32 Et arrive pendant l'interview de Valérie Ayé, arrive qui ? Arrive le Premier ministre.
00:39 Bonjour, je suis désolé, je fais irruption sur la scène.
00:42 Monsieur le Premier ministre.
00:43 J'étais en interview juste au-dessus, à l'instant.
00:45 C'est complètement imprévu.
00:47 On m'a dit que Valérie était là, et donc je suis venu d'abord pour voir Valérie. On passe beaucoup de temps ensemble en ce moment.
00:51 C'est un peu inséparable, oui.
00:52 Oui, et puis surtout, je suis venu adresser un message parce qu'on m'a dit qu'il y avait beaucoup de jeunes.
00:56 Effectivement, je les vois et c'était très important pour moi de venir vous dire un petit mot, venir encourager Valérie.
01:03 Voilà, la séquence se termine. Le Premier ministre reste quelques minutes sur place avant de repartir.
01:08 On conclut l'entretien avec Valérie Ayé.
01:10 Celui qui passe juste après, c'est François-Xavier Bellamy, qui est tout de suite interrogé par les journalistes
01:16 sur la situation, sur le scrutin, sur les européennes.
01:20 Et là, le candidat LR interrompt en disant...
01:24 On a vu quand même le nouveau joker "J'appelle un ami"
01:27 qui semble être de plus en plus utilisé par la candidate de la majorité.
01:30 Je ne suis pas sûr d'ailleurs que ce ne soit que des amis, parce qu'en réalité, moi je vais vous dire, je suis peiné.
01:35 Il y a des gens qui manifestement autour d'elle ont l'impression qu'ils font mieux campagne qu'elle.
01:40 Moi j'ai du respect pour Valérie Ayé, et je pense que quand on a une candidate et qu'elle est tête de liste,
01:44 la moindre des choses c'est de laisser la candidate faire campagne.
01:46 Je suis désolé, mais je trouve qu'il y a une forme de mépris là-dedans.
01:49 Comme si Valérie Ayé n'était pas capable de faire campagne.
01:51 Et qu'il fallait en permanence que ce soit le Premier ministre, le Président de la République.
01:55 Pardon, mais enfin, je suis désolé, il y a un côté un peu macho aussi dans cette affaire.
01:58 - Qu'on soit bien clair... - Ils débattent en disant "Ecoute-moi bien Valérie, je vais être plus efficace que toi,
02:02 je vais vous expliquer comment ça se passe une élection européenne, bonjour à tous".
02:05 Non mais franchement, honnêtement, ça s'arrête quand, ce spectacle ?
02:08 Voilà donc le spectacle, et le candidat LR, François-Xavier Bellamy,
02:13 va plus loin sur le système qu'il appelle ça, le système Radio France.
02:18 J'aimerais bien comprendre comment ça se passe concrètement.
02:20 Vous avez le Premier ministre qui est dans le couloir, qui dit "J'ai envie de passer à la radio sur le service public".
02:23 - Allez hop, j'arrive ? - Alors il était invité du 8h30 France Info, de 8h30 à 2h.
02:27 Du coup il peut s'inviter dans toutes les émissions de la maison de la radio en temps réel comme il veut.
02:30 Demain là, il pousse la porte de France Inter, il va derrière le micro.
02:34 Comme le Président de la République jeudi, il dit "Voilà, j'ai envie de parler".
02:37 Jeudi, 24h avant la fin de la campagne officielle, je prends tous les JT.
02:40 - Qu'est-ce qu'on peut penser de ça, Jules Therese ?
02:43 - C'est une des séquences les plus sidérantes de la campagne.
02:46 Parce que Gabriel Attal, quand il arrive, il dit "Pardon, tout ça est un petit peu imprévu".
02:51 Il nous vend une improvisation qui n'en est pas du tout une.
02:53 Parce qu'il est descendu, en effet, il s'est baladé dans les locaux de Radio France.
02:58 Et quand il rentre, on le voit un petit peu sur les images, alors les auditeurs ne pourront pas le voir,
03:02 mais on voit le directeur de France Info, le directeur de l'information de France Info, Jean-Philippe Baille,
03:06 qui est tout sourire quand Gabriel Attal arrive.
03:08 Et je pense que cette image ne pourrait pas arriver avec n'importe quel autre candidat.
03:12 Et donc je pense que François-Xavier Bellamy a raison de pointer du doigt ce petit jeu.
03:16 On voit bien qu'imaginer, juste deux secondes, si Marine Le Pen descendait d'une interview
03:21 faite sur France Info et qu'elle descendait voir Jordan Bardella,
03:24 interrompre Jordan Bardella dans une autre interview.
03:26 Je pense que les sociétés de journalistes s'indigneraient.
03:29 En plus, on est dans un moment où il y a une réforme de l'audiovisuel public qui est très contestée.
03:33 Je trouve tout ça sidérant.
03:35 - Jean-Claude Dacier ?
03:36 - Tout ça est vrai.
03:38 - Il a été dirigeant de chaîne en plus.
03:40 - Oui, il y a longtemps.
03:41 Mais en même temps, la majorité est mal.
03:44 Plus que mal. Très mal.
03:46 Et on s'interroge même si le score reste ce qu'il est.
03:49 Dimanche soir, on va se poser la question de savoir comment le président de la République va gouverner.
03:55 Alors c'est vrai que ça doublonne un peu avec l'attitude du président qui est annoncé...
04:00 - Jeudi ?
04:01 - Jeudi à 20h quasiment, non ?
04:04 - Absolument.
04:05 - Pas 20h même, mais enfin pas loin des journaux.
04:08 J'espère qu'il saura se tenir, ce ne serait pas convenable.
04:14 Mais d'éviter tout de même de penser que les élections européennes sont 48h plus tard.
04:19 Mais je le disais tout à l'heure, il y a un problème qui va le titiller quand même, c'est la défense européenne.
04:24 Quand il aura le parterre avec Eisenhower...
04:27 Pas Eisenhower, mon Dieu, il est mort.
04:28 Mais tout le président américain, etc.
04:30 - Biden ?
04:31 - Biden.
04:32 Et le souvenir d'Eisenhower et de quelques autres.
04:34 Il aura du mal peut-être à ne pas parler de la défense européenne
04:38 qui est un des gros sujets à venir pour l'Europe, pour les tenants d'une Europe fédérale.
04:43 Je reviens à ce qui s'est passé là avec Gabriel Attal.
04:48 Bon, ça fait deux fois.
04:52 Encore une fois, je comprends qu'il ait envie d'intervenir.
04:56 Se croit-il meilleur pour tout le temps ?
04:58 - Ça fait deux fois. La première c'est les affiches, c'est ça ?
05:00 - Ben oui, il y a les affiches et puis il y a aussi...
05:02 - On les voit tous les deux ?
05:03 - Même le débat est discutable, franchement, dans l'esprit.
05:07 Je comprends et je suis tout à fait d'accord avec vous.
05:09 Bellamy a eu raison de protester.
05:11 Une première fois au moment du débat.
05:13 Une seconde fois aujourd'hui avec cette prestation en doublon
05:18 de Mme Ayé et du Premier ministre.
05:22 Encore une fois, ça peut se comprendre et s'expliquer par le fond de sauce
05:27 qui est l'heure, c'est une catastrophe.
05:29 Valérie Ayé fait ce qu'elle peut.
05:31 Elle était désignée tardivement.
05:33 Elle n'était pas une professionnelle des médias.
05:35 - Mais est-ce que c'est de la compétence déloyale ?
05:37 Le fait de se faire aider par le Premier ministre ?
05:40 - Je comprends que les néo-féministes sautent sur le sujet.
05:43 Ça me paraît logique et bienvenu.
05:45 - Bellamy aussi dit ça, il est un peu macho.
05:47 - Oui, bien sûr.
05:48 - Valérie Ayé lui répond en disant "ça veut dire quoi ?
05:51 Ça veut dire que je suis illisible ?"
05:52 - Valérie Ayé, en tout cas, elle n'a aucune capacité de rebond.
05:55 Elle aime beaucoup avoir le soutien du Président de la République
05:58 et du Premier ministre.
05:59 Elle a accepté que Gabriel Attal débatte face à Jordane Bardella,
06:04 la tête de liste qu'elle affronte.
06:06 L'autre soir, souvenez-vous, lors du débat que vous avez animé,
06:09 Pierre, elle s'étonnait même que Marine Le Pen
06:12 ne veuille pas débattre face à Emmanuel Macron
06:14 comme si elle n'était plus du tout la tête de liste,
06:16 mais la troisième de liste.
06:18 Mais surtout, c'est qu'elle n'était pas faite pour ça.
06:21 C'est une bonne députée européenne,
06:23 elle connaît bien ses dossiers,
06:25 mais elle est novice dans le combat politique.
06:27 Elle n'arrive pas, on le voit bien dans les débats,
06:29 elle est très faible dans la joute politique,
06:32 contrairement à Bellamy ou Glucksmann ou Bardella.
06:34 Et le problème, c'est que le verre était dans le fruit
06:36 dès le début de sa désignation le 29 février.
06:38 - C'est le premier sujet, mais j'aimerais entendre Jean-Claude Dacier
06:41 sur le deuxième volet,
06:42 qui est celui de l'attitude de la radio et la télévision,
06:46 en l'occurrence du service public.
06:48 - Quoi ?
06:49 - Attal et Bardella, c'était déjà sur France 2.
06:51 - Oui !
06:52 - Non, non, mais Jean-Claude !
06:53 - Mais quand on est dans le service public...
06:55 - On s'est impatroné le CI, Jean-Claude Dacier !
06:56 - J'ai aussi travaillé dans le service public,
06:58 mais il y a tellement longtemps que j'ai oublié...
07:00 - Non, mais, directeur de chaîne,
07:02 est-ce que vous auriez accepté que le patron,
07:06 ou le premier ministre, descendent dans un de vos studios
07:09 pour interrompre une interview ?
07:11 - Je vais être honnête avec vous.
07:12 - Entre deux candidats égaux.
07:13 - Je vais être honnête avec vous.
07:14 - Ouais ?
07:15 - Je pense que j'aurais...
07:17 J'aurais accepté, oui.
07:19 Parce que un premier ministre...
07:22 Il y a ça, accessoirement.
07:24 Mais il y a ça, puis il y a un premier ministre qui arrive.
07:27 C'est difficile de dire "Monsieur le premier ministre,
07:29 demi-tour droite, vous quittez le studio,
07:31 on est là où vous voyez,
07:32 on est face à un amphithe de jeunes..."
07:34 - Mais en quoi c'est difficile ?
07:36 - Et parce qu'ils appartiennent...
07:38 Il appartient, lui, premier ministre,
07:41 au même clan, à la même équipe,
07:44 au même camp, pardon, que Valérie Hayé,
07:47 ça peut se défendre.
07:48 Enfin, moi, je suis honnête avec vous.
07:51 Vous me dites "Qu'est-ce que vous auriez fait ?"
07:53 Je pense que j'aurais fait la même chose.
07:55 - Ça veut dire que vous n'avez pas le choix, les dirigeants ?
07:58 - Ça veut dire que le premier ministre,
08:00 c'est le premier ministre,
08:02 que c'est difficile...
08:03 Quel est l'argument de lui dire
08:05 "Écoutez, Valérie Hayé, là,
08:07 qu'est-ce que vous venez de lui manger la laine sur le dos ?
08:09 Laissez-la développer son truc.
08:11 Merci, c'est gentil d'être passé, mais au revoir."
08:13 C'est compliqué.
08:14 - Moi, je pense qu'ils n'auraient pas accepté
08:16 que ce soit Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen,
08:18 comme je vous l'ai dit tout à l'heure.
08:19 Là, vraiment, il y a un défi de mesure criant.
08:22 - Mais il y a le premier ministre !
08:24 Et Mélenchon, on ne l'est pas encore,
08:26 ou un jour peut-être le sera-t-il.
08:28 Mais bon, je reconnais que c'est compliqué.

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