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00:00Là, ils sont accueillis par Monsieur Dussault, l'incontournable gardien du Temple, directeur
00:14de l'Institut National du Football depuis 15 ans et responsable direct de leur promotion.
00:18On ne promet rien, qu'ils peuvent être professionnels, mais qu'ils peuvent être étudiants ou qu'ils
00:23peuvent être travailleurs manuels, ce n'est pas un problème et on va essayer de les faire
00:27travailler le plus longtemps possible, en souhaitant que ce soit pour les 3 ans.
00:32Ce que j'ai connu là, c'est extraordinaire, extraordinaire d'être toujours avec les
00:38gamins, d'être toujours avec les gamins doués, d'avoir des problèmes.
00:43Chaque fin de trimestre, j'étais de mauvaise humeur, pourquoi ? Parce qu'il y en a beaucoup
00:52qui ne travaillaient pas, ou qui ne travaillaient pas bien, ou qui ne travaillaient pas assez.
00:56C'est d'être toujours présent, discrètement, ne pas être toujours sur les joueurs, mais
01:11on discute, on est attentif, parce qu'il faut être attentif, ça pourrait être nos
01:18enfants, donc être attentif à nos enfants.
01:22Alors, est-ce que j'ai été suffisamment attentif à mes enfants compte tenu du temps
01:27passé à l'extérieur ? Ça c'est un point d'interrogation.
01:31Vous avez le temps de vous placer, allez ! Cherchez à être beaucoup plus doux, et puis
01:38à reculer le corps, de manière à pouvoir faire le geste vers l'avant.
01:43Là tu pars, allez ! Voilà !
01:46C'est ce qui est terrible aussi, c'est qu'on est toujours à réfléchir à ce qu'il
01:56faudrait faire, à ce qu'il faudrait faire autrement, à ce qu'il faudrait refaire
02:02ce qui a été fait, c'est tout un ensemble.
02:06Mais bon, c'est formidable.
02:11Est-ce qu'on a du mérite ? Non.
02:16Oui, mais pas trop.
02:19Ballon de plage ! Ballon de plage !
02:22Oui, oui, c'est pour jouer sur la plage, au Brésil ça va, pour faire 4-4 dans le
02:31gymnase ça va aussi.
02:37L'équilibre.
02:39L'équilibre de vie, puisque je rentrais chez eux en fin de semaine.
02:48Bon, tu peux partir.
02:51L'équilibre avec le club, pour rester avec le copain, et puis le travail du football
03:02qu'ils aimaient.
03:04Donc il fallait le faire aimer encore plus, pour qu'il puisse ressortir avec les meilleures
03:11qualités possibles.
03:14Alors un temps réussi, certainement avec certains, oui, moins avec d'autres.
03:22Alors un constat.
03:24C'est nous qui l'avons gagné.
03:26Ah ouais, victoire ! Tu as gagné, mais tu n'as pas fait grand chose pour gagner.
03:33Qu'est-ce qu'il faut faire pour gagner ? Il faut jouer.
03:36Il faut jouer, oui, mais qu'est-ce qu'il faut faire ? Attaquer.
03:39Il faut marquer.
03:40Il faut marquer.
03:41Qu'est-ce que vous avez marqué en deuxième période ? Rien.
03:44Combien d'occasions avez-vous eu ? Trois.
03:48Et quand on fait le bilan, si on peut faire un bilan, c'est celui qui avait le meilleur
03:55équilibre qui a réussi.
04:02Aucune nation en Europe ne parlait d'un travail des 13 ans.
04:08Or, avec les petits, on a été obligés de réfléchir et de changer la formule.
04:16C'était la technique.
04:18Ce n'était pas le physique.
04:20Le physique, alors c'est un choix qu'on a fait, qui n'était pas partagé par tout le monde,
04:26mais c'était un choix.
04:29C'est la technique.
04:30Donc ils doivent être à l'aise avec un ballon.
04:34Stop !
04:36Eh, si tu avais été là, tu marquais.
04:39Eh oui, ben oui, c'est bien, mais moi je n'ai pas les manches comme ça.
04:43Eh, quand on a les manches comme ça, on attend la fin.
04:46Il a fallu réfléchir.
04:47Quand on travaille avec des gens, comme avec Francisco et André Merrel,
04:52on a travaillé plusieurs années avec des 17 ans ou des 18 ans.
05:00Même s'ils arrivaient à 16, 17, 18, c'était un travail totalement différent.
05:06Donc ils ont été, et on a, collectivement réfléchi.
05:11Responsable des premières années, M. Francisco Fillot.
05:15Responsable des troisièmes années, M. André Merrel.
05:18Responsable des gardiens de but, M. Franck Raviot.
05:23L'un sortant des pros, l'autre sortant de l'étranger, et moi sortant de l'enseignement,
05:29sur un même exercice, on avait des manières différentes.
05:34Et c'est ce qui était formidable.
05:37C'est ce qui nous faisait discuter après.
05:39« Ah, je t'ai vu, t'as fait… »
05:46Guy Roux, qui était féru de formation avec Oxford, posait des questions.
05:51Ce qui nous surprenait, étant donné qu'avec l'expérience qu'il avait,
05:55c'était très, très surprenant.
05:58Mais très enrichissant aussi.
06:01Comment avez-vous découvert le football ?
06:05Bon, ça a été un départ foudroyant.
06:09Tous ces Rotten, Thierry Henry, Christanval, Saha, et j'en oublie.
06:18Je m'en excuse.
06:20C'était vraiment formidable.
06:24Formidable pour nous, formidable pour eux.
06:28Parce qu'ils découvraient aussi le football d'une certaine manière.
06:32À tel point que les entraîneurs étrangers venaient nous voir.
06:36On a récupéré en région parisienne d'excellents joueurs.
06:42Un sur deux étaient doués, très doués.
06:46Donc il fallait fructifier leur qualité.
06:51C'était vraiment extraordinaire, expérimental.
06:56On faisait découvrir, un, aux joueurs que l'on avait.
07:01Deux, au club auquel ils participaient, parce que le week-end,
07:06ils allaient récupérer leur club.
07:10Donc ils donnaient l'exemple, en principe, ils donnaient l'exemple.
07:15Donc on a donné un ton, une manière qui a été bénéfique.
07:25À 13 ans, on ne peut pas dire qu'on est bon.
07:28Il sera bon.
07:30Il y a trop de facteurs qui interviennent.
07:32Il y en a quelques-uns qui ont fait un mont spectaculaire.
07:35Ça doit se concrétiser, tout simplement, dans la qualité de leur match.
07:42C'est la troisième année qui est déterminante.
07:48Parce qu'ils sont obligés de jouer comme des grands.
07:53D'une part, quand on est en moins de 15 ans et qu'on est à l'INF,
08:00on va gagner 5-0.
08:03On n'a pas à s'en faire beaucoup.
08:06On drive un peu trop, etc.
08:09En troisième année, là, on tombe sur des costauds.
08:15J'ai posé des questions aux dirigeants, aux entraîneurs nationaux.
08:21Est-ce qu'il faut la troisième année ?
08:24Et puis Jean-Henri a dit, moi, je suis d'accord.
08:29Mais il y a des difficultés.
08:33Il y a des difficultés.
08:36Il y a des difficultés.
08:39Il a dit, moi, je suis d'accord.
08:42Mais on ne peut pas prendre un entraîneur.
08:47C'est toi qui vas t'en occuper.
08:49Donc je suis devenu directeur et entraîneur.
08:53Voilà pourquoi je suis redevenu entraîneur ou éducateur.
09:00Il y en a plusieurs qui m'ont dit.
09:04Dans les matchs, vous êtes directeur.
09:07Ou plus directeur qu'entraîneur.
09:23C'est jamais familier.
09:26Il doit y avoir toujours...
09:29Pour qu'il y ait un échange, il faut que chacun soit naturel.
09:34Si je me mets à la place du jeune et qu'il se mette à la mienne,
09:40on ne peut pas discuter.
09:43Donc la discussion, il faut la provoquer.
09:48C'est rare qu'un gamin de 13, 14 ans
09:51vienne demander de parler à son directeur.
09:59Ou même à son entraîneur à la limite.
10:02C'est l'entraîneur aussi qui doit être attentif à ce qu'il demande,
10:09à ce qu'il veut, à ce qu'il peut faire.
10:13C'est tout un ensemble.
10:15En jouant comme ça, c'est déjà un pour rien vous dire.
10:20Ou pas grand chose.
10:22Oui, mais un père qui avait toujours des problèmes avec un.
10:27Ils étaient 60 ou 20 qui s'entraînaient avec moi.
10:33Mais ils étaient 60 et il y avait toujours un problème avec quelqu'un.
10:40Donc bon, quelquefois c'est usant.
10:46Quelquefois, c'est usant.
10:50Mais si on me demande d'y revenir, je reviens.
10:56Non, quand même.
11:02Oui, mais ils ne le savent pas.
11:06Ils ne le savent pas.
11:08Avec votre état d'esprit, nous allons dans un mur.
11:17Les liens existent, évidemment.
11:21Mais avec des gamins comme ça, à cet âge-là,
11:28si je n'étais pas là le matin à taper dans les portes de chambre
11:36pour ceux qui ne voudraient pas aller en classe, ils ne seraient pas allés.
11:42Et après, ça me permet moi aussi de pouvoir leur dire,
11:48de pouvoir les sensibiliser sur le fait qu'il y a trois vies familiales,
12:00scolaire et football.
12:02Et le contrôle, il est où le contrôle ?
12:05Il est chez moi, je l'ai mis dans mon chemin.
12:08C'est bien !
12:12C'est un métier formidable.
12:15Pourtant, ça n'a pas toujours été tout seul.
12:18Les languettes de chaussures, ce n'est pas fait pour faire de la publicité.
12:23C'est fait pour protéger le dessus du pied.
12:26Mais c'est formidable quand même.
12:32On a fait avancer le chemin du BIC.
12:38On a fait avancer les choses, peut-être quelquefois maladroitement,
12:44mais on s'est tenus à nos idées.
12:50Jamais, Guirou nous a dit, oh non, vous faites comme ça,
12:54oh non, il ne faut pas faire comme ça.
12:57Il nous disait, comment vous faites ?
13:00Est-ce que vous avez quelque chose de nouveau ?
13:03C'est pas le seul d'ailleurs.
13:05J'ai fait deux ans de plus avant ma retraite,
13:12et j'en aurais fait deux de plus.
13:19Je n'ai plus de hanches, mais si je pouvais, encore un peu.
13:28Ça va, c'est bon, là, là, restez là, où allez-vous ?
13:31C'est pour voir de plus près.
13:33Voilà, vous vous asseyez, là, et vous avez tout.