• il y a 6 mois
Connaissez-vous le BikingMan ? Il s'agit du championnat du monde d'ultracyclisme, fondé par Axel Carion. Chaque année, 7 étapes de 1000km en autonomie et sans assistance à boucler en moins de 120h, avec des dénivelés entre 15 et 20000m, sont au programme. Finir une étape, est presque un exploit. En finir quatre, c'est exceptionnel : retour sur cette édition 2023 qui a consacré la première femme vainqueure du BKM : Laurianne Plaçais !

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00Salut à toutes et à tous, bienvenue au club, ou plutôt bienvenue dans le club, l'émission
00:15des fédérations du mouvement olympique et qui est aussi l'ADN évidemment de sport en France,
00:21cette émission, c'est-à-dire que tous les 15 jours ici sur ce plateau, on essaye de vous
00:26faire découvrir des disciplines, des champions, des compétitions, je crois que c'est trois cases,
00:32et bien aujourd'hui on les coche dans le club, puisque vous connaissez cette discipline si vous
00:39êtes des habitués à sport en France évidemment, aujourd'hui on va vous parler BikingMan,
00:44BikingMan, championnat du monde d'ultra-cyclisme, cyclisme d'ultra-distance, vous l'aurez compris,
00:51avec aujourd'hui un bilan d'une belle saison 2023 que vous avez suivi sur nos antennes et une
00:58petite projection sur les nouveautés à venir, on va sortir de cet hiver français et on va se
01:05projeter sur quelques destinations assez sympathiques, notamment même si l'effort, lui,
01:10l'est peut-être un petit peu moins. Axel Carion est avec nous, le fondateur, explorateur, fondateur
01:17de ce BikingMan, salut Axel. Salut Maxime. La forme ? La forme toujours. Bon très bien, il est
01:24votre acolyte, notamment sur ces rendez-vous BikingMan, un journaliste qui vous accompagne et
01:31grâce à qui on a tous ces insides et ces résumés sur l'antenne de sport en France. Cédric Ferreira
01:36nous fait l'amitié de nous accompagner, ça va Cédric ? Salut, ça va très bien. Quelques
01:40petites sorties vélo là ? Pas trop, pas trop, j'ai beaucoup de travail à côté, c'est difficile de se
01:46motiver. Oui, ce Tour de France Covid avec votre acolyte, c'est plus facile, quand je suis tout seul,
01:51dur. C'est ça, effectivement. Et puis, elle nous accompagne à distance et peut-être parce qu'elle
01:57aime être loin et loin de Paris, peut-être pour trouver des terrains de jeu qu'elle affectionne.
02:04La vainqueur de BikingMan 2023, Lauriane Plasset est avec nous. Bonjour Lauriane. Bonjour à tous.
02:12Comment allez-vous ? Dis bonjour à tous. Oui, je vous demandais si ça allait bien. J'avais pas le
02:20son, oui, ça va très bien. Bon, super, formidable. Non, je rigole, c'est évidemment le travail qui
02:24vous empêche d'être avec nous aujourd'hui. On va parler de ce succès en 2023 et on va parler de vos
02:33prochaines échéances aussi avec la nouvelle édition, la septième, dit-on, qui arrive à grands pas.
02:39C'est parti, vous êtes prêts ? Toujours. Allez, sur la chaîne du sport,
02:43notre chaîne est bien graissée, la selle vissée, on parle BikingMan, à tout de suite.
02:47Il y a quelques mois, c'est donc achevé ce BikingMan version 2023, remporté par Lauriane. Et
02:59c'est une première de voir une femme remporter cette compétition avant de parler performance
03:07pour celles et ceux qui n'ont pas assisté aux épisodes précédents, si je puis m'exprimer ainsi.
03:11Axel, est-ce que vous pouvez, en quelques mots, nous rappeler ce qu'est BikingMan,
03:18ce qu'est cette institution en cours, en tout cas en création, depuis sept ans maintenant ?
03:25Alors, c'est un championnat du monde de courses d'ultra-distance, mais plutôt d'événements
03:30humains et sportifs, dont le but, c'est de parcourir 1000 kilomètres à vélo au cœur
03:36des territoires les plus épiques ou qui rassemblent les conditions topographiques et
03:39climatiques les plus folles de la planète, dans un temps limite de 120 heures, avec une autonomie
03:44totale. Donc, il faut transporter la totalité de son équipement dans l'esprit d'un Pékin Express
03:48pour progresser du départ jusqu'à l'arrivée, seul ou en équipe de deux.
03:53Oui, alors il y a quand même une mention qui n'a pas été faite dans ce brief,
03:57vous avez parlé de topographie. Vous voyez ce que je veux dire ? Il faut peut-être rajouter
04:01la difficulté supplémentaire à ce qui est déjà complexe, n'est-ce pas ?
04:05Alors, chaque étape, moi je suis passionné de vélo, je suis passionné d'ultra-distance,
04:09je fais moi-même beaucoup de vélo, de l'exploration. Et ce qui me plaît, c'est les montagnes. Ce qui me
04:13plaît, c'est l'altitude. Ce qui me plaît, c'est d'aller sur des routes mythiques, des routes
04:18secondaires, pistes et asphalte. Et bien sûr, il y a une déclivité, il y a du dénivelé positif,
04:23c'est vraiment des épreuves de l'extrême, XXL taillées pour des athlètes spécialisés ou pas
04:29dans l'endurance, mais qui cherchent quelque part le défi un peu ultime en termes d'ultra-cyclisme.
04:33Donc, sur ces sept étapes du circuit principal que vous aviez en 2023, c'est 10 000 mètres de
04:40D+, à minima, c'est ça ? Alors, on se rapproche plutôt des 20 000 mètres de
04:44dénivelé positif. C'est-à-dire que si une personne veut défier la totalité des sept étapes,
04:49ça fait 7 000 kilomètres au total à parcourir avec presque 140 000 mètres de dénivelé positif,
04:54soit trois fois et demi à peu près le dénivelé du Tour de France.
04:57Effectivement, voilà. On ne va pas rester évidemment que sur des stats. L'idée,
05:02c'est d'évoquer cette aventure humaine aussi et surtout, je dirais, à propos d'aventure humaine,
05:08à l'époque du pilote, ce BikingMan 2016 que vous aviez conçu, une femme et 16 hommes avaient
05:15participé à cette édition zéro, on va l'appeler ainsi. À l'issue de cette saison 2023, j'ai
05:21dénombré 38 finishers qui ont terminé au moins deux courses. L'évolution de la compétition est
05:28quand même assez fulgurante. Est-ce que la réalité a dépassé le rêve que vous aviez au départ,
05:33Axel ? Je pense que vous y participez aussi pour nous donner la parole avec Sports en France et
05:39Cédric aussi y participe en tant que journaliste parce que ça a été un des premiers justement à
05:42mettre en avant cette discipline avec le BikingMan et faire parler de cette pratique sportive.
05:47Comme toute pratique extrême, à un moment donné au départ, ça attire les tout premiers
05:53explorateurs et exploratrices. Et puis petit à petit, il y a des gens qui sont inspirés par les
05:57histoires de ces athlètes et se lancent à leur tour dans cette discipline. Je n'aime pas le terme
06:03« se développer » parce que ça reste quand même… On est à l'année 1000 athlètes au maximum. Ça
06:08fait 100 à 150 participants par manche du championnat. Maximum, ça veut dire que c'est
06:12une limite que vous mettez dans le suivi du casting ? À la fois, c'est une limite presque
06:17organique. C'est-à-dire que pour pouvoir se lancer sur une épreuve de 1000 kilomètres,
06:20encore une fois, on traverse la France du nord au sud en autonomie complète. Il n'y a pas de
06:24voiture suiveuse. Il n'y a personne qui vous donne un bidon, qui vous alimente ou qui vous
06:27répare une chambre à air. Vous devez vous débrouiller du départ jusqu'à l'arrivée. Et
06:30votre vélo pèse deux fois plus lourd qu'un vélo du Tour de France. Il fait 14 kilos en moyenne.
06:34Donc, il y a cette notion d'autonomie. Il y a ce filtre naturel de l'aventure qui se réalise au
06:38départ. Axelle, Lauriane parle de personnes qui ont été inspirées par des premiers exploits. Je
06:46crois que vous avez découvert l'ultra distance sur le tard, si je peux me permettre. Lauriane,
06:50comment vous est venue cette envie d'évasion, de découverte ? Moi, j'étais un peu forcée.
07:00Ah bon ? Mon mari travaille chez Origin. C'est venu de là, en fait, avec le partenariat entre
07:06BikingMan et Origin. Il a dit que ce serait bien que des gens qui roulent sur Origin viennent sur
07:11BikingMan. Voilà comment ça s'est passé. C'est terrible. Et vos premiers émois sur le cyclisme,
07:21des longues sorties, je crois que c'est même à l'après-Covid. Donc, c'est hyper récent pour vous.
07:26Non, moi, j'ai commencé le vélo à 18 ans et j'ai toujours aimé rouler longtemps, en fait.
07:34J'ai fait du triathlon en 2008. J'ai commencé en 2008 et je me suis tout de suite mise sur les
07:45longues distances. C'est le vélo qui m'attirait sur le triathlon. J'ai toujours été un peu attirée
07:57par la longue distance sans m'y mettre parce que j'avais des freins où je ne m'en pensais pas
08:00capable. D'accord. Et aujourd'hui, quand on entend les chiffres énumérés par Axel,
08:06comment vous expliquez que cette communauté d'ultra cyclistes augmente comme ça et qu'il y ait une
08:15forme de fascination qui devienne une réalité qui se concrétise ? Il y a un petit peu une mode du
08:22« toujours plus ». On le voit avec la course à pied et ça se développe un peu sur le vélo. Après,
08:27il y a la démocratisation des cyclos sportifs et ça tend un peu à les distances tendent à se
08:38grandir. On a l'étape du Tour et maintenant, on a le Tour du Mont-Blanc qui est assez célèbre.
08:47En fait, petit à petit, les distances s'allongent. Tout à fait. Je le vois un peu comme ça,
08:53cette démocratisation du long à vélo sur des disciplines amateurs. Oui, bien sûr. Vous avez
09:02l'occasion, Cédric, justement de les suivre depuis de nombreuses années, tous ces champions parce
09:07qu'ils en sont. Ils ont une hygiène de vie. Ils ont évidemment au quotidien une résilience qui
09:14leur permet de faire ces efforts-là. On découvre grâce à vous ces expériences un peu partout dans
09:22le monde. Quel est leur dénominateur commun à tous ces champions que vous avez interviewés,
09:26que vous avez suivis, leur moteur sans mauvais jeu de mots ? Leur moteur, je dirais que c'est
09:32quand même la persévérance parce que c'est des efforts très longs. Il faut savoir que 1000
09:36kilomètres, le règlement de la course le prévoit de le faire en 5 jours au maximum. Il faut quand
09:40même garder un rythme constant pour être dans les temps. C'est 200 kilomètres par jour si on veut
09:44être dans le temps limite. Je dirais que c'est la constance. La persévérance, peu importe le
09:50niveau d'entre eux. Lauriane qui a gagné le championnat, elle va très vite. Mais il faut
09:54savoir que 90% des participants, ce sont des sportifs amateurs comme vous et moi qui font une
09:59discipline sportive, pas forcément du vélo d'ailleurs, mais qui quand même arrivent au bout
10:04de l'aventure et qui prennent conscience au fur et à mesure qu'ils sont capables, comme Lauriane,
10:07de finir une épreuve ainsi. Je dirais que ce qui m'impressionne le plus, c'est leur persévérance
10:12dans la difficulté. C'est-à-dire qu'ils peuvent très bien avoir des pannes mécaniques au bout de
10:1650 bornes, trouver la solution. Parce que la solution de facilité, ce serait d'abandonner.
10:21Ah bon, mon vélo est cassé, je rentre chez moi, je ne suis pas loin du départ. Il y en a beaucoup
10:25qui au contraire vont se dire, je vais perdre 5-10 heures pour réparer mon vélo, mais je vais tout
10:29faire pour aller au bout de mon aventure. Au final, au-delà des chiffres qu'on vient de parler,
10:33au-delà des exploits sportifs, le plus important pour tous les participants, c'est de passer cette
10:38ligne d'arrivée. C'est ça le point commun entre Lauriane et le dernier d'un bikingman.
10:42Oui, cette ligne d'arrivée. En 2023, on va parler de cette édition, évidemment. 7 épreuves. Axel,
10:50on voit quelques images du Maroc, le X qui était l'avant-dernière épreuve. On commence au Portugal,
10:55la Corse, les Alpes-Maritimes, l'Aura au Vernier Rhône-Alpes, le Brésil, Maroc donc, et enfin
11:01Taïwan. Ils ont beau être des champions comme Lauriane, ces athlètes-là, ils n'ont pas fait
11:07toutes les étapes. Si, il y en a qui vous ont suivi sur les 7 étapes. Non, pas cette année.
11:12Là, en l'occurrence, la majorité des participants, parce qu'il faut quand même remettre, et j'appuie
11:16le propos de Cédric, ces 1000 kilomètres à vélo. Donc, on a en moyenne à l'année sur la saison 1000
11:22participants, mais la majorité font déjà une épreuve, ce qui est quelque chose d'extraordinaire
11:25parce que c'est 5 jours d'effort, mais surtout, c'est 400, 500, 600, 700 heures d'entraînement
11:32dans l'année pour pouvoir se permettre de se lancer le défi et surtout oser aller sur la ligne de
11:37départ. Donc, l'engagement de temps, il est quand même énorme et c'est la particularité aussi de
11:41la discipline sportive du vélo, c'est que ça consomme beaucoup de temps. Même si vous n'allez
11:45pas vite, il faut quand même passer du temps sur la selle pour se préparer pour le BikingMan.
11:48Donc, il n'y en a pas beaucoup quelque part qui se dédient et Lauriane le fait très bien. Il y en a
11:53quelques-uns qui ont, en plus du travail, en plus de la famille, ils s'ajoutent d'autres contraintes
11:58pour essayer quelque part d'en faire plusieurs. Mais déjà, en faire une, c'est extraordinaire
12:03parce que c'est 5 jours complets de compétition. Donc, c'est 5 fois un Ironman en fait.
12:07Exactement. C'est assez prodigieux. Lauriane, vous en avez disputé 4, je crois, à l'occasion
12:13de cette édition 2023. Comment vous avez choisi votre casting ? Un petit peu de carte topographique,
12:20vous avez regardé les parcours, vos disponibilités professionnelles parce qu'évidemment, vous avez
12:24un métier, vous êtes web-designeuse à la ville. Comment vous avez établi ce programme l'an dernier ?
12:30Moi, je voulais faire le France. C'est le deuxième que j'ai fait qui était fin juin et en fait,
12:36je voulais marquer des points en championnat. Donc, j'ai articulé le premier et le dernier de la
12:41saison et le France et Euskadi. D'accord. Juste le X au Maroc en fin de saison. Donc, j'ai fait le
12:47Portugal un peu pour le plaisir, mais aussi pour marquer des points « de sûreté » pour le
12:54championnat. Et j'avais calculé d'avoir assez de temps de récup entre chaque course, entre 7 et 8
13:02semaines entre chaque course. Donc, ça me permettait d'aborder chaque course en pleine
13:06forme. Entre guillemets, se « régénérer » si on peut dire ça, mais évidemment avec votre niveau de
13:14préparation et d'entraînement. Je pense qu'il faut le mentionner, ça aussi, Axelle, c'est une
13:20porte d'entrée de découverte de plein de choses, y compris de soi-même. Et donc, vous l'évoquiez,
13:24une étape, participer à une étape est déjà en soi un magnifique exploit. Mais là, avec Lauriane,
13:31on parle d'une personne exceptionnelle sportivement parlant. Alors, il faut effectivement
13:37remettre l'église au centre du village. Ce qu'a fait Lauriane, c'est stratosphérique en termes
13:41de performance au regard du nombre de participants qui se sont élancés sur le BikingMan depuis la
13:46création parce qu'on est aujourd'hui avec un historique de 38 épreuves. Et pour l'instant,
13:52c'est la première fois qu'il y a une personne qui se positionne en tête du championnat en tant que
13:56féminine avec ce niveau de performance. Quatre fois finicheuse, je lis, une victoire,
14:01deux deuxièmes places et une quatrième place sur les quatre étapes disputées,
14:06donc sur les sept de ce calendrier. C'est assez hallucinant en effet.
14:10Mais en plus, on ne se rend pas compte parce que je vais paraphraser Lauriane,
14:14mais elle l'avait partagé dans la presse, on ne se rend pas bien compte de l'engagement. Il n'y a
14:17que ceux qui pratiquent, qui savent ce que ça coûte de s'élancer sur ce type d'épreuves
14:22parce que c'est des épreuves totales, notamment quand on vise la gagne. Autant,
14:26il y a beaucoup de respect et beaucoup d'admiration pour les finicheurs,
14:29ceux qui terminent en dernier et qui luttent devant et face à tous les défis. Mais pour
14:35pouvoir tenir la tête d'une épreuve, d'être dans le top 3, à la fois, il faut prendre des risques,
14:38à la fois, il faut avoir récupéré, il faut avoir une gestion totale de plein,
14:42plein d'imprévisibles qui font que c'est quand même compliqué de gagner au loto à chaque fois
14:46et d'être toujours dans la notion de performance et de pouvoir faire ce que fait Lauriane,
14:51c'est-à-dire des podiums où très bien se placer sur chacune des épreuves.
14:53L'imprévu, Lauriane, comment vous avez appris à le gérer ? Parce que je me souviens de votre
14:58première interview, après le premier que vous effectuez et vous partiez dans l'inconnu. Comment
15:04on gagne, entre guillemets, en savoir-faire et en connaissance de l'imprévu ?
15:10C'est l'expérience. On retient chaque expérience précédente, on la retient et puis on apprend
15:18quelque chose. Il y a aussi tout ce qui se passe au quotidien qui fait qu'on apprend aussi à gérer.
15:24Des fois, surtout, il ne faut pas se poser de questions. Je pense que c'est le plus simple,
15:29il faut avancer coûte que coûte. Pour être encore plus concret dans ce qui
15:35concerne l'effort, on en parlera de cet effort avec Cédric notamment qui envoie beaucoup de
15:41visages marqués et qui voit cet effort des sportifs. Vous, en termes de préparation,
15:46vous évoquez une régénération de 8 semaines entre chaque étape. Mais qu'est-ce que vous
15:50devez « infliger » à votre corps pour vous préparer à ce temps long et à cet effort majuscule ?
15:58Pour moi, ce n'est pas roulé très longtemps, mais c'est roulé souvent, tous les jours. Dès que la
16:07météo le permet, je fais des allers-retours au boulot à vélo. Ça me fait 80 kilomètres dans
16:14la journée avec du délivelé, plus le midi, plus le week-end. En fait, c'est la régularité qui va
16:20payer. Ce ne sont pas les longues distances, c'est surtout la régularité que le corps intègre de
16:26fournir un effort constant. Après, une fois sur la course, on se pose plus de questions et on avance.
16:34Et parmi la liste des imprévus, Cédric, à part essayer de trouver un endroit pour dormir si on
16:42sent que la fatigue arrive, les impondérables peuvent être de plein de sortes. J'imagine,
16:47qu'est-ce que vous avez parfois vu, subi pour les athlètes et vous découvert pendant ces
16:53différentes épreuves que vous avez arpentées ? Ce qui est amusant dans un BikingMan, c'est que
16:56tout est possible. À partir du moment où la course est lancée, tout peut se passer. Et quand je vous
17:01dis « tout se peut se passer », c'est des cyclistes qui vont casser leur dérailleur au bout de 10
17:06bornes. Qu'est-ce qu'ils font ? Parce qu'un dérailleur, vous ne pouvez pas le réparer,
17:09vous ne pouvez pas réparer une chaîne, donc il faut trouver une solution. Il y en a qui en
17:13abandonnent, il y en a qui arrivent à le bricoler pour aller à la ville la plus proche et le réparer.
17:16J'ai vu au Laos, c'est aussi pareil, au bout de 20 bornes, des gens qui cassent leur rayon,
17:20donc abandonnent. Il y a les problèmes aussi digestifs, puisqu'on est toujours dans une
17:25position ainsi sur le vélo. Donc tout ce qui est nutrition, etc., ça cause des problèmes. Lauriane
17:29en sait quelque chose, elle qui a souvent des problèmes et qui arrive à les surmonter pour
17:32quand même gagner les épreuves. Donc ça aussi, ça fait partie de l'engagement. Tout est possible.
17:36Il y a même l'équipe, la logistique d'organisation, Axel peut en parler aussi. Il y a
17:42les coureurs, mais il y a tout ce qui se passe autour aussi qui est compliqué à gérer. Je suis
17:47bien placé pour en parler. J'ai eu un accident en filmant les cyclistes où je suis tombé d'une
17:50voiture. Vous voyez, le BikingMan, c'est l'aventure pour les cyclistes et aussi pour toute
17:55l'organisation. Je pense que c'est ce qui fait que c'est un événement unique, c'est que même les
18:00proches qui suivent les coureurs sur Internet avec le live tracking participent eux aussi à
18:05l'aventure. En fait, c'est comme un cirque ambulant où même si on n'est pas cycliste,
18:10même si on n'y connaît rien en vélo, on peut quand même suivre ça. C'est accessible et c'est
18:15ce qui donne le sel de tout ça. C'est ce caractère imprévisible finalement.
18:18Imprévisible, mais il y a quand même une petite armée de bénévoles là,
18:22ces race angels qui sont là, qui officient en coulisses qu'on voit peu, mais évidemment
18:29qui sont un soutien important malgré cette quête évidemment principale, celle de l'autonomie.
18:35Essentiel même, c'est les témoins à la fois des exploits que réalisent les athlètes,
18:40c'est le miroir quelque part aussi de ces athlètes là, parce que je reviens souvent sur un adage,
18:47c'est l'étymologie du mot compétition et concourir, c'est courir avec quelqu'un et non
18:52pas courir seul ou courir contre. Et on est dans un esprit, je pense, rare et pur de compétition,
18:59c'est-à-dire que les gens se retrouvent pour faire la compétition avec Maxime, avec Cédric,
19:03mais également avec leur gars, dans le sens où finalement si on enlève tout ça,
19:07on enlève les participants, on y va seul, on enlève les race angels, il n'y a pas de making man.
19:11C'est pas ce qu'on le fait parce qu'on est rassemblés autour d'un objectif qui paraît
19:15trivial mais qui est génial, qui est celui de tenter de parcourir mille bords d'un vélo en
19:20moins de 120 heures. Peut-être trivial, quoique Lauriane, non contente certainement de le trouver
19:27trivial, évoquer au moment de son triomphe ses souvenirs de routes amassées, ses souvenirs qui
19:36restent dans la rétine, quid justement de cette expérience dans sa globalité ? Qu'est-ce qu'il
19:41en demeure de ce sacre quelques mois plus tard, Lauriane ? Qu'est-ce que vous gardez en tête ?
19:46C'est pas le sacre, c'est vraiment les expériences sur la route. C'est ce qui me revient en tête,
19:53c'est les moments sur la route. C'est pas la réussite finale, c'est vraiment le chemin
19:59pour y arriver, sur chaque course. Justement, Lauriane, est-ce que vous avez dans ces
20:08mille kilomètres, évidemment beaucoup de temps pour penser, beaucoup de temps pour oublier la
20:15douleur, oublier ce qui fait mal. Est-ce que vous avez des petits tips, des valeurs refuges,
20:21une to-do list, une checklist ? « Funès, je viens de monter un col mythique. Funès,
20:25je vais m'attaquer à un truc que je voulais faire. » Qu'est-ce qui vous fait tenir et braver
20:31cet effort-là ? Pour la douleur, c'est l'oublier. Quand ça la passe, c'est oublier et ne plus
20:39penser à rien. Après, je visualise beaucoup le circuit. Quand je le connais, je visualise
20:44beaucoup où je suis, où je vais me placer, ce qui va se passer après et ça occupe. Après,
20:51je profite beaucoup de l'instant. Je profite de l'instant sur le moment, que ce soit le jour ou
20:57la nuit. Je prends ce qu'il y a à prendre à ce moment-là. Très bien. Et même quand c'est un
21:03micro-sommeil, je vous indique d'ailleurs, évidemment, et je vous invite tous et toutes à
21:08vous pencher plus que les mots, mais sur les images de ces différents résumés. Cédric Ferreira y a
21:13passé lui aussi quelques nuits blanches comme les sportifs au moment de faire ses étapes. C'est
21:18sur l'appli Sport en France et vous verrez le petit matelas de fortune, mais alors XXL,
21:23surtout pour vous, Lauriane, au moment de dormir. Vous ne prenez pas beaucoup de place,
21:28vous êtes très efficace sur ces moments de récup. Lauriane, vous allez mettre ce titre en jeu,
21:34remettre ce titre en jeu en 2024. Il est question de se plonger sur les mois à venir avec cette
21:41septième édition. On en parle dans la deuxième partie d'émission.
21:43Ouverture, donc, le 8 mars au Brésil pour ce que vous appelez un 555, c'est ça ? Donc,
21:56on est sur des halfs, entre guillemets, c'est des distances un petit peu plus courtes. Vous
22:00avez mis cette nouvelle discipline à votre arc, si je puis m'exprimer ainsi, Axel, c'est ça ?
22:05Alors, le format 555, il est différent de ce qu'on a évoqué avant du championnat,
22:10c'est-à-dire du 1000 km avec les différentes manches. Le 555, c'est une épreuve sur un
22:15week-end qui mélange les ingrédients du BikingMan avec en plus une variante qui ajoute beaucoup de
22:21sel qui est la variante gravel avec la piste. Vous pouvez nous donner un pourcentage un petit
22:25peu de ce qu'il y a parcouru en arrière ? Alors, pour le Brésil, ce qui va se situer
22:28dans l'état de Santa Catarina, la frontière avec le Rue Gouet, donc un territoire qui est
22:32vraiment paradisiaque pour participer au gravel, c'est 50% de pistes et 50% d'asphalte.
22:37C'est dans l'air du temps, ça se démocratise beaucoup, donc ça va être un carton. Épreuve
22:43intermédiaire, vous en avez trois dans le calendrier, c'est ça ?
22:45Tout à fait.
22:45500 km en 55 heures, d'où 555. C'est déjà quand même une mise en bouche relativement
22:52sympathique, n'est-ce pas Cédric ? Première vraie épreuve, si je puis m'exprimer ainsi,
22:57c'est au Sri Lanka le 28 avril. C'est une première, non ? Je me trompe ?
23:01Le Sri Lanka, ça va être une première et on va revenir un peu aux sources du BikingMan
23:05parce que là, pour le coup, en termes d'exotisme, à la fois les gens qui suivent le BikingMan
23:09et les participants qui se sont engagés. Et qui vous connaissent un petit peu surtout
23:12parce qu'on connaît cette volonté d'explorer, de découvrir qu'est la vôtre. D'ailleurs,
23:17comment on travaille à l'arrivée d'une nouvelle date dans le calendrier ? C'est
23:21très pragmatique ce que je dis, mais d'une nouvelle date comme ça, recours perso, réseau
23:27local, comment vous avez fait ? Racontez-nous.
23:29On passe beaucoup de temps parce que là, en l'occurrence, Sri Lanka, c'est presque
23:34trois ans d'échanges, de visites sur place, de reconnaissances. C'est vrai qu'on se
23:39sourit parce qu'il a participé à la reconnaissance des parcours.
23:42Les images qui défilent derrière Axel, ça rappelle les souvenirs.
23:45Il connaît les conditions dans lesquelles on les réalise et ça met beaucoup de temps.
23:48Ça part d'une idée au départ, d'aller explorer un territoire parce que j'en entends
23:52parler plusieurs fois. Je me documente, je recherche, je lis. Et le Sri Lankain, en l'occurrence,
23:57a beaucoup d'histoires à explorer en vélo, notamment par son passé colonial parce qu'il
24:04y a une infrastructure routière et de pistes qui est liée à l'exploitation notamment
24:08du thé qui aujourd'hui permet de transformer ces infrastructures actuelles pour les utiliser
24:13en gravel avec ces pistes qui sont extraordinaires parce qu'il n'y a pas beaucoup de dénivelé.
24:17Par contre, il y a une ambiance d'exotisme qui est rare et moi, c'est ce que j'aime
24:21partager auprès des participants. C'est une découverte culturelle. C'est un voyage
24:25avant tout, au-delà de l'effort, c'est de ramener des souvenirs qui restent gravés
24:29comme disait Lauriane. C'est ce dont on se souvient sur ce qu'on a vu sur la route
24:32ou sur les pistes finalement qui restent.
24:34Nouvelle destination à l'étranger, Lauriane, déjà inscrite pour le Sri Lanka, ça vous chauffe ?
24:40C'est possible, oui.
24:42C'est possible, on n'en saura pas plus. On n'aura pas d'info tout de suite.
24:46On espère vous y trouver évidemment. Derrière le Sri Lanka, je reviens vers vous juste après,
24:50Lauriane, un calendrier que je qualifierais d'un peu plus habituel pour celles et ceux
24:55qui suivent un petit peu vos pérégrinations. Trois étapes françaises que l'on connaît
25:00bien, la Corse et ce concentré de difficultés, Aura, Alpes-Maritimes et puis Brésil, le
25:09X au Maroc et puis Taïwan pour finir en novembre 2024 comme l'année dernière, donc
25:14place forte de l'épreuve. Là aussi, il y a quelques endroits réguliers. Rien que
25:19l'évocation de ces pays, je vois les yeux grands ouverts. Il y a toujours cette âme
25:26en vous de l'exploration, Axel, de faire découvrir, de faire passer cette connaissance
25:32des territoires à vos sportifs engagés ? C'est l'histoire du voyage, du voyage
25:38à vélo en fait. Quand on aime le vélo et qu'on aime le voyage, à un moment donné,
25:42on ne peut pas le garder pour soi, on est tenu quelque part. En tout cas, c'est mon
25:45engagement de le partager et notamment, et ça me fait sourire parce que je suis super
25:49fier de pouvoir revenir à Taïwan dans des territoires avec beaucoup de préjugés parce
25:53que personne ne connaît Taïwan ou très peu de gens, notamment sur cette ambiance
25:59qu'on peut retrouver en voyage à vélo, sur l'ambiance qui doit être découverte
26:04avec les Taïwanais parce que c'est une expérience extraordinaire et c'est ça
26:08le voyage, c'est rechercher la beauté et pouvoir la ramener dans ses sacoches, pouvoir
26:11la partager avec ses proches, avec sa famille, avec ses amis et découvrir l'autre, découvrir
26:16une culture pour porter un regard différent quand on rentre chez soi.
26:19Oui et ce sont les images de Taïwan qui passent derrière vous et devant vous Axel pour vous
26:25mettre dans l'ambiance. Lauriane, cette édition 2024, est-ce qu'elle vous a piqué
26:34évidemment en 2023 pour replonger et est-ce que vous avez envie d'un point de vue compétition
26:41de remettre ce titre en jeu ? Pas forcément le titre, non. Après, c'est
26:47aller me faire plaisir sur les épreuves, surtout que la plupart des parcours ont changé
26:52donc là, ça va être difficile de faire un choix. Mais non, le titre du championnat
26:58cette année, je ne vais pas le viser. Cette année en 2024, je ne vais pas le tenter.
27:07J'ai vu qu'en 2023, c'était un investissement qui était vraiment conséquent. 4 courses,
27:13c'est trop. J'en ferai 3 maximum en 2024. Donc non, je ne remets pas mon titre en jeu
27:19et ce qui me fait plaisir moi, c'est sur les parcours. C'est là que ça va se passer.
27:26Je suis d'accord avec vous évidemment, mais moi l'amateur de ces rendez-vous, j'ai
27:32envie de voir votre coup de pédale en montagne parce qu'on apprend quand même beaucoup
27:35et là, je suis très sérieux. Est-ce que vous avez déjà vu quelqu'un, Cédric,
27:40qui les avait tous filmés, quelqu'un avec un coup de pédale aussi, avec telle aisance
27:45en montagne, en vrai ? La montagne, c'est la spécialité de Lauriane.
27:48C'est vrai qu'elle arrive à garder un rythme constant peu importe le dénivelé.
27:52J'ai des frisses. Quand tu mis 1000 bornes et garder cette fluidité-là, c'est fou.
27:57Elle, c'est mieux que nous sur le vélo, mais de l'extérieur, on a l'impression
28:01qu'elle ne souffre jamais, que ce n'est jamais difficile pour elle. C'est ça qui
28:04m'impressionne. Ça vous vient d'où ce côté chamois ? Lauriane,
28:09vous parliez des trajets qu'on appelle dans le jargon cycliste le vélotaf. Ça ne vient
28:15pas uniquement de là, j'imagine ? Non, en fait, ça ne m'explique pas parce
28:19que dès les premières pentes que j'ai faites à vélo, j'ai explosé tout le monde
28:23et je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas d'explication, mais j'ai tout de suite
28:28eu une facilité en côte. Même à 10 ans, je l'avais déjà. Et quand j'ai commencé
28:33le vélo, ça a tout de suite été facile. Ce que je sais, c'est qu'avoir écœuré
28:39Lauriane, c'est super. Au contraire, c'est un plaisir de vous avoir
28:45vu dans vos exploits en 2023. Évidemment, on a hâte de vous retrouver sur les trois
28:52étapes que vous choisirez de parcourir en 2024. C'était un plaisir de vous avoir
28:57avec nous pour cette émission spéciale. Lauriane, vainqueur d'édition 2023 et
29:05vainqueur de notre émission, aussi à n'en pas douter. Cédric, petite nouveauté
29:09pour 2024 dans les résumés ? J'y penche encore, je n'ai pas de secret
29:13à vous révéler. Parachute ?
29:14Non, ça, ça va être compliqué. J'aimerais bien, mais Axel ne sera pas d'accord,
29:19à mon avis. Sécurité avant tout.
29:21Sécurité avant tout. On va essayer d'innover.
29:24On va essayer d'innover pour amener des images extraordinaires.
29:27Juste le mettre un petit peu en danger, mais en toute sécurité.
29:30Je l'ai déjà fait, ça. Je l'ai déjà fait, donc maintenant, je me calme.
29:34Mais je réfléchis à des nouveautés. Très bien, très bien.
29:37J'essaie de durer. Comme pour la partie athlétique, le but, c'est de durer parce
29:42que c'est quand même des organisations qui consomment énormément d'énergie.
29:45Pour la partie athlète, comme pour la partie orga, je suis très heureux d'entendre Lauriane
29:50dire qu'elle veut avoir et retrouver quelque chose dans les courses qui est différent de
29:55celui de la pure compétition et de gagner parce que la majorité des gens qui y participent
30:00recherchent précisément l'aventure, le dépaysement et tous ces ingrédients-là.
30:05On a souvent tendance à avoir le réflexe dans le sport de dire qu'il faut absolument
30:10le chronomètre pour avoir un but, mais la majorité des gens qui pratiquent un sport,
30:15ce n'est pas leur motivation, c'est autre chose. Ça me fait sourire parce que je pense
30:20que Lauriane va potentiellement apprendre encore beaucoup plus de choses et plein
30:23d'autres ingrédients quelque part en le faisant d'une manière différente et pas
30:27simplement sous le spectre de la performance. Je crois qu'on a essayé d'en parler durant
30:35cette émission. Et si vous voulez axer encore un peu plus sur la trajectoire de Lauriane,
30:41la victoire est en elle, un épisode avec Alexandre Perrier où vous étiez consacré,
30:47vous pouvez le retrouver évidemment sur l'appli et sur le site internet de Sport
30:51en France. Merci Lauriane, merci messieurs de nous avoir accompagnés. Faites-nous rêver
30:55encore cette année avec ces beaux résumés que l'on espère retrouver sur Sport en France
31:00et vous vous retrouvez en pleine santé pour débriefer cette saison. Aux Lakers,
31:05à vous les voyages ! Mission acceptée. Merci messieurs, c'était en tout cas un grand kiff de
31:11vous avoir avec nous aujourd'hui. Merci aux équipes autour de François Caudal à la réalisation,
31:17Lucien Jahan à l'édition, Sandrine, Amélie, Vincent qui nous ont accompagnés sans qui cette
31:24retransmission n'aurait pas été possible. Ce sont nos race angels à nous. A très vite évidemment
31:29sur Sport en France pour un nouvel épisode du club. Bye bye !
31:41Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations