• il y a 4 mois
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Chaque matin, Vincent Hervouët nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il revient sur les élections américaines et l'état de santé du Président des États-Unis, Joe Biden.
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Transcription
00:00Mais d'abord, l'édito internationale sur Europe 1, bonjour Vincent Hervouët.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05On m'a dit donc Vincent, petite voix ce matin, non, ça va ?
00:07Non, ça va, j'ai couru dans l'escalier parce que le badge ne marchait plus.
00:10Quelle aventure !
00:11On est le 1er juillet.
00:12Bon, vous suivez vous aussi la campagne, mais pas celle des législatives en France, la campagne américaine, Vincent.
00:17Oui, alors aux candidats qui gémissent ce matin en France, comme d'ailleurs à ceux qui jubilent,
00:21on a envie de dire, regardez ce qu'il se passe aux Etats-Unis, ils font tout en plus grand,
00:27en plus fort et au plus tôt, et sur CNN, Donald Trump a donc pris une revanche éclatante,
00:334 ans après son humiliation, il a montré Joe Biden tel qu'il le décrit depuis des années,
00:38un homme endormi, dépassé, pour ne pas dire agarre,
00:42et tous ceux qu'il accusait d'exagérer en décrivant Sleepy Joe sont aujourd'hui ridiculisés.
00:49Trump vient de discréditer les grands médias qui interdisaient depuis 4 ans de s'alarmer de la santé du Président.
00:56Si vous parliez de sénilité, vous étiez une personne déplorable, un factieux ou même un conspirationniste, un complotiste peut-être.
01:04La semaine dernière encore, ces médias se scandalisaient des fake news montrant le Président égaré,
01:09or la vérité crue, c'est que Joe Biden est par moments gâteux, il a des absences, il est lacunaire,
01:16les médias l'ont caché mais c'est impossible de le dissimuler plus longtemps,
01:19et avec eux, c'est toute l'oligarchie progressiste, c'est l'Etat profond qui se retrouve mis en cause.
01:25Et la Maison Blanche, elle reste dans le déni.
01:27Jill Biden a tweeté, bravo, tu as fait du beau boulot, tu as répondu à toutes les questions.
01:31Cette forme de déni relève sans doute de l'amour conjugal.
01:35Le soutien que Barack Obama et le couple Clinton se sont précipités d'afficher est beaucoup plus suspect.
01:42Il n'y a pas que l'amour qui rend aveugle, l'idée que les anciens locataires de la Maison Blanche continuent à régner dans la coulisse,
01:49prendre la réalité, qu'ils tirent les ficelles avec leurs hommes qui forment le premier cercle,
01:53et cette idée qu'ils sont les présidents fantômes, et Joe Biden une sorte de figurant, évidemment ça dérange.
02:00Le débat après le débat, Vincent, c'est sur la stratégie du Parti Démocrate.
02:04Les ténors du Congrès pensent que changer de candidat deux mois avant la convention déclencherait une foire d'empoigne.
02:10Ils croient impossible de convaincre Kamala Harris de céder la place, et Joe Biden aussi.
02:16Les grands journaux, au contraire, exigent désormais qu'ils démissionnent pour le bien du pays.
02:21Ils ont fait des mouvantes oraisons funèbres tout le week-end, mais ils sont inflexibles.
02:25Le camp du bien garde la même véhémence, sans jamais s'interroger sur son aveuglement.
02:31On préférait qu'ils nous disent quand les premiers signes sont apparus, et pourquoi ils se sont tous tus,
02:37mais on connaît, il est vrai, la raison, ils se sont tus pour ne pas donner raison à Donald Trump.
02:41Alors, il y a l'idéologie, Vincent, il y a aussi le respect humain, non ?
02:45Alors, il y a des présidents au bout du rouleau, comme Mao.
02:48Il est mort, mais personne n'osait le lui dire. Solitude du tyran.
02:52Il y a le calvaire des autres morts-vivants, comme Brejnev, instrumentalisé par la famille, par l'entourage.
02:58Et on regarde Joe Biden sur CNN, et on songe à Abdelaziz Bouteflika.
03:03Rappelez-vous, un an après son AVC, le président algérien réapparut pour la première fois dans un bureau de vote.
03:09Il était très diminué, en chaise roulante, mais il se représentait pour un quatrième mandat.
03:14Les généraux, le clan, tout le système voulaient le maintenir en place,
03:18et tentera même de le faire réélire une cinquième fois, alors que le président était devenu gravataire et muet.
03:25Les personnes qui devaient s'adresser à lui s'exprimaient devant son portrait.
03:29Le président qui n'est plus qu'un portrait officiel, au mieux une icône, en fait une illusion d'optique.
03:35C'est vrai en Algérie, ça l'est aussi en Amérique.
03:38Mais au moins à Alger, il y a eu des journaux pour défier la censure et dire le roi est nu,
03:43on n'ose pas croire que la presse écrite aux Etats-Unis est pire qu'en Algérie.
03:48Signature Europe 1, Vincent Hervouet. Merci beaucoup Vincent, à demain 7h45.

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