Dans ce numéro d’A vos marques, Maxime Brami met en lumière l'association APF France Handicap à travers un évènement unique : les Handilympiades. En compagnie d'Aude Moulin Delalande (Responsable des Sports/Paris 2024), Jérôme Guidet (coordinateur Handilympiades Bourgogne Franche Comté) et Babou Séne (Chargé de communication numérique chez APF France Handicap et participant aux Handilympiades), il sera question de revenir sur les origines de l'association avant de faire le bilan des étapes organisées en région de novembre 2022 à octobre 2023 en amont de la finale nationale à St Quentin en Yvelines (78). Rencontres, échanges et pratique sportive au programme.
Category
🥇
SportTranscription
00:00Bonjour à toutes, bonjour à tous, ravis de vous retrouver pour ce nouveau numéro d'Avomarc,
00:18votre rendez-vous 100% par Asport, c'est à suivre tous les mardis à 19h sur Sport
00:22en France.
00:23Comme vous le savez, nous partons aujourd'hui à la découverte d'une association, une association
00:26qui compte dans le monde du handicap, APF France Handicap, nous allons parler avec
00:32les représentants de cette association, de son histoire, de ses missions, mais également
00:36d'un événement qu'elle organise, les handilympiades, et pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir
00:42Aude Moulin de La Lande.
00:43Bonjour Aude.
00:44Bonjour.
00:45Merci d'avoir accepté l'invitation de Sport en France, vous êtes responsable Sport Paris
00:482024 chez APF France Handicap, vous êtes accompagné de Jérôme Guidé, bonjour Jérôme,
00:54vous êtes coordinateur régional pour les handilympiades et vous représentez la région
00:59Bourgogne-Franche-Comté, merci d'être venu depuis Belfort, nous recevons également
01:06Babou Seine, bonjour Babou, vous travaillez également chez APF France Handicap, vous
01:12êtes chargé de communication numérique, chargé des missions de développement associative
01:16sur le sport et la jeunesse, et vous êtes un participant des handilympiades, merci à
01:20tous les trois d'avoir répondu à l'invitation de Sport en France, nous allons partir dans
01:24la première partie de cette émission, à la découverte de votre association, dans
01:27la seconde partie nous parlerons de cet événement, les handilympiades, c'est parti.
01:31Pour commencer ce nouveau numéro d'Avomark, essayons de savoir un petit peu plus sur l'association
01:40APF France Handicap, elle a été créée en 1933, c'est une association de loi 1901,
01:46Aude, qui a créé l'association et dans quel but ?
01:49Alors, effectivement c'est une association de loi 1901 qui a été créée en 1933, en
01:53fait cette année, nos 90 ans, donc bon anniversaire à l'association, elle a été créée par
01:59quatre jeunes, André Tranois, Claudie Delamborough, Jeanne Henry et Jacques Dubuisson qui avaient
02:06déjà en 1933 l'ambition de faire changer la place des personnes en situation de handicap
02:11dans la société.
02:12Souvent, quand on crée une telle association, c'est qu'on a soi-même un handicap.
02:16Exactement, ils étaient tous atteints de poliomélite et en fait l'idée s'est
02:21sorti au départ de correspondances entre eux, où ils s'échangeaient des cahiers,
02:25où ils écrivaient, bon ben voilà, comment toi tu fais pour prendre tes rendez-vous
02:30médicaux ou pour ce genre de sujet, et ils se donnaient tous des conseils et ils se sont
02:34dit, il faut que ça serve à l'ensemble des personnes en situation de handicap dans
02:40la société, donc on va créer l'association, et donc cette association APF France Handicap
02:44est plus connue sous le nom de APF, Association des Paralysés de France, on a changé de
02:48nom en 2018, mais historiquement c'était son nom.
02:51Alors APF France Handicap, c'est une grosse association, ça rassemble combien de personnes ?
02:57Alors ça représente environ 95 000 acteurs, APF France Handicap, on a 22 000 adhérents
03:04qui sont dans les structures qu'on appelle plutôt des délégations, qui sont un peu
03:07à l'image d'une fédération sportive, on a des délégations sur l'ensemble du territoire
03:11par département, donc là c'est 22 000 personnes qui viennent un peu chercher des conseils
03:15sur leurs droits et aussi plutôt des activités de partage avec d'autres personnes en situation
03:21de handicap, mais ça Jérôme pourra peut-être plus en parler puisqu'il travaille dans une
03:24délégation, on a aussi 30 000 usagers qui eux sont plutôt dans ce qu'on appelle les
03:30établissements et services médicaux sociaux, les ESMS, donc ça c'est plus les foyers
03:33de vie, les IEM, les IME, et donc là c'est des personnes qui résident vraiment dans
03:38nos structures, on a ensuite 14 000 salariés cette association, c'est la deuxième plus
03:43grosse association.
03:44C'est énorme !
03:45Oui c'est énorme, donc nous on a des collègues qui sont à la fois chargés des actions associatives
03:49mais aussi médecins, ergothérapeutes, directeurs de territoire, et ensuite on a 30 000 bénévoles
03:57qui sont des gens très importants pour l'association et qui permettent la mise en place d'actions
04:01sur l'ensemble du territoire.
04:02Alors Jérôme, justement que viennent chercher les membres de l'association, vous qui travaillez
04:07en région, que viennent chercher ces membres avec APF France Handicap ?
04:13Quand on accueille une personne en situation de handicap dans les délégations, et pas
04:17que, ça peut être aussi un aidant, c'est vraiment la lutte contre l'isolement des
04:21personnes en situation de handicap, donc créer des activités de loisirs, créer aussi des
04:26activités pourquoi pas théâtrales, mais en tous les cas vraiment pour rompre cet isolement,
04:31pour aller les chercher vraiment à leur domicile et qu'ils voient en fait d'autres choses.
04:35Après c'est aussi la défense des droits des personnes en situation de handicap avec
04:39une plateforme qu'on appelle Handidroit qu'on a développée dans notre association et qui
04:43permet à tout adhérent de poser des questions en fait à des référents au niveau du national,
04:49donc vraiment un service juridique très pointu et vraiment spécialisé dans l'accompagnement
04:54des personnes en situation de handicap et sur le droit.
04:56Est-ce que vous faites bouger le droit ?
04:57Oui, depuis des années maintenant, 90 ans, qu'on fait bouger certaines choses en France.
05:03C'est vrai qu'on a toujours une logique en fait de faire appliquer les lois, aussi
05:07de proposer des améliorations et puis d'accompagnement parce qu'on accompagne ces personnes en situation
05:13de handicap là, donc c'est vrai qu'on est force de propositions et c'est vrai qu'on
05:17est une association qui est portée par des personnes en situation de handicap et ne serait-ce
05:22que notre CA, le conseil d'administration de l'APF France Handicap est composé de 95%
05:27de personnes en situation de handicap, la présidente est en situation de handicap et
05:32que ce soit dans les départements, que ce soit dans les régions, que ce soit au niveau
05:34du national, ce sont des personnes en situation de handicap qui construisent aussi cette association.
05:39L'idée c'est vraiment rien sans nous pour nous, les personnes en situation de handicap
05:43doivent être actrices de leur destin et de leur vie et donc du coup, c'est vrai que
05:48l'association a vraiment à cœur que les personnes en situation de handicap soient
05:51représentées, c'est la première association de défense des droits mais aussi de représentation
05:55des personnes en situation de handicap et l'idée c'est vraiment de lutter contre les
05:58discriminations et les préjugés sur les personnes en situation de handicap.
06:01Babou, j'aimerais qu'on parle un petit peu de vous, vous êtes un salarié de l'association,
06:07racontez-moi, quelles sont vos missions dans l'association ?
06:09Alors ma première mission principale c'est celle d'agent associatif, c'est le fait
06:13simplement d'être en relation permanente avec des adhérents d'un territoire, donc
06:17moi le territoire c'est Neymar en 77, c'est à travers la diffusion d'informations,
06:23de mails et autres contenus, ensuite j'ai une mission effectivement de chargé de communication
06:27numérique, donc c'est plutôt toutes les informations qui vont aller sur les réseaux
06:31sociaux, le digital et puis vraiment là je m'occupe on va dire partiellement des
06:36missions associatives sur la jeunesse donc c'est essayer de favoriser au mieux les
06:40partenariats entre les différentes associations sportives de l'Île-de-France avec lesquelles
06:46nous on aimerait travailler donc essentiellement sur la Seine-et-Marne, l'Estone et le Val-de-Marne.
06:51Alors Babou, j'aimerais pour les téléspectateurs qui nous regardent que vous nous expliquiez
06:55quel est votre handicap à la base ?
06:57Alors mon handicap s'appelle l'handicap IMC, infirmité motrice cérébrale, cela
07:03se traduit en fait par le fait qu'à la naissance je suis né prématuré donc au
07:09début du sixième mois plutôt que le neuvième et du coup ça a fait que j'ai eu un manque
07:14d'oxygène au niveau du cerveau qui a affecté indirectement mes membres inférieurs, donc
07:19toute la partie basse de mon corps, essentiellement les jambes et donc ça fait que je suis très
07:24limité à ce niveau-là du corps mais néanmoins j'ai une totale autonomie au niveau du haut
07:30donc je peux m'habiller, manger, me doucher, me déplacer et utiliser la pleine partie
07:36haute de mon corps.
07:37Comment est-ce que vous avez connu APF France Handicap, ça fait combien de temps ?
07:40Alors l'association je la connais depuis bien longtemps parce qu'à travers les différentes
07:45institutions que j'ai pu fréquenter elles étaient déjà affiliées avec APF France
07:50Personnellement j'ai découvert l'association vraiment fin 2021 par le bouche à oreille
07:57à travers des activités sportives, beaucoup de gens qui m'ont dit...
08:00C'est assez récent ?
08:01Ouais c'est assez récent, franchement c'est assez récent et pour l'anecdote c'est à
08:04travers un cours de tennis où un jeune m'a parlé de l'association et m'a dit tu devrais
08:08être adhérent, ça pourrait t'ouvrir des portes, te permettre de faire des activités,
08:12de rencontrer du monde et donc j'ai commencé en tant qu'adhérent fin 2021, bénévole
08:17aussi sur certaines actions.
08:19Et finalement vous avez trouvé un job ?
08:20Exactement et en fait on m'a proposé le poste que j'occupe actuellement à travers une sensibilisation
08:28en avril 2022 donc après une période concluante.
08:31Et avant de trouver un emploi chez APF France Handicap, vous aviez un autre emploi ou est-ce
08:38que vous aviez du mal à trouver un emploi ?
08:39Alors j'avais effectivement du mal à trouver un emploi parce que ça faisait longtemps
08:42que j'avais arrêté les études donc je faisais beaucoup de bénévolat à droite à gauche
08:46et là donc c'est vraiment le premier emploi, c'est vraiment l'opportunité parfaite parce
08:52que franchement les missions me correspondent vraiment et c'est vraiment on va dire une
08:56bénédiction, je ne m'attendais pas en tant que bénévole à devenir aussi rapidement
08:59salarié.
09:00Oui et puis en plus on en parlera dans la seconde partie de l'émission, vous êtes
09:04sportif et puis ça se voit à vos bras.
09:07J'aimerais qu'on parle justement de sport, Aude, quelle est la stratégie au niveau du
09:12sport de APF France Handicap et je crois que vous appuyez sur des ambassadeurs, des ambassadrices
09:18pour promouvoir un petit peu cette partie sportive.
09:21En fait dès 2017 l'association elle a soutenu la candidature des Jeux Olympiques et Paralympiques
09:27de 2024 avec vraiment le sentiment que l'organisation de cet événement planétaire en France pourrait
09:35changer la vie des personnes en situation de handicap en France et du coup en 2019 il
09:41y a une stratégie qui a été montée, la stratégie CAP Sport 2024 qui est la stratégie
09:45de l'association en ce qui concerne le sport avec trois ambitions fortes qui sont de développer
09:49la pratique sportive des personnes en situation de handicap, d'être acteur des Jeux Olympiques
09:53et Paralympiques de 2024 et d'entreprendre et d'innover autour de la pratique sportive
09:57des personnes en situation de handicap et donc chaque projet, dont le projet dont on
10:00va parler après, vient nourrir finalement cette stratégie.
10:03On sait qu'il y a des différences par exemple sur la pratique sportive entre les personnes
10:08qui n'ont pas de handicap et les personnes qui en ont un, on sait que 48% des personnes
10:13en situation de handicap n'ont pas d'activité physique et sportive, alors ça en soi c'est
10:16pas forcément un problème si c'était leur volonté, voilà on a le droit de le faire.
10:2090% de ces personnes qui pensent qu'il est essentiel de pratiquer une activité et 70%
10:26qui aimeraient bien le faire, donc il faut aller chercher ces 22%.
10:31Exactement et du coup l'association elle a cette force de frappe sur l'ensemble du territoire
10:36de pouvoir faire bouger les lignes et de pouvoir montrer aux personnes en situation
10:41de handicap qu'elles peuvent faire une activité physique et sportive et c'est un peu aussi
10:44les mots qu'on a entendus sur l'ensemble des étapes des Andes Olympiades, c'est « je
10:47pensais pas que j'étais capable » et donc c'est leur montrer qu'elles sont capables
10:50et est-ce que ça peut changer, enfin je reprends les mots de Tony Stanguay, mais le sport peut
10:54changer des vies, Babou en est la preuve, il est arrivé à l'association via le sport,
10:59il a trouvé un emploi, ça amène à tout finalement le sport et donc la stratégie
11:03de la paix France Handicap c'est vraiment d'essayer de développer la pratique sportive
11:08des personnes en situation de handicap, d'être acteurs de cet événement planétaire, donc
11:11on a un programme de 300 volontaires en situation de handicap qui vont être volontaires aux
11:16Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, on essaye d'oeuvrer sur un petit peu tous
11:19ces tableaux.
11:20Justement quand vous utilisez ces Jeux Paralympiques de 2024 pour en faire un tremplin, sans être
11:26dans l'incantation politique « ah c'est super ça va changer », stratégie, concrètement
11:31à quoi servent les Jeux, le fait que nous recevions les Jeux pour mettre les personnes
11:36en situation de handicap au sport pour leur permettre d'y accéder ?
11:40Déjà il faut bien se rappeler que c'est une première quand même, on va recevoir
11:45pour la première fois en France des Jeux Paralympiques d'été, on a reçu les Jeux
11:50Paralympiques d'hiver en 92 et les Jeux Paralympiques d'été c'est la première
11:53fois et alors peut-être qu'on n'y arrivera pas comme a fait Londres mais on a vu un
11:59engouement tel pour les personnes en situation de handicap à Londres avec vraiment une augmentation
12:03du nombre de licenciés en situation de handicap dans les clubs de sport, c'est vraiment
12:07je pense ça, c'est montrer des modèles, il faut rendre visibles ces Jeux, il faut
12:11rendre visibles les personnes en situation de handicap qui font du sport, les sportifs
12:15de haut niveau en situation de handicap pour que des jeunes comme Babou ou d'autres puissent
12:23avoir des modèles à l'image des Teddy Riner ou des Karabatic sur les disciplines
12:28olympiques.
12:29Dans vos marques on s'adresse aussi aux parents qui ont des enfants en situation de handicap
12:34et parfois ils sont un peu démunis, ils ne savent pas à qui s'adresser, peut-être
12:39que votre exemple peut les aider.
12:41Quand j'ai démarré les clubs étaient déjà très accessibles en termes d'infrastructures,
12:45je veux dire que ce soit les clubs de tennis ou même de basket, on essaie vraiment de
12:49mettre tout le matériel à disposition pour que l'usager se sente le mieux possible
12:55et donc justement encore une fois c'est vraiment le bouche à oreille et le fait
12:58d'être en institution qui a fait que j'ai pu avoir accès plus facilement à ce genre
13:03de discipline.
13:04Quand on a un enfant qui n'a pas de handicap, soit on va sur le site de la ville ou on va
13:08au forum des associations, la personne elle veut faire du basket, elle va sur le site
13:14de la Fédération Française de Basket, c'est simple.
13:15Pour une personne en situation de handicap et pour un jeune en situation de handicap
13:18c'est plus compliqué, déjà il y a un souci d'information, je vais aller la chercher
13:22où cette information ?
13:24Est-ce qu'on peut aller la chercher sur le site de l'APS France Handicap ?
13:27Alors, aujourd'hui non, mais c'est une piste, peut-être qu'effectivement il faut
13:31qu'aussi on s'attelle à ça, en revanche on travaille aujourd'hui notamment avec
13:36une école de développeurs pour essayer de rendre plus accessibles les sites des fédérations
13:40sportives, donc ça c'est une ambition qu'on a portée avec le ministère des sports notamment,
13:45mais c'est vrai qu'il y a ce souci d'information, de canal d'information, il n'y a pas de
13:48plateforme unique où on peut trouver cette information et après il y a effectivement
13:52un souci d'accessibilité, les clubs aujourd'hui ou les lieux de pratiques ne sont pas tous
13:57accessibles mais l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques en France peut
14:02faire bouger ce genre de lignes et après il y a une faible quantité finalement de
14:08structures accessibles et encore plus si vous le ramenez à la pratique que vous voulez
14:12faire, c'est-à-dire qu'aujourd'hui une personne en situation de handicap elle ne
14:16choisit pas forcément sa discipline, c'est pas comme moi quand j'étais petite je voulais
14:20faire de la danse, je suis allée à l'école de danse de ma ville, aujourd'hui un jeune
14:24en situation de handicap il va prendre peut-être ce qui est le moins compliqué et donc c'est
14:28pas forcément la danse qui est le plus près, c'est peut-être le judo et donc du coup
14:33il va se retrouver à faire une activité qu'il n'a pas forcément envie de faire
14:36et du coup dans la durée ça ne marche pas puisqu'au départ il voulait faire de la
14:40danse, il ne voulait pas faire du judo donc forcément ça ne lui plaît qu'à moitié.
14:43Jérôme Guidé, ça va être l'heure de parler des Andes Olympiades mais juste avant d'en
14:49parler, est-ce que c'est un moyen simple pour les personnes en situation de handicap
14:54de découvrir une activité, c'était le but vraiment de cet événement ?
15:00C'était vraiment le but de cet événement, c'était vraiment de faire découvrir quatre
15:03disciplines, autant pour des adhérents de notre association, des bénévoles mais aussi
15:09toute la partie du médico-social donc vraiment des usagers d'APF France Handicap et que
15:13ce soit aussi des EAS donc des entreprises adaptées ou des ESAT, c'était vraiment
15:18de faire une émulsion sportive autour de l'ensemble de nos acteurs et ça a été
15:24un vrai défi partout en France, ça a été un défi pour la Bourgogne-Franche-Comté
15:28mais c'est vrai que c'est encore une journée conviviale, festive, sportive, il ne faut
15:33pas l'oublier derrière, on met aussi beaucoup de convivialité autour du sport et surtout
15:38aussi avec nos acteurs qu'on accompagne tous les jours parce qu'il y a de la souffrance
15:42derrière, parce qu'il faut qu'on montre vraiment de la bienveillance, il faut aussi
15:46qu'on montre de la joie, il faut qu'on montre vraiment pas mal de choses tout autour
15:50du sport et avec une équipe de bénévoles en tous les cas pour la Bourgogne-Franche-Comté
15:54qui a été vraiment superbe.
15:56Nous allons passer tout de suite à la seconde partie d'Avomark et justement nous allons
15:59en parler de ces handi-limpiades tout de suite.
16:01Avomark avec APF France Handicap qui organise un événement, les handi-limpiades pour la
16:11première partie, nous avons découvert un petit peu plus l'association, nous allons
16:15parler maintenant de cet événement avec vous, Haute si vous le voulez bien, quelle
16:20a été la date de création des handi-limpiades et racontez-moi un petit peu la genèse, d'où
16:26est venue l'idée ?
16:27Effectivement, on avait cette stratégie de développer la pratique sportive des personnes
16:31en situation de handicap et Babou l'évoquait tout à l'heure, lui il a découvert le sport
16:35en institution dans ce qu'on appelle les ESMS et c'est un projet qui est né en 2020 dans
16:39un contexte particulier qui était le confinement qu'on a tous connu avec vraiment ce sentiment
16:45qu'il fallait créer un événement fédérateur de partage pour après, pour les personnes
16:51en situation de handicap pour finir, enfin pour rompre cet isolement qui est vraiment
16:55un enjeu majeur pour l'association et quoi de mieux que le sport pour partager un moment
17:01convivial et festif, donc cet événement il a été créé pour ça, enfin il n'a pas
17:05été créé pour ça mais ça faisait partie des choses, du petit plus de cet événement
17:10là, en revanche les objectifs de cet événement c'était vraiment d'initier les personnes
17:15en situation de handicap à une pratique sportive régulière, de décloisonner aussi les structures
17:20de l'association parce qu'on a souvent les délégations d'un côté et les établissements
17:23et services de l'autre et là on voulait vraiment un événement transversal aux deux pour que
17:27ces deux mondes se rencontrent sur une même journée, une journée festive et du coup c'était
17:33à un an des jeux aussi de faire découvrir quatre disciplines paralympiques pour faire
17:37des acteurs d'APFR, des futurs meilleurs supporters des jeux paralympiques.
17:41Vous voulez en faire des meilleurs supporters, vous ne voulez pas en faire forcément des
17:45athlètes paralympiques parce que j'imagine qu'avoir choisi quatre disciplines paralympiques
17:49ce n'est pas un hasard ?
17:51Non ce n'est pas un hasard, l'enjeu était plutôt sur le côté supporter, néanmoins
17:56on a vu sur certaines étapes des sportifs de haut niveau, ce n'était pas le but, le
18:02but c'était vraiment la découverte et voilà, moi mon pari il est gagné si des
18:08participants aux andes olympiades poussent la porte d'un club de sport derrière mais
18:12on a vu notamment sur l'étape de Nouvelle-Aquitaine des gens qui sont en route, alors peut-être
18:18pas pour Paris 2024 mais pour Los Angeles 2028, ça va être un petit peu juste pour
18:22Paris 2024 mais on a une pongiste dans l'un de nos établissements à Talence qui a un
18:26niveau dingue qui est aux portes de l'équipe de France, on a Hugo aussi en Escrime qui
18:32est très fort, on a vu un autre pongiste au centre Val-de-Loire, j'imagine que toi
18:36aussi il y a eu des gens qui sont vraiment des sportifs confirmés.
18:42Jérôme, racontez-moi un petit peu comment se passent ces étapes en tout cas dans votre
18:47région des andes olympiades.
18:49Alors déjà s'entourer de partenaires, je pense que c'était un des piliers en tous
18:55les cas.
18:56Partenaires financiers ?
18:57Alors partenaires financiers et aussi partenaires associatifs, je pense au comité départemental
19:01en e-sport par exemple de mon département du territoire de Belfort et de la région
19:05Bourgogne-Franche-Comté qui nous a mis à disposition par exemple du matériel pour
19:09faire de l'escrime, du matériel aussi pour faire du basket, c'est vrai que c'était
19:14bête et dommage d'acheter du matériel pour faire les disciplines, on a eu un meilleur
19:18temps en tous les cas d'aller chercher le matériel dans la région.
19:22Donc ça c'était déjà la première étape, la deuxième étape c'était aussi de créer
19:26une émulsion entre les différents départements, il y a huit départements dans la Bourgogne-Franche-Comté
19:32entre les différents acteurs, donc c'est vrai que moi je me suis entouré de mes collègues
19:36déjà en premier temps, donc des délégations, des chargés de développement des actions
19:40associatives des différents territoires de la Bourgogne-Franche-Comté et ensuite voilà
19:44ça a été du travail pour chacun d'aller aussi chercher dans les établissements, d'aller
19:51dire bah voilà il nous faut des équipes dans chaque département.
19:54Oui de créer l'événement.
19:55De créer l'événement et de créer le jour J, l'événement de A à Z avec…
19:59Et comment ça se passe le jour J ? Quel est le principe de ces Andilapiades ? Moi
20:04j'aime bien les choses concrètes, racontez-moi la journée.
20:06Alors le principe c'est simple, c'est d'arriver à 9h, donc avec, bah là on commence
20:12à expliquer comment va se dérouler la journée, donc avec quatre disciplines, donc une discipline
20:16en ping-pong, une autre en escrime, l'autre en bokia, donc c'est de la pétanque molle
20:22pour ceux qui ne connaissent pas, donc la pétanque de salon, et aussi une épreuve
20:26de basket.
20:27Donc après toutes les équipes ont tourné toute la journée pour après définir un
20:31vainqueur de la journée, donc ils se sont tous affrontés, donc avec différents temps.
20:39Tous les participants participent à tous les sports.
20:41Voilà, c'est ça.
20:42Et après on ne faisait pas de dire, par exemple une personne qui serait peut-être un peu
20:47trop en situation de handicap pour faire le basket, il y avait aussi un système de points
20:52bonus qui était super important, sur par exemple j'ai créé un déguisement pour
20:55venir supporter mon équipe, j'ai créé une chanson, j'ai créé un slogan, j'ai
20:59créé...
21:00Donc il y avait aussi des points bonus comme ça de motivation.
21:02Puisqu'elle ne pouvait pas participer à la compétition.
21:04Voilà.
21:05Et du coup il y a aussi une discipline qui est très importante là sur les olympiades,
21:10c'était la bokia.
21:11La bokia elle est accessible à tout le monde, parce qu'avec un système de rampes, et puis
21:17un système de cornes qu'on appelle, qu'on met sur la tête pour pousser la boule, ça
21:23permet vraiment à toutes les personnes en situation de handicap de pouvoir y jouer.
21:26Même les handicaps les plus lourds.
21:29Et même les handicaps les plus lourds, et c'est une discipline paralympique.
21:32C'est une discipline paralympique et c'est une discipline collective aussi.
21:35C'est...
21:36Enfin voilà, on est dans la stratégie comme dans la pétanque, et on doit encore une fois
21:40aider le copain à avoir son point.
21:44C'est vrai que ce que soulignait aussi Jérôme, c'est l'importance des partenariats associatifs
21:50sur le territoire, et c'était aussi l'un des enjeux des Andes Olympiades, c'était
21:53de rapprocher le monde du sport d'APF France Handicap, via notamment la présence de la
22:00Fédération Française d'Handisport sur quasiment l'ensemble des étapes.
22:04Donc il y a douze étapes, c'est bien ça ? Il y aura une finale, quand est-ce que va
22:08se dérouler la finale, et où ?
22:11C'est effectivement un tournoi, et donc du coup on n'est pas sur les championnats
22:14de France de boccia ou sur les championnats de France de basket-fauteuil, mais on voulait
22:18quand même qu'il y ait cet engouement et ce petit esprit de compétition, ce qui
22:25est quand même important dans le sport, on l'a vu, il y en a qui ont fait des clubs
22:28des supporters, des déguisements, des chansons, c'était vraiment super.
22:31Il y a un côté convivial.
22:32Exactement, et du coup il y a un vainqueur par étape régionale, ils se rencontreront
22:37au mois d'octobre prochain, et on est très contents de l'annoncer, ça sera au Vélodrome
22:42Olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines, on est allés visiter encore une fois les installations
22:46hier, et je pense qu'on leur offre un joli moment dans un écrin bien particulier qui
22:51sera un site olympique pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
22:54Babou, je le disais en introduction de cette émission, vous avez participé aux Andes
22:58Olympiades, racontez-moi un petit peu votre expérience, déjà dans quelle région vous
23:01avez participé, et à quelle discipline vous avez participé, comment ça s'est passé ?
23:08Alors moi j'ai participé sur la région Île-de-France, donc sur Pantin, c'était
23:14début avril, et au niveau des disciplines, sur les quatre qui ont été énumérées,
23:18j'ai participé à la boccia, au basket et au tennis de table, et donc globalement ça
23:26s'est plutôt bien passé, alors j'ai pas participé à l'escrime, parce qu'il fallait
23:29choisir un participant, c'est vrai que je me sentais pas le plus à l'aise pour figurer.
23:33Et du coup vous avez fait une chanson, vous avez fait un truc, le point bonus vous l'avez gagné
23:39comment ? Bah non on n'a pas fait forcément de slogan, on avait un petit krillger, je crois
23:44que c'était la blue team, parce qu'on avait laissé un zub le ciel, c'était pour la petite
23:48anecdote, et sinon les épreuves se sont bien passées, j'étais plus à l'aise sur le tennis
23:54de table, en plus j'ai réussi à gagner. Et c'est pas trop difficile de passer d'une discipline
23:58à l'autre, faut quand même être bon partout ? Ouais c'est vrai que c'est pas toujours évident,
24:03surtout que là en plus, il y a certaines disciplines, ça faisait longtemps que j'en
24:06n'avais pas fait, hormis le basket, donc c'était un petit peu difficile sur l'instant T,
24:11puis après les gestes reviennent naturellement. Jérôme, quel bilan vous faites de cette journée ?
24:16C'est vraiment une journée où tout le monde a apprécié, ça a été une très grande journée,
24:21merci à l'ensemble des bénévoles, parce que c'est vrai que l'ensemble des bénévoles ont été là,
24:25ont été présents, et c'est vrai que quand il y a la manutention, quand ils font l'accompagnement,
24:28aussi les personnes en situation de handicap, faut pas oublier que c'est une journée,
24:31mais il y a aussi un jour avant, parce que des fois les participants habitent à trois heures de
24:38la journée, donc il faut dormir dans les hôtels, il faut aller les chercher, il faut le transport
24:42aussi, puis après il faut rentrer le soir même, donc c'est vrai que c'est une journée pour certains,
24:47c'est trois jours de discipline, donc merci à l'ensemble des bénévoles, merci aussi à tous
24:52les collègues qui étaient là, mais c'est vrai que c'était vraiment une journée collaborative,
24:56avec l'ensemble des partenaires, et c'est ce qu'il faut mettre en avant. Maintenant on a des équipes
25:02de bocas qui sont en train de se créer un peu partout en Bourgogne-Franche-Comté, et c'est
25:06vraiment ça super intéressant, et c'est le mélange entre le médico-social qu'on a pu avoir,
25:10et aussi les délégations, qui étaient vraiment superbes à voir, et puis en tous les cas,
25:16on souhaite que ça continue, et de propulser comme ça encore des années et des années autour du sport,
25:21parce que c'est très fédérateur, et ça fait du bien à la personne.
25:24Aude, c'était la première édition de ces 100 Olympiades, quid de la suite ? C'est quoi
25:30l'ambition chez APF ? L'ambition, ça sera toujours d'oeuvrer pour les droits des personnes,
25:36et donc pour le développement de cette pratique sportive pour tous. Sur cette édition-là,
25:43il y avait un financeur. Ça dépend du financeur. Exactement, ça dépend du financeur, mais pas
25:48qu'eux. On a des équipes sur le territoire qui ont des multitudes de projets à porter,
25:52donc peut-être qu'on n'arrivera pas quand même à organiser des étapes des 100 Olympiades tous
25:57les ans, mais peut-être tous les deux ans. On ne sait pas encore, mais en tout cas,
26:02on a vraiment la sensation, après les étapes régionales, que ça ne peut pas être un one-shot,
26:09ce n'est pas possible. On a créé presque un besoin. On sent que les équipes sont vraiment
26:13contentes de se retrouver. Le Covid y est pour beaucoup aussi. On sent qu'on a été privé de
26:18contact humain et de moments de partage. C'est un événement qui est important aussi pour le
26:22sentiment d'appartenance à cette association historique qui fait de ses 90 ans. On sent
26:30qu'on ne peut pas s'arrêter là. Maintenant, quelle dimension ça va prendre derrière ? On ne
26:35sait pas encore. Merci en tout cas à tous les trois d'être venus sur le plateau d'Avomar.
26:39Nous suivrons avec grande attention cette finale des 100 Olympiades qui se déroulera au mois d'octobre
26:44donc au Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines. Merci à vous de nous avoir suivis. Merci aux
26:49équipes Origy de m'avoir aidé à préparer cette émission. On se retrouve la semaine prochaine pour
26:54un nouveau numéro d'Avomar. Salut à tous.