• il y a 6 mois
Pour ce premier numéro d'Athlètes en 2024, cap sur la préparation olympique, à cinq mois du début des Jeux de Paris 2024. Quels sont les processus de qualifications olympiques et paralympiques, quels sont les athlètes déjà qualifiés, comment gérer l'échec d'une non-participation aux Jeux... Tant de questions auxquelles Maxine Eouzan et Marie Martinod tenteront de répondre avec leurs invités !

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Sport
Transcription
00:00:00Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver sur Sports en France.
00:00:17Bienvenue dans la première de cette émission de cette année 2024,
00:00:21cette année spéciale olympique et paralympique,
00:00:23athlètes, les rendez-vous de la Cannes.
00:00:2452 minutes pour aborder les plus grandes thématiques du sport
00:00:27pour lesquelles la commission des athlètes de haut niveau se bat au quotidien au sein du CNOSF.
00:00:32Et oui, et vu que les Jeux, c'est dans cinq mois,
00:00:34on se devait de parler pour cette première de la préparation des athlètes olympiques et paralympiques.
00:00:40À mes côtés, comme d'habitude, j'ai le binôme parfait, Marie Martineau.
00:00:43Ça va Marie ?
00:00:44Ça va très bien et toi ?
00:00:45Tu as la forme ?
00:00:45Oui, j'ai la forme, autant que tous nos invités, je suis ravie.
00:00:48C'est ce que j'allais te dire, parce qu'en plateau, on a quand même du beau monde.
00:00:51A commencer par André-Pierre Goubert, directeur Pôle Olympique et Sports de haut niveau au CNOSF.
00:00:56Ravi d'être parmi vous.
00:00:58Nous deux-mêmes.
00:00:59À tes côtés, Benoît Gallet, qui est le DTM de la Fédération Française de Hockey sur Gazon.
00:01:04Bonjour, merci de votre invitation.
00:01:06Salut Benoît.
00:01:07En face de vous deux, il y a Edgar Boulet, gymnaste de l'équipe de France multimédaillé en Coupe du Monde,
00:01:11quatrième au championnat d'Europe à la barre fixe et puis aussi une troisième place au championnat d'Europe.
00:01:17Salut Edgar.
00:01:18Salut, merci de m'avoir ici et puis bonjour à tous.
00:01:22À tes côtés, Nantenin Keïta, qui est championne paralympique et championne du monde sur 400 mètres T13.
00:01:28Tu nous expliqueras ce que c'est T13.
00:01:30Avec plaisir. Bonjour tout le monde.
00:01:31Bienvenue Nantenin.
00:01:32Nous avons également avec nous à distance,
00:01:34Melchiorier Caroline Jouisse, nageuse en eau libre, qualifiée pour les Jeux de Paris 2024.
00:01:40Salut Caroline.
00:01:41Bonjour à tous.
00:01:42Tu nous appelles de Chypre, avec le soleil.
00:01:44C'est ça.
00:01:46Et enfin, c'est une surprise et elle nous rejoindra à distance en cours d'émission
00:01:50pour nous apporter son témoignage sur sa propre route assez tumultueuse à elle sur les Jeux de Pékin 2022.
00:01:58C'est Marielle Berger-Sabatelle, une skieuse de ski cross,
00:02:01qui est actuellement deuxième du classement général des Coupes du Monde en pleine bourre,
00:02:05mais qui a été absente lors des derniers Jeux d'hiver.
00:02:08On reviendra avec elle sur son histoire tout à l'heure.
00:02:11Eh bien Marie, on ne peut pas commencer cette émission sans ton édito.
00:02:13Je l'attends à chaque fois.
00:02:15On est parti ?
00:02:15Avec plaisir.
00:02:21Qu'il faut du courage pour accepter de remettre dans les mains d'un autre
00:02:25ses perspectives d'avenir et ses rêves.
00:02:27À bien y réfléchir, nos rêves sont à nous, ils nous appartiennent.
00:02:30Ça prend toute une vie ou toute une nuit de les construire.
00:02:32Tu y mets ton vécu, tu y mets les gens que tu aimes, tes émotions, tes ressentis, tes convictions.
00:02:37Des trucs qu'il n'y a que toi qui peux savoir.
00:02:39Tu tournes, tu vires, tu construis l'histoire.
00:02:41Le personnage central du film dans tes rêves, c'est toi.
00:02:44Et qui d'autre que toi pourrait prétendre à décider de la fin de ton rêve, de la fin de ta nuit ?
00:02:48Imaginez seulement un gars, bien sous tout rapport, mais qui ne te connaît pas,
00:02:51venu de l'extérieur de ton rêve et qui te dirait
00:02:54« Bon alors là, on a bien pris en considération les paramètres,
00:02:57tu vas pouvoir finir ton roupillon enchanté comme prévu,
00:02:59bienvenue dans le petit matin. »
00:03:01Ou au contraire, « Ah là, monsieur, désolé, mais les conditions ne semblent pas réunies
00:03:06pour que le 6-9 que tu as prévu ait lieu, donc on va te passer en mode insomnie. »
00:03:12Ah bah non, c'est moi qui décide de sortir de mon rêve.
00:03:15C'est mon rêve.
00:03:17N'est-ce pas Edgar ?
00:03:18C'est pourquoi, c'est pourtant exactement ce qui se passe.
00:03:21Un ou des hommes sont désignés pour choisir de l'issue du rêve olympique.
00:03:26Parce que les places sont limitées, parce que parfois l'objectivité absolue est impossible
00:03:30et les critères nécessitent d'être discutés.
00:03:33Parce que même si de coup Bertin a dit « L'important c'est de participer »,
00:03:36on sait tous que c'est faux et qu'au jeu, l'important c'est de faire gagner ton pays.
00:03:41Et bah oui, tu l'as dit, cette course à la qualification olympique et paralympique,
00:03:44elle est loin d'être facile, elle est semée d'embûches et justement,
00:03:47on va voir un petit peu comment ça se déroule pour Paris 2024.
00:03:50Alors c'est quoi le problème avec cette qualification olympique et paralympique ?
00:03:53On en parle tout de suite dans la première partie.
00:04:01Alors justement, on va parler critères, quotas, qualifications.
00:04:04Mais avant tout ça, j'aimerais qu'on se le dise, et ce plateau en témoigne,
00:04:07l'équipe de France unie, c'est nouveau et c'est surtout une réalité
00:04:11à l'approche des Jeux de Paris 2024.
00:04:14André Pierre, je commence avec toi.
00:04:15Comment elle s'est mise en place justement, cette équipe de France unie ?
00:04:19Bah la volonté, c'est d'avoir une équipe unifiée entre les valides,
00:04:24entre les oly, comme on dit vulgairement, et puis les paralympiques aussi.
00:04:30Donc ça a été mis en place dans les prévisions des Jeux de Tokyo,
00:04:34et ça a vu la suite sur les Jeux de Pékin.
00:04:38Donc pour parler d'une même voie, d'une même problématique,
00:04:41qu'on soit valide ou paralympique, voilà.
00:04:46Même logo, même slogan, c'est ça ?
00:04:48Même logo, même slogan, même égalité entre soi, entre athlètes.
00:04:54Très bien.
00:04:55Nonté, toi, tu as l'impression d'en faire partie, tu vois une différence,
00:04:59tu as l'impression de faire partie de cette équipe de France unie ?
00:05:02Alors oui, et heureusement je pense.
00:05:04Mais oui, c'est vrai qu'au-delà de la volonté, on va dire,
00:05:09organisationnelle, et on va dire vraiment Paris 2024,
00:05:14nous, entre athlètes, cette équipe de France, elle était déjà là,
00:05:17parce qu'on s'entraîne souvent sur les mêmes lieux d'entraînement,
00:05:21on se croise souvent sur certaines compétitions,
00:05:25et puis finalement on a les mêmes problématiques.
00:05:27Donc on était déjà, mine de rien, en équipe de France unifiée,
00:05:31et là, le fait de le dire, de le concrétiser,
00:05:34ça permet aussi de rendre réel ce qui se passait un petit peu en sous-marin.
00:05:39Et toi Edgar, est-ce que tu as une anecdote à nous raconter
00:05:42sur cette équipe de France unie dont tu fais partie ?
00:05:46Une anecdote en particulier, non, mais je pense que ce qu'a dit Nonté est très vrai.
00:05:51En fait, le fait d'avoir un centre de préparation olympique tel que l'INSEP,
00:05:57où il peut y avoir aussi les crêpes dans différentes régions,
00:06:03permet en fait d'avoir un réel phénomène d'inclusion de tous les sports,
00:06:11que ce soit les sports olympiques ou paralympiques,
00:06:13et en fait, ce partage-là, il est présent en fait dans ces infrastructures-là,
00:06:18et je pense que c'est des choses qui sont très importantes
00:06:22et qui font du bien à tous les athlètes, peu importe le stade de ta carrière,
00:06:28avoir des athlètes avec toi qui ont déjà fait les Jeux ou qui sont en devenir,
00:06:32ça permet à la fois de recevoir des connaissances
00:06:35et aussi de partager les connaissances qu'on peut avoir avec d'autres athlètes.
00:06:40Aujourd'hui, les Jeux olympiques et paralympiques,
00:06:43ce sont des événements qui sont exceptionnels.
00:06:46On a la chance de les avoir à Paris et je pense que les infrastructures comme l'INSEP
00:06:50permettent de créer de l'engouement et d'avoir du soutien de la part de chaque athlète
00:06:56qui est au final dans la même galère, si on peut dire.
00:06:59Il y a les week-ends bleus aussi, que toi tu connais bien,
00:07:01qui ont été mis en place par la commission des athlètes
00:07:04pour essayer de faire partager autre part que à l'entraînement par exemple,
00:07:08ou dans les centres d'entraînement, le fait de faire partie de cette même équipe
00:07:12et l'idée de se retrouver sur des événements sportifs en général internationaux,
00:07:18d'aller soutenir les autres.
00:07:20Alors il y a des fois quelques petites soirées,
00:07:22mais l'idée c'est aussi de travailler, d'aborder des sujets ensemble.
00:07:26Et de se connaître aussi finalement.
00:07:28Et de se connaître, mais vraiment, t'as raison, vraiment bien quoi.
00:07:32Avant justement d'arriver sur un événement comme des Jeux.
00:07:34Exactement, on sait que si on va encourager une personne,
00:07:36on va l'encourager parce qu'on la connaît et pas juste parce qu'il y a son nom
00:07:39et qu'elle porte le maillot bleu blanc rouge, même si c'est très bien.
00:07:43Mais quand on encourage une personne qu'on connaît, l'émotion n'est pas la même.
00:07:46Mais carrément.
00:07:47Très bien, alors justement, on a quand même des chiffres à vous montrer.
00:07:51Est-ce que vous connaissez le nombre d'athlètes attendus
00:07:54dans la délégation française, dans cette équipe unie ?
00:07:57Alors André-Pierre, évidemment tu ne joues pas, sinon ce n'est pas drôle.
00:08:01Petit pronom ?
00:08:021300 ?
00:08:051300 ? Ou 900 ?
00:08:07La délégation française, je crois qu'on est proche des 500 athlètes.
00:08:10Moi j'aurais dit 900 ou 1300, je ne sais plus.
00:08:12Il y a un petit écart quand même.
00:08:15Et toi tu dirais 700 ?
00:08:16Ouais.
00:08:16Bon, André-Pierre, je t'en prie, donne-nous le chiffre exact, sans piège.
00:08:21Si on parle des Olympiques, on est sur une projection actuellement
00:08:24dans les 560 athlètes, et sur les paras, à 320 athlètes de mémoire.
00:08:32Bon, 900.
00:08:33Ok, c'est pas mal, entre 8 et 900 athlètes, effectivement.
00:08:39Alors justement, on va jeter un petit coup d'œil
00:08:41parce qu'on a une infographie à vous montrer,
00:08:43qui justement représente la liste des qualifiés à date,
00:08:49donc des qualifiés pour les Jeux olympiques et paralympiques.
00:08:52Moi je me suis noté qu'il y en avait à peu près 7 côté boxe,
00:08:561 breaking, 13 judo, 2 kayak, 4 natations, 3 plongeons, 3 surf, 4 voiles,
00:09:011 en lutte, 2 canoës, 2 escalades, 9 en parathlétisme et 3 en paranatation.
00:09:05Ça ne fait pas beaucoup, hein ?
00:09:06Ça ne fait pas tant que ça, André-Pierre, finalement, quand même.
00:09:10Comment on fait, finalement ?
00:09:11On va rentrer dans le vif du sujet.
00:09:12Comment on fait pour se qualifier aux Jeux de Paris 2024 ?
00:09:16Alors tout à fait, oui.
00:09:16Le parcours de qualification commence pratiquement 3 ans avant les Jeux.
00:09:21Je prends un exemple pour les Jeux de Paris 2024.
00:09:23Donc ça commence par le comité international olympique,
00:09:26qui va dicter les grands principes de sélection
00:09:29vers les CNO et vers les fédérations internationales.
00:09:33À partir de là, donc ça c'est en octobre 2021,
00:09:35à partir de là, le CNO va écrire ses propres règles,
00:09:39grands principes de qualification pour les Jeux,
00:09:42qu'il va diffuser à l'ensemble des fédérations olympiques.
00:09:45Et ces fédérations, en gros, entre le mois de janvier 2022
00:09:50et septembre 2022, doivent réécrire leurs propres règles de qualification
00:09:56pour participer aux Jeux, pour remplir les quotas.
00:09:59Inscrite dans le cadre, dans le grand cadre dont tu nous parles,
00:10:02que les CNO établissent d'abord.
00:10:04Et ça évolue d'une olympiade sur l'autre ?
00:10:07Alors ça évolue d'une olympiade sur l'autre, bien sûr.
00:10:08Les règles de qualification propres à chaque fédération peuvent évoluer.
00:10:13Donc à chaque olympiade, on réécrit les règles,
00:10:17chaque fédération réécrit les règles en fonction des systèmes de qualification
00:10:20des fédérations internationales.
00:10:22Donc tout doit être en place avant le parcours de qualification
00:10:26qui commence sur le cycle 22-23 et 23-24 pour les fédérations.
00:10:30Donc normalement, doivent être portées à connaissance des athlètes
00:10:34pour les premières qualifications à partir de septembre 2022,
00:10:39le dispositif qui sera appliqué pour se qualifier aux Jeux.
00:10:42Alors ça, on y reviendra parce qu'effectivement, à priori,
00:10:44tout le monde n'est pas très bon élève en termes d'informations à divulguer aux athlètes.
00:10:49Est-ce que tu peux nous dire s'il y a des différences entre les sports individuels
00:10:53et les sports co, même si pour ce qui est de la fédération de gazon,
00:10:58n'importe quoi, de haut-glace, vous êtes un petit peu dans un cas particulier,
00:11:03mais déjà dans les grandes lignes, pour les sports co et la diff avec les sports indivs ?
00:11:08Bien sûr, il y a des différences.
00:11:10Est-ce qu'on prend l'exemple du Pays Haute ? On est Pays Haute.
00:11:13Oui, bien sûr.
00:11:14Les règles sont différentes par rapport à si on était dans un cycle normal
00:11:18d'aller chercher des qualifications olympiques.
00:11:20En tant que Pays Haute, on est assuré d'avoir un minimum de quota,
00:11:24donc de mémoire qui doit être de 357 athlètes actuellement,
00:11:29donc qui sont acquis, quoi qu'il arrive.
00:11:31Je prends un exemple sur les sports collectifs.
00:11:34Tous les sports collectifs sont qualifiés actuellement, donc ils iront aux Jeux.
00:11:38Il y avait un petit pré-requis pour la fédération de hockey sur gazon,
00:11:41il fallait être dans les 25 meilleures nations, que ce soit les garçons ou les filles,
00:11:46donc ça a été réalisé.
00:11:47Donc tous nos sports co seront aux Jeux, ce qui représente actuellement 192 athlètes.
00:11:52Il y a exactement la parité entre hommes et femmes, donc c'est les 192.
00:11:56Ensuite, sur les sports individuels, il y a des fédérations qui ont des quotas acquis partiellement,
00:12:03donc un minimum acquis, et le reste, il faut aller le chercher.
00:12:06Et d'autres qui n'ont pas du tout de quota, il faut aller les chercher.
00:12:09Je prends par exemple la natation course, il n'y a aucun quota, il faut aller les chercher.
00:12:14Le cyclisme sur piste, il n'y a aucun quota, il faut aller les chercher.
00:12:16Ça veut dire quoi, aller les chercher ?
00:12:18Il faut faire des minimas.
00:12:18Il faut rentrer dans le parcours habituel de qualification des Jeux olympiques.
00:12:22Donc pour eux, il n'y a rien de changé, qu'on soit pays haute ou pas.
00:12:25L'athlétisme doit aller chercher ses quotas,
00:12:27donc les athlètes doivent réaliser des minimas ou aller chercher des places à la ranking,
00:12:30c'est une nouveauté pour l'athlétisme.
00:12:32Les minimas ne sont pas faciles généralement à faire.
00:12:36En tout cas, disons que le panel est large et pas simple à comprendre,
00:12:41même si tu l'expliques très bien, c'est quand même un cheminement qui n'est pas simple,
00:12:44parce qu'il est fait de plein de petites choses qui viennent compliquer.
00:12:50Il y a toujours une exception, il y a des règles,
00:12:52et puis il y a toujours une exception qui vient confirmer plus ou moins la règle.
00:12:56Pour vous les athlètes, c'est facile à comprendre ce process de qualification ?
00:13:01Je ne sais pas pour toi Dante, mais en tout cas pour nous, à la gym, c'est très compliqué.
00:13:06Après, le système n'a pas tellement changé du cycle d'avant à ce cycle-là,
00:13:13mais c'est vrai qu'il y a plein de subtilités qui se rajoutent
00:13:17et qui ne sont pas forcément très claires au début.
00:13:22Après, je sais que nous, à la gym, en tout cas,
00:13:26on avait une ligne directrice sur laquelle on voulait absolument se tenir.
00:13:31Moi, en tant qu'athlète aussi, je n'ai pas non plus cherché à creuser toutes les autres petites lignes
00:13:37si jamais la ligne principale n'était pas remplie.
00:13:40Caroline, c'était clair pour toi tous ces quotas,
00:13:43et tu as cheminé en sachant très bien à quoi t'en tenir,
00:13:46ou tu as fait des recherches avec les copains du team
00:13:50pour savoir exactement dans quel cadre vous évoluiez ?
00:13:55Nous, la FED nous l'a expliqué.
00:13:58On fait des séminaires, des regroupements, et ils nous l'ont expliqué à ce moment-là
00:14:03parce que les critères ont complètement changé comparé à avant.
00:14:06Les trois premiers de l'année antérieure, de 2023, c'était des places nominatives,
00:14:12alors que le reste était par quota.
00:14:14Et ça, c'est vrai que ça a été compliqué pour certaines personnes de le comprendre, etc.
00:14:18C'est bien différent suivant les sports, c'est fou.
00:14:22On peut noier les équipes de France de hockey, donc elles vont disputer les Jeux.
00:14:26Ça sera notamment une première historique pour l'équipe de France féminine.
00:14:29Tout à fait.
00:14:30Qui décide des compétitions qualificatives de leur temporalité ?
00:14:34Est-ce que c'est les FED, le CIO ? Qui décide ?
00:14:38Comme l'a expliqué André-Pierre,
00:14:40c'est les fédérations internationales qui proposent aux CIO les formats qualificatifs.
00:14:44Ça évolue, en effet, d'Olympiade.
00:14:46Ça évolue notamment pour cette Olympiade
00:14:49puisqu'il a fallu pour le Pays Haut avoir ce niveau de ranking international pour être qualifié.
00:14:55Donc la France est qualifiée pour ces Jeux olympiques.
00:14:58Les filles, l'équipe féminine, ont été chercher leur qualification in extremis
00:15:02puisqu'ils ont atteint le ranking, la place 25.
00:15:04Oui, c'est bien que tu le précises, c'est important, clairement.
00:15:07Vous parlez de problèmes, de complexité.
00:15:08Non, c'est une opportunité pour cette équipe de France féminine
00:15:11d'avoir été chercher sa qualification avec cette place qu'ils ont atteint.
00:15:16L'équipe de France masculine est 9e internationale,
00:15:18donc répondait aux conditions de qualification.
00:15:21Donc c'est une vraie opportunité, en tout cas, que l'équipe puisse être représentée sur ces Jeux.
00:15:26Sur la qualification, le Pays Haut a eu des conditions particulières.
00:15:30Ensuite, c'est chaque champion de continent qui est qualifié.
00:15:33Et après, il y a eu, au mois de janvier dernier, donc très récemment,
00:15:36deux tournois qualificatifs qui ont réuni plusieurs équipes.
00:15:39Il y avait six places en Jeux des TQO pour pouvoir participer aux Jeux olympiques.
00:15:43Les Jeux olympiques, c'est deux tournois, hommes et femmes, avec 12 équipes à chaque fois qui participent,
00:15:47dont la France, pour la première fois, hommes et femmes qui participeront.
00:15:51Qui fera partie de cette équipe ? On va repousser à beaucoup plus tard.
00:15:55Plus tard, mais on est dans un processus pareil depuis trois ans.
00:15:58On n'attend pas l'échéance ultime où la Fédération va proposer au CNOSF la liste,
00:16:05finalement, des 16 plus 3 réservistes qui vont composer chaque délégation.
00:16:09Ça fait trois ans et demi qu'on travaille pour chaque équipe, 30 athlètes,
00:16:12un cercle de 30 athlètes qui participent à différentes compétitions intermédiaires.
00:16:17On a la chance chaque année d'avoir un point de passage, un championnat du monde,
00:16:20une Coupe d'Europe, une Pro League, une Nation Cup, qui sont des compétitions de référence.
00:16:26On travaille sur ce groupe de 30 qui se réduit petit à petit.
00:16:29Aujourd'hui, on est sur des groupes de 25-20 athlètes avec des statuts qui se précisent.
00:16:34Jusqu'à l'échéance du 4 juillet, on proposera au CNOSF cette liste.
00:16:40Mais ça se fait progressivement et les listes ne sont pas figées pendant ces trois ans et demi
00:16:46où chaque athlète a sa chance de pouvoir participer à l'échéance finale.
00:16:50Nanthé, toi, tu as l'impression que c'est une usine à gaz dans laquelle tu essaies de naviguer
00:16:55et tu te dis que ce serait pas mal qu'on essaie de simplifier,
00:16:59et auquel cas je ferais bien partie des discussions,
00:17:02ou finalement, ça te paraît relativement clair et c'est un process par lequel tu es OK de traverser ?
00:17:10Non, alors un para-athlée, là, je vais vraiment parler du para-athlée,
00:17:15je trouve que c'est assez simple, une fois qu'on nous l'a bien expliqué,
00:17:18je trouve que c'est assez simple parce que nous, les qualifications,
00:17:23la recherche de quotas, en tout cas, elle a commencé lors des championnats du monde
00:17:27qui ont eu lieu en juillet 2023, où il y avait quatre places qualificatives par finale.
00:17:33Donc les quatre premiers ramenaient un quota.
00:17:36Et ensuite, il va y avoir les championnats du monde à Kobe où il va y avoir deux places qualificatives.
00:17:43Donc les deux premiers ramèneront un quota.
00:17:45Et ensuite, la fédération internationale distribuera des places en fonction du niveau de chaque pays.
00:17:53OK, mais ça veut dire que c'est pas parce que, admettons, tu es allé, toi, chercher un quota,
00:17:58que tu vas remplir cette place de quota acquise ?
00:18:01Si, en fait, parce que ça, c'est pareil, c'était dans les chemins de sélection.
00:18:04Nous, on avait nos chemins de sélection en septembre,
00:18:09et dans les chemins de sélection, il était inscrit que celui qui ramène un quota,
00:18:12c'était nominatif.
00:18:14Ce qui n'est pas le cas dans toutes les fédérations ou dans tous les pays.
00:18:17Là, c'est la fédération française en e-sport et la commission d'athlètes qui a décidé ça.
00:18:22D'accord.
00:18:23Oui, c'est ça, la différence, c'est qu'il y a deux types d'obtention de quotas.
00:18:28Il y a des quotas qui sont obtenus au titre du CNO,
00:18:30qui sont non nominatifs, qui sont attribués au comité national olympique,
00:18:36et des quotas qui sont attribués nominativement, donc au nom de l'athlète,
00:18:40et ça, c'est acquis quoi qu'il arrive.
00:18:41Après, l'athlète a juste à réaliser les pré-requis qui sont demandés
00:18:44dans le cadre des grands principes de sélection.
00:18:47Voilà.
00:18:48Donc, effectivement, je prends par exemple un naviron, une coque est qualifiée.
00:18:53Dedans, il y a des femmes ou des hommes.
00:18:55Et on ne connaît pas l'équipage, ce n'est pas nominatif.
00:18:57Mais après, ça peut évoluer, ce n'est pas obligatoirement la coque
00:18:59qui va les qualifier, donc le bateau, enfin les athlètes qui seront au jeu.
00:19:04Donc, ça peut être…
00:19:06Si je comprends bien, les quotas non nominatifs peuvent devenir nominatifs
00:19:11par les fédérations, par leur processus de qualification olympique.
00:19:15C'est la fédération ensuite qui édicte les règles individuelles de qualification,
00:19:20donc le parcours de qualification pour choisir nominativement l'athlète.
00:19:25Donc là, c'est vraiment de la responsabilité après de la fédération.
00:19:28Oui, de choisir les meilleurs.
00:19:30Juste un petit point, André-Pierre, sur les fameuses CCSO.
00:19:34Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:19:35Alors, CCSO sont les commissions consultatives de sélection olympique.
00:19:39Donc, il va arriver un moment, une fois que les quotas sont obtenus,
00:19:42il faut les remplir et les rendre nominatifs.
00:19:44Comme je le disais, quand ils sont déjà nominatifs à un ranking,
00:19:47il y a juste à vérifier que l'athlète remplit bien les conditions,
00:19:51qu'il est satisfait au contrôle antidopage, en termes d'intégrité,
00:19:55en termes de respect des règles de la fédération, de participation, voilà.
00:19:59Donc là, vous vous réunissez au CNOSF.
00:20:01Voilà, il y a une commission qui est présidée par la vice-présidente
00:20:06en charge du haut niveau chez nous, le chef de mission, l'association DTN,
00:20:11moi-même, le directeur du pôle olympique, un représentant,
00:20:15le manager général de l'Agence nationale du sport,
00:20:18donc en l'occurrence Claude Onesta, un des co-présidents,
00:20:23co-président de la commission des athlètes du CNO.
00:20:27Et ensuite, chaque fédération nous présente sa sélection, voilà.
00:20:33Et nous, on étudie la sélection.
00:20:34Si les sélectionnés remplissent les conditions nécessaires
00:20:37par rapport aux règles de sélection fédérales qui ont été dictées
00:20:41et par rapport aux prérequis, voilà.
00:20:43À l'issue de cette commission, donc, on émet notre avis,
00:20:46c'est un avis consultatif, d'accord.
00:20:48Et ensuite, c'est le bureau exécutif du CNO qui valide ces sélections.
00:20:53Et en finalité, à la fin, tout à la fin,
00:20:55c'est le président du CNO qui engage l'athlète au jeu.
00:20:58– C'est complexe, mais c'est quand même plus clair.
00:21:00– Oui, ça méritait d'être exposé.
00:21:02– Je pense qu'on a fait le tour de pas mal de règles, en tout cas.
00:21:07On va passer tout de suite aux témoignages de Nantais et de Caroline.
00:21:10– Alors Caroline, tu pratiques la nage en eau vive, le 10 km.
00:21:21Tu t'es qualifiée pour les Jeux lors des derniers Mondiaux de Doha.
00:21:24C'était il n'y a pas très longtemps, le 3 février de cette année.
00:21:28Et toi, Nanto, tu es également qualifiée pour les Jeux en para-athlétisme,
00:21:32et validée par le CPSF… non, le CPS, donc la même chose que…
00:21:36– C'est bien fait.
00:21:37– Oui, mais il y a un comité aussi de sélection.
00:21:39– C'est par un parti français avec une commission de sélection.
00:21:42– La commission de sélection, voilà.
00:21:43C'est la commission de sélection que je cherchais.
00:21:44Et toi, ça date du 4 octobre 2023.
00:21:48Caro, puisqu'on parlait des quotas et des systèmes de qualification,
00:21:50il faut expliquer comment ça se déroule pour ta discipline.
00:21:53Comment tu as eu ta qualif, toi ? Très clairement.
00:21:56– Alors nous, d'abord, c'était une sélection française en décembre,
00:22:00sur une Coupe du Monde.
00:22:02Il fallait finir dans le top 2.
00:22:03Le top 2 partait au Championnat du Monde, du coup, qui était en février.
00:22:07Et ensuite, en février, il fallait faire un top 13 pour attraper le quota,
00:22:11dont on a parlé tout à l'heure.
00:22:13Et ce quota, ça avait été prédéfini avec la fédération
00:22:17que les personnes qui attrapaient le quota,
00:22:19en fait, ce serait eux qui prendraient la place pour les Jeux.
00:22:23– Mais alors toi, justement, on a vu ton nom dans l'infographie tout à l'heure.
00:22:26Il faut encore que tu passes, si je ne dis pas de bêtises, en CCSO.
00:22:31– C'est ça. – Donc, ce n'est pas encore sûr-sûr.
00:22:33– Ça ne t'inquiète pas trop, quand même.
00:22:36– Ben, ça ne dépend plus de moi, maintenant.
00:22:39Moi, disons que j'ai fait le top 13, j'ai pris le quota.
00:22:42Après, j'espère que ce sera moi.
00:22:43– Oui, le contrat est rempli, en tout cas, de ton côté.
00:22:46– Exactement.
00:22:47– Je la rassure tout de suite.
00:22:48Donc, on a reçu les quotas de la World Aquatics.
00:22:51Donc, on les a bien reçus, suite au Championnat du Monde.
00:22:54Donc, on les a validés.
00:22:55Donc, maintenant, on attend la sélection officielle de la fédération.
00:22:59– Regarde ça en direct, comme ça, live.
00:23:01– On prend la bonne nouvelle, live.
00:23:03– Champagne !
00:23:07Nanto, toi, tu te prépares sereinement depuis l'automne.
00:23:09On le disait.
00:23:10Est-ce que, pour toi, c'est une chance d'avoir une dernière ligne droite plus apaisée,
00:23:14d'avoir ces neuf mois tranquilles entre l'automne et les Jeux,
00:23:17qui arrivent même pour vous en septembre ?
00:23:19Ou est-ce qu'au contraire, peut-être, t'aurais préféré le savoir un peu plus tard,
00:23:23être dans cette tension ?
00:23:24Est-ce que la tension, ça permet de rester beaucoup plus dans la compétition ?
00:23:28– Non, alors, sereinement, je ne sais pas si c'est le terme que j'employerais
00:23:32pour ma préparation, mais en tout cas, ce qui est sûr,
00:23:34c'est que le fait de savoir un an et demi, un an et deux mois en avance
00:23:40que tu as ta sélection pour les Jeux, tu te prépares différemment.
00:23:44Tu prends plus de temps pour préparer ta saison foncière.
00:23:49Quand t'as un petit pépin physique, tu relativises,
00:23:52parce que tu te dis que tu n'as pas allé chercher cette qualification très rapidement,
00:23:56parce que, nous, ça va arriver au mois de juillet pour les dernières dates.
00:24:00Donc, non, non, c'est quand même plus apaisant de savoir en amont sa sélection,
00:24:07parce que le fait de le savoir n'enlève pas la tension,
00:24:09parce que l'objectif, pour moi, ce n'était pas d'être sélectionnée au Jeux.
00:24:14C'était d'arriver au Jeux et de faire la meilleure place possible au Jeux.
00:24:16Donc, la sélection, si je n'avais pas été sélectionnée,
00:24:20ça aurait été une grosse, grosse déception.
00:24:23– Caro, toi, les Jeux de Paris, ça sera tes premiers.
00:24:26Tu as hâte, tu as de l'appréhension, comment tu gères tout ça ?
00:24:30Est-ce qu'il y a un « home advantage » aussi dans ta discipline ?
00:24:33Est-ce que tu vas pouvoir, je ne sais pas,
00:24:34nager dans les conditions réelles des Jeux avant les autres ?
00:24:40– Alors, l'année dernière, il y avait le Test Event, normalement,
00:24:42donc on aurait pu découvrir le lieu de course, etc.
00:24:46Et il n'y a pas eu lieu, du coup, personne, ni nous, ni les Français,
00:24:51personne n'a eu d'avantage, en fait.
00:24:53Donc, là, maintenant qu'on sait les qualifier et qu'on sait qui a pris les quotas,
00:24:57je pense qu'il y a quelque chose qui va être mis en place avec la FEDE,
00:25:02pour voir si on peut nager, justement, sur le lieu de course
00:25:05et prendre quelques éléments, effectivement, que les autres FEDE n'auront pas.
00:25:11– Oui, quand même, ce serait la moindre des choses.
00:25:13– Ce serait bien.
00:25:14– Oui, on vote pour, on est tous d'accord.
00:25:17– Nanto, est-ce qu'on prépare une saison olympique différemment,
00:25:22d'une saison classique ? Comment ça se passe, ta prépa, là ?
00:25:26– Alors, effectivement, comme le disait, excuse-moi, j'ai oublié ton prénom.
00:25:29– Benoît.
00:25:29– Benoît, c'est vrai que les Jeux ne se préparent pas sur une année.
00:25:33– Bien sûr.
00:25:33– On prépare les Jeux sur 3 ans, voire 4 ans, quand on n'a pas de Covid,
00:25:37mais ce n'est pas quelque chose qu'on prépare sur un an.
00:25:42Donc, moi, c'est vrai que ça fait, pour le coup,
00:25:44depuis juillet-mars 2022 que je prépare Paris.
00:25:48Et là, cette année, normalement, c'est de la prise d'informations
00:25:54et aussi se rassurer sur nos qualités,
00:25:56essayer de travailler un petit peu sur nos points faibles.
00:25:59Après, moi, j'ai eu tellement de blessures qu'en fait, on repart à zéro.
00:26:01Mais oui, on s'entraîne différemment qu'à un championnat du monde.
00:26:06En tout cas, psychologiquement, on s'entraîne différemment.
00:26:10– Alors, justement, moi, j'ai été faire un petit tour à l'INSEP.
00:26:13– Je suis chanceuse.
00:26:14– Et je suis allée prendre des nouvelles un petit peu de Magdavie Ténin,
00:26:17qui est donc la championne du monde en taekwondo en moins de 67 kg en 2023.
00:26:22Et vous allez voir, dans ce reportage qui arrive là,
00:26:25elle m'a parlé un petit peu de ses ressentis, de sa préparation olympique.
00:26:28Reportage de Thomas Mikho et Koumba Niang, tout de suite.
00:26:32– Coucou Magda ! – Eh Maxime !
00:26:40– Comment ça va ? – Et toi ?
00:26:41– Bien. – Depuis le temps.
00:26:43– Ça me fait plaisir de te voir, mais c'est ce que j'allais dire,
00:26:45ça fait longtemps que t'es là.
00:26:46– Ça fait depuis une petite dizaine d'années que je suis à l'INSEP.
00:26:48Maintenant, je suis externe, mais c'est vrai que c'est ici que je me sens bien,
00:26:51c'est ici que je prépare les grosses compètes.
00:26:53C'est un endroit qui est très important dans ma prépa, mais aussi dans ma vie.
00:26:56– Comment ça se passe les modalités de sélection, d'ailleurs, pour les Jeux au taekwondo ?
00:26:59– Alors, nous, au taekwondo, ça fait un petit moment que ma catégorie
00:27:02et la catégorie des poids lourds sont choisies.
00:27:04Et en fait, après, comme j'ai été classée numéro une au ranking,
00:27:06je suis directement sélectionnée.
00:27:08On n'a pas eu de sélection officielle de la fédération,
00:27:11parce qu'il y a une catégorie chez les garçons qui n'est pas encore sûre,
00:27:13donc ils attendent pour annoncer tout le monde.
00:27:15Mais moi, avec la fédération mondiale, je me suis déjà qualifiée.
00:27:17Donc voilà, les tatamis, quatre heures de combat, le petit logo de l'INSEP.
00:27:22– Qu'est-ce que tu bosses là, à quelques mois des Jeux ?
00:27:25Est-ce que ta prépa, elle a changé ?
00:27:27– Eh bien, on est vraiment précis dans ce qu'on travaille.
00:27:29On a tout le temps des réunions, on doit faire des retours sur les semaines d'entraînement.
00:27:33On est vraiment précis, on sent que c'est un événement vraiment plus gros que les autres.
00:27:37Donc, il y a tout le staff qui est impliqué, on a des partenaires.
00:27:40Et on va vraiment dans l'excellence.
00:27:42À Tokyo, ce qui ne s'est pas bien passé, c'est que j'ai vraiment subi la pression.
00:27:46Et vraiment, je suis arrivée sur l'air de combat et j'ai un blackout, je ne me rappelle de rien.
00:27:51Alors que les Jeux, je pense qu'il faut profiter de ce moment, il faut en tirer du plaisir.
00:27:57Et pour moi, le plus important pour cette Olympiade et pour Paris 2024,
00:28:00c'est vraiment de célébrer les Jeux, de me dire que j'ai de la chance d'y être.
00:28:03Donc vraiment, j'essaye en dehors de ne pas me mettre trop la pression.
00:28:05Quand je suis sur le tapis, je m'entraîne à 1000%.
00:28:07Mais quand je suis dehors, j'essaye de ne pas trop penser à ça, de faire ma vie.
00:28:10Et je me dis qu'il y a encore le temps de se préparer.
00:28:12Vraiment, il faudra faire les actions, combat par combat, il ne faut pas se précipiter.
00:28:16C'est avec un prêtre mental, ça ?
00:28:18Oui, bien sûr, j'ai un préparateur mental.
00:28:19Et puis après, il y a l'entraîneur avec qui j'échange beaucoup,
00:28:22parce qu'il sait que je suis quelqu'un, je suis un profil assez stressé.
00:28:25Donc voilà, on échange beaucoup à ce sujet.
00:28:37C'est vrai que c'est un début d'année très spécial.
00:28:39On entend parler des Jeux, on sait qu'il y a l'objectif des Jeux.
00:28:41Mais en attendant, il faut vraiment se préparer objectif par objectif.
00:28:44Donc on fait déjà des compétitions sur un championnat d'Europe.
00:28:46Et le but, c'est de se préparer pour le mois d'août, le 9 août.
00:28:49Mais il faut quand même se laisser le temps.
00:28:51Voilà, on a quand même le temps de se préparer, il faut se calmer.
00:28:53En 2023, l'été dernier, tu fais championne du monde.
00:28:57C'est une bonne motivation pour Paris.
00:29:00Mais vraiment, ça me montre que c'est possible.
00:29:02Mais il y a quand même vraiment beaucoup de travail.
00:29:04Comme là, je dois retravailler sur ma motivation.
00:29:07Les filles, elles m'ont étudiée du coup, puisque j'ai gagné cette compétition.
00:29:10Donc voilà, c'est quelque chose de bien qui est fait.
00:29:12Mais ce n'est pas pour autant que la médaille à Paris sera là,
00:29:16parce que j'ai gagné le titre.
00:29:17Je sais qu'il y a beaucoup de travail à faire.
00:29:19Donc toi, c'est moins de 67.
00:29:20Moins de 67 kilos, rendez-vous de la foot.
00:29:22Voilà, on peut arrêter l'émission.
00:29:29T'as vu mon petit crémeux ?
00:29:30J'allais te dire, c'était hyper impressionnant.
00:29:32Le move, elle est incroyable cette fille.
00:29:34T'as gagné comment t'as, toi ?
00:29:35Ouais, écoute, t'as skippé.
00:29:36Pouah, stylé !
00:29:39Nanto, Caro, vous êtes dans cette même mouvance dont nous parle Magda.
00:29:45Vous vous préparez comment, là ?
00:29:47En quelques mots, très rapidement.
00:29:48C'est quoi les semaines qui viennent ?
00:29:50Moi, encore ?
00:29:51Allez, vas-y Nanto.
00:29:52Les semaines qui arrivent, moi, il va y avoir pas mal de stages.
00:29:56On part, allez, sur deux mois, on part...
00:29:59Sur huit semaines, on part six semaines en stage.
00:30:01Donc pour pouvoir avoir des conditions, on va dire, climatiques.
00:30:04Voilà, exactement.
00:30:06Assez intéressante.
00:30:08Et puis, moi, je repars sur une grosse phase foncière
00:30:12avant d'attaquer un petit peu plus le spécifique et la période de compétition.
00:30:16En quelques mots.
00:30:17Trop bien.
00:30:18Caro, t'es prévue de faire quoi, là ?
00:30:20Redis-nous où tu es exactement.
00:30:22À Chypre.
00:30:22Je suis à Chypre, là, en stage.
00:30:24Et les Coupes du Monde reprennent, du coup, fin mars.
00:30:27Donc, moi, je vais faire le circuit des Coupes du Monde,
00:30:30quelques Coupes d'Europe aussi pour continuer de prendre de l'expérience
00:30:33parce que dans l'eau libre, c'est important d'en avoir beaucoup,
00:30:36de nager dans différents milieux, etc.
00:30:39Et après, en phase finale, je vais faire un stage en altitude avant les Jeux.
00:30:45Trop chouette. Super.
00:30:45Ben, merci beaucoup, Caro.
00:30:47On va te libérer et va t'entraîner comme un petit poisson, un peu doci.
00:30:53Merci.
00:30:54Salut, Caro.
00:30:55Ciao, ciao.
00:30:55Salut.
00:30:56Ciao.
00:30:57Edgar, tu la connais un petit peu, toi, Magda, de vue à l'INSEP ?
00:30:59Oui, oui, on s'est déjà croisés plusieurs fois.
00:31:02En plus, on a la chance d'être dans le même bâtiment, à Crescent d'Oriola.
00:31:05Donc, voilà, eux, ils sont un étage au-dessus et puis nous, on est deux étages en dessous.
00:31:10On a un peu tous les étages.
00:31:11C'est vrai.
00:31:11On a une grande vente-salle, mais on a la chance de se croiser de temps en temps.
00:31:16Elle m'a aussi parlé un petit peu des sacrifices qu'il faut mettre en place
00:31:20pour arriver justement un jour à ce but olympique.
00:31:25Toi, c'est quoi le plus dur ?
00:31:26C'est quoi qui a été le plus dur pour toi à mettre en place dans ta carrière de gymnaste ?
00:31:31Je pense que c'est surtout une combinaison de plusieurs choses.
00:31:35Il faut déjà ne pas avoir peur de la difficulté et aussi, il y a une part de souffrance indirectement.
00:31:47Quand on est jeune, on part de chez soi.
00:31:51Notre cursus est différent forcément des gens qui ne font pas de sport de haut niveau.
00:31:58Donc, du coup, à l'école, c'est différent.
00:32:01Donc, il y a aussi le regard des gens qui peut aussi être impactant.
00:32:05Et puis, il y a aussi vraiment le côté où il y a énormément d'adversité,
00:32:14que ce soit dans la vie personnelle ou aussi dans le sport.
00:32:18Et je pense que c'est quelque chose de très dur de réussir à garder le cap
00:32:25et à garder en tête pourquoi on fait ça, pourquoi on fait ces sacrifices.
00:32:32Parce qu'au final, à la fin, pour moi, je trouve que c'est quand même un peu péjoratif de parler de sacrifice.
00:32:39Je pense que ce n'est pas des sacrifices, mais plutôt des choix.
00:32:43Et je pense que c'est ce qui rend le sport encore plus beau,
00:32:47c'est de choisir un chemin de vie qui nous accompagnera jusqu'au bout de notre vie, jusqu'à la fin.
00:32:55C'est merveilleux, très bien.
00:32:57Ça m'émeut.
00:32:58Non, mais c'est vrai, c'est trop beau.
00:32:59Alors, on va examiner justement le rôle d'une fédération dans une préparation olympique.
00:33:03Et ça, c'est avec toi, Benoît.
00:33:04On en parle tout de suite.
00:33:12Alors, depuis quand exactement tu sais que tes équipes participent aux Jeux de Paris ?
00:33:17Et est-ce que ça veut dire qu'à ce moment-là,
00:33:19tu as commencé une préparation olympique avec tes équipes ?
00:33:22Comment ça s'est passé ?
00:33:24On le sait, comme je le disais tout à l'heure, officiellement depuis avril 2022.
00:33:29Pour autant, on est sur une Olympiade avec une direction technique, une équipe fédérale,
00:33:34une fédération qui s'est organisée depuis janvier 2021.
00:33:38Et donc, ça a été un process de construction du projet de performance
00:33:43pour construire les points de passage, la trajectoire jusqu'aux Jeux de Paris 2024,
00:33:48où à l'époque, on n'avait pas encore la confirmation, les conditions pour participer aux Jeux.
00:33:53Donc, elle a été intégrée dans ce projet de performance, la quête des Jeux.
00:33:57Encore plus, encore une fois, pour l'équipe de France féminine.
00:34:00On a analysé aussi la concurrence internationale,
00:34:04ce qu'on a peu fait, puisqu'on n'avait pas cette opportunité de participer aux Jeux.
00:34:09Là, on avait une opportunité forte.
00:34:11Donc, on a vraiment analysé cette concurrence internationale
00:34:15et puis analysé sur quoi il fallait investir.
00:34:18Parce que finalement, avec le Covid, les Jeux de Tokyo 2021, Paris 2024,
00:34:22trois ans pour faire de la perf, ce n'est pas facile.
00:34:26Donc, qu'est-ce qu'on pouvait faire, nous, fédérations, en trois ans ?
00:34:30Quels étaient nos objectifs, nos moyens à disposition ?
00:34:33Ce sont des moyens réduits pour une petite fédération, 16 000 adhérents.
00:34:37Ce n'est pas si facile, en tout cas, il faut prioriser.
00:34:42Donc, ce travail-là a été fait en début de mandature, en 2021.
00:34:45On a ensuite passé sur la composition des staffs avec des expertises.
00:34:51Je vous disais tout à l'heure, 52 ans, on n'a pas fait les Jeux.
00:34:55Donc, il a fallu aller chercher des gens expérimentés pour la quête et c'est quoi les Jeux.
00:34:59Donc, on avait la chance d'avoir un entraîneur français
00:35:02qui avait fait deux Olympiades avec la fédération espagnole,
00:35:05qu'on a pu récupérer, en tout cas, l'expertise.
00:35:09On a été chercher des compétences sur des aspects très techniques, tactiques,
00:35:13qui étaient des faiblesses du haut niveau pour le hockey français.
00:35:17Il y a de l'analyse vidéo, tout ça ?
00:35:19Oui, il y a de l'analyse vidéo.
00:35:20On a intégré la préparation mentale, qui n'est jusqu'à maintenant pas prise en compte dans la préparation.
00:35:26Et puis, on a structuré un modèle de préparation.
00:35:3060 % des athlètes de l'équipe de France Homme jouent à l'étranger.
00:35:3485 %...
00:35:35En Belgique, pas mal, non ?
00:35:36Beaucoup en Belgique.
00:35:37Alors, proche de la France, mais du coup, ça nécessite une certaine organisation.
00:35:41Donc, on a travaillé sur un modèle qui est de réunir tous nos athlètes,
00:35:45deux à trois jours par semaine.
00:35:47Et quand tu dis tous nos athlètes, est-ce qu'à l'instar du foot ou du rugby,
00:35:50vous avez une espèce d'équipe élargie, beaucoup plus nombreuse,
00:35:54et vous taillez dans le vif, je ne sais pas, tous les trois mois, tous les six mois,
00:35:59vous réduisez pour arriver à votre team sélectionnable ?
00:36:03C'est ça.
00:36:05Ce n'est pas figé, mais on travaille sur des cirques de 30 athlètes.
00:36:09Et en fonction des compétitions qui s'offrent à nous, il y a une sélection qui est faite.
00:36:15Mais sur ces entraînements édomadaires, on est entre 25-30 athlètes
00:36:18qu'on réunit chaque semaine pour préparer, s'entraîner.
00:36:22On travaille avec les Crêpes, qui nous proposent pas mal d'outils d'aide à la performance.
00:36:26Ouatini ?
00:36:27Ouatini, le Crêpe d'Ile-de-France.
00:36:29On a commencé un nouveau cycle avec l'Ile-de-France féminine en début de semaine.
00:36:33On a lancé par exemple un cycle d'hypoxie,
00:36:35qui est une nouvelle méthode d'entraînement qu'on a testée
00:36:39parce que le Crêpes nous propose ces outils-là
00:36:41pour préparer et créer des conditions de performance optimales.
00:36:44Est-ce que tu as senti un effet JO sur les plus jeunes générations ?
00:36:49Oui, on a des équipes de France de U16 jusqu'à U21.
00:36:54Notre équipe de France U21 est vice-championne du monde en décembre dernier.
00:36:58Donc c'est très encourageant pour l'avenir.
00:37:02Très certainement que les Jeux et la perspective de continuer l'aventure olympique.
00:37:09On est sur l'équipe de France féminine sur 23 ans à la moyenne d'âge.
00:37:13Donc on est sur un projet de performance durable.
00:37:15Los Angeles, l'objectif sera de qualifier nos équipes de France,
00:37:20qui sont des pays hautes du coup.
00:37:22Donc oui, ça donne des perspectives pour ces générations-là.
00:37:26Ça a permis aussi de structurer, de professionnaliser
00:37:29un peu plus la démarche de préparation de performance.
00:37:32Et du coup, ceux qui rentrent dans les pôles
00:37:34savent qu'il y a une démarche qualité, de préparation optimale
00:37:37pour pouvoir être les meilleurs sur la scène internationale.
00:37:40Et on a eu la parfaite expression en décembre dernier
00:37:43en étant vice-champion du monde pour notre équipe de France junior.
00:37:48Une dernière petite question.
00:37:49Est-ce qu'en tant que d'Étienne, tu t'es posé la question
00:37:51de savoir comment vous alliez accompagner éventuellement
00:37:53ceux qui ne seraient pas du voyage olympique
00:37:56et qui font partie pourtant du travail dont tu nous parles depuis trois ans ?
00:38:00Oui, alors pas que moi, la fédération et les fédérations.
00:38:03Au début de l'émission, on parlait d'une seule équipe.
00:38:07Nous, on s'est rapprochés beaucoup grâce au CNOSF,
00:38:10à l'agence des fédérations de sports collectifs.
00:38:13Comment ils appréhendent ces échéances-là ?
00:38:15Comment, sur un sport collectif, les critères, qui ne sont pas des minimas,
00:38:19comment on prépare et quels sont les critères à retenir ?
00:38:23Comment on prépare l'annonce d'une sélection, d'une non-sélection ?
00:38:26Donc on s'est entourés d'expériences.
00:38:29Et oui, au fur et à mesure des compétitions,
00:38:32on dialogue beaucoup avec les athlètes.
00:38:34Il y a beaucoup de meetings, ce qui est possible avec ces 2-3 jours par semaine
00:38:37où le groupe vit ensemble avec les staffs.
00:38:41On fait des points réguliers.
00:38:42Et puis, avec les CREPS, on a aussi des techniciens,
00:38:46du personnel qui accompagne nos athlètes sur la préparation mentale, psychologique,
00:38:50pour préparer en tout cas les athlètes sur cette échéance de la sélection.
00:38:56Moi, j'aimerais juste revenir sur un truc avec aussi une petite question.
00:39:02Je trouve que c'est vachement bien et vachement intéressant
00:39:05d'avoir intégré à la préparation, à la performance, la préparation mentale.
00:39:13Je trouve que c'est un sujet qui reste encore assez timide dans le monde du sport,
00:39:18même si ça commence à être de plus en plus ouvert.
00:39:23Et beaucoup de sportifs, finalement, mettent l'accent là-dessus.
00:39:29Et la question, c'est comment, dans un sport collectif,
00:39:34vous avez intégré la préparation mentale ?
00:39:36Si elle est individualisée ou si elle est axée plus sur l'aspect collectif ?
00:39:45Ou les deux, clairement ?
00:39:47On l'a intégré depuis un an.
00:39:51On a un préparateur mental qui est ici du volet,
00:39:55donc un sport collectif qui a fait deux Jeux olympiques.
00:39:57C'était aussi ce profil-là qu'on recherchait.
00:40:00Et donc, il accompagne plutôt sur une approche collective,
00:40:03même si les besoins exprimés par les athlètes
00:40:06ne sont pas les mêmes pour l'équipe de France masculine que féminine.
00:40:09Mais il y a un accompagnement collectif,
00:40:11mais qui n'exclut pas sur les périodes de compétition,
00:40:15avec des pressions fortes, un accompagnement plus individuel.
00:40:20Après, on accompagne à travers d'autres dispositifs,
00:40:22notamment sur les aides personnalisées,
00:40:24la possibilité pour les athlètes de solliciter un accompagnement plus individuel.
00:40:31On essaie juste de faire en sorte que ça puisse être en harmonie
00:40:34entre l'accompagnement de l'équipe, collectif, et l'accompagnement individuel.
00:40:38Les athlètes, certains le souhaitent, d'autres pas du tout.
00:40:43C'est leur propre choix, mais on les accompagne dans cette démarche-là.
00:40:47Et est-ce que vous faites ça uniquement pour les athlètes,
00:40:53ou également pour les encadrants ?
00:40:55C'est une très bonne question.
00:40:57Aujourd'hui, dans le monde du sport, de mon expérience,
00:41:03qui est assez tabou,
00:41:06je sais que le dialogue de l'entraîneur peut avoir beaucoup d'impact,
00:41:09en tout cas aussi de mon expérience,
00:41:12peut avoir beaucoup d'impact sur la performance d'un athlète.
00:41:14Et je trouve que c'est important aussi pour aller encore plus loin
00:41:17et pour chercher les petits détails,
00:41:19et éventuellement, au lieu de décrocher une quatrième place,
00:41:22peut-être décrocher une médaille de bronze ou peut-être une médaille d'or.
00:41:26Je sais que le dialogue avec l'athlète est important,
00:41:30de l'entraîneur à l'athlète est important,
00:41:32mais je sais que ce n'est pas inné pour tout le monde,
00:41:33et c'est important aussi de le travailler,
00:41:36et que les entraîneurs soient aussi ouverts à le travailler pour leurs athlètes.
00:41:41Et bien sûr, c'est une émission qu'on a déjà faite, Edgar,
00:41:44et un sujet qu'on a déjà traité sur la préparation mentale.
00:41:47Je vous invite aussi à la regarder, c'était très intéressant.
00:41:52Non, non, ne t'inquiète pas.
00:41:53Je voudrais vous rajouter aussi sur la question qui a été posée
00:41:56sur la mobilisation élargie des collectifs,
00:41:58de les garder mobilisés même quand on n'est pas sélectionné jusqu'au bout.
00:42:02C'est très important parce qu'on a une liste élargie, bien sûr.
00:42:06Je prends par exemple pour le handball, c'est 35 joueurs.
00:42:08Le hockey, il y a une liste élargie aussi,
00:42:11mais il peut se passer des choses.
00:42:15Le 8 juillet, officiellement, on annoncera toutes les sélections nominatives,
00:42:19mais entre le 8 juillet et le début du jeu,
00:42:22il peut se passer beaucoup de choses aussi.
00:42:24On peut avoir des blessés sur des matchs de préparation, etc.
00:42:28Et on peut remplacer des athlètes,
00:42:29ce qu'on appelle le late replacement athlète, donc tardif.
00:42:36C'est une option quoi.
00:42:38C'est une option et on pioche dans le collectif restant pour compléter.
00:42:41C'est important de garder le collectif mobilisé jusqu'au bout, jusqu'au jeu.
00:42:45Oui, bien sûr.
00:42:45Est-ce qu'humainement, c'est entendable ?
00:42:47Je ne sais pas, j'imagine que si.
00:42:49N'importe quelle chance de pouvoir participer doit être saisie,
00:42:52mais je me mets à la place de cet athlète qui serait sur un espèce de pool de remplacement.
00:42:58Psychologiquement, là pour le coup, ça mérite vraiment qu'effectivement,
00:43:01il y ait du monde autour pour accompagner.
00:43:04Les règles soient bien définies au départ.
00:43:06Justement, on va en parler.
00:43:07On a beaucoup parlé des qualifiés pour les Jeux olympiques et paralympiques,
00:43:11mais on va justement maintenant parler des non-qualifiés.
00:43:14Comment on se reconstruit après une non-qualification olympique ou paralympique ?
00:43:18Comment peuvent s'améliorer les fédérations, les instances dans ce process ?
00:43:21On en parle tout de suite.
00:43:28Et oui, et pendant ce temps-là, tu le disais Max,
00:43:30il y a ceux qui restent au bord de la route.
00:43:33Edgar, tu as eu la classe de bien vouloir participer à cette émission
00:43:37alors que pour toi, cette nouvelle est toute fraîche
00:43:39et que ce n'est pas forcément évident à digérer, à vivre.
00:43:42Donc déjà, pour le coup, je te remercie vraiment d'avoir décidé de venir avec nous et d'en parler.
00:43:48Je pense que c'est toi qui en parles aujourd'hui,
00:43:50mais tu représentes beaucoup d'athlètes qui sont ou qui vont bientôt être dans le même cas.
00:43:56Et c'est d'autant plus compliqué, on en parlait hors émission,
00:43:58de l'imaginer quand on se projetait sur des Jeux à la maison en France
00:44:02avec toute cette attente et la famille et tout ça.
00:44:04Donc voilà, ça c'est fait. Je voulais vraiment te remercier.
00:44:07Tu as un super palmarès qu'a aigréné Maxime tout à l'heure
00:44:11en te présentant au début de l'émission,
00:44:13dans un sport avec une densité assez folle.
00:44:15Des Jeux, évidemment, tu en rêvais depuis tout petit,
00:44:17l'histoire ne s'est pas terminée comme tu l'espérais.
00:44:19Tu vas nous raconter, mais pour t'accompagner, on accueille Marielle Berger-Sabatelle,
00:44:24qui est membre de l'équipe de France de ski-cross
00:44:26et qui, comme toi, est passée à côté de ses derniers Jeux d'hiver.
00:44:30Et c'était pour moi une espèce de surprise que j'ai envie de te faire,
00:44:33c'est de te montrer qu'il y en a qui l'ont déjà traversé
00:44:36et qui ont peut-être un message un peu positif à ta portée.
00:44:41On commence avec toi, Edgar, et Maxime a une question pour toi.
00:44:44Ça va Marielle déjà ? Parce que je vois que tu es sur les pistes.
00:44:47Moi, je suis plutôt bien. J'ai l'impression que je m'amène mieux que vous, si je peux me permettre.
00:44:52Tu m'étonnes. Au moins, chez toi, il fait beau.
00:44:55Alors Edgar, tu l'as appris justement il y a quelques semaines.
00:44:59Tu l'as annoncé sur tes réseaux sociaux, justement,
00:45:02que tu n'avais pas été retenue comme titulaire pour participer aux Coupes du Monde.
00:45:06Qui était qualificative pour les Jeux Olympiques derrière ?
00:45:09Tout est parti en fait d'un test qui était organisé par la Fédération française de gymnastique.
00:45:14C'était début janvier, pour justement aller sur ces Coupes du Monde.
00:45:18Raconte-nous.
00:45:20Déjà, dans un premier temps, pour remettre les choses dans le contexte,
00:45:23aujourd'hui, l'équipe de France de gymnastique,
00:45:27donc l'ensemble du collectif, finalement, moi-même inclus,
00:45:31on n'a pas réussi à atteindre les objectifs initialement prévus
00:45:35de se qualifier par équipe lors des derniers championnats du monde 2023,
00:45:41sur lesquels on a terminé 19e.
00:45:44Donc, ça a été déjà une première claque de terminer aussi bas dans le classement.
00:45:52Ça a été un processus assez difficile,
00:45:56et en même temps qui a été aussi très facile à digérer
00:45:59parce que la suite de l'aventure ne s'arrêtait pas là.
00:46:01Il restait des tournois de Coupes du Monde qui sont, elles,
00:46:06sélectives pour les Jeux, et il y en a donc quatre.
00:46:10Puis, voilà, les tests se sont passés.
00:46:13J'ai travaillé à mon niveau avec un mouvement qui était quand même assez compétitif
00:46:22et qui n'était pas non plus le max de ce que j'étais capable de faire.
00:46:27Mais, voilà, la décision est tombée derrière de me mettre en tant que remplaçant
00:46:33sur cette sélection de six gymnastes.
00:46:37Donc, voilà, ça a été forcément un choc.
00:46:41Les tests, comme on les entend, c'est des compétitions.
00:46:45On a un corps de jury qui est là pour nous juger avec des…
00:46:49vraiment exactement comme une compétition,
00:46:51avec des juges qui vont juger notre note de difficulté
00:46:54et des juges qui vont juger notre note d'exécution pour déterminer notre note finale.
00:47:01Des objectifs avec des minimas à remplir ont été annoncés par la Fédération,
00:47:09avec des objectifs, pour parler de mon agré, c'est…
00:47:15– La barre fixe. – Voilà, la barre fixe.
00:47:18Une difficulté de 5,9 et un score minimum de 14,4.
00:47:24– OK, 10 notes, il te fallait 7.
00:47:25– Voilà, il me fallait soit l'une, soit l'autre.
00:47:28– D'accord, et tu avais ?
00:47:29– Et j'avais… j'ai eu deux fois sur les deux tests la note de difficulté.
00:47:36Et je n'ai pas réussi à atteindre le deuxième critère,
00:47:40qui était le critère numéro 2,
00:47:42donc le critère principal restait la note de départ.
00:47:46Et donc voilà, après les deux jours, j'ai obtenu les deux fois les notes de départ,
00:47:53avec le deuxième jour un très très bon mouvement,
00:47:57permettant de me rapprocher en fait de cette note finale.
00:48:02Donc voilà, et puis derrière, à l'issue de tout ça, pour ne parler que de moi…
00:48:09– Eh bien on est là pour parler de toi,
00:48:10mais alors avant l'annonce, pour toi il n'y a pas de sujet.
00:48:13Tu penses partir à la Coupe du Monde,
00:48:15puisque tu as rempli un des deux critères, comme c'était demandé.
00:48:19Pour toi, on n'est censé même pas en discuter, on est d'accord dans cet état d'esprit ?
00:48:24– Exactement, de mon avis, et de l'avis de l'entourage en tout cas gymnique
00:48:30qui était présent sur les tests,
00:48:34il n'y avait pas de discussion à avoir par rapport au travail
00:48:37que j'avais réalisé sur les deux tests,
00:48:41notamment avec deux mouvements réussis.
00:48:46Et donc voilà, pour moi l'objectif était rempli,
00:48:50dans un premier temps mon travail était fait,
00:48:52j'avais réussi mes deux mouvements, j'avais les notes de départ nécessaires,
00:48:58parce que c'était aussi ce sur quoi je voulais me concentrer dans un premier temps,
00:49:03et la qualité de travail en plus de ça était là.
00:49:06Voilà, pour moi le contrat a été rempli,
00:49:11et au vu de ce que les autres avaient fait sur ces tests-là,
00:49:15pour moi ma place n'était pas remise en question,
00:49:18ma place était dans cette sélection.
00:49:21– Je sais que tu as énormément travaillé pour notamment cette qualif' olympique,
00:49:27mais pas que, pour des championnats du monde, des championnats d'Europe,
00:49:32qu'est-ce que toi en tant qu'athlète tu peux faire face à cette décision-là ?
00:49:35Et surtout comment tu trouves la force encore aujourd'hui
00:49:39de t'entraîner avec le Collectif France au sein de l'INSEP ?
00:49:43– Il y a plusieurs raisons,
00:49:45déjà tout l'accompagnement que j'ai pu avoir autour de mon sport,
00:49:53mon accompagnement psychologique, autour de ma préparation mentale,
00:49:57qui est vraiment axée sur le sport,
00:50:01et le côté plus psychologique qui est axé sur ma vie en général.
00:50:08Dans un premier temps, c'est d'encaisser,
00:50:11parce que forcément il y a beaucoup de déceptions,
00:50:15c'est une réelle désillusion de voir sa sélection olympique,
00:50:19et du coup le rêve des Jeux s'effacer complètement devant son nez.
00:50:26Et en même temps, une fois que les choses ont été digérées,
00:50:31c'est vrai que ça prend quand même du temps de faire face à une injustice,
00:50:35ce n'est pas comme un échec où si j'avais été sur les Coupes du Monde,
00:50:38que j'avais raté, à la fin j'aurais pu me dire tête haute,
00:50:43j'aurais tout essayé, ça n'a pas marché.
00:50:46Là c'est un peu différent,
00:50:48il y a vraiment ce sentiment d'injustice qui prime,
00:50:52ça met un peu plus de temps à passer, à digérer.
00:50:58Et derrière, avec tout l'accompagnement,
00:51:01au final je me suis dit, bon quand même, ça reste que du sport.
00:51:06À la fin, ça ne va pas changer ma vie non plus d'être sélectionné ou pas,
00:51:11mais qu'est-ce que je peux faire de cette douleur-là,
00:51:18qui finalement se rapproche de la douleur qu'on ressent chaque jour à l'entraînement.
00:51:23On a toujours mal.
00:51:24Donc qu'est-ce que je peux faire avec cette douleur-là ?
00:51:28Est-ce qu'il y a des messages que je peux transmettre ?
00:51:30Est-ce qu'il y a de la résilience à avoir ?
00:51:34Est-ce que je peux continuer ?
00:51:35Quels sont le reste de mes objectifs ?
00:51:37– Voilà, c'est peut-être un petit peu tôt sur cette période-là,
00:51:40on est quand même juste après.
00:51:41Peut-être qu'on a quelques éléments de réponse avec Marial justement,
00:51:43qui, comme je te le disais, a vécu une non-sélection.
00:51:47Alors pour d'autres raisons, Marial,
00:51:49mais je trouve qu'il y a des similitudes dans le sens où
00:51:52tu étais lancée comme un frelon pour les Jeux de Pékin 2022,
00:51:56tu étais vraiment dans le top 3, top 5 mondial,
00:52:01et tu te retrouves privée.
00:52:03Raconte-nous déjà ce qui t'est arrivé et si tu as vécu ce sentiment d'amertume aussi,
00:52:09et si c'est le cas, comment tu as pu t'en sortir ?
00:52:14– Oui, je pense qu'il y a plein de similitudes avec l'histoire d'Edgar.
00:52:17Alors effectivement, moi, ce n'était pas sur une non-sélection.
00:52:21Forcément, avec les sports d'hiver, on a souvent notre saison qui s'enchaîne,
00:52:24enfin on va dire les Jeux Olympiques qui sont au milieu de notre saison hivernale.
00:52:28Et du coup, j'avais très bien commencé la saison
00:52:31avec déjà deux podiums sur les Coupes du Monde,
00:52:33et à un mois de partir des Jeux, je fais du ski-cross,
00:52:36on part à quatre dans un parcours où il y a des sauts, des virages relevés, etc.
00:52:41Et je me fais accrocher par une autre concurrente
00:52:43qui me fauche mes talons juste avant un saut.
00:52:48Du coup, je ne peux pas l'amortir, je tombe et je casse tout le genou,
00:52:53donc je ne peux pas aller aux Jeux, c'est quelques semaines avant.
00:52:57Donc il y a clairement, oui, ce sentiment d'amertume,
00:52:59ce sentiment d'injustice aussi, même si ce n'est pas pour les mêmes raisons,
00:53:05de frustration, d'énervement, il y en a plein des sentiments comme ça.
00:53:09J'ai été verte, pour ne pas dire énervée, et plus pendant un certain temps.
00:53:16Et je dirais même qu'il a fallu plusieurs semaines pour que ça passe.
00:53:20Ce qui m'a aidée, c'est sûr que c'est le temps aussi.
00:53:23J'étais quand même contente le jour où mon épreuve olympique
00:53:26est passée à la télé, que c'était terminé.
00:53:28D'un côté, je me suis dit au moins maintenant, c'est fait.
00:53:31Voilà, c'est regardé, il n'y a plus à attendre ça.
00:53:35J'étais quand même aussi contente de voir que la saison se terminait
00:53:38parce que je pense que ça m'a enlevé un petit sentiment de jalousie aussi,
00:53:42il faut être honnête.
00:53:43Je me disais au moins les autres ne sont plus en train de courir
00:53:47quand moi je suis en rééduc.
00:53:50Et puis après, il y a le côté aussi, tout ce qui est préparation mentale,
00:53:54psychologie, on est passé avec mon prêt mental sur le côté effectivement
00:53:57vachement plus psychologique à gérer le quotidien,
00:54:01les petites choses de la vie de tous les jours
00:54:04où il faut aussi reprendre, dans mon cas, après une blessure
00:54:07pour ne serait-ce que retrouver de l'indépendance
00:54:11et avant de pouvoir envisager de remonter sur des skis et de refaire mon sport.
00:54:16Si on fait un bond en avant, et l'histoire a été longue,
00:54:19évidemment cette rééducation c'était long, ton genou était quand même très abîmé,
00:54:23mais quand même, ce qu'on peut dire c'est que derrière ça,
00:54:26t'es revenue plus forte.
00:54:28Qu'est-ce que tu pourrais donner comme message à Edgar
00:54:30et à ceux et celles qui, comme lui, vont ou ont déjà vécu le même genre de désillusion
00:54:35sur un message d'espoir sur la suite ?
00:54:37Raconte-nous quand même comment tu es sortie de ce mood-là.
00:54:44Je suis ressortie de cet impasse, on va dire, un peu,
00:54:50avec du travail, en prenant aussi des actifs un petit peu plus restreints,
00:54:56un peu au jour le jour.
00:54:57Et je pense que c'est...
00:54:59En tout cas, moi, ce que j'ai toujours détesté qu'on me dit,
00:55:01c'est « Ah, regarde, t'es revenue plus forte après ta blessure
00:55:04ou ton injustice ou ta non-sélection, ça te rend plus fort. »
00:55:07Voilà, je vois que ça te fait sourire.
00:55:09Moi, je suis vraiment contre cet adage qu'on utilise toujours
00:55:16parce qu'en fait, c'est trop facile.
00:55:17On vient toujours servir des histoires de ceux pour qui ça a marché.
00:55:21Et en l'occurrence, aujourd'hui, je peux dire que je suis dedans
00:55:23parce qu'effectivement, je reviens sur le devant de la scène.
00:55:27Je suis la meilleure mondiale pendant cette saison,
00:55:30donc j'ai réussi à m'en sortir.
00:55:31Mais ce qui a été fait, on ne revient pas dessus.
00:55:33Par contre, moi, j'aime bien me servir de ça
00:55:36et me dire qu'en fait, c'est une expérience.
00:55:38Et voilà, des expériences, il y en a des bonnes, des mauvaises.
00:55:41Peut-être qu'avec une médaille olympique, si j'avais été au jeu,
00:55:43on ne sait pas si...
00:55:44D'ailleurs, peut-être que je n'aurais pas eu une médaille,
00:55:45peut-être que j'en aurais eu une.
00:55:47Ça aurait été une autre expérience, j'aurais grandi différemment.
00:55:50Sûrement, ça m'aurait amené d'autres choses.
00:55:52Mais en tout cas, cette blessure, je l'ai prise comme une expérience,
00:55:55comme un bagage qu'il fallait que j'emmène.
00:56:00Ce n'était pas forcément pour avoir une vengeance derrière,
00:56:02mais en tout cas, c'était aussi pour moi-même me prouver
00:56:05que je pouvais repartir d'un chirurgien qui était quand même un peu sceptique
00:56:09en voyant la tronche de mon genou, il faut être honnête,
00:56:12à retrouver le plus haut niveau et à me dire
00:56:14« voilà, mon objectif personnel, maintenant,
00:56:17ça va être de revenir là où j'en étais, si ce n'est mieux. »
00:56:20Et tout ce travail, en fait,
00:56:23vraiment mes petits objectifs au quotidien que je me suis fixés
00:56:27pour revenir en me disant « maintenant, j'en ferai l'histoire que je veux,
00:56:31mais cette expérience, elle m'amènera forcément quelque chose. »
00:56:34Très bien. C'est une revanche les prochains Jeux pour toi
00:56:37ou c'est un truc dans la continuité et tu n'y penseras pas
00:56:41tant que tu ne seras pas dans le portion de départ ?
00:56:45Je pense que ce n'est pas vraiment une revanche
00:56:48dans le sens où ça n'effacera jamais les derniers Jeux où je n'ai pas été.
00:56:54Ça, on ne reviendra jamais dessus.
00:56:55Donc, c'est d'autres Jeux, c'est autre chose,
00:56:59c'est une autre histoire, on va dire une autre page dans l'histoire.
00:57:03Merci beaucoup, Marielle, pour cette touche d'optimisme.
00:57:06Ça fait du bien et bonne chance pour la suite et la fin de ta saison
00:57:11qui est sous les meilleurs auspices.
00:57:12J'ai le plaisir de te commenter sur cette Coupe du Monde
00:57:16et c'est vraiment un régal, en tout cas, de te voir autant performer
00:57:20quand on sait par là où tu es passé.
00:57:22Et c'était le sens du message.
00:57:25On remercie Marielle.
00:57:26Merci beaucoup, Marielle.
00:57:27Au courage à toi.
00:57:30Ça y est, elle est partie.
00:57:31Elle est partie.
00:57:32C'était vraiment le sens de ce message-là.
00:57:35Je t'ai parlé de surprise, il n'y a rien de très surprenant,
00:57:38mais j'avais envie que tu entendes quand même le fait que...
00:57:41Tu as été surpris ?
00:57:42Tu n'es pas seul.
00:57:43Ça reste une belle surprise d'entendre un témoignage comme ça
00:57:45parce que je pense que c'est important aussi de partager ce message-là
00:57:50de la douleur d'un sportif, de voir ses Jeux s'envoler.
00:57:56Par blessure physique ou morale, finalement,
00:57:59parce que la blessure, elle n'est pas que physique,
00:58:03elle est aussi psychologique pour certaines personnes.
00:58:06Et je pense que c'est bien d'avoir les deux sons de cloche
00:58:10parce qu'au final, les deux se retrouvent.
00:58:13Donc, je pense que c'est important.
00:58:15Et puis, je me retrouve beaucoup dans ce que Marielle disait,
00:58:19des petites victoires au jour le jour.
00:58:23Nous, à la gym, on a la chance aussi d'avoir une saison
00:58:27qui n'est pas encore terminée aussi.
00:58:29J'ai un club qui compte sur moi.
00:58:32Donc, ça permet aussi, avec la team Orléans,
00:58:35de garder le cap, finalement, et de ne pas se démobiliser,
00:58:39de se dire, OK, ça s'est fait, oui, ça fait mal.
00:58:44D'accord, on n'a pas trop le temps de souffrir là, mon garçon.
00:58:48Donc, digère un peu, d'accord, digère un peu.
00:58:52Il y a l'équipe qui est là, qui a besoin de toi.
00:58:54Donc, il faut que tu leur montres aussi,
00:58:55que tu leur envoies un message aussi de force en disant
00:58:58que tu ne vas pas te laisser abattre par ce genre de choses.
00:59:01Tu peux continuer.
00:59:02Derrière, à la fin de la saison, on verra ce qui se passera.
00:59:06Mais voilà, je pense qu'à la fin, dans tous les cas,
00:59:09il faut continuer à vivre et essayer de faire du mieux possible.
00:59:15Alors, rapidement, parce qu'on est un petit peu long
00:59:18et j'avais deux questions.
00:59:20Une, pour toi, un des pires, de dire,
00:59:21est-ce que quand même, il y aurait un recours technico-technique
00:59:26avec le tribunal arbitral ou quelque chose comme ça du sport ?
00:59:30Et aussi, peut-être pour toi, un message un peu plus d'ouverture
00:59:33en te disant, Los Angeles, c'est une ville super cool.
00:59:36Je ne sais pas ce que tu veux dire.
00:59:38Voilà.
00:59:39C'est vrai que c'est une ville super cool, oui.
00:59:41Éventuellement, je ne pense pas, honnêtement.
00:59:45Je pense que, voilà, comme Marielle a su le dire,
00:59:51je pense qu'il y a aussi la fin d'un chapitre.
00:59:53Je pense qu'il est temps aussi de savoir dire, stop.
00:59:59Qu'est-ce que je peux faire après ?
01:00:01Voilà, aujourd'hui, j'ai dédié 22 ans de ma vie à ce sport,
01:00:05à cette quête des Jeux.
01:00:08Ça n'a pas fonctionné, pour X ou Y raisons, d'accord, c'est un fait.
01:00:13Mais maintenant, qu'est-ce que je peux faire de ma vie et de toutes ces leçons,
01:00:16finalement, que j'ai tirées de la pratique de ce sport,
01:00:20que ce soit dans les échecs ou dans les victoires,
01:00:22et surtout dans les échecs et dans les moments difficiles, en fait,
01:00:24parce qu'il n'y a pas tellement de défaites.
01:00:26Il y a surtout beaucoup de leçons à tirer.
01:00:28Et puis, voilà, qu'est-ce qu'aujourd'hui, je peux en faire pour ma prochaine vie ?
01:00:33On a bien compris qu'il est résigné, mais quand même, peut-être pour les autres,
01:00:35pour qu'on fasse des choses bien à l'avenir.
01:00:38Est-ce qu'il y a des solutions ?
01:00:41– C'est un peu difficile pour le Comité national olympique sportif français
01:00:45d'avoir un positionnement sur ce qui arrive, donc, sur sa non-sélection
01:00:52pour entrer dans le parcours de qualification pour aller aux Jeux,
01:00:54puisque nous, c'est nous, on est vraiment positionnés
01:00:57et on veille que les règles soient appliquées sur le parcours de qualif
01:01:02pour aller chercher les quotas ou pour entrer dans le jeu.
01:01:05Mais tout ce qui est en amont pour entrer dans le parcours de qualification,
01:01:08c'est vraiment du ressort de la fédération.
01:01:11On n'a d'ailleurs pas accès aux règles fédérales pour intégrer ces équipes de France
01:01:17pour entrer dans les parcours de qualification.
01:01:19Donc, effectivement, et c'est pour ça que la commission des athlètes de haut niveau chez nous
01:01:25a pris en main ce sujet pour donner des règles élémentaires ou des règles de conduite.
01:01:32– C'est la passe décisive que tu fais à Maxime
01:01:35pour qu'elle puisse lancer la dernière partie de cette émission.
01:01:38Merci André-Pierre.
01:01:39– Eh, il a quasiment tout dit, mais effectivement,
01:01:42suite aux nombreux et trop récurrents problèmes liés aux annonces des sélections,
01:01:45la CAN a porté une réflexion sur le sujet, elle a eu le plaisir d'être entendue
01:01:50et nous, on vous raconte tout de suite dans Yes, we CAN.
01:01:53– Générique –
01:01:59– Alors, des sportifs comme toi Edgar ont manifesté leur mécontentement
01:02:03à l'annonce de leur non-sélection, il y en a eu beaucoup, beaucoup trop,
01:02:08pour que cela soit considéré comme anecdotique,
01:02:10il y a le fond, mais il y a surtout la forme, on regarde.
01:02:15– Comment on vous l'a annoncé, est-ce que c'est une réunion tous ensemble
01:02:19où on vous explique en détail pourquoi, est-ce que c'est un appel ?
01:02:22– Pour ma part, moi, on ne me l'a pas annoncé, je l'ai vu…
01:02:29– T'as appris ça avec le communiqué de presse ?
01:02:31– Voilà, c'est ça, je l'ai vu quand tout le monde l'a vu.
01:02:33– D'accord, ok, il n'y a pas eu une discussion avant pour un peu vous…
01:02:38– Non.
01:02:39– Ça doit être dur aussi, parce que t'apprends un peu le truc
01:02:41en même temps que les autres…
01:02:44– Après, comme je le disais, elle était devant moi, donc…
01:02:48– Tu y attendais un peu, mais…
01:02:50– Et après, bien évidemment, c'est toujours dur,
01:02:54en fait, le fait de le voir sur internet, tout ça, sans…
01:02:58Mais puis de l'apprendre un peu en même temps que tout le monde,
01:03:00c'est pas que nous aussi, les journalistes…
01:03:02– C'est moins intime, en fait, ouais.
01:03:05– Et là, après, alors, comment ça se passe ?
01:03:06Parce que t'es pas sélectionnée au jeu,
01:03:09est-ce qu'il y a un réel suivi derrière, de la part du staff, de la Fédé,
01:03:13ou est-ce que, vu que c'est les Jeux, dans quelques mois,
01:03:16vous vous sentez toutes celles qui ne sont pas au jeu, un peu mises à l'écart ?
01:03:21Comment ça se passe ?
01:03:22– Moi, pour ma part, franchement, j'ai mon entraîneur de club.
01:03:29Kylian, en fait, il est passé très vite à autre chose.
01:03:34– Ouais, c'est bien.
01:03:35– Je pense qu'il n'avait pas le temps de s'attarder sur ça,
01:03:39et c'est là où c'est plutôt génial.
01:03:43– C'est fou.
01:03:43– Ouais, en tout cas, elle est costaud,
01:03:46parce qu'effectivement, elle voit le bon côté des choses,
01:03:48avec le rebond avec son entraîneur de passer à la suite.
01:03:51Pour autant, quand même, le fait d'avoir appris dans la presse,
01:03:54parce qu'en fait, c'est en ouvrant le journal d'équipe,
01:03:56pour ne pas le citer, qu'elle a appris sa non-sélection,
01:03:59tout comme Axel Clerget, qui est élu à la commission des athlètes,
01:04:03et qui nous a fait remonter ce sujet, qui est un vrai sujet.
01:04:07Et en creusant, on s'est rendu compte qu'effectivement,
01:04:09les process étaient vraiment pas, déjà pas homogènes suivant les fédés,
01:04:13et souvent bâclés, et donc à ce moment-là,
01:04:17la commission des athlètes a décidé de prendre le point,
01:04:21et on s'est dit, quelle serait l'entité sportive la plus à même
01:04:26de nous faire avancer sur le sujet, et de regrouper tout le monde.
01:04:29Alors, on est allé sonner au ministère des Sports,
01:04:32qui nous a finalement aigué sur le Gagné en France.
01:04:37C'est un, comment on pourrait le décrire, Gagné en France ?
01:04:39C'est une réunion entre l'ANS, le ministère, et les acteurs du sport français.
01:04:45– Les acteurs, tout à fait, le CNO, CPSF.
01:04:48– Tout le monde y siège, et donc c'est à travers ce process Gagné en France
01:04:52qu'on a réussi à faire remonter ce problème-là,
01:04:56et rédiger en fait une espèce de liste de recommandations
01:04:59qui est partie en direction de tous les DTN et présidents de fédés.
01:05:04J'imagine que tu as dû la recevoir, Benoît ?
01:05:07– Oui, tout à fait.
01:05:08– Voilà, tu n'étais pas censé s'agresser, ce n'était pas l'histoire de…
01:05:10– Non, non, non, et on parle souvent d'héritage des Jeux.
01:05:13Je considère que ces sujets-là, ça fait partie de l'héritage des Jeux aussi.
01:05:17En plus, on est sur des Jeux en France,
01:05:19donc forcément, ce que peuvent générer l'émotion d'une non-sélection,
01:05:23c'est des sujets sur lesquels on doit pouvoir avancer.
01:05:26Il faut qu'on soit outillé, il faut qu'on puisse accompagner les athlètes
01:05:29en fonction de nos singularités, mais moi je vois ça aussi positivement.
01:05:33Les Jeux olympiques en France auront permis de faire avancer
01:05:36un certain nombre de sujets, dont celui-ci,
01:05:38sur l'attention qu'on doit avoir sur ce moment de l'annonce,
01:05:41même si, en ce qui me concerne, nous, c'est un process continu,
01:05:45mais forcément qu'on doit maîtriser et accompagner les athlètes
01:05:48dans cette émotion-là.
01:05:49– Oui, alors pour en citer quelques-unes des recommandations,
01:05:53comme ça vous pourrez réagir à ça, Nanto, typiquement.
01:05:57Il y a décrit organiser une information orale collective
01:05:59permettant un temps de présentation et d'explication
01:06:02des modalités de sélection aux sportifs sélectionnables,
01:06:04donc en amont, histoire d'être sûr qu'on est bien tous sur le même cadre,
01:06:08améliorer les modalités d'annonce des sélections auprès des sportifs
01:06:12en privilégiant un échange oral et directement avec les sportifs concernés,
01:06:16ça nous paraissait juste indécent qu'il n'y ait pas un one-to-one,
01:06:20c'est pas non plus comme s'il y avait des centaines de milliers d'athlètes concernés,
01:06:24réaliser un entretien individualisé direct avec les sportifs non retenus
01:06:28et si nécessaire mettre en place un accompagnement, comme tu le disais.
01:06:32Alors ce ne sont que quelques-unes des annonces
01:06:38qui ont été mises dans cette note, une réaction peut-être Nanto par rapport à ça ?
01:06:44Moi je suis d'accord, c'est un vrai héritage et c'est vrai que c'est un vrai sujet
01:06:48parce qu'on a pas mal d'athlètes qui suite à une non-sélection arrêtent et qu'on ne revoit plus
01:06:53et qui n'arrêtent pas parce que physiquement ils sont fatigués
01:06:56mais c'est plus la déception de ce manque d'accompagnement à la non-sélection qui les fait arrêter.
01:07:03Notamment la préconisation qui est faite de l'entretien individuel,
01:07:07je pense que c'est hyper important de savoir aussi pourquoi on n'a pas été sélectionné
01:07:11parce que des fois ça ne tient à pas grand-chose
01:07:14et le fait de ne pas être sélectionné n'enlève pas le travail qui a été accompli et l'athlète qu'on est
01:07:20et le fait de se l'entendre dire par une fédération, par l'entraîneur ou par le directeur technique national
01:07:26ça permet aussi de relativiser et de se dire ouais je ne suis pas nulle en fait
01:07:29parce que souvent quand on… enfin je prends mon cas mais si je ne suis pas sélectionné
01:07:34je vais me dire oui je suis nulle et c'est de ma faute.
01:07:36Si on entend que finalement on n'est pas si nul que ça,
01:07:39que là ok il y avait 10 places et qu'on était le 11e ou le 12e,
01:07:43ça ne veut pas dire qu'on est nul, ça veut dire que là ça n'a pas fonctionné
01:07:46mais que nos chances ne sont pas complètement perdues et je pense que c'est important de l'entendre.
01:07:50– Je suis tellement d'accord.
01:07:52– Je suis assez d'accord, je pense que c'est important de garder en tête qu'il y a des humains en fait en face qui sont…
01:07:58– Qui ont dédié toute leur vie à ça en plus.
01:08:00– Qui ont dédié toute leur vie, tout leur temps à ça et que voilà une sélection ou une non-sélection
01:08:06en fait ce n'est pas le début ou la fin, ça fait partie d'un processus
01:08:10et je pense que c'est important de le rappeler, qu'on discute avec des humains,
01:08:16expliquer pourquoi tu n'as pas été sélectionné
01:08:19et que les règles de la non-sélection soient aussi claires et précises
01:08:25et de pouvoir avoir l'athlète en face et de lui dire ouvertement
01:08:29on ne t'a pas sélectionné parce que tu n'as pas rempli tel et tel truc.
01:08:33– Oui, surtout que les athlètes sont largement capables de l'entendre en fait,
01:08:36c'est partie du quotidien.
01:08:37– Bien sûr et je pense que c'est super important aussi pour l'athlète de l'entendre et de dire…
01:08:42– De progresser.
01:08:42– Mais voilà, ce n'est pas parce qu'on ne t'a pas sélectionné qu'on te met de côté en fait.
01:08:48Non, aujourd'hui tu n'as pas rempli ces critères-là mais continue de travailler,
01:08:52il reste encore des compètes, il reste encore des échéances à venir
01:08:56et je pense qu'avoir ce côté un peu plus humaniste et bienveillant autour de l'athlète
01:09:01permet aussi d'avoir des athlètes qui soient moins abattus à la sortie des sélections.
01:09:08Je pense que c'est aussi quelque chose de très important
01:09:11pour pouvoir faire briller le sport français.
01:09:14– Et comme tu dis, l'athlète c'est un humain, ce n'est pas une machine à performer,
01:09:17c'est un humain avant tout et c'est vrai que quand on oublie ce côté-là,
01:09:20après on voit qu'il y a des dégâts.
01:09:22– Bien sûr.
01:09:23– Et que quand le côté humain est mis en avant,
01:09:25je pense que ça fait de plus belles histoires à la fin.
01:09:29– Oui, je suis entièrement d'accord là-dessus.
01:09:30– On va rester là-dessus.
01:09:31– C'est un beau mot de la fin.
01:09:34Merci à tous les quatre d'avoir accepté notre invitation.
01:09:36Merci Marie.
01:09:37– Merci à toi de m'avoir soutenue tout au long de cette émission.
01:09:40– On salue Caroline et Marielle aussi qui étaient avec nous en visio
01:09:44et nous on vous retrouve dans deux mois à peu près
01:09:47pour une nouvelle émission d'Athlètes et Rendez-vous de la Cannes
01:09:49et ça sera toujours sur les Jeux de Paris évidemment.
01:09:51À très vite, ciao !
01:09:52– Sous-titrage ST' 501

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