Au sein d’une majorité où seules huit personnes étaient dans la confidence, beaucoup ne comprennent pas la stratégie du chef de l’État. Il a misé sur le scénario d’une majorité absolue en sa faveur pour "clarifier" ou au profit de Jordan Bardella, ce qui l’obligerait à gouverner à ses risques et périls. Et entre les deux
Sonnés, les désormais anciens députés de la majorité sont rentrés chez eux. "On a appris la dissolution de l’Assemblée comme si un plafond nous tombait sur la tête, souffle l’une d’entre eux. On ne comprend pas ce qu’a voulu faire le Président, on se sent un peu seuls, maintenant. Et on doit se débrouiller pour repartir en campagne."
Certains ont préféré laisser tomber, à l’image de Joël Giraud dans les Alpes qui prend sa retraite politique et ne se représentera pas. Tout comme Jean-François Lovisolo dans le Vaucluse. L’ancien maire PS de la Tour d’Aigues qui se sentait de plus en plus "en décalage" avec le macronisme, a choisi de retourner vers un mandat local à l’horizon 2025. "Des collègues m’ont dit qu’ils n’avaient plus l’énergie, ni les moyens de repartir au combat, glisse un député de la région. Moi je suis déterminé à continuer, même si je vais prendre des coups et risque de prendre la vague de 2017, mais dans l’autre sens."
Passé le coup de massue, les macronistes cherchent à décrypter ce qui est passé par la tête de leur mentor dimanche soir. "C’est un coup de pied dans la fourmilière, mais un coup anticipé, analyse la politiste Virginie Martin, professeure à Kedge. Il ne pouvait pas continuer à faire comme si les résultats des européennes n’étaient rien."
Sonnés, les désormais anciens députés de la majorité sont rentrés chez eux. "On a appris la dissolution de l’Assemblée comme si un plafond nous tombait sur la tête, souffle l’une d’entre eux. On ne comprend pas ce qu’a voulu faire le Président, on se sent un peu seuls, maintenant. Et on doit se débrouiller pour repartir en campagne."
Certains ont préféré laisser tomber, à l’image de Joël Giraud dans les Alpes qui prend sa retraite politique et ne se représentera pas. Tout comme Jean-François Lovisolo dans le Vaucluse. L’ancien maire PS de la Tour d’Aigues qui se sentait de plus en plus "en décalage" avec le macronisme, a choisi de retourner vers un mandat local à l’horizon 2025. "Des collègues m’ont dit qu’ils n’avaient plus l’énergie, ni les moyens de repartir au combat, glisse un député de la région. Moi je suis déterminé à continuer, même si je vais prendre des coups et risque de prendre la vague de 2017, mais dans l’autre sens."
Passé le coup de massue, les macronistes cherchent à décrypter ce qui est passé par la tête de leur mentor dimanche soir. "C’est un coup de pied dans la fourmilière, mais un coup anticipé, analyse la politiste Virginie Martin, professeure à Kedge. Il ne pouvait pas continuer à faire comme si les résultats des européennes n’étaient rien."
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00:00Emmanuel Macron ne voulait pas apparaître comme un perdant.
00:03C'est son obsession numéro un.
00:04Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
00:24Jamais un parti d'extrême droite n'a obtenu de tel score.
00:27C'était impossible de cacher la défaite.
00:28Donc il a inventé, bricolé autre chose.
00:31Il l'a imposé.
00:32Et très vite, on a arrêté de parler de défaite
00:34pour parler de la prochaine élection.
00:36C'est ça le coup de mettre en terme de communication.
00:39Après, au plan politique, c'est beaucoup plus compliqué.
00:42Ce scénario avait été anticipé par Emmanuel Macron.
00:44Il a véritablement été débattu lors d'un dîner avec ses conseillers
00:48à la fin du mois de mai.
00:49Et il a arrêté ça probablement dans l'urgence.
00:52Il s'attendait à un excellent score du RN,
00:54mais pas à une telle différence entre le RN et la majorité.
00:58Les Français viennent littéralement de repeindre la carte de France.
01:02C'est très spectaculaire quand on regarde la carte électorale.
01:04La repeindre aux couleurs du RN et de Jordan Bardella.
01:07Donc penser sur cette base-là, en faisant une dissolution,
01:10on va rebattre les cartes et que les gens vont revenir vers le parti présidentiel,
01:14ça tiendrait de la magie électorale.
01:17Il est très improbable que ça se produise.
01:19Après, si Jordan Bardella arrive au pouvoir français,
01:21qu'il va échouer et qu'on va pouvoir capitaliser sur cet échec,
01:24c'est aussi un très gros risque.
01:26On sait par ailleurs que Bardella, c'est un candidat populiste.
01:29Ça signifie qu'aux yeux de ses électeurs,
01:31ce n'est pas forcément ses résultats qu'ils font.
01:33C'est plus ce qu'ils représentent.
01:35Il incarne leur colère, il incarne leur volonté de changement,
01:38il incarne beaucoup de choses, mais pas la compétence.
01:41Jusqu'à présent, ça ne lui a pas nuit plus que ça.
01:43On peut s'attendre à une coalition entre Marine Le Pen et Marion Maréchal.
01:47Une coalition des extrêmes droites, une réunion des extrêmes droites.
01:51Pourquoi ? Parce qu'à eux deux, ils font quasiment 40% des voix.
01:54Évidemment, pour les législatives, ça a beaucoup de sens, cette réunion.
01:58Après, il y a une inconnue, c'est qu'Éric Zemmour a appris cette réunion à la télévision.
02:03Il y a une vraie dissension, un vrai désaccord entre Éric Zemmour et Marion Maréchal sur la stratégie.
02:09Après, ce que peut tenter le Rassemblement national,
02:11et ce qu'il peut réussir, c'est reprendre une partie de la droite.
02:14Apparemment, des discussions sont en cours avec des députés LR sortants
02:18pour les associer au Rassemblement national.
02:21Macron risque d'être en revanche très isolé.
02:23Pourquoi ? Parce qu'il a un peu tiré contre ses troupes,
02:25dans le dos de ses troupes, en faisant la dissolution.
02:28Il ne les a pas prévenus.
02:29Beaucoup de ses députés et de ses ministres étaient dans des réformes très lourdes.
02:33Bruno Le Maire était à la manœuvre notamment pour la notation de la France sur les marchés internationaux.
02:38Est-ce qu'il y a beaucoup de colère ?
02:40Et au final, le président est-ce qu'il est encore plus isolé
02:43au terme de ce coup de poker qu'avant ?