Désistements : les grandes manœuvres
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00:00Bonjour Ludovic, selon un décompte de nos confrères du Monde, sur les 306 triangulaires sortis des urnes dimanche,
00:07185 candidats se sont désistés à l'heure où l'on se parle pour faire barrage au Rassemblement National et à ses alliés.
00:14Il reste donc 126 circonscriptions où il y aura a priori trois candidats en lice pour le second tour de dimanche.
00:21Oui, et ce sont des chiffres qui peuvent évidemment encore évoluer parce que les candidats ont jusqu'à ce soir 18h pour déposer
00:27ou pour ne pas déposer leur dossier de candidature en préfecture. On y verra donc plus clair à partir de 18h.
00:33Mais à l'heure actuelle, effectivement, 185 désistements et on le voit en image, en détail.
00:38121 candidats du Nouveau Front populaire qui se sont désistés et 60 candidats de la majorité sortante.
00:43Reste 4 candidats divers, dont un républicain.
00:47Première remarque, on constate donc que les désistements sont beaucoup plus importants du côté de la gauche.
00:52Oui, alors évidemment, c'est en fonction du contexte, du rapport de force précis dans chaque circonscription.
00:57Il y a plus de candidats Nouveau Front populaire à arriver à 3e que de candidats de la majorité sortante en ce qui concerne les triangulaires dont on parle.
01:04Mais c'est vrai que pour certains cas, la différence peut aussi s'expliquer par les différences de consignes de vote.
01:10Et à ce propos, on va écouter Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise.
01:14Ce qui nous concerne, nous avons appliqué une règle claire, conforme aux principes que nous avons toujours appliqués.
01:20Ce n'est pas une voie pour le rassemblement national, pas un siège de plus pour le rassemblement national.
01:26Et nous souhaitons effectivement que le camp macroniste fasse preuve d'une même clarté.
01:31Et effectivement, ce n'est pas le cas en fonction des interventions des uns ou des autres.
01:34On entend bien, on a bien compris Manuel Bompard.
01:37Nous, au Nouveau Front populaire, on est très clair.
01:40J'ajoute qu'ils ont un candidat, on a un candidat, elle a fait une candidate,
01:45qui s'est désistée dans une circonscription du Nord, au profit du ministre sortant de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:51Donc c'est quand même pareil.
01:52Voilà ce que dit Manuel Bompard.
01:54On voudrait que la majorité sortante soit aussi claire que nous et nous rende l'appareil.
01:58Mais ce n'est pas forcément la même ligne dans le camp présidentiel.
02:01Non, puisqu'il y a des personnalités comme Édouard Philippe ou Bruno Le Maire
02:05qui appellent à se désister pour faire barrage au rassemblement national,
02:08mais pas quand il s'agit de favoriser un candidat de la France Insoumise.
02:12Je vous cite Bruno Le Maire qui a accordé une interview au journal Le Figaro ce matin.
02:19On combat le rassemblement national avec nos valeurs et nos convictions,
02:23mais on ne combat pas le rassemblement national avec les valeurs de la France Insoumise.
02:27Résultat, dans certaines circonscriptions, il y a des candidats de la majorité présidentielle sortante qui se maintiennent.
02:33Exemple, Loïc Signor dans le Val-de-Marne.
02:35Il refuse, je le cite, de contraindre les électeurs, dans cette circonscription,
02:39de ne pas choisir entre le rassemblement national et Louis Boyard, un candidat de la France Insoumise.
02:44Il refuse donc de se désister.
02:46Il y a bien sûr d'autres sons de cloche au sein de cette majorité sortante.
02:49Gaëlle Braun-Pivet, par exemple, présidente sortante de l'Assemblée nationale,
02:52elle préconise le cas par cas, circonscription par circonscription et concrètement sur le terrain.
02:57On le voit par exemple que trois ministres sortantes, qualifiées pour le second tour dans une triangulaire,
03:03ont décidé de retirer leur candidature.
03:04Il s'agit de Sabrina Agresti-Roubach, Fadila Katabi et Marie Guevenou.
03:08Mais c'est face à des candidats socialistes ou écologistes du Nouveau Front populaire.
03:13Donc on le voit, c'est plus facile pour les candidats de la majorité sortante
03:16de se désister ou d'appeler à voter pour des NFP quand ils ne sont pas LFI.
03:21Mais est-ce que ces consignes, est-ce que ces désistements auront une réelle influence sur le vote de dimanche ?
03:27Si ces consignes sont respectées, alors oui, bien sûr, parce que très concrètement,
03:32s'il n'y a pas de désistement, il y a un risque très réel
03:36de voir l'Assemblée nationale et ses alliés, de voir l'extrême droite,
03:39obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
03:43Et s'il y a un barrage généralisé, alors là, ce sera plutôt une majorité relative.
03:48Donc la question, c'est de savoir si ces consignes seront effectivement respectées.
03:51Et on voit, on sait que lors des dernières élections, ça n'a pas toujours été le cas.
03:55Regardez ce chiffre, selon une enquête Odoxa publiée ces derniers jours,
03:59seuls 48% des électeurs assurent qu'ils tiendraient compte de la consigne de leur candidat du premier tour.
04:03C'est moins d'un électeur sur deux.
04:04Et ça rend évidemment tous les sondages et les projections pour dimanche prochain très incertains.