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Emmanuel Macron s'exprime depuis le G7 en Italie à propos des programmes du RN et du Nouveau Front populaire. 

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00:00On n'a jamais eu un niveau de chômage aussi bas durablement. Le chômage des jeunes est à son niveau le plus bas. Le taux d'activité est au plus haut depuis qu'on le mesure.
00:09Et on a réindustrialisé le pays. Donc je suis très... Je pense que les fondamentaux de l'économie française sont solides parce qu'on a fait un gros travail.
00:17Maintenant, il y a une période d'incertitude qui est liée à cette élection. Et donc ça vous donne en quelque sorte un avant-goût de ce que serait en effet l'avènement,
00:27il faut bien le dire aussi, de programmes économiques totalement irréalistes. Parce que que ce soit celui de l'alliance LFI ou celui de l'alliance Rassemblement national,
00:37ces deux alliances portent des programmes qui, au premier jour, coûtent par an entre 100 et 400 milliards d'euros. Ce sont des programmes qui ont, je dirais,
00:47soit pas d'honnêteté politique, soit en tout cas qui font porter un très grand danger, pas simplement à l'économie française et à ses taux d'intérêt.
00:55Mais je crois à nos compatriotes, contribuables, épargnants, retraités. Donc voilà. Je crois, moi, dans l'esprit de raison, dans les arguments.
01:05Donc je fais pas de promesses irréalistes. J'en ai jamais fait. Quand il a fallu prendre des décisions qui étaient difficiles, je les ai assumées.
01:11J'ai toujours été dans une éthique de la responsabilité. Il y a aujourd'hui deux blocs extrêmes qui ont fait le choix de programmes économiques
01:19qui ne sont pas dans le cadre d'une éthique de la responsabilité et qui promettent aux gens des cadeaux qui sont non financés.
01:24Donc évidemment, ça inquiète. Comme vous, quand vous allez chez le banquier – ce qui est le cas de la France, parce qu'on emprunte tous les mois –,
01:32et chez le banquier, si vous lui dites « J'ai une super idée, un super plan qui est de promettre à peu près tout à votre famille sans expliquer comment le financer »,
01:38le banquier va vous dire « Vous avez un problème ». C'est le problème de ces programmes.
01:43– C'est un programme, en parlant du nouveau Front populaire, qui a été écrit en trois jours.
01:47Est-ce que tout ça n'est pas aussi le résultat du fait que vous avez choisi un délai très très serré pour ces élections
01:52et que même les oppositions disent « On n'a pas eu le temps de se préparer, finalement, on ne commence pas dans des conditions équitables ».
01:56– C'est qu'ils ne sont pas prêts à gouverner. C'est une bonne nouvelle pour les Français.
02:00Il y a des gens qui sont prêts à gouverner, qui gouvernent depuis sept ans et qui font un travail qui a des résultats économiques.
02:05Voilà. Si on n'est pas prêt à gouverner, il ne faut pas se présenter devant les Français.
02:08En tout cas, très sincèrement, ça n'est juste pas sérieux.
02:13Mais j'appelle chacun aussi à la raison à regarder les choses.
02:17– Monsieur le Président, une réaction peut-être à votre ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau
02:21qui, on l'a appris il y a quelques minutes, va rejoindre le nouveau Front populaire.
02:25Il avait notamment négocié la réforme des retraites. Vous parliez de réforme.
02:29– Ça montre toute sa cohérence. Mais je ne vais pas commenter les choix des uns des autres ici.
02:33– À propos des élections, quelles seront les recommandations de votre formation ?
02:37Vos recommandations en cas de triangulaire avec…
02:41– Je l'ai dit l'autre jour à la conférence de presse,
02:43je ne vais pas, moi, commencer à parler de ce qui se passera en étant ici président au G7.
02:47– Pourtant, on est en plein dedans. – Oui, non, on est en plein.
02:49– C'est le débat qui existe déjà. – Non, le débat qui doit exister.
02:51C'est un débat sur les programmes, aujourd'hui, dans le pays.
02:54Moi, je suis là pour le G7, je réponds à une ou deux de vos questions
02:57sur le fond et sur l'économie ou sur des sujets qui touchent le pays.
03:01Après, la majorité fait son travail.
03:04Là, on rentre dans un temps où il faut d'abord parler des programmes
03:07avant de savoir comment les choix s'opéreront.
03:09– Vous renvoyez dos à dos les programmes, est-ce que ça voudra dire
03:11que vous renverrez dos à dos les candidats, alors, en cas triangulaire ?
03:14– Ça veut dire que les gens doivent clarifier ce qu'ils feront.
03:17Mais d'abord…
03:18– Vous avez une clarification, vous devez être clair sur cette question.
03:21– Je serai clair sur cette question.
03:22D'abord, c'est pas moi, c'est ceux qui portent la campagne,
03:24ils le seront le soir du premier tour.
03:26Moi, je vous invite aussi à faire votre travail et à ce qu'on clarifie ce qu'il y a au fond.
03:29Parce qu'avant de savoir comment il faudra faire le soir du premier tour,
03:32il faut voter le soir du premier tour.
03:34Et donc, il faut voter sur un programme de gouvernement.
03:37Donc, il faut peut-être d'abord dire ce qu'il y a dedans et regarder en détail.
03:40Je crois que c'est ça, dans le bon ordre.
03:42– On assiste au retour du clivage droite-gauche de façon beaucoup plus radicale.
03:46Est-ce que ça ne se fait pas au détriment de votre camp ?
03:50– Moi, je pense au pays, je n'ai pas de camp.
03:52Je suis président de tous les Français.
03:54Et je crois très sincèrement que le pays, plus que jamais,
03:57a besoin de dépasser des clivages.
03:59Et que je note par ailleurs que, sur beaucoup de sujets,
04:03vous parlez des camps, quelle est leur cohérence ?
04:06Je le disais, on parle des...
04:08Quels sont les grands sujets qui ont animé le pays ces derniers temps ?
04:10Les retraites.
04:12Vous avez des gens qui ont été dans la gauche de gouvernement,
04:17ils ont porté une réforme des retraites.
04:19Ce n'est pas il y a une éternité, c'était à moins de 10 ans.
04:21Qui s'allient avec des gens qui veulent revenir à la retraite à 60 ans, 62 ans, l'Alliance Alephi.
04:25Et de l'autre côté, vous avez des gens qui nous expliquaient
04:27qu'on ne faisait pas assez d'économie,
04:29et qui s'allient avec le Rassemblement National
04:31et qui veulent revenir sur la retraite à 62 ans.
04:33Pardon, mais ça, ce n'est pas cohérent.
04:35Donc, que feront ces alliances aux deux extrêmes sur ce sujet ?
04:38Notre pays a parlé, vous avez parlé à juste titre, du conflit.
04:43Que vont-ils faire sur l'Ukraine ? Ils pensent le contraire.
04:47Les sociodémocrates et les LFI, sur l'Ukraine comme sur Gaza,
04:52ils pensent le contraire.
04:54Le Rassemblement National, on est chez les fous.
04:56Ce n'est pas sérieux.
04:58Donc, mes compatriotes, ils regardent ça, ils se disent, ça ne peut pas être sérieux.
05:01Donc, je crois au contraire, moi je crois au dépassement politique,
05:04mais sur une base de cohérence.
05:06La majorité actuelle, on sait où elle est,
05:10sur les questions de laïcité, sur l'Europe,
05:13sur l'économique, sur le social, sur l'écologie,
05:17sur la question de l'Ukraine, sur le Gaza,
05:19elle est cohérente.
05:20Il y a des différences de sensibilité,
05:22mais elle parle d'une voix unie.
05:24Les autres, non.
05:26Justement, avez-vous un message à adresser aux électeurs de gauche ?
05:29Vous avez souvent tendu la main aux électeurs de droite,
05:31moins souvent à ceux de gauche.
05:32Vous parliez hier de votre échec relatif sur l'assignation à résidence.
05:36Est-ce que vous avez des choses concrètes à dire aujourd'hui
05:38à des électeurs qui voulaient parler de choses concrètes ?
05:41Vous avez raison.
05:42La campagne est en train de se faire,
05:44et donc ce sera à la majorité, au Premier ministre,
05:48au chef de la majorité, de porter les projets.
05:52Mais je pense que nous devons, enfin je ne pense pas,
05:54je veux qu'on accélère beaucoup sur les questions d'école et de santé
05:57et de lutte contre les discriminations.
05:59Et donc renforcer ce qu'on fait à l'école,
06:01sur le choc des savoirs,
06:03et sur, justement, la formation de nos jeunes,
06:06dans la lignée de ce qu'on a fait avec le dédoublement des classes.
06:09Renforcer l'investissement qui a été fait sur la santé,
06:12et en particulier pour lutter contre les déserts médicaux.
06:15Et avoir une politique encore plus ambitieuse,
06:18beaucoup plus ambitieuse de lutte contre les discriminations,
06:20me semble trois axes essentiels.
06:22En décision de la dissolution,
06:24n'avez-vous pas sous-estimé la capacité de la gauche, finalement,
06:27à s'unir en 3-4 jours sur un programme ?
06:29Mais moi, j'ai surtout, comme je vous l'ai dit,
06:32considéré que le contexte nécessitait que nos compatriotes
06:36puissent s'exprimer en clarté.
06:38Et donc, je ne suis surpris par rien de ce qui se passe.
06:42Je pense que le spectacle qui est donné est un spectacle
06:45de grande incohérence et plutôt d'appareil.
06:48Après, moi, je veux parler du fond,
06:50et je pense que c'est ce que doivent faire les responsables de la majorité,
06:53les responsables politiques,
06:55parce qu'on parle de gouverner et légiférer dans le pays.
06:58Et je pense qu'à cet égard, les choses sont en train de se révéler.
07:01Et je pense que nos compatriotes, ils veulent de la clarté,
07:05ils veulent du calme, ils veulent de l'ordre,
07:09ils veulent aussi plus d'ordre sur les questions régaliennes.
07:12Mais je pense qu'ils ne veulent pas le désordre économique,
07:14ils ne veulent pas l'appauvrissement,
07:16et ils ne veulent pas que ce soit le chaos et une France dos à dos.
07:18Voilà. Donc c'est ça qu'il faut conduire.
07:20Monsieur le Président, juste pour terminer, on vient d'apprendre que dimanche,
07:23avant d'annoncer à vos équipes votre décision sur la dissolution,
07:28vous avez dit, dans le pire des cas,
07:30je préfère une cohabitation avec le Rassemblement national
07:34plutôt que de laisser Marine Le Pen arriver au pouvoir en 2023.
07:37Ça nous a été confirmé par plusieurs sources.
07:39Est-ce que c'est juste un calcul que vous avez fait de vous dire
07:41que la cohabitation, ça peut éviter le Rassemblement national en 2027 ?
07:44Non, il n'y a pas de calcul, c'est un calcul de clarification.
07:47Et j'ai été toujours très clair sur ce sujet.
07:50J'ai pris avec gravité tout cela.
07:53Je réponds suffisamment de questions pour ne pas avoir des ventriloques.
07:58Donc je vous dis les choses que j'ai à vous dire,
08:01je réponds à vos questions.
08:03Mais il faut arrêter d'être dans des scénarios...
08:06On ne parle pas assez du fond, on parle trop du paysage.
08:09Moi, je suis frappé de voir, comme à chaque fois,
08:11c'est comme si les Français, c'était le décor.
08:15Mais enfin, on parle du pays.
08:17On est à un moment gravissime de la vie du pays.
08:20Il y a des enjeux, avec des guerres, avec des défis économiques inédits.
08:25Donc parlons avec sérieux du fond et pas de savoir,
08:29si je puis dire, les tactiques des uns et des autres.
08:31Je l'ai fait avec gravité, en étant conscient de ce que je faisais
08:35et en étant surtout convaincu que,
08:37compte tenu du résultat de ces élections
08:39et de la situation politique au Parlement,
08:41je me devais de rendre la parole aux Français.
08:45Et donc c'est un élément de confiance,
08:47parce que j'ai confiance en leur capacité, justement,
08:50à regarder les projets qui sont sur la table
08:53et à regarder avec force si ces projets sont porteurs
08:57de solutions d'avenir pour le pays et pour eux.
09:01Voilà. C'est comme ça que je l'ai fait.
09:03M. le Président, suite à vos conversations avec Van der Leyen et M. Scholz,
09:06est-ce que vous avez l'impression que vous pourriez arriver à un accord
09:09sur les top jobs dès lundi, par exemple ?
09:11J'espère que nous pourrons trouver un accord rapidement.

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