LENGLET-CO - Ce que la progression des droites va changer en Europe
Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 11 juin 2024
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00:00 *Générique*
00:03 - Bonjour François Langlais. - Bonjour Yves.
00:05 - On connaît maintenant tous les résultats des élections européennes dans le détail.
00:08 Qu'est-ce qui se détache ?
00:09 - Deux tendances.
00:10 Plus de droite nationaliste, avec la nette victoire du Rassemblement National en France chez nous bien sûr,
00:16 mais aussi de son équivalent en Autriche et en Italie.
00:19 Et moins de vert, les écologistes.
00:22 C'est particulièrement net en Allemagne et en France.
00:25 C'est une inflexion davantage qu'un bouleversement
00:28 parce que le parti du centre droit, celui dont est issue la présidente, Ursula von der Leyen,
00:34 reste la formation la plus importante.
00:36 - Ces élections ont-elles des conséquences sur la politique conduite en Europe ?
00:39 - Oui, oui.
00:40 Alors, il faut nuancer un peu, tout dépendra du jeu des alliances au sein des grandes formations politiques,
00:45 selon qu'elles attirent tel ou tel groupe de députés de tel ou tel pays.
00:49 Vous savez, la politique à Bruxelles, c'est un peu le marché aux bestiaux.
00:53 Et c'est d'autant plus compliqué que la Commission européenne, l'exécutif, a certains pouvoirs propres,
00:58 qui ne dépendent pas du Parlement.
01:00 Les conséquences les plus fortes devraient se porter sur ce qu'on appelle le "Green Deal",
01:04 un ensemble de mesures prises pour que l'Europe soit neutre au plan du carbone en 2050.
01:10 Énergie renouvelable, agriculture, transport.
01:13 - Ça veut dire que ces mesures vont sauter ?
01:15 - Non, mais sans doute vont être assouplies.
01:18 Elles auront moins de défenseurs, les Verts, et plus de critiques, l'extrême droite et les droites nationales,
01:23 qui ont fait de la mise en cause de l'écologie leur cheval de bataille.
01:27 Avant même l'élection, la Commission avait fait machine arrière sur ce sujet,
01:32 en matière agricole notamment, pour ne pas braquer les électeurs.
01:35 Il est bien possible que la fameuse date de 2035,
01:39 à laquelle, vous savez, en principe, les ventes de voitures thermiques neuves seront interdites en Europe,
01:45 que cette date soit repoussée ou aménagée,
01:48 parce qu'il y a en plus une bonne partie de la droite classique qui est contre ce calendrier.
01:52 - Alors peut-on attendre aussi des changements sur la politique d'immigration ?
01:56 - Tout à fait possible, si.
01:58 Le pacte asile-immigration, il ne convient pas, qui a été adopté,
02:02 convient pas à au moins une dizaine de pays qui voulaient déjà le durcir.
02:06 Bon, inutile de dire que le climat politique actuel va les renforcer.
02:10 La mesure qui choque dans ce dispositif, c'est la répartition par la Commission,
02:15 autoritairement, de quotas de migrants dans les différents pays de l'Union,
02:20 en fonction de leur taille et de leur capacité d'accueil.
02:23 Mesure qui fait hurler, à juste titre, bon nombre de capital.
02:28 On ne lui promet pas un grand avenir après les élections d'il y a trois jours.
02:31 Le dernier point sur lequel il devrait y avoir changement, c'est l'impôt européen.
02:36 - Oulah ! De quoi s'agit-il ?
02:38 Vous vous souvenez, dans la foulée du grand emprunt collectif post-Covid,
02:43 750 milliards d'euros pour relancer le continent.
02:46 Et bien, dans la foulée de cet emprunt, la Commission avait échafaudé
02:50 des projets sur ce qu'elle appelle "ses ressources propres".
02:54 C'est-à-dire des nouveaux impôts spécifiques, ou bien une partie des impôts existants.
02:59 Une forme de fédéralisme fiscal, qui semble aujourd'hui complètement en décalage,
03:05 avec des électeurs largement recentrés sur la nation et ses frontières.
03:09 Si on résume l'Europe qui vient, c'est un peu moins d'écologie,
03:13 un peu plus de frontières et un peu moins de fédéralisme.
03:15 - Merci beaucoup François Langley.
03:16 Il y a demain et dès 7h30.