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Lucas Jakubowicz, rédacteur en chef de Décideurs Magazine : «Le vocabulaire de la Seconde Guerre mondiale est très présent dans notre discours politique» dans l'émission Soir Info Week-end.

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Transcription
00:00Effectivement, cet appel à soutenir l'Ukraine de la part du président
00:03de la République s'inscrit dans la dernière ligne droite de la campagne européenne.
00:07Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en fait, Emmanuel Macron et son parti
00:11ont perdu sur le papier énormément d'électeurs depuis 2019.
00:14Mais quand on regarde les sondages,
00:16en fait, les électeurs ne sont pas partis sur d'autres listes.
00:19C'est des électeurs qui ont voté Macron, mais qui ne lui font plus vraiment
00:22confiance, qui lui reconnaissent quand même une qualité,
00:25c'est d'être assez fort au niveau international et au niveau européen.
00:29En tenant ce discours, Emmanuel Macron cherche surtout à remobiliser sa base
00:33dans la dernière ligne droite des élections.
00:35Alors après, il y a aussi quelque chose qui m'intéresse
00:37énormément dans le discours, c'est le terme capitulaire qui était sur le bandeau.
00:41On imagine qu'il s'adresse aussi à Marine Le Pen,
00:43qui a dit qu'il était dans une logique d'escalade, une logique de guerre.
00:46C'est quelque chose de très fréquent dans la politique française.
00:48En fait, le terme capitulaire, c'est une référence, je pense,
00:51au discours du 18 juin du général De Gaulle, qui parle de gouvernements
00:54de rencontre qui ont cédé en livrant le pied à la servitude, etc.
00:57Et alors, il y a un grand classique dans la politique française.
01:00C'est le point Godwin, c'est-à-dire la référence à la Deuxième Guerre mondiale,
01:03soit pour se mettre sur un piédestal, soit pour descendre l'adversaire.
01:08Alors, la Macronie le fait très bien.
01:10Pendant la campagne, je crois, c'était au meeting de Lille,
01:12Valéry Hayé avait fait référence à Munich et avait critiqué
01:16justement le Rassemblement national en disant voilà, vous avez l'esprit municois.
01:20Aujourd'hui, c'est la même chose avec Capitular.
01:23Mais la gauche le fait aussi.
01:24Par exemple, Jean-Luc Mélenchon va, par exemple, considérer
01:29que Gabriel Attal, quand il veut interdire le camis
01:32dans les établissements scolaires, c'est l'héritier de Pétain.
01:36Tous les opposants à la fille sont soi-disant des nazis.
01:38Même Fabien Roussel et Doriot ont vraiment ce vocabulaire
01:42de la Seconde Guerre mondiale et très, très présent dans notre discours politique.

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