• il y a 6 mois

Corinne Jolly, présidente de PAP, répond aux questions de Victor Pourcher. Ensemble, ils reviennent sur la recherche de logements pour les étudiants qui a déjà débuté avec les premières confirmations de Parcoursup. Une démarche qui se révèle bien souvent très compliquée face à la pénurie de logements.

Retrouvez "L'invité éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-eco

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Transcription
00:00Europe 1, il est 6h42, on est avec Victor Porcher.
00:02Les nouveaux étudiants, peut-être vos enfants d'ailleurs, vont-ils pouvoir se loger à la rentrée ?
00:07C'est l'interrogation, la galère, l'angoisse, même parfois de nombreux parents, et pour cause.
00:11Europe 1 vous le dévoile en exclusivité ce matin, il y a moins de logements proposés à la location aujourd'hui qu'au mois de juin dernier.
00:18C'est le résultat d'une étude de la plateforme Particulier à Particulier qui décrit une autre tendance, la ruée des demandes sur les villes moyennes.
00:24Et vous en parlez avec votre invitée sur Europe 1, Victor Porcher, il s'agit de Corinne Jolie, la présidente de PAP.
00:29Bonjour Corinne Jolie, et merci d'être avec nous sur Europe 1.
00:32Alors on va détailler ensemble cette étude en exclusivité sur Europe 1, avec d'abord cette baisse, cette nouvelle baisse d'ailleurs,
00:38de l'offre locative, moins 7% ce mois de juin par rapport à la même période l'an dernier, comment on l'explique ?
00:44En fait le marché locatif subit un dommage collatéral, si on peut le dire, de ce qui se passe sur le marché de l'ancien,
00:52et notamment des difficultés d'accès à l'achat des plus jeunes.
00:57Il y a moins de rotation.
00:58Il y a moins de rotation des locataires, comme les jeunes ont du mal à acheter, ils restent locataires, la carrière de locataire dure plus longtemps,
01:04et ça, ça mobilise des logements et c'est plus difficile pour les nouveaux entrants.
01:08Et oui, conséquence, les étudiants doivent ajuster un peu leur recherche d'appartement, la demande évolue,
01:13avec là une différence nette entre les grandes villes et les villes dites moyennes.
01:18Oui, et derrière ça, évidemment, c'est la question du budget, c'est-à-dire que là, en ce début juin, on observe que les villes plus abordables,
01:25où on peut notamment trouver des studios à moins de 500 mètres carrés, ont tendance à progresser,
01:29alors que pour l'instant, les grandes métropoles et notamment les plus chères, comme Paris et sa proche couronne,
01:35et puis aussi Lyon, Marseille ou Nice, démarrent en baisse par rapport à l'année dernière.
01:41Donc, est-ce que les étudiants sont en train d'essayer d'éviter finalement ces lieux-là,
01:46notamment peut-être parce que leurs parents ne peuvent pas forcément leur payer un studio dans ces villes ?
01:51C'est possible.
01:52On parle des villes moyennes, on a un ordre de grandeur pour les auditeurs d'Europe 1 qui veulent, par exemple, installer leur enfant à Limoges ou au Havre,
01:59un ordre d'idée des augmentations de la hausse des demandes ?
02:03Alors, dans ces villes, on a des augmentations entre 5 et 15 %, le top des progressions, ça doit être en ce moment Le Mans, Angers, Reims,
02:11des villes qui sont, encore une fois, beaucoup plus abordables que ce qu'on peut trouver dans les métropoles.
02:17Les grandes villes, donc, un peu boudées, on peut le dire, Paris, Marseille, même si Marseille, c'est relativement stable, il faut le dire,
02:24Lyon aussi, Corine Joly, des villes qui accueillent des épreuves des Jeux Olympiques cet été, est-ce qu'il y a un effet J.O. ?
02:31Alors, c'est possible, c'est pour ça qu'on est assez prudent à ce stade de l'analyse, il est possible que les J.O. génèrent de l'attentisme un peu chez tout le monde,
02:39et notamment, il y a eu tellement de communications sur les propriétaires qui mettent leur bien à louer pendant les J.O.
02:44que les étudiants se disent, peut-être, il ne va rien avoir en juin, je ne peux pas trouver en juin, j'attends la fin des J.O.
02:50Donc, nous, on craint un peu qu'il y ait une grosse précipitation dès la fin des Jeux Olympiques, à la mi-août, et que ce soit très compliqué à ce moment-là de trouver un logement.
03:00D'ailleurs, je rappelle, si on a des étudiants ou des parents d'étudiants qui nous écoutent, que ce n'est pas forcément une bonne stratégie, parce que traditionnellement, il y a plus d'offres en juin.
03:10La tendance a beau être, chez beaucoup de propriétaires, effectivement, le logement se libère en juin, des fois, il y a des propriétaires qui font du touristique l'été,
03:18mais malgré tout, la tendance reste la même. En tout cas, l'année dernière, il y avait 20% d'offres en plus en juin qu'en septembre.
03:24Donc, attendre la rentrée, c'est quand même le meilleur moyen d'avoir le coup de stress assuré, et s'il prend le taux, ça peut quand même permettre d'adoucir un petit peu la démarche.
03:34Oui, d'autant qu'on parlait des faits Jeux Olympiques, mais on a entendu notamment, sur Europe 1, beaucoup de propriétaires qui, certes, mettaient leurs biens en location pendant les JO, mais qui galéraient à trouver un preneur.
03:44Exactement, c'est la petite musique qu'on commence à entendre ces dernières semaines, après plusieurs mois où tout le monde croyait que c'était l'aubaine et qu'on pourrait louer à n'importe quel prix, n'importe quoi.
03:55Là, le marché est quand même beaucoup plus calme, on voit que les prix sont nettement redescendus, donc il est très possible que beaucoup de propriétaires laissent tomber, mettent leur logement en location classique dès ce mois-ci,
04:07et ce serait quand même dommage de passer à côté, même si on sait que ça fait un ou deux mois de plus à payer pour les étudiants, c'est souvent aussi ça qui les freine.
04:15Si on le trouve en juin, on paie potentiellement deux mois de loyer pour rien, mais vraiment, on est assez inquiets, nous, pour ce qui va se passer à partir de la mi-août, notamment en Ile-de-France.
04:23Corinne, je rappelle que vous êtes la présidente de PAP, une question spécifique à Paris, parce qu'il y a beaucoup d'étudiants qui convergent vers la capitale pour leur année scolaire et leur première année universitaire,
04:35c'est quoi, c'est 5 000 de plus par an depuis 20 ans, et là on nous dit qu'il y aura moins d'offres locatives, jusqu'à quand on va pouvoir continuer comme ça et accueillir toujours plus d'étudiants ? Est-ce qu'il y aura toujours de la place à Paris ?
04:48En fait, les étudiants font beaucoup de compromis, la situation a déjà beaucoup évolué pour eux, il y en a beaucoup plus qui cohabitent avec leurs parents, il y en a plus qui habitent plus loin, c'est-à-dire que le nombre d'étudiants parisiens qui n'habitent pas à Paris a largement augmenté au cours de ces 20 dernières années.
05:05Donc finalement, en dégradant ces conditions de logement, il y a aussi évidemment l'essor de certains modes alternatifs, alors la colocation ce n'est pas une dégradation, mais nous on a déjà entendu parler de colocation, où c'est quand même deux personnes qui ne se connaissent pas dans la même chambre avec des lits superposés, donc là on commence à être dans des conditions dégradées, on assiste plutôt à cette dégradation des conditions de logement, et ça, ça peut tenir assez longtemps.
05:31Oui, mais pas éternellement, on l'imagine. Merci Corinne Joly, je rappelle que vous êtes la présidente de PAP qui dévoile donc sur Europe 1 en exclusivité cette étude sur le logement étudiant, vous retrouverez d'ailleurs l'article dédié sur europe1.fr. Merci et bonne journée.
05:45Europe 1, il est 6h48.

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