Notre éditorialiste Nicolas Doze revient sur les mesures de pouvoir d'achat proposées par les candidats aux législatives.
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00:00Nicolas, il reste à peine une semaine de campagne avant le premier tour des élections législatives, et vous nous dites ce matin que le grand gagnant de cette campagne, c'est déjà la demande, c'est-à-dire...
00:09Oui, sur le terrain économique, c'est la demande. L'esprit général qui ressort, c'est que c'est clairement la demande qui l'emporte. Partout, absolument partout, on promet du pouvoir d'achat.
00:16Je recommence pas ma sortie de vendredi sur le zéro crédit que j'accorde à toutes ces promesses politiques censées fabriquer du pouvoir d'achat. Partout, on assure que la croissance viendra du consommateur.
00:26Or, l'essentiel de l'argent dépensé dans la consommation va vers des produits importés qui creusent inexorablement le déficit extérieur de notre pays. Partout, le producteur a globalement disparu des écrans radars.
00:36Enfin, pas totalement disparu, mais en fait, c'est lui qui paie. C'est l'entreprise qui paie la hausse de SMIC. C'est le salarié qui paie par une CSG qui devient progressive ou des cotisations retraites qui augmentent.
00:46C'est l'investisseur qui paie avec la forte hausse de la fiscalité, principalement dans le programme du nouveau front populaire. Il y a des notions aussi essentielles que productivité, innovation, investissement, réindustrialisation, travail et production.
00:59Toutes ces notions n'existent pas. Partout, on est systématiquement en train de promettre du pouvoir d'achat, mais sans production en face. Et en fait, je me rends compte que dans ce moment un peu politique, un peu hystérique, plus c'est gros, plus ça passe.
01:13– Mais alors qu'est-ce qu'il faudrait, Nicolas ? Je comprends pas.
01:15– Il faudrait qu'il y ait la politique de l'offre un petit peu quelque part quand même. C'est l'angle mort total de la campagne. Ça n'existe pas.
01:21– L'offre, c'est quoi ? C'est favoriser l'emploi ? – C'est le business, c'est la production. Il y a la demande, c'est la consommation. L'offre, c'est la production.
01:28C'est même pire. Qui dit abrogation de la réforme des retraites ? Il dit automatiquement que le taux d'emploi va reculer et que la production va ralentir.
01:36La France n'a pas de problème de demande. La France a un problème d'offre. Sa capacité à répondre à la demande intérieure et à la demande internationale.
01:43Sa capacité à rendre les gens employables par des progrès en matière de formation. Sa capacité à créer de la valeur sur le sol français.
01:50Pas forcément de la production, production avec de la manufacture, mais créer de la valeur. On n'a pas de problème de consommation, on a un problème de production.
01:59Fondamentalement, un pays comme le nôtre, s'il veut passer de son état actuel à un état futur plus plaisant, c'est un pays qui doit consommer moins et qui doit produire davantage.
02:09La politique de l'offre, ça fait maintenant 10 ans qu'elle a été engagée. En 10 ans, il y a clairement des effets positifs sur l'attractivité.
02:15Des effets positifs sur les créations d'emplois. Des effets positifs sur le tissu productif. Mais il est vrai qu'en face, les oppositions dénoncent la dérive ininterrompue
02:24des comptes publics qu'elles mettent au débit de l'exécutif et les oppositions ont raison. Parce qu'en même temps qu'on a fait cette politique de l'offre,
02:34on n'a jamais à côté fait la réforme de l'État. On a malgré tout toujours eu ce réflexe politique éternel qui consiste à aller emprunter du pouvoir d'achat
02:42pour mieux le redistribuer et donc aggraver la situation des comptes publics. Et effectivement, l'exécutif actuel n'a pas échappé à la règle.
02:50Je pense à la prime d'activité, je pense aux différents boucliers tarifaires et donc à ce stade de la campagne, c'est la demande qui l'emporte sur l'offre.