L’ancien préfet Michel Aubouin était l’invité de La Matinale, ce mardi 11 juin, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la thématique de l’immigration pour la campagne électorale des élections législatives : «Les Français sont inquiets du volume de migrants, et de nos capacités d’intégration».
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00:00 Et les Français sont inquiets parce que, en fait, ils sont inquiets pour trois raisons.
00:03 La première, c'est évidemment le volume.
00:05 La deuxième chose, c'est nos capacités d'intégration.
00:09 Et je vous donne juste un chiffre.
00:11 C'est 300 000, 400 000, 500 000 personnes qui sont arrivées.
00:16 Elles vont demander un logement, pour l'essentiel, un logement social.
00:19 On en a construit exactement 70 000 l'an dernier.
00:21 Vous voyez le décalage entre notre capacité à loger des gens qui arrivent
00:26 et le volume de ceux qui arrivent.
00:27 C'est très intéressant parce que vous avez piloté un rapport sur les HLM,
00:31 le logement social, et vous étiez venu nous en parler dans la matinale.
00:34 Et vous aviez constaté que le logement social ne bénéficiait plus aux Français.
00:39 Vous pouvez nous expliquer, au moins aux Français ?
00:41 En fait, en droit, le logement social bénéficiait à tout le monde.
00:45 Dans les faits, parce qu'il...
00:47 Ce qui m'intéresse, c'est la réalité.
00:48 Oui, dans les faits, parce que...
00:49 Ce qui nous intéresse.
00:50 Oui.
00:51 Et ce que montrait le rapport, c'est que les familles immigrées
00:56 restaient beaucoup plus longtemps dans le logement social.
00:58 Et quand je dis beaucoup plus longtemps, parfois pendant plusieurs générations
01:01 dans le logement social.
01:02 Et en fait, on comprend bien dès l'origine le sujet,
01:05 c'est-à-dire que les Français qui accèdent au logement social,
01:07 c'est une mesure, c'est une période transitoire,
01:10 parce qu'en fait, ce qu'ils espèrent, c'est accéder à la propriété un jour.
01:13 Sauf que les immigrés, en particulier venus du Maghreb,
01:18 eux, ce n'est pas ça leur sujet.
01:19 Leur sujet, c'est d'économiser pour construire au pays.
01:21 Ce n'est pas du tout la même logique.
01:23 Alors, ce qui se concevait d'ailleurs lors de la première génération,
01:26 ce qu'on ne voit plus du tout au bout de la troisième,
01:27 puisqu'on est à la troisième génération des familles algériennes, par exemple.
01:30 Et pourtant, c'est toujours le cas.
01:33 Donc, on a des familles qui sont, qui d'une certaine façon...
01:36 Qui auraient presque les moyens financiers, vous nous dites,
01:39 d'acheter ou en tout cas de se loger dans le privé.
01:41 Qui ont les mêmes revenus que la famille...
01:43 Moi, je dis toujours la famille ouvrière française a exactement
01:47 les mêmes revenus que la famille ouvrière maghrébine.
01:49 Oui, heureusement, c'est les mêmes salaires.
01:52 Donc, il n'y a pas vraiment de différence.
01:54 Une aide-soignante d'origine française a la même revenu
01:56 qu'une aide-soignante d'origine malienne.
01:58 Donc, normalement, on devrait aboutir au même résultat.
02:01 Et puis, par ailleurs, juste pour ajouter,
02:04 on a aussi toute une série de ce qu'on appelle les coupes-fils.
02:07 C'est-à-dire des priorités qui sont données à des femmes avec enfants nombreux.
02:11 Et là, on retrouve un type de population qui ne correspond pas forcément
02:15 à la famille française la plus courante.
02:18 [Musique]
02:21 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]