Cette semaine, nous vous proposons un épisode un peu spécial et très rafraîchissant! C’est aussi le premier épisode spécial de Scienturion, dans lequel nous recevons des invités ayant complété leurs études graduées. Ils viennent nous parler de ce qui se passe après une maîtrise ou un doctorat. Pour cette première, nous avons le plaisir d’accueillir Amélie Charest, professionnelle de recherche au Centre NUTRISS. Elle nous partage son expérience, tant sur les bons que les moins bons aspects de ce poste, et nous explique comment y parvenir. Un épisode à ne pas manquer! Bonne écoute!
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ÉducationTranscription
00:00:00♪♪♪
00:00:15Salut!
00:00:16Salut!
00:00:17Ça va?
00:00:18Ben oui, toi?
00:00:19Oui.
00:00:20Ça fait longtemps un petit peu qu'on a fait d'épisodes,
00:00:21mais là, on a une belle opportunité
00:00:22qui s'est offerte à nous.
00:00:24En fait, notre centre nutrise dans lequel on fait partie,
00:00:28nous finance quatre épisodes.
00:00:30Yes!
00:00:31Ça fait qu'on a au moins quatre épisodes,
00:00:32for sure, que ça en vienne.
00:00:34Puis le premier, on commence par un épisode spécial.
00:00:36On en avait déjà parlé un peu sur le podcast,
00:00:40mais je pense aussi sur nos réseaux sociaux
00:00:42qu'on voulait faire des épisodes peut-être plus spéciaux
00:00:44pour parler un peu plus des perspectives d'avenir
00:00:47puis de ce qu'on peut faire avec notre recherche.
00:00:50Ça fait que c'est ça,
00:00:51on a notre premier épisode spécial ce matin.
00:00:53Est-ce que tu voudrais introduire notre invitée?
00:00:55Aujourd'hui, on reçoit Amélie Charest.
00:00:57Salut!
00:00:58Bonjour!
00:00:59Ça va?
00:01:00Merci, toi aussi.
00:01:01Bien oui.
00:01:02Amélie Charest qui est professionnelle de recherche
00:01:03au Centre Nutrise et à l'INAF.
00:01:07C'est ça,
00:01:08donc l'épisode premier spécial,
00:01:09ça va être vraiment le volet professionnel de recherche.
00:01:11Oui.
00:01:12Ça fait que c'est quoi être professionnel,
00:01:14la scolarité qu'il faut, les portes que ça ouvre.
00:01:17Ça fait que si jamais vous n'êtes pas très sûr
00:01:19de ce que vous voulez faire plus tard dans votre vie,
00:01:22bien justement, on va parler aujourd'hui
00:01:23de cette profession-là.
00:01:24Ça fait que c'est ça,
00:01:25vu que c'est vraiment quelque chose
00:01:26qui est très différent d'une personne à l'autre.
00:01:29Ça fait que c'est pas mal sûr.
00:01:31C'est aussi une autre personne qui travaille en recherche,
00:01:33dans l'ombre un petit peu.
00:01:35Ça fait qu'on veut savoir,
00:01:36c'est quoi être professionnel de recherche?
00:01:37Ça fait quoi?
00:01:38Qu'est-ce qu'il faut pour faire un poste?
00:01:40Oui.
00:01:41Écoute, trois questions.
00:01:42On commence.
00:01:43Alors, c'est quoi être professionnel de recherche?
00:01:45Bien, une personne qui est vraiment
00:01:47au cœur des activités de recherche.
00:01:50Que ça soit vraiment
00:01:51toutes les demandes en lien avec l'éthique,
00:01:53que ça soit la conception des projets de recherche,
00:01:55la planification des différentes étapes,
00:01:58la collecte de données, l'analyse,
00:02:01la rédaction des rapports,
00:02:03et aussi les budgets,
00:02:05la supervision des étudiants-chercheurs.
00:02:07Donc, c'est vraiment la personne
00:02:09qui est sur le terrain pour un projet de recherche.
00:02:12On dirait que tu viens de nous parler
00:02:13de c'est quoi être prof.
00:02:14Oui, bien, c'est ça.
00:02:15On dirait que la description est la même.
00:02:17La limite entre prof, professionnel, étudiant,
00:02:19parce que je pense que c'est
00:02:20les trois seules catégories en recherche,
00:02:22c'est quoi la différence?
00:02:25C'est le salaire, là.
00:02:28Il y a pauvre, moyen et riche.
00:02:31Non, non, mais il y a quand même des différences aussi,
00:02:34dans le sens que généralement,
00:02:36les chercheurs ne seront pas
00:02:38nécessairement sur le terrain.
00:02:40Ils vont avoir planifié le projet.
00:02:42Souvent, on pourrait dire en partenariat
00:02:45avec leur professionnel de recherche,
00:02:47ça dépend des équipes,
00:02:48mais il y a quand même une vision
00:02:50qui est plus macro,
00:02:51qui est plus un peu générale du projet de recherche,
00:02:54mais qui n'a pas nécessairement
00:02:55les deux mains dedans, le projet de recherche.
00:02:58L'étudiant, lui, va avoir aussi des tâches
00:03:00en lien avec le projet de recherche,
00:03:02mais des fois, il n'y aura pas la vision globale,
00:03:04le budget, toute la différente planification
00:03:07des différentes étapes.
00:03:08Il va avoir peut-être un bout du projet
00:03:11ou certaines tâches en particulier.
00:03:13Mais dans certaines équipes,
00:03:14il n'y a pas toujours un professionnel de recherche.
00:03:17Par contre, ça délaude beaucoup le chercheur
00:03:20ou la chercheuse d'avoir un professionnel de recherche
00:03:23pour veiller à toutes les petites tâches du quotidien,
00:03:26gérer les bognes, planifier les choses
00:03:29que le chercheur ne fera pas nécessairement.
00:03:31Justement, quand il y a un problème avec un projet,
00:03:35l'étudiant peut tout de suite se référer au professionnel.
00:03:38C'est comme un peu le numéro d'urgence
00:03:40avant d'aller voir le prof.
00:03:41Exactement.
00:03:42Souvent, on va gérer les petits problèmes
00:03:45à ce niveau-là.
00:03:46Bien entendu, quand il y a des problèmes
00:03:49qui nécessitent une réflexion scientifique
00:03:52pour différentes raisons,
00:03:53on s'assoit tout le monde ensemble
00:03:55et on planifie la prochaine étape.
00:03:57Mais il y a beaucoup de problèmes
00:04:00que le professionnel de recherche peut gérer.
00:04:02Manque de thume, le participant est en retard.
00:04:05Toute cette poutine-là,
00:04:07ce n'est pas le chercheur généralement qui le gère.
00:04:10Ça va être plus le professionnel de recherche.
00:04:12Puis l'étudiant fait des tâches,
00:04:14mais au début, il faut que tu le formes
00:04:15parce qu'il n'y a pas nécessairement de formation.
00:04:17Puis à la fin de ses études,
00:04:18ou de son parcours, il est formé.
00:04:20Mais là, il s'en va.
00:04:21Il s'en va.
00:04:22C'est ça.
00:04:23Le professionnel peut garder
00:04:24ce genre de mémoire, de laboratoire.
00:04:27Et former l'étudiant suivant,
00:04:29puis continuer d'avancer
00:04:31et non pas juste rester toujours au même niveau.
00:04:34C'est ça, oui.
00:04:35Donc, il y a une certaine progression qui se fait.
00:04:37Ça arrive que pour certains projets,
00:04:39il n'y a pas de professionnel de recherche
00:04:41parce que des fois, le budget n'est peut-être pas là.
00:04:43La nécessité n'est pas toujours là.
00:04:44Des fois, l'étudiant va avoir un projet de doctorat,
00:04:47par exemple, qui va mener de A à Z.
00:04:50Mais quand on fait des études d'intervention clinique
00:04:53avec des centaines de participants,
00:04:55bien, des fois, le projet est trop gros
00:04:57ou trop long aussi pour la durée des études.
00:05:00Moi, ça m'est arrivé à plusieurs reprises
00:05:02de commencer un projet,
00:05:03puis à un moment donné, l'étudiant arrive,
00:05:05puis il y a un bon bout de fait.
00:05:07Puis lui est capable,
00:05:08on termine l'étude ensemble,
00:05:09puis il est capable d'avoir du temps
00:05:11pour analyser les résultats,
00:05:12rédiger, puis terminer son doctorat
00:05:15dans un délai acceptable.
00:05:17En fait, là, tes professionnels de recherche sont en nutrition.
00:05:21Mettons, juste pour situer tout le monde,
00:05:24c'est quoi en nutrition,
00:05:25les tâches peut-être les plus communes
00:05:27ou de quoi ce style-là,
00:05:29parce qu'il y a plusieurs professionnels dans l'industrie.
00:05:31En nutrition, on s'en nutrisse.
00:05:32C'est ça.
00:05:33Ça serait quoi plus en nutrition, mettons?
00:05:34Ça peut quand même aussi varier
00:05:36en fonction des types de projets.
00:05:39Donc, il y a des projets de recherche
00:05:40où on a des interventions nutritionnelles.
00:05:43On nourrit nos participants
00:05:44pendant une certaine période de temps.
00:05:46On évalue l'impact de différents gras, par exemple,
00:05:49sur le taux de cholestérol ou des glucides,
00:05:51les fibres, sur la glycémie, par exemple.
00:05:53Donc là, il y a beaucoup de tâches
00:05:55en lien avec la préparation des repas.
00:05:57Ça ne sera pas nécessairement moi qui va cuisiner.
00:05:59On va engager des techniciens
00:06:00ou des techniciennes en diététique,
00:06:02mais il y a quand même toute la gestion de la cuisine,
00:06:04de planifier les commandes, etc.
00:06:06Planifier aussi le recrutement des participants,
00:06:09toute l'intervention,
00:06:10toutes les prises de sang dans la salle de prélèvement.
00:06:13Ce n'est pas moi qui va faire la prise de sang.
00:06:15On a une équipe d'un infirmier et d'une infirmière.
00:06:17Mais vraiment, toute la gestion autour des tubes
00:06:20qu'il faut collecter,
00:06:21puis le suivi en tant que tel du participant,
00:06:24c'est quelque chose qui peut ressembler à ça.
00:06:26Il y a d'autres études où on va faire vraiment juste...
00:06:29On va suivre nos participants
00:06:30pour les amener à mieux manger.
00:06:32Donc, vraiment une intervention,
00:06:33mais qui n'est pas contrôlée
00:06:34où on ne fournit pas tous les repas.
00:06:36Par exemple, ça pourrait être sur des repas
00:06:38ou par exemple,
00:06:39ça pourrait être sur la diète méditerranéenne.
00:06:41On leur montre c'est quoi la diète méditerranéenne.
00:06:43Puis après ça, on mesure leur niveau d'adhésion,
00:06:45puis on mesure l'impact que ça a sur leur santé.
00:06:48Et là, il y a vraiment une intervention nutritionnelle,
00:06:51un coaching pour les emmener à mieux manger.
00:06:55Et là, ma formation de nutritionniste
00:06:57va vraiment aussi me servir.
00:06:59Ça arrive pendant des périodes
00:07:00où j'aurais pu être kinésiologue,
00:07:02j'aurais pu être biochimiste,
00:07:04puis ce n'est pas grave.
00:07:05Mais il y a d'autres moments
00:07:06où j'ai vraiment besoin d'être nutritionniste.
00:07:09Puis il y a d'autres projets aussi
00:07:10qui se font sur le web
00:07:11où les tâches vont être complètement différentes.
00:07:13Par exemple, on a un projet qui s'appelle Nutri-Québec
00:07:16où on suit des milliers de Québécois
00:07:19pendant une certaine période de temps.
00:07:21Puis on veut voir leurs habitudes alimentaires.
00:07:23On veut documenter comment les Québécois mangent.
00:07:26Bien là, tout se fait à distance.
00:07:28Ça nous amène des tâches quand même de gestion
00:07:31pour s'assurer d'avoir du recrutement,
00:07:34de nouveaux participants, de faire de la publicité,
00:07:36puis de gérer les questionnaires,
00:07:38d'assurer que tout fonctionne bien aussi.
00:07:40Ça, ça doit générer énormément de données.
00:07:42Exact.
00:07:43Donc là, à ce moment-là,
00:07:44probablement que les résultats
00:07:46sont déjà un peu morcelés en différents étudiants.
00:07:49Donc certains étudiants vont regarder l'impact,
00:07:51la pandémie par exemple.
00:07:52D'autres étudiants vont regarder l'impact,
00:07:55mettons, en 10 ans, les changements.
00:07:57Donc ça génère énormément de résultats
00:08:00et il va y avoir beaucoup d'étudiants gradués
00:08:02sur ce projet-là.
00:08:03Est-ce qu'il est encore en recrutement?
00:08:04Oui.
00:08:05Oui.
00:08:06Peut-être que vous allez voir.
00:08:07Dans le fond, être professionnelle de recherche,
00:08:09ce n'est pas nécessairement faire de la recherche en soi,
00:08:12mais c'est de la gestion.
00:08:14Je dirais, je dis un chiffre comme ça,
00:08:17mais au moins 80 % de mes tâches,
00:08:19c'est des tâches en gestion.
00:08:21Donc moi, j'ai un bac en nutrition,
00:08:22une maîtrise en nutrition,
00:08:24mais je n'ai pas de formation nécessairement en gestion.
00:08:27Mais toute ma vie, j'ai fait de la gestion
00:08:29puis on est appelé en enfer de toute façon,
00:08:32spontanément.
00:08:33Donc il faut un peu se faire confiance.
00:08:35Gestion de budget, gestion des différentes étapes,
00:08:38planification.
00:08:39OK, on a le recrutement.
00:08:41Ça veut dire qu'on met une annonce sur Facebook,
00:08:44par exemple.
00:08:45Tu sais, tout ce qu'il faut que ça implique
00:08:47pour être prêt à commencer.
00:08:49Après ça, une fois qu'on le participe à un recrutement.
00:08:51Donc il y a vraiment beaucoup de tâches de gestion
00:08:53quand on est professionnel de recherche.
00:08:55Même quelqu'un qui est dans un laboratoire,
00:08:57on n'en a pas parlé,
00:08:58mais il y a des gens aussi qu'une fois que les tubes
00:09:01sont prélevés, doivent analyser ces tubes-là.
00:09:04C'est souvent plus des biochimistes
00:09:06ou des biologistes dans les laboratoires.
00:09:08Ces personnes-là aussi ont beaucoup de gestion à faire.
00:09:11Un peu de manipulation de laboratoire,
00:09:13mais il y a aussi beaucoup de gestion.
00:09:15Pour ne pas perdre les échantillons.
00:09:16Pour ne pas perdre.
00:09:17C'est précieux, ces échantillons-là.
00:09:18Est-ce qu'il y a...
00:09:19Bien là, ce que tu as dit qu'au début,
00:09:20tu as commencé...
00:09:21Tu n'as pas une formation en gestion
00:09:22puis tu as commencé direct professionnel.
00:09:24As-tu eu un syndrome d'imposteur rapidement
00:09:26au début de ta carrière?
00:09:27Au début, non.
00:09:28C'est vrai que moi, je n'ai pas choisi
00:09:30d'être professionnelle de recherche.
00:09:32C'est arrivé un petit peu...
00:09:33Un heureux hasard.
00:09:35Benoît, mon patron, c'est Benoît Lamarche.
00:09:37Benoît formait un peu son labo.
00:09:39J'étais dans les premières étudiantes.
00:09:42Il y avait un nouveau projet d'intervention nutritionnelle.
00:09:45Un projet où on comparait l'impact du lait
00:09:48sur le syndrome métabolique chez des femmes ménopausées.
00:09:50Il y avait besoin d'une nutritionniste pour ça.
00:09:53Je finissais ma maîtrise dans quelques mois.
00:09:55Le timing était parfait.
00:09:57Je me le proposais.
00:09:58C'est arrivé un moment où, justement,
00:09:59je commençais à me poser des questions.
00:10:01Qu'est-ce que je vais faire avec ma maîtrise?
00:10:03Continue-tu?
00:10:04J'ai sauté dans cette aventure-là en me disant
00:10:07que je fais ce projet-là et on verra après.
00:10:09Après, je n'avais pas terminé celui-là.
00:10:11Déjà, on avait eu une autre subvention,
00:10:13un projet sur les gras trans.
00:10:15J'ai sauté là-dedans.
00:10:16De fil en aiguille, ça fait 20 ans que je fais ça.
00:10:19Je n'ai jamais choisi d'être professionnelle de recherche.
00:10:24Mais toute ma vie, j'ai choisi de rester
00:10:26professionnelle de recherche.
00:10:28J'ai eu d'autres opportunités qui se sont présentées.
00:10:30Mais cette liberté-là dans mes tâches,
00:10:33je peux choisir ce que je fais.
00:10:34Je suis vraiment maître un peu de mon horaire.
00:10:36Oui, des fois, il y a des rushs, comme tout le monde.
00:10:38Mais j'ai quand même une grande liberté.
00:10:40C'est ce qui fait que je suis restée
00:10:42comme professionnelle de recherche.
00:10:43– Ça fait que c'est vraiment des gros avantages
00:10:44d'être professionnelle de recherche, la diversité.
00:10:46– Des tâches.
00:10:47Des projets aussi qui nous amènent des tâches différentes.
00:10:50On ne s'attache pas tant que ça à un projet.
00:10:52On fait ça pendant un an, deux ans.
00:10:54Le plus long que j'ai fait, c'est un projet sur cinq ans.
00:10:56Puis après ça, il y en a un autre.
00:10:58Puis là, ça change de sujet, de thématique.
00:11:01On fait une petite revue de littérature
00:11:02pour se mettre à jour et connaître
00:11:04ce qu'on a besoin de faire.
00:11:05Puis les tâches vont aussi être appelées à changer.
00:11:08Au début du projet, c'est plus du recrutement.
00:11:10L'éthique en premier, le recrutement après.
00:11:13Puis après ça, c'est vraiment l'intervention en tant que telle.
00:11:16Puis après ça, il y a la saisie de données à faire,
00:11:19la rédaction d'articles, de rapports en partenariat
00:11:21avec les étudiants.
00:11:23Puis après ça, on pense au prochain projet.
00:11:25Ça varie quand même tout le temps.
00:11:27C'est ce qui rend ça agréable.
00:11:29Puis moi, j'ai la chance d'avoir une très grande liberté.
00:11:32Probablement que c'est parce que j'ai fait mes preuves aussi.
00:11:34Mais il y a un sentiment de se sentir compétente aussi là-dedans
00:11:39puis d'être à sa place.
00:11:41Puis on me fait confiance.
00:11:42Ça aussi, c'est un avantage.
00:11:44Ça, je pense que c'est une des meilleures choses,
00:11:46c'est de sentir que la confiance règne.
00:11:49Ça fait que tu fais mieux ton travail.
00:11:51Moi, je trouve que c'est vraiment le best.
00:11:54Mais là, comme tu l'as dit, ça fait 20 ans
00:11:56que tu es dans la même équipe.
00:11:57Ça veut dire qu'il y a des professionnels
00:11:59qui n'en sont sûrement pas 20 ans dans la même équipe.
00:12:01À l'Université Laval, il y avait un espèce de sondage
00:12:04qui a été fait il y a quelques années
00:12:07qui démontrait que la moyenne des professionnels de recherche
00:12:10c'était à peu près 2 à 3 ans d'expérience.
00:12:13Donc, c'est vraiment un emploi que beaucoup de gens
00:12:16vont faire temporairement après leurs études.
00:12:19Puis après, ils vont être appelés à faire d'autres choses.
00:12:22À l'INAF, au centre Nutrisse,
00:12:24on est beaucoup de professionnels qui nous appellent de carrière.
00:12:27On est là depuis longtemps.
00:12:28On colle, comme dirait mon boss.
00:12:30On fait ça particulièrement au centre Nutrisse puis à l'INAF,
00:12:33plus que dans d'autres milieux sur le campus.
00:12:37Puis c'est ce qui fait en sorte que des fois,
00:12:40il y a certains chercheurs qui ont plus de difficultés
00:12:43à faire décoller leur carrière
00:12:45ou à voir parce que dans le fond,
00:12:47ça sécurise la mémoire de labo
00:12:50pour reprendre ton expression de tantôt.
00:12:53Mais pourquoi il reste juste 2 ans ou 3 ans?
00:12:56Il y a quand même un des volets,
00:12:58on pourrait dire un peu plus négatif.
00:13:00Le côté un peu plus noir de cet emploi-là,
00:13:02c'est la précarité d'emploi.
00:13:04Donc, on n'est pas payé par l'Université Laval.
00:13:07On est payé par des subventions,
00:13:10soit une subvention qu'un chercheur obtient,
00:13:12soit une subvention de fonctionnement
00:13:14qu'un centre de recherche obtient.
00:13:16Mais le financement doit venir de quelque part.
00:13:19Moi, j'ai eu la chance avec Benoît,
00:13:21de projet en projet,
00:13:23de toujours avoir de l'argent pour me payer.
00:13:26Il faut comprendre aussi que quand les profs
00:13:28font des demandes de subvention,
00:13:30ils sont souvent coupés de 20, 25 %, 30 %.
00:13:32Fait que souvent, c'est les ressources humaines
00:13:34qui vont être un peu impactées.
00:13:36Donc, le côté noir de cet emploi-là,
00:13:38c'est la précarité d'emploi.
00:13:40Moi, ça fait 20 ans, ça ne m'a jamais inquiété,
00:13:43mais j'ai toujours travaillé pour le même chercheur,
00:13:45mais j'ai des collègues
00:13:47qui ont travaillé pour 5, 7, 8 chercheurs.
00:13:50Donc, après un projet, c'est un autre projet.
00:13:53Quand même!
00:13:55Et certaines personnes, ça ne les insécurise pas.
00:13:57Il y a vraiment beaucoup d'emplois.
00:13:59Il y a de la job. Il y a beaucoup de tâches à faire.
00:14:01Mais des fois, il manque un peu d'argent aussi.
00:14:04La recherche n'est pas toujours bien financée.
00:14:07C'est ce qui fait en sorte
00:14:09que les gens ne restent pas toujours longtemps.
00:14:11Des fois, c'est un choix,
00:14:13parce qu'il y a eu d'autres opportunités,
00:14:15mais des fois aussi, c'est parce qu'il n'y avait plus d'argent.
00:14:17Ça fonctionne par contrat.
00:14:19Ça fonctionne par contrat.
00:14:21Il y a eu des périodes où on peut avoir
00:14:23deux, trois contrats par année.
00:14:25Là, ça se tend à se normaliser.
00:14:27Les chercheurs essaient de nous donner
00:14:29des contrats au moins d'une année.
00:14:31Il faut comprendre que c'est administratif,
00:14:33ce que je vais dire, mais l'argent est gelé
00:14:35quand on fait un contrat d'un an.
00:14:37De toute façon, il va être utilisé
00:14:39par le professionnel de recherche,
00:14:41mais ça nécessite que l'argent doit être déjà là
00:14:43pour engager le professionnel de recherche sur un an.
00:14:45C'est un petit enjeu administratif,
00:14:47la façon que ça fonctionne,
00:14:49mais ça fait en sorte que des fois,
00:14:51il y a des professionnels de recherche
00:14:53qui ont plusieurs contrats dans une année.
00:14:55Quand tu veux t'acheter une maison,
00:14:57fonder une famille, ça peut insécuriser certaines personnes.
00:14:59– Est-ce que tu n'as aucun emploi permanent, en fait?
00:15:01– Non. En fait, j'ai tous les avantages sociaux du monde,
00:15:05un fonds de pension, des très bonnes assurances.
00:15:07La seule chose que je n'ai pas,
00:15:09c'est une garantie d'emploi.
00:15:11– Oui, c'est ça.
00:15:13– Alors, si Benoît a plus de subventions,
00:15:15demain matin, il faut que je trouve où je vais travailler.
00:15:17Mais tu sais, des fois, ça peut se planifier.
00:15:19Un jour, mon boss va prendre sa retraite,
00:15:21mais ça peut se planifier, puis on peut en parler.
00:15:23Il y a d'autres besoins.
00:15:25En fait, les professionnels de recherche
00:15:27qui s'en sont le mieux sortis,
00:15:29souvent, c'est parce qu'ils ont prévenu
00:15:31la fin de contrat, puis ils en ont parlé,
00:15:33puis ils ont dit « Ah, moi aussi, j'aurais besoin,
00:15:35puis j'ai juste pour quelques mois,
00:15:37puis ils sont capables de bondir
00:15:39de contrat en contrat. »
00:15:41– Ça fait aussi qu'il peut y avoir
00:15:43des professionnels qui ont plusieurs contrats
00:15:45en même temps.
00:15:47Si c'est des petits délais,
00:15:49tu peux te ramasser avec trois contrats
00:15:51en même temps, trois chercheurs,
00:15:53trois tâches différentes.
00:15:55– Alors, tout se voit.
00:15:57Moi, je suis avec le même chercheur depuis 20 ans.
00:15:59Il y a des professionnels de recherche
00:16:01qui partagent leur temps
00:16:03avec deux ou trois chercheurs.
00:16:05Il y a des professionnels de recherche aussi
00:16:07qui travaillent pour des centres de recherche
00:16:09à temps plein. Il y en a d'autres que c'est
00:16:11pour un chercheur et un centre de recherche.
00:16:13Donc, toutes ces combinaisons-là sont possibles.
00:16:15Mais c'est sûr que plus on travaille
00:16:17pour plusieurs chercheurs,
00:16:19bien, des fois, tous les projets
00:16:21rushent en même temps, puis ça nous amène
00:16:23à devoir un petit peu mettre en application
00:16:25nos compétences de gestion de projet
00:16:27puis de gestion des priorités.
00:16:29Mais même si on travaille
00:16:31pour le même chercheur,
00:16:33ça arrive aussi, de toute façon, qu'il y a des rushs
00:16:35puis qu'il faut gérer les priorités.
00:16:37Mais le défi
00:16:39est un petit peu plus grand quand on travaille
00:16:41pour plusieurs chercheurs. – Il faut vraiment que tu fermes
00:16:43à un moment donné la boîte « Chercheur numéro 1 »
00:16:45pour retravailler ces deux. Puis là,
00:16:47si tu as des courriels qui rentrent toujours,
00:16:49ça ne veut pas dire que c'est pour les mêmes besoins.
00:16:51– La recherche, c'est un milieu
00:16:53d'excellence. C'est un milieu
00:16:55où on vise l'excellence.
00:16:57Plus tu es bon, plus tu as du financement.
00:16:59Alors, ça déteint
00:17:01sur les professionnels de recherche,
00:17:03ça déteint sur les étudiants. C'est l'ambiance.
00:17:05Mais c'est stimulant, cette ambiance-là.
00:17:07Mais il y a ça aussi.
00:17:09On avait fait un sondage à l'INAF
00:17:11il y a peut-être deux ans
00:17:13pour aller voir la qualité de vie des professionnels
00:17:15de recherche. Puis quand même,
00:17:17ce qui ressortait, c'est de dire,
00:17:19oui, à certains moments, j'ai des rushs.
00:17:21Je les vois venir un peu.
00:17:23Je vis avec.
00:17:25Ça fait partie du travail. Mais à d'autres
00:17:27moments, l'été par exemple,
00:17:29je peux décrocher un peu plus, je rattrape mes heures.
00:17:31Puis règle générale, la fin
00:17:33de semaine, les professionnels de recherche
00:17:35vont vraiment se déconnecter
00:17:37et être en mode. Donc,
00:17:39oui, il y a quand même possibilité d'avoir
00:17:41un équilibre vie familiale
00:17:43puis vie personnelle. Mais c'est sûr
00:17:45que ça nous appartient aussi de mettre
00:17:47nos limites parce que c'est facile de se laisser
00:17:49aller dans cette effervescence-là.
00:17:51La recherche d'excellence,
00:17:53si elle est là pour les profs,
00:17:55elle est là pour les étudiants
00:17:57puis elle est là pour les professionnels de recherche aussi.
00:17:59Exactement. On l'appose à tous nos étudiants.
00:18:01Ça ressemble à une pression de performance,
00:18:03mais dans le fond, les professionnels aussi.
00:18:05Aussi, on est là-dedans.
00:18:07Puis en même temps, ça sécurise
00:18:09notre prochain contrat aussi.
00:18:11Quand on est bon,
00:18:13on reste. Puis quand on est
00:18:15bon, on a d'autres financements.
00:18:17Mais il y a cette culture-là
00:18:19de la performance.
00:18:21Mais je pense qu'on a un rôle
00:18:23individuel de se dire
00:18:25« OK, oui, il y a ça, mais j'ai le droit
00:18:27de me déconnecter
00:18:29puis d'avoir ma vie personnelle. »
00:18:31Ça nous permet d'être plus performants
00:18:33aussi. À un moment donné, si on fait juste travailler,
00:18:35je trouve qu'on est
00:18:37moins performants. Des fois,
00:18:39une pause, ça nous permet de rebondir.
00:18:41Il y a quand même une responsabilité individuelle
00:18:43de se dire « Il faut que je mette mes limites.
00:18:45Il faut que je prenne soin de moi
00:18:47pour être meilleure après. »
00:18:49C'est quand même stressant. Tu n'as pas de permanence,
00:18:51tu as un contrat, puis il faut que tu sois
00:18:53bon pour prouver que tu en veux un autre.
00:18:55Oui, mais
00:18:57ça s'est quand même bien fait.
00:18:59Ça fait 20 ans,
00:19:01ça ne m'empêchait pas de dormir. Je ne suis pas
00:19:03seule non plus que ça n'empêche pas de dormir.
00:19:05Je n'ai peut-être pas le tempérament
00:19:07le plus anxieux non plus.
00:19:09Une personne très anxieuse
00:19:11pourrait l'insécuriser, mais
00:19:13on pourrait être permanent pour une entreprise
00:19:15puis l'entreprise se ferme.
00:19:17C'est vrai.
00:19:19On ne s'en sort pas.
00:19:21On pourrait être permanent quelque part
00:19:23puis ne pas aimer ça aussi.
00:19:25Ce n'est pas mieux non plus.
00:19:27Je pense
00:19:29qu'il y a certains professionnels de recherche
00:19:31qui sont plus chanceux que d'autres.
00:19:33Moi, je suis persuadée
00:19:35que j'ai été chanceuse,
00:19:37mais après, j'ai fait ma chance
00:19:39aussi. J'ai utilisé
00:19:41cette chance. Bien entendu,
00:19:43des fois, il y a une question de timing. Tu pourrais être
00:19:45la meilleure personne du monde, mais si au moment
00:19:47où tu es disponible, il n'y a pas d'argent,
00:19:49bien là, ça se peut que...
00:19:51Mais il a fait sa chance aussi
00:19:53d'attendre ou je ne sais pas trop.
00:19:55Tu as-tu envie de raconter
00:19:57comment tu as eu ton poste
00:19:59de professionnel de recherche? J'aime beaucoup cette histoire.
00:20:01Moi aussi, j'y repensais tantôt et j'avais hâte
00:20:03qu'on en parle.
00:20:05Des fois, on sous-estime un peu
00:20:07l'impact de certaines paroles
00:20:09ou de certains mots. Moi, ça a commencé
00:20:11en septembre 2001.
00:20:13Septembre 2001, c'est aussi
00:20:15le 11 septembre 2001.
00:20:17J'étais dans mon cours
00:20:19de méthode de recherche. Premier
00:20:21cours de méthode de recherche que
00:20:23Benoît enseigne. Le premier groupe à lequel
00:20:25il enseigne. Puis, je m'étais trouvé
00:20:27un emploi dans
00:20:29une autre équipe en recherche.
00:20:31J'avais une amie qui travaillait en recherche
00:20:33et qui trippait. Moi, j'avais une espèce
00:20:35de conception un peu bizarre de la recherche.
00:20:37Le scientifique avec son sarreau
00:20:39dans le laboratoire. Quand elle m'en
00:20:41parlait, je me disais, mon Dieu, en nutrition,
00:20:43je ne connaissais pas ça, la recherche. Je ne connaissais pas ça.
00:20:45Je m'étais trouvé un emploi
00:20:47vraiment avec Sylvie Dodin, qui était
00:20:49plus dans le domaine en génico, chez des femmes
00:20:51ménopausées, avec la graine
00:20:53de lin, les phytohormones
00:20:55puis les bouffées de chaleur.
00:20:57Ça faisait en sorte qu'il y avait des
00:20:59groupes avec ces femmes-là. Puis, je devais
00:21:01manquer
00:21:03trois, quatre minutes de la fin du
00:21:05cours de méthode de recherche. Puis, je
00:21:07m'étais dit, écoute, je vais me sauver en douce.
00:21:09Souvent, les cours, j'avais eu
00:21:11trois cours, puis je savais que ça terminait
00:21:13souvent, de toute façon, cinq minutes
00:21:15avant. Puis,
00:21:17je ne sais pas pourquoi, la pause est arrivée.
00:21:19Puis là, je me suis trouvée à côté
00:21:21de Benoît. Puis, je lui ai dit, je ne sais
00:21:23pas pourquoi, mais je m'étais toute faite
00:21:25mon scénario. Je vais m'asseoir
00:21:27dans le fond de la classe. Je vais m'en aller.
00:21:29Puis là, je m'en vais dire ça. Tantôt,
00:21:31je vais partir quelques minutes avant la
00:21:33fin du cours. Ça te dérange-tu?
00:21:35C'est parce que je travaille pour une chercheuse
00:21:37que tu ne connais peut-être, nanana. Puis là,
00:21:39je regarde. Puis, il ne dit rien. Sur le coup,
00:21:41j'étais mal. Puis là, après ça, il est stressé.
00:21:43Pourquoi je t'allais parler de ça?
00:21:45Mais quelle nouille!
00:21:47Pourquoi tu as dit ça? Puis là, il me dit,
00:21:49est-ce que tu as un emploi que tu veux?
00:21:51Ou c'est un emploi en recherche. Je dis,
00:21:53non, c'est un emploi en recherche. J'aimerais ça
00:21:55voir c'est quoi la recherche. Ça m'intrigue.
00:21:57Bien, je vais t'en donner
00:21:59une. Moi, une job en recherche,
00:22:01ça commençait comme ça. Ça ne peut pas.
00:22:03Ça ne peut pas. De se dire, ah oui,
00:22:05je vais m'asseoir dans le fond de la classe. Je veux juste quitter, comme
00:22:07les étudiants font. Non, je m'en vais dire aux profs
00:22:09en avant. Je quitte.
00:22:11Je sors de la salle avec une job.
00:22:13Permanent.
00:22:15À ce moment-là, je ne le savais pas, mais j'étais
00:22:17étudiante au Banc. Pendant toutes mes
00:22:19études, c'est devenu ma job.
00:22:21Puis, c'était un projet sur la diète
00:22:23méditerranéenne. En plus, c'était super le fun.
00:22:25Après, j'ai fait ma maîtrise avec Benoît.
00:22:27Je n'ai même pas eu le temps de finir ma maîtrise
00:22:29que j'avais déjà ma job.
00:22:31Les choses se sont enchaînées.
00:22:33Mais tout a commencé parce que je me suis
00:22:35ouverte la trappe, à un moment donné.
00:22:37– Du rampose. – Du rampose.
00:22:39Puis, c'est vraiment un concours
00:22:41de circonstances. Comment ça que j'étais à côté du prof
00:22:43quand j'étais dans le fond de la classe? Je ne le sais pas.
00:22:45Puis là, des fois, je me dis,
00:22:47hasard dans ma vie, c'est la même
00:22:49chose quand j'ai rencontré mon chum.
00:22:51On était à l'arrêt d'autobus.
00:22:53Je l'avais vu. On était dans la même
00:22:55faculté. Puis, je suis allée
00:22:57y parler. J'avais un chum. À ce moment-là,
00:22:59je ne sais pas pourquoi je suis allée y parler.
00:23:01Mais dans ma vie, il y a beaucoup de moments
00:23:03où, je ne sais pas,
00:23:05le destin, la chance, je ne sais pas
00:23:07qui sont... Ah! C'est drôle
00:23:09qu'aujourd'hui, ça fait 23 ans
00:23:11que je suis encore avec mon chum. Puis, ça a commencé
00:23:13parce que je me suis ouverte la trappe.
00:23:15Souvent, il y a des petits hasards
00:23:17ou des petits moments que tu te dis...
00:23:19Il ne faut pas...
00:23:21Il faut laisser aller un peu le destin
00:23:23ou laisser aller un peu
00:23:25les choses, en fait. Les choses se placent.
00:23:27Puis, des fois, on est anxieux
00:23:29de l'avenir, mais il ne faut juste
00:23:31pas le faire. On veut tout contrôler.
00:23:33Puis, les plus belles choses dans ma vie,
00:23:35c'est toutes des choses que je n'ai pas contrôlées.
00:23:37Je ne vous ai pas raconté comment j'ai adopté mon chien.
00:23:39On s'en allait souper avec des amis.
00:23:41Puis, mon chum avait vu un chien
00:23:43à l'SPCA. Puis, il a dit, on va aller voir.
00:23:45Cinq minutes. Qu'est-ce que tu en penses?
00:23:47On est sortis d'aller le chercher.
00:23:49Puis, des fois, je me disais, câline, elle me ressemble.
00:23:51C'est un labrador. Elle me ressemble
00:23:53tellement. Il y a plein
00:23:55d'hasards dans ma vie.
00:23:57Puis, les plus belles choses, c'est les choses
00:23:59que je n'ai pas contrôlées, qui sont arrivées,
00:24:01mais que j'ai saisies.
00:24:03Par contre,
00:24:05je pense qu'il faut se faire confiance
00:24:07et se dire, regarde, la vie est belle.
00:24:09Puis, il va m'arriver des belles choses
00:24:11moi aussi.
00:24:13Sais-tu si Benoît,
00:24:15avant que toi, tu lui parles,
00:24:17est-ce qu'il t'avait déjà spoté?
00:24:19Je n'ai jamais posé cette question-là.
00:24:21Je ne veux pas défaire la magie.
00:24:23Je suis la présidente
00:24:25de mon association.
00:24:27C'est une association étudiante.
00:24:29Puis, j'avais fait 2-3 messages
00:24:31en avant de la classe.
00:24:33Je suis quelqu'un qui écoute en classe.
00:24:35J'ai posé des questions aussi.
00:24:37Mais là, on était quand même au début de la session.
00:24:39Oui, peut-être un peu.
00:24:45Il faudrait que je lui demande.
00:24:47Si tu lui poses la question, tu nous diras la réponse.
00:24:49J'en reviendrai pour dire la réponse.
00:24:53Au bac, tu as fait des contrats
00:24:55partiels pour la recherche?
00:24:57Pour la recherche, oui.
00:24:59Des gens qui voudraient peut-être devenir professionnels
00:25:01de recherche, c'est quoi qu'il faut
00:25:03comme scolarité ou comme expérience
00:25:05pour avoir un poste en recherche?
00:25:07Est-ce qu'il y a des techniques
00:25:09où il faut un bac, une maîtrise, un doc?
00:25:11Moi, je pense
00:25:13que mes contrats
00:25:15en recherche, après, pendant mon bac,
00:25:17mes contrats d'auxiliaires de recherche
00:25:19m'ont aidé à faire ma maîtrise
00:25:21parce que Benoît me connaissait déjà.
00:25:23Je ne pense pas
00:25:25que c'est grave si je n'avais pas été auxiliaire
00:25:27de recherche pour être professionnel.
00:25:29Je pense que nos études graduées de maîtrise
00:25:31ou de doctorat nous préparent quand même
00:25:33à bien connaître le milieu,
00:25:35mais ça nous permet de créer
00:25:37des contacts, d'arriver avec
00:25:39une expérience en recherche.
00:25:41Je suis aussi
00:25:43représentante à la commission de la recherche
00:25:45et je pense que ce qui me distingue des fois
00:25:47aussi, c'est que je m'implique beaucoup moi
00:25:49dans mon milieu, que ce soit à l'INAF,
00:25:51au comité scientifique de l'INAF,
00:25:53au comité EDI de l'INAF et de nutrice,
00:25:55à la commission de la recherche à l'Université Laval.
00:25:57Et là, je me fais plein, plein,
00:25:59plein de contacts, puis des fois, ça m'arrive
00:26:01à la pause, à la commission de la recherche,
00:26:03d'avoir accès à une personne en particulier,
00:26:05un chercheur, c'est toutes des chercheurs,
00:26:07je suis la seule par rapport.
00:26:09Puis là, je me disais, hey, jamais
00:26:11j'aurais été capable de lui poser,
00:26:13d'avoir ce contact privilégié-là.
00:26:15Moi, je pense, je me suis impliquée toute
00:26:17ma vie et je suis certaine que ça
00:26:19m'a aidée à créer mon réseau.
00:26:21Maintenant, bien, ça nous amène
00:26:23à avoir des compétences en cas
00:26:25qu'on s'implique, on développe
00:26:27des compétences, puis
00:26:29là où je voulais en venir, c'est qu'on a fait
00:26:31un sondage avec des directeurs des centres
00:26:33de recherche, puis ce qui est ressorti
00:26:35de ce sondage-là, au niveau des professionnels
00:26:37de recherche, ce qu'ils trouvent
00:26:39intéressant des professionnels de recherche,
00:26:41c'est notre expérience en recherche.
00:26:43C'est pas nécessairement notre formation
00:26:45scientifique, mais vraiment
00:26:47l'expérience terrain.
00:26:49Donc, quand on est au bac, puis qu'on
00:26:51est auxiliaire de recherche, bien,
00:26:53on développe de l'expérience terrain.
00:26:55C'est pas un peu des connaissances,
00:26:57mais c'est vrai que c'est de l'expérience, surtout.
00:26:59C'est des... La job de bras,
00:27:01là, souvent au bac, là, t'sais,
00:27:03on colle des tubes ou on...
00:27:05C'est de la job de bras, mais
00:27:07c'est pas tant des compétences scientifiques,
00:27:09un peu, mais c'est vraiment l'expérience
00:27:11du milieu qu'on va chercher.
00:27:13Même chose pendant nos études graduées,
00:27:15on va chercher l'ex... Oui, plein de connaissances
00:27:17scientifiques, oui, mais beaucoup
00:27:19de l'expérience terrain.
00:27:21L'expérience...
00:27:23C'est plein de compétences transversales.
00:27:25La gestion de projet, là, on en fait pendant nos études
00:27:27graduées, c'est juste qu'on s'en rend pas compte.
00:27:29On développe plein d'autres compétences.
00:27:31On mise tout le temps juste sur nos compétences
00:27:33scientifiques. Moi,
00:27:35je pense que Benoît m'a engagée beaucoup
00:27:37pour mes... Un peu, parce que
00:27:39je suis nutritionniste, mais beaucoup pour
00:27:41l'aspect gestion de projet.
00:27:43Ben, sais-tu, moi, j'avais fait un
00:27:45cours à la Faculté des études supérieures
00:27:47de gestion de projet.
00:27:49Puis, je veux pas dire que j'ai rien appris,
00:27:51mais il y a beaucoup de choses que j'avais
00:27:53déjà acquis, parce que moi aussi,
00:27:55j'ai tout le temps été très impliquée, puis
00:27:57ben, dans mes études, je veux dire,
00:27:59je fais une gestion de mon projet, et des fois,
00:28:01tu collabores sur des projets.
00:28:03Fait que dans le fond, j'avais de l'expérience à la gestion
00:28:05de projet, mais je pensais que j'en avais pas.
00:28:07C'est pourquoi je voulais faire le cours et je me suis rendue compte.
00:28:09Ben, ici, il y a plein de choses que je fais
00:28:11sans le savoir que c'est une technique,
00:28:13mais que je fais déjà, que j'applique déjà.
00:28:15Surtout au doc, tu sais, on a un
00:28:17projet, mais subdivisé en trois,
00:28:19quatre papiers, plus, comme tu dis, les collaborations,
00:28:21on ne fait que ça.
00:28:23C'est la gestion de projet, là.
00:28:25Priorité, puis...
00:28:27C'est ça. C'est ça que je trouve tough un peu au doc,
00:28:29vu que t'en as beaucoup plus qu'à la maîtrise.
00:28:31Fait que c'est vraiment comme de se pratiquer,
00:28:33mais comme c'est des choses qu'on va toujours avoir
00:28:35pour plus tard, peu importe ce qu'on essaie de faire.
00:28:37Tu sais, quand on termine nos études
00:28:39et qu'après on veut appliquer sur un emploi,
00:28:41il faut prendre le temps de voir
00:28:43tout ce qu'on a acquis pendant nos études.
00:28:45On a le réflexe, juste science,
00:28:47j'ai écrit quatre papiers.
00:28:49C'est ça.
00:28:51C'est ça, un dans nature.
00:28:53Tu sais, qui vaut je ne sais pas combien.
00:28:55Ou j'ai fait tant de présentations.
00:28:57Ça, c'est l'aspect scientifique,
00:28:59mais toutes les autres choses.
00:29:01C'est ça.
00:29:03Mais, tu sais, maintenant, l'écriture des papiers,
00:29:05t'en as écrit quatre, bravo, mais t'as appris
00:29:07plusieurs milliards.
00:29:09L'écriture scientifique, c'est pas l'écriture normale.
00:29:11Mais ça, ça vaut tellement plus.
00:29:13Je pense que j'ai publié trois, quatre papiers.
00:29:15Les présentations, c'est des compétences
00:29:17de communication.
00:29:19Si t'as été pris pour plusieurs présentations,
00:29:21ça veut dire que t'es un talent, mais là, c'est des compétences.
00:29:23Il y a peut-être quelque chose en arrière
00:29:25qui permet de tout faire ce qu'on fait de scientifique.
00:29:27C'est vrai qu'on ne les met pas tant en application.
00:29:29Non, parce que quand on te fait des demandes de bourse,
00:29:31qu'est-ce qu'on dit?
00:29:33On dit les présentations qu'on a faites,
00:29:35on dit les résultats.
00:29:37On n'est pas habitué de faire la réflexion
00:29:39de tout ce qu'on a fait pour en arriver.
00:29:41Gérer les difficultés,
00:29:43c'est pas toujours une courbe linéaire
00:29:45quand on fait nos études graduelles.
00:29:47C'est des montagnes russes.
00:29:49C'est des montagnes russes,
00:29:51mais la vie, c'est des montagnes russes,
00:29:53toujours un peu, de toute façon.
00:29:55Des fois, quand on est dans le creux,
00:29:57on peut prendre un petit moment,
00:29:59respirer, et se dire,
00:30:01OK, attends un peu, ça va un peu moins bien,
00:30:03mais souvent, ça va très bien,
00:30:05puis j'ai développé telle chose,
00:30:07puis après ça, ça nous permet de rebondir.
00:30:09Fait que pour être professionnel de recherche,
00:30:11est-ce qu'il faut absolument une maîtrise minimum?
00:30:13On pourrait être professionnel de recherche
00:30:15avec un bac.
00:30:17Il y en a qui ont...
00:30:19Cette passage-là,
00:30:21il y en a qui restent pas nécessairement
00:30:23toujours longtemps.
00:30:25On en voit plus avec une maîtrise
00:30:27puis avec un doctorat.
00:30:29C'est souvent la forte proportion,
00:30:31l'Université Laval est beaucoup avec des maîtrises,
00:30:33mais aussi avec des doctorats.
00:30:35Tout se fait.
00:30:37Puis on a aussi, mais de façon, on va dire,
00:30:39très minime,
00:30:41quelques techniciens en recherche
00:30:43qui peuvent être là aussi.
00:30:45Des techniciens en diététique, par exemple,
00:30:47des techniciens de laboratoire,
00:30:49il y en a aussi. Il y en a moins, mais il y en a.
00:30:51Fait que tu peux avoir une technique
00:30:53puis travailler dans le domaine de la recherche,
00:30:55c'est correct aussi.
00:30:57Mais on voit, souvent c'est appelé
00:30:59plusieurs tâches de gestion,
00:31:01donc on voit beaucoup plus maîtrise
00:31:03et doctorat.
00:31:05On dirait que
00:31:07après les études graduées,
00:31:09c'est une solution...
00:31:11Pas facile,
00:31:13c'est pas facile que je veux dire,
00:31:15mais c'est comme une voie tracée
00:31:17de continuer dans le domaine.
00:31:19C'est en terrain connu.
00:31:21Mais il y en a qui vont faire le saut
00:31:23après vers d'autres emplois
00:31:25au ministère
00:31:27ou à différents endroits
00:31:29à même de fonder leur entreprise, etc.
00:31:31Mais c'est comme logique, c'est le mot que je cherchais.
00:31:33Une suite logique après les études.
00:31:35C'est une transition, c'est un genre de transition.
00:31:37Mais moi, ça dure depuis 20 ans.
00:31:39À un moment donné, peut-être que...
00:31:41Peut-être, puis tu sais, ça m'est déjà arrivé
00:31:43d'avoir des opportunités.
00:31:45Puis là, je me disais,
00:31:47des fois les opportunités sont aussi plus payantes,
00:31:49des fois non, mais des fois oui.
00:31:51Puis là, je me disais, il me semble que je quitterais
00:31:53beaucoup, beaucoup, beaucoup de liberté,
00:31:55des milieux de travail dynamiques,
00:31:57des collègues en or
00:31:59pour pas tant beaucoup de gains,
00:32:01des fois. Alors, c'est souvent cette raison-là
00:32:03qui fait que je suis restée.
00:32:05C'est un choix
00:32:07que j'ai fait de rester.
00:32:09J'ai pas choisi d'être professionnelle de recherche,
00:32:11mais j'ai choisi de rester.
00:32:13Mais ça, Lina, c'est un très beau milieu aussi.
00:32:15Même nous, tu veux rester pour ton post-doc.
00:32:17Moi, j'ai conseillé pour mon doc.
00:32:19Je pense aussi qu'on est dans le milieu aussi
00:32:21pour se sentir bien.
00:32:23J'ai pas beaucoup d'autres milieux.
00:32:25Je vois d'autres milieux, mais tu sais,
00:32:27j'ai juste travaillé au centre d'utrice et à l'INAF.
00:32:29Je pense que quand même,
00:32:31je suis capable de dire que c'est un milieu
00:32:33un peu distinctif,
00:32:35où l'étudiant,
00:32:37le professionnel de recherche,
00:32:39le chercheur est vraiment mis de l'avant.
00:32:41Il y a une préoccupation du bien-être
00:32:43des gens, etc.
00:32:45Par contre, je pense pas
00:32:47que c'est le cas partout.
00:32:49Je pense qu'il y a des milieux mieux que d'autres,
00:32:51mais on a cette chance-là
00:32:53de faire partie d'une maudite belle équipe.
00:32:55Je pense que ça dépend du domaine de recherche.
00:32:57Probablement.
00:32:59Tu sais, la nutrition valorise surtout la nutrition
00:33:01et donc les saines habitudes de vie
00:33:03et donc un peu l'équilibre santé-mental.
00:33:05C'est sûr que
00:33:07ce serait très spécial
00:33:09qu'il y ait une ambiance toxique
00:33:11dans un centre de recherche
00:33:13qui valorise les habitudes de vie.
00:33:15Par là,
00:33:17j'ai dit quoi?
00:33:19T'as dit tantôt
00:33:21que tu t'impliquais beaucoup
00:33:23d'ailleurs dans le parcours Vision.
00:33:25Je sais pas si tu voudrais en parler un peu.
00:33:27C'est vraiment une belle chose
00:33:29qui est arrivée dans ma vie
00:33:31à un moment où j'avais besoin aussi
00:33:33de faire autre chose.
00:33:35Je suis professionnelle de recherche depuis 20 ans.
00:33:37Ça implique
00:33:39d'avoir souvent dû me lever
00:33:41très tôt, puis d'avoir
00:33:43d'être au bureau
00:33:45pour 7h45, 7h pour des prises de sang.
00:33:47Aïe, aïe, aïe.
00:33:49Puis mon dernier projet avant Vision,
00:33:51c'est un projet qui a duré 5 ans
00:33:53qui visait à améliorer les habitudes alimentaires
00:33:55et l'activité physique chez des gens
00:33:57qui avaient fait un effartus ou qui étaient diabétiques.
00:33:59Pendant 5 ans, j'ai développé une relation
00:34:01très, très proche avec mes participants.
00:34:03Puis là, la pandémie est arrivée pendant ce projet-là
00:34:05puis on dirait que j'étais rendue
00:34:07à une étape de ma vie où j'avais besoin
00:34:09un peu de faire autre chose.
00:34:11Je vais un petit peu parler à Benoît.
00:34:13J'ai cette chance-là aussi
00:34:15d'avoir un patron qui est ouvert
00:34:17puis qui est compréhensif.
00:34:19Puis est arrivée cette opportunité-là.
00:34:21Le FRQS mettait en place
00:34:23un nouveau programme qui s'appelle
00:34:25le programme Tremplin. Il y a les bourses au doctorat
00:34:27du programme Tremplin, mais là,
00:34:29il s'adressait aux quatre universités
00:34:31qui ont les...
00:34:33une faculté de médecine
00:34:35puis il voulait monter un programme
00:34:37pour aider les étudiants à la maîtrise
00:34:39et au doctorat à mieux intégrer
00:34:41le marché du travail. En fait,
00:34:43l'origine de ce programme-là,
00:34:45c'est qu'en sciences de la santé, plus que
00:34:47dans d'autres milieux, il y a une très forte
00:34:49proportion d'étudiants au doctorat qui veulent être profs.
00:34:51C'est autour de 60 %.
00:34:53Puis en sciences de la santé, c'est même
00:34:55moins qu'ailleurs, moins que
00:34:57d'autres programmes, d'autres domaines
00:34:59qui vont devenir profs. C'est autour de
00:35:016 à 7 %, vraiment profs.
00:35:03Il y a un décalage...
00:35:05Ah non, non, c'est terrible.
00:35:07Il y a un décale plus grand qu'en sciences
00:35:09et génie. En sciences et génie, quand tu finis ton
00:35:11doc, on dirait que l'industrie
00:35:13t'appelle un peu plus qu'en génie.
00:35:15Tu le sais tout de suite
00:35:17qu'il va y avoir un bon débouché, tu vas avoir
00:35:19une bonne job. En sciences sociale,
00:35:21la dynamique est différente aussi.
00:35:23Tu t'attends pas à être prof.
00:35:25Mais en sciences de la santé,
00:35:27les étudiants, à la fin de leur doc,
00:35:29veulent être profs. Ils sont formés
00:35:31pour être profs. La voie logique,
00:35:33c'est de devenir profs, mais il y a
00:35:35vraiment un très faible pourcentage
00:35:37de gens qui vont devenir profs.
00:35:397 %, c'est même pas 1 sur 10.
00:35:41Ça dépend.
00:35:43Mais c'est possible.
00:35:45C'est pas zéro. Si on veut être profs,
00:35:47c'est possible. La particularité,
00:35:49c'est que les étudiants
00:35:51décident ou choisissent ou pensent
00:35:53à leur job en écrivant leur thèse.
00:35:55Ils commencent des fois peut-être à être
00:35:57tords un petit peu. Il y avait
00:35:59plein de sondages qui ont été faits par
00:36:01l'FRQ, puis on a vu qu'en sciences
00:36:03de la santé, il y avait un décalage.
00:36:05Le FRQS a mis en place le programme
00:36:07Tremplin sous invitation. Il fallait
00:36:09déposer un programme.
00:36:11Benoît m'a demandé...
00:36:13On avait eu un petit financement
00:36:15de réfléchir à ce projet-là.
00:36:17On l'a appelé Vision parce qu'on est
00:36:19cinq centres de recherche à s'être
00:36:21associés, cinq centres de recherche
00:36:23financés par le FRQS. Le V de Vitam,
00:36:25le IS de SIRIS, le I de l'ICPQ,
00:36:27le O de cerveau et le N de nutrice.
00:36:29Donc, cinq centres de recherche en sciences
00:36:31de la santé. Puis là, on a réfléchi,
00:36:33puis moi, je coordonnais ce bout-là
00:36:35à développer un programme
00:36:37pour aider les étudiants à mieux
00:36:39intégrer le marché du travail. On a
00:36:41déposé notre subvention que j'ai écrite,
00:36:43puis par la suite, on a eu le financement.
00:36:45Fait que je coordonne ce projet-là depuis.
00:36:47Puis c'est vraiment quelque chose
00:36:49qui me plaît parce que ça va
00:36:51chercher à la fois le volet
00:36:53recherche, mais le volet
00:36:55enseignement, le volet accompagnement
00:36:57aussi. Fait que c'est vraiment...
00:36:59au meilleur moment de ma vie,
00:37:01puis c'est gratifiant
00:37:03de voir qu'on peut aider
00:37:05les étudiants. Ça amène des
00:37:07confidences aussi. Des fois, j'ouvre
00:37:09des petites portes sans m'en rendre compte, puis là,
00:37:11je parle de certaines choses,
00:37:13de l'emploi, comme je viens de vous dire.
00:37:15Puis là, ça peut stresser certaines
00:37:17personnes. Là, il faut les rassurer.
00:37:19On ne dit pas ça
00:37:21parce que l'avenir est noir. On dit juste
00:37:23qu'il faut y penser un petit peu plus,
00:37:25puis penser à l'option
00:37:27que ça se peut qu'on devienne
00:37:29pas prof, puis c'est pas grave.
00:37:31Le monde ne s'arrêtera pas de tourner.
00:37:33Il y a plein de belles jobs
00:37:35aussi. C'est juste que des fois, on ne les sait
00:37:37pas, on ne les voit pas parce que c'est
00:37:39trop logique de devenir prof.
00:37:41Puis il y a souvent des emplois
00:37:43un peu... pas cachés, mais
00:37:45tu sais que tu peux travailler
00:37:47des fois en recherche,
00:37:49mais il y a des industries qu'on ne pense
00:37:51vraiment pas ou il y a des
00:37:53pochements de gestion qu'on ne pense pas.
00:37:55C'est vrai qu'on dirait que quand on finit un doc,
00:37:57être professionnel,
00:37:59faire un post-doc, devenir prof.
00:38:01C'est vrai qu'on dirait que tu as trois
00:38:03options. Puis on dirait aussi
00:38:05que l'option de dire « Hey, j'ai fait un doc,
00:38:07je veux m'en servir. »
00:38:09Alors que...
00:38:11Je ne veux pas retourner au ministère
00:38:13ou je ne veux pas... Je ne sais pas
00:38:15comment dire ça, mais il y a
00:38:17plusieurs personnes qui ont l'impression qu'ils vont
00:38:19rétrograder en
00:38:21allant ailleurs que le domaine
00:38:23académique, alors que
00:38:25pendant nos trois, quatre, cinq
00:38:27années de doctorat, on a développé
00:38:29beaucoup de choses qu'on va
00:38:31se servir. Peut-être qu'on
00:38:33ne travaillera pas sur notre...
00:38:35En fait, on ne travaillera pas sur notre
00:38:37sujet précis de doctorat.
00:38:39Moi, mon sujet de maîtrise
00:38:41était sur la taille des particules LDL.
00:38:43Je n'ai pas touché à ça
00:38:45depuis 20 ans. Ça arrive une fois
00:38:47qu'il y a un étudiant qui écrit un papier. Il y a pas
00:38:49longtemps, en lien avec ça, je me disais « Mon Dieu, tu me ramènes,
00:38:51là! »
00:38:53Je ne suis plus à jour.
00:38:55Il y a des modes en recherche.
00:38:57Ça, c'était très tendance il y a 20 ans.
00:38:59Là, on ne parle plus tant que ça.
00:39:01Il y a vraiment des modes.
00:39:03Par contre, mes connaissances
00:39:05m'ont permis de me remettre à jour
00:39:07et d'être capable de relire son papier.
00:39:09Par la suite,
00:39:11j'ai fermé le dossier.
00:39:13Je vais peut-être en reparler de taille des LDL en 10 ans.
00:39:15Bref, on ne fait pas des
00:39:17études graduées. On ne fait pas
00:39:19un doctorat. Ce n'est pas grave
00:39:21si après, on n'est pas dans le domaine académique.
00:39:23On ne perd pas nos compétences
00:39:25qu'on a développées. On ne les connaît
00:39:27pas tout le temps très bien.
00:39:29C'est un peu
00:39:31la mission de Vision. C'est de faire
00:39:33connaître aux étudiants des parcours
00:39:35atypiques. Parcours atypiques, ça peut être
00:39:37aussi, j'ai eu trois enfants pendant mes
00:39:39études graduées et je passe au travers.
00:39:41Ça peut être, je suis tombée malade.
00:39:43Ça peut être, j'ai une job maintenant.
00:39:45Je suis musicien dans un groupe.
00:39:47Il y a plein de parcours
00:39:49qui sont différents, mais l'important,
00:39:51c'est d'aller chercher ce qui nous
00:39:53tente, ce qui nous motive.
00:39:55Ce qui nous fait que notre job, elle va être
00:39:57intéressante encore et encore.
00:40:01On parle que 6-7 %, ce n'est pas
00:40:03beaucoup. Moi, je me demande
00:40:05pourquoi tout le monde veut devenir prof.
00:40:07Je pense qu'il y a là le problème. Ce n'est pas le fait
00:40:09qu'il n'y en a pas assez. C'est pourquoi tout le monde veut
00:40:11être prof. Je pense que c'est parce qu'on
00:40:13ne connaît rien d'autre.
00:40:15Pourquoi prof, c'est plus
00:40:17un métier attrayant
00:40:19que n'importe quel autre sur le marché?
00:40:21Quand Benoît m'a offert un job
00:40:23il y a 20 ans, je me souviens
00:40:25que c'est arrivé un moment où je réfléchissais à savoir
00:40:27si je faisais un doctorat justement.
00:40:29Puis là, il y avait vraiment une opportunité.
00:40:31J'aurais pu faire un doctorat. En fait, je suis
00:40:33comme tout le temps en train de faire un doctorat si on veut.
00:40:35Je finis jamais par avoir l'étude.
00:40:37Tu fais un doctorat, mais tu n'écris pas de texte.
00:40:39J'écris pas de texte, c'est ça.
00:40:41J'écris d'autres choses, mais je n'écris pas de texte.
00:40:43Mais je pense que
00:40:45si je n'avais pas pris cette opportunité-là,
00:40:47il y en aurait eu d'autres, mais celle-là,
00:40:49elle aurait passé.
00:40:51Je ne sais pas où je m'en allais avec ça.
00:40:53Je m'excuse.
00:40:55Je me demandais pourquoi tout le monde va être prof.
00:40:57Pourquoi est-ce que prof, c'est mieux que n'importe quel autre
00:40:59métier? Ce n'est pas tant...
00:41:01Ce n'est pas tant mieux.
00:41:03Je me souviens
00:41:05dans le bureau à Benoît,
00:41:07je me souviens où on est placé dans le bureau
00:41:09et à lui dire
00:41:11que j'étais contente de cette opportunité-là
00:41:13parce que dans le fond, moi, je trouve
00:41:15que des fois, les chercheurs cherchent
00:41:17l'argent. Puis j'aime le
00:41:19terrain. J'ai toujours aimé le terrain.
00:41:21Puis quand tu deviens
00:41:23chercheur, le terrain, tu en fais
00:41:25moins. Tu supervises.
00:41:27Tu es au courant de ce qui se passe.
00:41:29Le quotidien,
00:41:31la gestion du projet, ce n'est pas
00:41:33toi qui l'as fait. C'est souvent quelqu'un
00:41:35d'autre. C'est le professionnel de recherche.
00:41:37Puis moi, c'est cette
00:41:39raison-là pour laquelle je suis
00:41:41devenue professionnelle parce que j'ai été capable
00:41:43de me dire qu'est-ce que je
00:41:45veux faire parce que je sentais
00:41:47aussi qu'il n'y avait pas de la part de
00:41:49Benoît, mais du milieu, une certaine
00:41:51pression à continuer
00:41:53aussi aux études graduées.
00:41:55Pourquoi les autres continuent et moi,
00:41:57j'arrête? Parce que j'avais
00:41:59une opportunité.
00:42:01Tu n'arrêtes pas.
00:42:03Ce n'est pas genre un
00:42:05game over. Il n'y a pas de...
00:42:07Quand tu quittes,
00:42:09ce n'est pas parce que tu n'étais pas capable.
00:42:11C'est vrai.
00:42:13Tu ne lâches pas.
00:42:15J'ai fait ma réflexion. Je me disais,
00:42:17ce n'est pas chercher de l'argent que je veux.
00:42:19C'est pour ça
00:42:21que je suis devenue professionnelle de recherche.
00:42:23Je pense que
00:42:25c'est un métier qui est très valorisé.
00:42:27On veut aussi continuer
00:42:29d'être valorisé.
00:42:31Le mien, il l'est quand même.
00:42:33J'ai énormément
00:42:35de reconnaissance. Est-ce que c'est tous les professionnels
00:42:37de recherche qui ont ce même
00:42:39niveau de reconnaissance? Je ne peux pas répondre
00:42:41à cette question-là.
00:42:43Mais moi, je l'ai, cette reconnaissance.
00:42:45Je suis sur les papiers.
00:42:47Je suis mis de l'avant.
00:42:49Benoît, il va toujours
00:42:51me féliciter et
00:42:53remercier pour le travail.
00:42:55J'ai un travail qui est dans l'ombre,
00:42:57mais je ne suis pas tant dans l'ombre que ça.
00:42:59Maintenant, est-ce que c'est pareil
00:43:01partout? Je ne suis pas prête à dire ça,
00:43:03mais je pense que c'est un peu pour cette raison-là
00:43:05que des fois, on va viser
00:43:07en premier la carrière
00:43:09de prof. La stabilité aussi, peut-être,
00:43:11qui vient aussi avec la stabilité,
00:43:13mais il faut toujours que tu renouvelles tes
00:43:15subventions. C'est stable,
00:43:17mais c'est autre chose.
00:43:19Je pense que c'est parce qu'on ne connaît pas
00:43:21les autres domaines,
00:43:23toutes nos possibilités
00:43:25d'emploi. Parce qu'il y en a de la recherche
00:43:27non académique.
00:43:29Il y en a aussi
00:43:31pour le gouvernement.
00:43:33Pour une industrie, une compagnie, il y a tellement
00:43:35d'emplois, mais on ne connaît tellement pas ça.
00:43:37Alors, c'est la mission, un peu de
00:43:39vision, de faire connaître
00:43:41ces milieux-là, de vous exposer
00:43:43à des gens qui viennent vous parler
00:43:45de leur parcours, puis de se dire,
00:43:47moi, je voulais être prof,
00:43:49puis ça n'a jamais marché. J'ai même pensé
00:43:51aller travailler au McDo pour moi, mais
00:43:53quelqu'un qui raconte ça.
00:43:55Après ça, finalement, cette personne-là,
00:43:57aujourd'hui, elle a une belle carrière. Mais tu sais, il y a
00:43:59eu des moments de doute aussi,
00:44:01à se dire, si je ne deviens pas prof,
00:44:03c'est comme si j'ai passé à côté,
00:44:05alors que non. Puis la carrière de prof,
00:44:07on ne se le cachera pas, ce n'est pas 35 heures
00:44:09semaine non plus, major non plus,
00:44:11mais la pression est forte aussi.
00:44:13Chaque emploi a des forces
00:44:15et a des faiblesses. Il faut venir
00:44:17chercher ce qui nous convient.
00:44:19Oui, puis être prof, ce n'est pas
00:44:21nécessairement faire de la recherche, on en parlait tantôt
00:44:23avant de commencer le podcast.
00:44:25Mais dans le fond, ils ne font presque
00:44:27jamais de la recherche. Ce qu'ils font, c'est enseigner,
00:44:29faire des ressources humaines, gérer
00:44:31les étudiants, chercher de l'argent,
00:44:33créer des subventions,
00:44:35gérer des budgets.
00:44:37C'est des tâches administratives.
00:44:39C'est comme un directeur
00:44:41d'une entreprise.
00:44:43On pourrait le voir un petit peu comme ça.
00:44:45C'est comme une mini-entreprise. Chaque chercheur
00:44:47a sa mini-entreprise,
00:44:49en quelque sorte.
00:44:51C'est des
00:44:53tâches administratives. Dans
00:44:55un contexte de recherche,
00:44:57bien entendu, il y a
00:44:59ce domaine-là qui reste passionnant,
00:45:01l'écriture de demandes de subventions.
00:45:03Pour n'avoir écrit une qui a passé du premier
00:45:05coup, je me disais que c'était énergivant
00:45:07quand ça ne marche pas.
00:45:09Vraiment, vraiment.
00:45:11Des fois, on ne voit pas tout ce que
00:45:13les profs vont faire
00:45:15pour avoir l'argent qu'ils ont.
00:45:17C'est comme des demandes de bourse.
00:45:19C'est comme des demandes de bourse.
00:45:21J'ai eu une rencontre avec mon directeur
00:45:23et ma co-directrice la semaine passée.
00:45:25Ils ont parlé des IRSC,
00:45:27à quel point c'était difficile.
00:45:29Ils n'en ont pas eu.
00:45:31C'est un autre sujet.
00:45:33Comment les
00:45:35projets passent ou ne passent pas.
00:45:37Qui décide quand ça passe et quand ça passe pas.
00:45:39C'est ça qu'il faut faire.
00:45:41J'ai regardé parler et j'étais comme
00:45:43« Oh mon Dieu, ça a l'air
00:45:45brûlant. »
00:45:47C'est brûlant. Et de se faire toujours
00:45:49critiquer.
00:45:51C'est sûr que ça vient.
00:45:53Moi, je n'ai pas cette lourdeur
00:45:55au quotidien.
00:45:57On dirait vraiment qu'être professionnelle
00:45:59de recherche, c'est comme tous les meilleurs côtés.
00:46:01Le côté de la recherche.
00:46:03Il y a peut-être plus la précarité d'emploi
00:46:05qui est peut-être un petit peu plus noire.
00:46:07Tu n'as pas à aller gratter
00:46:09pour 3-4 cernes.
00:46:11C'est une job.
00:46:13J'ai écrit un podcast, on le voit.
00:46:15On fait des demandes de ce genre souvent.
00:46:17Mais finalement, à la tête,
00:46:19je vais être PPR.
00:46:21Honnêtement, peut-être.
00:46:23Je pense que ça peut...
00:46:25C'est très valorisant.
00:46:27Ça peut être une belle opportunité
00:46:29de carrière.
00:46:31On n'est pas juste PPR.
00:46:33On est vraiment au cœur du projet de recherche
00:46:35avec les étudiants.
00:46:37On développe des super belles complicités.
00:46:39Je suis sûre que ça nous garde jeunes.
00:46:41On est
00:46:43vraiment sur le terrain.
00:46:45C'est nous qui faisons
00:46:47un peu la recherche.
00:46:49À un moment donné, l'expérience rentre.
00:46:51On devient un peu autonome
00:46:53là-dedans.
00:46:55Je n'ai vraiment pas un boss sur mes épaules.
00:46:57Je ne sais même pas si je lui ai dit que j'étais ici ce matin.
00:46:59Je vais le dire.
00:47:01On parle de lui depuis tantôt.
00:47:03Bonjour.
00:47:05Il n'y aurait pas d'enjeu.
00:47:07C'est juste pour vous montrer qu'on gère nos choses.
00:47:09Bien entendu,
00:47:11on travaille en équipe.
00:47:13Avec l'étudiant aussi.
00:47:15Mais cette grande autonomie-là.
00:47:17Tu nous parlais aussi quand on s'est rencontrés
00:47:19il y a quelques semaines avant qu'on fasse le podcast.
00:47:21Des fois, tu pouvais
00:47:23prendre des soirées où tu te disais que tu travaillais,
00:47:25tu n'avais pas de courriel, tout le monde était en congé.
00:47:27Mais ça te permet de prendre des avant-midi,
00:47:29des après-midi.
00:47:31C'est cool.
00:47:33Cette autonomie-là, cette capacité-là
00:47:35à gérer notre horaire,
00:47:37c'est sûr que moi, je n'ai pas d'enfant.
00:47:39Des fois, ça peut m'arriver de dire
00:47:41que j'ai trouvé mon problème
00:47:43pour telle solution.
00:47:45Puis là, je m'assois et ça marche.
00:47:47Je ne suis pas dérangée par personne.
00:47:49Pas de courriel qui rentre, etc.
00:47:51Mais bien entendu, je ne vais pas
00:47:53donner du temps non plus.
00:47:55Je suis capable de jouer dans mon horaire et de dire
00:47:57vendredi, cette semaine, il y a un os beau.
00:47:59Mes heures sont faites.
00:48:01Je vais pouvoir partir l'esprit tranquille.
00:48:05Je pense que c'est la raison
00:48:07pour laquelle j'ai une grande autonomie.
00:48:09C'est parce qu'à un moment donné, je livre la marchandise.
00:48:11C'est ça et qu'on peut me faire confiance.
00:48:15C'est un peu votre cas aussi, les étudiants.
00:48:17Vous avez une certaine flexibilité
00:48:19dans votre horaire.
00:48:21Ça se répercute aussi un petit peu
00:48:23quand on est professionnel
00:48:25de recherche.
00:48:27Sauf que quand on a des études d'intervention
00:48:29où on a des participants, ça dicte
00:48:31un petit peu notre horaire.
00:48:33Les participants, c'est tôt le matin.
00:48:35Après, on est quand même
00:48:37très occupé, mais il y a une certaine flexibilité
00:48:39dans notre horaire.
00:48:41Est-ce que vous pouvez faire de l'overtime et prendre plus
00:48:43de vacances?
00:48:45Oui, tout à fait. On peut être payé un peu plus.
00:48:47Chaque personne gère ça
00:48:49un petit peu.
00:48:51C'est un peu ça. Là, on l'entend avec le chercheur.
00:48:53Ça m'arrive de faire de l'overtime.
00:48:55Quand j'ai un petit ras, je le dis.
00:48:57C'est sûr que ça ne rentre pas en 35 heures.
00:48:59Après ça, l'été,
00:49:01c'est souvent un bon moment
00:49:03où tu prends tes vendredis.
00:49:05Souvent, je ne gère pas mon overtime
00:49:07dans la semaine. Des fois, c'est plus difficile.
00:49:09Mais sur une plus longue période,
00:49:11c'est possible de le faire.
00:49:13Les chercheurs font ça un petit peu.
00:49:15Durant l'année scolaire,
00:49:17c'est vraiment un horaire
00:49:19très chargé. L'été, ça relâche
00:49:21un peu pour tout le monde.
00:49:23Par contre, c'est un bon moment pour faire de la recherche l'été
00:49:25parce qu'il n'y a pas de cours, il n'y a pas plein de choses.
00:49:27Il y a certains participants qui sont plus disponibles.
00:49:29Mais l'été,
00:49:31il y a quand même une ambiance estivale.
00:49:33Il y a des étudiants au bac qui viennent nous aider.
00:49:35Donc, on est plus capable
00:49:37de s'absenter un petit peu.
00:49:39C'est vrai.
00:49:43Si tu avais à changer quoi que ce soit,
00:49:45je sais que ton parcours est quand même
00:49:47très positif dans l'ensemble, mais il y aurait-il quelque chose
00:49:49que tu voudrais changer, que tu te disais avoir su?
00:49:51Peut-être que j'aurais dû prendre tel projet?
00:49:55En fait, à plusieurs moments
00:49:57dans ma vie, je me suis faite cette petite
00:49:59réflexion-là quand j'avais des choses
00:50:01que j'aimais moins.
00:50:03J'ai essayé de l'échanger
00:50:05au fur et à mesure ou de faire
00:50:07évoluer
00:50:09ma job, si on veut.
00:50:11Le fait de me lever tôt.
00:50:13Peut-être que ça va réarriver.
00:50:15Ça se peut que le prochain projet,
00:50:17parce que Vision,
00:50:19ce n'est pas tout à fait un projet de recherche non plus.
00:50:21C'est financé comme un projet de recherche,
00:50:23mais c'est à mi-chemin entre l'enseignement
00:50:25et de la recherche.
00:50:27Mais après Vision,
00:50:29il y a une subvention encore pour deux ans.
00:50:31Le programme d'avoir un autre financement,
00:50:33on ne le sait pas pour le moment. Il va y avoir
00:50:35après Vision sûrement.
00:50:37Ça va être quoi? Ça se peut que ça redevienne
00:50:39une étude clinique. C'est bien correct aussi.
00:50:41Ça va me tenter.
00:50:43Je ne sais pas ce que je changerais.
00:50:45Je pense que, overall,
00:50:47dans l'ensemble
00:50:49des professionnels de recherche, c'est l'enjeu
00:50:51de la précarité qui est
00:50:53comme quelque chose
00:50:55qui est plus à adresser.
00:50:57C'est un peu pour ça que je me suis impliquée
00:50:59au niveau de la commission de la recherche.
00:51:01C'est des thématiques
00:51:03que j'aborde tranquillement.
00:51:05Quand je visite des centres de recherche
00:51:07aussi, je suis appelée à faire ça
00:51:09à l'occasion,
00:51:11je visite des centres de recherche à l'université.
00:51:13C'est souvent ce qui ressort.
00:51:15Je passe des messages. J'ai accès à la haute direction,
00:51:17à la vis
00:51:19reprise à la recherche qui n'est pas là
00:51:21à toutes nos rencontres.
00:51:23Je le vois un petit peu
00:51:25comme ça.
00:51:27Je dirais que notre défi numéro un,
00:51:29c'est ça, la précarité. Il y avait le salaire.
00:51:31Quand j'ai accepté
00:51:33un emploi comme professionnel de recherche,
00:51:35je gagnais un petit peu moins
00:51:37que si j'étais nutritionniste dans un milieu hospitalier,
00:51:39mais avec tellement plus de latitude.
00:51:41Ça ne me dérangeait pas. L'écart après ça,
00:51:43c'est creuser un petit peu plus.
00:51:45Notre nouvelle convention collective corrige
00:51:47un petit peu le tir. Ça va bien.
00:51:49Ça va mieux.
00:51:51Je devrais dire qu'il reste encore
00:51:53un petit enjeu au niveau de la précarité.
00:51:55Anecdote,
00:51:57on veut que nos contrats soient d'un an.
00:51:59Nos contrats sont
00:52:01souvent d'avril à mars
00:52:03parce que les organismes subventionnaires, l'année financière,
00:52:05c'est d'avril à mars.
00:52:07Au mois de mars, on renouvelle tous les contrats de l'équipe.
00:52:09C'est une tâche que je suis responsable.
00:52:11On fait tous des contrats d'un an.
00:52:13Il faut comprendre que l'argent est gelé quand on fait un contrat.
00:52:15On ne l'a plus dans le compte.
00:52:17Et là, mon financement,
00:52:19Vision, ne rentre pas.
00:52:21Pour après ça me rendre compte qu'il est allé dans un autre compte,
00:52:23mais là, je n'avais plus d'argent pour payer mes changes.
00:52:25Je me disais que j'aurais dû me faire
00:52:27un contrat de six mois.
00:52:29L'argent n'est toujours pas loin.
00:52:31Ce souci-là,
00:52:33on développe des réflexes
00:52:35un peu écureuils aussi.
00:52:37Des fois,
00:52:39je ne vais pas couper des petites choses,
00:52:41mais je vais ménager un petit peu
00:52:43un projet pour avoir un fond de tiroir
00:52:45qui va me permettre des fois,
00:52:47moi ou une autre professionnelle,
00:52:49d'avoir un petit tampon entre deux contrats.
00:52:51Je ne manquerais pas de tâche,
00:52:53mais l'argent, c'est comme précieux.
00:52:55C'est cet aspect-là.
00:52:57Si j'avais à corriger quelque chose,
00:52:59un peu plus de financement,
00:53:01mais là, je n'ai pas de baguette magique,
00:53:03ou de travailler un petit peu pour réduire cette précarité-là.
00:53:05Mais c'est quelque chose que l'INAF,
00:53:07le Centre Nutrisse, sont conscients.
00:53:09On essaie de développer des réflexes
00:53:11de dire, OK, ce projet-là se termine.
00:53:13Ce chercheur-là part à la retraite.
00:53:15C'est déjà arrivé.
00:53:17Nadine, c'est un exemple.
00:53:19De le prévoir un petit peu plus,
00:53:21d'anticiper les fins de contrat.
00:53:23Tranquillement, le fait de m'impliquer,
00:53:25ça fait en sorte que ces messages-là
00:53:27ne passent pas révolutionnaires
00:53:29comme changements,
00:53:31mais au moins, il y a une prise de conscience.
00:53:33C'est ça, justement,
00:53:35de prévoir un peu plus ou d'arriver
00:53:37et d'être comme, oh, bien, c'est fini.
00:53:39Je n'ai plus de contrat. Qu'est-ce que je fais?
00:53:41C'est là que ça devient stressant, en fait,
00:53:43quand tu n'es pas trop à preuve.
00:53:45Y a-t-il un projet de recherche
00:53:47particulièrement intéressant
00:53:49ou significatif sur lequel de travailler?
00:53:51C'est sûr que Vision,
00:53:53qui n'est pas un projet de recherche,
00:53:55mais c'est quelque chose qui vient
00:53:57chercher plusieurs éléments en moi,
00:53:59plusieurs points que j'aime.
00:54:01L'autre qui me vient
00:54:03spontanément à l'esprit,
00:54:05c'est, en fait, tous les projets.
00:54:07Je les ai aimés, mais celui sur la diète
00:54:09méditerranéenne qu'on a fait il y a quand même
00:54:11plusieurs années,
00:54:13peut-être une quinzaine d'années déjà,
00:54:15qui visait à aller voir
00:54:17l'impact de l'alimentation
00:54:19méditerranéenne seule
00:54:21et avec perte de poids.
00:54:23Quand on mange méditerranéen,
00:54:25souvent on perd du poids parce que le volume
00:54:27d'aliments est très, très grand.
00:54:29Mais c'est-tu
00:54:31le fait de perdre du poids ou le fait
00:54:33de vraiment mieux manger, puis juste
00:54:35à bien manger sans perte de poids?
00:54:37Même si le taux de cholestérol
00:54:39ne bouge pas tant, il y a plein
00:54:41de changements métaboliques.
00:54:43C'est un projet où
00:54:45on dirait que tous les éléments favorables
00:54:47étaient là. J'avais moins de participants
00:54:49à la fois,
00:54:51parce que le design du projet, j'avais plus
00:54:53de temps avec mes participants.
00:54:55Le projet était le fun, la bouffe était
00:54:57le fun, tout. L'étudiant,
00:54:59ils ont tous été incroyables.
00:55:01Là, toutes les planètes
00:55:03étaient en lignée pour ce projet-là.
00:55:05Je pense que c'est un projet
00:55:07phare de ma carrière.
00:55:09Le dernier que j'ai fait avant le projet Vision,
00:55:11qui a quand même duré 5 ans
00:55:13pendant la pandémie, qui a eu beaucoup d'ajustements,
00:55:15mais le fait d'être 5 ans
00:55:17avec mes participants, pour les participants,
00:55:19c'était 3 ans et demi, 3 ans et demi, 4 ans,
00:55:21j'ai développé une complicité
00:55:23vraiment grande avec eux.
00:55:25Ça aussi, j'ai
00:55:27aimé ça. C'est long.
00:55:29On voulait voir l'impact
00:55:31sur une longue période.
00:55:33En fait, c'est sur les dépôts de lipides
00:55:35dans les carotines. Ça ne se fait pas en 2 minutes
00:55:37d'aller voir l'évolution.
00:55:39C'est pour ça que l'intervention durait
00:55:413 ans. Entre le moment que le participant
00:55:43qui posait sa candidature
00:55:45et la fin, il y avait à peu près 3 ans et demi,
00:55:474 ans. Mais ça a été
00:55:49un projet gratifiant pour ça.
00:55:51Avec plein d'embûches à gérer,
00:55:53mais gratifiant pour ça.
00:55:55Y a-t-il des tubes qui sont perdus quelque part?
00:55:57Pas les tubes perdus. On a été chanceux,
00:55:59mais ça arrive toujours.
00:56:01Les tubes sont encore presque tous
00:56:03à Québec. On a fait des back-up aussi,
00:56:05mais éventuellement, il va falloir
00:56:07qu'on en envoie une bonne partie à Toronto.
00:56:09Ça, c'est toujours un peu plus stressant.
00:56:11Mais on a fait des back-up. On a toujours un tube A
00:56:13et un tube B. C'est un enjeu, perdre des tubes.
00:56:15J'ai entendu récemment,
00:56:17justement,
00:56:19à l'UCPQ,
00:56:21il y a une collaboration avec un chercheur, je ne sais pas où.
00:56:23Je pense que c'est Puro qui ont
00:56:25oublié que c'était
00:56:27sensible
00:56:29comme échantillon. Il y a des congés
00:56:31overnight. Quelque chose de même.
00:56:33En tout cas,
00:56:35ça a été comme...
00:56:37Il faut que tu fasses des back-up.
00:56:39C'est ça, mais c'était plus bon.
00:56:41Tout le plasma avait dégelé.
00:56:43Je pense que c'est du plasma.
00:56:45Des espoirs d'horreur comme ça, c'est déjà arrivé.
00:56:47Oui, c'est ça.
00:56:49Il y a été quand même des bonnes pratiques.
00:56:51Le fait de travailler dans un centre de recherche
00:56:53bien équipé, à Nutris,
00:56:55à l'INAF, on a une belle infrastructure
00:56:57qui nous permet.
00:56:59Les gens sont là depuis longtemps.
00:57:01Ça nous permet d'anticiper ces problèmes-là
00:57:03pour voir s'il y aurait un tube back-up.
00:57:05Parce que ça peut arriver.
00:57:07Ou des congélateurs
00:57:09qui lâchent durant la nuit.
00:57:11Oui, oui.
00:57:13J'ai une question.
00:57:15Ça fait longtemps que le monde est à l'INAF.
00:57:17Souvent, le monde reste. Est-ce dur de rentrer à l'INAF?
00:57:19C'est un très
00:57:21bon point. Je me suis fait cette réflexion-là
00:57:23récemment.
00:57:25Des fois, il y a des gens qui sont partis.
00:57:27Il y en a d'autres qui sont arrivés
00:57:29après et qui sont restés.
00:57:31Je pense qu'il y a
00:57:33de la job.
00:57:35Il y a toujours moyen d'engager
00:57:37des nouvelles personnes. Année après
00:57:39année, il y a des gens qui quittent. Il y a des gens qui arrivent.
00:57:41Il y a des nouveaux projets.
00:57:43Il y a de l'expertise différente qu'on veut
00:57:45aller chercher.
00:57:47Ce que je remarque aussi, c'est
00:57:49ceux qui sont là depuis longtemps, ils ont souvent
00:57:51une expertise,
00:57:53un petit élément distinctif
00:57:55pour chaque personne.
00:57:57Il y a plusieurs personnes
00:57:59qui sont plus habiles avec tous les
00:58:01outils web.
00:58:03Ils sont arrivés à des moments où il y a d'autres personnes
00:58:05qui t'aiment et là, on est allé chercher leur expertise.
00:58:07Des fois, de se différencier
00:58:09un petit peu des autres.
00:58:11Je donne
00:58:13beaucoup de conférences. C'est sûr que je
00:58:15coordonne l'achat en nutrition et ça m'amène
00:58:17à...
00:58:19Il y a un volet qui transfère des connaissances.
00:58:21C'est un petit peu ma marque
00:58:23de commerce comparativement à d'autres.
00:58:25Chaque personne a sa petite signature.
00:58:27Ça, je trouve que ça assure un peu plus
00:58:29de rester et
00:58:31l'entrée. Mais oui, il y a toujours
00:58:33un petit roulement
00:58:35aussi pour différentes raisons.
00:58:37Des congés de maternité,
00:58:39des départs à la retraite, il va y en avoir.
00:58:41Donc oui, il y a moyen
00:58:43d'arriver.
00:58:45J'avais une question, je l'ai perdue.
00:58:47T'en as une, vas-y.
00:58:49Je vais essayer de repasser.
00:58:51En fait, je voulais savoir,
00:58:53est-ce que
00:58:55c'est un conseil à donner
00:58:57à quelqu'un qui voudrait être
00:58:59professionnel de recherche?
00:59:01Je pense que de le dire.
00:59:03Je pense que de le dire
00:59:05aux gens. Moi, après mes études,
00:59:07j'aimerais, aux chercheurs en fait,
00:59:09j'aimerais ça être professionnel
00:59:11de recherche.
00:59:13Des fois, peut-être que ça peut
00:59:15être payant dans 5 ans, cette conversation-là.
00:59:17On commence pour un autre
00:59:19chercheur, mais d'annoncer
00:59:21les couleurs, puis de dire, moi,
00:59:23j'aimerais ça. Je pense que c'est une bonne étape.
00:59:25De développer son réseau de contacts,
00:59:27parce que ça se peut que ça marche pas ici,
00:59:29mais que ça marche dans un autre centre
00:59:31de recherche. Il y a ça.
00:59:33De développer ses compétences
00:59:35professionnelles.
00:59:37Ou de prendre conscience
00:59:39des compétences qu'on a développées
00:59:41autres que juste nos compétences
00:59:43scientifiques. Parce que
00:59:45on va avoir un petit deuil à faire
00:59:47de notre sujet. Des fois, ça se peut
00:59:49qu'on ait travaillé dans un autre sujet,
00:59:51mais on arrive avec un bagage
00:59:53qui est transposable à une autre
00:59:55discipline aussi. Mais de prendre
00:59:57conscience, de se préparer
00:59:59et d'être capable de se vendre, de se dire,
01:00:01moi, pendant mes études,
01:00:03j'ai développé des compétences
01:00:05de vulgarisation scientifique. J'ai développé
01:00:07des compétences d'animer, des balados.
01:00:09J'ai développé des compétences
01:00:11de gestion. J'ai développé
01:00:13beaucoup de choses qui sont
01:00:15transférables dans d'autres équipes.
01:00:17Les compétences, tu dirais qu'elles sont importantes?
01:00:19À part la gestion projet.
01:00:21La gestion projet, c'est sûr qu'on en a parlé beaucoup.
01:00:23J'ai comme l'autonomie
01:00:25qui me vient en
01:00:27deuxième. Mais l'autonomie,
01:00:29je trouve que ça vient avec l'expérience.
01:00:31Plus on acquiert l'expérience,
01:00:33plus on trouve qu'on devient
01:00:35autonome et qu'on
01:00:37a confiance en soi.
01:00:39Ça, ça me vient.
01:00:41Ensuite, j'ai
01:00:43la créativité qui me vient en tête.
01:00:45La créativité,
01:00:47ça ne veut pas dire avoir les cheveux bleus
01:00:49et se distinguer
01:00:51des autres de même. Ce n'est pas ça.
01:00:53C'est d'être capable de créer des choses
01:00:55ou d'orbondir
01:00:57avec des idées et des solutions
01:00:59innovantes un petit peu.
01:01:01Ça peut être simple. Moi, je ne me suis
01:01:03jamais considérée comme une personne créative
01:01:05et j'anime des groupes
01:01:07de co-création. Ça m'a toujours fait rire.
01:01:09Pour après ça prendre conscience,
01:01:11quand même, la créativité, ça s'exprime
01:01:13de différentes façons.
01:01:15Ce n'est pas juste les cheveux bleus
01:01:17et des vêtements originaux.
01:01:19En recherche, c'est quelque chose
01:01:21qui nous permet de se distinguer
01:01:23un petit peu des autres.
01:01:25Pour innover, il faut que tu sois créatif.
01:01:27Je pense que la définition de créativité,
01:01:29dans un milieu d'art versus en science,
01:01:31c'est un peu différent.
01:01:33Ça revient au même, mais c'est juste
01:01:35l'application de la créativité.
01:01:37C'est drôle qu'on parle de ça parce que
01:01:39on en a parlé récemment, je pense,
01:01:41tu es comme, je ne suis pas vraiment
01:01:43créative dans la vie, mais tu fais un projet
01:01:45de recherche, tu as des idées, c'est de la créativité.
01:01:47Moi, je les note mes idées.
01:01:49Moi, des fois, je vais marcher
01:01:51le soir, souvent, et j'ai mon téléphone.
01:01:53Vous devriez voir les textos que je m'envoie.
01:01:55C'est des notes, en fait,
01:01:57puis des bulles.
01:01:59Je me dis, oui, attends un peu,
01:02:01telle affaire, si je ne la note pas,
01:02:03je vais l'oublier, mon idée.
01:02:05C'est des idées banales, des fois.
01:02:07C'est juste des solutions.
01:02:09Je pense qu'il faut évaluer un peu
01:02:11cet élément-là pour se distinguer.
01:02:15J'ai envie de dire aussi,
01:02:17comme dernière compétence, parce que la liste
01:02:19est longue, on aurait pu parler de leadership,
01:02:21on aurait pu parler de vulgarisation,
01:02:23mais c'est communication
01:02:25qui me vient sous toutes ses formes.
01:02:27Être professionnel
01:02:29de recherche, c'est gérer une petite équipe,
01:02:31donc il y a de la communication interpersonnelle,
01:02:33c'est être capable de bien
01:02:35communiquer ce qu'on a à dire.
01:02:37Il y a des choses plates à dire.
01:02:39Des fois, il y a des situations
01:02:41où ça ne marche pas,
01:02:43puis il faut le dire à notre boss aussi,
01:02:45puis ce n'est pas parce qu'on n'est pas bon.
01:02:47Donc, communication, mais aussi
01:02:49de bien vulgariser notre message,
01:02:51que ça soit à nos étudiants.
01:02:53Je pense que c'est
01:02:55le nerf de la guerre, la communication,
01:02:57dans plein de domaines,
01:02:59de bien communiquer.
01:03:01Est-ce que ça t'est arrivé justement
01:03:03dans tes 20 ans d'expérience de devoir gérer
01:03:05des gros problèmes de communication,
01:03:07des gros conflits?
01:03:09Est-ce que tu le rends un peu la professionnelle
01:03:11de faire un peu l'avocat du diable?
01:03:13Des fois, oui, puis des fois, non.
01:03:15Des fois, ça remonte vraiment aux chercheurs.
01:03:17Ça dépend de c'est quoi le conflit,
01:03:19ça dépend de c'est quoi le problème,
01:03:21mais souvent, ça m'est passé entre les mains avant.
01:03:23Des fois, il y avait un enjeu avec un étudiant,
01:03:25puis là, des fois,
01:03:27je peux l'adresser carrément,
01:03:29mais des fois, c'est plus haut que moi
01:03:31dans le sens que c'est plus
01:03:33juste l'équipe, puis que j'ai besoin.
01:03:35Ça ne le cachera pas,
01:03:37quand Benoît intervient, il y a aussi une autorité
01:03:39que j'ai de façon différente.
01:03:41Ça m'est arrivé une fois
01:03:43de devoir mettre à la porte
01:03:45une personne. C'est rare,
01:03:47parce qu'au pire, tu laisses finir
01:03:49son contrat, puis tu ne l'engages pas.
01:03:51Mais ça m'est arrivé
01:03:53une fois, elle ne se présentait pas.
01:03:55Je n'ai pas une garderie, c'est un site de recherche.
01:03:57Si tu dis que tu viens de travailler
01:03:59puis tu ne rentres pas, je n'ai pas beaucoup de patience
01:04:01pour ça. Puis là, tu lui dis
01:04:03une fois, deux fois, puis après ça, tu sais,
01:04:05là, non. À un moment donné, ça ne marche pas.
01:04:07Mais oui,
01:04:09des fois, il y a des tensions entre les étudiants
01:04:11dans le même projet.
01:04:13Ça aussi, c'est arrivé.
01:04:15Ben là, c'est juste
01:04:17de stratégie pour essayer
01:04:19que tout le monde...
01:04:21Mais on est chanceux,
01:04:23c'est un environnement agréable,
01:04:25donc ça n'arrive pas tant que ça.
01:04:27C'est ça, c'est l'exception dans tous les étudiants
01:04:29puis toutes les situations.
01:04:31Puis tu sais, on ne se le cachera pas, nos chercheurs,
01:04:33ils choisissent leurs étudiants aussi.
01:04:35Vraiment.
01:04:37Puis tu sais, plus notre boss est bon,
01:04:39plus il attire des étudiants d'exception
01:04:41aussi, sauf que
01:04:43ça n'empêche pas que des fois,
01:04:45on est humain, puis ça peut arriver
01:04:47des petits conflits.
01:04:49C'est un milieu compétitif, donc il y a
01:04:51de la compétition.
01:04:53Ça peut créer des conflits.
01:04:55Même si on le ressent moins dans notre milieu de recherche,
01:04:57ça arrive.
01:04:59Ce qu'on voit aussi des fois, c'est plus de remonter
01:05:01certains étudiants à une petite déprime
01:05:03en plein milieu de parcours.
01:05:05C'est normal.
01:05:07Des crises existentielles de...
01:05:09Pourquoi je fais un doc?
01:05:11Qu'est-ce que ça va me donner?
01:05:13Puis là, on ne le sait pas encore, dans le fond.
01:05:15C'est ça, il faut juste le faire puis aimer ce qu'on fait.
01:05:17Exact.
01:05:19Ma question étant revenue, on parlait justement
01:05:21du style de rentrer à l'ENAF.
01:05:23Est-ce que ça vaut la peine d'envoyer son CV
01:05:25spontanément à un chercheur?
01:05:27Oui, tout à fait. Je pense qu'il faut le dire
01:05:29qu'on veut travailler en recherche
01:05:31aux gens de notre entourage.
01:05:33J'ai en tête
01:05:35une professionnelle de recherche.
01:05:37J'ai arrêté de compter le nombre
01:05:39de chercheurs pour qui elle a travaillé,
01:05:41mais j'ai besoin de plus
01:05:43qu'une main, puis peut-être que la deuxième
01:05:45est pleine. Puis c'est une personne
01:05:47qui le disait tout le temps.
01:05:49Je vais finir mon contrat, je le sais que ça se termine
01:05:51parce que j'étais sur un emplacement
01:05:53en congé de maternité.
01:05:55Peu importe, l'étude
01:05:57arrête et il n'y en a pas d'autres après.
01:05:59Elle le disait.
01:06:01Après ça, tout d'un coup, elle avait une job
01:06:03avec un autre chercheur.
01:06:05Oui, on le dit, on envoie notre CV.
01:06:07Des fois, même si on est déjà engagé,
01:06:09on peut anticiper.
01:06:11Cette personne-là, elle a développé
01:06:13des compétences extraordinaires
01:06:15d'être,
01:06:17comment je pourrais dire, pas caméléon,
01:06:19mais d'adaptation.
01:06:21Ça aussi, c'est une compétence importante.
01:06:23S'adapter, polyvalente peut-être.
01:06:25Oui. Mais s'adapter,
01:06:27ça fait partie des choses.
01:06:29Puis faire confiance à la vie
01:06:31un petit peu aussi.
01:06:33Moi, ça ne m'a pas empêchée de dormir, d'avoir une job
01:06:35précaire. Je l'aperçois même,
01:06:37je ne la définis même pas de cette façon-là.
01:06:39Mais là, ça fait 20 ans.
01:06:41Mais je le sais qu'il y en a d'autres
01:06:43que ça les a stressées.
01:06:45Il faut aller chercher, il ne faut pas hésiter.
01:06:47Ça revient un peu à communiquer.
01:06:49Oui.
01:06:51Cool. Ça fait pas mal.
01:06:53Ça fait le tour. Est-ce que tu avais quelque chose
01:06:55à rajouter?
01:06:57J'ai envie de vous dire, vous êtes bientôt
01:06:59vers la fin de vos études.
01:07:01Faites-vous confiance.
01:07:03Faites ce que vous aimez.
01:07:05Aujourd'hui, ça se peut que j'aime ça.
01:07:07Puis dans 5 ans, je ne le sais pas.
01:07:09Ce n'est pas grave. On le gère pas
01:07:11dans 5 ans. Une carrière, ce n'est pas
01:07:13linéaire. Il peut y avoir aussi.
01:07:15Vos études graduées, ce n'était pas linéaire.
01:07:17Une carrière, ça ne le sera pas.
01:07:19Posez-vous pas la question si vous allez
01:07:21aimer ça encore à 60 ans.
01:07:23Allez-y. Pour les prochaines
01:07:25années, j'aime ça. Ça fait-tu en sorte
01:07:27que j'aime me lever le matin? Oui.
01:07:29Parfait. Plus tard,
01:07:31on gérera le reste.
01:07:33Faites-vous confiance.
01:07:35Faites ce que vous aimez. C'est vraiment le secret.
01:07:37C'est un très beau message de fin.
01:07:39Merci.
01:07:41Merci beaucoup d'avoir accepté de venir. C'était vraiment le fun.
01:07:43On a toujours plein de choses à dire.
01:07:45On va continuer.
01:07:47C'est ça.
01:07:49C'est-tu encore les étudiants
01:07:51de l'Université Laval qui ont accès au parcours Vision?
01:07:53Pour le moment, ça devrait rester
01:07:55comme ça pour les deux prochaines années.
01:07:57C'est un financement qui est
01:07:59réservé pour les étudiants gradués.
01:08:01On pourrait dire
01:08:03tous domaines confondus. On ne fait
01:08:05pas trop de distinction. On priorise les étudiants
01:08:07en sciences de la santé, mais il y a
01:08:09plein de ramifications avec
01:08:11socio-administration, philosophie,
01:08:13on va dire que c'est un financement pour l'Université Laval.
01:08:15Super. Si vous êtes étudiant
01:08:17et que vous avez besoin d'un retour pour un futur emploi,
01:08:19on vous invite à aller voir le parcours Vision.
01:08:21Il y a aussi des formations en ligne.
01:08:23Il y a le Symposium.
01:08:25Il y a Balado aussi sur Spotify. On peut mettre le lien.
01:08:27Exactement. Si jamais ça vous intéresse.
01:08:29Sur ce,
01:08:31merci encore.
01:08:33On se revoit pour les prochains épisodes.
01:08:35Pour les prochains épisodes de Nutris.
01:08:37Bye.
01:08:39Musique
01:08:41...