• il y a 5 mois
Pierre Perret présente son nouvel album sur l'environnement et sur le temps qui passe

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Transcription
00:00 -Pierre Perret, bonjour. -Bonjour, bienvenue.
00:02 -Vous étiez déjà venu à Télémathas.
00:05 Vous connaissez bien l'émission.
00:07 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:10 Aujourd'hui, on va parler de votre nouvel album,
00:13 "Ma vieille carcasse".
00:15 Dites-moi, la première question,
00:17 c'est la retraite à 62 ou 64 ans, ça vous intéresse pas ?
00:21 -C'est le seul mot que j'ai jamais trouvé dans mon dictionnaire.
00:25 Je sais pas ce que ça veut dire.
00:27 -Aucune envie de vous arrêter.
00:29 -Peut-être qu'il y en a qui ont envie que je m'arrête.
00:32 -En tout cas, nous voulons que vous continuiez.
00:35 Qu'est-ce que vous aviez envie de raconter ?
00:38 -Bah...
00:39 J'ai abordé des tas de choses qui nous concernent au quotidien,
00:44 à savoir que... Mais c'est pas nouveau.
00:46 L'environnement, et j'en parle abondamment.
00:49 J'avais écrit, il y a 50 ans,
00:52 "Donnez-nous des jardins ou verres de colère", par exemple,
00:55 que personne n'a pris en compte à l'époque.
00:58 Quand on disait "j'suis verre de colère"
01:01 contre ces salopards qui ont bousillé la terre,
01:04 on disait "de quoi tu parles ?"
01:07 Aujourd'hui, on le sait.
01:08 Mais il y a pas que ça, il y a des tas de thèmes abordés,
01:12 dont une chanson qui s'appelle "Les larmes des pauvres".
01:15 Aujourd'hui, on sait ce que ça veut dire.
01:18 -Il y a toujours ce regard social et sociétal chez vous.
01:21 Vous racontez quelque chose, vous prenez position.
01:24 -C'est... Je me suis un peu toujours battu
01:27 contre les moulins à vent, c'est mon côté Don Quichotte,
01:30 mais je peux pas m'empêcher.
01:32 -Et cette vieille carcasse, Pierre Perret, c'est qui ?
01:35 -C'est moi. -Non !
01:37 C'est vous, la vieille carcasse ?
01:39 On va l'écouter, d'abord.
01:40 -Si vous voulez prendre ce risque.
01:43 Rires
01:44 Musique douce
01:46 -Tous les matins, c'est le toxin
01:49 Quand je me décolle du traversin
01:53 De mon pieu à l'armoire à glace
01:57 Je me déplace comme une limace
02:01 Je me dis devant les yeux cernés
02:06 Qu'ils viennent embraser mon crôné
02:10 Je m'aime le trou le bas d'une vieille chèvre
02:14 Et moins ridée que mes vieilles lèvres
02:18 -Dites-moi, elle vous stresse, la vieillesse ?
02:21 -Non, pas du tout.
02:22 -C'est un naufrage ou pas ? -Un constat douloureux.
02:25 -Vous pensez que c'est un naufrage ?
02:27 -Non, pas pour moi.
02:29 Pour ceux qui parlent de naufrage, peut-être, des fois, oui.
02:32 -Vous ne le vivez pas du tout comme ça ?
02:34 -Non, pas du tout.
02:36 Vous savez, tant que vous avez envie.
02:38 Moi, je chante dans les concerts, j'écris mes chansons,
02:42 j'arrête jamais une seconde,
02:44 je me sens pas trop ramollou encore,
02:47 mais le jour où je vais l'être,
02:49 ils vont me le dire dans la salle.
02:51 -Vous serez le 28 avril à Annecy,
02:53 vous serez à Rennes le 8 octobre, le 17 octobre à Bordeaux.
02:56 Qui sont vos spectateurs aujourd'hui ?
02:59 Parce qu'on a tous nos parents, nous, nos enfants.
03:02 -Quatre générations.
03:03 -Ils sont tous dans la salle ?
03:05 -Il y a quatre générations, mais vraiment.
03:08 -C'est génial, ça.
03:09 -Il y a, un des derniers concerts,
03:11 un monsieur, un vieux monsieur de 30 ans...
03:15 -Un vieillard.
03:16 -35 ans, qui m'a amené son...
03:19 -Son enfant.
03:20 -Son enfant, qui avait 6 ou 7 ans,
03:22 il m'a dit "je l'emmène, parce que, quand j'avais son âge,
03:26 "mon père m'a amené pour voir..."
03:28 -Ca vous touche, ça ? C'est dingue.
03:31 -Qu'est-ce que vous voulez ? Qui peut rêver mieux que ça ?
03:34 De retrouver les générations d'une à l'autre comme ça,
03:37 c'est fabuleux.
03:38 -Il y a aussi une chanson qui a beaucoup fait parler,
03:41 qui est sortie sur Paris, les travaux, les embouteillages.
03:45 -Vous croyez qu'il y a des travaux à Paris ?
03:47 -Ca s'appelle "Paris saccagé".
03:49 -C'est le titre du clip, qui est aussi une sorte de tract.
03:52 -Pauvre Paris, Paris, on l'est dit
03:56 Dans quel état ils t'ont mis
03:59 Ils avaient promis nirvana
04:03 Baisser la Bérezina
04:06 Où es-tu, Paris, lumière des cités
04:10 Qui était de la France la bergère
04:13 Quand les crétins frappaient ces cités
04:17 Firent le toit et le tête
04:19 -Ce clip a été visionné plus d'un million et demi de fois.
04:23 Qu'est-ce qui vous a inspiré comme ça ?
04:26 Vous parlez des embouteillages, de la saleté à Paris.
04:29 Vous dites que c'est pas tant que ça.
04:31 Vous êtes plutôt à la campagne. -Je connais bien Paris.
04:34 -Ca s'est beaucoup dégradé ? Pourquoi vous êtes attaqué ?
04:37 -Parce que j'ai connu Paris, beau, respectable, bien entretenu.
04:42 Et bon, c'est pas le Paris d'aujourd'hui.
04:45 Et là, c'est un "laissez aller" tel que...
04:49 -Ca vous énerve ou ça vous peine ?
04:51 C'est quoi, le sentiment ? -Les deux, mon capitaine.
04:54 -Certains disent que Pierre Péret a toujours eu du tempérament.
04:58 Il hurle avec les loups.
05:00 Un psychiste parisien, Althys Pley, a refait tout votre clip
05:03 et est allé voir pourquoi à tel endroit c'était ça.
05:06 Il y a eu la grève des éboueurs,
05:08 pourquoi à tel endroit ?
05:10 Est-ce que vous avez pas eu une petite envie secrète
05:13 de taper Anne Hidalgo pour parler comme le parlerait Pierre Péret ?
05:16 -Non, pas du tout.
05:18 Je la connais, en plus, j'ai rien contre elle spécialement.
05:21 -Ca a été très récupéré politiquement.
05:23 -Oui, qu'est-ce que vous voulez ?
05:25 Tout est récupéré aujourd'hui, politiquement, ça m'est égal.
05:29 Mais c'est un constat douloureux
05:31 et je pense qu'elle n'est pas seule à sa mairie
05:35 et qu'elle est tributaire aussi de tas de gens
05:39 qui décident pour elle aussi.
05:41 Et malheureusement, parce que...
05:43 Vous savez, cette chanson, je l'ai écrite, moi,
05:46 il y a deux ans et demi, à peu près.
05:48 -Ah, d'accord.
05:49 -Donc j'ai attendu, pour faire le clip, le sortir,
05:52 le moment d'avoir fini toutes mes chansons,
05:55 puisqu'il y a une dizaine de chansons nouvelles dans cet album,
05:58 et j'ai dit, quand l'album sortira,
06:02 je la rajouterai dans l'album,
06:04 et donc je l'ai sortie au dernier moment, deux ans après.
06:07 Et on m'a dit...
06:10 C'est dégueulasse d'avoir sorti ça avec des poubelles dans tout Paris.
06:14 -Et en fait, t'étais totalement fortifié.
06:16 J'ai appris quelque chose en lisant votre bio,
06:19 c'est que vous avez fait la première partie des Rolling Stones,
06:23 en 64. C'était quand même deux salles, deux ambiances.
06:26 Comment ça s'est passé ? Quels souvenirs gardez-vous ?
06:29 -C'était fabuleux.
06:30 -C'était une satisfaction ?
06:32 -Joli. C'était une vraie satisfaction,
06:34 mais à l'époque, c'était pas courant
06:38 de pouvoir tenir dans un spectacle avec les Stones.
06:41 Et la salle, il y avait le feu pour moi aussi.
06:44 Et ça, c'était assez exceptionnel.
06:46 -Ce qui n'était pas le cas pour tout le monde.
06:49 -Tout le monde s'est fait virer.
06:52 -Les Stones, Mick Jagger doit dire qu'ils ont fait la deuxième partie
06:56 de Pierre Perret. -C'est ce qui doit venir.
06:58 -Il a dit "c'est quoi, ce rocker français ?"
07:00 Il a dit ça de vous. C'est extraordinaire.
07:03 -Vous sentez l'âme d'un rocker ? Vous êtes venu avec un cuir,
07:06 vous sentez l'âme d'un rocker ? -Oui, ça, c'est...
07:09 -Est-ce qu'on peut se faire plaisir ? Vous voulez bien ?
07:12 -Oui, bien sûr. -Vous savez quoi ?
07:14 -Vous avez raison. -Je voudrais qu'on écoute,
07:17 avant de partir en pub, "Ma petite Julia",
07:19 qui était sur l'album "Le Zizi"
07:21 et que mes parents m'ont offerte quand j'étais petite.
07:24 J'ai compris que c'était une petite chevrette de 18 mois.
07:27 Je pensais que vous l'aviez écrite pour moi.

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