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Dès l'automne 1943, des parachutages d'armes, de vêtements chauds, de produits pharmaceutiques ou encore de cigarettes sont organisés par les Alliés sur le massif du Vercors pour aider la Résistance.
« Un été de Résistance, 80 ans après », une série de chroniques coproduites par France Bleu Drôme Ardèche et l'INA
Transcription
00:00Un été de résistance, 80 ans après.
00:11Les parachutages sur le massif du Vercors.
00:17On en a vu surgir de vieilles armes, cachées au moment de la défaite.
00:21Vieux fusils, carabines anciennes, armes de chasse, pistolets dérobés.
00:25Avant l'automne 1943, l'approvisionnement matériel est
00:29difficile pour les maquisards.
00:30Les combattants ont besoin d'armes récentes et de munitions pour
00:33s'entraîner et se préparer à l'action.
00:35Les alliés vont combler ce manque au moyen de parachutages massifs.
00:38Tout commence le 13 novembre 1943, comme le raconte l'ancien
00:42résistant Éloi Harribert.
00:44C'était des mitraillettes systémiques, étaient détruites.
00:46Pendant que Grenoble vit dans la peur, les pionniers du Vercors
00:50reçoivent leur premier parachutage dans la prairie d'Arbounouze.
00:55C'est un coin formidable, l'Arbounouze, c'est le plateau le plus élevé
00:58du Vercors.
00:59C'est sensationnel.
01:00J'ai eu des feux, des feux qui ont été allumés, qui étaient là pour
01:05diriger les avions.
01:06Alors là, d'en haut, bien sûr, comme on est à plus de 1000 mètres,
01:09ils voyaient bien, ils ont vu les feux tout de suite, mais il y avait
01:12de la neige.
01:13C'était déjà enneigé à cette époque-là, le 13 novembre 1943.
01:18C'étaient les premières armes qui sont arrivées, qui ont équipé
01:20donc les GF, les groupes francs, et puis tous les jeunes du maquis
01:24qui n'avaient pas d'armes pratiquement jusqu'à ce moment-là.
01:27Un véritable arsenal, cordon Big Four, cordon détonnant,
01:31cordon immédiat, plastique, grenades, cartouches par dizaines
01:36de milliers, mitrailleuses.
01:39Rien ne manque que du matériel lourd et des mortiers.
01:42Là, ça a donné du moral à tout le monde.
01:44Après, tous les jeunes, il a fallu essayer ces armes qu'on
01:48ne connaissait pas.
01:49Il y a eu des séances de tir, on a organisé des séances de tir
01:52pour se familiariser avec ces armes.
01:55C'était le début, puis on a dit, cette fois, on n'est pas abandonnés.
01:58Ces cadeaux venus du ciel représentent davantage qu'une aide
02:01en équipement militaire.
02:02C'est ce que précise Gilles Vernillon, agrégé d'histoire et spécialiste
02:06de la résistance dans le massif du Vercors.
02:08C'est comme si le Père Noël arrivait.
02:10On a des parachutes blancs qui arrivent dans la nuit,
02:12on ouvre les containers, il y a des armes, il y a aussi
02:14des produits pharmaceutiques, il y a quelques vêtements chauds,
02:18il y a des produits, des paquets de cigarettes anglaises,
02:21des cigarettes blondes qui sont particulièrement appréciées
02:24des résistants, plutôt que de fumer des cigarettes maïs qu'on leur
02:27propose en fond.
02:28Il n'y a pas que des armes, il y a aussi chewing-gum,
02:31cigarettes, produits pharmaceutiques qui arrivent dans cette manne
02:36venue du ciel.
02:37Les parachutages s'accélèrent au printemps 1944.
02:4075 % du volume de ce qui a été livré par le ciel l'a été entre mars
02:44et juillet.
02:45Au début de la saison estivale, les maquisards maîtrisent les points
02:48d'entrée du plateau du Vercors et les parachutages peuvent être
02:51organisés de jour.
02:52Ces arrivées massives d'équipements posent alors un souci logistique,
02:55une problématique racontée dans le film documentaire Au coeur
02:58de l'orage, dont le tournage a été réalisé sur place pendant la
03:01Seconde Guerre mondiale.
03:03Malheureusement, le côté spectaculaire de l'opération,
03:05s'il nous faisait plaisir en nous donnant les armes qu'on réclamait
03:08depuis si longtemps, risquait de nous attirer quelques désagréments.
03:12A moins d'être aveugles, les Allemands avaient bien vu ce
03:14déploiement de forteresses.
03:15Ils pouvaient être sûrs qu'ils allaient envoyer quelques
03:17chonkers, lancer d'autres colis, mais pas en parachute.
03:20Il fallait donc se dépêcher de tout ramasser, de tout mettre en
03:22lieu sûr.
03:23On a chargé les conteneurs sur des charrettes.
03:26Il en reste peut-être même un ou deux dans les bois.
03:29Et les armes ont été réparties entre les différentes sections.
03:32Il n'y a pas que le contenu de ces grandes boîtes métalliques qui
03:35étaient utilisées.
03:36Pendant et après la guerre, les plaques de tôle de ces
03:39conteneurs étaient employées par les habitants de Vacieux-en-Vercors,
03:41village détruit en juillet 1944, pour servir de palissade ou
03:45encore d'abri pour le bétail.
03:47La soie des parachutes, elle, était utilisée par les femmes pour
03:50confectionner des vêtements, robes, corsages, chemises ou encore
03:54chaussettes.

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