L’incroyable revirement du Président des Etats Unis, Joe Biden en matière de droit d’asile et d’immigration. Les Etats-Unis sont débordés depuis des mois par l’immigration illégale, et par décret présidentiel, Joe Biden a décidé restreindre dès aujourd’hui le droit d’asile aux Etats Unis. Les migrants illégaux venus dans l’espoir de déposer une demande d’asile vont en effet être expulsés sans avoir pu déposer leur dossier..
Il s’agit d’une politique d’immigration parmi les plus restrictives jamais adoptées par un président démocrate, alors que tous les sondages montrent que le sujet pèse lourd sur les chances de réélection de Joe Biden en novembre. Une telle décision, c’est du jamais vu pour un Président démocrate, car c’est le type de décisions prônées par Donald Trump et dénoncées habituellement par le camp Biden. Pour les migrants illégaux, mexicains en particulier c’est le choc.
Son adversaire républicain, Donald Trump, a balayé ces annonces :
"Joe Biden prétend enfin faire quelque chose au sujet de la frontière, mais en fait, ce n’est qu’une façade car il sait qu’un débat aura lieu dans trois semaines", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en référence au duel télévisé qui les opposera le 27 juin. Pour Trump, les migrants clandestins sont à l’origine d’une vague de criminalité aux Etats-Unis.
« Pour Joe Biden, la sécurité des familles américaines doit toujours passer en premier », a déclaré Andrew Bates, parole de la Maison-Blanche, se félicitant de « nouvelles mesures historiques ».
Il s’agit d’une politique d’immigration parmi les plus restrictives jamais adoptées par un président démocrate, alors que tous les sondages montrent que le sujet pèse lourd sur les chances de réélection de Joe Biden en novembre. Une telle décision, c’est du jamais vu pour un Président démocrate, car c’est le type de décisions prônées par Donald Trump et dénoncées habituellement par le camp Biden. Pour les migrants illégaux, mexicains en particulier c’est le choc.
Son adversaire républicain, Donald Trump, a balayé ces annonces :
"Joe Biden prétend enfin faire quelque chose au sujet de la frontière, mais en fait, ce n’est qu’une façade car il sait qu’un débat aura lieu dans trois semaines", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en référence au duel télévisé qui les opposera le 27 juin. Pour Trump, les migrants clandestins sont à l’origine d’une vague de criminalité aux Etats-Unis.
« Pour Joe Biden, la sécurité des familles américaines doit toujours passer en premier », a déclaré Andrew Bates, parole de la Maison-Blanche, se félicitant de « nouvelles mesures historiques ».
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TVTranscription
00:00C'est un virage à droite loin d'être innocent.
00:02Constamment attaqué par Donald Trump sur la question migratoire,
00:06Joe Biden a décidé d'aller sur le terrain de son adversaire
00:09à cinq mois de l'élection présidentielle.
00:12Le président américain annonce durcir sa politique d'immigration
00:15avec le Mexique.
00:18Aujourd'hui, j'annonce des mesures visant à empêcher les migrants
00:22qui franchissent illégalement notre frontière sud
00:24d'accéder au système d'asile.
00:26Les migrants ne pourront recevoir l'asile à notre frontière sud
00:29que s'ils le demandent après être entrés
00:32par une procédure légale établie.
00:34Concrètement, les migrants entrés illégalement
00:37sur le territoire américain ne pourront pas bénéficier
00:40des procédures de demande d'asile,
00:42et ce, dès lors que leur nombre dépasse les 2500 par jour
00:46pendant une période de sept jours consécutifs.
00:49C'est le cas actuellement, afflue un nombre record de personnes
00:53qui fuient la pauvreté en Amérique centrale et latine.
00:56Joe Biden assure que ces nouvelles mesures drastiques
00:59respectent le droit international,
01:01mais les Nations unies s'insurgent.
01:03Dans toutes les situations, nous rappelons que la demande d'asile
01:07est un droit humain fondamental et que l'accès à l'asile
01:10pour les personnes qui en ont besoin est primordial.
01:12Toute personne qui affirme avoir une crainte fondée
01:15d'être persécutée dans son pays d'origine
01:18devrait avoir accès à un territoire sûr
01:20et voir sa demande évaluée avant de faire l'objet
01:22d'une expulsion ou d'un éloignement.
01:25Joe Biden tente un coup de poker politique
01:27à l'approche de l'élection présidentielle,
01:29où chaque voix devrait compter,
01:31tant l'issue du scrutin est incertaine.
01:33Seulement, avec un tel changement de cap,
01:36il risque de s'aliéner certains de ses supporters.
01:38L'opposition républicaine, qui réclame pourtant
01:41accord et accri des lois très restrictives
01:44contre l'immigration venue du Mexique,
01:46dénonce une manoeuvre politique grossière.
01:48Le locataire de la Maison-Blanche, lui,
01:51l'accuse d'avoir bloqué tout accord bipartisans
01:53sur la question au Congrès.
01:56Pour le Décryptage, Gauthier Rubinski est avec nous.
01:59Bonjour, Gauthier.
02:00A l'instant, l'opposition républicaine américaine
02:03parle d'un coup de poker politique de Joe Biden.
02:06Faut-il y voir autre chose qu'une stratégie électorale ?
02:09J'espère qu'on peut y voir autre chose,
02:11parce que la stratégie électorale, elle consiste,
02:14mais vous savez que ce n'est pas le seul domaine,
02:16pour Joe Biden, à essayer de recoller les morceaux
02:19entre une prétendue gauche démocrate
02:22qui est en matière d'immigration
02:26conforme avec ce qu'elle a toujours été.
02:28Elle part du principe, qui n'est pas faux,
02:31que la société américaine a les moyens,
02:34non seulement d'absorber, pardonnez-moi le terme,
02:37de trouver du travail, mais aussi d'intégrer les migrants,
02:41ce qui n'est pas toujours le cas.
02:43De l'autre côté, il y a la volonté de Joe Biden
02:45de se dire que l'élection peut se jouer avec des indécis,
02:48et que dans ce cas-là, il ne faut pas les laisser tomber.
02:52La réaction d'un Biden dans cette affaire
02:54est aussi à une forme de, comment dirais-je,
02:57de laisser aller, mais pas au sens où l'entend les Républicains,
03:00mais les démocrates, souvent, ne se sont pas préoccupés
03:04de cette question en termes de fondement de la société,
03:08mais en disant que nous sommes dans cette intégration régulière,
03:11il n'y a pas de changement majeur.
03:14Or, là, c'est vrai qu'il y a un flux tout à fait conséquent
03:17et qu'il y a la nécessité au moins de penser cette question,
03:22et surtout sur un plus long terme,
03:23parce que vous avez bien vu que la manière
03:26dont l'Etat fédéral réagit,
03:28que ce soit sous Trump ou sous Biden,
03:30ça consiste à envoyer, au moment donné,
03:33des renforts militaires, la police, etc.
03:36Dans le cadre de Donald Trump, c'est construire un mur,
03:39mais ça n'est pas le résultat d'une action
03:41qui serait le résultat d'une réflexion
03:44sur la question de l'immigration.
03:46Cette question de la frontière mexicaine,
03:48c'est un serpent de mer de la politique américaine.
03:51Vous voyez aussi comment elle est utilisée,
03:53parce que les Républicains dénoncent l'aspect,
03:56non pas politique, mais politicien ou politicard
03:59de la démarche de Biden.
04:01Mais enfin, que dire de ce que les Républicains ont fait
04:04en janvier dernier ?
04:05Les Démocrates avaient proposé une loi
04:08qui ressemble un peu à ce que dit Biden aujourd'hui
04:11et qui devait avoir, en principe, l'assentiment des Républicains.
04:15Sauf que le trumpisme, qui est une idéologie stupide,
04:18on est d'accord, mais une idéologie quand même,
04:21qu'est-ce qu'elle a donné, qu'est-ce qu'elle a indiqué,
04:24qu'est-ce que Trump a indiqué aux Républicains, aux élus ?
04:27Ils ont voté contre quelque chose
04:30pour lequel, a priori, ils étaient.
04:32Pourquoi ? Pour priver Joe Biden d'une réussite
04:36qui, en principe, était dans l'intérêt général.
04:40Juste une dernière chose,
04:42parce que ce qui est important, c'est de voir justement
04:45comment cette question fondamentale
04:48est récupérée aussi par les Républicains
04:50lorsque Trump dit que c'est le poison.
04:53Ces gens-là empoisonnent le sang américain.
04:55Ce sont des violeurs, des voleurs, etc.
04:57Vous voyez bien que ça n'a pas grand-chose à voir avec la réalité
05:00puisque le chômage aux Etats-Unis est quelque chose d'assez résiduel.
05:04Il y a cette idéologie aussi qui contraint, d'une certaine manière,
05:08ceux qui seraient plutôt enclins à la nuance,
05:10de trancher et d'avoir l'air, peut-être, ce qu'ils ne sont pas.
05:15Une conclusion.
05:16Un président mexicain, à la fin du XIXe siècle,
05:20Porfirio Diaz, avait dit
05:22« Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis. »
05:26C'est peut-être ça encore pour eux.
05:28Merci beaucoup, Gauthier. C'était votre décryptage des Etats-Unis.