• il y a 4 mois
Tiffany Logette Lod est para-athlète. Découvrez son histoire et ses victoires.

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Transcription
00:00On a vraiment vu que la maladie était là, à peu près vers 2008, les premiers symptômes
00:22pour moi c'était une perte de vision nocturne, donc j'ai jamais vu la nuit et j'ai jamais
00:26vu les reliefs.
00:28Moi j'appelle Tiffany Logette, j'ai 28 ans et je suis athlète de haut niveau en parathlétisme.
00:35Donc en fait moi je suis atteinte d'un handicap visuel qui est génétique et qui est rare
00:40à la fois.
00:41Donc en fait c'est une diminution de vue périphérique jusqu'à la cécité, donc
00:48on perd de l'acuité, on perd du champ visuel.
00:52En fait quand j'ai rencontré mon premier entraîneur, je lui ai dit je veux m'entraîner
00:57à l'INSEP, je veux être en équipe de France.
00:59Et là il m'a regardée, il m'a dit bon ben on verra.
01:01Et en fait après tout s'est enchaîné au fur et à mesure, mais déjà dès le début,
01:06pour moi je fais de l'athlétisme, c'est pour porter le moyeu de la France.
01:10Mon but ultime c'est vraiment de faire les Jeux Paralympiques.
01:13Le sport m'aide au quotidien, il m'a fait accepter le handicap et j'ai eu grâce au
01:21sport la résilience que j'ai aujourd'hui.
01:23Vas-y devant, devant, devant, devant.
01:26Derrière à gauche, en face.
01:27Devant.
01:28Super.
01:29Ça va ? Oui ça va merci.
01:41C'est pas inné chez quelqu'un d'être sportif de haut niveau, on n'est pas des machines,
01:46on a aussi des sentiments etc.
01:48Ça les gens l'oublient forcément.
01:50Enfin oui on fait des perfs etc, mais pour qu'on fasse des perfs, il faut que mentalement
01:55ça aille.
01:56On aborde des problématiques assez diverses, que ce soit des aspects personnels, des aspects
02:00sportifs.
02:01Ça peut être plein de choses, ça peut être quand il y a une blessure, travailler sur
02:05justement la gestion de cette blessure, le retour aussi à l'entraînement, quand bien
02:09même on le vit bien et quand bien même ça se passe bien, parfois c'est plus ou moins
02:13difficile quand on est fatigué, quand il y a des compétitions qui arrivent, quand il
02:16y a du stress aussi qui arrive, qui est tout à fait normal.
02:19Donc c'est les accompagner dans la « normalité » du sport de haut niveau, à gérer au mieux
02:27les potentielles difficultés ou les contraintes ou simplement les envies de progresser sur
02:32certains points.
02:33Et sur les aspects perfs, ça peut être progresser sur la gestion du stress, sur la confiance
02:38en soi, sur aussi des choses très concrètes reliées au terrain, c'est-à-dire progresser
02:43sur un départ en course par exemple.
02:45Les sujets vont être très variés et c'est vrai qu'on les accompagne vraiment dans leur
02:51globalité.
02:52Sans la maladie, sans le handicap, je ne serais pas athlète de haut niveau.
02:55C'est pour ça aussi que j'ai une certaine reconnaissance, où au final c'est grâce
03:00à la maladie où j'en suis aujourd'hui.
03:02Parce que si je n'avais pas ça, je ne serais pas athlète de haut niveau et je vivrais une
03:07vie comme tout le monde et sans doute, peut-être triste, peut-être que ma vie, je la trouverais
03:12triste.
03:13Du coup, c'est Megha, c'est mon golden, ça fait quatre ans et demi qu'on est ensemble.
03:25Megha aussi, elle m'a redonné de la confiance en moi, notamment quand on sort etc.
03:32C'est aussi pour ça que j'ai eu l'audace de monter en région parisienne et de vivre
03:40à Paris aujourd'hui et de prendre les transports en commun aujourd'hui parce que je suis avec
03:45elle.
03:46Aujourd'hui, je ne suis jamais sans Megha, Megha n'est jamais sans moi.
03:49Et tu sais ce que j'ai répondu à la personne qui me demandait pourquoi j'amenais mon chien
03:53dans le RER blindé ?
03:54Allez vous faire voir chez les claques ?
03:56Non, je lui ai dit c'est parce qu'on aime bien emmerder les gens.
04:00Elle m'a regardé, je crois qu'elle a compris que je me foutais de sa gueule, c'est pas vrai.
04:04Ici et partout, tu vois beaucoup de gens qui sont habitués, handicap, qui connaissent
04:09bien, qui connaissent les trucs, mais en fait, c'est seulement 80% des gens qui ne connaissent rien.
04:18C'est dans ce milieu où au final, les gens peuvent me prendre au sérieux parce que dans
04:22la vie de tous les jours, étant donné que je suis petite, j'ai une petite voix etc.
04:25On n'est pas forcément pris au sérieux.
04:29Et puis en plus, je suis une femme, on ne va pas se cacher, aujourd'hui être une femme
04:32dans la société, c'est assez compliqué et on est encore moins pris au sérieux qu'un
04:36homme.
04:37Et c'est vrai que c'est dans l'athlétisme où je trouve ma place.
04:44Je suis ses yeux pendant qu'elle court, donc moi tout ce que je dois faire, c'est
04:48gagner sa confiance pour qu'elle me suive toute la course.
04:51Et là, ça fait depuis septembre 2022 qu'on s'entraîne vraiment trois fois par semaine
04:56ensemble.
04:57On travaille sur un peu de tout d'une façon, c'est le sprint, il y a beaucoup de choses
05:02à travailler, c'est beaucoup plus complet.
05:04Parce qu'on peut croire qu'il faut juste pouvoir y arriver dès que c'est fini.
05:07Là, on commence à se rapprocher de son record, on est à six centièmes de son record, donc
05:11l'entraînement commence à payer.
05:13Parce que quand on court à deux, il y a aussi ça à travailler, c'est-à-dire la complémentarité.
05:20Il me manque encore centièmes, quelques millièmes de secondes pour y arriver.
05:26Et après, je pense aussi encore un peu plus de mental.
05:29Pendant que le talent dort, l'autre s'entraîne.
05:32Et c'est la réalité, il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers et toujours travailler
05:39dur pour ensuite avoir du résultat.

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