L'Heure des Experts : Métiers d'avenir 1/2 | Santé, Aéronautique, Sciences Politiques & Juridiques

  • il y a 2 mois
Animée par Chaib Hammadi, des experts de différents domaines partagent leurs visions des métiers d'avenir. Le débat thématique de cet épisode vise à fournir des éclairages et des conseils aux futurs étudiants et à leurs parents pour les aider à choisir les bonnes orientations professionnelles dans les secteurs de la #Santé, l'#Aéronautique, #SciencesPolitiques & #SciencesJuridiques

Invités :
✔️Pr Bassma Jioudi | Directrice | École Supérieure Mohammed VI d'Ingénieurs en Sciences de la Santé
✔️Taoufik Ouazzani | Vice-Président des Affaires Académiques | Euromed - Institut Euromed des Sciences Juridiques et Politiques
✔️Mustapha Faqir | Doyen | School of Aerospace and Automotive Engineering - UIR

Abonnez-vous et activez les notifications pour ne pas manquer les autres épisodes.

#LHeureDesExperts #MétiersdAvenirs

Category

📚
Learning
Transcript
00:00Cette émission vous est présentée en partenariat avec l'Ecole supérieure Mohammed VI d'ingénieurs en sciences de la santé,
00:07Université Euromètre de Fès et Université internationale de Rabat UIR.
00:31Bonjour à vous tous. De quoi demain sera-t-il fait ?
00:35Surtout quand il s'agit des lendemains de profession.
00:38Demain, c'est déjà aujourd'hui et nous sommes nombreux à nous interroger
00:42si les métiers par exemple en vogue aujourd'hui seront ou non d'actualité demain.
00:48Quand il s'agit de métiers d'avenir, la question peut paraître anodine.
00:52En revanche, elle peut se révéler existentielle, il faut le dire, pour bon nombre d'étudiants en fin de parcours universitaire.
00:58Et c'est notre objectif justement que de leur apporter à l'heure des experts des éléments de réponse.
01:04Pour cela, j'ai le plaisir d'accueillir, d'avoir autour de moi le professeur Basma Joudi.
01:09Bonjour madame.
01:10Bonjour.
01:11Merci d'être là. Vous êtes directrice de l'Ecole supérieure Mohammed VI d'ingénieurs en sciences de la santé.
01:16Avec nous également le professeur Taufiq Louazani, vice-président de l'Université Euromètre de Fès.
01:23Professeur Louazani, merci d'avoir répondu à notre invitation.
01:27Et nous avons également Seymoustapha Fakher, doyen de la School of Aerospace and Automotive Engineering.
01:34Il n'y avait pas moyen de traduire ça en anglais, ça aurait été peut-être beaucoup plus simple dans un pays un peu francophone comme le Maroc.
01:40Merci beaucoup en tout cas Seymoustapha Fakher d'avoir répondu à notre invitation.
01:45Madame, messieurs, donc merci encore une fois d'être là.
01:48Madame Joudi, je commence par vous.
01:51Je vais commencer peut-être par une question toute simple en fait, c'est en matière de présentation.
01:55Quelle est un peu la spécificité de l'organisme de l'école que vous représentez aujourd'hui ?
02:00Bonjour, tout d'abord merci pour l'invitation.
02:03L'Ecole supérieure Mohammed VI d'ingénieurs en sciences de la santé relève de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé
02:11et appartient à un écosystème qui est la Fondation Mohammed VI des sciences de la santé.
02:17L'école forme des ingénieurs en sciences de la santé avec plusieurs filières qui sont proposées.
02:27Il y a le parcours classe préparatoire de deux années et puis chaque étudiant aura le choix entre les quatre filières proposées
02:36qui sont le génie biomédical, toute l'aspect maintenance, installation des équipements biomédicaux au niveau des établissements sanitaires
02:45et puis il y a la filière bioinformatique qui est l'application pure et dure de l'intelligence artificielle dans les sciences biologiques, dans le secteur de la santé
02:56et puis la troisième filière qui est le génie digital qui est développée principalement pour accompagner le chantier de digitalisation du secteur de la santé aujourd'hui au Maroc
03:08et puis la quatrième filière qui est le génie technologie médical et industrie pharmaceutique et cosmétique.
03:16Aujourd'hui l'école offre une offre de formation qui est riche, il y a le parcours ingénieur d'état mais il y a aussi le système LMD,
03:29c'est la licence et le master et on a développé presque les mêmes filières dans les deux systèmes.
03:37Les étudiants bénéficient de bourses ?
03:39Alors oui, bien sûr, au niveau de l'université et grâce au soutien de la fondation, nous proposons deux types de bourses,
03:51une bourse d'excellence qui est offerte pour les étudiants qui ont un profil excellent et qui couvre les frais de scolarité
03:59et puis une bourse sociale, c'est une bourse qui peut aller de 0 à 100% et cela dépend du niveau social et de l'étude du dossier de chaque étudiant.
04:12Alors il n'y a pas de filière aéronautique, je vous pose la question comme ça d'une manière un peu assez rigolote parce que là je me tourne directement en dessous.
04:19Justement, quel rôle joue, justement on parlait depuis tout à l'heure de la formation d'une manière générale,
04:25quel est un peu la teneur, le poids d'une manière générale, surtout dans notre pays, à l'heure actuelle, depuis on va dire une vingtaine d'années,
04:32le rôle de la formation dans ce domaine-là, le domaine de l'aéronautique qui est quand même un domaine assez pointu ?
04:38D'abord, je tiens à remercier de m'avoir invité. En fait, la formation joue un rôle très très important.
04:49On pourrait dire aussi que les investisseurs sont plus enclins à s'installer dans un pays où il y a un important bassin de talents bien formés.
05:00C'est pour ça qu'à l'UR, on a créé la School of Aerospace and Automotive Engineering en 2011, en partenariat avec des universités américaines de renom.
05:13Il y a le Georgia Tech et il y a le Mississippi State University.
05:18Georgia Tech, il est connu par son programme en aérospatial et aussi Mississippi State University, ils ont notamment le programme de Mechanical Engineering
05:30et aussi ils ont des laboratoires très connus, le CAVS et le RASPET.
05:36C'est un programme de cinq années avec classe prépa intégrée et cycle ingénieur.
05:42C'est un programme de 100% en anglais avec la possibilité d'avoir une double diplomation.
05:51Les étudiants, ils passent quatre années au Maroc et la cinquième année, ils ont la possibilité soit de continuer à essayer chez nous
05:59ou bien de partir chez l'un de nos partenaires.
06:02Récemment, on a eu aussi l'accréditation CTI, ce qui voudrait dire que le diplôme d'un lauréat serait équivalent à un diplôme français.
06:17Comment expliquer que les jeunes s'intéressent énormément à cette filière de l'aéronautique qui fait rêver d'une manière générale
06:25et surtout, comment expliquer que ce programme, cette profession, s'est fait véritablement une place dans un pays comme le nôtre
06:33et en si peu de temps encore une fois, on va dire depuis une vingtaine d'années ?
06:37D'abord, c'est parce qu'il y a un besoin énorme dans le marché marocain.
06:43L'aéronautique, ça s'est devenu la locomotive de l'économie marocaine
06:50et aussi, ça implique beaucoup de technologies de pointe.
06:57En plus, les étudiants ont la possibilité d'avoir ce diplôme qui leur permet de travailler dans plusieurs industries.
07:10Parce que, comme on sait, l'aérospatial, c'est une formation très multidisciplinaire.
07:18Donc, ça permet de toucher à plusieurs disciplines.
07:25Professeur Louazani, on parle depuis tout à l'heure de biomédical, de l'aéronautique.
07:29Ce sont véritablement des métiers d'avenir.
07:32Là aussi, c'est un créneau sur lequel le Maroc parie de plus en plus depuis quelques années.
07:38Mais est-ce qu'on peut dire véritablement qu'il existe en particulier un métier d'avenir ?
07:44Comment expliquer son concept aujourd'hui ?
07:46Qu'est-ce qui fait que c'est devenu une vraie valeur marchande ?
07:50Alors, vous savez, le Forum économique international publie toutes les quatre années un document
08:01qui est en fait une enquête menée auprès d'un certain nombre d'entreprises dans le monde.
08:06Et la dernière édition, la quatrième édition, intitulée précisément Future Jobs, précise exactement les métiers d'avenir.
08:15Et les métiers d'avenir, bien sûr, ils sont très dynamiques.
08:19Mais ils sont généralement ancrés à des secteurs qui sont des secteurs en croissance.
08:25Et ces secteurs ont été clairement définis dans ce rapport.
08:29Bien sûr, tout ce qui est informatique, digital, IA en particulier.
08:34Mais également les énergies, les énergies renouvelables en particulier, le domaine de la santé,
08:40le domaine de l'éducation et de la formation, c'est également un secteur en croissance.
08:45Et bien entendu, tous les secteurs liés aux arts et à la production digitale, à l'industrie culturelle de manière générale.
08:56Et bien entendu, cette notion de métier d'avenir qui ne veut pas forcément dire métier attractif.
09:07C'est un pari en fait.
09:09En fait, l'idéal serait que le métier d'avenir soit un métier attractif pour ce qu'il exerce.
09:14Mais pour un pays comme le Maroc, c'est un pari risqué de manière générale.
09:18Oui, mais le Maroc a fait des choix.
09:20Comme vient de l'expliquer mon collègue, le Maroc a fait des choix.
09:23Il y a évidemment des orientations stratégiques dans le domaine industriel.
09:28Le Maroc a fait le choix de développer son infrastructure en termes de construction automobile, de construction aéronautique.
09:33Il a fait le choix des métiers mondiaux du Maroc que nous connaissons aujourd'hui.
09:38Mais il a également d'autres chantiers.
09:40Et il est de notre devoir en tant qu'université d'accompagner les grands projets structurants de notre pays.
09:47Et la santé est un de ces grands chantiers.
09:52Nous vivons une véritable transformation, une véritable réforme de notre système de santé
09:58grâce à l'initiative de Sa Majesté, avec une forte digitalisation de ce secteur,
10:05notamment pour la généralisation de la couverture médicale de la population.
10:10Donc, il est de notre devoir en tant qu'organisme de formation et de recherche
10:15d'accompagner, bien sûr, les grands projets structurants de notre pays.
10:20Et la santé, comme le digital et comme d'autres secteurs,
10:24le Maroc a fait le choix d'être un hub portuaire.
10:27Il développe aujourd'hui ses ports, il développe ses infrastructures autoroutières, ferroviaires.
10:33Il y a une politique volontariste de Sa Majesté envers l'Afrique.
10:37Nous devons également accompagner cette volonté politique de souveraineté sur les pays frais et amis de l'Afrique,
10:44sur tous les pays d'Afrique, de manière générale.
10:47Et ceci nous engage en tant qu'établissement de formation et de recherche pour développer cela.
10:51Et à l'image des autres universités, l'Université Euromètre qui est une université pluridisciplinaire,
10:57en ce sens qu'elle dispose déjà d'un pôle des sciences de la santé avec une école biomédtech,
11:02exactement avec à peu près les mêmes spécialités que les vôtres,
11:05en plus évidemment d'une faculté de pharmacie, de médecine, de sciences infirmières et techniques de santé.
11:13Et de médecine dentaire.
11:16Mais également, elle a aussi un volet ingénierie et architecture avec une école d'architecture connue aujourd'hui,
11:22reconnue parmi les meilleures écoles de formation en architecture, design et urbanisme au Maroc.
11:28Une polytechnique school qui fait du génie mécanique, de la mécatronique
11:32et qui s'ouvre effectivement sur des métiers comme l'aéronautique, comme l'automobile.
11:37Ces métiers exigent d'abord une forte connaissance des outils de conception.
11:42Nous avons développé un partenariat stratégique avec Dassault Systèmes.
11:46Et grâce à ce partenariat, nous disposons aujourd'hui d'une plateforme de conception et de fabrication au système ordinateur
11:53qui s'appelle la 3D Experience. J'imagine que l'UIR en dispose également.
11:57C'est un outil incontournable quand il s'agit de former des ingénieurs mécaniciens ou électroniciens dans ce domaine-là.
12:03Et puis nous avons le dernier pôle, qui est le pôle des sciences humaines et sociales,
12:07dans lequel nous avons une business school, nous avons un institut des sciences juridiques politiques
12:11et une faculté des sciences humaines et sociales.
12:14Cette pluridisciplinarité ouvre le champ à plusieurs métiers dans tous ces secteurs.
12:20Et évidemment, il appartient aux étudiants, aux jeunes bacheliers de choisir le métier qu'ils souhaitent.
12:26Il faudrait que ce soit un métier d'avenir.
12:28Et tout le travail de l'université est de pouvoir faire une veille dynamique sur les métiers d'avenir,
12:36de manière à imaginer les formations et surtout les compétences en mesure de satisfaire ces métiers d'avenir.
12:43Et bien entendu, c'est un exercice délicat, mais c'est un exercice indispensable.
12:49Qu'est-ce qui reste ? Allez-y, madame.
12:52Je voudrais bien rebondir sur l'intervention du professeur.
12:56Par rapport au choix des étudiants, je pense qu'il n'y a pas vraiment un métier d'avenir.
13:05Par contre, ils choisissent les métiers d'aujourd'hui.
13:09Aujourd'hui, nous, en tant qu'acteurs d'enseignement, dans la formation,
13:14on a ce devoir d'anticiper le besoin, de suivre les rythmes d'évolution.
13:19La marche du métier d'aujourd'hui.
13:20Oui. En fait, c'est à nous d'anticiper et préparer les offres de formation pour répondre aux besoins d'avenir,
13:29qui va être un besoin d'aujourd'hui pour les étudiants.
13:32Mais en prenant le cas du biomédical que vous avez évoqué tout à l'heure.
13:35Justement. J'allais donner l'exemple par l'école de biomédical.
13:39Il a commencé en 2014. Aujourd'hui, on est avec la promotion de cette année.
13:47On sera avec plus de 800 lauréats entre techniciens et ingénieurs.
13:53Et aujourd'hui, on voit que ces ingénieurs, que ces techniciens qui sont là,
13:58qui sont au niveau des entreprises, qui sont au niveau des établissements sanitaires,
14:02qui sont en train d'accompagner ce changement, cette transition du secteur de la santé.
14:07Mais qu'est-ce qui est fait concrètement, justement, pour pouvoir peut-être susciter l'intérêt sur une filière plutôt qu'une autre ?
14:12Justement. Déjà, le fait de faire partie d'un écosystème comme la Fondation Mohamed VI des Sciences de la Santé.
14:23On a les hôpitaux. On a les différentes entités qui travaillent dans le secteur de la santé.
14:31Donc, depuis le démarrage de ce projet, on comprend ce qui se passe au niveau du secteur de la santé.
14:38Ce qui nous a permis d'anticiper le besoin en termes, justement, d'ingénieurs biomédicaux
14:46qui sont aujourd'hui sur le marché et qui œuvrent dans la transformation, je dirais, de ce secteur.
14:53Donc, moi, personnellement, par rapport au choix des étudiants, je pense qu'ils choisissent plus les métiers d'aujourd'hui plutôt que les métiers d'avenir.
15:05Et c'est à nous d'anticiper ce besoin et proposer les offres de formation qui vont dépendre.
15:10C'est curieux quand même d'entendre parler de métiers d'aujourd'hui pour pouvoir éviser, j'allais dire, l'appétit pour les métiers de ce que l'avenir, en tout cas, pourra offrir.
15:21Quand vous interrogez les étudiants, par exemple, qui s'intéressent effectivement au domaine de l'aéronautique,
15:27vous leur dites, par exemple, pourquoi vous vous intéressez, vous, peut-être, à ce secteur bien précis ?
15:32Qu'est-ce qui vous avance ? Qu'est-ce qu'ils vous disent comme motivation ? Il n'y a pas uniquement que les salaires, j'imagine.
15:38Oui, effectivement, il n'y a pas que le salaire parce qu'en fait, il y a d'autres paramètres qui entrent en jeu.
15:46Évidemment, il y a la possibilité de contribuer dans un secteur phare de l'économie nationale.
15:56Il y a aussi la possibilité de travailler dans des projets stimulants de grande envergure et aussi de travailler dans des groupes multinationales.
16:08Il y a aussi un autre aspect qu'on néglige un peu au Maroc, c'est la passion.
16:13Parfois, on suit sa passion, même si, si j'ouvre une petite parenthèse, je pense que souvent, on se focalise sur l'enseignement supérieur avec beaucoup de réformes.
16:27Mais je pense qu'il faut vraiment voir l'amont.
16:32Je parle en connaissance de cause parce que j'ai fait toutes mes études en Italie.
16:39J'ai été exposé aussi au système britannique.
16:42Donc là, on essaye d'exposer, dès un jeune âge, les élèves aux différents métiers.
16:51On essaie de cultiver l'esprit critique et aussi on aide les enfants à découvrir leur passion.
17:04Ça, c'est très important parce qu'en fait, ça permet aux étudiants d'avoir cet esprit critique et de ne pas se limiter à mémoriser les choses et à découvrir leur passion.
17:16Donc, c'est très important.
17:17Quand on fait quelque chose qu'on aime, on va se donner à fond et on va réussir.
17:23Donc, c'est ça ce qu'il faudrait, à mon sens, pour progresser d'une manière radicale.
17:28Sylvester, je vous ai vu réagir, justement, au fait que Sébastien parlait de la focalisation sur l'enseignement supérieur.
17:36Vous avez parfaitement raison parce que nous recevons des jeunes bacheliers.
17:41Nous sommes dans un système sélectif qui, forcément, favorise l'excellence.
17:47Mais nous avons également le devoir d'accueillir des gens qui ne sont pas forcément excellents et de leur conférer une valeur ajoutée.
17:54C'est tout l'intérêt de cet exercice-là.
17:57C'est de pouvoir accueillir l'excellence, mais également des étudiants moyens et par un système d'innovation pédagogique,
18:05les accompagner et aiguiser leurs talents et les pousser, justement, vers cette excellence à la fin de leur parcours universitaire.
18:14Vous avez raison, quand nous recevons ces jeunes, ils sont brillants en maths, brillants en sciences physiques, principalement.
18:21Je parle évidemment du bac scientifique.
18:24Mais ils savent peu de choses, effectivement, de l'industrie, des projets.
18:30Nous avons été obligés, dès le départ, dès la première année, à transformer notre manière d'enseigner.
18:36Fini, aujourd'hui, le cours magistral classique avec un professeur-émetteur et des étudiants-récepteurs, quelques travaux dirigés, etc.
18:45Dès le départ, nous sommes dans un système interactif d'une classe inversée où, effectivement, tout le bagage théorique,
18:51ce que nous appelons les connaissances, leur est déjà donné sur une plateforme digitale.
18:56Il est à leur disposition. Ils doivent s'en approprier à l'avance.
19:00Et ils viennent avec ce bagage de connaissances pour pouvoir le mettre en pratique, en salle, en présentiel, avec le cours, avec le prof.
19:08Aujourd'hui, nous avons à la fois mis en place ce qu'on appelle l'approche par compétences,
19:13nous ne formons pas uniquement aux connaissances, mais surtout aux compétences, et les compétences métiers, cela va de soi.
19:22Et, bien entendu, nous avons, dans le cadre de cette approche par compétences, élaboré ce qu'on appelle la pédagogie par projet.
19:30Dès la première année, on affecte à un étudiant un projet, voire même plusieurs.
19:36Il y a des projets qui peuvent être réalisés dans le court terme, sur l'année,
19:39mais il y a des projets sur le plus long terme qui peuvent carrément accompagner l'étudiant jusqu'à l'obtention de son diplôme.
19:46Cette nouvelle manière de faire permet d'aiguiser, effectivement, leur talent, mais surtout leur pensée critique,
19:54leur manière de pouvoir analyser des problèmes, formuler des problèmes et trouver des solutions.
20:00Et c'est tout l'intérêt de cette formation dite interactive, focalisée davantage sur les compétences que sur les connaissances.
20:10Et dans l'espoir, évidemment, de faire sortir des gens qui sont capables de concevoir, de réaliser,
20:18et carrément de créer leur propre start-up et leur propre produit innovant.
20:24C'est une chaîne de valeurs qui va devoir accompagner l'étudiant depuis le premier jour jusqu'à l'obtention de son diplôme, et bien au-delà.
20:33Justement, Mme Gioudi, comment transformer de la manière la plus intelligente, surtout dans le domaine médical en tout cas,
20:39surtout qu'il existe énormément de filières, c'est sûr, à l'École supérieure Mohamed VI,
20:45comment transformer cet intérêt en une envie de faire, en un choix peut-être qui peut paraître, en tout cas, intelligent et certain pour l'étudiant ?
20:55Alors, tout d'abord, dès la première année de l'étudiant à l'école, il y a une conférence, ce qu'on appelle une conférence d'intégration ou bien d'orientation,
21:09pour présenter les différentes filières qui sont offertes à l'école et qui sont proposées à l'école.
21:15Et puis, je suis tout à fait d'accord avec le professeur. Effectivement, il faut de l'innovation pédagogique dans l'offre de formation.
21:25Aujourd'hui, c'est une nécessité. Aujourd'hui, on parle de digitalisation, on parle de plein de choses.
21:32Donc, il faut préparer ses étudiants à ces outils.
21:36Comme je viens de dire, il y a le passage classe préparatoire. Donc là, il faut vraiment un accompagnement très approché des nouveaux bacheliers, je dirais.
21:49Donc, il y a des cours qui sont théoriques, il y a des cours qui sont accélérés à un rythme qui est très, je dirais, dur.
21:59Mais il y a quand même une bonne partie des cours qui sont ou bien des visites qui sont programmées au niveau des établissements de l'écosystème.
22:07Et il y a aussi la partie, c'est ce qu'on appelle des modules à accès libre qui sont programmés au niveau de notre FABLA.
22:17Donc, tous ces aspects permettent à nos étudiants, bien sûr, d'avoir une idée sur les différentes filières, sur les différents domaines,
22:27sur les différents outils qui sont présents aujourd'hui et les opportunités qui sont présentes.
22:31Qu'est-ce que les conseils sont donnés, justement, à certains étudiants, peut-être, qui sont plus enclins, peut-être, à choisir une filière plutôt qu'une autre ?
22:36Justement, à la fin des deux années préparatoires, on organise encore une fois une journée d'orientation avec des experts.
22:43Peut-être, des fois, on ramène nos lauréats pour des retours, des expériences.
22:46Et c'est des conférences, généralement, qui sont… Bon, le premier public cible, c'est les parents, généralement.
22:54Donc, ils demandent, ils posent des questions sur les débouchés.
22:58Et surtout, après les deux ans de classe prépa, ils commencent à construire des idées sur le secteur, avoir une idée sur les applications qui sont offertes.
23:08Donc là, c'est à ce moment que les étudiants arrivent à faire le choix.
23:14Et bien sûr, au niveau de l'école, on met à disposition de nos étudiants tous les outils nécessaires pour les orienter, pour réussir leur choix.
23:25Alors, c'est une problématique que vous ne rencontrez pas, j'imagine, dans le domaine de l'aéronautique, c'est-à-dire le fait qu'effectivement,
23:31un étudiant puisse vous dire « Voilà, moi, ce qui m'intéresserait, peut-être, c'est telle filière, tel segment plutôt qu'un autre ».
23:38Oui, parce que pour nous, c'est bien défini.
23:42Donc, dès le départ, ils font leur choix.
23:45Donc, ils font les deux ans de classe prépa intégrée.
23:50Et après, ils enchaînent avec la spécialité.
23:54C'est une profession, effectivement, qui est en vogue.
23:57En tout cas, il y a des lendemains qui chantent.
24:00Alors, pratiquement, on parle évidemment du savoir marocain dans ce domaine-là, peut-être en direction des pays africains.
24:10Et Dieu sait que peut-être le marché dans cette direction-là est énorme.
24:14Est-ce que vous prenez en considération cette donne aussi ?
24:17Parce qu'alors là, je vais vous donner aussi quelques chiffres.
24:19On dit que d'ici 2045, par exemple, les compagnies aériennes africaines auront besoin de quelques 1230 avions.
24:25Et là, j'imagine que vous avez du boulot.
24:27Oui, effectivement. En fait, il y a deux aspects.
24:31En fait, pour les techniciens, je pense qu'il y a des instituts tels que l'IMA, l'ISMALA, d'autres centres comme le CFPNC
24:45qui font un excellent travail pour la formation des techniciens.
24:51Donc, il faut savoir qu'évidemment, il y aura un grand besoin en termes de maintenance.
24:57Quand on parle de maintenance, il y a la maintenance préventive, il y a la maintenance corrective, il y a aussi des révisions majeures.
25:07Et ça demande beaucoup de ressources humaines qualifiées.
25:16Pour ce qui est ingénieurs, les ingénieurs seraient évidemment impliqués dans la planification stratégique de la maintenance.
25:29Ils doivent veiller à ce que ces opérations de maintenance soient efficaces, sûres et qui sont conformes aux normes internationales.
25:40Et dans ce sens, on essaie d'aller dans les tendances futures.
25:48Parce qu'il y a la maintenance vogue, il y a la maintenance prédictive.
25:54C'est pour ça qu'on a introduit dans notre programme de l'intelligence artificielle.
25:58Il y a des cours tels que Data Analytics, il y a le Machine Learning, il y a le Deep Learning.
26:05Ça permet aux étudiants d'être outillés pour affronter ce type de problématiques.
26:12Pour l'heure, c'est la filière maintenance qui marche le mieux, qui est la plus pratique.
26:16Est-ce qu'à moyen terme, d'autres segments sont prévus pour pouvoir répondre à un plus grand nombre du marché international ?
26:24Oui, évidemment. Si on parle des nouvelles filières, aux nouvelles tendances, c'est par exemple les technologies de drone.
26:36Maintenant, on utilise les drones dans plusieurs secteurs.
26:39Il y a la sécurité, la surveillance, l'agriculture de précision.
26:43Il y aura beaucoup d'opportunités dans ce sens.
26:48On a parlé beaucoup de l'aéronautique, mais ça s'appelle aérospatial.
26:54Il y a aussi le côté spatial. Dans le programme, on a aussi la partie Space Mission Design, le Rocket Propulsion.
27:03Il y a des modules qui sont liés au spatial.
27:07On sait tous qu'il y a beaucoup de croissance en termes de constellation des satellites.
27:14Dans ce domaine aussi, il y aura des opportunités.
27:19Il faut vraiment préparer les ingénieurs pour être capables de répondre aux exigences et aux tendances futures.
27:29Professeur Loesen, on entend quand même que le défi est énorme.
27:33Cela nous renvoie au capital humain.
27:35Est-ce que, pratiquement, notre pays est assez adapté, outillé pour pouvoir relever tous ces défis majeurs posés pratiquement dans tous les domaines ?
27:43En matière de formation, évidemment.
27:46C'est tout l'intérêt.
27:48Quand un pays définit ses grands projets structurants sur le long terme et promeut le partenariat public-privé, au national comme à l'international,
28:02il se doit de mettre en place les moyens nécessaires pour former les ressources humaines, à même de relever ces défis-là.
28:09Il est vrai qu'aujourd'hui, il y a certainement un gros travail qui a été fait.
28:13D'abord, il y a eu des réformes concernant le système d'éducation et de formation.
28:18Cela concerne bien entendu l'enseignement supérieur, mais pas seulement.
28:22Également la formation professionnelle.
28:24J'insiste bien, la formation professionnelle a un rôle important à jouer dans la formation des milliers,
28:30voire même des dizaines de milliers de techniciens Bac++2 nécessaires pour ces secteurs-là.
28:37Mais il y a également des contraintes, notamment de qualité de formation.
28:43Il faut mettre en place les moyens.
28:46J'entends par les moyens d'abord les ressources humaines compétentes, à même de bien former,
28:51mais également les ressources matérielles nécessaires.
28:54Quand on parle du domaine de l'aérospatial et de l'aéronautique, par exemple, il ne faut pas occulter le volet recherche.
29:02Aujourd'hui, beaucoup d'entreprises dans ce domaine-là collaborent avec les universités.
29:08Si je prends l'exemple de l'université Euromètre de Fès, nous avons aujourd'hui des partenariats forts avec Safran,
29:14qui finance un certain nombre de projets de recherche, notamment dans le domaine des matériaux.
29:20Vous savez que le carburant fossile dans le domaine de l'aéronautique est difficilement remplaçable aujourd'hui,
29:26mais pour réduire cette empreinte carbone, on a besoin d'alléger un peu les avions.
29:33Cela s'opère au moyen de matériaux composites qui, à caractéristiques mécaniques et thermiques égales, doivent être plus légers.
29:46Je pense en particulier au graphène, qui est un matériau léger, mais 200 fois plus résistant que l'acier.
29:55Évidemment, c'est un matériau d'avenir dans plusieurs domaines, dont l'aéronautique.
30:01Maintenant, un grand défi également à relever, c'est celui de booster la formation dite de masse.
30:12Ce qui compose aujourd'hui l'enseignement supérieur marocain, c'est notamment les grandes universités publiques,
30:22avec des grandes facultés massives.
30:25Assurer une formation de qualité dans un système de masse requiert effectivement la mise en place de moyens,
30:35mais également un effort d'innovation, de transformation du processus d'apprentissage,
30:42en intégrant bien entendu la digitalisation, la mise à disposition de ces dizaines de milliers d'étudiants
30:50de supports pédagogiques en ligne, en accès libre, dont ils peuvent disposer à n'importe quel moment,
30:58et puis de consacrer l'essentiel du temps en présentiel à des travaux dirigés, à des travaux pratiques,
31:06lesquels nécessitent l'équipement de laboratoires avec des moyens de technologies performantes aujourd'hui,
31:16et puis notamment leur permettre de réaliser des projets également, même dans ce système massif.
31:23C'est difficile à mettre en place, mais c'est un véritable défi à relever.
31:27Et puis il ne faut pas l'oublier, en même temps que la formation d'ingénieurs ou de cadres techniques de qualité,
31:36il faudrait veiller également à leur formation en soft skills, en digital skills, en personal skills, en professional skills,
31:44donc améliorer leur niveau en langue. Et quand je parle de langue, je n'entends pas uniquement l'arabe et le français,
31:52mais beaucoup plus l'anglais, l'espagnol, l'allemand et bien d'autres langues encore.
31:57Améliorer leur capacité à analyser, avoir cet esprit critique, donc leur donner également des notions sur la philosophie,
32:06sur l'histoire des sciences, sur l'histoire des civilisations. C'est important dans la carrière d'un cadre.
32:12Il faut qu'il soit un bon cadre qui maîtrise son métier, mais qui soit capable également de discuter, de convaincre,
32:21d'élaborer des projets, de monter des projets, de les réaliser jusqu'au bout.
32:26Il faudrait également leur donner l'occasion d'être des diplômés citoyens, conscients de leurs devoirs,
32:34mais également de leurs droits envers la société. Et pour cela, il faut leur inculquer des cours de responsabilité sociale,
32:41de développement durable et bien d'autres domaines encore.
32:50À mon avis, la clé, c'est de former des profils polyvalents, quelle que soit la spécialité choisie,
32:59que ce soit en aéronautique, en ingénierie de la santé, et puis de développer chez le lauréat ou bien les étudiants
33:09la capacité de s'intégrer dans un environnement et la capacité de développer les compétences pour être à jour.
33:18C'est vrai et conforme aujourd'hui, mais on ne sait pas ce qui va venir dans trois ans, dans cinq ans,
33:25avec tout ce rythme de transformation, de transition.
33:31Mais pour avoir des profils qui sont bien qualifiés, bien formés, tout commence par la formation et la qualité de formation.
33:44Et ce que je dis toujours, la qualité a un coût.
33:48Donc pour améliorer la qualité de nos formations, il faut investir sur les moyens pédagogiques, les travaux pratiques.
33:59Et puis si je prends par exemple l'exemple des ingénieurs biomédicaux, en forme d'un métier,
34:06on ne peut pas faire sortir un ingénieur en biomédical et il n'a jamais touché un appareil IRM, scanner, il ne sait pas c'est quoi.
34:16Si on parle de la formation par exemple bioinformatique, on ne peut pas faire confiance à un ingénieur
34:25qui n'a pas vu qu'est-ce qu'un séquenceur, génome.
34:32On parle aussi de l'intelligence artificielle aujourd'hui, on sait très bien qu'aujourd'hui le frein qui est là,
34:38qui freine le développement de l'intelligence artificielle aujourd'hui au Maroc, c'est la data.
34:43Aujourd'hui on a cette possibilité, autant qu'écosystème, on est producteur de la data.
34:50Donc je pense que le ministère, c'est sûr qu'ils ont fait beaucoup d'efforts là-dessus au niveau de la nouvelle réforme,
35:02mais je pense que ce genre de métiers doivent être développés dans un environnement convenable.
35:10Est-ce que vous vous sentez justement accompagné dans votre travail ?
35:14Alors pour nous par exemple on est un écosystème qui est complet.
35:17Là c'est pratiquement un appel qui devrait être avancé.
35:19Pour l'école supérieure d'ingénieurs en sciences de la santé, on fait partie comme j'ai dit d'un écosystème qui est riche.
35:28On a la possibilité de voir le matériel de près, on a la possibilité d'exploiter la data qui est générée au niveau des hôpitaux,
35:36on a la possibilité d'envoyer nos étudiants dans par exemple le laboratoire pour voir qu'est-ce qu'un génome,
35:42comment on fait les analyses, comment développer un vaccin, comment ça se passe au niveau des laboratoires.
35:49Mais il y a aussi comme je viens de dire, par exemple si on parle aujourd'hui de la digitalisation,
35:56et c'est un volet qui est très important aujourd'hui dans le secteur de la santé et dans la nouvelle réforme du secteur,
36:03et je pense que l'ingénieur qui est formé dans le digital en santé doit avoir une idée sur les contraintes,
36:12par exemple des systèmes d'informations hospitaliers.
36:15Aujourd'hui, un système d'informations hospitalier doit être conçu d'une manière à faire communiquer
36:25les solutions qui sont présentes au niveau d'un établissement.
36:29Il doit générer de la data qui doit être exploitable avec les outils d'intelligence artificielle.
36:35Donc je pense qu'aujourd'hui, le métier doit être développé dans son environnement,
36:43mais il y a aussi l'aspect polyvalence et comment est-ce qu'on développe chez l'Oloria la capacité de s'intégrer dans un environnement choisi.
36:53Alors data, digitalisation, j'imagine que ce sont deux données, deux contraintes qui ne sont pas vraiment des contraintes,
37:00en tout cas pour le futur ingénieur de l'aéronautique.
37:04Je pense que ça doit tomber sous le sens, en tout cas comme exigence, dès le départ.
37:08Oui, comme j'avais dit, c'est une formation qui est multidisciplinaire par excellence.
37:18Donc ça contient en elle-même des sujets de la sorte.
37:25En fait, pour faire un bon ingénieur aérospatial, juste pour aller dans le même sens de ce qu'a dit M. Wezzany,
37:34il faut d'abord commencer par des cours théoriques très approfondis.
37:41Par exemple, dans notre école, on aborde la conception mécanique, la combustion, la propulsion, le système embarqué, l'aérostructure.
37:51Mais après, il faut accompagner ça par des laboratoires.
37:54Donc on a des travaux pratiques et aussi on applique l'approche PBL, Project Based Learning.
38:01Les étudiants sont amenés à réaliser des projets.
38:06Donc à partir de la troisième année, ils commencent par la conception et ils arrivent à la réalisation du prototype
38:16parce qu'on a un centre d'innovation et d'entreprenariat.
38:21Et après, il faut aussi avoir des partenariats forts avec l'industrie.
38:29Il faut avoir le feedback des industriels, il faut avoir des intervenants, il faut augmenter le taux d'intervention des industriels.
38:37Parce qu'en fait, comme j'avais mentionné avant, dans une quête de qualité, de l'enseignement et d'amélioration continue,
38:48on a opté pour les accréditations internationales.
38:51Donc on a déjà obtenu l'accréditation CTI et maintenant on travaille pour l'accréditation EBIT, une accréditation américaine.
39:00Et là, ils exigent d'avoir un advisory board où il y a des intervenants socio-économiques.
39:06Donc là, on a le feedback des industriels et on essaie d'aligner notre formation aux exigences du marché.
39:15Donc là, un autre point aussi, c'est la formation continue.
39:18Donc il faut toujours être à l'écoute, il faut être rapide aussi à répondre aux exigences du marché.
39:25Donc je donne un exemple.
39:27Récemment, on a été sollicité par Alten.
39:30Il y avait un besoin en termes de formation dans le domaine du ferroviaire.
39:36Donc ils ont gagné un marché avec Alstom.
39:39Et donc on a pu organiser une formation avec eux pour le RAMS, Railway Engineering.
39:46Et maintenant, ils sont en stage pré-embauche.
39:49Et donc ça, c'est très important aussi pour être toujours à l'écoute du besoin des industriels.
39:56Et last, not least, c'est comme a dit Monsieur Wazani, c'est l'innovation, la recherche.
40:03Donc il faut vraiment permettre aux étudiants d'innover.
40:07Et dans ce sens, comme j'avais dit, donc on a un centre d'innovation et d'entreprenariat.
40:15Et on permet aux étudiants de mettre en pratique leurs idées.
40:19Et pour les idées matures, on va les accompagner pour créer leur start-up.
40:24La formation continue, elle est justement prise en considération justement d'une manière générale aujourd'hui
40:29quand il s'agit de former les jeunes au métier de demain.
40:32Pour revendiquer, avec Alten, nous sommes déjà à la troisième promotion.
40:36Nous avons un programme qui s'appelle Boost, le programme Boost.
40:42Nous sommes à Boost 3, nous avons sorti trois générations d'ingénieurs.
40:46En fait, Alten a déjà défini ses métiers.
40:49Et quand elle définit ses métiers, elle vient vous voir pour dire, voilà les métiers d'Alten.
40:54Est-ce que vous êtes en mesure de nous accompagner pour fournir à nos compétents, à nos cadres,
41:00les compétences qu'il faut pour bien exercer ses métiers.
41:03Donc cette façon de faire nous a permis de mettre en place une formation continue en alternance,
41:09diplômante, il s'agit d'un diplôme d'université.
41:13Et nous avons reproduit ce schéma avec d'autres entreprises comme CGI,
41:20le grand CGI Canada, le spécialiste du domaine du digital.
41:28Donc nous avons constamment aujourd'hui des promotions de différentes entreprises
41:33qui viennent chez nous, Alstom en l'occurrence, et qui se forment.
41:37Mais là, j'insiste bien parce que moi je souhaiterais que vous réserviez une émission à cela.
41:44Pourquoi ? Parce que les métiers, notamment d'avenir, qui sont dynamiques,
41:50leur durée de vie rétrécit de jour en jour.
41:53Si bien qu'aujourd'hui pour former un ingénieur, il faut 5 ans.
41:57Et bien même quand on fait ce travail d'anticipation pour imaginer l'ingénieur dans 5 ans,
42:03quand on le forme en 5 ans, le métier est déjà obsolète.
42:06Donc le meilleur moyen de pouvoir maintenir les compétences...
42:10Ça serait quoi ? Ça serait de raccourcir justement le...
42:12Non, non, non. La formation initiale est nécessaire.
42:15Elle est nécessaire pour former cet ingénieur qui, on l'espère, dans 5 ans,
42:19sera toujours opérationnel dans ce métier-là.
42:24Mais comme les métiers changent, on est obligé d'accompagner la formation initiale
42:28par de la formation continue de court terme,
42:31qui peut être certifiante, mais de préférence diplômante.
42:35Aujourd'hui, nous avons une loi au Maroc, c'est la fameuse loi 77,
42:39mais c'est une loi qui n'a pas beaucoup avancé.
42:42Que dit cette loi ?
42:45C'est la loi qui organise la formation continue au Maroc.
42:50Sauf que cette loi n'a pas beaucoup avancé parce qu'une loi a besoin de textes d'application
42:55et ces textes d'application traînent un peu.
42:58Par exemple, dans la formation continue, la question de la VAE,
43:02de la validation des acquis de l'expérience, est aujourd'hui d'actualité et née dans la loi.
43:07Mais en VAE, nous n'avons rien fait aujourd'hui au Maroc.
43:11Dans la loi de la formation continue, il y a la question de la formation en alternance.
43:15Aujourd'hui, on n'a pas de texte qui régit convenablement
43:19qu'est-ce que c'est qu'une alternance ou une formation en alternance.
43:22Donc on a besoin d'un accompagnement juridique le plus tôt possible.
43:26Mais quel est l'intérêt de la formation continue ?
43:28Justement, ce sont des bookcamps, des formations de courte durée intensives
43:36dans un domaine particulier qui a besoin d'une mise à niveau.
43:40Et sans la formation continue, on ne peut pas véritablement maintenir ces métiers d'avenir.
43:46Donc ces formations de courte durée, ciblées pour des compétences bien définies, bien identifiées,
43:54sont aujourd'hui absolument indispensables, sinon vitales pour notre pays.
43:59Et cela concerne l'ensemble des secteurs.
44:02Pas seulement le secteur économique ou le secteur industriel,
44:05mais également tous les autres métiers dans le domaine des sciences humaines,
44:08dans le domaine du business, dans le domaine de l'architecture, dans le domaine de la médecine, etc.
44:14Donc vraiment l'intérêt à ce que la formation continue au Maroc se développe encore davantage
44:20au point de vue juridique, au point de vue du financement et au point de vue de la mise en œuvre pratique.
44:27Pas seulement dans la formation professionnelle, mais également dans les établissements de l'enseignement supérieur.
44:31La formation continue, j'imagine, vous concerne vous aussi peut-être à l'École supérieure Marmetis.
44:36Oui, on est très conscients du rôle de la formation continue.
44:39Donc en plus de la polyvalence en termes de profit,
44:42il y a effectivement des compétences qui sont demandées au fur et à mesure
44:48avec le développement technologique, avec le développement de chaque secteur.
44:51Donc c'est pourquoi à l'Université Marmetis et Sciences de la Santé,
44:54nous avons développé carrément une entité spécialement dédiée pour la formation continue,
44:59qui est le centre de formation continue,
45:01qui est ouverte à tous les établissements.
45:04La Faculté de médecine, lorsqu'il voit qu'il faut améliorer une compétence bien pointue,
45:15il demande ou bien il développe le programme avec le centre de formation continue.
45:20La même chose à l'École d'ingénieurs, lorsqu'il voit par exemple,
45:24aujourd'hui on parle de médecine connectée, on parle des objets connectés dans la santé,
45:29on parle de l'IA aussi.
45:31Et lorsqu'on parle de l'IA dans le secteur de la santé,
45:34généralement le médecin est là, c'est un outil qui doit assister le médecin.
45:41Donc l'utilisateur, c'est un médecin, c'est des infirmiers,
45:45c'est des gens qui ne sont pas vraiment formés dans la technologie.
45:49Donc il faut quand même faire une formation sur l'usage,
45:53le niveau application de l'intelligence artificielle.
45:58Donc justement, la formation continue, aujourd'hui c'est un moyen qui est nécessaire,
46:08qui est, je dirais, obligatoire pour suivre ce rythme de changement.
46:17Est-ce que justement c'est pris en considération dans le domaine de l'aéronautique par exemple ?
46:22Parce que là, quand on entend Mme Gioudi, effectivement,
46:25parler de cette vitesse folle en matière d'évolution dans tous les segments d'activité
46:31et cela renvoie effectivement à la formation continue,
46:34on a l'impression que dans le domaine de l'aéronautique,
46:37c'est peut-être un peu plus calme et que vous êtes peut-être moins poussé
46:41à revoir peut-être une méthodologie de travail dans un monde qui avance surtout.
46:45Pas forcément.
46:47C'est vrai que le métier de l'aérospatial, on pourrait dire,
46:53comment on dit en anglais, it's future proof.
46:57C'est-à-dire qu'il ne pourrait pas être obsolète de sa matière, de sa nature.
47:04Il y a déjà, on intègre déjà de la programmation.
47:10Comme j'avais dit, c'est le métier le plus polyvalent par excellence.
47:16C'est pour ça que, évidemment, on doit toujours être à l'écoute du marché,
47:20on doit suivre les tendances futures.
47:22C'est pour ça que, comme j'avais dit,
47:24on a introduit aussi des cours qui relèvent de l'intelligence artificielle.
47:32C'est pour ça que je dirais que c'est très important de préparer les ingénieurs
47:40aux changements futurs.
47:42Mais quand même, il y a une base solide qu'il faut conserver.
47:46Quand on parle de l'aérodynamique, ça va rester toujours là.
47:50Il faut avoir les bases de l'aérodynamique, les bases de la combustion,
47:54les bases de la conception mécanique.
47:57C'est vrai, il faut avoir un complément des modules qui sont exigés
48:04par les tendances actuelles au futur du marché.
48:08On arrive au terme de ce débat. Je vous donne juste une minute chacun.
48:11C'est un peu la tradition pour faire la conclusion de cet entretien
48:15et peut-être un peu de la vision que vous avez,
48:18en tout cas dans votre métier précisément.
48:21Alors, ce que je peux dire aujourd'hui à l'écosystème Fondation Mohamed Sy
48:30des sciences de la santé, aujourd'hui on est devenu non pas seulement
48:33utilisateur de la technologie, mais producteur de la technologie
48:37grâce à nos lauréats.
48:39C'est un choix de filière qui a premièrement un impact sur la société.
48:49C'est une valeur ajoutée en termes d'amélioration de soins,
48:53de qualité de vie de citoyens.
48:56Aujourd'hui, comme j'ai dit, depuis 2014, on était présent à Casablanca,
49:05mais à partir de l'année prochaine, on sera présent à Rabat et à Dercla aussi
49:10pour le développement de la filière génie biomédical.
49:14Donc, j'invite les étudiants à consulter le site pour avoir plus d'informations
49:19sur les opportunités offertes.
49:21Voilà, à vous professeur.
49:24D'abord, vous réaliserez mes remerciements pour avoir accueilli l'université
49:28en Maître de Fès aujourd'hui.
49:31Moi, je pense que nos jeunes bacheliers doivent absolument être d'abord à cheval
49:41sur l'offre universitaire de manière générale en matière de formation,
49:47mais ils doivent surtout s'assurer de la qualité de la formation qu'ils vont devoir acquérir.
49:54Et la qualité de la formation, c'est une chaîne de valeur vraiment qui commence
49:58dès la sélection et qui se poursuit avec une ingénierie pédagogique
50:06qui tient compte absolument des besoins du marché en termes de formation et de recherche,
50:13qui se poursuit par un travail d'ingénierie pédagogique qui permet de concevoir les cursus
50:19à même de répondre à ces besoins, qui se poursuit par une mise en œuvre
50:27de cette offre pédagogique en garantissant les ressources nécessaires,
50:34les bonnes ressources humaines, mais également les équipements, les moyens,
50:38les plateformes technologiques, les laboratoires qu'il faut.
50:41Et puis, poursuivre avec un système d'évaluation, l'évaluation est incontournable
50:47dans une démarche qualité, l'évaluation des étudiants classiques,
50:52mais également l'évaluation des enseignants par les étudiants.
50:56Il faut donner le moyen à nos étudiants d'évaluer leurs professeurs autrement
51:02que par l'absentéisme ou par le chahut.
51:05Donc, régulièrement, nous procédons deux fois par an à une évaluation de nos enseignants,
51:11je ne parle pas de l'enseignement des enseignants, par les étudiants.
51:15Et puis, une évaluation de nos lauréats.
51:18Cela s'opère par le suivi sur le terrain, donc il y a des enquêtes de suivi des lauréats sur le terrain.
51:25Ces enquêtes concernent d'abord le lauréat lui-même, il reçoit un questionnaire
51:30dans lequel il s'exprime et il dit combien il est satisfait ou insatisfait de la formation
51:35et combien cette formation a été bénéfique pour lui dans sa carrière.
51:39Un questionnaire adressé aux entreprises pour savoir quelles entreprises recrutent
51:43et dans quel domaine et dans quelles conditions.
51:46Et même un troisième questionnaire adressé aux universités pour savoir
51:50si nos étudiants poursuivent notamment dans le domaine de la recherche.
51:54Moustapha Fakher, votre dernier mot, votre conclusion à propos de la formation
51:59justement dans l'aérospatiale et l'aéronautique.
52:01En fait, je pourrais dire aussi que le secteur de l'aérospatiale au Maroc se porte très bien.
52:09C'est un secteur avec un chiffre d'affaires en 2022 de 20 milliards d'Iran,
52:20mais avec une forte croissance de chiffres.
52:23Donc le futur est radieux, il y a beaucoup, il y a moyen à développer.
52:28Donc il y a une ambition à avoir un avion 100% marocain.
52:33Le taux d'intégration actuel est de 40%.
52:36Mais avec l'avenue du géant mondial Pratt & Whitney,
52:40qui est avec son écosystème de turbo-réacteurs, le taux d'intégration va encore augmenter.
52:46Il y a des challenges tels que la décarbonation.
52:49Donc il y a plusieurs choses à développer pour l'allègement de structures.
52:52Il y a aussi le développement de l'industrie militaire.
52:57Donc il y a les drones, le futur est radieux.
53:01Et nous, on va tout faire pour accompagner le Maroc dans ce processus d'accélération industrielle.
53:07Merci beaucoup à vous tous.
53:11Madame Basmaji vous dit merci encore une fois.
53:15Je rappelle que vous êtes directrice de l'École supérieure Mohamed VI d'ingénieurs en sciences de la santé.
53:19Professeur Louazani, Taufik Louazani, vice-président de l'université Euromède de Fès.
53:25Simostafa Fakher, merci beaucoup à vous aussi.
53:28Vous êtes le doyen de la School of Aerospace and Automotive Engineering.
53:33Voilà, on termine ce débat.
53:37Encore une fois, merci d'avoir répondu à nos questions,
53:40à des questions en tout cas que beaucoup de personnes se posent évidemment,
53:44qui nous regardent en ce moment, qui nous écoutent aussi.
53:47Des questions dont je ne suis que le modeste porte-parole.
53:51Merci encore une fois. C'est l'heure des experts. C'est terminé. Merci et à très bientôt.

Recommandée