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L'émission "Droit de réponse" du 17 avril 1982, intitulée "La Tête et les Jambes", est un épisode notable de cette série de débats télévisés animée par Michel Polac. Diffusée sur TF1, cette émission était connue pour ses discussions animées et ses confrontations souvent houleuses. Dans cet épisode particulier, des champions de diverses disciplines sportives, telles que la boxe, le karaté, la natation, le judo, le basket et l'alpinisme, étaient présents sur le plateau. L'émission combinait des éléments de talk-show avec des discussions sur des sujets variés, incluant des aspects culturels et sportifs. "Droit de réponse" était réputée pour son caractère imprévisible et ses débats souvent très animés, ce qui en faisait une émission pionnière en matière de polémique-spectacle à la télévision française.

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00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30...
00:00:57Eh bien bonsoir, et oui ce soir c'est sur ces dessins de cerfs tirés de son ouvrage Le Sport aux éditions Glénat
00:01:04que nous faisons ce générique avec l'aide aussi de notre célèbre paluche maintenant.
00:01:08Les dessins de cerfs d'ailleurs que vous pourrez revoir dans l'émission sur les murs de ce plateau.
00:01:13Et le titre de l'émission, eh bien la spicrine vous l'a dit, la tête et les jambes, la tête et les jambes,
00:01:19avec des invités que je vais vous présenter tout de suite, beaucoup de champions du monde.
00:01:23Et pour commencer, la championne allemande de natation Renate Vogel, et Jocelyne Triadou, championne de judo,
00:01:33Alphonse Halimi, champion de boxe, Jean-Pierre Vigneault, champion de karaté et de cascade,
00:01:45Guy Dru, médaille olympique, médaille d'or,
00:01:49Jacquie Chazalon, championne d'Europe, championne de France avec son équipe de basket,
00:01:55et puis René Desmaison, l'alpiniste,
00:01:59et puis alors un grand sportif comme l'a dit notre spicrine, mais moi je l'avais plutôt mis dans les dispensés de boxe et de sport,
00:02:05Jean-Christophe Averti et le professeur Pierre Desproges, sportif bien connu,
00:02:11et les dessins au vidéographe seront de loup.
00:02:15Alors avant de donner la parole au professeur Desproges, je voudrais vous signaler le courrier très abondant que nous avons reçu,
00:02:21notre dernière émission sur le syndicalisme, et comme toujours les réactions sont absolument contradictoires.
00:02:27Le syndicat CGT a écrit au PDG de notre chaîne TF1 pour lui dire beaucoup de choses,
00:02:32notamment que notre émission représente une véritable agression contre les travailleurs et les organisations syndicales,
00:02:37mais par contre j'ai reçu plusieurs lettres me disant que ce que vous appelez de la démocratie et la liberté ne fut que d'inviter des gens de gauche.
00:02:43Allez vous y retrouver dans ces réactions aussi contradictoires, mais nous en avons l'habitude, c'est chaque semaine comme ça.
00:02:49Voilà, bon bah maintenant nous allons clore ce sujet et en venir tout de suite au sport,
00:02:55et je crois qu'on ne va pas attendre plus longtemps, on va demander au professeur Pierre Desproges ce qu'il pense du sportif.
00:03:01Oui en fait j'ai dressé un portrait psychosomatique du sportif commun.
00:03:07Alors tout d'abord on peut dire qu'on divise les sportifs en trois grandes catégories, les mâles, les femelles et les nageuses est allemandes.
00:03:15Alors pour en venir directement au mode de vie du sportif commun, comme l'homme, le sportif est un mammifère, il se reproduit donc comme l'homme.
00:03:23Quand le sportif sent monter en lui l'appel irrésistible du désir, c'est plus fort que lui, il faut qu'il aille au stade.
00:03:29Alors il va au stade et ça passe. Moins imaginative, la femme du sportif sentant grandir en elle l'appel du désir, va au coiffeur et non pas chez le coiffeur où elle risquerait de rencontrer la coiffeuse bien sûr.
00:03:41On dénombre en France cinq grandes espèces de sportifs. Le cycliste d'abord qui est très important.
00:03:47Le cycliste moyen est viscéralement sous-doué, d'ailleurs il a la tête plus bas que le cul, surtout dans les côtes, on peut l'observer assez facilement.
00:03:53Au lit, comme à bicyclette, la caractéristique du cycliste est qu'il espère faire mieux la prochaine fois.
00:03:59Le cycliste a une seconde peau qui s'appelle le maillot jaune. C'est un simple maillot de type Jean Hédernalier, c'est-à-dire qu'on le voit très bien à l'image, même de très loin, et qui s'enlève tout seul.
00:04:09Le tennis aussi d'autre part. Le tennis est un sport noble mais ennuyeux comme on a pu en juger récemment en écoutant le commentaire radiophonique de la finale de Roland Garros.
00:04:19Ces vilasses qui passent à vilandères, qui passent à vilasses, qui passent à vilandères, c'est un peu chiant.
00:04:23La boxe maintenant, pour M. Halimi sur le plateau, on a beaucoup médit de la boxe, on a même prétendu que les anciens boxeurs à la retraite devenaient de véritables épaves humaines.
00:04:33C'est complètement faux, il existe des anciens boxeurs heureux, ils lisent tranquillement, pif le chien en braille, et tout va bien pour eux.
00:04:39Pour changer, venons-en aux courses qui sont le sport le plus distingué en France. Les hippodromes d'ailleurs sont pleins de bégommes et de vieilles baronnes en perlousées qui regardent des nains bariolé filer des coups de pompe dans le bide à des canassons en sueur qui n'auront rien fait.
00:05:03Ces baronnes achètent leurs perles avec l'argent des allocations familiales que les besogneux viennent claquer aux courses, c'est le sport national français.
00:05:11Le football maintenant, bien que l'essentiel de son savoir-faire se situe au niveau de ses pieds, le footballeur est également fort bien musclé du haut.
00:05:19On cite notamment le cas du footballeur platini dont le tour de poitrine atteint 118 cm entre le M et le deuxième O de Marlboro.
00:05:27Pour finir, il y a une question qu'on peut se poser, y a-t-il une intelligence du sportif ? Oui, elle est sensiblement la même chez le footballeur, le tennisman, le jockey, le cheval ou le boxeur.
00:05:43Le quotient intellectuel du sportif moyen est voisin de celui de l'autruche, d'ailleurs si l'autruche baisse la tête, c'est pas du tout pour se l'enfouir dans le sable, c'est pour avoir l'air d'un coureur, c'est bien connu.
00:05:51Pour finir, un chiffre, le record mondial du plus bas quotient intellectuel chez un sportif est détenu actuellement par le soviétique Yuri Korsikov.
00:06:01C'est lui qui a tenté en vain d'ailleurs d'imposer aux derniers Jeux Olympiques le lancement du poids sur glace.
00:06:07Merci professeur Desproges, est-ce qu'il y a des réactions à ces points de vue, non, Alphonse Halimi ?
00:06:13Non, ça ne me donne rien, ça ne me dit absolument rien, j'ai rigolé de la façon dont il a amené le débat.
00:06:23Bon, je crois que nous pourrions maintenant avoir la réaction de Ciné sur le sport, vous pouvez vous douter que les réactions de Ciné sont assez surprenantes.
00:06:33Alors voici maintenant quelques dessins de Ciné que nous allons illustrer avec la chanson du mondial par Denise Fabre.
00:07:03Et bien voici pour votre plaisir donc la chanson du mondial par Denise Fabre et l'équipe de France.
00:07:15Je crois que j'ai entendu plutôt des voix mâles que la voix de Denise Fabre dans ce disque.
00:07:19Et si vous n'aimez pas ce disque de Denise Fabre, vous pouvez préférer celui de Dalida qui a fait elle aussi une version de la chanson du mondial.
00:07:27Voilà pour inaugurer cette grande période mondiale.
00:07:31Alors je pense que ces diffusions du mondial à la télévision ne plaisent peut-être pas à tout le monde.
00:07:35Nous avons une téléspectatrice qui nous a envoyé une lettre, madame Danielle Delcuse.
00:07:39Vous n'avez pas l'air d'aimer beaucoup les sportifs, vous me dites qu'à la place du football, vous préféreriez le tricot.
00:07:43Oui, pas vraiment le tricot parce que je n'y connais rien non plus en tricot.
00:07:47Ah bon ? Ah ben si, vous m'avez parlé de Poindry, Torsadet, Jacquard, Mancheragland, Montez, Davies, Tricot, Chignac...
00:07:53C'est tellement devant je ne sais combien d'heures et on coupe des informations très graves pour nous parler du but gagné par M. Intel
00:07:59que je pense qu'elle y verrait un peu.
00:08:01Si c'était l'inverse, messieurs, il y a un film qui s'appelle comme ça.
00:08:04On leur renverrait l'ascenseur en leur montrant ce que c'est que du jacquard pendant 4 heures tous les jours.
00:08:08C'est une compétition très intéressante.
00:08:10La Mancheragland, la Manche montée, à l'endroit, l'envers, le Poindry, le Jersey, etc.
00:08:15Voilà, bon. Mais vous ne regarderiez pas non plus d'ailleurs.
00:08:18Personnellement non, mais enfin il y a un tas de femmes passionnées qui sont frénétiques du tricot dans le bus, dans le métro.
00:08:23C'est de l'hystérie de même que certains sportifs.
00:08:25Vous n'avez pas l'air d'aimer beaucoup les sportifs parce que vous me dites avoir la majorité d'entre eux dans la rue,
00:08:30entre l'adolescent gringalet et le français moyen qui à partir de la trentaine sans pattes prend un bit de 6 à 8 mois de grossesse.
00:08:36Est-ce que je peux continuer ?
00:08:37Leur peu de souplesse au lit, leurs quelques-ci précoces, leurs jambes noueuses et à quel point ils sont peu sportifs.
00:08:42Oui c'est une supposition, je n'ai pas expérimenté parce que ça ne me disait rien.
00:08:45Mais je n'ai rien contre les sportifs d'abord parce qu'ici je ne ferais pas le poids, c'est clair.
00:08:48Et puis je n'en connais pas.
00:08:50Mais c'est plutôt contre cette espèce de distanciation que les médias nous imposent, que les gens font l'amour en regardant du porno.
00:08:55Ils font du sport.
00:08:56Il y a 10 beaufs dans un café, on rentre dans un lieu comme si c'était sacré.
00:08:59Ils ont leur absinthe devant eux, leurs pantoufles au pied et ils croient qu'ils font du sport parce qu'ils regardent des jeunes athlètes payés pour.
00:09:06D'ailleurs, je ne veux pas m'embarquer là-dedans.
00:09:08Alors ça me fait peur.
00:09:09On a des chanteurs, on élègue des artistes au lieu de chanter.
00:09:12On a des musiciens, on a des musées qui sont mortifères.
00:09:14C'est la France ou c'est l'Europe peut-être, mais ce n'est pas toutes les civilisations de cette façon un peu schizo.
00:09:19Madame, vous parlez admirablement bien.
00:09:21Qu'est-ce que vous faites dans la vie, je peux vous le demander ?
00:09:22Rien, le moins de choses possibles.
00:09:23Je tape un peu sur une machine de temps en temps.
00:09:25Tricot ?
00:09:26Non, même pas.
00:09:27Non, non, j'ai horreur du tricot.
00:09:29Est-ce que Jean-Christophe Averti, je vous vois assez bien, Jean-Christophe, un petit peu dans la même mentalité, non ?
00:09:34Pas du tout, du tout.
00:09:35Vous fréquentez beaucoup les sportifs ?
00:09:37J'en ai fréquenté beaucoup.
00:09:38J'ai couvert comme assistant les Jeux Olympiques de Melbourne en 1956.
00:09:41Oui.
00:09:42Et bien qu'ils n'ont jamais fait de sport personnellement, j'en ai...
00:09:46Ah non, mais voilà l'aveu que j'attendais, vous n'avez jamais fait de sport de votre vie.
00:09:48Non, sauf depuis 30 ans, j'ai monté 100 fois par jour et 200 fois par an un escalier de 29 marches qui mène de la régie au plateau.
00:09:57Ah oui, c'est vrai parce que ce n'est pas la même hauteur.
00:09:58En courant.
00:09:59Ça fait quelque chose comme 1000 marches par jour.
00:10:01Je me demande comment vous étiez en classe, Jean-Christophe Averti, quand il y avait des cours de gym ?
00:10:06Eh bien, les cours de gym se passaient très bien sous l'occupation, c'était remarquable.
00:10:09J'ai des souvenirs de gymnastiques associés à des brumes au stade du Fallot, qui existait encore à l'époque.
00:10:16Il faisait très froid généralement et on chantait Maréchal, nous voilà.
00:10:19Ah oui, moi je me souviens de ça très bien aussi, oui, oui, oui.
00:10:22C'est ça.
00:10:23Nous avions des chaussures à semelle de bois, ce qui fait que quand il y avait de la course à pied...
00:10:26Non, non, quand il y avait de la course à pied, les espadrilles...
00:10:27Ah, vous étiez un privilégié, vous.
00:10:29Moi, je faisais de la course avec des semelles de bois.
00:10:31Non, la classe de gymnastique avait un intérêt pour les occupations parce que ceux qui allaient aux cours de gymnastique avaient droit à des bonbons vitaminés.
00:10:38Ah oui, moi je me souviens des biscuits vitaminés aussi, oui.
00:10:40Très intéressant.
00:10:41Oui, oui, oui, Claude Comfortesque et notre génération s'en souvient.
00:10:44Oui, très bien, oui.
00:10:45Les monstres associés au mot occupation, ça sonne dur.
00:10:47Ça sonne très dur, oui, oui, oui, oui.
00:10:49Non, mais ils ne croyaient pas que je veuille calmer le sport en prétendant que j'ai fait mes études sportives sous l'occupation.
00:10:55J'ai fait toutes mes études sous l'occupation.
00:10:57Oui, oui.
00:10:58Bien, Guy Dru, vous avez réagi un peu pendant que madame Delcus parlait, là.
00:11:02Oui, elle en a dit beaucoup quand même.
00:11:04Oui.
00:11:05Mais je pense que comme la Coupe du Monde a lieu tous les quatre ans, un peu comme les Jeux Olympiques, bon, c'est un spectacle qui n'est quand même pas trop désagréable.
00:11:13Oui.
00:11:14Puis à côté de certaines autres choses, moi, franchement, je préfère voir un match de football que certaines autres inepties.
00:11:19Oui, mais il y a 48 % des gens que ça n'intéresse pas et il y a 52... Non, c'est le contraire.
00:11:23Il y a 48 % des gens qui regardent le foot et 52 % qui ne le regardent pas.
00:11:26C'est exactement le score Mitterrand-Giscard.
00:11:28Alors qu'on nous ramène Giscard au pouvoir si on veut continuer à nous faire chier avec le foot tous les soirs.
00:11:32Parce que jusqu'au 13 juillet, on va se payer 100 ou 150 heures de foot.
00:11:37Si on n'aime pas ça, c'est de la bêtise.
00:11:39On vient de sortir du tennis, c'est un phénomène.
00:11:41Combien d'heures de politique on va se payer ?
00:11:43Combien d'heures de politique ?
00:11:44Oui, c'est aussi...
00:11:45C'est une pierre pas large.
00:11:46Il y a 52 matchs au total.
00:11:47Ou y participer, parce que ça me donne toujours envie de participer quand on voit une équipe fantastique qui défend nos couleurs ou les autres,
00:11:53plutôt que de voir des heures et des heures de politique.
00:11:55Parce que les gens parlent, les gens parlent et puis il n'y a pas de choses concrètes du tout.
00:11:57Oui.
00:11:58Oui.
00:11:59Ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a 52...
00:12:00Christian Montagnac, oui.
00:12:01Il y a 52 matchs en tout dans la Coupe du Monde.
00:12:04Oui.
00:12:05Seulement 45 sont télévisés.
00:12:07Alors ce qui choque beaucoup de gens, c'est de savoir où vont passer les 7 autres.
00:12:11Effectivement, c'est un scandale que certains médias peuvent soulever.
00:12:15Oui, oui.
00:12:16Christian Montagnac, je le présente.
00:12:18Il est journaliste à l'équipe et il a publié un livre l'année dernière, Face au sport,
00:12:22avec des interviews qui vont d'ailleurs de Roland Barthes à Raymond Deveaux,
00:12:27sans participer, Yves Montand, Jean Dutour, Georges Brassens, Jean-Louis Barraud, Maurice Béjar.
00:12:32Y compris Jean-Christophe Averti.
00:12:34Et Jean-Christophe Averti, d'ailleurs, qui ne dit rien sur le sport, mais qui parle de télévision.
00:12:37Oui.
00:12:38Il y a de ça, effectivement.
00:12:39Oui.
00:12:40Il attendait de traîner ce jour-là et donc il a pu me parler de sport très longtemps,
00:12:43puisqu'il l'a attendu pendant des jours et des jours.
00:12:45Votre livre est très amusant, mais on ne s'attendait pas à trouver Roland Barthes dans le sport.
00:12:48Est-ce qu'il a... Vous trouvez que, finalement, ce n'était pas l'intellectuel qu'on imaginait ?
00:12:52C'est-à-dire qu'il avait une réputation d'intellectuel, qu'on avait épinglé sur cet homme,
00:12:57avec tout ce que ça comporte de dérision.
00:12:59Et j'ai insisté avant de le rencontrer.
00:13:02Et lorsque je l'ai rencontré, j'ai estimé que tout ce qu'il disait était assez savoureux.
00:13:07Il a notamment évoqué l'impérialisme du sport à la télévision,
00:13:13puisqu'il était choqué avec beaucoup d'humilité, a-t-il ajouté,
00:13:16par le fait que l'on commence le journal télévisé par Valenciennes et Sochaux,
00:13:20je n'ai rien contre Valenciennes et Sochaux,
00:13:22plutôt que par tout ce qui arrive et tout ce que vous savez.
00:13:25Bien. Je pensais qu'on aurait sur ce plateau un intellectuel,
00:13:28mais les intellectuels n'ont pas osé venir.
00:13:30Jean-Christophe Averti, d'ailleurs, représente, à mon avis, l'intellectuel de ces indices.
00:13:33Non, non, absolument pas. Détrompez-vous. Détrompez-vous.
00:13:35Je trouve que dissocier l'intellectuel, toujours le mot pris dans la mauvaise part,
00:13:39bien entendu, qu'il soit de gauche ou de droite, l'intellectuel, c'est toujours un con, généralement.
00:13:43Des sportifs, à l'époque, il parle.
00:13:45C'est une dissociation complètement imbécile.
00:13:47Mais qui est très française, non ?
00:13:49Non, je crois qu'elle est mondiale.
00:13:51Elle est surtout française.
00:13:53Les gens qui préparent un match, une course, pensent autant qu'ils le courent, je crois.
00:13:59Oui, mais est-ce que l'intellectuel court autant qu'il pense ?
00:14:02Pas du tout.
00:14:03Il ne court pas, l'intellectuel.
00:14:04Non, très peu.
00:14:05De toute manière, je ne vois pas pourquoi un type qui ferait du sport serait supérieur ou non à un gars qui n'en fait pas.
00:14:11Il ne court pas être un con.
00:14:13Un intellectuel qui court est un monsieur bien.
00:14:15Par exemple, j'ai encore vu le professeur Schwarzenberg.
00:14:19C'est quand même une éminence sur le plan de la recherche du cancer.
00:14:22C'est un monsieur qui pratique le sport, qui adore ça.
00:14:26Je pense que sur le plan QI, ce n'est pas mal.
00:14:29C'est le premier qui me vient à l'esprit.
00:14:31On va demander.
00:14:32Les intellectuels font du sport, sport muscle, etc.
00:14:36Ce que l'on peut remarquer, de toute façon.
00:14:38C'est M. Yvon Adam, qui est professeur d'éducation physique.
00:14:4020 % des cadres supérieurs font régulièrement du sport.
00:14:43Vous croyez ?
00:14:44Oui.
00:14:45Parce qu'ils ont les moyens, disons Christophe Averti.
00:14:47Parce qu'ils ont les moyens, c'est vrai.
00:14:49Il semblerait que ce soit donc les gens qui ont l'accès aux universités qui, plus facilement que d'autres, peut-être accèdent au sport.
00:14:57Il y a peut-être là des petites choses à voir.
00:14:59Il y a peut-être aussi des inégalités sociales.
00:15:01Ce qu'il y a de clair, c'est que c'est dans les milieux les plus populaires que la pratique est la moins grande.
00:15:07C'est peut-être aussi dans ces milieux-là qu'on regarde le plus la télévision.
00:15:09C'est possible.
00:15:10Enfin, il y aurait là peut-être une étude sociologique.
00:15:12Parce que le dérisoire, c'est facile.
00:15:14Mais il vaudrait mieux, quelquefois, regarder les faits de près, interroger quelques sociologues.
00:15:18Il y en a des sociologues du sport.
00:15:20Il n'est pas là M. Bourdieu, professeur au Collège de France.
00:15:22Il avait des études intéressantes là-dessus.
00:15:23Oui, mais il est brouillé avec la télévision.
00:15:24Il est brouillé.
00:15:25Mais il y aurait peut-être, plutôt qu'à tomber toujours dans le dérisoire et là, à peu près, à interroger les faits.
00:15:30Oui, mais les chiffres, on est là pour les donner.
00:15:32Mais on pourrait peut-être penser que le cadre supérieur, son stand-up vis-à-vis de son patron, c'est d'être avec sa raquette sur le club avec lui, peut-être.
00:15:39Non, ce n'est pas vrai du tout.
00:15:40Pierre Pallardy, je vous présente, puisque vous avez pris la parole.
00:15:44Pierre Pallardy, vous êtes kinésithérapeute.
00:15:46Mais vous avez surtout un club où viennent s'entraîner des gens quand même un peu fortunés.
00:15:50Parce qu'il faut quand même payer.
00:15:51Pas du tout.
00:15:52Là, vous avez tout à fait tort.
00:15:53Et les gens qui viennent chez moi, en général, c'est 50-50.
00:15:56Ce sont aussi bien la petite secrétaire, si vous voulez, la petite dactylo.
00:15:58Et aussi des PDG ou des gens qui ont, à partir de 35 ans, 40 ans, retrouvé le goût pour faire du sport.
00:16:04Et je pense qu'on peut mélanger le moitié intellectuel, le moitié sportif.
00:16:08Mais tout ça, ça vient de notre école.
00:16:11Si, à la base, au lycée, il y avait moitié de l'intellectualisme et moitié sportif, on s'y retrouverait avec un très, très bon équilibre.
00:16:18Et c'est ça qui fait la vie, en général.
00:16:19Mais qu'est-ce qui se passe en ce moment en France ?
00:16:21Deux heures de plein air, deux heures de gymnastique.
00:16:24Et quand le professeur est malade, on ne le remplace pas, malgré tous les choix.
00:16:27Alors, attendez, non, non, ça, c'est pas à vous de le dire. Ils sont là. Vous n'avez plus l'âge de parler de ça.
00:16:31Et alors, les gens, pour terminer ma phrase, si vous voulez, les gens se retrouvent à 30 ans avec une situation.
00:16:35Donc, ils peuvent repenser à leurs conditions, se remettre en valeur, se revaloriser et essayer d'éliminer ce stress qui nous entoure.
00:16:41Et là, ils ont la possibilité de refaire du sport.
00:16:43Oui, alors ça coûte quand même un minimum, quoi, 200 000 francs par an.
00:16:46Vous savez, pour votre artère, votre foie et votre visicule biliaire et votre santé, votre morale, très peu d'argent.
00:16:51Très peu d'argent, ils n'osent pas nous dire combien.
00:16:53Ça vous revient à peu près à 150 francs, 200 francs par mois dans un club.
00:16:57C'est-à-dire qu'une inscription chez nous coûte 2500 francs pour l'année.
00:17:00Et vous pouvez venir tous les jours si vous voulez.
00:17:03Bien. Alors, Pierre. Oui, Alphonse Halimi, oui, oui.
00:17:06Est-ce que nous sommes là pour discuter de sport ou de personnes qui veulent pratiquer le sport ou le tennis ?
00:17:14Je ne comprends absolument rien.
00:17:16Ah, ben, vous avez raison de rappeler ça.
00:17:18Malgré mes 300 combats, je crois de... J'essaye de comprendre.
00:17:23Très bien. Oui, monsieur Palardi.
00:17:25Attendez, monsieur Halimi, je signale que le livre de Pierre et Florence Palardi,
00:17:29parce qu'on est là aussi pour signaler des livres, Vivre en pleine beauté aux éditions L.
00:17:33Justement, nous passons justement dans le commerce.
00:17:35C'est une question d'argent.
00:17:36C'est une question d'un peu de commerce.
00:17:38Alors, je pense que nous sommes là pour discuter de sport.
00:17:42Alors, nous allons venir.
00:17:44C'est difficile d'en parler longtemps sans parler d'argent.
00:17:46Pardon ?
00:17:47C'est difficile d'en parler longtemps.
00:17:48M. Jacobs, la professeure de gymnastique en Normandie, vous le disiez, là ?
00:17:52Oui, mais moi, je dis que je suis d'accord avec Halimi.
00:17:55Oui.
00:17:56Ça fait 20 minutes qu'on tourne autour d'une question sportive sans parler de sport.
00:18:00On y rentre, là.
00:18:01Exactement.
00:18:02On rentre dans la mêlée.
00:18:0320 minutes, vous avez dit que l'émission durerait un quart d'heure de moins, déjà.
00:18:06Alors, il ne reste plus, il reste peu de temps.
00:18:08Si on a démarré avec 10 minutes de retard.
00:18:10Non, non, non, mais on les rattrapera à la fin.
00:18:12Allez, on va donner la parole aux lycéens, on va rentrer dans le vif du sujet.
00:18:15Alors, je me tourne vers les lycéens du lycée.
00:18:17Pourquoi vous faites une tête comme ça, mon vieux ?
00:18:19Du lycée de Saint-Germain.
00:18:20Alors, il est déjà venu, lui, parce qu'ils sont dans un lycée international.
00:18:24Ils ont vécu à l'étranger.
00:18:25Ils peuvent donc nous dire s'ils pensent que le sport en France est aussi bien qu'à l'école, bien sûr.
00:18:29Bon, la première chose, c'est qu'ici, on sort du lycée à 5 heures, pour nous, au lycée international.
00:18:34Oui.
00:18:35Tandis qu'en Hollande, maximum, on sort à 3 heures.
00:18:38De plus, ici, nous, on est au lycée international, donc on a notre éducation internationale,
00:18:42ce qui fait qu'on a 8 heures de cours en plus.
00:18:45De plus, on a 4 professeurs pour 22 équipes.
00:18:49Donc, ce n'est pas possible qu'il y ait assez d'équipes et assez de sports.
00:18:53En Hollande, si on veut, on peut sortir de notre lycée vers 3 heures.
00:18:57Bon, déjà, c'est un peu court pour aller faire de la voile ou du hockey.
00:19:00Tout le monde est membre d'un club extra, hors du lycée.
00:19:05Tandis qu'ici, on est tout le jour.
00:19:07On rentre chez soi, on va travailler et puis hop, on va bouffer le soir et puis c'est fini.
00:19:12Il y a encore autre chose, je crois qu'on n'a pas le droit de servir des stades, des gymnases et tout aussi, en dehors du prof.
00:19:19Ce n'est pas vous qui êtes votre copain.
00:19:21C'est sûrement pour des raisons d'assurance.
00:19:23Parce que si jamais il y a un accident qui se passe avec un javelot et que le prof n'est pas là, c'est difficile.
00:19:28Alors, votre camarade, vous êtes américain.
00:19:31Oui, j'ai habité en Amérique jusqu'en cinquième.
00:19:34J'ai trouvé que l'équipement et les terrains sont beaucoup plus vastes.
00:19:41On a plus de possibilités.
00:19:44Comme en Hollande, on finit à deux heures et demie, trois heures moins qu'un.
00:19:48Et on a chaque jour une heure et demie de sport dans le lycée.
00:19:53Et c'est autant d'importance que l'anglais et les maths.
00:19:59Par contre, en France, les sports...
00:20:02Nous, on connaît la bataille de Marignan. Vous n'êtes pas capable de la dire.
00:20:06Marignan 1515.
00:20:08Pour l'hollandais, c'est pas mal.
00:20:10Votre voisin, vous reprendrez la parole.
00:20:12Moi, j'étais deux ans en Italie.
00:20:14C'est un peu la même situation qu'en Hollande et aux Etats-Unis.
00:20:17On sort à une heure et demie.
00:20:19Par contre, le sport n'est pas bien intégré dans l'école.
00:20:22Dans les écoles publiques, il n'y a pratiquement pas de sport.
00:20:27On peut en trouver à la rigueur dans les écoles privées.
00:20:32Et vous, vous êtes très sportif ?
00:20:34Oui.
00:20:35Vous faites quoi ?
00:20:37Je fais du rugby.
00:20:39Est-ce que vous êtes bon élève ?
00:20:41Moi, non.
00:20:43Vous êtes le fort en gym, mais pas fort en thème, c'est ça ?
00:20:48Non, je sais trouver l'équilibre.
00:20:51Vous cherchez l'équilibre quand même ?
00:20:53Oui, mais au lycée international, c'est impossible.
00:20:56Il se rattrape en version.
00:20:57Non, au lycée international, c'est impossible.
00:21:00Je ne peux pas faire ce que je veux.
00:21:02Trouver mon idéal.
00:21:03Ils demandent trop sur le plan intellectuel.
00:21:05D'accord.
00:21:06Je vais demander à votre voisin là-bas.
00:21:08Lui, c'est à l'université.
00:21:09Alors, comment ça se passe à l'université ?
00:21:11Vous êtes ?
00:21:12Philippe Leblond, élève en histoire de l'art à l'université de Nanterre.
00:21:16Je voulais dire qu'après le constat d'échec des jeunes lycéens,
00:21:22il faut voir qu'à l'université, les choses ne changent pas beaucoup.
00:21:25On repart de zéro.
00:21:28Les installations qui sont à notre disposition,
00:21:30encore on est assez gâté du côté de Nanterre,
00:21:33se révèlent suffisantes, ce qui est grave,
00:21:36puisqu'on est quand même 25 000.
00:21:38Étant donné qu'il y a un terrain de foot, une piscine,
00:21:41une piste d'athlétisme, bon, des diverses salles, musculation, etc.
00:21:45C'est pas mal, mais enfin, sur 25 000 élèves,
00:21:47j'estime que le fait qu'elles ne soient pas surchargées,
00:21:50c'est quand même inquiétant.
00:21:52Ça révèle qu'il y a un problème de fond assez sérieux
00:21:55sur l'éducation des enfants en France,
00:21:58et à la toute première scolarité.
00:22:01C'est assez déplorable.
00:22:03Je vois qu'on est totalement à l'opposé du modèle anglo-saxon,
00:22:07ou américain, anglais, allemand, URSS.
00:22:10Vous vous faites du sport, vous êtes sportif.
00:22:13Vous avez suffisamment de temps et vous trouvez suffisamment d'équipement.
00:22:16Oui, je trouve le temps.
00:22:18Parfois, ça étire les études, mais j'y arrive quand même.
00:22:22Je pense qu'en France, on essaie de nous faire croire...
00:22:25On essaie de nous faire croire, finalement,
00:22:28qu'il est impossible de concilier un minimum de sport avec les études.
00:22:31Je crois qu'on peut démontrer le contraire.
00:22:34Merci.
00:22:35Alors, je voudrais me tourner... Attendez, pour prendre la parole tout à l'heure,
00:22:38j'ai encore une lycéenne qui passe son bachot.
00:22:42En quelque sorte, oui.
00:22:44À Victor Duruy.
00:22:45À Victor Duruy.
00:22:46Mais moi, j'estime que tous les gens qui viennent me parler,
00:22:48ils ont beaucoup de chance, parce qu'ils ont un stade,
00:22:50ils ont des terrains d'entraînement.
00:22:51Il y en a un qui vient dire qu'il avait déjà de l'eau.
00:22:53Duruy, qui est quand même un bon lycée de Paris, on n'a même pas ça.
00:22:56On a quelques vieux pois complètement rouillés
00:22:59qui font même plus le poids réglementaire tellement ils ont pris l'eau.
00:23:03Quand on fait de la course, on est censé la faire dans le parc.
00:23:07Quand il pleut, ce n'est pas de la course, c'est du water polo.
00:23:11Enfin, dans la boue, encore.
00:23:13En plus de ça, ça, c'est à l'ensemble de toute la France.
00:23:16Il y a des questions d'horaire.
00:23:17En terminale, on a deux heures de gym par semaine.
00:23:19Les heures de gym sont abominablement mal réparties.
00:23:21Tout ce qu'on peut faire, c'est les sécher.
00:23:23C'est ce que vous faites.
00:23:24Oui.
00:23:25Voilà l'exemple typique de l'élève qui sèche.
00:23:28Attendez, non, parce qu'il faut que j'interroge aussi de ce côté-là maintenant.
00:23:31Très vite.
00:23:32Et vous ?
00:23:33Nous, dans notre lycée...
00:23:34Lequel ?
00:23:35Lycée Michelet, avant.
00:23:36Nous avons beaucoup de chance.
00:23:38Nous avons de très belles installations.
00:23:40Mais nous avons deux heures de cours par semaine.
00:23:43Il y a eu en plus des suppressions de professeurs.
00:23:47Deux heures de cours par semaine avec 45 élèves pour un professeur.
00:23:50Il faut compter le temps d'habillage et de rhabillage.
00:23:53Ce qui enlève déjà une demi-heure.
00:23:54Plus le temps pour installer tout ce qu'il faut.
00:23:57Ça enlève encore une demi-heure.
00:23:59Il reste une heure et encore.
00:24:01Très bien.
00:24:02Ça n'a pas changé depuis notre temps, Verti.
00:24:04Et en plus, ce qui fait que maintenant, les jeunes, soit ils aiment, soit ils n'aiment pas.
00:24:10Mais s'ils aiment, ils cherchent autre part, pas à l'école.
00:24:13Ils vont dans un club où ils doivent payer.
00:24:15Exactement.
00:24:16Bien.
00:24:17Votre voisine, je ne sais pas tellement, vous aimez le sport ?
00:24:20Moi, j'aime le sport, mais en dehors du lycée.
00:24:22C'est-à-dire que je n'aime pas beaucoup le sport.
00:24:24Quand on me dit, il faut courir, il faut faire ceci.
00:24:27Je préfère, par exemple, si je décide de faire un autre sport, je le ferai, j'irai.
00:24:32Je ferai ça.
00:24:33Alors au lycée, vous êtes aussi une qui sèche ?
00:24:35Vous n'osez pas le dire, peut-être.
00:24:37Si votre professeur regarde, on ne vous le demande pas.
00:24:42D'accord, merci.
00:24:43Votre voisine aime le sport ?
00:24:44Oui, beaucoup.
00:24:45Je fais beaucoup de sport.
00:24:46Combien ?
00:24:47Déjà 4 heures au lycée.
00:24:49Et vous êtes à Michelet ?
00:24:50A Michelet, oui.
00:24:51Alors ça dépend des classes.
00:24:52Oui, en seconde, il y a 2 heures, mais en troisième, il y en a 4.
00:24:54Je fais environ 8-10 heures de sport par semaine.
00:24:58C'est bien.
00:24:59Qu'est-ce que vous faites comme sport ?
00:25:00Du tennis, de la danse.
00:25:02Je faisais du cross aussi à un moment.
00:25:04Bien.
00:25:05Votre voisin ?
00:25:06Vas-y, il a un micro.
00:25:08Alors moi, je fais du sport au lycée.
00:25:10T'es à quel lycée ?
00:25:11Michelet.
00:25:12Oui, aussi.
00:25:14T'en fais du sport ? Tu ne m'as pas dit ça tout à l'heure.
00:25:17Si ?
00:25:18Si, mais au lycée.
00:25:20Ah bon.
00:25:21Et t'aimes ça ?
00:25:22Que le sport individuel, parce que le sport collectif...
00:25:25T'es pas très pour.
00:25:26Non.
00:25:27Taper dans un ballon, t'aimes pas ça ?
00:25:28Si, mais c'est-à-dire...
00:25:32Par exemple, le jeu qui se passe sur le terrain.
00:25:35Par exemple, la balle, je ne peux pas la toucher pendant un match, par exemple.
00:25:38Ah bon, c'est ça.
00:25:41D'accord.
00:25:42Ton voisin, j'ai l'impression, Vas-y, et vous ?
00:25:44Moi, j'aime beaucoup le sport et j'en fais beaucoup.
00:25:47Vous êtes dans quelle classe ?
00:25:48En quatrième.
00:25:49A Michelet ?
00:25:50Oui, à Michelet, on a quatre heures de sport par semaine.
00:25:52Ou une heure de natation.
00:25:54Et vous faites quoi comme sport ?
00:25:55A Michelet, ou à l'extérieur, je fais du foot et du tennis.
00:25:58Et puis de l'athlétisme aussi.
00:26:01Et vous êtes le grand, grand sportif, j'ai l'impression.
00:26:03J'en fais beaucoup.
00:26:04Est-ce qu'on vous... Vous avez pas un surnom en classe ?
00:26:06Non, j'ai pas un surnom.
00:26:07Il veut pas le dire.
00:26:08Parce que je suis supporter de Paris Saint-Germain.
00:26:10Ah bon.
00:26:11Mes copains dans la classe, il y en a la moitié, ils connaissent rien.
00:26:13Ils sont supporters de Saint-Etienne.
00:26:14Ah bon.
00:26:17Ici, ils se moquent souvent de moi.
00:26:19J'essaie de me défendre au maximum.
00:26:21Alors, ils vous appellent Saint-Germain, vous êtes pas content ?
00:26:23Si, je suis content, au contraire.
00:26:24Bon, d'accord.
00:26:25Je suis fier.
00:26:26Bon, merci. Après ce petit tour d'horizon des lycées, quelle est la réaction des professeurs ?
00:26:30Oui, monsieur Adam.
00:26:32Je pense que les élèves posent très bien le problème.
00:26:36D'abord, il faut remarquer que, pour l'essentiel, ils aspirent à faire de l'éducation physique et du sport
00:26:41et qu'il n'est pas certain qu'on réponde actuellement, que le système scolaire réponde à leurs demandes.
00:26:46Je crois qu'il y a une grande discordance entre les aspirations, les besoins et ce qu'on leur offre.
00:26:51Et disons que la crise de l'éducation physique à l'école est réelle.
00:26:55Elle est encore plus réelle dans l'enseignement primaire.
00:26:57Il n'y a pas ici d'enfants, mais dans l'enseignement primaire, c'est encore beaucoup plus grave.
00:27:00Et ce que je crois tout de même, c'est qu'on ne peut pas dissocier la crise de l'éducation physique de la crise de l'école dans son ensemble.
00:27:05Et qu'on ne remédiera pas à l'école en général.
00:27:09On ne fera pas de l'école une école moderne, attrayante, efficace,
00:27:13si on ne la revoit pas totalement en y intégrant l'éducation physique.
00:27:17Il faut dire de ce point de vue que ces deux heures, oui,
00:27:21quelquefois ces deux heures minables dans un emploi du temps, ça ne répond pas aux besoins.
00:27:26Il faut dire qu'il y a eu là-dessus une politique absolument désastreuse qui a été menée pendant 25 ans
00:27:31et que tout de même, une mesure historique a été prise.
00:27:34C'est de rattacher pour la première fois dans l'histoire du pays,
00:27:37l'éducation physique à l'éducation nationale. C'est la première fois.
00:27:40L'éducation physique a été au ministère de la Guerre, au ministère de la Santé, au ministère de la Jeunesse.
00:27:44Enfin, c'est à l'éducation nationale. Et il faut rendre à César ce qu'il a apporté...
00:27:48– Elle a été au ministère de la Guerre, vous avez dit ? – Ah, bien sûr. Jusqu'en 1934.
00:27:51– Ah, c'est intéressant. – Absolument.
00:27:53– C'est logique, c'est logique. – Oui, bien sûr.
00:27:56Et puis il faut convenir tout de même que des grands changements sont en cours,
00:27:59puisque cette année, il y a 1650 postes de professeurs qui ont été créés,
00:28:03alors que le dernier chiffre de M. Soissons, c'était 200.
00:28:06Alors il y a des choses qui changent.
00:28:08Il y a, je crois, une volonté réelle de changer les choses, et c'est nécessaire.
00:28:11– Merci M. Adam. – Par qui ?
00:28:13– Oui, Alphonse Halimi, oui, oui.
00:28:15– Par qui ils ont créé ces gens-là ?
00:28:19– Par qui ? – Oui.
00:28:21– Ce sont des gens qui font des études par l'université.
00:28:24– Oui, qui font des études, mais sur le plan pratique. Qui sont-ils ?
00:28:28– Bah, Guy Drut, qui a passé le professeur par exemple.
00:28:30– Non, je ne parle pas de M. Guy Drut.
00:28:33Je vous parle de ces messieurs qui sont professeurs d'éducation physique.
00:28:39Qu'est-ce qu'ils ont fait au cours de leur vie ?
00:28:43– Ah ben, leurs études à l'institut. – Les études, sur le plan pratique.
00:28:48Moi, je pense honnêtement que le sport marcherait très bien en France
00:28:54s'il y avait des gars comme M. Guy Drut,
00:28:57comme M. Boutier, comme pas mal de champions
00:29:01qui seraient du moins entraînés, les jeunes.
00:29:07Et les jeunes ne demanderaient qu'une seule chose,
00:29:09c'est d'être entraînés par des anciens champions.
00:29:12– Ah ! – Bien entendu.
00:29:14– Il faudrait des champions. – Il y en a, il y en a.
00:29:16– Et M. Halimi, il y en a, et il y en a sur le plateau.
00:29:19– Il y en a, mais on nous met toujours à l'écart.
00:29:21– Attendez.
00:29:23Jocelyne Trilliadou, elle est championne du monde de judo et elle est professeure.
00:29:26– Je pense que les champions ne seraient pas surprenants.
00:29:29Il y a quand même des formations dans les crêpes,
00:29:31il y a quand même 4 ans d'études pour devenir prof de gym,
00:29:34donc ils ont quand même une formation de base,
00:29:36même s'ils ne sont pas champions, qui touche quand même à tous les sports.
00:29:39– En théorie. – Non, je ne pense pas en théorie quand même.
00:29:42– Depuis l'âge de 6 ans que je suis dans le sport.
00:29:44– Attendez, je crois que Jocelyne Trilliadou, vous êtes un exemple quand même de l'ambiguïté de tout ça,
00:29:46parce que vous n'êtes pas payée par l'éducation nationale,
00:29:48vous êtes professeure de judo. – Absolument pas, moi je suis professeure de judo.
00:29:50– Il y a des exceptions.
00:29:52– Je pense qu'il y a certaines municipalités qui font des efforts dans les classes primaires,
00:29:56c'est-à-dire qu'ils essayent d'amener à la place des instituteurs,
00:30:00d'avoir les 5 heures de sport à faire pendant leur emploi du temps,
00:30:04de prendre des gens compétents à la limite pour enseigner certaines disciplines,
00:30:08donc c'est des efforts qui sont faits au niveau salaire,
00:30:11au point de vue des mairies, des municipalités,
00:30:14qui rémunèrent certains professeurs qui sont diplômés d'État bien sûr, comme moi,
00:30:18mais je pense que ce n'est quand même pas à eux de faire cet effort financier
00:30:21et que ça devrait incombir, je rejoins un petit peu les profs de Gym derrière,
00:30:25qui disaient qu'il y a beaucoup d'efforts à faire,
00:30:27il y a beaucoup d'efforts qui sont faits,
00:30:29mais il y a vraiment encore beaucoup de chemin à parcourir.
00:30:31– Mais est-ce qu'on enseigne le judo au lycée d'une façon régulière ?
00:30:37– Non, je ne pense pas, je pense qu'il y a des professeurs qui ont une…
00:30:39– Il n'y a pas d'hystérie de l'heure.
00:30:41– Au lycée, s'il l'a pris en option, si le prof est titulaire,
00:30:43enfin tout du moins a pris ce sport en option,
00:30:45qui est Julien Carpe lui-même ceinture noire,
00:30:47avec un grade qui peut permettre d'enseigner,
00:30:51enfin c'est une éventualité, c'est comme le volet, le basket.
00:30:53– Il peut faire une initiation.
00:30:55– L'initiation, si tu es tout à fait d'accord.
00:30:57– Ça fait partie de l'examen, il peut tomber sur le judo en polyvalence.
00:31:01– Il y a du judo dans votre lycée Michelet ?
00:31:03– On a du judo, mais on peut en faire si on veut,
00:31:07je pense que les professeurs prennent l'initiative,
00:31:09mais sinon il y a une section sport-études judo qui est réservée.
00:31:13Et sinon nous, si on fait du judo, enfin pas les filles,
00:31:17on n'en a jamais fait nous pour l'instant, ça peut arriver,
00:31:21mais c'est toujours le professeur qui prend l'initiative.
00:31:25– Il y aura sûrement des sports-études judo féminins dans quelques années.
00:31:29– Pendant qu'on est sur le judo, Jocelyne Triadou,
00:31:31je crois que c'est un sport qui manque, il y a combien d'adhérents, d'inscrits ?
00:31:35– De point de vue fédération, nous représentons à peu près 600 000,
00:31:39700 000 personnes, garçons, filles mélangées,
00:31:41et les filles représentent à peu près 20% de cette masse.
00:31:44Donc on peut considérer que le judo est un sport de masse.
00:31:46– Oui, c'est pas mal ça.
00:31:47Et vous, vous êtes championne du monde depuis combien de temps ?
00:31:49– Depuis 80, décembre 80, donc mon titre va être mis en jeu en décembre 82.
00:31:56– Et le judo féminin, c'est pas très vieux ça, je crois ?
00:32:00– D'existence, non, le judo féminin a démarré,
00:32:03enfin déjà depuis quelques années,
00:32:04on a essayé de coller un petit peu au judo masculin,
00:32:06mais on est vraiment reconnus depuis 1975,
00:32:08avec des structures, avec des stages, etc.,
00:32:11avec une élite, une équipe de France représentative dans les compétitions internationales.
00:32:15– Dites-moi, pour faire du judo, est-ce qu'on vous pousse un petit peu ?
00:32:20Là, on vous dope, on vous donne des produits spéciaux ?
00:32:22– Non, absolument pas, nous avons des contrôles,
00:32:24je pense que les acteurs pourraient certifier que nous avons des contrôles,
00:32:27dans tous les sports d'ailleurs,
00:32:29et pour l'instant, nous n'avons pas encore rencontré de fille de paix,
00:32:32il n'y a pas eu encore de contrôle positif, je ne le souhaite pas d'ailleurs.
00:32:34– Vous ne le souhaitez pas ? – Je voudrais…
00:32:35– Oui, alors là, il y a ici le docteur Jean-Pierre de Mondénard,
00:32:38qui a publié plusieurs livres,
00:32:40permettez-moi de vous présenter, vous êtes grand spécialiste du tour de France,
00:32:43vous avez publié le dossier noir du dopage aux éditions Hachette,
00:32:46et puis la santé des cyclistes aux éditions Enfora,
00:32:49alors ce dopage dans le judo, ça n'existe pas ?
00:32:52– Je vais le dire, mais je profite de l'occasion,
00:32:55pour dire beaucoup de bien du judo,
00:32:58qui à mon avis est un des sports les mieux structurés en France,
00:33:01et si le judo marche si bien,
00:33:03c'est que la première préoccupation des dirigeants de ce sport,
00:33:07qui entre parenthèses ont tous des ceintures noires pour être au comité directeur,
00:33:10ce qui n'est pas un désavantage,
00:33:13donc la principale caractéristique de ce sport,
00:33:16c'est que le principal souci plutôt, c'est de former des éducateurs compétents,
00:33:20et je crois que le sport français pêche par l'absence d'éducateurs compétents à tous les niveaux.
00:33:25– Merci.
00:33:26– Et au niveau du judo, c'est très caractéristique,
00:33:32je vais vous donner un exemple entre deux sports que je connais parfaitement bien,
00:33:35puisque j'ai suivi l'équipe de France de judo à l'époque de Rouget et de Koch,
00:33:39pendant plusieurs années,
00:33:41j'étais de l'équipe quand, c'est pas moi qui tirais bien sûr,
00:33:44mais de l'équipe quand Jean-Luc Rouget était champion du monde,
00:33:47et bien dans cette équipe de judo,
00:33:51le principal souci d'encadrement,
00:33:55c'est de faire des stages de formation au niveau des CTR,
00:33:58c'est-à-dire que les CTR sont les conseillers techniques régionaux
00:34:01qui vont un peu évangéliser leurs entraîneurs dans leur département respectif,
00:34:06leur région respective.
00:34:08Ils font un stage qui dure huit jours,
00:34:10ils font venir des techniciens d'un peu partout,
00:34:12et j'étais donc invité à parler des problèmes de physiologie, du diététique, etc.
00:34:18Ça durait huit jours, ces CTR ensuite rentraient dans leur région
00:34:21et donnaient les indications qu'ils avaient reçues sur le plan national,
00:34:24donc il y avait une politique commune sur l'éducation, sur l'encadrement.
00:34:28Un autre sport que je connais encore mieux, puisque je le pratique abondamment,
00:34:31c'est le cyclisme.
00:34:33Alors là, la séance se déroulait de la façon suivante,
00:34:36entre le directeur technique national et les CTR,
00:34:38il y avait une réunion qui durait 24 heures,
00:34:41et le directeur technique national disait aux CTR « vous êtes tous des nuls »,
00:34:45et les CTR disaient au directeur technique national « vous êtes un nul ».
00:34:48Voilà, la journée était terminée,
00:34:50et l'éducation, bien sûr, était très développée.
00:34:53Voilà, donc je voulais apporter ce témoignage au niveau du judo
00:34:56qui me paraît, en France, un sport à copier.
00:34:59Il y en a d'autres, certainement, mais comme je connais bien le judo,
00:35:02j'en ai parlé.
00:35:04D'autre part, au niveau du dopage, on y reviendra, je pense,
00:35:07mais la confrontation que j'ai eue avec le judo,
00:35:11leurs préoccupations avaient très peu de rapport avec le dopage.
00:35:15Pendant un certain temps, c'était dans les années 75,
00:35:18les Russes remportaient beaucoup de médailles,
00:35:21et les judoka français, en particulier les meilleurs,
00:35:24ils me disaient « les Russes, je suis sûr qu'ils prennent un truc,
00:35:27on parlait de la vitamine B15, etc. »
00:35:30Et je lui disais « mais non, pas du tout, peut-être qu'ils prennent des choses,
00:35:34mais je ne pense pas que ce soit ces produits-là qui les font gagner. »
00:35:37Et quand, lui, il a été champion du monde,
00:35:39je lui ai dit « qu'est-ce qu'il avait, ton Russe ? »
00:35:41Il m'a dit « non, il n'avait rien de spécial ».
00:35:47Écoutez, puisqu'on parle déjà de dopage,
00:35:49on va tout de suite aborder ce sujet.
00:35:51Et je vous signale, il y a un dossier du canard,
00:35:54on ne parle pas spécialement du dopage,
00:35:56on parle des enjeux du stade, il vient de se sortir,
00:35:58ce dossier du canard enchaîné.
00:36:00Et il y a quelques photos qui ne sont pas mal dans ce petit ouvrage.
00:36:04J'en ai choisi trois, ce sont trois aspects du sport.
00:36:07D'abord la boxe féminine, qui n'est pas encore très pratiquée,
00:36:10en tout cas pas sur ce plateau, mais la voici donc en photo.
00:36:13Voici évidemment les altérophiles,
00:36:16qui représentent un sport qui n'est pas très gracieux,
00:36:18c'est le moins qu'on puisse dire.
00:36:20Et il y a des défenseurs.
00:36:21Et alors voici maintenant la natation.
00:36:23Et voici une nageuse est-allemande,
00:36:25telle qu'elle nous est montrée dans toute sa splendeur.
00:36:28Je dis bien une nageuse, je n'ai pas dit un nageur.
00:36:30Une nageuse est-allemande.
00:36:32Lors d'un concours, je suppose qu'elle a été championne du monde.
00:36:34Et alors nous avons une représentante des nageuses est-allemandes
00:36:36qui est maintenant passée à l'ouest.
00:36:38Elle a maigri depuis Renata Vogel.
00:36:41Elle s'est beaucoup féminisée aussi depuis qu'elle est passée à l'ouest.
00:36:44Et alors Renata Vogel, vous avez connu cet entraînement très dur
00:36:49qu'il y a eu en Allemagne de l'Est.
00:36:55C'est exact, oui.
00:36:58C'est tout à fait exact.
00:37:00J'essaierai d'être très brève.
00:37:04Le système scolaire est tout à fait différent
00:37:07que celui que vous avez en France.
00:37:10C'est une sélection pratiquement à l'école primaire.
00:37:14Cette sélection est faite par les professeurs sportifs
00:37:18qui ont tous la tâche de détecter le talent.
00:37:22Et à 10 ans, à 11 ans, à ce moment-là,
00:37:25on les enlève des écoles normales, primaires,
00:37:28pour les envoyer dans des instituts régionales de sport
00:37:33où il y a simplement les sportifs.
00:37:36Il y a 20 de ces instituts
00:37:39qui sont raccordés à 20 associations sportives.
00:37:43Et en général, un institut régional de ce genre
00:37:47s'occupe de 5 disciplines sportives.
00:37:50Ils ont tous les moyens techniques et les équipements.
00:37:54Par exemple, nous avions aussi la gymnastique
00:37:57et le patinage artistique.
00:37:59Chez nous, nous avions également les halterophiles,
00:38:02la gymnastique.
00:38:04Il y avait une salle à sec
00:38:07où il était possible de s'entraîner lorsqu'il pleuvait.
00:38:13Nous avions également un canal pour les nageurs.
00:38:18Justement, la natation,
00:38:20à quel âge est-ce qu'on commence à vous sélectionner ?
00:38:27Déjà 7 ans, 8 ans.
00:38:29Peut-être pour le patinage artistique beaucoup plus tôt.
00:38:33Et pour la gymnastique aussi.
00:38:35Pour être sélectionné,
00:38:37est-ce qu'il y a des critères spéciaux uniquement sportifs
00:38:41ou est-ce qu'il y a des critères différents politiques ?
00:38:47Oui, ils sont même très importants,
00:38:49beaucoup plus importants que les autres.
00:38:52Nous disons toujours chez nous
00:38:54qu'il faut avoir un arbre généalogique de pur socialiste.
00:38:58Il ne faut surtout pas avoir de tâches sur son passé.
00:39:01Par conséquent, je n'avais pas le droit d'avoir des parents à l'ouest.
00:39:05Je n'avais pas le droit d'avoir des amis à l'ouest.
00:39:08Et surtout, mes parents devaient être propres politiquement.
00:39:12C'est ainsi que nous sommes.
00:39:17Il n'y en a plus en Allemagne de l'Est.
00:39:20Une autre question.
00:39:22Cet entraînement, combien d'heures par jour durait-il ?
00:39:25On a parlé de 10 heures dans l'eau.
00:39:30Peut-être pas 10 heures, non.
00:39:32Pas tout à fait.
00:39:34Mais 6 heures, 7 heures, oui.
00:39:366 heures, 7 heures dans l'eau.
00:39:40Une heure, alors, dans les salles de force.
00:39:43C'est-à-dire, c'est un entraînement intensif de force.
00:39:4612 à 16 km de brasses par jour.
00:39:51Les nageurs de vitesse nagent 20 km par jour, en moyenne.
00:39:55Est-ce qu'on peut refuser ?
00:39:57C'est une très bonne question.
00:39:59Est-ce qu'on peut refuser de sélectionner ?
00:40:02Oui.
00:40:04Tout à fait au début...
00:40:06Non, ce n'est pas très simple.
00:40:08C'est difficile à vous l'expliquer en si peu de temps.
00:40:11C'est une délégation.
00:40:13C'est un choix qui est fait.
00:40:16Et cette sélection est un honneur pour la famille.
00:40:20Et tous les parents aiment que leurs enfants
00:40:23soient envoyés dans ces instituts de sport.
00:40:26Les enfants ne sont peut-être pas d'accord.
00:40:29Une dernière question.
00:40:31On a parlé de dopage.
00:40:33Est-ce que vous avez le sentiment
00:40:35qu'on vous a bourré d'anabolisants,
00:40:37d'hormones et de choses comme ça ?
00:40:39Hormones ?
00:40:41Oui, on fait beaucoup de choses.
00:40:43Mais on ne sait pas toujours très bien
00:40:46ce qui est fait et ce qu'on vous donne.
00:40:49Mais on a travaillé avec énormément
00:40:52de produits de pommes.
00:40:55Depuis que vous êtes en Allemagne de l'Ouest,
00:40:58est-ce qu'on a essayé de faire des analyses
00:41:01pour vérifier que vous aviez un gurdité ?
00:41:04Non, après, c'est très difficile.
00:41:07Mais je sais très bien ce qu'on m'a donné.
00:41:10Je ne voudrais pas le dire ici en détail,
00:41:13mais je sais très bien ce qu'on m'a donné.
00:41:16Mais d'ailleurs, il y a quelques photos
00:41:19très peu flatteuses qui existent encore,
00:41:22qui sont en circulation.
00:41:24Il y a des photos absolument admirables.
00:41:27Il y a sept ans, qui me montrent
00:41:30que j'étais en Allemagne de l'Ouest.
00:41:33Vous avez rasé votre barbe depuis
00:41:36que vous êtes en Allemagne de l'Ouest.
00:41:39Merci beaucoup, Renata Foucault.
00:41:42Oui, presque, ça aurait été dommage
00:41:45qu'elle reste virile.
00:41:48Notre invitée n'est pas la première
00:41:51à passer à l'Ouest et à dire
00:41:54un peu ce qui se passait à l'Est.
00:41:57Il y a des photos qui sont passées
00:42:00tous les deux à l'Ouest et qui ont dévoilé
00:42:03les produits qui étaient utilisés à l'Est.
00:42:06On s'aperçoit que les produits utilisés
00:42:09à l'Est sont tout à fait similaires
00:42:12à ceux qui sont utilisés à l'Ouest.
00:42:15Seulement, peut-être, à l'Est,
00:42:18ils sont dirigés, on leur dit
00:42:21mange ta soupe et tais-toi.
00:42:24Dans l'Allemagne de l'Est,
00:42:27on dit qu'elles remportent des médailles
00:42:30parce qu'elles ont des produits
00:42:33spéciaux, introuvables, etc.
00:42:36Ce n'est pas vrai du tout.
00:42:39L'athlète qui était passé en 1974
00:42:42avait donné les noms des produits
00:42:45qui sont des produits que l'on trouve
00:42:48dans la pharmacopée française,
00:42:51qui étaient associés il y a plus de 20 ans
00:42:54par un Français qui avait nommé
00:42:57ce produit le supercarburant.
00:43:00Rien de nouveau à l'Est ni à l'Ouest.
00:43:03On utilise exactement les mêmes produits.
00:43:06Peut-être que c'est fait à échelle
00:43:09plus scientifique avec un encadrement
00:43:12plus précis, mais elle pourrait
00:43:15nous donner des précisions.
00:43:18En 1930, pendant le Tour de France,
00:43:21le Duc avait un soigneur
00:43:24qui lui donnait des ampoules
00:43:27où il effaçait le nom.
00:43:30Rien de nouveau depuis cette époque
00:43:33entre la façon de donner des produits
00:43:36aux athlètes.
00:43:39Qu'est-ce qu'elle peut nous dire
00:43:42concernant cet apport de médicaments ?
00:43:45Nous sommes là pour expliquer quoi ?
00:43:48De sport ou de...
00:43:51Le sujet est de...
00:43:54Il faut profiter qu'elle soit là.
00:43:57Justement, on a une occasion.
00:44:00Chacun prend ici la responsabilité
00:44:03de ce qu'il dit.
00:44:06Seulement, s'il y a à travers
00:44:09quelques excès qui existent
00:44:12ou des dopings qu'il faut regretter,
00:44:15si on a une image vraie
00:44:18de tout ce qui se passe dans le sport,
00:44:21ce serait très dommage.
00:44:24On serait incapables de voir
00:44:27l'aspect universel du sport.
00:44:30Tout à l'heure, vous avez touché
00:44:33un sujet très important.
00:44:36Il faudrait qu'on y revienne.
00:44:39Quand on essaie de travailler...
00:44:42Ne parlez pas tous en même temps.
00:44:45Quand on essaie de travailler
00:44:48dans un pays de l'Est,
00:44:51on entre dans une forme de secret.
00:44:54Il y a un langage officiel.
00:44:57Si les pays de l'Est veulent s'écarter
00:45:00de certaines caricatures,
00:45:03qu'ils s'ouvrent davantage
00:45:06et qu'ils s'ouvrent plus,
00:45:09c'est parce qu'il y a un problème
00:45:12en France au niveau de l'éducation nationale.
00:45:15Il y a quelque chose à faire avec cette émission.
00:45:18Je me suis déplacé pour ça.
00:45:21Pourquoi je suis directeur ?
00:45:24Je suis directeur d'une salle.
00:45:27Regardez tous les lycéens.
00:45:30Ils ne demandent qu'à faire du sport.
00:45:33Il y a un manque d'éducation.
00:45:36Il y a un manque d'éducateurs.
00:45:39Il y a un manque de maturité chez l'homme.
00:45:42On parle, mais on ne fait pas de choses concrètes.
00:45:45J'ai fait 3 livres, 3 best-sellers.
00:45:48Je dis des choses concrètes.
00:45:51Si nous changeons le système
00:45:54au niveau de l'éducation nationale,
00:45:57nos salles en ce moment en France
00:46:01et maintenant il y a des ambulances qui viennent
00:46:04parce qu'on est 50, 100 dans les salles.
00:46:07J'ai fait un papier fantastique dans Paris Match.
00:46:10J'en suis très fier.
00:46:13Il y a des exercices qu'on ne doit pas faire.
00:46:16On doit s'occuper des enfants
00:46:19et de l'éducation nationale.
00:46:22Le gouvernement devrait dépenser beaucoup d'argent
00:46:25pour former un homme.
00:46:29On parle de sport.
00:46:32Nous sortons carrément du sujet.
00:46:35Je vous rejoins tout à l'heure en manque d'éducateurs.
00:46:38Jean-Marie Brome a demandé la parole depuis un bon moment.
00:46:47Je suis venu ici pour parler d'école de sport.
00:46:50Je suis en Seine-Maritime,
00:46:53chargé de l'extrascolaire.
00:46:57J'ai monté une école de sport.
00:47:00Il est un fait qu'à l'école, ça manque le sport.
00:47:03Les instituteurs font un travail sensationnel
00:47:06dans le milieu rural, que je connais bien,
00:47:09avec leurs élèves.
00:47:12Mais il y a quand même 40 mercredis, 40 samedis,
00:47:1540 dimanches et 3 mois de vacances.
00:47:18On a créé une école de sport à Gournay-en-Bray.
00:47:213 annonces dans un petit journal local.
00:47:25Le mercredi suivant, 120 inscriptions.
00:47:28200 le 2e mercredi.
00:47:315 docteurs à notre disposition, gratuitement,
00:47:34pour passer les visites médicales.
00:47:37Ça intéresse maintenant 450 gosses
00:47:40qui viennent régulièrement, sans but compétitif,
00:47:43qui font des disciplines différentes.
00:47:46Ils peuvent changer de discipline, à leur choix.
00:47:49Mais on les oriente aussi vers le sport.
00:47:52C'est ce qu'on vit dans cette petite ville.
00:47:55La création d'un club, aussi bien jeune qu'adulte,
00:47:58d'un club de natation, de tennis de table et de judo.
00:48:01Vous prenez votre exemple.
00:48:04Vous avez fait un gros effort.
00:48:07Mais il faut voir l'enthousiasme de ces jeunes.
00:48:10Dans la région parisienne,
00:48:13vous avez de grandes villes
00:48:16où c'est très bien organisé, cette histoire.
00:48:19J'avais rendez-vous avec M. Chirac,
00:48:22je lui ai proposé de très bonnes idées.
00:48:25A 6h du soir, nous avons des milliards d'investissements
00:48:28dans des clubs de sport.
00:48:31Plus personne ne peut y aller.
00:48:34Vous avez des piscines magnifiques,
00:48:37des stands magnifiques, mais il y a des chômages.
00:48:40Il y a des gens qui veulent travailler.
00:48:43Je parle des communes rurales.
00:48:46Les jeunes d'aujourd'hui, ils n'en veulent pas.
00:48:49Régime, M. Pallardy,
00:48:52qui est au coeur du sujet,
00:48:55je pense que beaucoup d'exemples peuvent illustrer
00:48:58cette carence du fond de l'éducation en France.
00:49:01Les sports qu'on pratique le plus à l'heure actuelle
00:49:04sont ceux qui sont promus par les médias
00:49:07et ceux qui nous viennent des Etats-Unis.
00:49:10Les sports à la mode, ce qu'on appelle le jogging,
00:49:13le bodybuilding, la musculation
00:49:16et le tennis.
00:49:19C'est flagrant.
00:49:22Les grands sports olympiques comme la natation,
00:49:25l'athlétisme ou la gymnastique sont complètement délaissés
00:49:28au profit des disciplines comme le tennis
00:49:31et le sport loisir.
00:49:34Nous avons reçu plein de lettres là-dessus,
00:49:37des lettres d'amateurs d'escrime,
00:49:40qui disent que la télévision ne consacre tout
00:49:43aux sports qui rapportent de l'argent,
00:49:46c'est-à-dire le football et le tennis,
00:49:49et sacrifie les sports de ce genre.
00:49:52Je vais demander l'avis de Jacqui Chazalon.
00:49:55C'est tout à fait mon avis.
00:49:58On voit un peu trop à mon goût,
00:50:01même si j'aime le tennis, le football aussi.
00:50:04Il y a d'autres sports qui réussissent de grandes performances
00:50:07comme l'escrime.
00:50:10Je pense que certains sports collectifs par rapport au football
00:50:13sont vraiment en minorité.
00:50:16Averti, une réaction ?
00:50:19Deux choses à propos du doping.
00:50:22Il a été inventé par Alfred Jarry en 1901
00:50:25dans un roman qui s'appelle Le Surmat.
00:50:28Il a inventé le perpetual motion food
00:50:31et déprivé une course, l'aliment du mouvement perpétuel.
00:50:34C'était un mélange de strictine et d'alcool pur.
00:50:37Grâce à ce produit, 5 coureurs sur une quintuplette
00:50:40ont pu accomplir la course du siècle,
00:50:43fictive et pataphysique bien sûr,
00:50:46et courir contre un train 16 000 km et gagner.
00:50:49Ensuite, dans la même nuit,
00:50:52le héros de cette aventure, Le Surmat en question,
00:50:55a effectué 80 pulsions sexuelles sur une dame.
00:50:58Le roman du record
00:51:02a été inventé, créé en France par Alfred Jarry.
00:51:05C'est le premier roman suisse sportif et le seul.
00:51:08Oui, sport à la UBUM.
00:51:11Non, du tout. C'est très sérieux.
00:51:14Ensuite, pour revenir à la télévision,
00:51:17on nous parle d'une 4e chaîne. Je suis réjoui.
00:51:20J'estime qu'on ne voit pas assez de sport à la télévision.
00:51:23Il faudrait que la 4e chaîne s'y construise entièrement.
00:51:26Du sport, du soir au matin, de minuit à minuit,
00:51:2924h par jour sur la 4e chaîne.
00:51:32Et sur les autres chaînes, pas du tout.
00:51:35Si bien que cela mettrait tout le monde d'accord.
00:51:38Car les gens qui aiment le sport seraient gazés.
00:51:41Et ceux qui ne l'aiment pas ou qui ne peuvent pas le supporter visuellement
00:51:44doivent faire présentation qu'on en donne à la télévision.
00:51:47Ils seraient heureux de ne pas en voir du tout.
00:51:50C'est drôle, vous avez parlé de toutes les spécialités
00:51:53excepté de la boxe.
00:51:57Je ne crois pas d'être dangereux.
00:52:00Vous avez discuté de tous les sports excepté la boxe.
00:52:03Jadis, M. Le Tessier,
00:52:06qui était directeur national en boxe,
00:52:09a voulu apporter dans l'enseignement
00:52:12la boxe éducative. Qu'est-ce qu'elle devient cette boxe éducative ?
00:52:15Question qui restera sans réponse.
00:52:18Répondez-moi, je vous en prie.
00:52:21Personne ne peut vous donner de réponse.
00:52:25Vous avez un monsieur comme Alphonse Halimi
00:52:28qui était conseiller technique et pédagogique
00:52:31à l'Institut National des Sports.
00:52:34On le reprochait presque d'avoir été champion du monde
00:52:37parce qu'on me faisait des remontrances devant mes élèves en disant
00:52:40attention, il n'est pas champion du monde.
00:52:43Merci Halimi. Il y a encore beaucoup d'invités qui n'ont pas parlé.
00:52:46Jean-Marie Braume, vous êtes aussi professeur d'éducation physique
00:52:49mais vous avez aussi écrit des livres. Je vais citer le dernier.
00:52:53Vous avez publié l'Empire football, question clé numéro 3 et 4
00:52:56aux éditions E-Edit, c'est ça ?
00:52:59Études et documentations internationales.
00:53:02Avec un dessin de ciné en couverture. Vous avez la parole.
00:53:05Si un gouvernement socialiste voulait respecter les droits de l'homme
00:53:08il commencerait par interdire la boxe qui est une atteinte directe
00:53:11à la dignité de la personne humaine parce qu'on a fait le but de la boxe
00:53:14c'est-à-dire de détruire la personne humaine.
00:53:17Prenez mon exemple. Je ne suis pas détruit.
00:53:21Et le karaté aussi et la corrida et les courses automobiles
00:53:24c'est-à-dire tous les sports qui mettent en cause la dignité de la personne humaine.
00:53:27La corrida c'est la dignité du corps.
00:53:30Et deuxièmement, je voudrais dire, écoutez Polak,
00:53:33parce qu'en effet j'ai un point de vue un peu différent de la majorité des personnes ici.
00:53:36L'exemple qu'a donné Madame Fogel
00:53:39est au cœur du débat et c'est pas étonnant que certains ici
00:53:42essaient de l'occulter. Pourquoi ? Parce qu'on touche ici au cœur
00:53:45de la question des conséquences de la haute compétition.
00:53:48Madame Fogel a été victime d'un système totalitaire
00:53:51moi je n'hésite pas à dire le mot nazi
00:53:54qui traite les sportifs comme il traite les citoyens en général.
00:53:57C'est-à-dire ni plus ni moins que dans des camps de concentration, dans des camps de torture.
00:54:00Car aujourd'hui, ce qui est en question
00:54:03c'est Amnesty International, la manière dont certains sportifs de haute compétition
00:54:06notamment dans les pays de l'Est mais aussi dans les pays de l'Allemagne de l'Ouest
00:54:09par exemple en Allemagne de l'Ouest, on propose il y a quelques années
00:54:12de faire des insufflés de l'air par voie rectale
00:54:15la flottaison des nageurs.
00:54:18N'est-ce pas ?
00:54:21C'est très drôle.
00:54:24Les brasseurs avaient eu des problèmes avec l'air parce qu'ils avaient les fesses au dehors de l'eau
00:54:27ils ne pouvaient plus nager alors ils ont arrêté la technique.
00:54:30Je dis que malheureusement Polac
00:54:33il ne s'agit pas de rire ici parce que c'est suffisamment grave
00:54:36car en effet on propose
00:54:39et des ministres précédents, messieurs Mazot et Soisson en particulier
00:54:42en Allemagne de l'Ouest comme modèle. Est-ce ce modèle là que nous voudrions implanter en France ?
00:54:45Je dis que par exemple le parti communiste et d'autres forces de gauche voudraient effectivement
00:54:48produire des champions. S'il s'agit de produire des champions sur ce modèle là
00:54:51avec les conséquences pour les gamins
00:54:54à savoir l'entraînement 8h par jour.
00:54:57Quelle est la famille aussi présente qui accepte que sa gamine ou son gamin
00:55:00nage 8h par jour ? Je dis que c'est l'entraînement moderne
00:55:03qui en soi est déjà un doping, qui en soi est une atteinte à la dignité de la personne humaine.
00:55:06Voilà le problème, la conséquence du sport d'haut niveau.
00:55:09Et on a beau bavasser, comme on le fait derrière ici, sur le sportif
00:55:12Vous touchez 8h par jour alors que nous les élèves ils n'ont même pas 8h par mois.
00:55:15Attendez, Monsieur Palardi vous avez beaucoup parlé, laissez M. Brouhaha.
00:55:18Je dis donc, aujourd'hui la contradiction est totale entre le sport de haut niveau
00:55:21tel que nous le connaissons tous et le sport
00:55:24ou l'éducation physique scolaire. Et c'est malheureusement ce sport et cette éducation
00:55:27physique scolaire qui sont complètement délaissés. Par exemple la France se prépare
00:55:30à créer l'opération grand stade, 400 millions
00:55:33vont être dépensés pour moderniser les grands stades.
00:55:36Alors que manifestement, au niveau des maternelles, des primaires,
00:55:39dans le sport, l'entreprise, pour les travailleurs immigrés,
00:55:42pour le sport du 3ème âge, il manque des crédits. Pourquoi ? Parce qu'en effet
00:55:45on cherche à produire des champions. Parce que seuls les champions sont aujourd'hui
00:55:48crédibles sur la scène internationale. Alors voilà le choix posé.
00:55:51Et je me réjouis qu'ici, présent sur le plateau,
00:55:54il y a un représentant du ministère, en tous les cas,
00:55:57conseiller de M. Mitterrand, pour nous donner effectivement la réponse.
00:56:00Car le choix est le suivant, c'est ou sport de haut niveau
00:56:03ou effectivement éducation physique scolaire et sport pour tous.
00:56:06Bon, alors la réponse de M. Jean Glavani, puisque vous l'avez nommé,
00:56:09Jean Glavani qui a publié « Sport et socialisme » avec une préface de Lionel Jospin
00:56:12aux éditions Albatros, Jean Glavani.
00:56:15Un livre qui n'est ni un best-seller ni fantastique, mais je voudrais dire
00:56:18que je crois qu'il n'y a pas de choix
00:56:21obligatoire entre le sport de haut niveau
00:56:24et l'éducation physique et sportive. Je crois que vraiment on est dans un débat
00:56:27qui ne nous permettra sûrement pas de sortir de ce dilemme
00:56:30qui a été posé par plusieurs intervenants ici.
00:56:33Et qui est d'ailleurs posé dans le titre de l'émission « La tête et les jambes »
00:56:36comme si c'était la tête contre les jambes, comme s'il n'y avait pas une unité du corps et de l'esprit
00:56:39et une seule culture, M. Desproges.
00:56:42Vous avez en tant qu'homme de l'art
00:56:45ridiculisé les sportifs.
00:56:48C'était pour de rire.
00:56:51C'est drôle d'être en époque du gouvernement comme l'humour ça passe plus.
00:56:54Mais c'était révélateur d'une certaine forme d'esprit
00:56:57qui effectivement considère que le sport n'est pas partie intégrante de la culture.
00:57:00Alors je crois que tout ça, le corps, l'esprit,
00:57:03c'est une seule et même culture qui ne peut pas être divisée artificiellement.
00:57:06Oui mais en France ça a été longtemps ça.
00:57:09En France les jambes sont bartards sur la tête.
00:57:12Absolument, mais ça c'est le fruit d'une histoire et c'est des choses sur lesquelles on peut lutter.
00:57:15Je l'ai assisté à Melbourne en 1956
00:57:18à un bain de sang dans une piscine.
00:57:21Je l'ai même filmé
00:57:24et ça n'a pas été monté.
00:57:27C'était l'affaire de Hongrie.
00:57:30Et j'ai assisté à la vie d'un village olympique.
00:57:33Je ne vais pas employer des mots.
00:57:36C'était un camp de concentration.
00:57:39Nous ne payons pas des mots qui peuvent fâcher telle ou telle partie.
00:57:42Camp de concentration, d'effort.
00:57:45Personne ne pouvait en sortir, personne ne pouvait y entrer.
00:57:48Le séjour de cette piscine, je l'ai filmé.
00:57:52L'eau est devenue rouge en moins d'un quart d'heure.
00:57:55J'étais tout de même un peu déçu sur le sport.
00:57:58Un sportif c'est un monsieur qui devrait courir anonymement à mon avis.
00:58:01Et pas courir pour une couleur ou pour un pays.
00:58:04Quand on dit la France a gagné contre l'Angleterre ou l'Angleterre contre la Cascade.
00:58:07On peut très bien être sportif ou écrivain, anonyme.
00:58:10Ça existe.
00:58:13De telle manière à ce que plus jamais un drapeau ne puisse se mettre sur le dos d'un coureur ou d'un champion.
00:58:16Et à ce moment là, ça sera très clair le sport, ça sera très bien.
00:58:19Bon, Brome vous approuve, Jean-Claverie vous répond.
00:58:22J'aurais fini en disant que ce que je disais entre le corps et l'esprit vaut pour la discussion entre le sport de haut niveau et l'éducation physique et sportive.
00:58:25C'est pas parce qu'on constate effectivement, et la nageuse est allemande l'a exprimé tout à l'heure,
00:58:28un certain nombre de déviations dans le sport de haut niveau
00:58:31qu'il faut rejeter le bébé dans l'eau du bain, si j'ose dire.
00:58:34Mais bien ça le bain.
00:58:37Ou bien ça l'eau du bain.
00:58:40C'est pas parce qu'on constate effectivement, et la nageuse est allemande l'a exprimé tout à l'heure,
00:58:43si j'ose dire, et le bébé dans l'eau du bain.
00:58:46Mais bien ça le bain.
00:58:49Et qu'on puisse pas imaginer qu'il puisse y avoir un sport de haut niveau librement choisi et épanouissant pour les êtres.
00:58:52Moi je suis d'accord pour que mon fils ou ma fille fasse un jour 6 ou 7 heures de sport par jour,
00:58:55si je suis sûr que ces 6 ou 7 heures de sport ne sont pas une aliénation.
00:58:58Et je crois que c'est possible s'ils le choisissent,
00:59:01s'ils ont la possibilité de choisir autre chose,
00:59:04alors là je l'accepte.
00:59:07Or vous voulez, simplement parce que vous constatez des déviations du sport de haut niveau,
00:59:11qui sont des vraies déviations, qu'il faut combattre,
00:59:14vous voulez rejeter l'ensemble du sport de haut niveau en niant
00:59:17que des champions puissent, sans aliénation comme certaines ici ou certains,
00:59:20s'épanouir librement dans le sport de haut niveau.
00:59:23Or ça c'est possible.
00:59:26Et on doit pouvoir à la fois critiquer le sport de haut niveau et l'aimer,
00:59:29parce qu'effectivement il y a des possibilités d'émancipation et d'épanouissement dans le sport de haut niveau
00:59:32qu'on doit pas réserver à une élite et qu'on doit ouvrir au plus grand nombre.
00:59:35Merci. Il y a encore deux aspects que je voudrais aborder dans le sport.
00:59:38Je voudrais d'abord aborder le côté exploit.
00:59:41Et je crois, Jean-Pierre Vigneault, vous êtes cascadeur,
00:59:44vous avez été champion du monde de karaté, champion du monde de cascade.
00:59:47Et je me demande si on peut considérer la cascade, par exemple, comme un sport.
00:59:52Moi je vais être un petit peu plus bref, c'est-à-dire que j'ai commencé le karaté,
00:59:56on m'a pas donné les moyens de commencer le sport en général.
00:59:58J'ai été le chercher, on ne m'a pas mis à ma disposition.
01:00:00J'y suis allé quand on veut, on peut, d'une part.
01:00:03J'ai été sept fois champion de France, trois fois champion d'Europe et champion du monde en 1975.
01:00:06Ça donne que si on ne vous donne pas le matériel, vous n'avez plus qu'à vous le procurer vous.
01:00:09Au niveau de la cascade, il n'y a pas d'école.
01:00:11J'ai sept records du monde au niveau de la cascade, il n'y a pas d'école.
01:00:14J'ai voulu en faire, j'y suis arrivé quand on veut, on peut.
01:00:17Je suis relativement très bref, je ne suis pas un très beau parleur.
01:00:19Bon. Eh bien, nous allons voir un document assez incroyable,
01:00:22car Jean-Pierre Vigneault, vous avez eu un accident en faisant une cascade aux Etats-Unis.
01:00:26Je crois que vous vouliez sauter combien ? 128 mètres ? Combien ?
01:00:29Le record du monde était de 57 mètres et j'ai fait 118,5 mètres.
01:00:32Mais ça s'est passé en France au circuit de Montlhéry, mais pour une société américaine.
01:00:35Eh bien, nous allons voir un document assez terrifiant, dont vous êtes sorti vivant puisque vous êtes là,
01:00:40mais on a du mal à le croire. Voici ce document.
01:00:44Il n'est peut-être pas... Oui.
01:00:47Non ? On peut l'envoyer ? Vous n'êtes pas tout à fait prêt ?
01:00:56Et là, qu'est-ce qu'il s'est passé Jean-Pierre Vigneault ? Vous avez accroché une couterelle ?
01:00:59Non, non. En arrivant sur le tremplin pour faire le saut, une couterelle du tremplin a traversé la voiture et m'a traversé.
01:01:09La voiture est foutue. La voiture est foutue.
01:01:13C'est une belle voiture, c'est dommage. J'avais payé comptant.
01:01:17Vous en êtes sorti vivant et vous avez complètement frôlé la mort, mais est-ce que c'est encore du sport, ça ?
01:01:22Moi, j'appelle ça le sport spectacle.
01:01:24Bon, à la limite, ce n'est pas du sport, mais pour vous, c'est du sport spectacle.
01:01:26Non, non. Je ne dis pas que ce n'est pas un sport. Je réponds au monsieur qui dit que la boxe, c'est dangereux.
01:01:34Eh bien, un autre sport qui est dangereux. Merci Alimi.
01:01:37René Demaison, j'aimerais bien votre témoignage car vous aussi, vous avez frôlé la mort et on s'en souvient encore.
01:01:42Vous l'avez d'ailleurs raconté dans un livre assez exceptionnel, dans 342 Heures dans les Grandes Jaurasses aux éditions Flammarion.
01:01:48Votre dernier livre, c'est Professionnels du Ville, chez Artaud.
01:01:51Vous avez failli laisser votre peau dans les Grandes Jaurasses.
01:01:54Oui, j'ai failli laisser ma peau dans des conditions très dramatiques parce que mon compagnon, dans la tempête, est mort d'épuisement sur le sommet.
01:02:02Nous sommes restés là sur place, immobiles, pendant trois jours.
01:02:08Moi, ça m'intéresse un peu ce que vous disiez tout à l'heure sur le sport, la montagne.
01:02:12Je ne suis pas sportif.
01:02:14Ah bon ? C'est intéressant, ça.
01:02:15Je fais du vélo, je fais de la crosse, je fais de la gym.
01:02:19Mais tout ça, c'est pour m'entraîner, pour me préparer à la montagne, si vous voulez.
01:02:22Je n'avais pas vraiment l'esprit sportif.
01:02:25Mais je crois que le sport, tout le monde peut le pratiquer.
01:02:29Il est certain que pour les enfants, pour les jeunes, c'est dommage qu'il n'y ait pas davantage de stades en France.
01:02:33C'est vrai, mais il y a quelques années, j'étais au Canada, je faisais un circuit de conférences.
01:02:37Et j'ai vu le soir, à minuit, j'ai vu des étudiants qui couraient, comme on va le faire en Amérique, sur les trottoirs pour s'entraîner.
01:02:44Celui-là, il n'a pas besoin de stade.
01:02:46Je crois que si on veut faire un million de sports, on peut le faire.
01:02:48Autour de Paris, il y a des forêts comme la forêt de Fontainebleau, il y a des pistes de sable à l'infini, il y a des rochers, etc.
01:02:53On peut pratiquer le sport, c'est une question de volonté.
01:02:57Maintenant, l'alpinisme, par exemple, il y a beaucoup plus de pratiquants qu'autrefois ?
01:03:02Oui, il y a beaucoup de jeunes qui viennent à la montagne.
01:03:06On peut dire qu'au Club Alpin, actuellement, il y a à peu près 80 000 adhérents.
01:03:11Ce n'est pas beaucoup, par rapport au football, etc.
01:03:15Mais pour la montagne, pour l'alpinisme, c'est important.
01:03:17Il y a tous les ans davantage de jeunes qui viennent à la montagne, qui sont vraiment motivés par l'alpinisme.
01:03:22Mais l'alpinisme, ça se passe aussi dans la tête, d'abord.
01:03:25Le reste, c'est l'instrument qui permet de monter. Il faut bien le comprendre.
01:03:30Les motivations sont vraiment à l'intérieur pour l'alpinisme.
01:03:33Je voudrais aussi aborder, avant de nous séparer, parce que nous avons reçu énormément de lettres nous disant que c'est scandaleux le sport maintenant,
01:03:39ce n'est plus qu'une question d'argent, les sportifs gagnent des millions.
01:03:42On a reçu une lettre nous disant que les sportifs gagnent beaucoup plus d'argent que les chercheurs scientifiques.
01:03:47Et Bernard Emmerman, vous venez de publier un livre aux éditions Ramsey.
01:03:51Pardon ?
01:03:52Benoît Emmerman.
01:03:53J'ai dit Bernard ?
01:03:54Oui.
01:03:55Pourquoi ? Je n'en sais rien. Benoît Emmerman, je l'ai sous les yeux, en plus.
01:03:57Vous ne savez pas lire ?
01:03:58Je ne sais pas lire, monsieur Averti. Je ne suis ni sportif, ni intellectuel. Sale drame.
01:04:01L'international du tennis aux éditions Ramsey.
01:04:04Et je crois que vous parlez là-dedans pas mal des questions d'argent.
01:04:07Oui.
01:04:08Et le sport devient une question d'argent.
01:04:09Non, mais c'est-à-dire que depuis le début de l'émission, c'est un peu une émission fourre-tout,
01:04:12parce qu'on parle à la fois de cascade, de boxe, du problème des problèmes gouvernementaux, de l'école, etc.
01:04:19Je crois qu'il y a un problème qu'il faut qu'on comprenne un petit peu.
01:04:22C'est qu'on confond toujours le sport éducatif à l'école et le sport spectacle.
01:04:27Je veux dire qu'actuellement, en 1982, je crois qu'il y a une séparation assez grande entre ces deux domaines
01:04:32qui n'existait pas parce que le sport c'est très neuf, c'est quelque chose qui a 100 ans.
01:04:35Dans le temps, c'était beaucoup plus lié. Et maintenant, il y a une séparation totale.
01:04:38Je veux dire, on peut très bien aimer le sport spectacle.
01:04:41C'est un spectacle télévisuel, par exemple, qui peut être apprécié ou ne pas apprécié.
01:04:46Jean-Christophe Averti disait si seulement on avait une télévision, une quatrième chaîne,
01:04:50qui était uniquement sportive.
01:04:52Ça existe en Belgique, ça existe en Suisse, dans d'autres pays.
01:04:55Et il y a le sport d'éducation.
01:04:57Et je pense qu'on ne peut pas confondre ces deux problèmes.
01:04:59C'est complètement séparé.
01:05:01Et les mettre sous un même chapeau me paraît un peu désuet.
01:05:06À part ça, je pense que le sport spectacle actuellement a une valeur.
01:05:10Là, on voit le mondial qui va commencer.
01:05:12Je veux dire, il a une valeur au même titre que les Rolling Stones à Hauteuil ce week-end.
01:05:16Je veux dire qu'on dit que le sport, maintenant, c'est qu'une question d'argent.
01:05:19Les Stones se font sponsoriser pour leur tournée en Europe par une marque de scooters.
01:05:24Que les sportifs soient sponsorisés par différentes marques me paraît quelque chose d'également naturel.
01:05:29On est dans une société commerciale, une société capitaliste.
01:05:33De moins en moins.
01:05:35Paraît-il.
01:05:37Là, vous me surprenez parce qu'à notre époque, les fédérations, quand ils organisaient une compétition, où allait cet argent ?
01:05:47Non pas dans leurs poches sportives, mais dans leurs poches.
01:05:51Mais aujourd'hui, la tête a pris conscience.
01:05:54Donc c'est tout à fait normal qu'ils en pochent un peu d'argent.
01:05:57Et je voulais finir en...
01:05:59Un dernier mot, merci.
01:06:01On dit toujours que les Français ne sont pas sportifs.
01:06:03Je pense que vu les chiffres qu'il y a dernièrement, il y a bientôt un million de tennisman.
01:06:07Il y a plus d'un million de footballeurs.
01:06:09Je pense que surtout le Français se caractérise par le fait qu'il cause beaucoup de sport.
01:06:12L'émission qui a lieu actuellement le prouve.
01:06:14On est le seul pays qui a un journal quotidien uniquement de sport.
01:06:19On est l'un des seuls pays qui a un taux horaire d'émissions télévisées très très élevé.
01:06:25Je pense qu'effectivement, le Français cause beaucoup de sport, mais il le pratique aussi.
01:06:29C'est les deux côtés également qui caractérisent les Français.
01:06:31Les Français, par exemple, ne pratiquent pas d'instruments de musique.
01:06:33Les Français ne jouent pas de la musique. On ne le dit pas.
01:06:35Je veux dire, les Américains savent jouer...
01:06:37Ou les Anglais savent énormément jouer de la musique.
01:06:39Les Français ne le savent pas.
01:06:41Je veux dire, chaque pays est différent.
01:06:43Et je pense qu'il n'y a pas à moraliser ce problème.
01:06:45Oui, Montagnac sur l'équipe.
01:06:47Il y a à peu près une heure de musique de jazz par mois et par chaîne.
01:06:51Vous ne savez pas combien d'heures de sport.
01:06:53Oui, c'est vrai.
01:06:55Mais un pianiste classique ou de jazz travaille 8 heures sans piano par jour.
01:06:58Une danseuse à l'opéra, 8 heures par jour de danse.
01:07:01Un écrivain, si les lignes sont là, c'est 8 heures par jour.
01:07:04Alors, ce n'est pas étonnant une performance d'un monsieur qui nage pendant 8 heures.
01:07:08Il faut parler des... Le sport est une discipline individuelle.
01:07:12Alors, il y a des gens... Par exemple, prenons les coureurs de marathon.
01:07:15Parce que vous savez que moi, je suis un spécialiste de marathon.
01:07:17Oui, Claude Comportès qui a écrit le marathon et qui l'a joué et qui a couru 16 000 km sur les scènes de théâtre.
01:07:22Voilà. Alors, nous, on a préparé un spectacle qui s'appelait le marathon.
01:07:25Mais si vous voulez, disons que le marathon, on peut appeler ça le prolétariat du sport.
01:07:28On voit des gens qui sont des fous du sport.
01:07:30Mais ça, c'est une recherche individuelle.
01:07:32Il y a un entraînement individuel.
01:07:34Il n'y a pas derrière le marathon des grands projets de gains, des grands projets de prestige.
01:07:39C'est simplement une idée de se dépasser soi-même, une idée d'entrer dans un équilibre avec la nature,
01:07:45avec son corps, avec les éléments, le ciel, la terre, l'eau.
01:07:50Et c'est une chose simple, élémentaire.
01:07:52Et quand on est gosse, moi, j'ai déjà 10-12 ans, j'étais sur une piste, je courais avec des copains le soir à la tombée de la nuit.
01:07:59Ça ne t'a pas réussi.
01:08:00C'était super. C'est une impression extraordinaire.
01:08:02Mais ce que je veux dire, le sport n'a pas 100 ans comme dit Benoît Emmerman.
01:08:06Le sport est de toute éternité.
01:08:08Les premiers temps, quand les chasseurs couraient après les gazelles, quand ils jetaient, c'est la survie le sport.
01:08:14Et c'est pour ça que les gens, tout le peuple, toute la population est intéressée par le sport.
01:08:19Parce que le sport est une discipline de survie.
01:08:21Il faut bien comprendre ça.
01:08:23Je veux dire, dans la masse, il faut que l'équilibre du corps ne passe que par un effort sportif.
01:08:28On défoule son agressivité, on défoule sa violence par des compétitions.
01:08:32Il faut absolument que le sport soit un sport de masse.
01:08:35Et la boxe, ça mute l'individu.
01:08:37Montagnac, un mot, simplement.
01:08:39Il y a toujours eu une vieille suspicion pour Rodé autour du sport.
01:08:43On pense que le cerveau, d'une certaine manière, s'atrophie au fur et à mesure que le muscle s'hypertrophie.
01:08:51On a toujours eu cette sorte de schéma.
01:08:54Ce que je voudrais dire, simplement, c'est que les sportifs, puisqu'on en parle et qu'ils sont là...
01:08:59Pas tous.
01:09:01Comment pas tous ? Non, non, non, pas tous.
01:09:03Simplement, les sportifs vivent...
01:09:06En fait, ce sont des gens, ce sont des êtres ordinaires qui vivent des moments extraordinaires.
01:09:10Et ce qu'il y a de certain, là je suis formé dessus, à travers le sport, ils vivent aussi un enrichissement spirituel.
01:09:15C'est certain.
01:09:16Donc, d'un point de vue strictement, bon, spirituel, d'un point de vue simplement de découverte de la vie,
01:09:21c'est évident qu'ils s'épanouissent.
01:09:23Et un dernier mot, simplement, on a toujours tendance à parler du quotient intellectuel des sportifs,
01:09:27et donc à en rire.
01:09:29Mais, par exemple, au sujet d'un deux-par-dieu ou d'un acteur de sang,
01:09:32on n'évoque jamais le quotient intellectuel de l'acteur en question.
01:09:35Mais c'est toujours le cas à propos des sportifs, parce qu'il y a toujours cette suspicion.
01:09:38A partir du moment où on s'accroce fort, c'est évident que, par ailleurs,
01:09:41on est dans une sorte d'opacité et on n'a pas les yeux suffisamment ouverts.
01:09:45Un dernier mot, Montagnac ?
01:09:47Est-ce qu'un journaliste sportif fait du sport ?
01:09:52Je suis en train de me contracter pour qu'on ne voit pas du tout le ventre,
01:09:55mais j'en fais même, oui, je m'autorise 2-3 heures par jour.
01:10:00Je voudrais un témoignage pour terminer.
01:10:02Nous avons ici la doyenne des sportives, c'est Mme Bonance.
01:10:05Mme Bonance, vous avez quel âge ?
01:10:0771 ans, au mois de juillet.
01:10:09Bon, et alors, vous faites encore du jogging ?
01:10:11Ah oui, je fais à peu près 26 à 30 kilomètres par semaine sur le stade à Viry-Châtillon.
01:10:18Voilà, et vous avez même une médaille d'or ?
01:10:20Oui, j'ai eu une médaille d'or sur 10 kilomètres.
01:10:23Où ça ?
01:10:24À Hanovre, au championnat du monde des vétérans, femmes évidemment.
01:10:30Vous avez fait combien de... ?
01:10:32Eh bien, j'ai fait 59 minutes 30 secondes en 10 kilomètres.
01:10:35Ah, Guy Dru, là, il a l'air épaté.
01:10:37J'ai eu deux médailles d'argent sur 5 000 mètres au championnat d'Europe,
01:10:42une fois à Viareggio et une fois à Hanovre également,
01:10:48parce que j'avais couru 5 000 mètres et 10 000 mètres.
01:10:51Et cette année, je vais les faire à Strasbourg, au championnat.
01:10:54Et j'ai commencé à 66 ans.
01:10:56Vous avez commencé à 66 ans, bravo !
01:11:00Et je vous assure que je me sens rajeunie.
01:11:04S'il y a des connaisseurs, avant de me mettre à faire de la course à pied...
01:11:08Bon, ben, j'étais chez moi, je tricotais.
01:11:12Eh bien, maintenant, je tricote des gambettes.
01:11:16Regarde ma taille.
01:11:1854 ans, t'as vu son ventre ?
01:11:21Eh bien, mes pulsations au repos étaient de 72 à la minute.
01:11:27Et maintenant que je cours, mes pulsations au repos,
01:11:31eh bien, sont de 52 à 55.
01:11:34Il y a M. Accambray qui pourrait en témoigner,
01:11:37parce que je suppose que vous le connaissez, Jacques Accambray.
01:11:40Eh bien, puisque je suis de Viry, eh bien, voilà le résultat.
01:11:46Je vous assure que quand je ne peux pas m'entraîner,
01:11:49évidemment, le plus dur, c'est de s'équiper et de descendre.
01:11:52Mais quand on y est, je vous assure qu'on est bien quand on revient.
01:11:55Évidemment, on transpire, on a les jambes peut-être un peu lourdes.
01:11:58Mais ce que vous ne savez peut-être pas,
01:12:00c'est que j'ai fait aussi les 20 kilomètres de Paris.
01:12:03Trois fois !
01:12:04Et je les ai terminés.
01:12:06C'est pas mal.
01:12:07Eh bien, oui.
01:12:08Mais dites donc, c'est héréditaire tout ça,
01:12:10parce que je crois que vous avez des enfants aussi.
01:12:12Oui, j'en ai trois qui ont été internationaux d'athlétisme.
01:12:15J'en ai un qui a été douze fois en marche.
01:12:17Il était de la même équipe Espoir que Guy Druth.
01:12:22Et puis, Tracanelli, etc.
01:12:24Et puis, alors, j'ai eu une fille qui a été championne de France.
01:12:27Sur 400 mètres, ça a été la première Française à établir le 400 mètres féminin.
01:12:33C'est formidable.
01:12:34Vous êtes beaucoup plus fort que les chanteuses
01:12:36qu'allait rechercher Jean-Christophe Averti au Café des Oiseaux.
01:12:39Écoutez, je voudrais qu'il y ait beaucoup de femmes qui en fassent autant.
01:12:42Oui, Madame.
01:12:43Monsieur le docteur Mondénard, vous avez réagi quand Madame parlait.
01:12:46Oui, parce que je trouve que ce témoignage est quand même capital.
01:12:49Je le crois.
01:12:50Elle vient de démontrer que la pratique sportive régulière,
01:12:53quel âge que ce soit, entraîne un rajeunissement.
01:12:56On a des chiffres.
01:12:57Un monsieur de 60 ans qui fait trois fois du sport par semaine
01:13:00a la même condition physique qu'un sédentaire de 35 ans.
01:13:03Donc, il a gagné 25 ans.
01:13:06Donc, ça rajeunit les sports.
01:13:09Les pays qui ont la longévité la plus longue,
01:13:12ce sont les pays qui sont les plus sportifs.
01:13:14La Suède, le Danemark, la Norvège ont des longévités à plus de 72 ans.
01:13:19Et ils ont des sportifs de haut niveau.
01:13:21Il n'y a qu'à voir les résultats aux internationaux de Roland-Garros.
01:13:24Merci.
01:13:25Eh bien, écoutez, je crois que nous avons fait un tour rapide.
01:13:27Naturellement, tout le monde reste insatisfait, comme toujours dans cette émission.
01:13:30Vous avez quand même pu aborder toutes les facettes du sport.
01:13:33Et je voudrais vous citer quelques livres pour terminer.
01:13:35Je vous signale, par exemple, pour ceux-mêmes qui n'aiment pas le sport,
01:13:38quand c'est un grand écrivain qui écrit sur le sport comme Antoine Blondin,
01:13:41on peut le lire, c'est un régal.
01:13:42Sur le Tour de France, Antoine Blondin,
01:13:44qui a été Grand Prix de littérature 79 de l'Académie française,
01:13:46qui ne veut rien dire,
01:13:47ça n'empêche un de nos grands écrivains, Blondin, aux éditions Mazarine.
01:13:51Et je vous signale aussi, pour ceux qui aiment les illustrations,
01:13:54qui ne savent pas lire,
01:13:55l'Encyclopédie aux éditions de Noël,
01:13:58tout sur le cycle des débuts jusqu'à nos jours,
01:14:00un très, très beau livre.
01:14:01Et enfin, un livre très insolite aux éditions Artaud,
01:14:04L'Épopée du ski, des Proches ne riaient pas,
01:14:10de Yves Ballu, préface de Frison Roche aux éditions Artaud.
01:14:13On y voit tout depuis les tout débuts du ski.
01:14:15Voilà, alors samedi prochain, je vous donne rendez-vous pour une émission.
01:14:18Nous avons appelé Là où le tourisme passe, l'herbe trépasse.
01:14:21Vous pouvez nous envoyer vos témoignages.
01:14:23Il y aura des grands voyageurs sur le plateau.
01:14:25La dernière émission de la saison sera consacrée aux minorités régionales ou nationales,
01:14:29ça dépend comme vous voulez le dire.
01:14:31Et c'était la dernière émission le 26 juin.
01:14:34Nous nous retrouverons le samedi 18 septembre pour la reprise de Droit de réponse.
01:14:38Alors merci à tous, merci aux sportifs qui sont sur le plateau,
01:14:41merci aux non-sportifs.
01:14:42A samedi prochain, vous pouvez nous écrire à Droit de réponse,
01:14:4536 rue des Alouettes, Paris 19ème.
01:14:48Merci et bonsoir.

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