Noël Mamère extrait du meeting Rochefort Benoît Biteau

  • il y a 4 mois
Extrait du grand Meeting du 27 juin 2024 à Rochefort en soutien du candidat du Nouveau Front Populaire Benoît Biteau. MERCI de partager rapidement !
Benoît Biteau, candidat du Nouveau Front Populaire, circonscription 2, Charente-Maritime, Rochefort Aunis, soutenu par Mickaël Vallet, sénateur PS 17, Suzanne Tallard, ancienne Députée PS de la circonscription, Marie-Christine Blandin, ancienne Présidente de Région Pas de Calais et Sénatrice des Verts, , Damien Carême, Député Européen France Insoumise ex Député EU écologiste et ex Maire de Grande Synthe, le parti communiste, le parti place publique, de nombreuses associations et militants environnementales et de droits humains, et... Noël Mamère, journaliste de journaux télévisés, ancien Député Maire de Bègles en Gironde, dont voici en avant première l'intervention extraite du film du meeting.
A partager, Merci !
Le film entier arrive, il fait 2 heures avec concert.

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Transcription
00:00Merci à tous les trois d'avoir accepté cet échange.
00:05L'enjeu c'est de se redonner aussi de l'espoir dans ce contexte hyper difficile
00:11où on entend parler de préférence nationale, de suppression du droit d'histoire,
00:16de peur d'autrui, de l'étranger, de celui qu'on ne connaît pas.
00:22Et donc c'est un vrai sujet de défendre nos droits humains dans cette campagne législative.
00:28Je pense que ça fait bien longtemps qu'il n'y a pas eu une campagne où ces sujets-là sont aussi, aussi importants.
00:34Et du coup, je vais me tourner vers toi Noël.
00:37Hier, tu as publié une tribune dans Libération
00:42où tu nous invites chacun à relire l'étrange défaite de Margot
00:48et de prendre conscience aussi de la responsabilité et de la lâcheté de certaines élites
00:55dans ce qui nous amène aujourd'hui à devoir faire campagne.
00:59Et la vraie question que j'ai envie de te poser, c'est un peu philosophique,
01:03mais comment faire pour élargir ce camp des justes ?
01:06Comment faire pour créer cette mobilisation pour défendre les droits humains
01:11et éviter de retomber dans cette étrange défaite ?
01:15La question est excellente et vertigineuse à la fois.
01:19Comment éviter de tomber dans cette étrange défaite ?
01:23Si l'on se réfère à ce qui s'est passé au moment du Front populaire,
01:27le Front populaire, ce ne sont pas les élites politiques qui l'ont décidé,
01:31c'est le peuple rassemblé, c'est l'exigence ouvrière principalement,
01:35c'est la mobilisation de la société.
01:37Et donc aujourd'hui, nous sommes face à une situation qui est à la fois tragique
01:42et qui peut aussi lever l'espoir si nous parvenons à retrouver ce que nous avons abandonné.
01:50Parce que je pense que dans des situations comme celles-ci,
01:53il faut savoir aussi quelles sont nos responsabilités collectives,
01:58de la droite comme de la gauche.
02:00Une gauche qui a finalement abandonné toute une partie de la population,
02:06qui s'est laissée entraîner, en tout cas qui a été laissée de côté par la mondialisation,
02:13mais aussi par trois moteurs et trois carburants du populisme qui est à l'oeuvre aujourd'hui,
02:20le mépris, le ressentiment et l'absence d'estime de soi.
02:26Quand ces trois éléments se cumulent, alors tout est prêt pour que les populismes prospèrent.
02:33Et c'est évidemment sur ces trois éléments que le Rassemblement national,
02:38l'extrême-droite, est en train de prospérer et qu'il exploite.
02:43Si vous avez regardé de temps en temps le représentant de l'extrême-droite,
02:49qui tout le monde appelle Jordan, comme s'il était une vedette de la télé réalité
02:55ou de la télé d'entertainment, vous vous rendez compte qu'en creusant un peu,
03:01Jordan Barbellas, c'est le vide. C'est la diagonale du vide.
03:06Il n'y a rien. C'est une création.
03:09C'est une création des réseaux sociaux et des médias
03:19qui se sont rendus complices de ces éléments de langage diffusés à la fois par les macronistes
03:26et par la droite, bien sûr, éléments de langage selon lesquels il y aurait aujourd'hui dans notre pays
03:32qui est déjà très cristallisé et qui n'a pas besoin que l'on verse un peu plus de vinaigre
03:37sur les plaies qui le divisent, ces éléments de langage qui consistent à dire
03:42qu'il y aurait dans ce pays deux extrêmes qui s'affronteraient.
03:45Non, non et non. Dans ce pays, il y a une extrême-droite
03:54et il y a deux autres.
03:56Deux autres qui, devant le vertige du précipice et du gouffre,
04:00se sont rassemblés pour éviter qu'advienne le pire.
04:03Et quand on regarde autour de nous en Europe ce que sont les régimes
04:07qui sont aujourd'hui conduits par l'extrême-droite,
04:10nous savons non seulement que c'est une catastrophe pour les plus vulnérables,
04:14pour les plus fragiles, mais nous savons aussi que ça peut être irréversible.
04:18On ne revient pas en arrière.
04:20C'est bien cela qu'il faut expliquer à celles et ceux
04:23qui, aujourd'hui, sont en train de se percer des illusions
04:30que leur vend l'extrême-droite.
04:32Il faut leur dire qu'ils se trompent
04:34et qu'en votant pour l'extrême-droite, ils votent contre eux-mêmes.
04:37Ils votent contre eux-mêmes.
04:39Comment allons-nous faire d'ici dimanche ?
04:41C'est très court.
04:42Comment allons-nous faire pour convaincre ces hommes, ces femmes
04:46qui, finalement, restent chez eux et que l'on ne trouve pas ici et ce soir
04:51et qui peuvent entendre les bêtises profilées comme des perles de l'extrême-droite
04:59qui ne changeront pas leur vote dimanche ?
05:01Il faut bien comprendre cela.
05:03Donc la grande obligation qui est devant nous,
05:06que ce soit la gauche et les écologistes,
05:09les écologistes font partie de la gauche,
05:12sont une nouvelle composante de la gauche
05:14depuis qu'ils ont posé des questions pertinentes
05:17sur le dérèglement climatique
05:19et sur ses effets sociaux, économiques, environnementaux, sanitaires, alimentaires
05:24et qui posent les questions de savoir comment nous allons modifier nos modes de vie
05:28parce que nous y serons contraints.
05:30Comment nous le ferons de manière démocratique et consentie ?
05:34Et plus nous attendrons et plus nous retarderons l'échéance,
05:38plus nous le paierons cher économiquement,
05:41plus nous le paierons cher en termes de diversité que nous perdrons.
05:46Parce qu'il va falloir des régimes autoritaires,
05:50des régimes quasiment militaires
05:53qui obligeront à une adaptation qui n'aura pas été délibérée entre nous tous.
05:58Voilà ce qu'il faut dire à celles et ceux
06:01qui pensent que les injustices dont ils sont victimes
06:05seront réglées par ceux qui finalement
06:08ne sont que les alliés objectifs du grand patronat.
06:11D'ailleurs, j'ai entendu le président du MEDEF
06:15nous expliquer que le programme du Nouveau Front Populaire était horrible,
06:20que celui du Rassemblement National l'était aussi, mais un peu moins.
06:25Eh bien, ça vous rappelle, si vous avez fait un peu d'histoire,
06:29et c'est la raison pour laquelle, dans cette tribune,
06:32j'ai fait référence à ce témoignage indépassable de Marc Bloch
06:36sur la faillite des élites avant la défaite de Carente,
06:40vous les regardez de l'autre côté de la frontière, en Allemagne,
06:44pour voir comment le grand patronat a été un allié objectif,
06:48dont les intérêts ont été servis par l'extrême droite et le nazisme.
06:53Comparaison de comparaison, certes, mais le projet est le même.
06:58Je crois qu'il faut dire à ceux qui pensent que leur vie sera moins mal demain
07:04que finalement c'était mieux avant,
07:07et qu'avec l'extrême droite, on va revenir dans une forme de nostalgie
07:11que nous regrettons tant, de cette vie qui était mieux avant.
07:15Eh bien, il faut leur expliquer que si demain, l'extrême droite arrive au pouvoir,
07:22ce sera un projet qui est contre le pacte républicain qui est le nôtre.
07:27Et je ne parle pas simplement du programme de la résistance, je parle de 1789.
07:33Car quand on place au sommet de ces priorités la préférence nationale,
07:39que Mme Le Pen, par euphémisme, prépare à appeler aujourd'hui la priorité nationale,
07:45ça doit faire moins peur, c'est plus doux à encaisser.
07:48Et quand vous ajoutez à la préférence nationale, qu'il y ait une rupture d'égalité devant la loi,
07:53qui fait que ceux qui sont passés avant moi et nous tout à l'heure,
07:57qui s'appellent Nourdine, qui s'appellent Naïma, ceux-là, je comprends qu'ils aient peur.
08:02Je comprends qu'ils se sentent fragilisés.
08:05Des Nourdines, des Naïmas, il y en a beaucoup dans notre pays,
08:08qui ont contribué à la richesse de notre pays.
08:19La France qui a accueilli avant nous des Polonais, des Italiens, des Espagnols,
08:24Ah, formidable ! Ils étaient blancs et ils étaient chrétiens, comme les Ukrainiens.
08:30Et pourquoi ne reconnaît-on pas qu'aujourd'hui, nous n'aimons pas les couleurs de l'immigration ?
08:35Pourquoi on ne se souvient pas de ce que disait Sarkozy en 2012,
08:40qui parlait des musulmans d'apparence, qui sont aujourd'hui ceux qui sont les plus menacés ?
08:46Oui, ces minorités, oui aussi la communauté juive, qui aujourd'hui est victime d'une flambée,
08:53parce que les voix se délient, parce qu'aujourd'hui, cet espèce de racisme latin, il est désinhibé.
09:01C'est contre ça qu'il faut lutter.
09:03Donc, ne pas s'attacher, s'il vous plaît, à comparer les programmes.
09:08Ce n'est pas le moment, ce n'est pas les programmes qui comptent aujourd'hui,
09:13de comparer celui du Rassemblement National d'Ensemble ou du Nouveau Front Populaire.
09:18Ce qui est en jeu, c'est la menace sur notre pays,
09:22et c'est la menace d'une France défigurée que nous ne reconnaîtrons pas le 8 juillet,
09:28si l'extrême-droite arrive au pouvoir.
09:30C'est ça qui est en jeu, c'est cette religion à nous.
09:33Alors, ça va être dit, et ça va être mieux dit que ce que je viens de faire par Mélanie et par Damien,
09:49mais je voudrais dire ici, en tant qu'écologiste, qu'il ne faut pas se tromper.
09:54Pendant plus de 40 ans, le libéralisme et le capitalisme
09:58nous ont enfermés dans un ghetto qui s'appelle l'environnement.
10:02Comme si nous étions parfaits pour parler d'environnement,
10:05mais incapables, et pas à notre place,
10:08lorsque nous parlions d'égalité des droits, de tolérance,
10:12de lutte contre les inégalités et de lutte contre les injustices.
10:16Eh bien, la lutte contre les injustices, la question de l'égalité des droits,
10:20c'est dans l'ADN des écologistes qui le montraient partout où ils étaient dans le monde,
10:25et qui aujourd'hui sont les principales victimes de tous ceux qui veulent que rien ne change,
10:30et de tous ceux qui veulent le statu quo.
10:32Il ne faut pas faire des écologistes les ennemis.
10:35Les écologistes aujourd'hui proposent, avec l'ensemble de la gauche,
10:39si on est capable de dépasser nos différences,
10:42proposent un projet de société dans lequel la solidarité sera une vertu,
10:47dans lequel l'entraide sera une vertu,
10:49dans lequel la tolérance sera une vertu,
10:51dans lequel le partage sera une vertu,
10:53dans lequel la redistribution sera une vertu,
10:56et dans lequel nous ne regarderons pas notre nombril de français ou d'européens,
11:01et nous serons dépassés les frontières
11:03pour voir quels sont ceux qui aujourd'hui sont les principales victimes du dérèglement climatique,
11:07ceux qui aujourd'hui ne peuvent même plus partir de chez eux,
11:10parce qu'ils n'ont plus à manger, parce qu'ils n'ont plus de terre.
11:14C'est aussi à cela qu'il faut penser.
11:16Le slogan des écologistes, c'était « Nous n'avons qu'un seul monde ».
11:20Alors ne fabriquons pas des mondes qui se battent les uns contre les autres,
11:23et ditons-nous que la seule solution, c'est d'être solidaires.

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