Arnaud Benedetti : «C’est une élection qui vise à redistribuer les cartes au sein du Parlement»

  • il y a 3 mois
Face à un scrutin historique, Arnaud Benedetti, politologue, réagit : «C’est une élection qui vise à redistribuer les cartes au sein du Parlement». 

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Transcription
00:00Souvent le cas, vous savez, le choix par défaut, très souvent, on vote plus contre que pour, et d'ailleurs, ça dit quelque chose sur la difficulté de la démocratie à pouvoir proposer des alternatives sérieuses au corps électoral.
00:12Mais moi, je rejoins ce que dit Gabriel Cluzel, c'est qu'en effet, ce qui ramène aux urnes vraisemblablement les Français, c'est qu'ils ont le choix entre des offres qui sont réellement différenciantes,
00:22qui offrent des possibilités d'alternance qui sont des alternances fortes, d'un côté comme de l'autre, donc si vous voulez, on a vécu pendant finalement 30 ans sur un train d'une séquence d'une sorte d'indifférenciation idéologique,
00:38c'est-à-dire qu'en fait, les formations qui se succédaient au pouvoir, peu ou prou, étaient perçues comme menant globalement la même politique.
00:47Là, en la matière, on a cette fois-ci, en effet, un panel de propositions politiques, qui sont des panels de propositions politiques très contrastés, qui offrent en effet des programmes qui sont très différents et très divergents,
00:58et c'est ce qui ramène vraisemblablement dans un pays qui est très politique comme la France, un pays qui aime beaucoup les alternances de rupture comme la France, ce qui ramène vraisemblablement vers les urnes les électeurs.
01:07Alors attention, il faut quand même être toujours très modéré dans ce que l'on dit concernant le rebond de participation. C'est un rebond de participation dans une séquence historique, qui est une séquence historique de 20 ans.
01:18Mais on a connu quand même, il faut le rappeler par le passé, des participations électorales aux élections législatives qui frisaient les 80 %, notamment jusqu'aux années 70.
01:26On a après, à partir des années 80, vu une baisse tendancielle de cette participation. Donc c'est un bon niveau de participation, mais ce n'est pas le niveau de participation le plus haut qu'on ait connu sous la 5e République.
01:36Pourquoi vous l'expliquez cette baisse tendancielle de la participation ?
01:40Pour les raisons que je viens de vous indiquer.
01:42Les Français ne s'y retrouvaient pas.
01:44C'est-à-dire qu'en fait, à partir des années 80, à partir des années, l'accession finalement de François Mitterrand au pouvoir en 1981, on va avoir des perceptions de l'action politique qui sont des perceptions de l'action politique.
01:56Un grand nombre d'électeurs considère que, de toute façon, quels que soient les choix qu'ils peuvent opérer, les politiques qui sont menées sont toutes les mêmes.
02:06Donc c'est vraisemblablement, si vous voulez, cette espèce, encore une fois, d'indifférenciation, de convergence qui explique aussi, d'une certaine manière, la désaffection des Français pour les urnes et notamment pour les élections législatives.
02:19Alors en plus, il y avait un autre aspect avec les élections législatives.
02:21C'est que l'inversion du calendrier électoral et le quinquennat ont récemment fait des élections législatives, d'abord des élections de confirmation après l'élection du président de la République.
02:29Là, ce n'est pas du tout une élection de confirmation puisque c'est une élection qui vise à redistribuer les cartes au sein du Parlement.
02:35Donc on voit bien que l'enjeu est encore plus fort.
02:37Et on a parlé même d'élections de mi-mandat puisqu'on est à trois ans.

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