• il y a 5 mois
Derrière le micro vous fait découvrir la face cachée des journalistes sportifs en collaboration avec les Micros D'or : leur parcours, leur métier, leur histoire, et surtout leur passion pour un métier aussi beau que difficile. Invité : Fabrice Abgrall, chef de service à Radio France.

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à tous c'est la saison des micros d'or et bien parallèlement aux micros d'or nous avons
00:15développé derrière le micro une belle occasion toute simple de mieux connaître ce que vous
00:20regardez que vous écoutez et aujourd'hui en l'occurrence vous l'écoutez Fabrice Abgral
00:24bonjour on a envie de vous retrouver vous recevoir vous êtes une voix une voix du sport à la radio
00:30sur radio france racontez-moi d'abord je poserai peut-être la même question à tout le monde mais
00:35il y a tellement de jeunes qui me disent comment on devient journaliste comment devient-on journaliste
00:39de sport comment êtes-vous devenu journaliste de sport ? Alors comment je suis venu de journaliste
00:43de sport d'abord je ne voulais pas être journaliste de sport je voulais être sportif je voulais être
00:47un athlète je voulais être un joueur de tennis un vrai joueur de tennis alors je jouais au tennis
00:53j'ai beaucoup joué au tennis et puis bon bah à un moment je me suis bien aperçu que je ne pourrais
00:57pas être un tennisman de haut niveau donc je me suis dit le seul moyen pour moi peut-être
01:03de côtoyer les meilleurs parce que je voulais côtoyer les meilleurs en tant que joueur et je
01:08me suis dit peut-être le meilleur moyen c'est tout simplement de devenir journaliste sportif
01:13et puis c'était à l'époque de stade 2 j'avais quoi 13-14 ans et puis j'adorais l'ambiance de stade 2
01:20les Robert Chapatte, les Daniel Cazal enfin les Roger Coudert et un jour je me suis tourné
01:26vers mon père je me suis dit c'est ça que je veux faire ça rigolait tout le temps je me suis dit on
01:31parle de sport on rigole c'est ça que je veux faire j'avais 13 ans 13-14 ans donc c'est voilà
01:36et puis voilà puis après c'est resté j'ai toujours voulu j'ai toujours voulu faire journaliste
01:41sportif et puis bon bah voilà j'ai alors moi j'ai pas fait d'école moi j'ai été faire une maîtrise
01:47d'histoire à la faculté une maîtrise d'histoire je l'ai fait sur les jeux olympiques de bernard en
01:5236 et rester toujours voilà donc autour du sport et puis même si c'était plus diplomatique ou
01:59politique mais bon je servais je me servais des jeux olympiques pour pour faire cette maîtrise
02:03d'histoire et puis j'ai et puis j'ai décidé de basculer je suis allé en Nouvelle-Calédonie pour
02:11pour faire de la radio on m'avait proposé de partir là bas pour faire de la radio je ne connaissais pas
02:16du tout l'outil et j'ai appris mon métier sur le terrain directement je suis resté deux ans il
02:22y a pas survenue sur radio france après je suis rentré sur paris bah après on propose nos services
02:27quoi donc hérifi m'a embauché dans un premier temps en tant que pigiste et puis une fois j'étais
02:33à la maison de la radio je me suis dit il faut que j'y reste donc comme c'est une maison ronde
02:36comme c'est une maison ronde je me suis dit il faut que j'y reste et puis j'ai rencontré Jean-Paul
02:43Brouchon voilà Jean-Paul Brouchon qui m'a donné ma chance puis Jacques Vendreau aussi et puis
02:50je suis arrivé en 92 à RFI puis après j'ai basculé sur france info puis sur france inter j'ai fait
03:02les matinales pendant très longtemps me levant à 2h30 du matin pour pouvoir préparer la matinale
03:10sport et puis je suis resté quatre ans en matinalier puis après j'ai basculé en tant que
03:16reporter et puis puis voilà quoi puis j'étais heureux parce que ma passion c'est l'histoire et
03:21le sport je faisais en fait le journalisme c'est quoi c'est l'histoire du présent donc voilà j'étais
03:28j'étais dans mon monde et 30 ans dans la même maison c'est de plus en plus rare comment l'expliquer
03:34parce que vous êtes trop bien ce que c'est une formidable maison tout simplement c'est une
03:37formidable maison qui nous donne la possibilité d'exercer notre métier de façon fabuleuse on va
03:41partout on profite de tous les événements on est c'est vraiment radio france a fait du sport l'une
03:49de ses priorités donc donc bah j'ai trouvé mon bonheur à radio france et j'ai jamais essayé de
03:57partir sincèrement je moi je suis très heureux à radio france et j'y suis j'y reste alors vous avez
04:04remporté deux fois le micro d'or pour le meilleur reportage radio de l'année en 2010 et en 2013 ça
04:10touche on est sensible à ça ah bah bien sûr qu'on est sensible à ça évidemment pour deux sujets
04:15complètement différents le premier c'était pour le le match le plus long de l'histoire en tennis
04:21à wimbledon isner mahu 11h05 et c'était un reportage monté sur une minute une minute 20
04:28avec l'émotion de nicolas mahu qui avait perdu ce match l'émotion de ses entraîneurs de son
04:34préparateur physique on avait eu vraiment beaucoup d'émotions même nous et puis professionnellement
04:40ça a été un truc de dingo vraiment ça a été un truc de dingue parce que tenir pendant trois
04:45jours comme ça à l'antenne c'était une expérience incroyable parce que c'était devenu un feuilleton
04:50en plus c'était à mon avis en toute objectivité c'est pas le reportage qui sont mon avis c'est
04:57plutôt l'événement mais non c'était c'était magnifique et bah l'autre c'était encore à
05:04wimbledon c'était avec marion bartoli quand elle gagne le titre à wimbledon c'était un commentaire
05:09en direct c'était le dernier jeu de marion bartoli quand elle gagne donc je commande tous les points
05:14et puis jusqu'à l'explosion finale la joie de marion bartoli qui va voir ses sa famille dans
05:19les enfin voilà c'était c'était tout à fait autre chose c'est deux aspects d'ailleurs du métier
05:23complètement différent alors deux fois le tennis on vous a entendu cet automne évidemment pour le
05:27tour de bercy on vous attendu avec carl garcia évidemment l'exploit formidable au masters mais
05:32vous n'êtes pas vous ne faites pas seulement tennis c'est pas votre seule spécialité non c'est vrai
05:37que j'ai commencé je faisais tout parce que quand on fait de la radio on fait tout et on doit
05:41s'intéresser un tout être capable à tout moment de partir sur un reportage dans n'importe quel sport
05:49alors j'ai fait alors qu'est ce que j'ai fait j'ai fait du football j'ai fait du rugby je fais du
05:53basket j'ai fait de la formule 1 j'ai fait le bal le tour de france comme vous j'ai fait le tour de
05:59france enfin j'ai fait de la natation j'ai fait j'ai fait les jeux olympiques j'ai fait quatre jeux
06:03olympiques j'ai fait des coupes du monde de foot voilà on fait tout j'ai fait de l'escrime aux
06:07jeux olympiques j'ai fait la natation aux jeux olympiques enfin voilà on touche à tout et puis
06:11bah c'est un bonheur intégral c'est un bonheur intégral de découvrir ses champions dans des
06:15en plus dans des événements majeurs et donc moi j'ai pris j'ai pris un plaisir fou à faire ça
06:22et puis moi ma vraie passion c'est le tennis donc à un moment j'ai basculé il a fallu prendre une
06:26spécialité étant chef de service il a fallu qu'à un moment j'ai accepté le poste mais à une seule
06:30condition c'est que je continue à être sur le terrain parce que être reporter c'est quand même
06:35être sur le terrain alors rester derrière un bureau pas je l'accepte mais bon ça irait un petit peu
06:40ça fait du bien donc j'ai voilà je suis devenu je suis devenu même si j'en faisais avant je suis
06:44devenu le spécialiste tennis de radio france alors vous avez la chance d'aller sur le terrain
06:48comme vous le disiez je recevais l'autre jour à ce micro candice roland qui commente le foot
06:53à l'équipe et qui me disait qu'elle faisait 98% de ses matchs en cabine vous avez la chance vous
06:59de déplacer sur le terrain ouais sur le terrain bas on se sait ce que je disais un tout à l'heure
07:04radio france nous donne la possibilité de partir sur le terrain alors c'est vrai que comme je vous
07:09disais moi j'ai fait tous les tous les terrains de sport maintenant ma spécialité c'est le tennis
07:13donc on va à l'open d'australie on va évidemment roland garros bercy au masters mille de montécarlo
07:18où il me le donne l'us open donc c'est voilà c'est c'est des endroits mythiques en plus donc
07:24on prend un plaisir pas possible on est on côtoie les plus grands joueurs du monde j'ai une chance
07:30incroyable c'est de s'occuper du tennis pendant cette période avec federer djokovic nadal avec
07:36les français de la génération dorée de son gars mon fils gasquet simon enfin ça a été pour moi
07:42une période alors maintenant il commence à partir à la retraite tout doucement donc je vous cache pas
07:46que c'est aussi une certaine émotion parce que c'est des gens comment ça se passe quoi alors
07:49lorsqu'on est journaliste français avec rafael nadal ou djoko par exemple avec federer c'est un
07:55peu plus évident et le côté francophone mais est-ce qu'on arrive à tisser des liens quand même
08:00où est-ce qu'on est toujours un peu au fond de la classe entre guillemets alors avec federer
08:05bon alors federer au début il y avait parce qu'il était voilà c'est il était tout jeune il arrivait
08:10il commençait à gagner etc donc il y avait un c'était plutôt on était plutôt proche on pouvait
08:15on pouvait avoir un contact une fois qu'il est devenu la vedette qu'il est qu'il est bon c'était
08:21quasiment impossible on peut plus on peut plus le rappeler s'approcher de lui comme on pouvait le
08:24faire éventuellement avant ce qu'on appelle des poules c'est-à-dire qu'on pouvait se rapprocher de
08:28la table et faire des micros avec lui après c'était quasiment impossible parce qu'il fallait
08:32accepter la conférence de presse et enregistrer la conférence de presse où vous n'avez le droit
08:36de poser une question et encore bon bref c'était un peu plus compliqué nadal c'est un peu pareil
08:40gigantisme vous frustre un peu bah oui parce que la proximité c'est toujours bien ce qu'on
08:45arrive à faire en revanche avec les joueurs français ça c'est vrai donc cette proximité
08:50manque un petit peu mais bon on peut comprendre ce sont de tels stars ce sont de tels stars qui
08:55ont de telles demandes parce que ce sont des joueurs qui ont des demandes de partout de tous
09:00les pays bon alors évidemment ce sont des collègues de travail je dis souvent mais c'est vrai ce sont
09:05des collègues de travail mais bon ils ont une telle dimension que c'est très compliqué en revanche
09:10avec les joueurs français on crée des liens quand même malgré tout on garde une certaine distance
09:14mais on crée des liens c'est à dire que si on se croise on se dit bonjour on peut discuter ensemble
09:18etc mais avec des fédéraires nadal jokovic c'est quand même très compliqué en généralement ça
09:22passe par les agents et que vous avez fait le bouquin sur fédéraires vous avez pu alors le
09:26bouquin sur fédéraires c'était différent parce qu'en fait je voulais le principe c'était ce sont
09:34les autres qu'en parle le mieux d'accord donc j'ai en fait j'ai récolté sur les 20 ans de carrière
09:38tout ce qui a été dit ou écrit sur roger fédéraire d'accord donc sur ce qu'il a dit lui ce qu'il a
09:44ce qu'il a déclaré mais sur ce qui a été écrit aussi sur lui ou ce que sur les autres ont déclaré
09:49que c'est toi des joueurs des journalistes des agents ou des entraîneurs etc donc j'irai en fait
09:55j'ai tout rassemblé si un jour le fils ou l'un des fils ou une des filles de roger fédéraire
10:01lui propose lui demande c'était quoi ton métier qu'est ce que tu faisais bah c'était lui dire
10:08bah voilà et t'étais qui t'étais quoi j'aime bien vous l'appelez roger fédéraire sa manière quand
10:12il l'appelle roger alors ça quelque chose que je ne supporte pas c'est le tutoiement dans les
10:17interviews bien sûr c'est pas un copain mais non mais non il y a une distance et puis on ne tutoie
10:24pas les gens c'est pas une conversation entre potes bien sûr voilà le vous inclure tout le
10:30monde et d'accord le centre journaliste en direct clin d'oeil à josé carlin d'ailleurs patron de
10:35la maison d'édition en exergue qui a édité le roger fédéraire alors en conclusion je suis
10:41désolé j'aime pas les poncifs tous les journalistes qui sont passés si je veux dire entre mes mains
10:45vous diront que moi tous les poncifs les les bleus les mancuniens ça m'agace mais il y a une
10:50question que je suis obligé de vous poser alors qu'elle est extraordinairement banale et c'est
10:55un poncif mais tous les jeunes me posent cette question donc vous allez leur dire vous comment
11:00fait-on pour devenir journaliste sportif alors je suis pas un très bon exemple puisque je vous
11:04ai dit tout à l'heure que moi je n'ai pas fait d'école voilà je n'ai pas fait d'école moi je
11:09considère que quand on a une passion et que là à l'occurrence la passion pour le sport si on a
11:15une passion pour ce pour le sport on peut devenir journaliste parce que je pense que en fait c'est
11:19quoi d'être journaliste sportif c'est un passeur d'émotions vraiment et en radio peut-être encore
11:26plus que en presse écrite et en télé parce que en radio il faut qu'on fasse vivre des événements
11:32que les gens ne voient pas donc il faut tout décrire il faut donner de la passion il faut
11:37vraiment il faut donner de l'émotion et la radio pour ça était extraordinaire c'est pour ça que
11:42moi personnellement j'ai jamais basculé en presse écrite ou en télé parce que cet outil me ressemble
11:48donc moi j'ai envie de décrire j'ai envie de montrer aux gens j'ai envie de leur faire partager
11:53mon émotion et l'événement donc il n'y a pas de pause il n'y a pas de temps mort en radio en radio
11:59il faut tout le temps parler tout le temps parler non mais non mais en télé vous connaissez la
12:05télé mieux que personne vous pouvez laisser passer de laisser parler l'image mais c'est pas que vous
12:09pouvez vous êtes obligés vous devez en radio c'est pas possible alors il faut qu'on y ait
12:15l'ambiance derrière il faut qu'il y ait plein de choses mais en radio il faut faire vivre l'événement
12:18et en fait c'est ça alors moi j'ai pas fait d'école je suis parti directement apprendre mon métier sur
12:24le terrain mais attention moi aussi je donne des cours de journalisme à des gamins qui veulent en
12:32effet devenir journaliste sportif maintenant je pense que c'est important de passer par une école
12:36parce que ça permet d'avoir des stages d'entrer dans des rédactions etc etc moi à mon époque c'était
12:41pas tout à fait comme ça donc bon moi j'ai pris la décision de ne pas faire d'école et de partir
12:48directement et apprendre mon métier sur le terrain alors je l'ai appris très très loin en Nouvelle
12:52Calédonie ça m'a permis d'avoir ma carte de presse de faire de prendre mon métier loin de tout le
12:56monde sans devoir rien à personne et quand je suis revenu j'avais ma carte de presse et j'étais
13:01opérationnel d'ailleurs je conseille souvent aux jeunes et c'est un conseil que je leur donne
13:05droit dans les yeux si vous avez l'occasion partez dans les dom-toms apprendre votre métier et vous
13:10allez voir vous allez être surpris vous serez très heureux d'abord et vous apprendrez très bien votre
13:14métier merci fabrice de nous avoir fait partager cette passion notamment j'en bégaye fabrice abgral
13:20donc on retrouve sur radio france et qu'on retrouvera aussi j'espère bientôt dans les
13:25micros d'or puisqu'il a été deux fois couronné on se retrouve bientôt sur sport en france merci

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