• il y a 4 mois
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique était l'invité de BFMTV à 4 jours du premier tour des législatives

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00:00Tout d'abord le ministre de l'économie qui est déjà avec nous sur ce plateau. Bonjour à vous Bruno Le Maire, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, l'écologiste Yannick Jadot et enfin le monsieur économie du Rassemblement National Jean-Philippe Tanguy.
00:14Mais nous avons aussi évidemment nos éditorialistes de qualité. Bonsoir Anna Cabana, bonsoir Thierry Arnault et bonsoir à vous Emmanuel Lechypre.
00:24Mais on va donc commencer avec vous monsieur le ministre. Il vous reste donc deux jours pour convaincre les Français. Selon les derniers sondages, la majorité présidentielle est toujours en troisième position, loin derrière le Rassemblement National.
00:39Dans quel état d'esprit êtes-vous ce soir ? Résolument combatif. D'abord parce que la majorité progresse et ensuite parce qu'il en va de l'avenir de la France et que comme ministre de l'économie et des finances,
00:53je suis évidemment attaché à tout ce qui a été fait depuis 7 ans. On a rouvert des usines, relancé la production, créé 2 millions d'emplois, fait de la France la nation la plus attractive et que je n'ai pas envie qu'en 7 jours soit détruit le travail de cette année.
01:05Et que dans le fond, les points communs, les programmes des deux extrêmes, c'est que c'est travailler moins pour gagner plus. C'est renoncer au travail et à la force du travail.
01:18C'est détruire la nation de production que nous étions en train de recréer avec cette majorité. Et je ne veux pas laisser faire ça comme ça d'un trait de crayon.
01:27Il ne s'agit pas de faire rempart à qui que ce soit. Ce n'est pas le sujet quand j'entends François Hollande parler de ça. Il s'agit de porter la France, de lui permettre de réussir au XXIe siècle.
01:35Elle est dans la bonne direction. Il y a certainement des choses à corriger. Sinon, la situation ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui. Mais nous ne devons pas quitter cette direction d'un pays qui produit et qui innove.
01:45Pour corriger justement la situation, vos mesures économiques. Mais d'abord, des questions d'ordre peut-être plus politique. Tout d'abord, vous nous avez dit votre état d'esprit.
01:55Vous vous dites combattif ce soir. Est-ce que vous échangez régulièrement en ce moment avec le président de la République ? Et lui, dans quel état d'esprit est-il ?
02:03Nous avons échangé ce matin au Conseil des ministres. Et c'est aussi un état d'esprit résolument combattif. Une fois encore, pour porter cette idée que nous avons de la France,
02:12une France qui produit, qui réussit, et puis surtout peut-être pour élargir le débat national. Il y a une chose qui me stupéfie dans cette campagne, c'est que c'est une campagne hors sol.
02:23La Chine et ses surcapacités industrielles qui vont se déverser sur le marché européen, ça n'existe pas. La compétition avec les États-Unis, ça n'existe pas.
02:30Le fait que des investisseurs qui ont choisi la France pour ouvrir leurs usines, créer des emplois, pourraient demain, parce que la politique fiscale ne serait plus la même,
02:37partir en Allemagne, en Italie, aux États-Unis, en Asie, ça n'existe pas. Le fait qu'il y a des PME, des TPE, qu'il y a des patrons qui ne peuvent pas payer 1 600 euros de salaire
02:45parce que ce serait trop cher pour eux, ça n'existe pas. Donc je voudrais, non seulement défendre une vision, mais réancrer cette campagne dans le réel.
02:54Vous avez eu des mots très durs concernant la décision d'Emmanuel Macron, la dissolution. Je cite vos mots.
03:01Les parquets des ministères et des palais de la République sont pleins de cloportes, ils sont dans les parquets, dans les rainures du parquet, il est très difficile de s'en débarrasser.
03:08Vous faisiez référence là au conseiller d'Emmanuel Macron, qu'ils lui ont conseillé donc de dissoudre l'Assemblée nationale. Est-ce que déjà vous regrettez ces mots, cloportes ? C'est violent quand même.
03:19Regretter ? Me plaisanter ? Ça fait des années que je dénonce la monarchie technocratique. Donc quand on la voit à l'œuvre, il vaut mieux dire ce qu'on a sur le cœur.
03:29Oui, la monarchie technocratique est le contraire de ce que je veux pour mon pays. Il y a une grande démocratie où les ministres élus décident, parce qu'ils sont responsables devant le peuple,
03:39et que c'est eux qui ont le peuple devant eux, et c'est eux qui ont la légitimité du peuple. Et les conseillers...
03:43Mais cette monarchie technocratique, ce sont ceux qui conseillent nos présidents en ce moment ? C'est à eux que vous faites référence, Bruno Le Maire ?
03:50Mais je l'ai dit, il y en a partout et il y en a depuis des années. Les conseillers sont là pour conseiller, les ministres sont là pour décider.
03:54Et quand les conseillers se mettent à vouloir décider ou penser à la place de leur chef, en général, ça se passe mal.
04:00Ça veut dire que vous n'avez toujours pas digéré cette décision ?
04:03Vous savez, j'ai la digestion très facile. Ce n'est pas du tout le sujet. Je dis ce que j'ai sur le cœur, parce que je pense que c'est important,
04:11mais pas important pour cette décision spécifique, important pour comprendre aussi comment nous en sommes arrivés.
04:18Avoir aujourd'hui un rassemblement national qui est aussi puissant, ça ne date pas de la décision du président de la République.
04:23De manière beaucoup plus ancienne, relisez ce que je dis et ce que j'écris depuis des années.
04:28Cette monarchie technocratique où on peut être haut fonctionnaire, se faire élire et pas démissionner de la haute fonction publique, c'est scandaleux.
04:34Moi, j'ai démissionné de la haute fonction publique parce que j'estime que quand on est élu, on ne peut plus avoir la indépendance de la haute fonction publique.
04:40Cette politique où on cumule les mandats, où on peut faire cinq, six mandats d'affilée, ce n'est pas ma conception.
04:47C'est aussi la monarchie technocratique et, pardon de le dire, un gouvernement dans lequel les conseillers se prennent pour des ministres et a fortiori pour des chefs d'État.
04:56Ils prennent la place qu'on leur laisse.
04:58Bruno Le Maire, le vrai sujet, les conseillers que vous désignez comme des cloportes qui ont eu de l'influence sur le président de la République,
05:05ils en ont eu parce qu'il leur a laissé en avoir. La responsabilité politique, c'est quand même la sienne, non ?
05:11Parce que là, ils ont bon dos dans votre discours, les conseillers cloportes.
05:15Les conseillers cloportes, chacun a compris qui cela pouvait concerner et quelle forme de gouvernance cela pouvait concerner.
05:21Moi, je parle de la responsabilité politique. Il y a un responsable politique qui a écouté ces conseils.
05:26Il y a un responsable politique et le président de la République, il a pris une décision, ça s'appelle l'article 12 de la Constitution.
05:31Il a pris cette décision seul, chacun le sait, et je pense qu'il est simplement important pour l'avenir que nous ayons une organisation de la gouvernance,
05:40du gouvernement et de la décision politique en France qui soit démocratique, c'est-à-dire rendue au peuple.
05:44Et le peuple, il élit les représentants qui ensuite ont une légitimité par rapport à eux.
05:49Les conseillers qui n'ont pas pris ces risques-là n'ont pas la même légitimité, donc ne doivent pas avoir le même pouvoir.
05:54– Thierry Arnault.
05:55– À propos du peuple qui s'intéresse beaucoup à ces élections, ce que nous disent les sondages aussi,
05:59ce que nous disent aussi les procurations, ce que nous disent les votes des Français de l'étranger,
06:03par exemple, 250 000 en l'espace de 24 heures, les Français ont très envie de voter,
06:07beaucoup plus manifestement qu'il y a quelques jours encore.
06:10Comment est-ce que vous interprétez ce sursaut ? Quelle lecture en faites-vous ?
06:14Est-ce que vous pensez qu'il peut vous profiter ?
06:16– Je me réjouis de ce sursaut, je le vois partout, j'étais dans l'Oise tout à l'heure,
06:20jusqu'à dans le Gers demain, je fais un ou deux déplacements par jour pour soutenir nos députés
06:24à qui je rends hommage parce qu'ils ont le vent de face et qu'ils se battent.
06:27Et je le vois tout simplement comme une prise de conscience
06:31que l'avenir de la France cette fois-ci est réellement en jeu.
06:35Et que ce qui va se décider le 30 juin et le 7 juillet prochains
06:39va changer profondément ce que sera la France demain,
06:43sa place, sa puissance, sa compétitivité, sa capacité à peser dans le 21ème siècle.
06:51Est-ce qu'on va, une fois encore, vers la facilité de la consommation
06:54qu'on propose tout le monde, le RN qui dit on va baisser les taux de TVA sur l'échange,
06:57sur les carburants, le Front de Gauche qui vous dit qu'il va augmenter les salaires
07:01sans tenir compte de la compétitivité des entreprises.
07:03Tout ça est extraordinairement séduisant.
07:05Mais à quoi ça va mener ?
07:07Un appauvrissement général du pays.
07:10Le problème français c'est de produire.
07:13Produire des voitures, produire des automobiles, produire des batteries,
07:16produire des biens innovants, produire des éoliennes
07:18pour les exporter, créer de la richesse avant de la redistribuer.
07:21Ce que vous dites c'est que ça n'est pas réaliste.
07:23Bruno Le Maire, une dernière question avant de partir en pub
07:25sur le Président de la République.
07:27Ça fait deux jours qu'on ne l'a pas entendu, qu'il ne s'est pas exprimé.
07:31Est-ce que vous parliez de prise de conscience ?
07:34Est-ce que vous pensez qu'il a fini par comprendre
07:36que ces prises de parole n'allaient pas forcément dans le sens de sa majorité ?
07:41Est-ce que selon vous c'est une décision saine ?
07:44Lâchons le Président de la République tranquille car il n'est pas l'enjeu de cette élection.
07:48L'enjeu de cette élection ce sont les parlementaires,
07:51le chef du gouvernement et les grands choix de politique,
07:54économiques, financières, fiscales.
07:56Mais ce n'est pas un recoussoir, pardonnez-moi Emmanuel Macron ?
07:59Je suggère que chacun, et c'est ce qui se passe,
08:02je rejoins ce qui a été dit sur la participation des Français,
08:05il y a un grand moment démocratique avec à la fois de l'espoir
08:08et beaucoup, beaucoup, beaucoup d'inquiétude,
08:11que je mesure parfaitement chez chaque citoyen.
08:13Tant mieux si la participation est forte, mais soyons à la hauteur des Français.
08:17Plutôt que de renvoyer la responsabilité à l'un ou à l'autre,
08:20comprenons ces inquiétudes, ces colères.
08:22Il est un sujet de cette campagne Bruno Le Maire, vous ne pouvez pas le nier.
08:26Il est un sujet de cette campagne.
08:28Pourquoi les Français plus lucides que ça ?
08:29Le vrai sujet de cette campagne, c'est l'avenir de la France.
08:32On va marquer une très courte pause.
08:33On va aller dans le fond des programmes,
08:35la réforme des retraites, la question du pouvoir d'achat
08:37que vous avez commencé à évoquer il y a un instant.
08:39On marque une très courte pause.
08:40On poursuit cette interview du ministre de l'Économie Bruno Le Maire
08:43dans quelques minutes, à tout de suite.
08:45Notre émission spéciale se poursuit 48 heures pour convaincre
08:49avec notre invité ce soir, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie.
08:53Rebonsoir à vous.
08:54On va reparler de la réforme des retraites,
08:57de ce que les trois différents blocs proposent.
09:00Mais juste avant, Emmanuel Lechypre, vous aviez une question
09:02à poser à M. le ministre sur l'impact économique de la dissolution.
09:06C'est ça ?
09:07Oui, parce que ce qui est frappant,
09:08c'est ce qu'on a vu juste après l'annonce de la dissolution,
09:10c'est une France à l'arrêt.
09:12Des ménages qui suspendent leurs décisions d'investissement.
09:15On a même vu certains promoteurs vous dire
09:16qu'il y avait plus de désistement que de souscription.
09:19Les chefs d'entreprise qui se disent
09:20que ce n'est pas le moment d'investir.
09:22Les investisseurs étrangers qui avaient des projets.
09:25Il y a des exemples dans plein de régions
09:27où finalement tout est suspendu.
09:30Concrètement, la dissolution,
09:31ça va coûter combien à l'économie française,
09:34cette économie à l'arrêt pendant plusieurs mois ?
09:37Pas plusieurs mois, il y a plusieurs jours,
09:39plusieurs semaines où effectivement on le voit,
09:41il y a moins d'activités dans les hôtels,
09:44dans le tourisme, dans certains secteurs.
09:46On voit aussi surtout que l'arrivée des programmes
09:50du Front populaire comme du Rassemblement national
09:52ont inquiété les marchés.
09:53Moi, je n'ai jamais connu depuis 2022
09:55un tel écart de taux d'intérêt entre la France et l'Allemagne.
09:58Et si ces programmes sont appliqués,
10:00l'écart de taux explosera.
10:02Ce qui fait que quand vous irez chercher
10:03un crédit à la banque pour votre logement,
10:05ça vous coûtera plus cher.
10:06Si vous allez chercher un crédit pour innover,
10:09investir dans votre PME ou votre TPE,
10:11ça vous coûtera plus cher.
10:12Dans le fond, la vraie question, c'est de savoir
10:13si le 7 juillet, on revient sur de bons rails
10:17ou on part dans le décor.
10:19Ça résume pour moi ce que sont aujourd'hui
10:22les projets économiques.
10:23Vous avez deux projets économiques
10:24qui envoient la France dans le décor,
10:26de toujours plus de dépenses publiques,
10:27de moins de production,
10:28de moins de soutien à l'investissement.
10:30Et vous avez un projet qui nous maintient
10:32sur de bons rails,
10:33les rails sur lesquels on est depuis sept ans
10:34d'une puissance économique qui investit,
10:36qui innove, qui a de la croissance,
10:37qui n'est pas passée par la crise de la récession,
10:39qui a créé deux millions d'emplois
10:40et qui, pour la première fois depuis 40 ans,
10:42je le dis parce que ça me tient tellement à cœur,
10:44recrée de nouvelles filières industrielles,
10:47batteries électriques, véhicules électriques,
10:49que Mme Le Pen, je le rappelle,
10:50veut jeter à la rivière.
10:51Si vos opposants politiques étaient là ce soir,
10:52ils vous diraient que vous avez déjà,
10:54dans une certaine mesure,
10:55envoyé la France dans le décor.
10:57Le déficit, la dette,
10:58en l'espace de quelques semaines,
11:00ils ont vu les agences de notations dégradées,
11:02la Commission européenne a engagé
11:04une procédure pour les déficits excessifs,
11:06le Haut conseil des finances publiques
11:08a expliqué que votre trajectoire budgétaire
11:10pour les prochaines années
11:11n'était ni cohérente ni crédible.
11:14Ça interroge tout de même.
11:16Il y a deux agences qui ont confirmé
11:18la dotation de la France.
11:20Je le rappelle.
11:21Et surtout, nous sommes sur la bonne trajectoire.
11:23Nous avons protégé.
11:25Et je le revendique.
11:26Dans la crise du Covid,
11:27les gens ont la mémoire courte.
11:29Tout le monde demandait
11:30qu'on protège les entreprises et les salariés.
11:32Nous l'avons fait,
11:33nous avons protégé les entreprises et les salariés.
11:34Et je pense que c'était un bon investissement.
11:37Ça, c'est 70% de l'augmentation de la dette.
11:39Il reste 30% à expliquer.
11:41Et j'entends, matin, midi et soir,
11:43ce chiffre de 1 000 milliards de dettes supplémentaires.
11:45Mais enfin, c'est une aberration économique,
11:47financière et politique, ces 1 000 milliards.
11:49C'est une escroquerie.
11:51D'abord, parce qu'à 1 euro de 2019,
11:53ce n'est pas 1 euro de 2024.
11:55On le sait bien, il y a eu de l'inflation.
11:56Donc, c'est une escroquerie financière.
11:57Ça ne veut rien dire.
11:58C'est un non-sens.
11:59C'est aussi un non-sens économique,
12:01parce qu'une dette, ça a du sens
12:02quand vous la rapportez à la richesse qui a été créée.
12:05Et si on rapporte les 1 000 milliards
12:07à la richesse qui a été créée,
12:08en réalité, c'est 13 points de PIB,
12:1013 points de richesse nationale,
12:11qui ont été dépensés pendant ce temps-là.
12:13Ça représente 353 milliards d'euros,
12:15et pas 1 000.
12:16Et enfin, c'est un non-sens économique,
12:17parce qu'on a été bien contents,
12:18pendant cette crise du Covid,
12:19qu'il y ait un ministre de l'Economie et des Finances
12:21pour aider les Français...
12:22– Mais vous n'avez aucune responsabilité.
12:24– Est-ce que vous en voulez, aujourd'hui, aux Français,
12:27de ne pas être reconnaissant ?
12:28Est-ce que vous vous dites,
12:29quand même, le chômage partiel, etc.
12:32Aujourd'hui, on nous accuse d'avoir dilapidé l'argent public.
12:35Est-ce que, quelque part,
12:37vous ne trouvez pas les Français ingrats ?
12:39– Non, pas du tout.
12:40J'en veux aux responsables politiques
12:42qui disent tout et le contraire de tout,
12:43matin, midi et soir.
12:44Les mêmes qui viennent vous réclamer
12:46de l'argent en 2020
12:47pour soutenir davantage l'économie
12:48et qui viennent vous reprocher, en 2024,
12:50de dépenser trop.
12:51La seule chose qui compte, c'est l'avenir.
12:53Moi, je vais vous dire ce qui va se passer
12:54en termes de déficit.
12:55Nous sommes, aujourd'hui,
12:56si on veut être tout à fait précis,
12:57je vous ai fait un petit schéma,
12:59je vais mettre les chiffres du déficit.
13:01Nous sommes, aujourd'hui, à 5,5.
13:02Il y a eu un accident sur les recettes.
13:03– C'est dommage, parce qu'on ne le voit pas,
13:04du coup, dans notre schéma.
13:05– Non, mais je vais vous le montrer.
13:06Là, vous avez le niveau de déficit.
13:07– Vous allez le faire visuel.
13:08– 0 à 7.
13:09Et là, vous avez l'année jusqu'en 2027,
13:11où nous devons retourner sous les 3%,
13:13qui sont la référence européenne,
13:14à laquelle seront tous les États membres
13:16de la zone euro et tous les États européens.
13:18On a eu un accident, je le reconnais bien volontiers.
13:20En 2023, tout le monde nous est tombé dessus.
13:22Il y a eu un accident de recettes.
13:23On est à 5,5 au lieu d'être en dessous de 5.
13:262024, nous avons pris les décisions nécessaires
13:29pour être à 5,1.
13:302025, nous devons être à 4,1.
13:32Je peux déjà vous annoncer
13:34que nos recettes fiscales, aujourd'hui, sont bonnes.
13:36Au moment où je vous parle,
13:37nous avons 3 milliards d'euros de recettes fiscales
13:39excédentaires par rapport à ce qui a été prévu en mai 2024.
13:42C'est une bonne nouvelle.
13:442026, nous serons légèrement au-dessus de 3, 3,5.
13:48Et 2027, nous serons à 3.
13:50Voilà la trajectoire budgétaire,
13:52telle que nous l'avons décidée,
13:54qui nous permet…
13:55– On la voit, là, cette fois.
13:57– Ça fait 40 ans que les ministres de l'économie française la font,
13:59que les promesses de réduction des déficits à Bruxelles,
14:02on les fait et qu'on ne les tient jamais.
14:04Or, du côté des dépenses…
14:06– Monsieur Lechypre, qui a tenu la promesse de la France
14:10sur la réduction des déficits en 2017 et 2018 et 2019
14:14et qui est revenu sous les 3% de déficit ?
14:16C'est moi.
14:17Il n'y a pas de ministre des Finances qui l'a fait depuis 10 ans.
14:19Quand je vous présente une trajectoire de retour sur les 3%
14:21et que je reconnais qu'il y a eu une erreur en 2023,
14:24je pense qu'on peut tabler sur ma sincérité et sur mon efficacité.
14:28Et à l'inverse, cette courbe,
14:30elle suppose des économies que j'ai présentées.
14:3210 milliards d'euros d'économies.
14:34Ça suppose de sortir du bouclier tarifaire sur l'électricité.
14:36C'est l'augmentation qui a été tellement critiquée début janvier.
14:39Ça suppose de prendre des économies supplémentaires
14:41sur lesquelles je suis prêt à revenir un peu plus longuement.
14:44Ces décisions, elles sont prises, elles sont assumées.
14:46Tous les autres programmes ne proposent aucune de ces économies,
14:49reviennent sur toutes ces économies,
14:51notamment la sortie du bouclier sur l'électricité,
14:53et proposent des dépenses supplémentaires.
14:55– Mais quel impact de ces économies sur le quotidien des Français ?
14:57– Eh bien, je vous le montre.
14:58Si vous prenez la seule dépense annoncée par Jordan Bardella,
15:01puisqu'il n'y a aucune économie,
15:03en 25, en 24, vous serez au-dessus de ce qui est prévu.
15:06En 25, vous dépasserez les 6.
15:09En 26, vous atteindrez les 7.
15:11Et vous serez probablement au-delà en 2028.
15:14– Donc évidemment, vous nous montrez deux courbes inversées.
15:16Est-ce qu'a posteriori…
15:17– Voilà deux courbes, très exactement.
15:19Quand je vis les programmes, que je fais les chiffrages,
15:22que je regarde les dépenses annoncées par le RN,
15:25que ce soit sur les retraites, sur la TVA, ou sur d'autres dépenses…
15:28– Ils n'ont pas encore chiffré leurs programmes au RN.
15:30– D'accord, mais il y a quand même des annonces qui représentent…
15:32– Et les filles, vous les mettez où ? Enfin, le Nouveau Front Populaire ?
15:35– Ils ne rentrent pas dans le cadre.
15:37Ils ne rentrent pas dans le cadre, ça explose.
15:39Mais vous voyez bien qu'avec la majorité actuelle,
15:43vous assumez des réductions de dépenses,
15:45vous assumez des recettes qui n'explosent pas dans tous les sens,
15:49et vous revenez sous les 3% en 2027 dans le cadre européen.
15:51– Et si cette courbe était aussi crédible que vous le dites,
15:53moi le maire, pourquoi est-ce que les agences de pension dégradent
15:57et pourquoi est-ce que le Conseil des finances publiques vous dit
16:00ni cohérent ni crédible quand vous leur présentez cette courbe ?
16:03– Mais vous verrez ce que feront les agences de notation
16:07le lendemain de la mise en place du programme du RN ou du Nouveau Front Populaire.
16:13Vous regarderez les écarts de taux le lendemain de la mise en œuvre concrète
16:17du programme du RN ou du Front Populaire.
16:20Alors de deux choses, Lud, soit ils mentent et ne feront pas ce qu'ils ont dit.
16:25Ils feront des économies sur le dos des Français
16:27où ils augmenteront les impôts pour tenir cet objectif sous les 3%.
16:31Soit ils ne mentent pas et ils seront chiffres à l'appui
16:34au-dessus des 7% de déficit dans les années qui viennent.
16:37– Bruno Le Maire, il y a un sujet qui revient beaucoup monsieur le ministre.
16:41Il y a un sujet qui revient beaucoup dans cette campagne,
16:43ce sont les conséquences du quoi qu'il en coûte.
16:45Est-ce qu'a posteriori vous diriez que c'était une erreur,
16:48qu'on a été trop ambitieux sur ce quoi qu'il en coûte
16:51et qu'aujourd'hui la France en paie un trop lourd tribut ?
16:53– Non, je ne crois pas du tout.
16:55Je crois qu'il était indispensable, une fois encore,
16:57de sauver nos usines, nos secteurs, nos filières.
17:00Enfin, je vais être très concret, il n'y avait pas de quoi qu'il en coûte.
17:03Il n'y aurait plus d'Air France aujourd'hui, il n'y aurait plus de Renault,
17:07il y aurait des milliers de restaurants et d'hôtels qui auraient fermé,
17:10il n'y aurait plus de filière de l'événementiel,
17:12il y aurait des dizaines de milliers de salariés qui auraient perdu leur job
17:15et les compétences que vous n'auriez jamais retrouvées.
17:17Moi j'ai le souvenir d'une discussion avec Guillaume Faury, patron d'Airbus,
17:21qui me disait, sauve les ingénieurs d'Airbus, parce qu'on a mis 10 ans à les former
17:26et que si ils sont licenciés, on ne retrouvera jamais ces formations.
17:30Et derrière Airbus, il y a les dizaines de milliers de sous-traitants de PME,
17:33de l'Occitanie, de la Normandie, nous les avons sauvés.
17:36Derrière Air France, il y a le pavillon français dans le ciel, nous l'avons sauvé.
17:41Derrière Renault, il y a l'industrie automobile,
17:43il y a l'ensemble des sous-traitants, il y a l'ensemble de la filière,
17:46de l'aluminium, de l'acier, nous les avons sauvés.
17:48Oui cet argent était nécessaire, mais là je veux le redire avec beaucoup de gravité.
17:51Des programmes qui, au moment où nous sommes sortis du Covid, sortis de l'inflation,
17:56continuent à dépenser alors qu'il faudrait économiser,
18:00mettre la France dans le mur, en dehors des clous européens
18:04et avec des risques d'explosion des taux, de crise financière
18:08et de mise sous tutelle du FMI et de la BCE.
18:12On va parler des retraites, de la réforme des retraites.
18:16Lisa Hadef nous a rejoint pour nous exposer ce que présente chaque bloc concernant cette réforme.
18:22On va commencer par la majorité qui ne reviendra pas sur la réforme des retraites.
18:27Gabriel Attal l'a redit hier face à Jordan Bardella et Emmanuel Bompard.
18:30L'âge légal de départ à la retraite restera donc 64 ans
18:33et il faudra 43 annuités pour avoir sa retraite à taux plein.
18:37Ensemble propose notamment aussi de maintenir la revalorisation des retraites en fonction de l'inflation.
18:44L'abrogation de la réforme est une des priorités du programme sur ce sujet.
18:48Les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron seront de fait rétablis.
18:52L'alliance de gauche veut revenir sur le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans
18:57sans préciser la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à taux plein.
19:01L'idéal serait une retraite à 60 ans d'ici 2027.
19:06Pour l'instant aucune information sur le nombre d'annuités
19:09L'idée est de reprendre le modèle de la réforme Touraine
19:11en attendant d'avoir négocié ce point précis avec les partenaires sociaux.
19:15L'objectif c'est 40 annuités.
19:17Le RN souhaite aussi abroger la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
19:21La promesse c'est là aussi un départ à 60 ans pour les carrières longues,
19:24pour ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans.
19:26Le système de retraite du RN serait progressif
19:29pour inciter les jeunes à entrer tôt sur le marché du travail,
19:32point sur lequel Marine Le Pen insiste particulièrement.
19:35Pour les autres, l'âge légal de départ sera fixé à 62 ans
19:38et les annuités devraient aller jusqu'à 42 années de cotisation.
19:41Il y aurait aussi la possibilité d'avancer l'âge légal de départ
19:44si les conditions financières sont réunies.
19:46Je cite Jordan Bardella
19:48Pour certains métiers comme médecin ou infirmier,
19:50il prévoit un cumul emploi-retraite
19:52qui permettrait aux médecins qui reprennent une activité
19:55d'être exonérés d'impôts sur le revenu dans ce cadre.
19:57On va prendre un exemple concret pour y voir plus clair
19:59sur l'âge de départ à la retraite qui cristallise les débats
20:01ou à minimum celui d'hier.
20:03Si vous commencez à travailler à 24 ans avec le programme de la majorité,
20:06vous devrez travailler 43 annuités
20:08et vous partirez donc à la retraite à 67 ans.
20:10Avec le programme du Nouveau Front Populaire,
20:12il n'y a donc pas encore d'indication exacte
20:14sur le nombre d'annuités, mais je vous le disais,
20:16l'objectif est de 40 annuités.
20:18Le départ à la retraite serait donc à 64 ans.
20:21Et enfin, avec le programme du Rassemblement National,
20:23vous le voyez, vous devrez travailler 42 annuités
20:25et vous partirez donc à la retraite à 66 ans.
20:27Merci beaucoup, Lisa Adepts.
20:30Monsieur le ministre, l'idée, c'est donc ce soir,
20:32on disait il reste deux jours pour convaincre,
20:35et on veut donc donner toutes les clés
20:37nécessaires à ceux qui nous regardent
20:39pour bien comprendre les programmes des uns et des autres.
20:41Cette réforme des retraites est un sujet brûlant.
20:44Si j'ai bien suivi ce que nous disait Lisa Adepts,
20:46c'est donc avec la majorité présidentielle
20:48que l'on partira le plus tard à la retraite
20:50et qu'il faudra cotiser le plus longtemps.
20:53Mais la grande différence,
20:55c'est que nous, nous avons joué carte sur table
20:57et qu'hier soir, le poteau rose a été découvert.
21:03Ce que propose le RN, qui est la main sur le cœur,
21:05vous dit vous allez travailler moins longtemps,
21:07je fais une réforme des retraites, 60 ans, 62 ans,
21:09c'est une immense supercherie.
21:11Il y a eu tromperie sur la marchandise,
21:13sur la réforme des retraites proposée par le RN.
21:16Il faudra travailler jusqu'à 66 ans, les masques tombent.
21:19Et dans le fond, c'est une chose qui caractérise
21:21le programme du RN.
21:23Ils disent qu'ils ont toujours été clairs sur ce point-là.
21:25Si vous avez vu de la clarté dans les propositions du FN,
21:27qui a défendu tour à tour le palier de monnaie pour l'euro,
21:31puis l'euro, l'hydroxychloroquine pour soigner face au Covid.
21:33Mais sur la question des retraites ?
21:35Non, mais sur tous les sujets.
21:37Parce que c'est une méthode politique de la part du RN.
21:39Mais c'est la même chose sur les retraites.
21:41C'est dire une chose, 60 ans, 62 ans,
21:44on n'a jamais très bien su qu'elle était l'âge légal
21:46de départ à la retraite,
21:48et puis ne pas dire la vérité derrière.
21:50Et dans le fond, c'est ce qu'est le RN.
21:52Eudy, ça a toujours été pour les carrières longues
21:54un départ à la retraite à 60 ans.
21:56Ah bon, vous l'avez compris ? Moi, je n'avais pas compris ça.
21:58Je n'avais pas compris sur la TVA quelle était exactement leur position.
22:00Je n'avais pas compris quelle était leur position sur les vaccins.
22:03Je n'avais pas compris quelle était leur position sur le nucléaire.
22:05Il y a deux ans, Mme Le Pen nous disait que le nucléaire, c'est dangereux.
22:07Il ne faut pas de nucléaire.
22:09Et aujourd'hui, elle dit qu'il faut du nucléaire.
22:11Je dis, ils mentent, ils trompent, ils abusent les Français.
22:15Et quand ils se disent défenseurs du petit peuple et de la justice,
22:19je voudrais vous dire à quel point tout ce qu'ils proposent
22:21me révolte non seulement parce que c'est mauvais pour la nation française,
22:25mais surtout parce que c'est injuste.
22:27La baisse de la TVA sur l'essence, ça va coûter des milliards d'euros.
22:30Mais celui qui a un gros 4x4, qui consomme du 15 litres au 100,
22:34ça va beaucoup plus lui bénéficier que celui qui roule avec une RS5 au diesel.
22:38Vous trouvez ça juste de claquer de l'argent public
22:40pour aider ceux qui sont les plus riches et qui ont les plus gros véhicules ?
22:42Ce qui est proposé sur la suppression de l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans.
22:46Mais j'imagine que tous ceux qui nous écoutent aujourd'hui,
22:48qui touchent 2500, 2700 euros par mois, et qui ont 52 ans,
22:52et qui ont des traites à rembourser, qui ont une famille à aider,
22:55des enfants à aider, ils doivent être très contents d'apprendre
22:58que grâce au Ration national, eux vont continuer à payer des impôts,
23:01mais un jeune de 25 ans qui gagne très bien sa vie parce qu'il a créé sa boîte,
23:04lui, il n'en paiera aucun.
23:05Sur la question, justement.
23:06Tout ça est profondément injuste quant à l'augmentation des salaires de 10%
23:09avec exonération de cotisations.
23:11Mais c'est le pire effet d'aubaine qu'on puisse offrir aux boîtes.
23:13C'est-à-dire que toutes celles qui pouvaient augmenter les salaires,
23:15elles vont augmenter les salaires, elles l'auraient fait de toute façon,
23:17mais en plus, elles vont empocher une aide de l'État.
23:19Sur la question du pouvoir d'achat, justement.
23:22C'est la dissimulation.
23:24C'est l'injustice.
23:25Les gens ont lu leur programme, Monsieur le Ministre.
23:27C'est ce que je crois, je reviens à votre première question.
23:30Comment vous expliquez que les plus précaires se soient tournés
23:33vers le Rassemblement national ?
23:35Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les dernières études.
23:37Bien sûr, mais ça peut être d'autres sujets.
23:39Ça peut être la sécurité, ça peut être la délinquance
23:41sur lesquelles nous devons évidemment renforcer notre politique.
23:44Le logement, que vous n'avez pas beaucoup traité.
23:46Oui, je suis tout à fait d'accord pour reconnaître
23:48que sur le logement, on peut faire beaucoup mieux.
23:50Mais comme je pense profondément qu'il y a une prise de conscience
23:54et que ces élections se jouent à toutes dernières minutes
23:58et qu'il faut se battre jusqu'à la dernière minute
24:00de la dernière heure du dernier jour pour convaincre,
24:03je veux vraiment dire avec toute la gravité
24:05et toute la sincérité qui est la mienne,
24:08que je trouve ce programme du Rassemblement national
24:10non seulement totalement inefficace pour notre pays,
24:13mais en plus profondément injuste.
24:15Est-ce que vous faites un méa culpa, Bruno Le Maire ?
24:18Un méa culpa précisément pour la situation dans laquelle nous sommes
24:23et la difficulté que vous avez à vous rendre audible auprès des Français
24:27qui ont envie de se tourner vers toutes les autres solutions ?
24:30Est-ce qu'il n'y a pas un vrai méa culpa à faire ?
24:32Il y a beaucoup de choses qu'il faut que nous fassions mieux, c'est évident.
24:35Le CHIP a parlé du logement, je le reconnais bien volontiers.
24:38Sur l'augmentation du salaire net,
24:40on a fait beaucoup de choses pour que le travail paie mieux.
24:42D'abord, reconnaissons qu'on a créé du boulot.
24:44La question du pouvoir d'achat, c'est la préoccupation
24:46numéro un des Français, je la partage.
24:48Mais si on veut du pouvoir d'achat, il faut du travail.
24:50Je le redis, le programme consiste à dire
24:52travailler moins pour gagner plus, comme le propose le Rassemblement national
24:55qui dit aux gens qui ont le RSA, vous ne serez plus obligés
24:57de vous former, vous ne serez plus obligés de travailler,
24:59qui veut revenir sur la réformation du chômage.
25:01Mais là, ce n'est pas le méa culpa.
25:02Non, non, je veux juste montrer que le Rassemblement national
25:04non seulement est injuste, mais en plus c'est le parti du chômage
25:07et pas le parti de l'emploi.
25:08Ça, on l'a compris.
25:09Sur la rémunération nette, le méa culpa,
25:12je n'aime pas tellement ce terme-là,
25:14mais reconnaître qu'il faut aller plus vite, plus fort.
25:16Examen de conscience.
25:17Oui, prenez tous les termes qui vous passeront par l'esprit.
25:20Ce que je sais, c'est qu'il faut faire beaucoup mieux.
25:22Donc diminuer les charges plus rapidement, c'est ça ?
25:23Beaucoup plus vite.
25:24La prime défiscalisée, la défiscalisation des heures supres,
25:26ça a été beaucoup de choses qui ont été faites.
25:28Créer 2 millions d'emplois, c'est garantir le pouvoir d'achat.
25:30Mais la suite ?
25:31Mais la suite.
25:32Et sans doute qu'on aurait peut-être dû le faire
25:34plus vite, plus rapidement, plus fort.
25:36Il faut revoir complètement de A à Z
25:38le barème des allègements de charges.
25:40Parce que, on le sait tous,
25:42qu'il y a une trappe à bas salaire en France
25:44qui existe depuis des années.
25:45Tout simplement, ce qui est une exonération de charges
25:47jusqu'à 1,6 mic, pardon d'être un petit peu technique.
25:50Et donc, dès qu'on veut augmenter de 100 euros
25:52quelqu'un qui a ces niveaux de salaire,
25:54lui, il ne va rien toucher.
25:56Parce qu'il va payer de l'impôt sur le revenu
25:58et il va perdre sa prime d'activité.
26:00Donc, au lieu de toucher 100 balles,
26:01il va en toucher 40.
26:03C'est-à-dire 60% de taux de prélèvement.
26:05C'est profondément injuste.
26:06On doit le corriger très vite.
26:08Et quand un employeur, lui, il voudrait bien donner
26:10100 euros aux gars qui bossent bien
26:12dans son atelier, ou dans son usine,
26:14ou dans son entreprise.
26:15Mais ça va lui coûter 400 balles.
26:17Il ne peut pas.
26:18Donc, vous avez des gens,
26:19le problème n'est pas le niveau de rémunération de départ,
26:22c'est l'absence de perspective,
26:24l'absence d'espoir,
26:25la possibilité de s'acheter un logement,
26:27de s'acheter une voiture,
26:28d'offrir des vacances à ses enfants.
26:30Donc, nous devons juste les gêner de chi
26:33pour terminer le raisonnement
26:34et répondre très clairement à Nakabada.
26:36Oui, nous aurions certainement dû aller plus vite
26:38sur la redéfinition de ces lignes en charge
26:40pour recréer de la dynamique salariale
26:42et donc de l'espoir pour des millions de nos compatriotes.
26:45D'accord sur 100 euros, 200 euros de plus par mois.
26:47Ça n'empêche, Bruno Le Maire,
26:48que le bien-être au quotidien des Français,
26:51ça fait 40 ans qu'il se dégrade
26:52et qu'il ne voit pas d'amélioration.
26:53C'est-à-dire que même avec 100 ou 200 euros de plus par mois,
26:55c'est toujours compliqué à l'hôpital,
26:57l'école se dégrade, la sécurité.
26:59Donc, vous voyez, ils ont cette impression,
27:02les Français, que finalement, depuis 40 ans,
27:03vous mettez des présidents
27:04et des gouvernements de gauche, de droite,
27:06et que sur le régalien, ça ne fait que se dégrader
27:08ces dépens entiers du service public.
27:10Je vais répondre sur le régalien,
27:11mais vous avez, à juste titre,
27:13souligné la question du sentiment d'appauvrissement
27:17et de déclassement de beaucoup de nos compatriotes.
27:20Enfin, quand depuis 1981,
27:24on fait le choix de dire à nos compatriotes,
27:26on peut travailler moins,
27:28on peut faire les 35 heures,
27:30on peut partir à la retraite à 60 ans
27:32et vous aurez un meilleur niveau de vie,
27:35ça s'appelle un mensonge politique
27:37au plus haut niveau de l'État.
27:39Et nous payons encore, depuis 1981,
27:41ces promesses très généreuses, très sociales,
27:44mais qui ne sont pas financées.
27:46Et c'est ce qui m'inquiète dans cette élection.
27:47Mais vous ne répondez pas à la question
27:48d'Emmanuel Lechypre sur la dégradation
27:50des services publics.
27:51On paye globalement tous impôts confondus,
27:54dans beaucoup de cas, de plus en plus,
27:56et on constate que les services publics
27:58ne cessent de se dégrader.
27:59Parce que nous avons un État,
28:01depuis 30 ans ou 40 ans,
28:03qui veut systématiquement rajouter
28:05des prestations, des aides sociales,
28:08des chèques, au lieu de se concentrer
28:10sur l'essentiel.
28:11Je vais vous dire le fond de ma pensée.
28:13Trop de social.
28:14Tue le social.
28:16Et à force d'avoir voulu aider tout le monde,
28:18tous azimuts, avec des chèques, avec des aides,
28:20y compris ceux qui ne travaillent pas
28:21et qui ne veulent pas travailler,
28:22y compris ceux qui n'en ont pas réellement besoin,
28:24et bien ceux qui en ont le plus besoin.
28:26Nos services publics auxquels je suis viscéralement attaché,
28:28nos hôpitaux, nos services d'urgence,
28:30nos écoles, nos services publics de manière générale,
28:32effectivement fonctionnent moins bien.
28:34Si on veut une solution à ce problème-là,
28:36il faut repenser l'État social français
28:38pour qu'il aille vers ceux qui en ont le plus besoin
28:40et qu'ils se dispersent.
28:42On a commencé à le faire.
28:43Mais tout seul, quand nous décidons
28:45de doubler la franchise sur le médicament,
28:47parce que nous sommes la nation en Europe
28:48qui consomme le plus de médicaments,
28:49quelle est la seule majorité ?
28:51Les seules mises d'économie et des finances.
28:53Quel courage de doubler cette franchise.
28:55Ça ne s'était pas fait depuis 2008.
28:56Nous l'avons fait.
28:57Nous l'avons passé de 50 centimes à 1 euro.
28:59Nous avons dit, si vous achetez des médicaments,
29:01vous aurez une contribution plus forte.
29:03Sauf pour ceux qui sont en affection de longue durée,
29:06qui ont besoin de beaucoup de médicaments,
29:08parce qu'ils ont un cancer, parce qu'ils ont Alzheimer.
29:10Eux, on ne bouge pas.
29:11La franchise, elle sera au maximum de 50 euros par an.
29:14Mais nous avons eu le courage de le faire.
29:15Je le redis très simplement.
29:17La France va décider de son avenir.
29:19Elle a besoin d'un État protecteur.
29:21Qu'on investisse dans les services publics,
29:22dans la défense, dans la sécurité,
29:23dans la gendarmerie, dans la police.
29:24Nous l'avons fait depuis 7 ans.
29:26Il faut le faire encore davantage.
29:28Mais ça suppose de comprendre
29:29que le social doit être réservé à ceux qui en ont réellement besoin
29:32et d'arrêter de promettre la gratuité de tout pour tous.
29:35Trop de social tue le social.
29:37Une dernière question là-dessus, sur votre programme,
29:40sur cette prime Macron,
29:41que vous souhaitez faire passer de 3 000 euros à 10 000 euros.
29:44Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent
29:45oui, mais ce n'est pas une augmentation de salaire ?
29:47Et qui disent peut-être que ces primes-là,
29:49elles vont se substituer à des augmentations salariales.
29:51C'est un one-shot.
29:52Vous savez, j'entends toutes les critiques.
29:54C'est bien pour ça qu'il ne faut pas faire que cette prime,
29:56qui a très bien marché.
29:57C'est un montant moyen de plus de 800 euros
29:59pour des millions de salariés.
30:00Donc c'est quand même bien.
30:02Mais pas pour tout le monde ?
30:03Mais pas pour tout le monde.
30:04C'est des millions de salariés.
30:06C'est important aussi de maintenir la défiscalisation
30:08des heures supplémentaires.
30:09Car je rappelle, on n'en a pas beaucoup parlé,
30:11que le soi-disant front populaire,
30:13qui n'est ni un front ni populaire,
30:14veut supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires.
30:17Je le dis pour tous les ouvriers qui nous écoutent.
30:19Pour deux tiers des ouvriers français,
30:21ça voudra dire entre 200 et 400 euros de moins par an
30:25de pouvoir d'achat.
30:26Que chacun écoute bien, que chacun lise,
30:28que chacun comprenne ce qui est proposé
30:30par les uns et par les autres.
30:31Mais pour répondre très concrètement à votre question,
30:33il faut non seulement faire la prime jusqu'à 10 000 euros,
30:36mais dès le budget 2025, revoir de A à Z
30:39le barème des allègements de charges
30:41pour supprimer la trappe à bas salaire
30:43dont j'ai parlé tout à l'heure.
30:44On va parler à présent d'un sujet
30:46qui agite les débats ces dernières heures,
30:48les consignes de vote au second tour.
30:51Il y a eu plusieurs tribunes qui ont été publiées hier,
30:54notamment une tribune dans le journal Le Monde
30:56de plus de 200 personnalités de la gauche au centre,
31:00en passant par certaines figures de la majorité présidentielle
31:03qui appelaient à faire barrage
31:05contre le Rassemblement national.
31:07Il y a eu une réunion hier avec le président de la République
31:09à laquelle j'imagine vous avez participé par téléphone.
31:12À ce stade, le président de la République
31:14ne veut pas trancher sur ce sujet.
31:16Pourtant, deux figures de la majorité
31:19se sont positionnées ces dernières heures.
31:21La ministre de la Culture, tout d'abord Rachida Dati,
31:24qui parle ce soir dans une interview au Figaro,
31:27qui met sur le même plan le Rassemblement national
31:30et la France insoumise.
31:31On va peut-être voir les déclarations de Rachida Dati.
31:33Aujourd'hui, les propositions du RN comme de LFI
31:36sont deux recettes différentes pour un même désastre.
31:39François Bayrou s'est aussi exprimé.
31:41On va l'écouter et on vous fera réagir.
31:44Je suis exactement sur la même position
31:47qu'ont exprimées une trentaine de responsables politiques de gauche
31:52très importants, Bernard Cazeneuve, Manuel Valls, Julien Dray,
31:57qui est de dire en une phrase,
32:00nous ne voterons ni pour un candidat du RN
32:04ni pour un candidat LFI.
32:07– LFI, pas Front populaire. – LFI.
32:09Pourquoi ? Je fais la différence.
32:11Mais peut-être faudrait-il aussi se poser la question
32:16de savoir pourquoi des forces politiques
32:19que je considère comme républicaines
32:21sont allées s'installer sous la coupe et sous le joug
32:25d'une extrême gauche très radicale, très brutale et très violente.
32:33– Vous êtes sur quelle position, Bruno Le Maire ?
32:36Est-ce que vous aussi, vous partagez le point de vue
32:38notamment de François Bayrou, de Rachida Dati ?
32:40Ça sera un ni-ni en cas de face-à-face LFI, Rassemblement national ?
32:48– Je vous le dirai le 1er juillet au matin, pas tout à fait précis,
32:51parce que je ne trouve pas très correct vis-à-vis de nos candidats
32:54qui sont sur le terrain, qui se battent,
32:56de donner déjà des consignes de vote comme si dans le fond ils allaient perdre.
33:01Moi je pense que chacun peut gagner,
33:02que chacun de nos candidats peut et doit gagner.
33:04– Donc Rachida Dati n'est pas correct.
33:06– Je dis simplement que nous avons intérêt, à mon sens,
33:09à attendre le 30 juin au soir, respecter le vote des électeurs
33:14avant de prendre une position, c'est respecter aussi des Français
33:17et du choix souvent des Français.
33:19La deuxième chose sur ce sujet, sur laquelle je veux insister,
33:22c'est que j'entends beaucoup ces fronts républicains, ces barrages,
33:24tout ça est très sympathique.
33:26Enfin il serait peut-être temps qu'on se demande
33:27ce que nous proposons aux Français, c'est quoi qui les emporte,
33:30c'est quoi qui les mène plus loin.
33:31– On en parle aussi Bruno Le Maire, on parle d'eux,
33:33on parle des programmes, on parle de ça,
33:35vous savez ce que disent les tenants de l'aide sociale démocrate du PS ?
33:38– Ce n'est pas du tout…
33:39– Que le Président se planque, parce qu'il ne donne pas de consignes de vote.
33:42– Ce n'est pas du tout une critique contre qui que ce soit,
33:44je dis simplement que ça fait des années,
33:47étant depuis de nombreuses années maintenant, engagé en politique,
33:51que j'entends parler de fronts républicains,
33:53faire barrage à l'extrême droite, je pense que je viens d'une circonscription
33:57où le Front National a toujours été extrêmement élevé
34:00et qui a basculé au bout de trois mandats au Rassemblement National.
34:03Tous les électeurs à l'Assemblée Nationale, je vais vous dire,
34:05je les respecte, je les entends, je les écoute.
34:07– Mais est-ce que vous renvoyez dos à dos la France insoumise,
34:12Bruno Le Maire et le Rassemblement National ?
34:14– Dans l'attitude, parce que j'ai un énorme défaut,
34:17je tiens toujours parole, donc quand je dis que je ne fais que trois mandats,
34:19je n'en fais pas un quatrième.
34:20– Oui mais à circonstances exceptionnelles, vous expliquez vous-même
34:22qu'on payait ton danger.
34:23– Au nom des circonstances exceptionnelles,
34:25il y a eu beaucoup d'erreurs qui ont été commises dans l'histoire de France.
34:27– Mais est-ce que ce n'est pas le moment de se retrousser les manches
34:29et d'alléger toutes les gens à l'Assemblée Nationale ?
34:31– C'est le moment de se retrousser les manches pour aller défendre partout,
34:33sur le territoire, dans toutes les circonscriptions, nos idées.
34:36Mais ce que je veux dire, qui est un point qui me semble important,
34:38c'est que la meilleure façon de répondre à cette montée du Rassemblement National,
34:44ce n'est pas de créer des digues, c'est d'écouter les Français.
34:47C'est de comprendre qu'ils en ont assez d'être coincés,
34:50quand on est héritier d'une culture aussi importante que la culture française,
34:54d'être coincés entre le wokisme d'un côté et l'islam politique d'un autre.
34:58Ils en ont assez qu'on critique sans cesse la mémoire de la France.
35:00Ils en ont assez de l'insécurité du quotidien, de la petite délinquance.
35:03Et qu'il vaut beaucoup mieux avoir l'humilité d'écouter nos compatriotes
35:07que de dresser des barrages contre leurs inquiétudes.
35:10– Mais ce qui est intéressant là, Bruno Le Maire,
35:12dans les déclarations de Rachida Dati ou de François Bayrou,
35:14c'est qu'il renvoie dos à dos la France insoumise et le Rassemblement National.
35:18Est-ce qu'il n'y en a pas un qui vous inquiète un peu plus qu'un autre ?
35:21– Les deux, du point de vue économique et financier,
35:24qui sont au domaine de compétences, envoient la France droit dans le mur.
35:28Ils sont aussi nocifs l'un que l'autre pour la France
35:30simplement parce qu'ils ne traitent pas les vrais sujets français.
35:33– Ça c'est d'un point de vue économique alors ?
35:35– Nous avons un sujet de finances publiques, on en a longuement parlé,
35:37il faut le régler, eux le détériorent.
35:39Nous avons un sujet majeur qui est l'abandon de la production en France,
35:42qu'elle soit agricole, le RN abandonne la PAC, ou industrielle,
35:46le RN baisse les taux de TVA au lieu de soutenir les industries.
35:49– Mais donc vous les mettez au même niveau, c'est ça ma question ?
35:52– Je pense que les deux sont aussi nocifs l'un que l'autre.
35:54– Dominique Strauss-Kahn qui a exercé les mêmes fonctions que vous ?
35:57– Je ne mets pas de signes égales, je ne mets pas au même niveau
35:59parce que l'histoire n'est pas la même, parce que le passé n'est pas le même.
36:03Mais je dis simplement que dans les fonctions qui sont les miennes,
36:06je veux avec sincérité une fois encore dire à nos compatriotes,
36:10la voie économique, financière, pour votre pouvoir d'achat,
36:13pour votre vie, pour la vie de vos enfants, qu'ils vous proposent,
36:15est une immense illusion qui vous décevra et qui provoquera beaucoup de mal.
36:20– Mais le Rassemblement national vous fait plus peur
36:22que la France Insoumise à vous écouter.
36:24– C'est simplement sur le plan économique, c'est important ce que vous dites,
36:26vous les mettez sur le même niveau, sur le plan économique.
36:29– Dominique Strauss-Kahn dit la même chose que vous ?
36:31– Chaque formation politique a son histoire, a sa mémoire, a sa figure,
36:35et je pense qu'il vaut mieux traiter chaque formation politique de façon singulière
36:39plutôt que de mettre tout le monde dans le même sac.
36:41En revanche, du point de vue économique et financier, je le redis,
36:44ce sera le même résultat, c'est le même empire.
36:47– Dominique Strauss-Kahn, qui a exercé les mêmes fonctions que vous à Bercy,
36:51fait le même constat sur le premier point seulement,
36:53c'est-à-dire qu'il renvoie dos à dos les programmes économiques
36:56en disant que c'est un désastre dans les deux cas,
36:58sauf que lui, il finit cette même tribune dans le challenge
37:01en disant qu'il faut savoir choisir son meilleur ennemi pour éviter le pire,
37:04et donc il dit qu'il va voter pour le nouveau Front populaire,
37:07FUS, en se bouchant le nez.
37:09Qu'est-ce que ça vous inspire ?
37:11– Dominique Strauss-Kahn ne fait pas partie de mes grandes références politiques,
37:14pour tout vous dire.
37:15En revanche, je vous confirme à la cabana
37:17que dès le lundi matin, le lendemain des élections,
37:21une fois que nos compatriotes se seront exprimés,
37:23je prendrai, comme toujours, une position claire et publique.
37:27Et je n'appelle pas ça une consigne de vote,
37:29parce que je pense que les Français sont suffisamment adultes
37:31pour que les responsables politiques, qui le sont souvent bien moins qu'eux,
37:34ne leur donnent pas de consigne.
37:35– Qu'est-ce que vous dites alors à tous ces Français de gauche
37:38qui en 2022, au second tour, ont appelé à voter Emmanuel Macron
37:42pour faire barrage à Marine Le Pen,
37:44et qui vous entendent aujourd'hui,
37:46et qui, peut-être, s'agacent de ne pas vous entendre donner
37:51et avoir une position claire ?
37:53Qu'est-ce que vous leur dites à ces gens-là ?
37:55– Ils peuvent s'agacer, ça ne va pas beaucoup m'émouvoir.
37:57Je leur dis qu'il faut respecter les Français qui s'expriment dimanche 30.
38:00– Ce sont des Français, peut-être.
38:01– Mais ils s'expriment dimanche 30, nos compatriotes,
38:03donc laissons-les s'exprimer.
38:05Et avant qu'ils s'expriment,
38:06plutôt que de rentrer immédiatement avec une espèce de délectation,
38:10comme seule la classe politique est capable de le faire,
38:12elle adore ces débats politiques, politiciens,
38:14sur telle ligne, telle autre.
38:16Non, regardons, parce qu'il nous reste 48 heures pour le faire,
38:18les projets, les décisions, les changements
38:21que pourraient entraîner tel vote ou tel autre vote,
38:24parce que c'est la vie quotidienne de nos compatriotes qui est en jeu,
38:27et c'est la place de la France dans le monde
38:29qui va se définir le 7 juillet prochain.
38:31– Bruno Le Maire, quel projet pour la suite ?
38:34Certains se mouillent déjà, Gérald Darmanin a dit
38:37« Si je suis réélu, je préfère siéger à l'Assemblée nationale
38:40pour construire un nouveau projet. »
38:42Quels sont, vous, vos projets pour la suite ?
38:47– Mais là aussi, vous verrez, vous savez, je suis totalement dans le présent
38:51pour une raison qui est simple, c'est que l'enjeu est absolument majeur.
38:54J'ai eu l'immense honneur, l'immense honneur
38:57d'être 7 ans ministre de l'économie et des finances.
39:00Et quand je me retourne, je me dis, mais avec nos équipes,
39:03avec la majorité, on a quand même fait un sacré bout.
39:06– Vous avez envie de continuer ?
39:07– On a fait rentrer la France dans le XXIème siècle,
39:08pour dire les choses simplement.
39:09On a rompu avec le chômage de masse, la désindustrialisation
39:14et le rejet de la France.
39:152 millions d'emplois créés, des usines qui ouvrent
39:17et le pays qui est devenu le plus attractif.
39:18– Et vous aimeriez continuer Bruno Le Maire ?
39:20– Déjà, regardons cela.
39:21– Et vous voyez bien dans les urnes que les Français vous disent
39:23que votre bilan est un échec ?
39:25– Non, ils ne disent pas ça.
39:26– Sinon, ils n'auront pas voté.
39:27Est-ce qu'ils ont voté aux élections européennes ?
39:28– Ils manifestent une colère, une inquiétude, qui est parfaitement légitime.
39:32Ils rappellent sur la table des sujets dont on a longuement parlé,
39:36qui sont majeurs.
39:37Vous avez créé beaucoup de croissance, ok.
39:39On n'en a pas vu assez la couleur, pour nous.
39:41Et je l'entends.
39:42– Ils ne vous disent pas que vous avez fait ?
39:43– Et je l'entends.
39:44Ils nous disent sur la petite délinquance, la sécurité,
39:47ça suffit, vous n'avez pas fait assez.
39:49C'est l'histoire que j'ai racontée récemment,
39:51parce qu'elle m'a beaucoup touché quand je suis allé à Chalon-sur-Saône,
39:53une pharmacienne qui dit, merci M. Le Maire, vous avez sauvé ma pharmacie.
39:56Mais elle a été attaquée au couteau.
39:57Elle me dit, ça ne servait à rien de la sauver,
39:59puisque j'ai été attaqué au couteau le lendemain dans ma pharmacie.
40:02Ça résume tout.
40:03Donc il y a toujours mieux à faire.
40:05Et pour vous répondre très simplement,
40:07l'engagement politique, il peut prendre mille formes.
40:09Pour moi, il ne sera pas à l'Assemblée Nationale.
40:11Je salue tous ceux et toutes celles qui vont aller à l'Assemblée Nationale,
40:14qui vont livrer le combat au sein de l'Assemblée Nationale.
40:17J'ai été trois fois élu à l'Assemblée Nationale.
40:19Il faut savoir passer à autre chose, écrire de nouvelles pages.
40:22– Et précisément, vous, candidat, parlons concrètement, en 2027,
40:26qu'est-ce qui vous distinguera d'Edouard Philippe, par exemple ?
40:29– Encore faudrait-il que je sois candidat, nous verrons.
40:31– Vous l'êtes ou pas ?
40:32– Si vous pensez qu'avant des élections législatives,
40:35j'allais me prononcer sur une candidature à l'élection présidentielle
40:39de qui que ce soit d'ailleurs, d'Edouard Philippe ou de qui que ce soit d'autres,
40:42qui sont des gens pour lesquels j'ai amitié et respect,
40:45là j'ai peur qu'on s'éloigne beaucoup, beaucoup, beaucoup du débat.
40:49– Mais ce n'est pas le moment de s'émanciper.
40:51– Je suis un garçon centré, vous savez.
40:54Et je n'ai pas besoin de m'émanciper pour une raison qui est simple.
40:56C'est que j'ai toujours été libre.
40:58J'ai eu une vie politique avant de rejoindre Emmanuel Macron.
41:02J'étais ministre de l'Agriculture, ministre des Affaires Européennes, député de l'Eure.
41:06Je viens d'être 7 ans ministre des Économies et des Finances.
41:08C'est un immense honneur dont je suis reconnaissant.
41:12Ensuite comment s'écrira ma vie ensuite ?
41:14Moi ce qui m'intéresse c'est comment s'écrira la vie des Français.
41:16– Mais vous n'excluez pas, vous ne pouvez pas nous dire ce soir
41:18que vous excluez d'être candidat en 2027.
41:21– Dans la vie il ne faut pas exclure, il faut inclure.
41:24– Est-ce que vous avez déjà pensé à rejoindre Édouard Philippe ?
41:28Après tout, vous êtes deux hommes qui viennent de la droite,
41:33vous avez à peu près les mêmes idées.
41:36Est-ce que ça vous dirait de le rejoindre ?
41:38– Pour construire ce fameux bloc central que lui aspire à mettre en place.
41:42– J'aimerais faire des jeux de mots, mais il faut joindre les uns et les autres.
41:45Il ne faut pas rejoindre.
41:46– Mais ce sont des pirouettes Bruno Le Maire.
41:48– Ce n'est pas des pirouettes, ça dit des choses.
41:50– Vous êtes suffisamment fine Anna Cabana pour comprendre.
41:53Ça veut dire tout simplement que je suis un homme libre,
41:56que je compte bien rester un homme libre.
41:58Oui, je n'ajoute pas d'autres qualificatifs.
42:00Libre, libre, libre.
42:01– Vous ne voulez pas aller à l'Assemblée nationale ?
42:03Ça veut dire que, par exemple, en cas de cohabitation,
42:06qu'est-ce que vous ferez ?
42:09Si vous ne voulez pas être député, vous ne serez probablement plus ministre,
42:14vous allez écrire, vous allez rejoindre le privé ?
42:16– Je vous fais une deuxième promesse, je vous dis que le 1er juillet,
42:19je donnerai ma position et ce que je voterai
42:22dans les différents cas de figure qui vont se présenter.
42:24Pour l'instant, je me bats pour les députés.
42:26Et puis avant la fin de l'été, je vous promets,
42:29vous saurez ce que je deviens.
42:30Je pense que ça n'a aucune espèce d'importance.
42:32– Mais est-ce que vous avez envie d'autre chose Bruno Le Maire ?
42:33– Mais si vous y tenez, et comme la soirée est très agréable avec vous,
42:35je ne voudrais surtout pas la gâcher, je vous fais cette promesse
42:37qu'à la fin de l'été, vous saurez ce que je deviens.
42:39– Est-ce que vous avez envie d'autre chose ?
42:41Est-ce que vous avez envie de prendre un peu le large,
42:43de retourner vers l'écriture ?
42:45– Un nouveau livre.
42:46J'ai toujours concilié écriture et politique,
42:48on me l'a suffisamment reproché.
42:49– Oui mais là vous allez avoir plein de temps pour vous.
42:51Donc est-ce que vous avez envie de vous consacrer à ça ?
42:53De quoi avez-vous envie pour la suite ?
42:55C'est intéressant aussi.
42:56– J'étais un ministre, un responsable politique qui écrivait.
42:59On peut aussi être un écrivain qui fait de la politique.
43:02Voilà, tout se peut se combiner.
43:04– Dernière question concernant le risque de violence.
43:07Vous avez dit cette semaine craindre pour la paix civile en France
43:10si le Rassemblement National arrive au pouvoir.
43:13Vous iriez jusqu'à dire que vous craignez la guerre civile,
43:16comme le dit Emmanuel Macron ?
43:18– Non, non.
43:20En revanche, je ne suis pas inquiet.
43:24Triste, vraiment sincèrement,
43:27de voir la manière dont les propos antisémites
43:30se diffusent librement, facilement, désormais dans la société française.
43:34Ça m'attriste, ça menace la paix civile.
43:36Je suis triste de voir un élu de la République
43:40sur une radio concurrente expliquer
43:43que l'homosexualité, c'est contre nature.
43:47Je me dis, mais on régresse ?
43:50On devrait avancer ? On régresse ?
43:53Je suis triste de voir l'égalité femmes-hommes
43:56remise en question insidieusement, subrepticement, mais réellement.
44:01– Donc vous pensez qu'il peut y avoir une libération
44:03de la parole homophobe, raciste avec l'élection du Rassemblement National ?
44:06– Ce qu'il faut savoir, c'est que nous la voyons aujourd'hui
44:08et qu'elle me choque profondément, elle me choque profondément.
44:11Moi, je vais vous dire, si un homme aime un autre homme
44:14ou une femme aime une autre femme,
44:16elle ne doit pas avoir le droit d'aimer cette autre femme,
44:18elle ne doit pas avoir le droit d'aimer cet autre homme.
44:20Mais le devoir est la liberté.
44:22C'est ça la France, c'est ça la liberté française.
44:25Si on veut critiquer la position d'un autre,
44:27on doit pouvoir le faire librement sans qu'on vous accuse immédiatement
44:31d'avoir un esprit trop critique, de céder à la caricature.
44:34Si on est en France, je suis désolé,
44:36on ne caractérise pas un citoyen parce qu'il est juif.
44:39On ne le fait pas.
44:41On ne reproche pas à quelqu'un d'être juif parce que ça s'appelle un crime.
44:44Et je vois dans notre débat public, depuis des semaines,
44:47la grande France, la grande nation,
44:49celle qui a inventé les droits de l'homme,
44:51celle qui a porté l'universalisme,
44:53celle qui respecte chaque personne pour ce qu'elle est,
44:55pour ce qu'elle aime, pour ce qu'elle veut,
44:57classifier les gens, les mettre dans des cases,
44:59en fonction de leur religion, leur race,
45:01de leur orientation sexuelle, de leur genre.
45:04Je vous dis, c'est un mauvais chemin.
45:06Ça ne sent pas bon.
45:07C'est très mauvais pour la France.
45:09Ça menace effectivement notre paix civile.
45:11Car la paix civile, la paix française,
45:13c'est le respect, c'est l'ouverture,
45:15c'est la dignité de chacun.
45:17Juste deux questions, Anna.
45:18Très rapidement, parce qu'on a des questions de spectateurs qui nous parviennent.
45:20Il y a un peu moins d'un an, à la fin du mois d'août de l'année dernière,
45:23c'était votre entrée politique et vous aviez déclaré,
45:25en guise de prise de position,
45:27que la France avait besoin d'autorité et d'amour.
45:30C'était vos mots. Vous le rediriez ?
45:32Exactement les mêmes mots.
45:34D'amour, parce que je pense, je commencerai par là,
45:36que tous nos compatriotes ont besoin de considération.
45:39Quand on est enseignant, quand on est aide-soignant,
45:42quand on exerce un métier,
45:44quand on n'a pas trouvé un emploi,
45:45donner de la considération à chacun.
45:47Mais vous avez le sentiment qu'Emmanuel Macron leur a donné de l'amour aux Français ?
45:51Je pense que nous tous, un des changements majeurs
45:54que toute notre majorité doit faire,
45:56c'est donner plus d'amour, plus de considération
45:59à chaque citoyen, à chaque citoyenne.
46:01C'est la base de la politique.
46:02On ne fait pas de politique si on n'a pas d'amour pour les Français.
46:05Est-ce que ce n'est pas à cet endroit-là précisément
46:06qu'il y a une prise de conscience à faire pour vous,
46:08qui avez exercé le pouvoir pendant sept ans ?
46:10Peut-être, mais je n'ai pas exercé le pouvoir pendant sept ans.
46:13Je suis engagé en politique depuis 2002, depuis 22 ans.
46:15Et le point de départ de mon engagement politique
46:17a toujours été le respect, la considération,
46:20l'amour de mes compatriotes.
46:22Il faut beaucoup aimer les Français pour bien les servir.
46:25Et l'autorité, parce qu'il n'y a pas de société qui tienne
46:27s'il n'y a pas d'autorité.
46:28Tout ce que je vous ai dit sur la montée de l'antisémitisme,
46:30de l'homophobie, des actes racistes,
46:32des paroles qui se libèrent.
46:34Je crois que disant la parole qui se libère
46:35et qui ne se tient plus,
46:36je vais vous dire que c'est la société
46:37qui ne se tient plus au bout du compte.
46:39Une parole, ça se tient.
46:40Un homme et une femme, ça se tient.
46:42Et une République, ça se tient.
46:45Vous voyez ce QR code qui s'affiche à l'écran
46:47et qui permet en fait à ceux qui nous regardent
46:49de pouvoir réagir en temps réel, de poser des questions.
46:51On en a deux qui nous sont parvenues,
46:53qui vont nous ramener aux questions économiques.
46:55Celle de Raphaël.
46:56C'est un commentaire.
46:58Il vous interpelle et il dit
46:59« J'ai commencé à travailler à 19 ans.
47:01Si j'écoute le programme du Rassemblement National,
47:03j'y gagne si je vote pour eux. »
47:05Vous lui répondez quoi à Raphaël ?
47:08Vous allez gagner sur le papier
47:12et vous allez perdre sur votre pension de retraite.
47:15Parce qu'au bout du compte, comme tout ça n'est pas financé,
47:17soit les pensions baisseront,
47:19soit les impôts augmenteront l'un ou l'autre.
47:21Tout ça n'est pas financé.
47:23Je reprends le schéma que je vous ai montré tout à l'heure.
47:25Voilà où sera le déficit avec le Rassemblement National.
47:28La question que je pose, c'est comment est-ce qu'on vient
47:30de là à là pour être dans les clous,
47:32ne pas augmenter les impôts,
47:34ne pas augmenter les taux d'intérêt
47:35et ne pas baisser les pensions de retraite.
47:37Il y avait une question importante sur l'immigration.
47:39Sur l'immigration, on va la revoir.
47:40C'est la question de Jourdan.
47:41Y a-t-il une étude sur l'immigration de Mentil ?
47:43J'entends qu'il y a des besoins sur l'immigration,
47:45mais je ne trouve pas de chiffre précis.
47:47Qu'en pensez-vous ?
47:48Je pense que la question de Jourdan est fondamentale.
47:51Je vois, là aussi, je prends les programmes
47:53que le Rassemblement National nous dit,
47:55il ne faut pas construire 6 EPR, il faut en construire 10.
47:57Relancer le chantier des réacteurs nucléaires,
47:59les EPR, c'est les nouveaux réacteurs nucléaires.
48:01Ça va demander de réorganiser toute une filière
48:04que les majorités précédentes avaient abandonnées.
48:07Mais si vous discutez avec EDF, avec cette filière,
48:10ils vous disent, mais nous, s'il n'y en a pas,
48:12une aide massive de travailleurs immigrés
48:16qui sont chaudronniers, qui sont soudeurs,
48:18qui nous permettent de construire ces réacteurs nucléaires,
48:20on n'y arrivera pas.
48:21Gabriel Attal a dit 14 réacteurs nucléaires.
48:23Oui, mais très bien, disons 14.
48:25C'est ça, le programme de votre...
48:27Sauf que nous, nous ne disons pas, de l'autre côté,
48:30que nous allons réduire l'immigration
48:32à 10 000 personnes par an.
48:34On ne peut pas dire qu'on va construire
48:36plus de réacteurs nucléaires et, en même temps,
48:38ne pas avoir les compétences nécessaires pour les réaliser.
48:40On ne peut pas dire qu'on veut relancer l'économie française
48:42et ne pas avoir les compétences non plus
48:44pour réaliser cette réindustrialisation
48:47et cette relance de l'économie française.
48:49Ce sera le mot de la fin.
48:50Merci beaucoup, monsieur le ministre,
48:52d'avoir été avec nous.

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