Nathan Devers : «Emmanuel Macron a fait une faute en 2022 car il a été réélu grâce au barrage républicain et n'a pas fait de gouvernement d'ouverture».
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00:00– Je pense qu'Emmanuel Macron a fait une grande erreur,
00:03même une faute en 2022 lors de sa réélection,
00:05c'est qu'il a été réélu par le barrage républicain
00:08et qu'à l'époque il avait dit que le barrage républicain est mort,
00:11donc c'était un mensonge parce qu'il en a bénéficié directement.
00:14Or, et ce n'est pas que sa faute,
00:16Jacques Chirac avait fait la même chose en 2002,
00:17le problème du barrage républicain,
00:19c'est que quand vous avez des partis, de tous les chiquiers politiques,
00:22des communistes au centre-droit, qui disent en gros on se retire
00:27pour Jacques Chirac, pour Emmanuel Macron etc.
00:30Après, le Président doit avoir conscience qu'il n'est pas élu sur son programme,
00:34mais qu'il est élu sur, si vous voulez, une convergence.
00:37Et donc à partir de là, il aurait dû faire un gouvernement d'ouverture,
00:41il aurait dû, moi j'avais écrit, je ne dis pas ça pour faire de l'autocitation,
00:43mais parce que dans l'entre-deux-tours, j'avais fait une petite tribune en disant
00:46qu'il devrait reprendre des mesures du programme de chaque parti
00:49qui appelle à voter pour lui, des mesures qui l'intéressent.
00:51Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a fait le contraire, il a été réélu,
00:54il a brutalisé la population sur cette réforme des retraites
00:59qui était largement impopulaire et qui était évidemment extrêmement radicale,
01:03même dans son camp, certains ne voulaient pas trop,
01:04en tout cas étaient mal à l'aise à l'idée de soutenir cela, etc.
01:08Et donc là, il se retrouve en fait maintenant à envisager en effet ce que vous dites,
01:11c'est-à-dire de faire ce qu'il n'a pas fait en 2022.
01:14Et c'est le grand problème.
01:15Pourquoi le barrage républicain, aujourd'hui, s'effrite ?
01:18D'abord parce qu'il y a ce côté, je crois que Marine Le Pen avait dit une fois
01:20que c'est un pistolet à une balle.
01:21Alors pas à une balle, mais en effet, c'est vrai que ce n'est pas un pistolet
01:24qui a des recharges illimitées, chaque fois qu'il fonctionne,
01:27il fonctionne de moins en moins bien.
01:29Mais surtout parce que ceux qui en ont bénéficié, à la fin,
01:31ils en ont fait une sorte de stratégie, de stratégie personnelle pour leur parti.
01:35Ce n'était pas ça la logique.
01:36Et Jacques Chirac, évidemment, le premier.
01:38Jacques Chirac, en 2002, il aurait dû prendre un gouvernement beaucoup plus ouvert
01:42et agir, son deuxième mandat n'a pas été une grande réussite de ce point de vue.
01:46Donc on est d'accord.