Nous avons reçu Alice Cordier (présidente du Collectif Némésis), Mathieu Burgalassi (journaliste anthropologue spécialiste de la pensée politique, des questions sécuritaires et de la violence), Arthur Ravier (créateur de contenu sous le pseudo @artur_enmieux, essentiellement politique) et enfin, Kendy John (entrepreneur et créateur de contenu).
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00:00Ça me rappelle cette parabole qui se trouve d'ailleurs gravée sur le mur du musée de l'Holocauste à Washington du pasteur protestant Niemöller.
00:09En 1946, il avait eu cette phrase extraordinaire.
00:12Il avait dit « quand on est venu chercher les communistes, je n'étais pas communiste, je n'ai rien dit.
00:17Quand on est venu chercher les socialistes, je n'étais pas socialiste, je n'ai rien dit.
00:21Quand on est venu chercher les juifs, je n'étais pas juif, je n'ai rien dit.
00:25Et quand on est venu me chercher, il n'y avait plus personne pour protester.
00:29Moi, je ne voudrais pas qu'on vive cette situation et qu'on ajoute « quand on est venu chercher les musulmans, je n'ai rien dit parce que je n'étais pas musulmane ».
00:36Moi, je suis d'accord avec cette dame.
00:38J'aurais extrêmement honte, j'espère, à l'avenir, si je n'ai pas fait tout ce que j'ai pu pour empêcher la xénophobie, l'islamophobie, l'antisémitisme de prendre le pouvoir.
00:50Donc, je pense qu'il faut qu'on donne tout ce qu'on a parce que, je le redis, mais je crois qu'on est vraiment au bord d'une falaise
00:55parce qu'il y a peut-être des gens qui ne se rendent pas assez compte de la gravité, de la dangerosité de la situation
00:59et à quel point on est face à un ensemble politique qui s'illustre en permanence par sa violence.
01:04Je pense qu'elle a peur de ce qui peut arriver, il y a beaucoup de personnes qui ont peur de ce qui peut arriver aujourd'hui
01:08puisqu'on voit qu'il y a une montée des deux extrêmes.
01:10Donc, dans les deux cas, que l'un ou l'autre passe, ça va être compliqué.
01:12Donc, moi, je reste un peu neutre, absenteilliste, focus sur moi et voilà.
01:17Mais après, je comprends ce qu'elle veut dire, c'est que, en soi, tu ne veux pas voir forcément des gens partir
01:22et dire « Ah bah, ça ne me concerne pas, je n'en fais pas partie, donc je ne me mouille pas. »
01:25Personne n'a envie, c'est comme si là, on marche dans la rue, on voit un mec se faire tabasser, on dit
01:29« Ah bah, je ne le connais pas, je le laisse dans la merde. » Personne ne va faire ça.
01:31Je pense que d'expérience, la majorité gouvernementale et présidentielle n'est venue chercher personne,
01:35même les antivax, a priori, alors qu'ils en avaient peur.
01:38Donc, peut-être qu'Anne Sinclair aurait dû s'occuper des victimes des SK et aller les chercher avant.
01:43Moi, j'ai un problème aussi avec le fait de comparer des périodes historiques qui sont incomparables
01:47et qui nous empêchent de faire une critique assez rationnelle de ce qui se passe actuellement.
01:52La question de l'islamisme se pose, mais c'est de l'islamophobie, en fait.
01:55Donc, on ne peut pas la poser.
01:56Aujourd'hui, on a deux tiers des jeunes musulmans de moins de 25 ans qui considèrent
01:59la charia au-dessus des lois de la République.
02:01C'est une réalité, mais en fait, au nom de l'islamophobie, on ne peut pas en parler.
02:05Aujourd'hui, la question de la haïssité, elle est remise en question quasiment tous les jours
02:08que Dieu fait avec des personnes qui pratiquent l'islam politique,
02:11qui essayent de faire passer un certain nombre d'arguments, de changer nos lois,
02:14et on ne peut pas le faire sous prétexte de l'islamophobie.
02:17Et donc voilà, ce genre d'extrait, pour moi, ce genre de prise de position est assez dangereuse
02:20parce qu'elle compare des périodes qui sont incomparables
02:22et ne nous permettent pas de faire une analyse froide et rationnelle de la situation.
02:26C'est l'énasie, le point de connexion.