C'est mon boulot - 25 06 2024
C'est quoi etre prof de danse ?
Guillaume GOFFIN
Ecole Jumpin Jazz Tours
danses lindy hop et jazz
C'est quoi etre prof de danse ?
Guillaume GOFFIN
Ecole Jumpin Jazz Tours
danses lindy hop et jazz
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00:00Et avant tout ça, comme chaque jour, on découvre un métier sur France Bleu Touraine, un métier
00:05insolite, pas commun, métier pratiqué par un tourangeau ce matin, avec vous Émilie
00:09Mendoza.
00:10Bonjour Émilie.
00:11Bonjour Nicolas.
00:12Et votre invité est tout simplement prof de danse.
00:13Et ça va swinguer Nicolas, parce qu'il est prof de danse l'indie hop et le solo jazz.
00:19Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
00:20Eh bien Guillaume Goffin, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Qu'est-ce que c'est que tout ça, le l'indie hop et le solo jazz ?
00:24Le l'indie hop et le solo jazz sont des danses américaines, noires américaines, allant
00:31de 1920 à 1950.
00:33Donc c'est né en même temps que le jazz et le swing, toutes ces musiques dansantes
00:39et entraînantes américaines, qui sont apparues à peu près au moment des années 20.
00:44Évidemment, il y a le charleston qu'on connaît très bien, ça c'est souvent quelque chose
00:48que tout le monde connaît.
00:50Le l'indie hop est la danse à deux.
00:51Et c'était un peu la danse reine à l'époque, qui plaisait beaucoup et que tout le monde
00:58avait envie de danser.
00:59C'est une période dans les années 30 où les dancing se sont remplis de monde et tout
01:05le monde voulait apprendre à danser et danser sur les grands orchestres.
01:08C'était des années folles en fait.
01:09Et les années folles, c'est tout un contexte aussi de crise où les gens avaient envie
01:14de s'amuser, de sortir et de danser.
01:18Et c'est grâce à des gens comme vous qu'aujourd'hui, les parquets de danse, notamment dans les
01:21guinguettes de cet été, se remplissent de Tourangeau et de Tourangelle qui dansent ces
01:25danses-là.
01:26Vous, comment vous êtes passé de « c'est ma passion » à « j'en fais mon métier » ?
01:30Le fait de danser le l'indie hop et les autres danses suivent.
01:34Alors, comme souvent, c'est un milieu associatif, la danse à deux, toutes ces danses-là.
01:41Et c'est donc aussi régulièrement bénévole.
01:45Moi, j'ai commencé en tant que bénévole, tout simplement, en tant que prof, donc c'est
01:48une opportunité que j'ai eue, ce n'était pas forcément une envie ou un objectif.
01:52Mais l'envie est vite venue, parce que j'ai aimé ça, et puis j'ai continué.
01:57Et puis après, je l'ai fait beaucoup en parallèle de mon métier dans l'industrie.
02:02Et là, aujourd'hui, 100% danse ?
02:04Et aujourd'hui, 100% danse.
02:06Et il n'y a pas de formation, ce n'est pas comme le conservatoire, on ne sort pas avec
02:10un diplôme de l'indie hop.
02:12Comment on ose se lancer ?
02:14Est-ce qu'il y a un tampon qui est mis sur votre front, qui dit « apte à donner des cours » ?
02:19Non, il faut se le mettre tout seul.
02:22Pas vraiment, puisque tous ces arts-là sont de tradition orale.
02:29Je peux faire le parallèle avec le hip-hop également.
02:33Il n'y a pas de diplôme, du moins pour le moment, en hip-hop, parce que c'est de tradition
02:39orale et qu'il n'y a pas un conservatoire, parce qu'il n'y a pas une règle de l'art
02:44pour le faire.
02:45Ça ne veut pas dire qu'on peut faire n'importe quoi, il faut coller le plus, selon moi, à
02:51la culture originelle, connaître la musique, connaître les danseurs, les danseuses, les
02:59us et coutumes.
03:00C'est un langage aussi, ces danses-là, ce sont des langages, puisqu'il y en a plusieurs.
03:05Ça veut dire que quand on enseigne ces danses-là, on n'enseigne pas uniquement des pas de danse ?
03:09Pas uniquement, mais quand même, puisque c'est vraiment un langage, comme si on utilisait
03:16des mots, donc des pas de danse, c'est comme des mots avec lesquels on va essayer de faire
03:20des phrases, exactement comme on apprend à parler quand on est enfant, on apprend les
03:26mots, puis après on apprend à faire des phrases.
03:28Pour faire des phrases, il faut savoir aussi mettre un sujet, un verbe, un complément,
03:34un point, voilà.
03:35Bon là, je suis parti dans l'analogie loin, mais c'est un peu ça quand même.
03:39Oui, et on peut enseigner à parler ces danses-là, à danser ces danses-là, à tout le monde,
03:44même des gens qui ont deux pieds gauches, comme certaines personnes autour de cette table ?
03:47Oui, ça nous on l'entend beaucoup, à Jumping Jazz, dans notre école, il y a beaucoup de
03:55gens qui aimeraient le faire, et qui parfois, eux-mêmes déjà, se rendent pas légitimes
03:59pour le faire.
04:01Voilà, on peut penser, et ça c'est pareil, je pense que c'est un peu culturel chez nous,
04:07qu'on est aptes ou on n'est pas aptes, on a le sens du rythme ou on n'a pas le sens
04:11du rythme.
04:12C'est pas vrai.
04:13Alors oui, il y a des gens qui ont plus comme ça, naturellement, le sens du rythme, ça
04:16c'est vrai, évidemment, on l'observe, par contre, c'est accessible à tout le monde
04:20dans le sens où on peut le faire, on peut apprendre et on peut complètement dépasser
04:24des blocages rythmiques et des modes deux pieds gauches.
04:28Et vous avez eu un regain après le film La La Lande, qui a été lié il y a quelques
04:32années ?
04:33Un petit peu, ouais, un petit peu, et puis il y a eu aussi The Artist, ouais, c'est vrai
04:39que c'est…
04:40Ça aide un peu le cinéma, quand même.
04:41Ça aide, ouais.
04:42Il y a des esthétiques, en effet, qui contribuent à ça, et puis il y a eu pas mal aussi, dans
04:49les médias, de focus sur ces danses-là et ces esthétiques-là, en fait.
04:55Et ça continue encore aujourd'hui, merci beaucoup, Guillaume Goffin, d'être venu
04:59vous présenter votre métier de prof de danse, l'indie hop et solo jazz.