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00:00 - Nous sommes le mardi 11 juin 2024, soyez les bienvenus sur France Bleu et France 3 Occitanie.
00:03 Et ce matin, je vous le disais, on se pose, on se pose, on prend 5 minutes avec Christine Arrigui,
00:08 députée écologiste sortante de la 9e circonscription de la Haute-Garonne. Clémence ?
00:12 - Et on dit sortante, puisqu'Emmanuel Macron a dissout l'Assemblée Nationale dimanche.
00:15 Bonjour Christine Arrigui. - Oui, bonjour.
00:17 - Merci d'être avec nous ce matin dans ce studio. Beaucoup de bouleversements politiques en peu de temps.
00:21 Quel est votre sentiment ce matin ? Incompréhension, peur, colère ?
00:25 - Écoutez, alors, mon sentiment a évolué par rapport à l'annonce qui a été faite,
00:31 où nous avons été saisis d'un état de stupeur, si on peut dire, d'incompréhension par rapport à cette décision,
00:37 qui de toute évidence n'a pas été même partagée avec le propre gouvernement d'Emmanuel Macron,
00:42 puisque nous avons eu des échos comme quoi Gabriel Attal lui-même n'était pas favorable à cette décision.
00:49 - Donc c'est encore un coup de poker qui est fait par Emmanuel Macron, avec les hypothèses,
00:55 l'ERN l'emporterait et il se mettrait là en garant de la République,
01:00 l'hypothèse où, évidemment, Renaissance se reconstituerait et du coup tous les médias applaudiraient aux stratèges.
01:08 - Ça vous n'y croyez pas ? - Et l'hypothèse de stratèges.
01:10 Et puis l'hypothèse, c'est celle qui est en train de se dérouler, sur laquelle il n'avait certainement pas tablé,
01:16 d'une gauche qui, évidemment, est interpellée, secouée, un appel du peuple, véritablement.
01:23 J'ai reçu je ne sais combien de messages de personnes nous implorant quasiment de nous unir.
01:30 Et donc c'est ce qui a été fait hier soir.
01:32 - On va y revenir sur ce front populaire.
01:33 Juste quand même un mot, parce que je le disais, vous êtes écologiste
01:35 et les écolos ont fait 5,5% aux européennes ce dimanche.
01:40 Pour comparer, en 2009 c'était 13,4%. Comment est-ce que vous vous expliquez cet échec là ?
01:45 - Alors j'explique cet échec de multiples raisons, c'est vraiment multifactoriel.
01:50 Le premier, c'est que nous sommes dans une situation extrêmement tendue au niveau international.
01:55 On n'en parle plus, mais la guerre en Ukraine, on en parle moins.
01:58 Mais la guerre en Ukraine, on n'en parle plus ou on en parle moins.
02:02 Le conflit israélo-palestinien.
02:04 Et puis toutes les angoisses et toutes les inquiétudes liées à cette situation internationale.
02:10 En plus, évidemment, la situation nationale où le gouvernement Macron
02:16 et les différents gouvernements ont complètement bousculé le peuple français.
02:25 Avec des lois, ou liberticides, ou des lois qui évidemment ont stigmatisé l'autre, l'étranger.
02:33 Et la loi immigration qui est une tâche indélébile sur ce gouvernement.
02:38 Pour tout vous dire, moi aujourd'hui, enfin plutôt hier, on va le dire maintenant,
02:42 je faisais la différence entre les renaissances qui avaient voté la loi immigration et ceux qui ne l'avaient pas votée.
02:47 - Vous le disiez, un front populaire se constitue, donc les socialistes, les écolos, les communistes,
02:52 la génération et les insoumis partent donc unis.
02:56 Vous pensez vraiment qu'il peut y avoir un seul candidat de la gauche dans toutes les circonscriptions en France
03:01 pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains ?
03:04 - Oui, je le pense, nous l'avons déjà fait lorsqu'il s'agissait de l'UPS.
03:08 - Alors c'est que ça a été compliqué, que des fois il y avait des insoumis face à des socialistes par exemple.
03:12 - Ça a été compliqué, oui, il y a eu quelques socialistes aussi, ou dissidents socialistes face à certains candidats.
03:18 Donc tout ne peut pas être parfait dans toutes les circonscriptions.
03:21 Pour autant, je pense que là aujourd'hui, la réponse à la montée de l'extrême droite,
03:26 la réponse à la montée d'un parti qui table uniquement sur la préférence nationale,
03:34 tout est complètement lié pour ce parti politique à la préférence nationale.
03:38 Et en parlant préférence nationale, en fait, c'est le voile pudique pour cacher la question du racisme et de la xénophobie.
03:45 Et donc, véritablement, le rempart à l'extrême droite et le rempart à ces idées nauséabondes,
03:51 c'est le Front Populaire, puisque Front Populaire il y a depuis hier soir et je m'en félicite.
03:56 - Vous êtes candidate, vous serez candidate ou pas, Christine Arégui, est-ce que vous pouvez nous le dire ?
03:59 - Oui, oui, je suis candidate à ma propre sortie, comme vous l'avez dit, je suis députée sortante.
04:06 Et évidemment, tous les députés sortants seront candidats à leur propre réélection.
04:11 - Mais vous ne savez pas encore si vous serez investi en fait ?
04:13 - Alors, on n'a pas encore les éléments, mais en réalité, ce qui est en train de se dessiner,
04:19 c'est évidemment de réinvestir les députés sortants.
04:22 Et puis, évidemment, également de trouver les candidatures du Front Populaire qui s'est constitué hier en réponse.
04:30 Et je le dis parce que c'est véritablement le Front en réponse à cette montée de la peste brune,
04:38 parce qu'il n'y a pas d'autre mot que l'on retrouve, pas uniquement en France malheureusement,
04:42 mais dans d'autres pays européens.
04:44 Et nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation, évidemment.
04:48 - Le socialiste Raphaël Glucksmann a posé ses conditions en soutien à l'Ukraine,
04:52 une abrogation de la réforme des retraites et de la loi immigration,
04:54 le rejet de la brutalisation de la vie politique.
04:57 Toutes ces conditions-là vous semblent OK ?
04:59 - Toutes ces conditions ont dû manifestement être OK au plan national,
05:04 puisque hier, il y a eu une signature de cet accord,
05:07 il y a eu une déclaration des grands chefs de partis qui se sont exprimés.
05:11 Et évidemment, ce ne sont que des propositions que nous pouvons
05:15 et que nous avions déjà, nous, dans notre programme des européennes,
05:18 et sur lesquelles nous ne pouvons que nous retrouver.
05:20 - Juste en un mot, hier, il y avait eu 6000 personnes à Toulouse qui ont manifesté,
05:23 je crois que vous n'étiez pas dans la rue,
05:24 est-ce que vous serez ce week-end si une nouvelle manifestation est annoncée ?
05:26 - Bien sûr, alors je n'y étais pas pour des raisons que vous comprenez,
05:29 liées évidemment aux discussions et aux négociations
05:32 qui se sont tenues toute la journée hier et également hier soir,
05:37 mais évidemment, je serai présente dans la rue,
05:39 je serai présente dans les urnes,
05:41 et je serai présente si la confiance me est reconduite,
05:45 je serai présente à l'Assemblée nationale,
05:47 pour évidemment lutter contre les projets qui pourraient porter la France véritablement sur une...
05:55 - Merci Christine Arriguet.
05:56 - Oui, ben voilà.
05:58 - Je crois qu'on a bien compris votre idée,
05:59 merci beaucoup députée sortante écologiste de la 9e circonscription de la Haute-Garonne
06:03 d'avoir été avec nous ce matin, bonne journée.