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00:00 C'est une cour contre la monte qui est engagée avant les élections législatives, le premier tour.
00:04 C'est donc dans 18 jours, la gauche va partir unie.
00:07 Les anciens alliés de la NUPES se sont retrouvés et nous on en parle ce matin avec le maire de Bordeaux, l'écologiste Pierre Hermic.
00:13 Marie.
00:14 Bonjour Pierre Hermic.
00:14 Bonjour.
00:15 La gauche, cet allié pour la campagne de 2022, déchirée depuis par moments, surtout pendant la campagne des européennes,
00:21 elle se retrouve aujourd'hui pour, dit-elle, combattre le projet raciste de l'extrême droite.
00:25 Que pensez-vous de ce front populaire annoncé pour ces législatives Pierre Hermic ?
00:30 Je pense qu'il fallait une réaction à la hauteur du traumatisme créé par cette situation.
00:35 Et cette réaction ne pouvait passer que par un vaste rassemblement.
00:39 Malgré nos différences, il ne faut pas mentir, il fallait quand même que des hommes et des femmes de bonne volonté s'unissent.
00:47 En tout cas, nos électeurs nous le réclament.
00:49 La situation que nous vivons actuellement est d'une telle brutalité, organisée par le camp présidentiel,
00:56 qu'il fallait une réaction à la hauteur de cette brutalité.
01:01 J'ai envie de noter tout de même que, vous m'interrogez aussi en qualité de maire de Bordeaux,
01:06 j'ai envie de noter la façon dont la ville de Bordeaux a beaucoup mieux résisté que d'autres villes à cette montée de l'extrême droite.
01:14 Quand vous pensez que l'extrême droite, le Rassemblement National est arrivé en tête dans 93% des villes de France,
01:21 et près de 98% des communes de Gironde, à Bordeaux, le Rassemblement National vire à la quatrième place.
01:28 Quatrième place.
01:29 C'est-à-dire que Bordeaux reste cette terre humaniste, cette terre de résistance aux extrémismes,
01:36 je pense que c'est une singularité de ne pas toujours nous inscrire dans le sillage du pouvoir central et de l'histoire nationale.
01:44 Bordeaux reste, et j'en suis heureux en tant que premier magistrat de cette ville,
01:48 un territoire qui s'est résisté à ces vagues, et en l'occurrence à cette vague brune qui est en train de s'abattre sur notre pays,
01:58 avec la complicité du pouvoir macroniste, je tiens à le dire, je tiens à le souligner ici.
02:02 - Seul responsable selon vous ?
02:04 - Pas seul responsable, ça serait trop simplificateur ou caricatural, mais il a tout fait, tout fait,
02:10 pour que le grand vainqueur de ces élections européennes, ce soit le Rassemblement National.
02:14 D'abord, depuis 7 ans, ils font tout pour négliger, pour mépriser les corps intermédiaires,
02:22 les collectivités locales, que nous sommes, qui sont totalement ignorées, méprisées.
02:27 Pendant la campagne des européennes, le camp macroniste a mis en selle, en permanence, le Rassemblement National,
02:34 ignorant totalement les autres forces politiques, et le soir de l'élection, la réaction la plus inattendue, la plus brutale,
02:44 je le redis, ça a été alors que seul le Rassemblement National demandait cette dissolution.
02:49 Même j'ai l'impression que chez les amis de M. Macron, qui a l'habitude de fonctionner un autocrate,
02:54 même chez ses plus proches amis, je vois notamment la présidence de l'Assemblée Nationale,
02:59 on n'était pas au courant, on ne souhaitait pas, il fallait quand même se relever de ce cataclysme politique,
03:05 il fallait s'en relever, mais au lieu de s'en relever, on va redonner une tribune de 3 semaines aux idées de l'extrême droite.
03:13 L'extrême droite en rêvait, mais le président Macron leur a servi sur un plateau,
03:17 je trouve ça extrêmement grave, et je tenais quand même aussi à le souligner.
03:21 Dans ce contexte difficile, dans ce contexte d'élections précipitées,
03:25 dans ce contexte où il y a des alliances qui se jouent, qui se nouent, ou qui ne se nouent pas d'ailleurs,
03:30 les électeurs sont parfois un petit peu perdus.
03:32 On a demandé, nous, à nos auditeurs ce matin, Pierre Hurmik,
03:35 s'ils allaient voter pour le même parti aux élections législatives qu'aux élections européennes.
03:39 On va écouter la réaction de Josiane, c'est une habitante du Sud-Gironde.
03:43 Alors, je ne sais pas encore, parce qu'on ne sait pas encore qui se présentera le 30
03:49 et s'il y aura le regroupement de la gauche, de la droite, où ils sont en train de se battre.
03:54 Donc, ce sera uniquement quand je saurai où on va.
04:00 Il y en a beaucoup de réactions également sur notre page Facebook.
04:02 On a Catherine, par exemple, qui nous dit "tout dépend avec qui il se rallie",
04:05 car justement, je ne veux pas renier mes valeurs, car pour les européennes, il se traite de tout.
04:10 Donc, j'ai voté pour un parti, pas question d'entendre parler d'alliance
04:13 avec un parti qui nous prend pour des moins que rien.
04:16 Donc, suivant le cas, je voterai blanc, mais j'ai des valeurs et j'y tiens.
04:19 Blanc ne sert peut-être à rien, mais pour moi, je vote car je suis pour le vote.
04:24 Et voter pour des jures ouettes, c'est non.
04:26 Voilà ce que nous dit Catherine sur Facebook.
04:27 Est-ce que vous comprenez que ces alliances, notamment ce front populaire
04:30 qui est en train de se jouer à gauche, ça puisse perdre un petit peu certains électeurs ?
04:34 Bien sûr, c'est un pari qui est fait.
04:37 Mais c'est un pari qui répond aussi à la demande de beaucoup de nos électeurs.
04:41 Partir en ordre dispersé, c'est encore encourager cette dérive à l'extrême droite.
04:46 Qui nous est imposée par le calendrier électoral.
04:49 Je pense qu'il fallait une réaction.
04:51 Et comme toute réaction, elle est rapide.
04:53 Elle peut être critiquée.
04:54 Elle est peut-être critiquable.
04:56 Mais dans le laps de temps que nous avions, il fallait réagir avec la vigueur
05:00 que les événements, la gravité des événements méritaient.
05:04 Mais une coalition, chacun reste avec ses propres convictions.
05:08 Moi, ce que je souhaite, c'est que la tendance que je soutiens,
05:10 c'est-à-dire la tendance la plus républicaine, la plus humaniste,
05:13 puisse être la dominante de cette coalition.
05:16 C'est ça qui compte quand même.
05:18 Quelle sera la dominante de cette coalition ?
05:20 Il est hors de question que nous nous laissions entraîner
05:22 vers des dérives extrémistes.
05:25 Je pense que la tendance générale de cette coalition,
05:29 et la majorité, l'emporteront.
05:31 C'est aussi une coalition de raison.
05:34 Il faut qu'elle garde cette spécificité.
05:36 La gauche unit sous le Front populaire pour les élections législatives.
05:38 On en parle ce matin avec le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Romyk.
05:41 On va passer à un sujet politique plus local, Pierre Romyk.
05:45 Avec cette alliance solaire que vous avez lancée hier au Parc Lescures à Bordeaux,
05:51 en quoi est-ce qu'elle consiste, cette alliance solaire ?
05:52 D'abord, c'est vrai, je le notais, il y a des télescopages politiques
05:55 qui font qu'au moment où notre pays est très agité,
05:59 très malmené sur le terrain politique,
06:00 il y a de belles initiatives locales,
06:02 et des initiatives d'alliance.
06:04 Nous tenons beaucoup à ce terme d'alliance.
06:07 Au moment où certains ne rêvent que de diviser,
06:09 que de confronter notre pays,
06:11 nous ici, ça fait plusieurs mois que nous mettons en place
06:14 cette alliance pour l'énergie solaire à Bordeaux.
06:18 Nous avons voulu réunir tous les partenaires
06:23 qui veulent s'engager pour faire de Bordeaux une ville solaire.
06:26 Et la mairie de Bordeaux a voulu prendre cette initiative
06:29 en étant elle-même exemplaire.
06:31 Nous, nous avons pris des engagements,
06:33 et sur le terrain, nous sommes en train de faire de Bordeaux une ville solaire.
06:37 Nous avons pris l'engagement d'avoir 60 000 m² de panneaux solaires
06:42 sur les bâtiments municipaux d'ici la fin de notre mandat.
06:45 Et nous avons pris l'engagement aussi de faire en sorte
06:47 que nos bâtiments soient à 46% en autonomie énergétique.
06:52 Et fort de nos engagements, fort de notre réalisation,
06:55 car nous nous situons bien sur cette trajectoire actuellement,
06:58 nous voulons embarquer l'ensemble des partenaires publics,
07:01 l'État avec qui nous travaillons sur ce terrain-là depuis plusieurs mois,
07:05 la région, le département, la métropole qui était là hier pour signer cette alliance,
07:10 et également les acteurs publics, privés, acteurs économiques, acteurs sociaux,
07:14 pour que toute cette dynamique-là, à travers cette alliance,
07:18 fasse de Bordeaux un territoire exemplaire sur le terrain de la promotion.
07:21 Que notre ville de Bordeaux, au-delà de cette image que je t'ai écrivée
07:25 il y a quelques instants d'une terre humaniste, de résistance aux extrêmes,
07:29 soit aussi une terre qui expérimente et qui innove,
07:34 et ça je pense, je le disais hier et je le redis aujourd'hui,
07:37 c'est aussi ça l'esprit girondin, une terre d'innovation,
07:40 une terre pragmatique, une terre d'inventivité,
07:43 et nous voulons faire de l'énergie solaire un symbole d'un territoire
07:46 qui se réinvente et qui s'adapte à l'urgence climatique,
07:49 puisque vous le savez, nous l'avons décrété en début de notre mandat,
07:52 et cela illustre parfaitement les moyens que nous nous donnons
07:55 en embarquant tout le monde pour faire de Bordeaux une ville exemplaire
07:58 dans les réponses concrètes à porter sur le terrain à l'urgence climatique.
08:02 - Et rapidement Pierre Romy, mais à quoi s'engagent les différents partenaires ?
08:04 On va en citer quelques-uns, le CHU, la CCI, enfin des partenaires...
08:08 - À solariser leurs bâtiments, la région c'est notamment les lycées,
08:13 le département c'est l'écolelle, le CHU,
08:16 un vaste projet de réhabilitation de son patrimoine immobilier,
08:21 le solaire tiendra toute la place qu'il mérite,
08:23 tout s'engage à faire en sorte qu'aujourd'hui on raisonne en disant
08:27 "il faut promouvoir dans le cas de nos compétences l'énergie solaire".
08:34 Donc ça c'est les acteurs publics, mais les acteurs privés qui étaient là aussi hier
08:38 sont très volontaires aussi pour dire "nous voulons être de cette partie".
08:43 C'est un beau projet, au moment où certains semblent un peu désespérés,
08:47 je pense qu'il faut dresser aussi des horizons d'espérance.
08:51 Et Bordeaux, je pense que nous pouvons être un horizon d'espérance
08:55 sur le plan politique, mais aussi sur la façon dont nous répondons efficacement
08:59 et tous ensemble aux défis climatiques.
09:01 Merci beaucoup Pierre Urmic d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Gironde,
09:05 maire écologiste de Bordeaux, bonne journée à vous.
09:07 Merci.
09:07 - Cette interview vous la réécoutez bien sûr en vidéo également sur francebleu.fr