Dans ce 5ème et dernier épisode de notre rétrospective dédiée à l'Euro 1984, Bruno Bellone et Michel Hidalgo racontent la victoire en finale le 27 juin au Parc des Princes face à l'Espagne et évoquent ce premier trophée majeur des Bleus. Souvenirs…
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00:00L'équipe de France affronte au Parc des Princes à Paris, l'Espagne en finale de 100 euros.
00:06Après 4 matchs semés d'embûches, dont une demi-finale 4 jours plus tôt à Marseille, épique face au Portugal,
00:12les Bleus ne sont plus qu'à une marche d'un premier titre international.
00:16L'équipe de France s'arrête à l'épreuve de la victoire de l'équipe de France.
00:20L'équipe de France s'arrête à l'épreuve de la victoire de l'équipe de France.
00:23L'équipe de France s'arrête à l'épreuve de la victoire de l'équipe de France.
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00:51L'équipe de France s'arrête à l'épreuve de la victoire de l'équipe de France.
00:55A 1982 où on avait fait une super Coupe du Monde
00:59malheureusement on se fait éliminer par des allemands de demi-finale aux pénaltis
01:03et on avait droit à jouer, et je pense qu'on était tous conscient.e.
01:07de ça et on s'était vraiment préparé.e. pour cette finale,
01:11même si on savait que ça allait être très difficile contre les Espagnols.
01:14Michel Hidalgo, le sélectionneur qui façonne cette équipe de France depuis mars 1976,
01:18dispute son 75e et dernier match à la tête des Bleus.
01:21Les mots de sa dernière causerie auprès de ces joueurs sont résolument simples.
01:25On joue chez nous,
01:26on a l'équipe pour cela,
01:28et il n'y a pas besoin de leur dire beaucoup de mots.
01:31Ils savent pourquoi ils sont là,
01:33ils savent qu'est-ce qu'il faut faire,
01:35et ils savent que
01:37champion d'Europe,
01:38ça fait du bien quand même au football français.
01:41En face, les espagnols de Miguel Munoz ont sorti l'Allemagne en poule et le
01:44Danemark en demi-finale. Prévés pourtant contre la France de trois titulaires
01:47défensifs, Golkoitia, Maceda et Gordillo, les joueurs de la Roja
01:51Accrocheur, donnent du fil à retordre au bleu.
01:54Rien n'est joué à la pause, où les deux équipes rentrent au vestiaire sur un score
01:57de parité 0-0. C'est une équipe qui est dure,
02:00qui est dure, qui joue
02:02rudement, qui est physique, qui a des joueurs
02:06d'exception,
02:08surtout devant et au milieu,
02:10et on savait que ça allait être un match difficile, que ça allait se jouer sur
02:14peut-être un coup de pied arrêté. Bruno Bellone avait vu juste le
02:17tournant du match intervient à la 57ème minute de jeu,
02:20quand Bernard Lacombe obtient un bon coup franc au 18 mètres.
02:23Et là, dans ma tête, je dis, là, Michel,
02:26voilà, je sais qu'il y a une grande chance qu'il peut marquer, quoi.
02:29Le maître artilleur des bleus, Michel Platini, enroule sa frappe,
02:33Luis Arconada, le gardien espagnol, se détend et capte sans difficulté le cuir.
02:37Mais stupeur dans le stade la seconde suivante, quand le ballon roule
02:40lentement derrière Sabine.
02:41Une faute de main désormais légendaire, qui permet aux français d'ouvrir la marque.
02:46Michel Platini inscrit lui son neuvième but dans le tournoi,
02:49un record qui tient toujours.
02:50Arconada était un grand gardien et il a perdu cette aura-là,
02:55avec ce but qu'il a encaissé, enfin,
02:58qui passe, on ne sait pas comment d'ailleurs, on ne sait pas comment c'est passé,
03:01comme s'il avait appuyé un peu sur le ballon pour le mettre derrière.
03:05Les minutes s'égrènent, mais les bleus restent sous la menace d'un retour espagnol.
03:08L'exclusion d'Yvon Leroux à cinq minutes de la fin entretient le suspense.
03:12Un homme décide d'y mettre un terme dans les arrêts de jeu, Bruno Bellone.
03:16Il y a une relance, il y a un ballon dans l'axe et il y a Manuel Amoros qui arrive à contrer
03:21et qui donne à Gentilgana.
03:23Et là, Gentilgana, il prend le ballon, il accélère, il accélère, il accélère
03:27dans l'axe du terrain.
03:28Et moi, je me décale entre les deux, donc Galiego et Camacho,
03:32pour qu'ils me la mettent entre les deux, pour que je puisse partir.
03:35Donc là, il me la met super bien, vraiment au bon moment, je pars entre les deux.
03:39Et là, quand j'arrive, je vois qu'Arconada, il ne sort pas.
03:44Il bloque le côté et il veut que je tire croisé ou fort sur lui.
03:50Dernier moment, je le vois, il est bloqué avec ses pieds.
03:53Et je me dis, si je la pique, il est mort.
03:55Et je choisis vraiment ce moment, le dernier moment.
03:59J'ai dit, je vais la piquer.
03:59Ce deuxième but de l'attaquant monégasque délivre tout un peuple.
04:02La France tient enfin son premier trophée, deux ans après Séville
04:06et cette élimination cruelle en demi-finale du Mondial contre l'Allemagne.
04:11Michel a toujours dit, j'ai marqué neuf buts pendant le championnat d'Europe.
04:15Le seul que j'aurais aimé marquer, c'est celui de Bruno.
04:18Donc, c'est une fierté pour moi d'entendre ça,
04:21parce que bon, ça prouve que les neufs, pourtant, il a marqué neuf buts magnifiques.
04:26Et je pense qu'il a trouvé que le but que j'avais marqué dans les prolongations,
04:32c'était le plus beau parce que ça finissait le match et on était champion d'Europe.
04:36C'est Michel Patini au sommet de son art durant ce début d'été 84
04:40et le jeu offensif des bleus prôné par Michel Hidalgo sont les grands artisans de la réussite des Français.
04:45Ce triomphe s'explique aussi par la force du collectif tricolore.
04:48En témoigne cette anecdote sur le remplacement en fin de match de Patrick Batiston par Manuel Amoros,
04:53narrée par le sélectionneur.
04:56Dix minutes de la fin, Batiston me dit, je suis sur le banc, il me dit,
05:02changement, Manu, sur le terrain, tout de suite.
05:05Il était assis à côté de moi, Batiston, et j'ai dit, qu'est-ce que tu as ?
05:11Alors il me dit, derrière la cuisse, j'ai un étirement.
05:15Et puis après, il me dit, Michel, j'ai rien.
05:18Comment t'as rien ?
05:20Il m'a dit, j'ai rien, j'ai voulu que Manu ait sa part de finale.
05:23Et Batiston, ce qu'il a fait là, c'est extraordinaire.
05:26Plutôt que d'être sur le terrain, vainqueur, champion d'Europe, sur le terrain,
05:32il laisse sa place à Manu.
05:36Je crois que là, sur le plan de l'esprit d'équipe, ça veut tout dire.
05:42Cette aventure reste en tout cas gravée dans le cœur de nombreux Français
05:45et dans la tête de Bruno Bellone.
05:47Pour moi, ça reste des moments gravés dans ma vie et des joueurs
05:52où j'ai une grande estime pour eux, parce que vraiment, ça a été des joueurs magnifiques.
05:56On a essayé de prolonger toute la nuit avec les joueurs ce moment,
06:00parce qu'on savait que le lendemain, déjà, ça allait être plus pareil,
06:05parce qu'il fallait profiter de cet instant jusqu'au dernier moment.
06:09Et c'est ce qu'on a fait.