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Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé avant le départ du cortège parisien ce lundi 1er mai.

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Transcription
00:00 d'ores et déjà dans des dizaines et des dizaines de communes,
00:05 se sont rassemblées
00:08 des foules comme jamais on en avait vu à une telle date, parfois de toute l'histoire des premiers mai.
00:15 Le peuple de France, je dis bien le peuple de France dans toute sa diversité,
00:28 se rassemble dans ce que nous avons de plus profondément commun,
00:33 l'amour de la liberté,
00:37 le goût de l'égalité,
00:39 le souci de la fraternité, qui nous fait dire que nous n'avons pas de maître depuis
00:46 1789, autre que le peuple lui-même.
00:56 Et c'est bien heureux
00:58 qu'Emmanuel Macron ait choisi de se donner on ne sait pourquoi 100 jours que nous ne lui donnons pas,
01:06 dont la conclusion serait le 14 juillet, et nous lui apprendrons à cette occasion à bien comprendre toute la
01:16 signification
01:18 d'insurrection contre l'arbitraire et l'ancien régime, que signifie aujourd'hui et pour toujours et pour la terre entière
01:25 le 14 juillet et la marseillaise.
01:27 Le 1er mai
01:33 n'est pas la fête du travail,
01:36 comme l'ont assez stupidement instillé les pétainistes.
01:40 Le 1er mai est la fête de ceux qui travaillent,
01:44 c'est à dire
01:47 de ceux qui pour produire et reproduire leur existence matérielle
01:51 doivent consentir à donner leur temps, un temps contraint au travail et à la production
01:58 d'une richesse qui ensuite
02:01 est répartie d'une manière inégalitaire
02:03 au profit des uns et au détriment des autres.
02:07 Le 1er mai a depuis sa première expression à la fin du 19e siècle
02:14 à l'appel de la première internationale
02:19 était le moment de la lutte pour la diminution du temps de travail contraint.
02:24 J'ai bien dit contraint, c'est le travail salarié,
02:28 car le reste du temps, ça s'appelle le temps libre, c'est le temps libre du travail que l'on choisit,
02:34 car ainsi est faite la condition humaine
02:37 qu'il n'est que de travail, mais le travail libre c'est celui que l'on dédie à la société par les actions bénévoles,
02:45 parce qu'on est élu, parce qu'on est
02:48 responsable d'associations ou militant, parce qu'on se dédie à sa famille et que l'on prend en charge
02:54 les tâches qui résultent de la vie familiale.
02:58 Le temps libre que nous réclamons est le temps de la souveraineté sur soi et sur son existence.
03:06 Voilà ce que signifie le mot liberté dans ce cas.
03:10 Depuis les premiers jours, ce fut pour la réduction du temps de travail contraint.
03:16 Le triangle que vous voyez sur moi, comme sur beaucoup d'autres camarades,
03:20 est le premier triangle rouge que portèrent en cuir
03:25 les travailleurs français pour dire
03:28 8 heures de travail, 8 heures de loisirs, 8 heures de sommeil.
03:33 Depuis les premières heures du mouvement ouvrier et des revendications de liberté personnelle,
03:40 la diminution du temps de travail est la revendication centrale des salariés et diminution dans la journée.
03:47 Arraché de hautes luttes
03:50 contre la journée de 10 et 12 heures, dans la semaine,
03:54 arraché de hautes luttes, la semaine de 5 jours et bientôt, je l'espère, celle de 4 jours. Et enfin dans la vie,
04:02 Et enfin dans la vie,
04:06 avec la retraite à 60 ans
04:09 que nous avions décidé et mis en place en
04:12 1981 pour laquelle nous nous sommes battus et que nous récupérerons,
04:18 soyez-en certains.
04:21 Mais
04:25 la diminution du temps de travail a pris une signification nouvelle à notre époque.
04:32 Quelle est cette époque ?
04:34 C'est celle de la crise climatique devenue irréversible
04:39 L'avez-vous compris monsieur Macron ?
04:41 Irréversible. Ce qui est maintenant en cause, c'est que cesse les sottises de dirigeants qui prétendent qu'il faut produire plus.
04:49 C'est-à-dire prélever encore et encore à la nature,
04:53 sans calculer jamais comment elle verra en retour sa capacité de reconstitution.
04:59 Travaillez moins pour travailler mieux,
05:02 pour gaspiller moins, pour détruire moins, pour prélever moins sur la nature.
05:09 Travaillez moins,
05:11 travaillez mieux,
05:12 travaillez tous. Voilà une ligne politique
05:15 radicale de l'écologie politique et sociale.
05:19 Voilà le sens que nous autres les insoumis
05:26 nous mettons à cette journée dans laquelle nous vivons la complétude de ce que nous sommes.
05:34 Des êtres astreints, chacun à des servitudes, celles du travail contraint,
05:38 mais des êtres qui s'insèrent par réponse pour l'humanité tout entière,
05:43 voués à l'intérêt général humain, c'est-à-dire à la lutte
05:48 pour la défense et la protection de notre écosystème. Non pas pour faire de vaines paroles,
05:53 mais pour le transformer en mesures concrètes. J'achève.
05:56 Le conseil constitutionnel a fait son travail.
06:03 Il a défendu une constitution de nature autoritaire et anti-ouvrière.
06:08 Le conseil constitutionnel
06:13 ne peut pas valoir plus que la constitution qu'il défend.
06:18 Et il a pu conclure
06:21 qu'un texte qui n'a été voté par personne
06:24 s'impose à tous les français, comme autrefois les lettres de cachet du monarque
06:31 s'imposait à tout le monde qui pouvait finir à n'importe quelle heure à la Bastille.
06:36 Aujourd'hui, vous pouvez finir à n'importe quelle heure en garde à vue sans raison.
06:41 Aujourd'hui, vous pouvez finir à n'importe quelle heure
06:45 gazé ou bien éborgné,
06:49 etc, etc.
06:52 Le caractère autoritaire du régime qui tient à la nature autoritaire que contient le libéralisme,
06:59 car les libéraux sont persuadés qu'il n'y a pas d'autre solution que les leurs,
07:04 tant et si bien que tous les autres sont des fous ou des dangereux, voilà comment et pourquoi ils nous caricaturent tout le temps
07:11 comme ils le font, et moi spécialement puisque vous tous vous connaissez la couleur de mes amygdales chaque fois qu'on me passe en photo.
07:18 Cet effet,
07:23 cet effet de bestialisation consciente, voilà la racine.
07:28 Et le conseil constitutionnel
07:30 a pu ensuite décider, alors même que c'est écrit dans sa propre conclusion,
07:37 que le bilan qui a été établi du coup de cette loi n'est pas sincère.
07:43 Or la racine d'une loi ou d'une décision
07:48 légitime, c'est sa justification.
07:51 C'est-à-dire que quoi que vous en pensiez,
07:55 du moins a-t-elle été prise pour des raisons connues de tous et vérifiables.
08:02 Voilà donc ce qu'a fait le conseil constitutionnel.
08:05 Il n'y a pas de bon conseil constitutionnel aussi longtemps qu'il y a une mauvaise constitution.
08:12 Vous autres qui n'aviez pas compris
08:20 ou qui disiez "mais quelle mouche les piques de nous parler sans arrêt de cette sixième république".
08:26 Maintenant sans doute comprenez-vous
08:28 pourquoi la liberté est un bien précieux,
08:31 pourquoi mieux vaut mille fois faire confiance peut-être même aux erreurs que l'on commet dans la liberté
08:38 que celles qui sont commises par des petits tyrannos de week-end comme ceux qui sont à la tête de l'État
08:45 et qui prétendent nous imposer le fait de passer à autre chose.
08:50 Nous ne passerons pas autre chose.
08:52 L'appel solennel
08:57 que je fais au nom du mouvement puisque
09:03 notre responsable est à cette heure à Marseille où est sa circonscription Manuel Bompard.
09:10 L'appel solennel que je relaie est
09:14 ne cédez pas rien jamais la lune continue jusqu'au retrait.
09:20 N'écoutez pas la voix mièvre et chevrotante
09:28 de la résignation de la capitulation.
09:32 L'homme d'âge que je suis
09:35 a vu dans tant de pays
09:38 des situations que l'on croyait
09:42 immovibles
09:44 des petits messieurs
09:46 qui se pensaient absolument
09:48 indispensables et irrenversables.
09:51 L'être tout soudain quand le peuple manifestait sa volonté inflexible
09:57 de ne pas être domestiqué.
10:00 Ne vous laissez pas domestiquer quoi qu'il vous en coûte
10:05 si vous êtes des insoumis, des insoumis,
10:08 soyez-le jusqu'au bout.
10:12 Le dernier rang des combattants c'est le vôtre.
10:16 Les premiers à courir devant c'est vous.
10:20 Les derniers à céder c'est vous.
10:24 Abat la mauvaise république.
10:28 Écoutez on entend de plus en plus des choses qu'on n'entendait pas au départ
10:34 car on est tous là pour refuser de se faire voler deux ans de vie que personne ne l'oublie.
10:41 On ne passera pas autre chose parce qu'on peut pas passer à autre chose de sa propre vie. Ce n'est pas possible.
10:46 Mais quand je commence à entendre partout "Macron démission" ce n'est plus un mot d'ordre d'avant-garde
10:52 ça commence à devenir un désir et une espérance populaire de masse.
10:57 (Applaudissements)
10:59 (Applaudissements)

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