Emmanuel Macron s’est exprimé ce jeudi après une journée de cérémonies dédiées au 80e anniversaire du Débarquement. Une prise de parole contestée par les oppositions à trois jours des élections européennes
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00:00Je suis frappé de la légèreté avec laquelle le président de la République,
00:03chef des armées, parle de ce que représente aujourd'hui
00:06le fait d'envoyer des soldats français servir sous les couleurs de la France
00:11sur le sol d'un pays en guerre.
00:12Quand il dit « c'est à peu près la même chose qu'un civil français soit tué
00:17dans un bombardement russe et qu'un soldat français
00:21soit tué dans un bombardement russe »,
00:23je crois que le chef des armées ne mesure pas ce que représente le fait
00:26de l'engagement des forces armées qui a des conséquences tout autres
00:30sur le plan de la relation entre des États.
00:32Cela voudrait dire que la France est désormais en conflit ouvert avec la Russie.
00:37Rappelons que ça ne s'est jamais produit de façon directe
00:40pendant toute la période de la guerre froide.
00:41Et pour une raison assez simple que tous les Français comprennent,
00:44c'est que nous sommes deux puissances nucléaires
00:47et que la grammaire de la dissuasion nucléaire impose effectivement
00:50que quelle que soit l'intensité de l'adversité,
00:53chacun maîtrise ce risque d'escalade,
00:55le soutien à l'Ukraine, il est fondamental.
00:58Mais le risque d'escalade, c'est aussi un enjeu qu'il faut garder sérieusement à l'esprit.
01:03Mais est-ce que le soutien à l'Ukraine doit passer par ce qui a été annoncé ce soir ?
01:07Les avions, pour le coup, ça ne surprend ni ne choque personne.
01:12Il y a aujourd'hui des pays européens qui livrent des F-16.
01:16Le président de la République annonce que des Mirage seront livrés
01:18qui sortaient aujourd'hui des effectifs.
01:21Donc d'une certaine manière, il n'y a pas de rupture
01:23avec la doctrine des pays européens là-dessus.
01:25Sur les instructeurs, encore une fois, Emmanuel Macron n'a rien annoncé
01:28et pour une raison assez simple, c'est qu'en réalité,
01:30il n'aura trouvé aucun pays européen pour le suivre sur ce sujet.
01:33Mais moi, je rappelle simplement cette chose,
01:35que dans trois jours, il y a une élection européenne,
01:38que demain soir, c'est la fin de la campagne officielle
01:41et que, pardonnez-moi de le dire,
01:42mais il y a dans cette intervention du président de la République,
01:45quand on regarde ce qu'il a dit,
01:47aujourd'hui, le symptôme de la crise démocratique grave
01:52qui l'organise dans ce pays.
01:54Parce qu'il n'y a aucun pays européen.
01:56Bien sûr, il n'y a aucun pays européen où le chef d'État,
01:59où le chef de gouvernement décide de se saisir à 24 heures
02:02de la fin de la campagne, de toutes les chaînes d'information,
02:05de toutes les chaînes de télévision, du service public,
02:07pour convoquer tous les Français à l'écouter, disserter.