Tour du monde à pieds : Marcello Monti à la découverte de l’inconnu
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NewsTranscription
00:00Je suis Marcelo, je suis enjaillé d'être sur l'infodrome.
00:03C'est chaud.
00:09Oui, d'abord, il faut dire que je suis arrivé à 16.000 kilomètres,
00:1517 pays, 17.000 kilomètres, on ne peut pas en un seul jour.
00:20C'est déjà deux ans et sept mois, huit mois.
00:26Pour moi, je viens d'une famille très pauvre
00:29et la pauvreté, la souffrance,
00:32les difficultés ont le pouvoir de voler nos rêves.
00:36Quand on vit la pauvreté d'une façon très intense,
00:39la misère d'une façon très intense, on n'a pas de rêve.
00:42Et non, je n'avais pas ce rêve.
00:44Je ne m'imaginais pas le faire.
00:46Mon rêve, c'était d'arriver à la sixième année de l'école
00:51parce que tous mes autres frères, je suis le quatrième
00:54et mes trois frères n'ont été pas capables de finir les études.
00:57Mon rêve, c'était de finir mes études.
00:59Je ne pensais pas que j'étais capable de faire un tour du monde à pied
01:02parce que ça n'était pas dans mes horizons.
01:07Je suis en contact avec trois personnes qui ont déjà fait un tour du monde à pied.
01:11La personne qui m'a inspiré le plus, c'était un Canadien.
01:14Il s'appelle Jean Béliveau, un Québécois.
01:16Il a marché pendant 11 ans, 75.000 kilomètres, 64 pays.
01:20Et quand j'ai vu son histoire, je me suis dit
01:22« Waouh, ça, c'est hyper beau et je veux le faire ».
01:28J'ai demandé à cette personne qui m'a inspiré le plus
01:31ce qu'il m'a fallu préparer pour le voyage.
01:34Elle m'a donné cette réponse.
01:36Oui, bien sûr, pour faire un tour du monde à pied,
01:39il faut un minimum de préparation, mais le plus important,
01:43c'est de faire confiance aux autres.
01:45Soyez toujours vrais, soyez toujours gentils avec les gens.
01:49Ne dites jamais, jamais de mensonges
01:51et vous allez avoir tout ce dont vous avez besoin.
01:54Et pour l'instant, c'est ça.
01:56Pour le logement, par exemple, j'ai une tente, un sac de couchage.
02:00Mais ici, en Afrique, je frappe une maison,
02:03je dis au chef du village « J'ai besoin d'un endroit pour dormir ».
02:07Parfois, il m'invite à entrer dans la maison.
02:10J'ai déjà dormi dans un hôpital, j'ai déjà dormi dans un cimetière.
02:15Et pour manger ici, en Afrique aussi,
02:19le pays qui m'invite le plus à manger, c'était le Sénégal.
02:22Ici, la phrase que j'écoute tous les jours, c'est « Bonne arrivée ».
02:25Mais au Sénégal, presque tout le temps, bien manger, bien manger, bien manger.
02:33La première difficulté, c'est de prouver que je suis une bonne personne.
02:38Quand j'arrive dans un village, les gens, parfois, ont peur.
02:41Il y a des gens qui voient l'étranger comme un frère.
02:45Et ici, quand les gens me disent « Bonne arrivée »,
02:47ils ne me demandent pas si je suis Brésilien, si je suis Français.
02:50Non, ils me disent « Bonne arrivée ».
02:52Mais j'ai traversé plusieurs pays, plusieurs villages,
02:55où les gens se méfiaient, où les gens me posaient des questions qui me blessaient.
02:59Mais ça m'aide aussi à me mettre à la place de plusieurs
03:02qui, par exemple, sont marqués par le préjugé, sont marqués par le stigme.
03:11C'était en Équateur.
03:12J'ai traversé un village des Indiens, des peuples originaires.
03:18Je ne savais pas que c'était interdit de traverser.
03:20Le GPS m'a amené à ce chemin de terre et les chiens sont venus.
03:24Et pour ne pas jeter des pierres aux chiens,
03:26j'ai pris de mon sac à dos des pains pour donner aux chiens.
03:30Mais les gens pensaient que c'était des pains empoisonnés
03:33pour empoisonner les chiens et venir voler le village.
03:37Et ils sont venus.
03:39Même si on ne me demandait rien.
03:40Et les femmes, c'était des grosses femmes, c'était le plus fort.
03:43J'essayais de me protéger.
03:45C'était la situation la plus dangereuse.
03:50Pendant 26 ans, j'étais frère de Franciscan Capucin,
03:53qui est une ordre de l'Église catholique.
03:55Et les frères font le vœu de chasteté, ils ne se marient pas.
03:58Et c'est pour ça que je n'étais pas marié.
04:01Non, je ne suis plus frère, j'ai quitté l'ordre en février de l'année passée.
04:09La destination finale ici, en Afrique, c'est d'arriver en Afrique du Sud.
04:13Plus ou moins un an.
04:15Une fois que j'arrive en Afrique du Sud, il faut que je prenne une décision.
04:18Soit je vais vers l'Asie, soit je vais vers l'Océanie.
04:21Après l'Asie, l'Europe.
04:23Après l'Europe, un avion pour traverser l'océan et arriver au nord du Canada.
04:28Et en 2031, je serai un marchand au Brésil.
04:32En 2031.
04:36Au départ, je pensais peut-être qu'il va marcher pendant un mois, deux mois.
04:41Et après, il va revenir.
04:42Et une fois que c'est déjà trois ans, les gens commencent à croire.
04:45Aujourd'hui, ma famille, ils sont là pour me soutenir.
04:47Les gens me demandent, est-ce que vous appelez souvent votre famille?
04:50Non, mais pourquoi pas?
04:51Parce que si j'appelle souvent ma famille, je ne serai pas avec vous.
04:58Par rapport à l'avenir, c'est un peu difficile à préciser.
05:02Les gens pensent que pour avoir ce style de vie,
05:07ce style de vie, il faut être riche.
05:09Une fois que je reviens au Brésil, je n'ai rien.
05:13Je n'ai pas une maison.
05:15Comme j'étais frère, je n'avais pas un patrimoine.
05:17Je n'ai pas une maison. Je n'ai pas une voiture.
05:20Je n'ai rien. Et je disais à mon frère, comment va être ma vie?
05:23Je veux retourner à l'âge de 53 ans, 54 ans.
05:26C'est difficile à trouver un travail.
05:28Et mon frère m'a dit, tu vas avoir toujours des amis.