• il y a 6 mois
Lundi 24 juin 2024, SMART TECH reçoit Thomas Romain (directeur du développement, Bitpanda) , Julia Santi (cofondatrice et présidente, Skilit.io) , Selma de Fressenel (associée, Cabinet Lincoln) et Anthony Pansard (analyste scientifique, Bioxegy)

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00:00Bonjour à tous. Trouble faite ou facilitatrice ? Quand les recruteurs s'en remettent à l'intelligence artificielle, quand l'IA se mêle des recrutements,
00:16et bien quel changement cela induit ? On répond à vos questions dans cette édition. Et puis on partira faire un tour du côté du biomimétisme pour voir
00:24comment les embruns marins sont une inspiration pour développer des technologies qui vont nous permettre de capturer les polluants et les produits toxiques.
00:32Mais d'abord, focus sur la fiscalité des cryptos. On va tout de suite voir ce qu'il faut savoir. C'est dans Smartech aujourd'hui.
00:43La fiscalité des cryptos, c'est notre sujet d'ouverture aujourd'hui dans Smartech. Et pour en parler, Thomas Romain est connecté avec nous. Bonjour Thomas.
00:51Vous êtes le directeur du développement en France de Bitpanda. C'est une fintech spécialisée dans l'investissement en crypto-monnaie, crypto-actifs, licorne, autrichienne d'ailleurs.
01:01Ma première question, cette fiscalité des cryptos, est-ce que c'est déjà la même partout en Europe ? En France en tout cas, on a réalisé ces déclarations d'impôt,
01:11on a déclaré ces investissements, j'imagine, en crypto. Est-ce que, justement, ça se déclare de la même façon en France et en Autriche ?
01:22Non. Pour faire simple, on a une règle européenne qui donne des sortes de guidelines, si vous voulez, et ensuite chaque pays a ses petites spécificités.
01:34C'est pour ça que nous travaillons en tant que plateforme crypto avec des partenaires pour pouvoir guider nos consommateurs.
01:40Je disais, a priori, on a tous déclaré nos investissements en crypto, si on en a fait, au cours de l'année précédente. Mais qu'est-ce qu'on risque si on ne le fait pas, si on ne déclare pas ces investissements ?
01:52Vous risquez des pénalités, tout simplement, des choses que l'on ne veut pas en tant qu'investisseurs, évidemment. Dès que vous avez des cryptos, c'est super important de faire le processus comme il se doit.
02:02Nous avons les outils chez nous, sur notre plateforme, sur Bitpanda, pour vous aider à faire vos déclarations. Même si vous investissez 10 euros, 20 euros, c'est important de faire ces déclarations pour rester en règle avec la loi.
02:14Et ça, c'est depuis le début des investissements dans les cryptos ou il y a des choses récentes qui sont arrivées ?
02:22Il y a des changements toujours sur la fiscalité, d'une manière générale. On s'attend à des changements, notamment en 2026, avec des nouvelles lois européennes qui viendront sûrement en jeu, peut-être même avant.
02:32C'est important de rester au fait du jour. Dans tous les cas, nous, chez Bitpanda, nous informons nos clients de manière régulière sur ces sujets pour être sûrs qu'ils puissent rester dans la légalité.
02:43En France, régulièrement, je reçois des spécialistes de cet univers qui me disent qu'il y a une adoption de plus en plus importante des cryptos monnaies, cryptos actifs.
02:53Est-ce que ça pourrait impacter cette réglementation française en matière de fiscalité dans un avenir proche, selon vous ?
03:01Oui, ça a déjà été découvert sur la partie staking, notamment, qui nous permet de générer des gains en mettant nos cryptos à travailler, un peu comme on pourrait l'avoir avec un dividende sur un titre un peu plus classique.
03:13Je sais que ce sujet a été étudié à l'Assemblée nationale. Pour l'instant, il n'y a pas eu de modification d'article de loi pour cette fiscalité-là.
03:22Mais en effet, l'adoption massive des cryptos en France engendrera dans tous les cas des changements fiscaux.
03:28Ça va devenir moins intéressant, finalement, d'investir dans les cryptos ?
03:33Ça va dépendre d'où est-ce qu'on arrive. Il y a forcément des personnes qui souhaitent être un peu plus pénalisantes, d'autres personnes qui souhaitent le contraire.
03:43On trouvera sûrement un juste milieu qui bénéficiera, je l'espère, des investisseurs qui, de plus en plus, s'intéressent à ces sujets.
03:50Pour terminer, vous avez des conseils, en particulier, à adresser aux investisseurs ?
03:55Bien sûr. Choisissez les bonnes plateformes. Les plateformes sont nombreuses aujourd'hui qui proposent des environnements cryptos.
04:02Comme je l'ai mentionné sur la partie fiscalité chez Bitpanda, on aide nos clients justement sur cette démarche.
04:07On travaille avec des partenaires tels que Blockit ou Altio en France, qui sont plutôt bien connus.
04:13Donc, choisissez bien votre plateforme quand vous faites vos investissements cryptos.
04:16Merci beaucoup, Thomas Romain, directeur du développement en France de Bitpanda. Merci pour vos éclairages.
04:21Allez, on passe tout de suite à notre séquence « Vos questions ». On va s'intéresser à l'IA et au recrutement.
04:31Recherche d'emploi, recrutement, évolution dans nos carrières, que change cette multiplication des usages de l'intelligence artificielle ?
04:39On en parle tout de suite avec mes deux invités. Julia Senti, bonjour.
04:42Bonjour.
04:43Vous êtes la présidente cofondatrice de Skillit, éditeur qui a développé une solution technologique pour analyser le langage.
04:50Et à travers les mots, vous nous dites qu'on va pouvoir s'appuyer sur les mots pour prendre des décisions,
04:54notamment dans le domaine des RH et des processus de recrutement.
04:59Avec vous sur ce talk, Selma De Fresnel, bonjour.
05:02Bonjour.
05:03Vous êtes associée au sein du cabinet de recrutement Lincoln et vous avez une grande pratique dans ce sujet du recrutement de talents évoluants,
05:10en particulier dans l'univers des médias, des technologies, du numérique.
05:1425 ans d'expérience.
05:15Vous allez pouvoir répondre à toutes les questions de nos téléspectateurs parce qu'on en a eu.
05:21Je voulais commencer par vous raconter une anecdote.
05:23C'est un ami qui est en pleine recherche d'emploi en ce moment.
05:27Il est ingénieur acousticien.
05:29Et la dernière fois, une entreprise lui a demandé très précisément de faire son premier passage en tant que candidat de manière physique et non pas au travers de la visio.
05:41Pourquoi ? Parce que l'entreprise lui a dit qu'on a eu de mauvaises expériences avec des candidats qui utilisaient, à notre insu,
05:49ChatGPT pour répondre à des questions très techniques.
05:51C'était un profil technique, celui de mon ami.
05:55Et donc maintenant, ces entreprises se méfient de l'utilisation de ChatGPT par les candidats.
05:59Donc on voit que déjà, c'est une irruption qui change énormément la donne.
06:03Alors là, du coup, c'est l'exemple inverse peut-être de ce que vous allez me dire.
06:07Mais on s'aperçoit que le retour au présentiel, le retour à la communication humaine, finalement, est encore plus important.
06:14Est-ce que c'est votre analyse également ?
06:16Dans ma pratique du recrutement, telle que nous le pratiquons chez Lincoln, oui, tout à fait.
06:21Pour nous, de toute façon, il ne faut pas opposer la technologie et l'humain.
06:25La technologie est un service de l'humain pour mieux accompagner les talents.
06:31Et depuis le début, nous recommandons à l'ensemble de nos consultants de recevoir les 4, 5 finalistes avant de les présenter aux clients.
06:40Pour les raisons de ChatGPT ou de l'intelligence artificielle, en effet, pour les questions techniques.
06:46Mais également pour beaucoup d'autres raisons qui sont qu'il y a quand même beaucoup de choses qui se passent juste en voyant les gens.
06:57Et toute la communication non-verbale est quelque chose de très très important dans l'analyse aussi d'un profil.
07:03Oui, le sémantique est important. Oui, les mots...
07:06Et dans la visio, on la voit la communication non-verbale en visio ?
07:09Non. On voit un buste. On ne voit pas la personne, comment elle se comporte. On voit assez peu la taille.
07:16Et la visio, si elle avantage beaucoup les introvertis, elle bride la puissance de tous les extravertis.
07:24Donc il nous manque quand même quelque chose pour analyser.
07:27Et il faut savoir que nous, dans notre métier, on croit que le recrutement est une science exacte.
07:31Le recrutement, c'est juste prendre beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de pistes pour s'assurer qu'on a le bon.
07:38On va décider que quelqu'un est parfait pour le poste au bout de 4-5 heures d'échange.
07:42Et donc on va essayer d'avoir toute la panoplie de réassurances possibles pour s'assurer qu'on a trouvé le bon match pour notre client.
07:50Alors, on va commencer à répondre aux questions des téléspectateurs.
07:53Olivier Brianson qui nous dit, en quoi l'usage des chatbots et des assistants virtuels modifie-t-il l'interaction initiale avec les candidats ?
08:02Une réponse, Julien.
08:04Alors c'est vrai que ce chatbot, tout le monde en parle.
08:07Il y a eu la déferlante chat-GPT.
08:09Donc des gens se sont engouffrés.
08:11En revanche, je pense qu'en termes de recrutement, et je rejoins Madame de Freyssenel,
08:15le présentiel ou en tout cas l'analyse d'un vrai verbatim, parce que qu'est-ce qui se passe nous avec l'analyse des lettres de motivation ?
08:22Aujourd'hui, on communique d'une IA à une autre.
08:25Et du coup, on n'a pas en face de nous.
08:27Et on le voit très bien d'ailleurs dans nos mappings de comportement.
08:30Puisque nous, on va, à partir des mots, pouvoir remonter les comportements à prévoir dans un environnement donné.
08:36Donc il y a une vraie richesse.
08:38En fait, l'avantage des IA hybrides aujourd'hui, et là je sors du génératif, et je ne m'inscris pas contre,
08:44mais en tout cas je dis qu'il y a des IA hybrides aujourd'hui,
08:47qui permettent réellement d'analyser et d'avoir accès aux meilleures décisions du comportement,
08:51depuis son poste de DRH, pour pouvoir avoir les bons KPIs, pour prendre des décisions,
08:56et finalement apporter à ces fameux 4h d'entretien, peut-être un temps plus court, mais en tout cas vraiment des...
09:05Donc ça veut dire que, pour répondre à la question d'Olivier,
09:08ce que ça modifie déjà comme type d'interaction, c'est que tout ce qu'on va dire à son recruteur va être analysé par une IA ?
09:14Absolument, c'est le meilleur cas.
09:16Avant, c'était fait par le recruteur.
09:18Aujourd'hui, le recruteur va être aidé par une IA.
09:20Et l'IA, qu'est-ce qu'elle va faire ?
09:22A priori, elle va corriger les biais.
09:25Ce qui n'est pas vrai.
09:27Parce qu'une IA, et vous le savez, je pense que ça peut...
09:29Alors ça, c'est une autre question, c'est une autre question qu'il pose.
09:31Est-ce que ça contribue, justement ?
09:33Est-ce que l'IA contribue à réduire les biais humains dans le processus de recrutement ?
09:38Sur une IA générative, telle qu'elle est aujourd'hui, il y aura plutôt un renforcement des discriminations.
09:44Par exemple, il date déjà, mais le programme de recrutement des ingénieurs informatiques d'Amazon de 2015,
09:51ils se sont basés sur un corpus, et c'est vrai que le dataset d'entraînement va être vraiment décisif.
09:57Là, ils sont partis sur les candidatures d'il y a 10 ans, enregistrés pendant 10 ans, c'était des hommes.
10:02Donc très vite, le robot a éliminé les candidatures féminines.
10:05Alors ils ont arrêté ce programme très vite, en voyant le fiasco.
10:08Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'une IA générative ne va pas comprendre le sens.
10:12Donc elle, elle va mettre ses règles et ses modèles sur une inférence,
10:15donc elle va moyenner et elle va renforcer les biais existants.
10:19Donc ce n'est pas une protection.
10:20Pourtant, vous nous avez dit, CELMAC, ça peut aider à corriger des biais au début, en introduction.
10:25En tout cas, c'est comme ça qu'on va essayer de l'utiliser.
10:27C'est-à-dire ?
10:28Et c'est pour ça qu'il faut...
10:29Alors, on va utiliser une intelligence artificielle pour nous accompagner dans le processus de recrutement
10:34et nous faire gagner du temps sur certaines parties qui sont un peu répétitives, un peu rébarbatives,
10:39comme l'analyse sémantique.
10:42L'IA va nous proposer quelque chose, mais on va quand même mettre de l'intelligence humaine,
10:47avec tout le recul qu'on peut avoir, avec la formation de la compétence égale dont nous sommes membres fondateurs,
10:52tout le petit plus de l'humain que l'IA n'a pas encore.
10:56Et j'invite votre amie à s'intéresser à comment est construite une IA et qu'est-ce que c'est qu'une IA générative.
11:01Ce n'est pas un...
11:02Ce n'est pas mon amie.
11:03Ce sont des téléspectateurs qui vous posent des questions, là.
11:05Je vais passer à une autre histoire.
11:06C'est celle des gens qui nous écoutent, qui nous regardent et qui posent des questions.
11:10Alors, on va enchaîner sur l'autre question puisqu'on en a déjà éclusé deux.
11:15Quels sont les avantages et les défis associés à l'utilisation de l'IA pour prédire les performances futures des employés potentiels ?
11:23Je peux vous donner l'exemple de la Cité des métiers de Marseille et de PACA, puisque nous sommes une start-up basée à Marseille.
11:30L'idée, c'était de se dire que ces bénéficiaires qui sont parfois en décrochage scolaire vont arriver à la Cité des métiers
11:36et on va devoir leur proposer des formations et des métiers.
11:41L'IA, cette fois sémantique, puisqu'on va recueillir avec les accompagnateurs de l'emploi des verbatims et des réponses à des questionnaires,
11:49vont permettre de proposer des métiers auxquels ils n'auraient absolument pas pensé.
11:53Puisqu'on va dire, toi, vis-à-vis du langage que tu emploies, voilà les contextes de performance dans lesquels tu peux aller.
12:00Tu es quelqu'un de très créatif, tu es quelqu'un de très organisé.
12:03Est-ce que tu as pensé à la microélectronique ? Est-ce que tu as pensé à la créativité ?
12:07En fait, ça permet de faire ressortir ce qu'on appelle des soft skills, des compétences personnelles.
12:13Vers des profils différents, vers des compétences moins visibles.
12:17Plus comportementales. Nous, on a des outils d'assessment, et ça fait longtemps qu'on les a développés avec des psychologues et autres,
12:22qui nous permettent de bien valider le match et la vision des différents recruteurs au sein d'une même structure,
12:28qui nous permettent d'analyser le profil professionnel des candidats que nous présentons et leur adéquation par rapport aux attentes de nos clients.
12:36Et cet outil permet de générer un rapport automatique.
12:39Oui, mais là, la question c'est, comment ça permet de prédire la performance future des candidats ? C'est la question qu'on vous pose.
12:47Le contexte de performance, ça c'est quelque chose chez Skillit qui est essentiel.
12:52Le fait de pouvoir hybrider une IA et partir d'un référentiel RH qui a été consolidé par des humains.
12:59C'est ça la différence.
13:01Qui a été labellisé par des linguistes, les règles et les modèles, c'est nous qui les donnons à l'IA.
13:05Et ensuite, on travaille sur du machine learning et du deep learning.
13:08Donc très vite, on arrive à dire, ce candidat, je pense à Mathschied aussi, pour qui on a un cabinet de chasse de tête,
13:14pour qui on a développé une plateforme complète. Ils sont beaucoup sur les compétences commerciales.
13:20Très vite, ils arrivent à voir si la personne va coller aux valeurs de l'entreprise, au projet de l'entreprise,
13:25si elle va être en confort ou en survie par rapport à ce qui est proposé.
13:29Puisqu'on va pouvoir matcher fiches de poste, valeurs de l'entreprise, candidats entre eux.
13:34C'est l'avantage de l'IA, c'est qu'on accède...
13:36En fait, on peut faire plein de croisements.
13:38Évidemment, c'est de la stat, c'est des grands nombres. On va croiser beaucoup de grands nombres.
13:41Mais vous dire, ce jeune qu'on a recruté à un instant T, il peut finir déjà de votre structure,
13:47c'est très compliqué sur les débutants et on le sait déjà,
13:50parce que tous les jeunes changent d'emploi dans les 18 à 24 mois de leur premier emploi.
13:55Ils ne savent pas où ils vont, ils savent que ça les intéresse à peu près, puis ensuite ils changent.
13:59Et nous-mêmes, on essaye de flaguer des hypos, ce qu'on appelle des high potential,
14:03des gens qui ont des évolutions assez rapides.
14:05Et c'est pareil, c'est en définissant un modèle de scoring,
14:07les gens de cette même catégorie ont tendance à avoir ce même type d'évolution.
14:11Je suis un peu gênée avec ça, parce qu'il y a une logique de déterminisme,
14:14il y a une logique de, mais les gens ne peuvent pas s'améliorer,
14:17alors qu'on a tous une seconde chance.
14:19Et si on regarde Jack Ma, il n'a réussi qu'à partir de 40 ans, au sens où on l'entend aujourd'hui.
14:24Alibaba, absolument.
14:26Et on peut aussi décider de se tromper plusieurs fois avant d'y arriver.
14:31Moi, j'ai un peu peur de prédire les performances, d'aller chercher les stars,
14:36or, on le sait aujourd'hui, une star ne fait pas une équipe,
14:39et c'est d'abord les équipes qui gagnent.
14:41Et ça, chez Lincoln, on en a une conviction profonde,
14:44l'intelligence collective est beaucoup plus puissante qu'une diva toute seule.
14:48Alors, autre question, de quelle manière l'IA utilise-t-elle l'analyse du langage,
14:53donc c'est pour vous, Julia, cette question,
14:55pour évaluer les compétences à partir des CV ?
14:58Alors, sur le CV, vous avez des...
15:00Ça ne doit pas être très compliqué.
15:01Vous avez des données sémantiques basiques.
15:03Ce qui est le plus intéressant, c'est d'avoir ce qu'on appelle le speech-to-texte,
15:08c'est-à-dire la capacité à recueillir pendant un entretien tout ce qui a été dit,
15:12et de l'analyser, ce sont les produits, ce qui est dit, de demain.
15:16Il y a beaucoup d'attentes, notamment dans le secteur de l'intérim, vis-à-vis de ces outils-là.
15:20Mais sur un CV écrit, ça va être quoi, un matching juste sur les termes qui sont employés, les formations ?
15:24Oui.
15:25Ça fait déjà un LinkedIn.
15:26Alors ça, ça veut dire que l'IA n'apporte pas grand-chose de plus,
15:29l'IA générative, en tout cas, n'apporte pas grand-chose de plus que ce qu'il fait jusqu'ici.
15:32Non, à mon avis, ce qui nous intéresse, c'est tout ce qui est donné réellement, non structuré.
15:37Et c'est vraiment, chez nous, le graal, de travailler sur la complexité du langage, sur son ambiguïté.
15:43Et ça, autant vous dire que beaucoup d'outils, aujourd'hui, qui se disent sémantiques, ne travaillent pas, finalement, sur le sens.
15:48Alors, la question, on y a un petit peu répondu déjà.
15:50L'autre question, c'est, est-ce que l'IA utilise des algorithmes prédictifs, justement, pour évaluer les compétences ?
15:58Oui, oui, oui.
15:59Prédictifs ?
16:00Oui.
16:01Entre autres.
16:02En fait, l'IA générative, c'est beaucoup d'algorithmes, et certains sont des algorithmes d'analyse prédictif.
16:07Mais ce qu'il y a derrière, et ce qu'elle autogénère...
16:10Pour prédire, qu'est-ce qu'on met dans l'algorithme prédictif ?
16:13Ça, il faut demander au data scientiste.
16:14Pardon ?
16:15Ça, il faut demander au data scientiste.
16:16Il y a des hypothèses de base, et le sujet d'un algorithme prédictif, c'est qu'on va le combiner avec un autre,
16:23qui va lui dire, si tu vois ça souvent, tu vas réagir comme ça.
16:27Et petit à petit, lui, il va commencer à générer ses propres réactions.
16:32Mais ça veut dire qu'on va rentrer, par exemple, dans ces algorithmes, des parcours de candidats qui ont déjà eu une carrière intéressante dans l'entreprise ?
16:42Qu'est-ce qu'on met, en fait ? Comment on nourrit cet algorithme ?
16:45Nous, c'est vrai qu'on se base sur un référentiel de 47 000 mots et expressions.
16:50C'est le démarrage du Skillit.
16:52Skill, IT, vous entendez ça dans le nom de notre boîte.
16:55Donc nous, on accompagne depuis des années.
16:58Et vous allez chercher où ces 47 000 mots et expressions ?
17:00Nous sommes partis d'un métamodèle.
17:04C'est les outils qu'utilise Mme de Fresenel.
17:07On a travaillé avec des psychologues cliniciens, avec des neuros, avec des linguistes, des spécialistes des sciences du comportement.
17:16Et avec ce modèle, aujourd'hui, on travaille avec d'autres laboratoires, dont un qui est à Avignon, qui est spécialisé en sémantique computationnelle.
17:23Et ça peut marcher dans n'importe quel secteur, dans n'importe quel domaine ?
17:26On est interindustrie, sur la partie soft skills.
17:29Et du coup, on a vraiment un modèle qui permet de brasser le langage et de ressortir vraiment des KPIs par rapport au comportement.
17:39Alors, autre question, comment l'IA automatise le tri des CV et la présélection des candidats ?
17:46Est-ce que ça se fait justement sur la lecture des formations, du parcours, du nom des entreprises ?
17:52Sur les champs sémantiques, d'où il vient, combien d'années il a passé.
17:56Le design compte ou pas dans le CV ?
17:59Pas pour l'IA.
18:01Pas pour l'IA ?
18:02Non, pas pour l'IA.
18:03Donc, il n'y a plus besoin d'avoir une originalité sur la couleur du CV ?
18:07Nous, nous pratiquons la chasse.
18:09Donc, on n'a pas des recrutements en volume, on va recevoir beaucoup de CV à analyser.
18:12On analyse des parcours et surtout, on croit beaucoup à l'échange.
18:16Un parcours tout seul n'explique pas tout et ne donne pas toutes les clés d'analyse d'un profil.
18:21D'un profil et heureusement.
18:23Après, au-delà de ça, on matche ça nous-mêmes avec les attentes de notre client.
18:30Aujourd'hui, on a soutenu cette approche et on a analysé tous nos parcours pour soutenir tous nos consultants
18:38avec des outils qui vont leur permettre d'automatiser un certain nombre de tâches.
18:42Pour nous, l'intelligence artificielle, qu'elle soit LLM ou analytique, c'est important comme un copilote.
18:49Le mot qu'a trouvé Microsoft est juste parfait.
18:51Un assistant.
18:52Un assistant pour nous aider à prendre des décisions plus vite et avancer plus vite sur les côtés les plus rébarbatifs de notre quotidien.
19:01Donc, trouver la longue liste et faire les réponses négatives.
19:05Je pense qu'à l'avenir, une fois qu'on aura déployé ça, personne ne se plaindra que le chasseur ne l'a jamais raté.
19:11C'est sûr que la fonction RH, tout le monde a peur en disant on va éliminer des emplois, etc.
19:15Moi, je pense au contraire que l'IA va permettre aux responsables RH d'être dans leur vraie valeur ajoutée.
19:21C'est plutôt la question de vers quel modèle l'entreprise en a envie d'aller, vers quel modèle l'IA en a envie d'aller.
19:26Ça, ce sont les questions essentielles qu'il faut se poser en amont.
19:29Pour bien choisir ses outils.
19:31Je pense que l'IA généralisée, que ce soit dans les équipes RH, les équipes finances, ça va nous permettre de nous concentrer sur les tâches à plus forte valeur ajoutée.
19:37Et donc, c'est vraiment, vraiment, vraiment l'intelligence.
19:40L'intelligence humaine.
19:42Et la formation, la curiosité.
19:44Aujourd'hui, avec l'IA ou sans l'IA, on nous dit qu'on va avoir 3, 4 métiers différents.
19:48C'est intégré chez les jeunes.
19:50On ne l'a pas encore embrassé, nous.
19:52Donc, il faut cette formation permanente.
19:54Et l'entreprise est responsable aussi d'avoir des gens qui sont toujours à la pointe de ce qu'il faut faire.
19:59Et nous accompagnons nos clients aussi bien sur la partie sourcing que sur la formation continue de l'ensemble des talents.
20:07Alors, là, vous me parlez de vos métiers.
20:09Vous me parlez des entreprises et des recruteurs.
20:11Parce que vous avez évidemment répondu aux questions que je vous posais sur ce point.
20:14Mais je voulais quand même qu'on s'intéresse aussi à des commentaires qu'on a reçus sur LinkedIn.
20:19Alors là, c'est Fabien Reynaud, qui d'ailleurs donne des conseils dans une newsletter sur la Minute Productive,
20:25qui nous dit que la personne qui recherche un emploi, elle peut aussi trouver un intérêt dans l'utilisation de cette IA.
20:32Par exemple, pour améliorer son CV, le rendre plus en adéquation avec l'offre proposée.
20:36Et même utiliser un bot pour simuler un entretien et s'entraîner finalement.
20:41Parce que là, on a l'impression qu'on a des outils en main du côté du recruteur qui sont plus puissants, plus performants.
20:49Mais en face, et là je reviens à l'anecdote que je vous ai citée au tout début, en face, les candidats s'emparent aussi de la technologie et du sujet.
20:56De l'importance de l'humain et du physique dans le parcours.
21:00Est-ce qu'on se trompe mutuellement ? Parce que si on apprend avec des IA à répondre parfaitement à une offre qui est elle-même créée par une IA,
21:09on s'augmente mutuellement.
21:11Comment savoir si on a le bon candidat ? Vous voyez ce que je veux dire ?
21:13C'est le postulat de départ. Il ne faut pas parler d'intelligence artificielle.
21:16En fait, l'intelligence artificielle n'est pas intelligente. Derrière une intelligence artificielle, il y a de l'intelligence humaine.
21:23Vous êtes en train d'en parler. Les gens, bien sûr, utilisent des outils. Ils les améliorent.
21:30Et c'est cette conjonction des deux, en tout cas chez Skillit, c'est comme ça qu'on travaille.
21:34Quand on fait travailler les humains au bon moment et on utilise les capacités extraordinaires de l'intelligence artificielle,
21:41on va vers un projet, je pense que ce soit pour l'entreprise, pour la société et pour le recrutement, qui à mon avis peut être tout à fait vertueux.
21:49Et si je peux me permettre un candidat qui utilise tous les moyens à sa portée, y compris des moyens assez techniques et innovants,
21:56pour se rendre plus intéressant, plus pertinent par rapport à l'offre, nous, recruteurs, on va analyser ça comme c'est un débrouillard.
22:04Il sait se donner les moyens d'ambition et ça peut être un soft skill qu'on peut valoriser en fonction du métier pour lequel il postule.
22:11Ce qu'une IA ne fera jamais.
22:13Absolument. Alors Daniel Raza Yari Noni, j'espère que je n'ai pas écorché son nom, elle nous dit par le biais d'entretiens virtuels,
22:24là aussi on est sur l'idée de se pré-entraîner à passer des entretiens, on pourrait être capable de simuler le traitement d'un sujet complexe
22:31et de voir si le candidat est capable de traiter ce genre de sujet complexe une fois en poste.
22:37Est-ce que ça c'est de la science-fiction ou est-ce que c'est déjà possible ?
22:40Les assessments existent.
22:42Oui, le test sur poste de travail, je pense que c'est le mâle pratique régulièrement pour ces clients.
22:47Surtout nos postes, on recommande une session de travail, une étude de cas.
22:51Mais il y a de l'IA là-dedans ?
22:53Nous on a eu des candidats qui ont...
22:55Je sais que ça existe depuis toujours, mais est-ce qu'aujourd'hui, avec l'IA, on peut vraiment être dans des environnements 100% virtuels
23:01et pouvoir se projeter sur le potentiel du candidat pour demain à résoudre ces problèmes complexes ?
23:07Imaginez-nous demain que moi, je vais avoir plusieurs avatars et je pourrais faire trois entretiens en même temps
23:12avec d'autres avatars en face et que moi, en vrai, je ne rencontrerai que celui qu'on aura sélectionné.
23:18On peut pousser très très loin le raisonnement et imaginer un futur.
23:22Mais la réalité d'aujourd'hui, qui est celle je pense qui intéresse tous nos auditeurs, c'est que l'innovation est là.
23:30Pour vous, comme pour les recruteurs, qu'on aurait tort de ne pas la prendre en main pour l'apprivoiser
23:36parce que si nous, on ne le fait pas d'autre, le feront à notre place et qu'il faut trouver des gens pour nous accompagner.
23:41Merci beaucoup, merci. Je voulais citer quand même l'article d'Aliénor Rouffet dans HBR, la Harvard Business Review version France,
23:49qui est un sujet sur les profils atypiques justement.
23:53Et la difficulté, parce qu'on dit qu'ils ont le vent en poule, que les entreprises en veulent absolument de ces profils différents,
23:59mais que dans la réalité des process, ça reste compliqué finalement de les recruter.
24:04L'IA peut être un moyen d'y arriver. Je vous invite à lire cet article.
24:07Merci beaucoup Julia Santi de Skillit et Selma Fresnel du cabinet Lincoln.
24:12Merci à vous.
24:19Et c'est le moment de notre rendez-vous avec le biomimétisme, comment la nature nous inspire.
24:23On en parle avec Anthony Pensard, expert études et conceptions bio, inspiré chez Bioxégie.
24:28Bonjour Anthony.
24:29Alors aujourd'hui, notre sujet, ce sont les PFAS, ces produits chimiques toxiques et polluants.
24:35Expliquez-nous déjà de quoi on parle précisément et quels défis posent ces PFAS ?
24:43Oui, donc les PFAS ou PFAS, on fait pas mal parler d'eux en ce moment.
24:48C'est en fait une famille de molécules appelées plus classiquement polluants internels.
24:52Ça regroupe en fait 6000 molécules différentes qui sont largement utilisées dans l'industrie
24:58et qui, on se rend compte, s'accumulent dans l'environnement de façon durable
25:01et posent vraiment des problèmes de santé.
25:03Donc c'est un véritable problème d'actualité car on s'en est rendu compte depuis quelques années
25:09et c'est assez difficile de trouver des solutions.
25:11Pourquoi en fait ? D'où viennent-ils ces PFAS ?
25:13En fait, ils sont très largement utilisés dans l'industrie parce qu'ils sont très pratiques du point de vue de l'ingénieur.
25:18Ils sont anti-adhésifs, imperméabilisants, émulsifiants.
25:21Ils résistent à des très fortes chaleurs. Ils sont très résistants chimiquement.
25:25Donc c'est très pratique. On en fait classiquement des revêtements d'ustensiles de cuisine.
25:29Téflon est assez connu comme exemple.
25:31Les mousses, les extincteurs à incendie, les imperméabilisants pour textiles comme le Gore-Tex.
25:36Et il y en a même derrière, sous les skis, ce qui fait que cette pollution se retrouve absolument partout,
25:39même dans les oeufs les plus purs de Haute-Montagne par exemple.
25:42Oui, alors bon, donc il faut trouver une solution.
25:44Et vous, vous êtes allé regarder, enfin en tout cas dans le secteur du biomimétisme,
25:48on est allé regarder du côté des embruns marins.
25:52C'est ça, tout à fait.
25:53Donc effectivement, le biomimétisme, c'est regarder comment la nature résout des problèmes.
25:57Et là, on a ce problème d'épiphases qui se répandent dans l'environnement de façon extrêmement efficace
26:02et qui sont difficiles à détecter et à supprimer.
26:05Et on peut se demander comment dans la nature on supprime les déchets.
26:08Donc on a tendance à dire en général que dans la nature, il n'y a pas vraiment de déchets car tout est revalorisé.
26:13Mais finalement, localement, il peut y avoir des endroits où s'accumulent des déchets qui empêchent le développement de la vie.
26:19C'est le cas par exemple dans les milieux marins où on peut avoir un excès de matière organique localement
26:24qui va venir un peu asphyxier la vie sous l'eau par exemple.
26:28Et dans ces cas-là, la façon dont les océans sont régulés pour permettre d'oxygéner les milieux et d'évacuer ces déchets,
26:35c'est en fait les embruns.
26:38Le vent, les mouvements des vagues vont permettre l'oxygénation via la création de bulles
26:44qui vont aller capter tous ces déchets organiques qui ont tendance à être hydrophobes,
26:50qui vont être repoussés par l'eau, qui vont être piégés par les bulles
26:52et ramenés par la surface par le fait que les bulles remontent dans l'eau,
26:55un peu comme l'écume des pâtes pourrait piéger une sorte de mousse sur la surface d'une casserole.
27:00Ça, ça permet de nettoyer les écosystèmes.
27:03Et ça peut vous permettre aussi, des chercheurs ont eu cette idée-là assez géniale,
27:06de s'inspirer de comment ces écosystèmes se régulent pour filtrer et concentrer finalement l'épiphase.
27:13Parlez-nous de la technologie qui est née de cette observation du fonctionnement des embruns marins.
27:21Pour donner un poil de contexte, les chercheurs cherchaient à détecter l'épiphase,
27:24qui sont extrêmement durs à détecter, en plus il y en a 6000 comme on l'a dit,
27:27donc ils cherchaient à augmenter leur concentration.
27:29Pour faire ça, ils se sont installés des embruns,
27:31ils ont pris un bac d'eau avec de l'épiphase, comme l'eau potable on a souvent malheureusement,
27:36ils ont ensuite créé un électrolyseur en bas,
27:39c'est-à-dire qu'ils vont passer un courant électrique fort,
27:41qui va transformer l'eau en gaz, en hydrogène, en antioxygène,
27:44qui va ensuite créer des bulles, remonter.
27:47Sur le chemin, elles vont capter l'épiphase, ces bulles,
27:50exactement comme les embruns capteraient les matières organiques.
27:53Et en arrivant à la surface, elles vont soit exploser, soit juste rester à la surface.
27:58Dans tous les cas, l'épiphase va se retrouver fortement concentrée,
28:02et en particulier sur une plaque qui est posée au-dessus de la surface de l'eau,
28:05les projections vont être extrêmement riches en épiphases,
28:08ce qui permet d'enrichir en termes de concentration d'un facteur 1000
28:11par rapport à la quantité d'épiphases initialement présente en solution,
28:15ce qui est bien sûr extrêmement utile pour être capable de détecter des quantités
28:18qui sont parfois infimes, et c'est assez important,
28:20parce que ça permet après de quantifier si des choses sont safe pour la consommation humaine,
28:25voire de poser des législations, ça permet vraiment d'agir sur ce problème.
28:30Merci beaucoup Anthony Pensard de Bioxégie,
28:32et merci à tous nos téléspectateurs de nous suivre,
28:35et merci pour vos questions aussi sur notre sujet principal du jour.
28:38A très bientôt sur la chaîne Bismarck.