Le « Kaiser » de la mode en fiction. Vendredi 7 juin 2024, Disney + a dévoilé sa série sur le début de carrière du plus célèbre couturier allemand.
À cette occasion, Daniel Brühl ; qui incarne Karl Lagerfeld, et Théodore Pellerin, qui joue son compagnon, Jacques de Bascher, nous parlent de "Becoming Karl Lagerfeld". Lettres d’amours, secrets, obsession pour la perfection, violence du monde de la mode…
À cette occasion, Daniel Brühl ; qui incarne Karl Lagerfeld, et Théodore Pellerin, qui joue son compagnon, Jacques de Bascher, nous parlent de "Becoming Karl Lagerfeld". Lettres d’amours, secrets, obsession pour la perfection, violence du monde de la mode…
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Court métrageTranscription
00:00 Karl Lagerfeld et beaucoup d'autres,
00:01 mais Karl Lagerfeld, surtout,
00:03 était un homme extrêmement cultivé.
00:06 Il avait besoin de la solitude aussi
00:08 pour être avec les livres,
00:09 avec la culture, avec les arts.
00:12 Je pense que vous êtes un génie
00:14 et que vous allez devenir le plus grand
00:16 couturier du monde.
00:17 Dans ma vie ?
00:24 Ah oui, oui, oui, beaucoup de fois.
00:26 Une lettre d'amour ?
00:27 Oui, oui.
00:29 Des longues, longues lettres,
00:30 très annuantes, je crois.
00:31 Oui, oui, j'aimais ça beaucoup
00:33 quand j'étais plus jeune.
00:34 Mais oui, aujourd'hui, c'est un peu triste.
00:36 Avec le monde digital,
00:37 on ne le fait pas, non ?
00:39 Tu es trop jeune, non ?
00:40 Est-ce que tu as écrit ?
00:41 J'en ai écrit que je n'ai pas envoyé dans la poste.
00:43 Je pense que Jacques est quand même
00:48 dans une certaine verticalité
00:50 qui est vers le haut et vers le bas.
00:52 C'est un personnage qui joue beaucoup
00:54 puis qui crée autour de lui un personnage,
00:56 puis une fiction, puis qui attire les gens.
00:57 C'était quand même un être très charismatique
00:59 qui s'arrangeait pour toujours être remarqué
01:01 puis être au centre des regards.
01:02 Puis c'était un être qui allait aussi
01:04 chercher ce qu'il voulait,
01:06 qui était un être de sexe,
01:09 de nuit, de provocation.
01:10 Puis peut-être que tout ça semblait
01:11 peut-être un peu extrême
01:13 pour la mère de Carl.
01:14 Je ne sais pas si c'est un choix politique.
01:19 En tout cas, c'est sûrement une libération politique.
01:21 Je pense que ça appartient aussi à mon époque.
01:23 Je pense qu'il y a 20 ans,
01:25 ça n'aurait pas vraiment été possible.
01:27 La richesse, pour moi, vient du fait
01:29 que ce ne sont jamais des personnages
01:30 qui se réduisent à leur queerness
01:33 ou à leur identité sexuelle.
01:34 Puis ça, je pense que ça vient
01:35 d'un changement social puis culturel
01:37 où on n'est plus à raconter
01:40 ou à réduire les personnages
01:41 seulement à leur place politique.
01:44 On est dans quelque chose
01:45 qui dépasse complètement ça.
01:46 Puis même quand on parle de Carl,
01:47 puis de Jacques, puis de Yves, puis de Pierre,
01:50 mais on n'est jamais dans une réduction
01:51 à leur sexualité.
01:52 C'est à peine un problème dans la série.
01:55 On voit que c'est illégal
01:56 quand Jacques et Yves se font arrêter,
01:59 mais sinon, c'est jamais à travers
02:01 cette lancée-là qu'on les observe.
02:02 C'était beaucoup de choses à faire.
02:08 C'était une préparation très, très longue.
02:10 J'ai commencé avec des livres,
02:12 avec trois biographies.
02:13 C'était facile pour moi de trouver
02:16 beaucoup de matériel très intéressant
02:18 sur Carl Agafel,
02:19 parce que déjà, comme jeune homme,
02:20 il savait comment se vendre.
02:23 Il y a beaucoup des interviews,
02:25 des photos, des reportages
02:26 que tu trouves sur lui, jeune homme.
02:28 Et après, il faut que tu cherches
02:31 pour ton propre personnage,
02:34 mon propre Carl Agafel individuel.
02:37 Et c'était excitant de commencer
02:39 à découvrir aussi les chemins inconnus,
02:42 la vie privée, les secrets,
02:44 les contradictions dans toutes les biographies,
02:47 parce qu'il montait aussi sur sa vie.
02:49 Il y a beaucoup de versions très différentes
02:51 sur son passé.
02:53 Personne ne veut que je réussisse.
02:55 Quand j'étais plus jeune et aussi
03:01 plus vulnérable,
03:02 quelquefois aussi, j'essayais de présenter
03:06 moi-même dans une version plus forte,
03:09 plus parfaite que la réalité.
03:11 J'étais un petit imposteur.
03:13 Je prétendais que j'avais
03:15 beaucoup d'expérience
03:17 sans avoir l'expérience
03:18 et je me sentais pas sûr de moi-même.
03:22 Ça se passe à tout le monde,
03:24 je crois, dans l'adolescence.
03:25 C'est toujours un chemin très dur
03:27 avec beaucoup d'humiliation et de fragilité.
03:31 Et le rêve aussi de créer la perfection
03:34 avec tous les détails,
03:36 une certaine obsession
03:39 pour le moment parfait.
03:40 C'est ça ce que moi, j'ai aussi vivé dans ma vie.
03:43 Mais autrement, non, non, non.
03:45 J'ai une vie amoureuse très, très différente de Carl.
03:48 Je pense que la mode, c'est plus cruel que le cinéma.
03:51 C'est vraiment l'image, l'image, l'image.
03:54 Puis on se cache même pas derrière un peu une fiction.
03:56 Je pense que c'est un petit peu plus violent quand même
03:58 que le cinéma.
03:59 Oui, de ne pas se perdre dans la folie
04:01 de ce monde si vite et superficiel.
04:04 C'est ça le contraste aussi très intéressant
04:06 avec les grands créateurs
04:08 parce que Carl Lagerfeld et beaucoup d'autres,
04:11 mais Carl Lagerfeld, surtout,
04:12 était un homme extrêmement
04:14 cultivé.
04:15 Il avait besoin de la solitude aussi
04:17 pour être avec les livres,
04:19 avec la culture, avec les arts.
04:21 Et de l'autre côté, il est toujours là
04:24 sous les projecteurs avec autour de 1000 personnes
04:26 et aussi toujours dans le contact avec la jeunesse
04:30 pour captiver le zeitgeist.
04:32 Il s'est conservé très bien
04:33 et les autres se sont perdus dans les années 70
04:36 avec les sex tracks et le rock'n'roll.
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04:46 [Musique]