• il y a 6 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00Nous parlons politique à dix jours des élections législatives. Le député sortant, Eren Delizer, est votre invité, Théo H.
00:05Oui, Alexis Joly, bonjour. Merci d'être avec nous ce matin.
00:08Alors, d'abord, une petite précision pour tous nos invités qui sont aussi candidats.
00:11C'est compliqué de respecter les temps de parole dans une campagne aussi courte.
00:15Donc, on va éviter d'évoquer une circonscription en particulier, notamment la vôtre, la sixième.
00:19Je vous en remercie par avance.
00:21Vous avez par ailleurs la liste de tous les candidats dans cette circonscription et dans les autres sur francebleu.fr.
00:27Alors, Alexis Joly, les tribunes contre l'extrême droite se multiplient ces derniers jours.
00:31Tribunes des sportifs, des artistes, tribunes à ventir de 6000 chrétiens appelant à faire barrage au RN.
00:37Comment vous prenez ces appels à voter contre vous ?
00:40Je pense que c'est le système qui tente de se défendre.
00:42Mais je crois que les Français, aujourd'hui, en ont soupé de ces donneurs de leçons,
00:45qu'ils soient milliardaires ou moins pauvres, ou moins riches d'ailleurs.
00:49Je crois que les Français sont assez grands aujourd'hui pour se faire une opinion.
00:51Ils sont les premiers à être victimes, aujourd'hui, des politiques menées par Emmanuel Macron et ses prédécesseurs d'ailleurs.
00:57C'est assez cocasse de voir, par exemple, un joueur de foot comme Mbappé,
01:01qui est milliardaire, bien sûr, qui gagne des millions, des centaines de millions d'euros chaque année,
01:05expliquer aux smicards des circonscriptions les plus pauvres, les plus rurales,
01:10comment ils doivent se mobiliser et pour qui ils doivent voter.
01:13C'est assez honteux.
01:14Je pense que les Français, pour le coup, ne suivront évidemment pas les consignes de vote
01:17qui leur sont données par des gens qui sont totalement déconnectés.
01:19Parfois par des gens qui habitent à l'étranger, comme Marion Cotillard,
01:22qui a posté une photo sur Instagram avec une monte à 500 000 euros sur le poignet.
01:25Il y a eu aussi des milliers de personnes dans les rues.
01:27Il y a cette tribune de 6 000 chrétiens.
01:29Est-ce que ce n'est pas un échec de la stratégie de dédiabolisation menée par Marine Le Pen ?
01:33Elle a changé le nom du parti, tenté de faire obliger l'héritage de Marine Le Pen.
01:37Et pourtant, il y a toujours ces appels à faire barrage.
01:39Les trublions d'extrême gauche qui se mobilisent contre le résultat d'une élection nationale,
01:45une élection européenne, c'est quand même assez choquant.
01:48Ce sont les gens des extrêmes qui manifestent contre le résultat,
01:54contre la sentence d'une élection politique.
01:56On a déjà vu ça, mais c'est quand même assez surréaliste que ces gens-là viennent nous expliquer
02:00que le Rassemblement National...
02:01Ils ne contestent pas les résultats, Alexis Joliot.
02:03Si, quand on manifeste contre un parti politique qui est arrivé en tête des élections,
02:06on manifeste contre le résultat et contre la volonté du peuple.
02:09C'est assez cocasse, encore une fois, de se dire que les donneurs de leçons qui descendent,
02:13a priori à la liberté d'expression et à la démocratie,
02:15viennent manifester contre un résultat démocratique.
02:17Donc, ils étaient 250 000 le week-end dernier, ils étaient 2 millions en 2002.
02:21On voit bien que la mobilisation n'est pas du tout la même
02:23et qu'aujourd'hui, le Rassemblement National, évidemment, a une dynamique incroyable.
02:27Moi, je le constate tous les jours.
02:28Et que nous allons pouvoir, évidemment, gagner ces élections
02:31et faire de Jordan Bardella le Premier ministre de la France.
02:33Et ça reste 250 000 personnes qui, en tout cas, s'interrogent, ont peur d'un certain nombre de vos mesures, par exemple.
02:39Et qui, d'ailleurs, manifestent de manière assez brutale contre les policiers, d'ailleurs.
02:45Par exemple, vous êtes, pour la préférence nationale, le fait de supprimer des aides sociales aux étrangers.
02:50On a, à Grenoble, beaucoup d'étudiants, certains étrangers, qui peuvent avoir des aides au logement.
02:55Moi, j'ai été interpellé aussi par une amie à moi qui est dans le Grézy-Vaudan.
02:59Ses parents, ils sont portugais, ils sont en France depuis 20 ans.
03:02Ils travaillent, ils ont payé leurs impôts depuis 20 ans.
03:04Ils n'ont pas demandé la nationalité française.
03:06Eux, typiquement, s'il leur arrive quelque chose qui tombe au chômage, ils n'auront pas d'aide sociale.
03:10Nous souhaitons donner une priorité aux Français dans l'attribution des aides sociales.
03:15Mais il y aura la possibilité, par exemple, pour les personnes qui sont au RSA,
03:19de toucher certaines prestations sociales s'ils ont travaillé et s'ils sont présents, par exemple, depuis 5 ans sur le territoire.
03:25Et pour les étudiants à Grenoble ?
03:27Pour les étudiants, ils ne sont pas prioritaires.
03:29Les aides sociales seront réservées d'abord aux étudiants français qui, eux aussi, malgré tout, ont du mal à se loger,
03:33ont du mal à boucler les fins de mois.
03:35Nous souhaitons d'ailleurs présenter et proposer un complément de revenu pour les étudiants qui travaillent.
03:40C'est ce que nous avons présenté lors d'une niche parlementaire au mois de septembre et que le Front Populaire a voté contre.
03:46Vous êtes, Alexis Joly, sur France Bleu Isère et sur France 3 Alpes,
03:50des chaînes du service public de l'audiovisuel que vous souhaitez privatiser.
03:53Alors, qu'est-ce que vous dites aux quasiment 80 000 auditeurs quotidiens de France Bleu Isère ce matin ?
03:58Vous allez vendre leur radio et à qui ?
04:01Alors, effectivement, c'est l'une des propositions du Rassemblement National que de privatiser l'audiovisuel public.
04:07Ça rapporterait 5 milliards d'euros dans les caisses de l'État.
04:10Mais je tiens à vous rassurer, nous souhaitons d'abord faire ça de manière très progressive
04:15et puis avec un cahier des charges qui soit vraiment bien délimité pour pouvoir permettre à toutes ces chaînes,
04:21à toutes ces radios locales d'abord d'avoir cette spécificité aujourd'hui que de travailler sur des sujets très locaux
04:28et bien sûr avec le respect des droits de chacun, bien évidemment.
04:30Les médias, la presse, c'est déjà détenu en grande partie par une poignée de milliardaires.
04:35Radio France et France Télé sont, eux, indépendants de cette puissance financière.
04:38Est-ce que vous ne trouvez pas que c'est important de garder ça ?
04:40Mais je crois que ce modèle d'audiovisuel public est un petit peu dépassé.
04:46Il n'y a aucune démocratie dans le monde aujourd'hui où des médias seraient entre guillemets dans les mains du pouvoir.
04:54Et on le sait très bien aussi que certains médias sont clairement des militants politiques.
05:00Je ne vais pas citer de radio aujourd'hui.
05:02Et que certains journalistes n'hésitent pas d'ailleurs à signer les fameuses tribunes dont vous parlez
05:07et d'ailleurs à sortir de leur devoir de réserve, ce qui est assez problématique en période électorale.
05:10Alexis Joly, député sortant de la 6e circonscription de l'ISER, merci d'avoir été notre invité ce matin.
05:15Merci à vous.
05:16Belle journée.

Recommandations