Eric Coquerel, candidat LFI sortant aux élections législatives, était l’invité du Grand Rendez-vous le 23/06/2024. Il est revenu sur la politique économique de la France : «Nous ne ferons pas pire que ce gouvernement. [...] Il y aura un rapport de force par rapport à l’Europe, on n’est pas forcé d’accepter les politiques monétaristes qui ne correspondent pas à notre activité économique».
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00:00Je vous dis à l'avance que nous ne ferons pas pire que ce gouvernement, au contraire,
00:03et nous allons relancer l'activité économique.
00:05Donc ça, c'est le point d'entrée.
00:07Et le deuxième point d'entrée, c'est que, vous le savez,
00:09nous n'avons pas vis-à-vis de Bruxelles le même genre d'approche que les gouvernements libéraux
00:13qui viennent déjà le dos courbé, dire « Ah, nous sommes désolés, nous ne voulons pas ça ».
00:22Non, absolument pas.
00:26Nous nous disons que, comme tout pays qui désobéit très largement,
00:30vous savez, au niveau des équilibres commerciaux,
00:32normalement, dans les traités, il y a des choses qui sont impactées,
00:34l'Allemagne, en réalité, désobéit depuis des années dans son équilibre
00:38entre exportation et importation.
00:40Donc nous, nous disons que la France, deuxième puissance économique en Europe,
00:45bientôt le pays le plus peuplé,
00:46eh bien, elle a des marges de manœuvre dans ce qu'elle impose,
00:51parce que, évidemment, et nous sommes d'accord,
00:54l'Union européenne sans la France ne se fera pas.
00:55Et c'est pour ça, d'ailleurs, que nous sommes, pour continuer à construire l'Union européenne,
00:58mais nous ne sommes pas d'accord avec un carcan austéritaire
01:02qui fait en sorte que notre économie, qui n'est pas la même que celle de l'Allemagne,
01:07en subit les conséquences.
01:08Vous verrez comment ça se passera,
01:10mais je vous assure que les choses ne se passeront pas
01:13comme malheureusement depuis des décennies.
01:15– Eric Coquerel, vous voulez augmenter le SMIC à 1.100 euros.
01:17– Mais encore une chose, on ne fera pas pire que le gouvernement de l'Union européenne.
01:20– Mais on a bien vu, on ne vous a pas posé la question.
01:21– Vous acceptez l'idée d'un choc, et on fera mieux même.
01:23– Vous acceptez l'idée que votre politique peut impliquer un choc avec Bruxelles
01:27et que c'est un choc nécessaire pour élargir les marges de stabilité de la France ?
01:30– Il y a, à un moment donné, un rapport de force qui va s'établir.
01:33Que je sache, la France est plus contributeur par rapport à l'Europe,
01:38vous le savez, là-dessus.
01:40Donc on a les moyens, à un moment donné, de dire qu'on n'est pas forcés
01:44d'accepter les politiques monétaristes qui correspondent très certainement
01:49aux rentiers allemands, mais qui ne correspondent pas à notre activité économique.
01:53Et que de ce point de vue-là, on aura un rapport de force.