• il y a 6 mois
Les opposants à l'autoroute A69, en construction entre Castres et Toulouse, entendent rassembler sur place ce week-end "plusieurs dizaines de milliers" de manifestants, malgré l'interdiction prononcée par le gouvernement qui va mobiliser un millier de policiers et gendarmes.

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Transcription
00:00 Antoine Cavaillero, RTL matin jusqu'à 9h15
00:04 Ce sera la une du journal de 9h, une 8ème victime des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:09 On apprend ce matin le décès d'un homme de 26 ans, grievement blessé lors d'une fusillade
00:13 impliquant les forces de l'ordre, c'était lundi dernier.
00:16 Cérémonie sous l'arc de triomphe, descente des Champs-Elysées avec la garde républicaine.
00:21 Emmanuel Macron déroule ce matin le tapis rouge pour Joe Biden.
00:26 Et puis ce samedi, il y aura cette image, la mobilisation dans le Tarn contre l'autoroute A69.
00:34 Plusieurs centaines de personnes déjà rassemblées à Puy-Lorence,
00:38 village situé sur le tracé de cette autoroute.
00:40 Les organisateurs attendent jusqu'à 15 000 personnes malgré l'interdiction de manifester prise par la préfecture.
00:48 Et nous sommes justement avec le préfet du Tarn. Bonjour Michel Villebois.
00:51 Bonjour.
00:52 Alors qu'est-ce que vous redoutez ce week-end ? Est-ce que vous craignez réellement des affrontements,
00:58 des violences entre manifestants et forces de l'ordre ?
01:02 Nous nous sommes entièrement organisés pour y répondre.
01:07 Au moment où je vous parle, on a à peu près 1000 personnes qui sont présentes sur un terrain,
01:11 ici à Puy-Lorence, 500 véhicules.
01:15 10 000 personnes me paraît assez largement estimées.
01:20 A la dernière manifestation d'octobre, on parlait de 5000 personnes.
01:24 Nous sommes parés à toute éventualité.
01:27 On a 1100 policiers et gendarmes qui seront aujourd'hui déployés pour répondre à toute intention violente.
01:36 Est-ce que vous avez déjà procédé, là, à l'heure où on se parle, à des interpellations ?
01:41 Oui.
01:42 On a procédé depuis lundi à des contrôles de zone, des contrôles sur l'arrivée et sur le site.
01:49 On a contrôlé 1523 personnes, dont 538 tiers.
01:54 Ça représente un millier de véhicules, 350 tiers.
01:58 Et nous avons procédé, la gendarmerie a procédé à 8 interpellations.
02:02 Et surtout, surtout...
02:04 Pourquoi ces personnes ont été interpellées ?
02:06 Elles ont été interpellées d'abord parce qu'elles transportaient des armes par destination.
02:10 On en a saisi plus de 150.
02:13 Quand vous dites "armes par destination", c'est quoi ?
02:15 Ce sont des balles de baseball ?
02:19 C'est ça, des planches à clous, des frondes, des haches, des couteaux qui ne sont pas des canifs,
02:27 des boules de pétanque qui ne correspondent manifestement pas à des gens qui vont participer à une compétition de boules.
02:34 Voilà, tout ce qui peut servir malheureusement, et je le condamne évidemment, à commettre des violences contre les forces de l'ordre.
02:42 C'est là-dessus que vous vous basez pour interdire le rassemblement, pour prendre cette arrêtée ?
02:48 Là-dessus et surtout sur le fait que les deux dernières manifestations contre la 69 en octobre et en décembre derniers n'ont pas du tout été pacifiques.
03:00 Au contraire, en octobre une entreprise à moitié incendiée, en décembre des bâtiments de chantier incendiés.
03:08 Donc il ne faut absolument pas croire les opposants quand ils parlent d'une manifestation ludique et festive.
03:15 Ils sont organisés pour commettre des violences et on est prêt à y répondre.
03:19 On va y venir, mais je voulais aussi vous interroger sur la présence de Black Blocs,
03:24 en tout cas Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, redoute une mobilisation extrêmement violente avec 600 Black Blocs.
03:30 Est-ce que vous les avez déjà repérés ces éléments ? Est-ce que vous les avez déjà identifiés ?
03:35 Alors l'annonce de monsieur le ministre de l'Intérieur, c'est 500 manifestants déterminés, radicaux, dont 200 Black Blocs.
03:43 On a identifié depuis maintenant deux jours, effectivement, sur le site ou autour, une cinquantaine de Black Blocs que nous surveillons tout particulièrement.
03:55 Et comment vous les identifiez ?
03:57 Parce qu'ils ne sont pas habillés de noir dès le vendredi, j'imagine ?
04:02 Exactement, c'est extrêmement simple. Si votre reporter qui est avec moi veut aller sur le terrain,
04:08 il constatera que l'accès au terrain privé est contrôlé par des gens qui sont cagoulés.
04:13 Donc ça fait partie de leur dispositif qui, je le répète, n'est pas du tout festif et ludique, mais qui est organisé pour commettre des violences.
04:22 Michel Huilebois, vous êtes le préfet du Tarn. Pour les organisateurs, l'interdiction que vous avez prise pour interdire cette manifestation,
04:31 c'est une provocation et je vous propose d'égoutter l'un d'eux, Laurent du collectif "La Voix est Libre".
04:38 S'il y a des affrontements de la violence, c'est nous qui la subirons. C'est nous qui allons avoir la violence contre nos personnes.
04:43 Comme on le voit depuis le début de l'année avec les lacrymogènes, les encerclements, etc. C'est de la violence illégitime et injuste.
04:51 Michel Huilebois, vous l'avez dit, en plus de 1000 gendarmes et policiers déployés aujourd'hui, ce week-end,
04:56 les opposants craignent un usage disproportionné de la force. Quelle sera votre stratégie ?
05:02 La tactique des opposants, elle est toujours la même depuis le début. C'est de partir à la confrontation et de faire des images vidéo
05:10 de la réponse des forces de l'ordre qui sont agressées. Donc la violence, elle n'est pas du côté des forces de l'ordre.
05:16 La violence, elle est du côté des organisateurs, qui d'ailleurs n'existent pas, puisque je rappelle que cette manifestation ne fait l'objet d'aucune déclaration.
05:25 Et que l'arrêté préfectoral que j'ai pris, ainsi que mon collègue de Haute-Garnon, a été validé hier par le tribunal administratif de Toulouse.
05:33 Ça montre bien que toutes les raisons juridiques sont présentes pour interdire la manifestation.
05:38 Alors je vais tout de même citer l'avocate des opposants à cette autoroute A69 entre Castre et Toulouse.
05:44 Elle dénonce une décision illégitime, des critères subjectifs pour faire interdire des manifestations.
05:49 Elle vous dit en gros que vous ne respectez pas la liberté de manifester. Qu'est-ce que vous répondez ?
05:55 Je réponds que cette question a été tranchée hier soir par le tribunal administratif de Toulouse en faveur des deux préfectures.
06:02 Que le tribunal a considéré que nous ne dépassions pas notre droit à assurer l'ordre et la sécurité.
06:09 Donc l'avocate a perdu devant le tribunal. Le reste, ce sont des commentaires qui lui appartiennent.
06:15 Mais est-ce que vous ne pensez pas que c'est un petit peu contre-productif de pointer du doigt les manifestants ?
06:21 Est-ce que vous n'avez pas peur de radicaliser les positions ?
06:25 La radicalité, elle existe, elle est présente et elle est présente depuis plusieurs mois.
06:30 Un exemple malheureux tout simple, ça fait à peu près deux mois que le chantier subit chaque jour des agressions violentes de la part des opposants.
06:38 Des jets de pierre sur des ouvriers, des pneus crevés, des intimidations, des menaces y compris sur leur famille.
06:44 Donc encore une fois, la radicalité et la violence, ce n'est pas du côté de l'État.
06:48 Merci Michel Vilbois, je le rappelle, préfet du Tarn, on va suivre sur RTL cette journée.
06:54 À haut risque autour de l'A69. Et merci à Valentin Larkier, notre correspondant en Occitanie, pour avoir assuré la liaison technique.

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