Christian Schulz, Chief European Economist at Citi spoke to CGTN Europe on the economic impact of possible French election result.
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00:00Christian Schulz est chef d'économie européenne à la Cité.
00:04C'est génial de vous rencontrer, Christian.
00:06Comme nous l'avons entendu par notre correspondant,
00:08ça a été un bon jour pour les achats français.
00:11Les investisseurs semblent acheter en France,
00:14après ce premier tour.
00:16Est-ce qu'ils célébrent trop vite ?
00:19Je pense qu'ils retournent un peu.
00:22Clairement, nous n'avons pas encore réalisé toutes les pertes
00:25de ces trois dernières semaines.
00:27C'est juste le premier pas.
00:29Je pense que le moteur principal est que,
00:31comme l'a dit un collègue,
00:33ça aurait pu être pire.
00:35Beaucoup des marchés ont peur
00:37qu'un terroriste de gauche
00:39finisse avec une majorité
00:41ou une chance sur une majorité.
00:43Ce n'est pas le cas.
00:45Nous sommes maintenant dans deux scénarios.
00:47L'un est que la droite gauche gagne l'élection
00:49et gère le pays, plus ou moins.
00:51L'autre, c'est que nous finissons avec
00:53une sorte d'achat en Parlement
00:55et qu'il n'y a pas de direction française
00:57à partir de maintenant.
00:59En regardant ces deux scénarios,
01:01que peuvent-ils signifier
01:03pour l'économie française
01:05et, plus largement, pour l'EU ?
01:09Pour l'économie française,
01:11il faut vraiment regarder
01:13le programme de la droite gauche,
01:15de l'Assemblée nationale.
01:19Le programme que nous avons eu en 2022
01:21était assez large.
01:23À un moment donné,
01:25cela aurait coûté environ 100 milliards par an
01:27pour implémenter tous les coups d'impôt
01:29et les augmentations de dépense
01:31qu'ils avaient prévues.
01:33Ils l'ont réduit à un certain niveau.
01:35Ils se concentrent sur deux mesures.
01:37L'une, c'est le coup de VAT sur l'énergie,
01:39ce qui rend l'énergie plus chère.
01:41C'est clairement quelque chose
01:43que les gens veulent et ont probablement voté pour.
01:45L'autre, c'est l'exemption des contributions
01:47de la Société de la Sécurité pour les entreprises
01:49qui augmentent le taux de salaire par 10 %.
01:51Donc, plus de salaire ou plus d'emploi
01:53pour les entreprises.
01:55Ces deux mesures sont coûteuses
01:57et vont améliorer le déficit français
01:59qui est déjà très élevé,
02:01ce qui peut provoquer des inquiétudes,
02:03mais ce n'est pas révolutionnaire.
02:05Je pense que la principale inquiétude
02:07et c'est ce dont vous parlez,
02:09c'est la rôle de la France dans l'Europe.
02:11La droite gauche a été critique
02:13et c'est quelque chose
02:15que les gens sont clairement inquiétés.
02:17Vous avez mentionné la dette française.
02:19C'est 112 % du GDP,
02:21ce qui fait que les États-Unis
02:23ont de plus grosses économies.
02:25Le taux de salaire en France
02:27a été diminué deux fois
02:29au cours des six dernières semaines.
02:31Quel impact pensez-vous que ces résultats
02:33vont avoir sur la crise de la dette
02:35et sur l'avenir économique de la France ?
02:37En termes de dette,
02:39la seule solution est de monter.
02:41Les déficits vont rester élevés,
02:43le niveau de dette va continuer d'augmenter
02:45et ça va peut-être mettre de la pression
02:47sur ces taux de salaire.
02:49C'est ce que les gens sont inquiétés.
02:51En même temps, les gouvernements français
02:53ont réussi à réduire les taux de salaire
02:55depuis longtemps,
02:57à part leurs voisins en Espagne
02:59ou en Italie,
03:01ou même l'UK.
03:03Il y a deux ans,
03:05les Etats-Unis avaient une crise
03:07dans le marché de la dette.
03:09C'est peut-être le risque
03:11que les politiciens français
03:13ne sachent pas
03:15combien de déficits il y a dans le marché
03:17et la crise économique.
03:19Pour l'instant,
03:21ce n'est pas notre cas.
03:23On peut voir que le marché
03:25ne joue pas cette carte.
03:27Il y a un peu d'inquiétude
03:29pour la France.
03:31Ils pourraient réduire
03:33les taux de salaire
03:35du gouvernement italien
03:37sous la direction de Giorgio Meloni.
03:39Christian Schulz,
03:41c'était un plaisir de vous revoir.