Ronald Dominique - l'étrangleur des bayous

  • il y a 4 mois
Une incapacité à établir des relations et une agression sexuelle ont cimenté la décision de Ronald Dominique de tuer sa première victime.
Transcription
00:00des scènes d'horreur qui pourraient offenser certains téléspectateurs.
00:18Je n'en revenais pas.
00:20Cet homme au cœur tendre était devenu un monstre.
00:28La police de Houma a identifié le corps trouvé sur la voie de Woodland Ranch.
00:32Les morts suspicées dans la région de Bayou pourraient aussi partager le même téléspectateur.
00:36Tout ce que je sais, mon fils est mort et personne ne peut le ramener.
00:45Je sentais que sa mort cachait autre chose.
00:48Ça ne tournait pas loin.
00:51Les victimes, qui étaient de 16 à 46 ans, avaient tous été étranglés ou suffocqués.
00:57Quelqu'un qui faisait partie de notre communauté était accusé d'être un tueur en série.
01:03Les nombres de corps pourraient augmenter jusqu'à 20.
01:07Le seul moyen de l'arrêter était de réussir à l'attraper.
01:21Il n'était pas normal. Il était différent des autres garçons.
01:26Sa colère s'est accumulée et ça a fini par le faire craquer.
01:33Certaines personnes sont foncièrement malfaisantes.
01:50La réconciliation
02:05Ma mère était officier de police.
02:08Elle a fait ce métier pendant 32 ans.
02:11Je la voyais évoluer dans sa carrière et j'ai voulu faire la même chose qu'elle.
02:15Que vouliez-vous ? Aider les autres ?
02:18Leur apporter la justice et défendre les opprimés.
02:35Un passant nous a signalé avoir vu un corps dans un fossé le long de l'autoroute 31-60, à la paroisse de Saint-Charles.
02:43C'est un endroit isolé, sombre et à l'écart de tout.
02:49Quand je me suis rendue sur place, j'ai vu le cadavre dans le fossé d'évacuation des eaux pluviales.
02:59Il était vêtu d'une chemise et d'un pantalon.
03:05Mais le pantalon avait été baissé jusqu'aux chevilles.
03:09Il n'avait qu'une chaussure.
03:14En Louisiane, au mois de juillet, les températures peuvent être très chaudes.
03:18Le corps était en état de décomposition.
03:21Il nous était donc difficile de déterminer la couleur de peau ou le sexe de la victime à partir d'un bras ou d'une jambe.
03:28Cela dit, rien n'indiquait un acte criminel et la victime n'avait aucune blessure visible.
03:35Mais on a trouvé cette mort suspecte, compte tenu du lieu et de la position du corps dans l'eau.
03:44Mes instincts d'officier de police se sont tout de suite éveillés.
03:48Je me suis dit que cet endroit était une scène de crime secondaire.
03:52La victime n'avait pas été tue là-bas.
03:56Grâce à une pièce d'identité dans son portefeuille, on a pu l'identifier.
04:00Il s'appelait David Mitchell.
04:09On a conclu qu'il s'agissait d'une mort par noyade, étant donné que de l'eau avait été retrouvée dans ses poumons.
04:16Mais la police n'a pas cru à la théorie de l'accident.
04:19Elle a poursuivi l'enquête.
04:21Les circonstances de sa mort étaient toujours inconnues, parce qu'on ne comprenait pas comment le corps avait atterri là.
04:30Cette route n'est pas très fréquentée.
04:34Ça ne tournait pas rond.
04:39La famille de David Mitchell était anéantie.
04:43N'importe qui le saurait.
04:45Ça n'a pas été une nouvelle facile à annoncer.
04:48En tant que mère, je n'imagine pas ce qu'on ressent quand on reçoit ce genre de visite.
04:54Selon ses proches, David n'avait pas d'ennuis avec qui que ce soit.
04:58C'était un pilote en devenir.
05:00Il étudiait dans une école chrétienne de la paroisse de St. Charles.
05:04C'était un excellent élève.
05:06Il n'avait jamais constaté qu'il avait des problèmes.
05:10C'était un excellent élève.
05:12Il n'avait jamais consommé de drogue.
05:14Son casier judiciaire était vierge.
05:16Sa famille était appréciée de tout le quartier.
05:22Ce n'était pas le genre de personne à se retrouver dans une situation dangereuse.
05:26Cette affaire m'a fait perdre le sommeil.
05:28On n'arrivait pas à la comprendre.
05:39Quand on était petit, on n'habitait pas dans une très grande ville.
05:43Il n'y avait que des champs de cannes à sucre à perte de vue.
05:48Tout le monde se connaissait.
05:50Quand on faisait une bêtise, on nous disait
05:52« Si ta mère ne te punit pas, je vais te tuer. »
05:54C'était comme ça.
05:56C'est comme ça.
05:58C'est comme ça.
06:00C'est comme ça.
06:02C'est comme ça.
06:04C'est comme ça.
06:06C'est comme ça.
06:08Si ta mère ne te punit pas, je le ferai.
06:10C'était ce genre d'endroit.
06:17Dans l'ensemble, l'état de la Louisiane est une région reculée,
06:21rurale et encerclée par les bailloux et les marécages.
06:27Les habitants de cette ville vivent de la pêche
06:29ou bien ils cultivent la terre.
06:34On y travaille dur.
06:36C'est un petit bourg à l'écart de tout.
06:42J'ai rencontré Ronald Dominique au collège.
06:45Il avait plusieurs frères et une sœur.
06:47C'était le plus jeune.
06:50Il me racontait que ses parents avaient du mal à joindre les deux bouts.
06:55Son père n'était pas la personne la plus sympathique au monde.
07:00Il était très strict.
07:02Et Ronald ne s'est jamais vraiment entendu avec lui.
07:07Il semblait aussi distant avec sa mère.
07:11Ronald a grandi dans une pauvreté extrême
07:14et il avait huit frères et sœurs.
07:17Ses parents n'avaient pas le temps de s'occuper de lui
07:19autant qu'il l'aurait fallu.
07:21C'était la loi du plus fort chez eux.
07:24Il ne recevait pas l'attention dont il avait besoin.
07:27C'était un enfant à la personnalité docile.
07:31C'était un garçon adorable.
07:34Il était gentil, sensible.
07:37Il ne faisait pas d'histoire.
07:39Les autres se moquaient parce qu'il était toujours avec des filles.
07:44Il a grandi dans les années 60 dans la campagne de la Louisiane.
07:48À l'époque, il était normal qu'un garçon fasse du sport avec ses amis.
07:53Mais pas qu'il boive le thé avec les femmes de sa famille
07:57comme le faisait Ronald.
08:01Il ne correspondait pas aux normes masculines
08:04de cette région rurale.
08:08J'étais en colère contre le monde entier
08:11à cause de la manière dont certains membres de ma famille
08:14m'avaient traité.
08:18Il n'était pas normal.
08:21Il était différent des autres garçons.
08:24À cause de ça,
08:26il a fini par s'enfermer dans son propre monde.
08:49On a fait tout notre possible
08:51pour en savoir plus sur l'affaire David Mitchell.
08:55Mais on a fini par la suspendre.
08:59Officiellement, c'était une noyade
09:02parce que c'était la cause du décès.
09:05Mais je sentais que sa mort cachait autre chose.
09:08Et j'ai fini par découvrir que j'avais raison.
09:12J'ai reçu un appel vers 6 heures du matin.
09:17On m'a dit qu'un homme noir avait été retrouvé
09:20à proximité d'une route.
09:24Le corps se trouvait sur la rivestre du Mississippi,
09:27à la paroisse de St. Charles,
09:29une zone isolée et rurale.
09:33Quand on a examiné le corps,
09:35on a découvert qu'il n'avait pas de corps.
09:39Quand on a examiné le corps,
09:41on a découvert des traces de traumatisme.
09:44Ses chevilles avaient été liées
09:46et en avaient gardé les marques.
09:48Et on a retrouvé un peu de sang sur son front.
09:53Comme avec le cadavre de David Mitchell,
09:56j'ai trouvé ça étrange que la victime ait été tuée ailleurs
09:59puis transportée près d'une route isolée.
10:03Gary Pierre était issu d'une famille pauvre
10:06qui vivait dans un lotissement de la région.
10:09Sa mère ne nous a pas dressé le portrait
10:12d'un fauteur de troubles ou d'un homme téméraire.
10:17Quand on a comparé les deux affaires,
10:20on a trouvé quelques points communs.
10:22Comme les endroits où les corps avaient été laissés,
10:25la couleur de la peau et le sexe.
10:27Les deux victimes avaient l'habitude de marcher
10:30ou de faire du stop.
10:32Mais on a aussi vu beaucoup de différences.
10:35David Mitchell n'avait aucune blessure visible sur le corps.
10:39À l'inverse, le côté gauche du cou de Gary Pierre
10:42semblait avoir été compressé.
10:46Les meurtres par strangulation sont rares.
10:49La victime doit être dans une position vulnérable
10:52et assez proche.
10:54C'est presque intime.
10:56À ce stade des enquêtes,
10:58on n'avait pas assez d'informations
11:00pour déterminer ce qui était arrivé à ces deux personnes.
11:07Et puis, on a découvert un troisième corps.
11:10Larry Ransom a été retrouvé dans le même coin
11:13que M. Mitchell.
11:20La cause du décès
11:22était l'asphyxie par étranglement.
11:26La découverte de trois corps dans la paroisse de St. Charles
11:30était un choc pour le bureau du shérif
11:32et pour la ville dans son ensemble.
11:35Un meurtrier rôdait dans nos rues.
11:55Est-ce qu'il y a quelqu'un qui connaît des histoires qui font peur?
11:58Besoin d'être surpris?
12:01Séduit?
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12:34Au bout de la troisième victime,
12:36on était convaincus que quelque chose clochait.
12:41Là où les corps se trouvaient,
12:43il n'y avait pas de témoins.
12:45On n'avait rien de tangible
12:47pour nous faire avancer dans l'enquête.
12:50Il n'y a rien de pire que de ne pas pouvoir dire à une mère
12:53pourquoi son fils est décédé.
12:55Ayant moi-même des enfants,
12:57c'est cet aspect-là qui a été le plus dur pour moi.
13:00Je ne pouvais pas leur apporter les réponses dont elles avaient besoin.
13:06On commençait à se douter que ces trois meurtres
13:08avaient été commis par une seule et même personne.
13:11J'avais peur de retrouver un autre corps.
13:14Mais à la paroisse de Saint-Charles,
13:16aucune nouvelle victime n'a été signalée.
13:19Où allait-il frapper ensuite ?
13:29On nous a signalé un corps à côté d'une route
13:31qui se trouvait à proximité d'un chantier en construction
13:34à une quinzaine de mètres du lac Pontchartrain.
13:38La victime était un jeune homme.
13:40Il était orsonné.
13:46On regarde toujours si le cadavre ne présente pas
13:48de blessures par balles ou de plaies.
13:50Lui n'en avait aucune.
13:54Étant donné que le chantier d'à côté
13:56était doté d'une caméra de surveillance,
13:58on espérait qu'elle avait tout filmé.
14:03On a contacté les ouvriers.
14:05Ils ont vérifié et nous ont confirmé
14:07que la caméra enregistrait bien.
14:10Mais ils ont dit qu'on ne verrait pas grand-chose
14:12à part des phares de voiture.
14:16On n'a rien pu en tirer.
14:20L'autopsie a révélé que la victime
14:22avait été étranglée.
14:26J'ai trouvé ça étrange.
14:28Les meurtres par strangulation
14:30ne sont pas quelque chose de très courant.
14:33On a relevé ces empreintes
14:35et grâce à elles, on a pu mettre en place
14:37un nom sur son visage.
14:43Joseph Brown.
14:46Il habitait à la paroisse de St. Charles.
14:51La dernière fois qu'il avait été aperçu,
14:53il allait vers une épicerie du quartier.
14:57Et plus personne ne l'a vu après.
15:08Un homicide avait été commis
15:10à la paroisse de Jefferson.
15:16La victime, qui avait été retrouvée,
15:18était aussi morte par étranglement.
15:26On les a envoyés au laboratoire.
15:28Mais les résultats ne nous ont pas fournis de noms.
15:32Donc, ça n'a rien donné.
15:38C'était une affaire compliquée
15:40parce qu'on avait très peu d'éléments
15:42et aucun suspect.
15:44C'était frustrant.
16:08Je suis entrée au lycée de Thibodeau
16:10en août 82.
16:12La première personne à m'avoir parlé,
16:14c'était Ronald Dominique.
16:17Il a dû me reconnaître
16:19parce qu'il est venu me dire bonjour
16:21et me demander comment ça allait.
16:24On mangeait ensemble le midi.
16:26Quand j'achetais un paquet de chips,
16:28il m'a dit que j'allais à l'hôpital
16:30et qu'il me demandait comment ça allait.
16:32Je lui ai dit que j'allais à l'hôpital
16:34et qu'il m'a dit que j'allais à l'hôpital
16:36et que quand j'achetais un paquet de chips,
16:38on le partageait.
16:40Il n'était pas comme les autres garçons du coin.
16:42Je pense que ses problèmes
16:44ont commencé à se déclarer au lycée.
16:52De manière générale,
16:54le lycée est un endroit terrible
16:56pour les enfants qui sont différents des autres.
17:01Il avait sa propre démarche.
17:03Il se déhanchait plus que moi.
17:05Je n'ai jamais vu personne d'autre marcher
17:07comme lui à l'école.
17:10On me traitait de tapette.
17:12Ils me disaient des grossièretés
17:14alors que je leur avais rien fait.
17:18À l'époque, quand on parlait d'homosexualité,
17:20on prenait un ton froid et clinique,
17:22comme si c'était une maladie mentale
17:24ou bien un crime.
17:28Les gens ne comprenaient pas vraiment
17:30ce que c'était qu'être gay.
17:36On est allés au bal de promo ensemble.
17:38Mais il n'est pas resté avec moi.
17:40Il a passé la soirée à danser
17:42avec un autre garçon.
17:45Je suis restée assise.
17:48Je me cachais les yeux.
17:50Les autres se sont beaucoup moquées de lui après ça.
17:56Il a parlé de plusieurs incidents.
17:58Les élèves le provoquaient dans les toilettes.
18:00Ils le mettaient à genoux
18:02et faisaient semblant de le forcer
18:04à s'exprimer.
18:06Ça les faisait rire.
18:08Dès que l'occasion de l'humilier
18:10se présentait, ils la saisissaient.
18:16Ronald n'avait pas vraiment
18:18d'alliés pour le soutenir.
18:21Il ne pouvait pas se montrer
18:23tel qu'il était réellement au grand jour.
18:25Il a dû refouler tous les sentiments
18:27qu'il éprouvait.
18:29Mais c'est une chose qui ne marche qu'un temps
18:31parce qu'ils finissent par ressortir
18:33d'une manière ou d'une autre
18:35et toujours de manière explosive.
18:54Les poils prélevés sur le cadavre
18:56nous ont permis de déterminer
18:58que le meurtrier était une personne blanche
19:00d'âge moyen, mais rien de plus.
19:03Puis, on a découvert que trois victimes
19:05avaient été retrouvées à la paroisse
19:07de St. Charles.
19:10Les corps avaient tous été transportés
19:12à proximité d'une route.
19:17On a comparé nos informations.
19:19On a collaboré sur ces affaires.
19:23C'est là que je me suis rendue compte
19:25qu'on tenait quelque chose.
19:27Tous ces homicides étaient liés entre eux.
19:30C'étaient tous des hommes noirs
19:32à peu près du même âge,
19:34issus de la même classe sociale
19:36et qui faisaient du stop.
19:38Leur profil était similaire.
19:40Oui, ça suggérait qu'ils avaient été tués
19:42par la même personne.
19:46Nos victimes étaient des jeunes hommes
19:48plutôt bien bâtis,
19:50mais ils ne s'étaient pas défendus
19:52lors de leurs agressions.
19:54Ils étaient tous des brouillards.
19:58Au moins un aurait dû lutter.
20:00Ils auraient dû avoir des plaies
20:02sur les mains, le visage ou autre part.
20:06Mais on n'a jamais trouvé d'élément
20:08qui allait dans ce sens.
20:12On a envisagé le fait
20:14qu'ils aient pu se faire droguer.
20:16On a demandé des tests toxicologiques.
20:20Mais les résultats sont revenus négatifs.
20:26Alors comment l'agresseur parvenait-il
20:28à rendre ses victimes assez vulnérables
20:30pour réussir à les tuer?
20:58On va faire le show puis le baby.
21:00C'est fini!
21:02Serais-tu prêt à accepter mon aide?
21:04Charles Bélanger. Je suis un animateur.
21:06Un toxicoman.
21:08Je suis un toxicoman. Enchanté.
21:12Comment tu qualifierais ton appât
21:14à la maison lourde?
21:16Excellent!
21:28De jeunes hommes noirs se faisaient étrangler
21:30et étaient retrouvés près de routes.
21:32Mais on ignorait pourquoi.
21:44Avec neuf corps sur les bras,
21:46il était évident qu'on avait affaire
21:48à un tueur en série.
21:52Comme les victimes étaient issues
21:54d'un milieu pauvre,
21:56on a retiré l'attention des médias.
22:00Si le tueur s'était attaqué à des enfants,
22:02par exemple, ça aurait généré
22:04beaucoup plus d'intérêt et on aurait reçu
22:06des appels d'informateurs.
22:10Lors de l'autopsie,
22:12on examine la victime pour déterminer
22:14si elle a été violée.
22:16Du sperme a été retrouvé
22:18lors de l'examen du corps de Manuel Reed.
22:20On a pu établir un profil ADN.
22:27Mais on n'a trouvé aucune correspondance
22:29dans notre base de données.
22:33La dynamique de l'affaire a changé
22:35quand on a appris ce qui avait été découvert
22:37lors de l'autopsie de Manuel Reed.
22:39Il y avait eu agression sexuelle
22:41et possiblement un viol.
22:44Mais l'une des choses qui me paraissaient étranges,
22:46c'était l'absence de blessure.
22:48Il ne s'était pas débattu.
22:50On savait que les meurtres étaient liés,
22:52mais on ignorait comment l'agresseur
22:54réussissait à attirer ses victimes.
22:58On a dû aller sur le terrain
23:00et faire notre travail d'enquêteur à l'ancienne.
23:04On a augmenté le nombre de patrouilles
23:06dans les zones où les corps avaient été découverts
23:08dans l'espoir de trouver quelque chose de suspect.
23:12On a interrogé les habitants des quartiers
23:14dans lesquels les victimes vivaient.
23:18On a parlé à un homme qui,
23:20un soir, marchait sur Veterans Boulevard.
23:22Il s'est fait approcher
23:24par un homme dans un pick-up.
23:26À trois reprises, il lui a demandé
23:28s'il pouvait le déposer quelque part.
23:30Mais le témoin n'est pas tombé dans le piège.
23:32Il lui a répondu
23:34qu'il ne montrait pas dans la voiture.
23:36Il est allé voir la police
23:38et un croquis de l'homme a été fait.
23:42Et à ce moment-là,
23:44les meurtres ont cessé. Il n'y avait plus rien.
23:48L'arrêt des homicides nous a fait paniquer.
23:50On se demandait
23:52quand on allait le coincer.
23:54On culpabilisait
23:56parce qu'il aurait déjà dû être
23:58derrière les barreaux à ce stade.
24:00Mais ce n'était pas le cas.
24:20Après avoir fait son coming-out,
24:22Ronald a cherché à s'intégrer
24:24à la communauté gay.
24:26Il voulait vraiment en faire partie.
24:28Il a notamment commencé
24:30à se produire dans des drag-shows
24:32du coin.
24:34On peut imaginer
24:36qu'aux yeux de Ronald,
24:38ces spectacles représentaient
24:40sa capacité
24:42à vraiment faire partie
24:44de la communauté.
24:46Il était habillé en femme d'un côté
24:48et en homme de l'autre
24:50quand il chantait.
24:52Mais plusieurs fois,
24:54le public l'a huée
24:56pour le faire quitter la scène.
25:00Alors que Ronald
25:02commence à se produire sur scène,
25:04durant ces spectacles de drag-queens,
25:06la communauté gay
25:08se moque de lui.
25:10Il se fait à nouveau rejeté.
25:12Mais cette fois,
25:14il le prend encore plus à cœur
25:16puisqu'il s'agit de gens
25:18qui sont comme lui.
25:20En vérité,
25:22ses performances étaient médiocres
25:24parce qu'il ne savait pas
25:26comment se mettre en avant.
25:30Un soir,
25:32j'étais au bar
25:34à jouer au billard.
25:36Ronald est arrivé
25:38et a posé des pièces sur la table.
25:40J'étais un homme discret.
25:42Il ne parlait pas beaucoup.
25:46Il ne faut pas oublier
25:48qu'il n'a jamais eu
25:50de véritable modèle de relation sociale.
25:52A l'époque,
25:54il n'avait pas encore eu
25:56de vraie relation amoureuse
25:58ou même de relation amicale normale.
26:00Ronald n'aurait jamais
26:02remporté un concours de popularité
26:04vu la manière
26:06dont il se présentait aux autres.
26:09Le rejet qu'il a subi
26:11lui a fait d'autant plus mal
26:13qu'il voulait être accepté
26:15au sein de cette communauté
26:17et y appartenir.
26:21À partir de là,
26:23la situation n'a fait qu'empirer.
26:25Il se montait la tête
26:27et ça n'arrangeait rien.
26:29C'était sûr qu'un jour,
26:31quelque chose finirait
26:33par mettre le feu aux poudres.
26:39C'était une situation indescriptible.
26:41De nombreuses personnes
26:43avaient été tuées
26:45et on ne pouvait pas
26:47punir le meurtrier.
26:53Pendant deux ans,
26:55on ne pouvait pas
26:57prendre le meurtrier.
26:59On ne pouvait pas
27:01le faire.
27:03On ne pouvait pas
27:05le faire.
27:07Pendant deux ans,
27:09il y a eu une accalmie.
27:11Mais ensuite,
27:13le tueur a à nouveau frappé.
27:19Il était devenu clair
27:21que tous ces homicides
27:23étaient bien l'oeuvre
27:25d'une seule et même personne.
27:27Les meurtres sont devenus
27:29très fréquents.
27:35Les meurtres sont devenus
27:37très fréquents.
27:47À présent,
27:49on avait aussi des victimes blanches.
27:52Les corps n'arrêtaient pas
27:54d'apparaître partout.
28:09Il était hors de contrôle.
28:11Il avait fait 20 victimes
28:13et je ne saurais pas vous décrire
28:15à quel point on se sentait
28:17impuissants à ce stade.
28:20Sharon Pryor,
28:22c'est une adolescente
28:24de 16 ans, 1975.
28:26Elle disparaît comme ça
28:28un soir.
28:30Son corps a été retrouvé
28:32trois jours plus tard.
28:34Sa mère cherche depuis
28:36pratiquement un demi-siècle
28:38qui a tué sa fille.
28:40C'est un homme.
28:42C'est un homme.
28:44C'est un homme.
28:46C'est un homme.
28:49C'est la fin de ma vie.
28:58Ça va être 48 ans.
29:19Je n'arrive pas à vous dire
29:22s'il est lié à tous les tuements.
29:25Tant est ce que je sais,
29:27mon fils est mort
29:29et personne ne peut le reprendre.
29:35Même si des investigateurs
29:37d'ici tous ont continué
29:39à défendre les tuelles,
29:41la famille de Wayne Smith
29:44attend enthousiastement
29:46On avait accroché une photo de chaque victime sur un mur, on les voyait tous les jours à notre
30:00arrivée, on demandait s'il y avait du nouveau et si on allait pouvoir le coincer avant qu'il ne tue
30:05encore. Le seul moyen de l'arrêter c'était de réussir à l'attraper.
30:16C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital, à l'hôpital de l'Espagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
30:22C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Espagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
30:46C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
30:52C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
30:55C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
30:57C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
30:59C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:01C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:03C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:05C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:07C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:09C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:11C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:13C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:15C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:17C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:19C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:21C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:23C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:25C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:27C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:29C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:31C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:33C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:35C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:37C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:39C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:41C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:43C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:45C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:47C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:49C'est ce qu'il s'est passé à l'hôpital de l'Allemagne, à l'hôpital de l'Allemagne.
31:51Ronald est arrêté pour agression sexuelle.
31:53Ronald est arrêté pour agression sexuelle.
31:55Alors qu'il est incarcéré, il est victime d'un viol.
31:57Alors qu'il est incarcéré, il est victime d'un viol.
31:59Et passé à tabac.
32:01Et passé à tabac.
32:03À tel point qu'il finit à l'hôpital.
32:05À tel point qu'il finit à l'hôpital.
32:07À tel point qu'il finit à l'hôpital.
32:09À chacune de nos consultations, il en parlait, sans exception.
32:11À chacune de nos consultations, il en parlait, sans exception.
32:13À chacune de nos consultations, il en parlait, sans exception.
32:15Ronald n'a passé que trois mois en prison.
32:17Ronald n'a passé que trois mois en prison.
32:19Car à ce moment-là, la police n'arrivait pas à localiser la victime.
32:21Car à ce moment-là, la police n'arrivait pas à localiser la victime.
32:23Les poursuites ont donc été abandonnées.
32:25Les poursuites ont donc été abandonnées.
32:27Les poursuites ont donc été abandonnées.
32:29Je crois que son viol en prison est le sujet sur lequel il s'est le plus exprimé.
32:31Je crois que son viol en prison est le sujet sur lequel il s'est le plus exprimé.
32:33Je crois que son viol en prison est le sujet sur lequel il s'est le plus exprimé.
32:35Ça a été un tournant dans sa vie.
32:37Ça a été un tournant dans sa vie.
32:39C'est la pire chose qui lui est jamais arrivée.
32:41C'est la pire chose qui lui est jamais arrivée.
32:43Il a été humilié physiquement.
32:45Et c'est ce qui a fini par le faire craquer.
32:47Et c'est ce qui a fini par le faire craquer.
33:07Je considérais les victimes comme des personnes à part entière,
33:09Je considérais les victimes comme des personnes à part entière,
33:11peu importe leur milieu.
33:13Elles avaient toute une famille.
33:17Un jour, on a fait une avancée.
33:27Selon son témoignage,
33:29un homme blanc l'avait approché
33:31à bord d'un petit pick-up.
33:35Il lui avait montré la photo d'une jeune femme blanche
33:37et lui avait demandé s'il accepterait
33:39d'avoir un rapport sexuel avec elle
33:41si elle le payait.
33:43Le témoin est ensuite monté dans le véhicule
33:45avec l'homme blanc.
33:51L'individu lui a dit
33:53que la femme en question
33:55avait peur des hommes
33:57parce qu'elle avait été victime d'un abus sexuel.
33:59Il devait donc attacher notre témoin
34:01avant que la femme n'arrive.
34:03Notre informateur a répondu
34:05que c'était hors de question et il est parti.
34:07L'histoire s'est arrêtée là.
34:09Ce qu'on n'arrivait pas à comprendre,
34:11c'était comment il parvenait
34:13à attirer ces victimes.
34:15Il les manipulait
34:17et il les appâtait avec des avances sexuelles.
34:21Il leur disait qu'il devait les attacher,
34:23ce qui expliquait pourquoi
34:25ces hommes n'avaient même pas pu se défendre.
34:27Le témoin savait
34:29où se trouvait le mobile homme.
34:33On a découvert qui y habitait.
34:35On a regardé son casier et on a appris
34:37qu'il avait déjà été arrêté pour viol
34:39avec circonstances aggravantes sur un homme.
34:43Il s'agissait
34:45de Ronald Dominic.
34:47Il était dorénavant suspecté
34:49d'être un tueur en série.
34:51Ronald Dominic.
34:53C'était la première fois qu'on avait le nom
34:55d'une personne potentiellement appliquée
34:57dans ses meurtres.
35:01Deux groupes d'intervention se sont présentés
35:03à son domicile.
35:05Ils lui ont demandé
35:07de les accompagner au bureau du shérif.
35:11Il a été interrogé
35:13et il a été arrêté.
35:15Ils lui ont demandé
35:17de les accompagner au bureau du shérif.
35:21J'étais étonné
35:23quand je l'ai vu pour la première fois.
35:27Il n'avait pas l'allure à laquelle je m'attendais.
35:31C'était un homme en surpoids
35:33au crâne dégarni.
35:37Au premier abord, son physique
35:39ne laissait pas penser qu'il était capable
35:41d'avoir tué tous ces gens.
35:43Quand on lui a demandé
35:45s'il avait des informations
35:47à nous donner sur les meurtres
35:49dans la région,
35:51il a dit ne rien savoir.
35:57Durant le premier interrogatoire,
35:59on essayait de trouver un lien
36:01entre lui et au moins l'une de ses victimes.
36:03On voulait avoir assez d'éléments
36:05pour demander un mandat d'arrêt.
36:07On lui a demandé
36:09si on pouvait lui faire un prélèvement buccal
36:11afin d'établir son profil ADN.
36:41C'est super bon.
36:43C'est pour les bébés.
36:45C'est nouveau, ça.
36:47Il mérite d'être bien protégé.
36:53Pas de panjoie pour des vedettes.
36:55C'est pas le vedette, c'est en lui, là.
36:57C'est le chaos matinal.
36:59On vient de perdre le show.
37:01Serait-tu prête à accepter mon aide?
37:03Charles Bélanger.
37:05Je suis un animateur.
37:07Un toxicoman.
37:09Je suis un toxicoman. Enchanté.
37:13Comment tu qualifierais ton apport à la maison l'aube?
37:15Excellent.
37:17Regardez maintenant Bon matin de choc
37:19ou L'art de réduire les méfaits sur Crave.
37:25On attendait les résultats du laboratoire
37:27concernant le prélèvement.
37:29Mais encore une fois,
37:31un corps a été retrouvé.
37:33C'était troublant,
37:35si le moins qu'on puisse dire.
37:37On était sûr de tenir notre homme,
37:41mais il continuait à tuer.
37:43C'est cet homicide-là
37:45qui m'a le plus perturbé.
37:47Je ne sais pas
37:49s'il a fait ça pour nous narguer
37:51ou autre chose.
37:53Quoi qu'il en soit,
37:55ça prouve à quel point
37:57il était devenu hors de contrôle.
37:59En tant qu'enquêteur,
38:01on ressentait encore plus la pression.
38:03On devait en finir avec cette affaire.
38:13Le laboratoire a confirmé
38:15que l'ADN de Ronald Dominic
38:17correspondait à celui retrouvé
38:19sur les victimes.
38:23Quand on a découvert
38:25qu'il avait été tué,
38:27quand on a découvert
38:29que son profil ADN était le bon,
38:31ça a été
38:33une satisfaction incroyable.
38:35Mais on était aussi tristes
38:37parce qu'on avait mis beaucoup de temps
38:39à l'identifier.
38:41Et de nombreuses personnes
38:43étaient mortes durant cette période.
38:45On culpabilisait
38:47de ne pas avoir réussi
38:49à élucider l'affaire plus tôt.
38:57On avait des preuves concrètes
38:59pour seulement deux des homicides.
39:03La seule preuve directe
39:05qu'on pouvait obtenir
39:07pour confirmer son application
39:09dans les 21 meurtres,
39:11c'était ses aveux.
39:13Il fallait qu'ils nous disent
39:15qu'il les avait tués.
39:17On en avait besoin.
39:27On a posé
39:29toutes les questions possibles
39:31pour le faire avouer,
39:33mais il n'a rien laissé passer.
39:37On lui a alors parlé
39:39de la correspondance ADN.
39:41On lui a expliqué
39:43ce que ça voulait dire
39:45et on lui a fait savoir
39:47que son profil génétique
39:49était identique à l'ADN
39:51prélevé sur les victimes.
39:53C'est à partir de là
39:55qu'il a commencé à admettre
39:57qu'il avait commis ces meurtres.
40:23David Mitchell cherchait quelqu'un
40:25pour le déposer en ville.
40:27Il lui arrivait souvent
40:29de faire du stop
40:31et de monter
40:33dans les voitures
40:35d'inconnus.
40:37Il avait encore
40:39quelques heures
40:41avant d'arriver
40:43à l'hôpital.
40:45C'est là que
40:47David Mitchell
40:49s'est rendu compte
40:51qu'il avait encore
40:53du chemin à faire.
40:55Il faisait nuit.
40:57Il n'y avait pas
40:59beaucoup de lumière.
41:01Ce n'était pas
41:03des conditions idéales.
41:05Ronald a vu
41:07ce jeune homme
41:09seul marcher
41:11dans l'obscurité.
41:13C'était l'opportunité
41:15parfaite pour lui.
41:17Cet homme blanc
41:19n'avait pas
41:21l'intention
41:23d'arriver à l'hôpital.
41:25C'est là que
41:27David Mitchell
41:29s'est rendu compte
41:31qu'il avait encore
41:33quelques heures
41:35avant d'arriver
41:37à l'hôpital.
41:39J'ai vu un homme
41:41me faire signe de m'arrêter.
41:43Ronald Dominic
41:45a proposé
41:47que je l'emmène chez moi.
41:49Quand David est monté
41:51dans le pick-up de Ronald,
41:53ce dernier l'a ensuite attiré
41:55chez lui en lui proposant
41:57de l'argent.
42:01Pour un jeune homme de 19 ans
42:03qui vit dans un quartier pauvre
42:05d'une ville de Louisiane,
42:07tous les moyens sont bons
42:09pour arrondir les fins de mois.
42:11Il ne pouvait pas refuser.
42:13Après qu'on a couché ensemble,
42:15il m'a dit qu'il avait besoin
42:17de plus d'argent que ça.
42:19Et je lui ai répondu que c'était tout ce que j'avais.
42:21Il m'a menacé de contacter la police
42:23si je lui en donnais pas plus.
42:27J'avais peur que les officiers
42:29me croient pas et qu'ils me mettent en prison.
42:33Il ne supportait pas l'idée d'y retourner.
42:35Ça lui rappelait son viol.
42:39Il était traumatisé par son précédent
42:41séjour derrière les barreaux.
42:45Il s'est dit qu'il ne pouvait pas
42:47laisser cette victime en vie.
42:51J'étais terrifié,
42:53alors j'ai commencé à l'étrangler.
42:55Je me suis servi d'une rallonge électrique.
42:59Il avait la vie de cet homme
43:01littéralement entre ses mains.
43:03C'était une question de pouvoir
43:05et de contrôle.
43:07Et puis il a arrêté de respirer.
43:11C'était trop pour lui.
43:13Le jeune homme l'avait à peine provoqué
43:15et Ronald l'a étranglé.
43:21Je l'ai rhabillé et j'ai pris le volant.
43:23J'ai conduit sans m'arrêter.
43:25Les routes et les lampadaires défilaient.
43:29J'ai fait le tour de la voiture
43:31et je l'ai tiré du siège passager.
43:33Je me suis dépêché de prendre son corps
43:35et de le pousser dans le fossé
43:37et puis je suis parti.
43:39Je pensais qu'à m'enfuir,
43:41à rentrer chez moi
43:43et à oublier toute cette histoire.
43:49C'est ce qui a marqué
43:51le début d'un mode opératoire
43:53qui n'a cessé de s'aggraver.
43:57Ronald Dominique
43:59a développé ce schéma
44:01qu'il répétait à chaque fois.
44:03Il a tiré des hommes chez lui
44:05et exercé un contrôle sur eux.
44:09C'est ce qu'il a fait.
44:11C'est ce qu'il a fait.
44:39C'était un soulagement
44:41de savoir qu'on n'aurait pas
44:43à accrocher une nouvelle photo
44:45sur notre mur.
44:47On n'avait plus à aller frapper
44:49à une porte pour annoncer
44:51la mort d'une victime à sa famille.
45:03Dans le cas de Ronald Dominique,
45:05l'humiliation qu'il a vécue
45:07par le passé
45:09et le fait d'avoir été marginalisé
45:11par le reste de la société,
45:13tout ça a joué un très grand rôle
45:15dans sa vie.
45:17C'est pourquoi il avait besoin
45:19de contrôler ses victimes.
45:21Il se voyait comme impuissant
45:23et c'était la seule chose
45:25qui pouvait lui donner le pouvoir
45:27qu'il avait désespérément cherché
45:29depuis son enfance.
45:31Ronald Dominique n'est pas le seul
45:33à avoir connu des difficultés
45:35parce qu'il était gay.
45:37Beaucoup de gens vivent
45:39la même chose
45:41et ils ne deviennent pas tueurs
45:43en série pour autant.
45:45Si ses victimes
45:47avaient été des gens blancs
45:49et riches,
45:51l'enquête aurait sûrement
45:53pris une tournure différente.
45:55Il aurait sans doute été arrêté
45:57bien plus tôt.
45:59Avec le recul,
46:01on se rend compte
46:03que même si ces affaires
46:05ont fini par être bouclées,
46:07elles ne nous quitteront jamais.
46:13Même après tout ce temps,
46:15je n'ai oublié aucune des victimes.

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