Dans son édito du 24/06/2024, Élodie Huchard revient sur la lettre d'Emmanuel Macron adressée aux citoyens français, avant les élections législatives.
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00:00Le président de la République s'adresse aux Français dans une lettre.
00:02Il persiste et signe, comme on dit, il assume ses choix, son bilan
00:06et compte bien rester à la tête du pays, le dit Huchard.
00:09Une partie de satisfaite pour le chef de l'État qui disposerait d'une majorité
00:13qui, je cite, protège les valeurs de la République,
00:15gouverne dans le respect et porte une ambition pour la France.
00:17Il assume son choix d'avoir dissous l'Assemblée nationale.
00:20Il explique que c'était le fruit d'une réflexion de plusieurs semaines
00:25prise dans l'intérêt du pays.
00:27Une décision qui tient également au fait du désordre à l'Assemblée
00:30qui ne pouvait plus durer, dit-il, avec des oppositions
00:32qui auraient renversé le gouvernement à l'automne
00:34et à la défaite de la majorité aux élections européennes.
00:38Alors, il semble déplorer ce désordre comme s'il était le fait d'un mauvais choix,
00:41finalement, des Français.
00:42Rappelons que cela s'appelle juste, finalement, la démocratie.
00:45Et puis, anticipant un plus grand désordre à venir,
00:47c'est lui qui le dit, il a finalement fini par le créer lui-même
00:50en dissolvant l'Assemblée.
00:52Il dit qu'il a une pensée aussi pour les parlementaires et les collaborateurs
00:54qui ont été chamboulés par cette décision.
00:56Il était temps, vous diront certains.
00:58Alors que le Parlement est à l'arrêt,
01:00que les partis politiques n'en finissent plus de se déchirer,
01:03eh bien lui se monte droit dans ses bottes prêts.
01:05Aller jusqu'au bout, la Constitution lui permet,
01:07les Français ne sont peut-être pas de cet avis.
01:09Est-ce que cette prise de parole, c'est la question qu'on peut poser,
01:13peut changer quelque chose ?
01:14Alors, le but, évidemment, c'est de convaincre de voter pour la majorité.
01:17Il est possible que cette lettre ait plutôt l'effet inverse.
01:20Dans la majorité, on parle de, je cite, l'effet ayé,
01:22c'est-à-dire que chaque fois que le président parle,
01:25la candidate semblait perdre des points
01:26et aucun futur député ne veut de ça.
01:29On ne peut pas imputer la défaite de Valérié
01:30uniquement au chef de l'État,
01:32mais on voit bien qu'il y a un rejet du président de la République
01:34dans l'opinion publique.
01:36Et d'ailleurs, il le dit lui-même, le président, il le reconnaît.
01:38Je sais que pour beaucoup d'entre vous,
01:39cela a été une surprise qui suscite de l'inquiétude du rejet,
01:42parfois même une colère tournée contre moi.
01:44Je la comprends et je l'entends.
01:46Les Européennes étaient un référendum pour ou contre Emmanuel Macron.
01:48L'égislative risque de se passer de la même manière.
01:51Premièrement, le rejet contre Emmanuel Macron n'est plus approuvé.
01:54Et surtout, dans la majorité,
01:55on aimerait que le président parle le moins possible.
01:58On se rappelle qu'au lendemain de la dissolution,
01:59l'Élysée réfléchissait à 2-3 prises de parole du président par semaine.
02:03On a vite oublié cette idée devant le peu d'entrain de ses propres troupes.
02:06Et puis, il suffit de regarder les affiches.
02:08Désormais, autant les candidats se montrent en photo
02:10avec Gabriel Attal sur les affiches,
02:12plus du tout avec le président de la République.
02:13Et puis, deuxièmement, le président a voulu installer ce duel
02:16avec le Rassemblement national.
02:18Parfois, la politique est très mathématique
02:20dans un duel lien gagnant-imperdant.
02:21Vu la dynamique du Rassemblement national,
02:24on ne voit pas comment la majorité peut s'en sortir.
02:26Et d'ailleurs, dans la majorité,
02:27tout le monde se prépare à une victoire de Jordan Bardella.
02:30Pas forcément à une majorité absolue,
02:31mais au moins à une majorité relative.
02:33Alors, tout le monde, non,
02:34parce qu'à l'Élysée, un petit groupe d'irréductibles macronistes
02:37résiste encore et toujours à l'envahisseur Rassemblement national.
02:40Le président et ses proches restent persuadés qu'ils peuvent gagner.
02:43Qu'est-ce qui va changer alors ?
02:45Alors, le président reconnaît qu'il y a un bilan,
02:47mais qu'il n'est pas parfait.
02:48Alors, il veut changer les choses, notamment sur la sécurité,
02:50puisqu'il dit qu'il a entendu les Français sur l'insécurité
02:53et l'impunité.
02:54Finit donc le sentiment d'insécurité.
02:56Il promet des réponses beaucoup plus fortes et fermes.
03:00Alors, lesquelles ?
03:01Eh bien, peut-être qu'il faut attendre une prochaine lettre pour le savoir.
03:04Et puis, il veut aussi changer sa manière de gouverner profondément.
03:07Il le dit, finalement, à chaque fois qu'il y a une crise.
03:10On voit que le suspense, en revanche, est entier.
03:12Savoir comment il veut gouverner.
03:13Il parle, par exemple, d'un gouvernement
03:15avec des Républicains de sensibilités diverses.
03:18Bref, un gouvernement d'ouverture,
03:19comme l'appelait Nicolas Sarkozy.
03:20Rien de bien novateur.
03:23Sous-titrage Société Radio-Canada